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Chapitre introductif 

: HISTOIRE DE LA BANQUE ET NOTIONS DE BASE


Beaucoup de monde fréquente une ou plusieurs banques, mais en réalité le rôle économique
d’une banque ou même son fonctionnement est peu connu. Par exemple, peu d’entre nous
savent que ces institutions créent de la monnaie et de ce fait sont soumises aux règles
prudentielles, ou bien, elles ont un but lucratif et comme toute entreprise faire faillite et
déposer les bilans.
Etymologiquement parlant, le mot « BANQUE » correspond à la forme féminine de
« BANC » et dérive de l’italien « BANCA ». La banque a été introduite, en France, lors de
l’installation des banques italiennes à Lyon entre le XIII ème et XVIème siècles. Les premières
banques sont familiales, ouvertes dans les grandes villes, comme le précise bien Jean
FAVIER (1932-2014) : « La banque est née du commerce, de ses besoins comme de ses
opportunités ».
I. Des origines au XVIII siècle ; la lente genèse des banques
Les premières opérations de banque apparaissent en Mésopotamie 2000 avant notre ère
(ANE). Des agents reçoivent des dépôts :
- Soit pour assurer une fonction de garde ;
- Soit pour un placement à intérêts
Seulement, ces dépôts ne sont pas translatifs (pas de transferts). Les banquiers les emploient
pour accorder des prêts portant intérêt assortis de gages et de garanties.
L’essor de cette fonction a exigé sa réglementation. Hammourabi (le roi de Babylone 1955-
1913 ANE) édicte un code qui fixe des taux et conditionne l’octroi des prêts à un contrôle
préalable des fonctionnaires royaux. Les caractéristiques principales des activités bancaires à
l’époque étaient :
- Les opérations ne portent pas réellement sur la monnaie, mais sur des biens précieux ;
- L’absence de l’une des fonctions principales de la banque qui est la gestion des
moyens de paiement.

 La véritable naissance des banques


En Grèce et à Rome avec l’apparition de la monnaie frappée (VIIème siècle ANE) et le
développement du commerce méditerranéen a donné naissance au développement du change.
Dans les ports grecs et italiens, les trapézistes en utilisant l’écriture étaient de véritables
banquiers car ils pratiquent les dépôts, les crédits, le change et le transfert des sommes par
comptes et l’utilisation des chèques.
 Le début de la spécialisation
Vers le moyen âge (VIII- XIème siècle). L’essor des échanges entre l’Europe du Nord et
l’Europe du Sud et la poursuite du commerce méditerranéen entrainent le développement des
banques surtout avec l’apparition de la lettre de change (XIVème siècle). L’exemple de la
spécialisation italienne est le plus frappant :
- Les petits banquiers opèrent sur leurs bancs à l’extérieur ;

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- Les grands banquiers (Médicis ou Bardi) officient dans leurs maisons ou palais et
prêtent même au roi ;
- Les banques publiques, telle la Casa di San Giorgio à Genève, en plus des opérations
de banque gèrent la dette publique.

II. La banque moderne et les facteurs de son développement


Le développement du libéralisme économique et politique à partir du 19 ème siècle assure le
triomphe des banques. Trois facteurs sont retenus :
- L’évolution des moyens de paiement, la monnaie scripturale remplace la monnaie
fiduciaire puis vient la monnaie électronique ;
- Le développement général de l’économie sous forme du capitalisme qui a nécessité
une allocation efficace de l’argent ;
- Le développement des échanges entre pays. L’internationalisation des économies a
nécessité l’internationalisation des banques.
III. Notions de base
Les techniques bancaires représentent l'ensemble des méthodes et process (procédés) utilisés
par les banques dans le but d'exercer leurs métiers dans les meilleures conditions possibles,
exemples :
 Le calcul de scores pour évaluer le niveau de risque d'un emprunteur potentiel,
 L'analyse d'un dossier de crédit,
 La capacité à collecter l'épargne,
 Les méthodes d'investissement de l'épargne des clients etc.
Autrement dit, une banque réalise le commerce de l'argent (collecte d'épargne, octroi de
crédits, emprunt et investissement), et pour rentabiliser ses activités commerciales, elle utilise
des techniques bancaires.
III.1. Définition FinTech : changements pour les consommateurs
La FinTech est le nom anglo-saxon désignant  toutes les innovations technologiques dans le
domaine de la finance qui pourraient révolutionner les modes de consommation des services
financiers. FinTech signifie la technologie dans la finance ou l'évolution technologique du
secteur financier.
Le système d'information dématérialisé, appelé cloud computing, et le développement rapide
des technologies mobiles ont permis l'émergence d'un nouvel écosystème formé de petites
entreprises innovantes proposant des produits bancaires disruptifs à moindre coût tels que : le
prêt entre particuliers, le contrôle des paiements en ligne ou le mode de paiement par mobile.
L'éclatement du monopole bancaire rend l'industrie financière, restée longtemps sereine,
fébrile (agitée). Le frein au développement de la FinTech se concentre autour des restrictions
réglementaires des États même si des avancées notables sont apparues principalement
aux États-Unis d'Amérique et en Angleterre.

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Pour les artisans, les auto-entrepreneurs et les entreprises, tout comme pour les particuliers,
des opportunités peuvent apparaître notamment dans la réduction tarifaire des prestations
bancaires, dans la capacité à trouver d'autres formes de financement alternatif (participatif par
exemple) et aussi à entreprendre dans un nouvel univers pour les entrepreneurs les plus
créatifs et audacieux.
III.2. Banque Centrale et banque commerciale
A. La Banque centrale
C’est une banque située au sommet de la hiérarchie du système bancaire car elle veille à son
bon fonctionnement via l’établissement de la règlementation appropriée et l’exigence de son
respect.
Elle est la seule institution habilitée à émettre de la monnaie (pièces et billets) sans
contrepartie et qui est reçue comme monnaie légale sur un territoire national ou régional (UE).
Elle exerce un rôle essentiel dans la conduite de la politique monétaire, c’est-à-dire le
maintien de la stabilité interne et externe de la valeur de la monnaie nationale.
La BC accorde des avances au Trésor, assure le financement des banques commerciales,
effectue des opérations sur or et devises à travers la gestion des réserves de change.
B. La banque commerciale
On dit aussi que c'est une banque de détail ou une banque de réseau. Dans les pays anglo-
saxons, on évoque l'activité du retail banking.
Une banque de détail est un établissement bancaire distribuant des produits financiers tels que
les crédits, les moyens de paiement, le prêt immobilier, l'épargne, les investissements et les
placements bancaires auprès d'une clientèle de particuliers et de professionnels. La banque de
détail est intermédiaire entre l'agent à excédent de financement l'agent à besoin de
financement dont la rémunération se concrétise par les intérêts, commissions et frais.
Selon la règlementation algérienne, les banques commerciales sont définies comme des
personnes morales (SPA) qui effectuent à titre de profession habituelle principalement :
- Des opérations de réception de fonds du public, notamment sous forme de dépôts,
avec droit d’en disposer pour son propre compte mais à charge de les restituer ;
- Des opérations de crédit ;
- Mise à disposition de la clientèle des moyens de paiement et gestion de ceux-ci.
L’ensemble des banques et des établissements de crédit chapeautés par la banque centrale
forme le système bancaire. Outre leurs activités principales, les banques commerciales,
peuvent effectuer plusieurs autres opérations, dites opérations connexes, telle que :
- Les opérations de change ;
- Les opérations sur or, métaux précieux et pièces ;
- Le placement, la souscription, l’achat, la garde et la vente des valeurs mobilières et
tout autre produit financier ;
- Le conseil et la gestion financière, l’ingénierie financière et tous les services destinés à
la création et au développement des entreprises ;

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- La location de coffres forts, …etc
VI. Quelques concepts bancaires usuels
« Le temps c’est de l’argent », ce proverbe ne peut être plus valable ailleurs que dans le
domaine de la finance ; il synthétise l’une de ses plus grandes règles, qui est la relation entre
le temps et la rémunération.
- Date d’opération : date d’enregistrement comptable des opérations (J)
- Date de valeur : date réelle de prise en compte de l’opération pour le calcul des
intérêts, par exemple (J+5) pour une remise de chèque hors place. La différence entre
la date d’opération et la date de valeur se mesure en jours calendaires ouvrés ou
ouvrables
- Jours calendaires : tous les jours du calendrier y compris les week-ends et les jours
fériés
- Jours ouvrables : tous les jours où la banque peut être ouverte, soit chez nous, du
dimanche au jeudi moins les jours fériés
- Jours ouvrés : jours d’ouverture effectifs de la banque selon son choix, mois les jours
fériés
- Heure de caisse : heure à laquelle une agence bancaire arrête sa caisse, toute
opération passée après cette heure sera enregistrée à la date du lendemain ouvré

Il est indispensable de connaitre les heures de caisse de sa banque par type d’opération, car
elles sont variables selon qu’il s’agit de chèque, de virement ou autre. Elles sont également
différentes d’une banque à l’autre. Il faut demander, à chaque fois, le coup de tampon horaire
sur les doubles de bordereaux de remise pour s’assurer de la date et de l’heure de prise en
compte.

- Intérêt : revenu tiré d’un prêt ou d’un placement en rémunération du service rendu et
du risque encouru
- Taux débiteur : taux d’intérêt dû par un débiteur à un créancier au terme d’un contrat
de prêt
- Taux créditeur : taux d’intérêt perçu sur une opération de placement
- Taux directeur : taux fixé par la banque centrale pour le refinancement des banques
commerciales
- Taux de base bancaire TBB : taux de référence fixé par un établissement de crédit
pour servir de base à son barème de taux débiteurs (taux débiteur = TBB + Marge)
- Echelle d’intérêt : tableau qui enregistre toutes les écritures de compte sur un
trimestre et qui fait ressortir tous les éléments utilisés pour le calcul des agios.

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