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CHAPITRE III: LA MONNAIE

SECTION I : DEFINITION, FORMES ET FONCTIONS DE LA MONNAIE

I.1. DEFINITION ET FONCTIONS

Le terme monnaie fait référence aux actifs que les individus utilisent régulièrement
pour acheter des biens et des services.

La monnaie a trois fonctions : elle est un instrument d’échange, une unité de compte
et une réserve de valeurs.

● Un instrument d’échange, est un élément que les acheteurs donnent aux


vendeurs lorsqu’ils décident d’acheter les biens et services. En effet, en tant
qu’instrument d’échange la monnaie procure les éléments nécessaires à la
réalisation de transaction
● En tant qu’une unité de compte, la monnaie constitue la référence que les
individus utilisent pour exprimer le prix et enregistrer les dettes (ainsi que
d’autres valeurs économiques)
● Dans sa fonction de réserve de valeur, la monnaie permet de transférer du
pouvoir d’achat du présent vers le future.

I.1.1. LE TROC

Le système d'échange le plus primitif est le troc.

Le troc est l'échange direct de deux biens entre deux personnes, dont l'une cède le
premier bien parce qu'elle veut obtenir le second et l'autre cède le second parce
qu'elle veut obtenir le premier.

Le troc est un système dans lequel la monnaie, c’est-à-dire un étalon de référence


accepté par l’ensemble des individus appartenant à une même communauté, est
absente.

Le fonctionnement d’une économie de troc nécessite la réunion d’un certain nombre


de conditions. Le troc génère toute une série de coûts qui sont difficilement
supportables lorsqu’une économie devient complexe.

Les conditions du fonctionnement de troc.

Première condition : une communauté réduite d’individus le nombre des candidats


à l’échange doit être limité

L’économie de troc suppose une communauté très réduite d’individus, vivant à


proximité les uns des autres. Cela est possible dans un village où chaque famille
exerce une activité précise et échange des biens connus.

Deuxième condition : une offre restreinte de produits


5L’économie de troc ne fonctionne que si l’offre de produits est très restreinte, ce qui
facilite les échanges. Une économie avec des produits multiples, différenciés ou
similaires comme nous la connaissons aujourd’hui, ne pourrait fonctionner sous un
régime de troc, car il faudrait calculer la valeur de chaque bien en un autre bien, ce
qui est pratiquement impossible.

Troisième condition : une volonté commune d’échanger

L’économie de troc suppose une volonté commune d’échanger les produits au même
moment et à intervalles réguliers, ce qui permet à chaque corps de métiers de
calculer approximativement la production et les stocks nécessaires. Les besoins de
la communauté sont pratiquement connus à l’avance, car la demande varie très peu.

Quatrième condition : des prix d’échange faciles à établir pour les marchandises

Dans une économie de troc, les prix des biens entre eux doivent être faciles à établir
et doivent être également incontestables. Le prix de chaque produit en un autre
produit, doit être lisible pour chaque individu et accepté.

Ces quatre conditions sont difficiles à réaliser et les sociétés humaines ont très tôt
ressenti le besoin d’adopter un étalon commun d’échange, c’est-à-dire une monnaie.
Dès qu’une collectivité s’agrandit, le troc génère des coûts prohibitifs et finalement
finit par bloquer les échanges.

I.1.2. EVOLUTION DE LA MONNAIE

L'introduction de la monnaie comme intermédiaire dans les échanges révolutionne le


processus d'échange. Elle facilite les transactions en rendant possible la réalisation
d'échanges indirects et multilatéraux.

L'évolution de la monnaie, à partir du moyen d'échange primitif qu'est le troc, est


longue. Le passage d'un moyen de paiement à un autre plus élaboré est
généralement lent et progressif.

1.1.3. LES FORMES DE MONNAIE

Les formes de monnaie sont donc les suivantes :

1. La monnaie marchandise (sel, ivoire, épices, céréales, animaux, tabac,


cigarettes,...). C’est la monnaie qui prend la forme d’une marchandise ayant
une valeur intrinsèque. Le terme valeur intrinsèque signifie que cette
marchandise aurait une valeur quand même elle ne sera pas utilisée comme
de la monnaie ; par exemple l’or ;

2. La monnaie métallique (or, argent, cuivre,...), dont la frappe facilite


l'utilisation et a été rapidement prise en charge par les pouvoirs publics.
3. La monnaie fiduciaire (billets, pièces, « monnaie divisionnaire »). La
monnaie fiduciaire est constituée des billets de banque et accessoirement des
pièces de monnaie ou monnaie divisionnaire servant pour l'appoint. La
monnaie fiduciaire est une monnaie qui n’a pas de valeur intrinsèque dont
l’utilisation a été imposée par un décret du gouvernement.

4. La monnaie scripturale. C’est la monnaie circulant par jeux d'écritures entre


comptes, le support pouvant être le chèque, le virement, le prélèvement ou
une carte de paiement.

Section II. LA MONNAIE DANS L’ECONOMIE

Dans une économie, la monnaie prend la forme d’argent liquide et de dépôt bancaire
tel que le compte courant.

L’argent liquide, ce sont de pièces et billets détenus par les individus, il s’agit de la
monnaie la plus communément acceptée en tant qu’un instrument d’échange dans
l’économie moderne.

La liquidité c’est la facilité avec laquelle un actif peut se transformer en monnaie.

Les dépôts bancaires tel que le dépôt à vue sont des soldes de comptes bancaires
que les déposants peuvent mobiliser sur demande au moyen d’une carte de débit ou
d’un chèque. Les dépôts à vue peuvent être accédé à la demande.

II.1. Stock et agrégats monétaires

Comment mesurer la quantité de monnaie en circulation dans l’économie ?

Pour y parvenir, différents agrégats sont distingués selon le type de monnaie. On


appelle base monétaire, ou souvent agrégat monétaire, l’ensemble des billets et des
pièces en circulation non détenus par la banque centrale. La base monétaire omet
par définition la grande quantité de monnaie représentée par la monnaie scripturale.

La masse monétaire dans une économie moderne est mesurée par trois agrégats
(M1, M2, M3)

● M1 : c’est un agrégat monétaire étroit qui comprend les billets en circulation et


le dépôt sur le compte courant
● M2 : c’est un agrégat monétaire intermédiaire qui comprend M1 plus le dépôt
à terme de deux ans au moins le dépôt avec préavis à trois mois ou moins
● M3 : est un agrégat monétaire au sens large qui comprend M2 plus titre repos
plus titre de créances émit à deux ans ou moins

II.2. Banques et offre de monnaie

II.2.1. Le rôle de la banque centrale


Depuis le siècle dernier ou le début de ce siècle, existe dans tous les États dotés
d'une monnaie une banque centrale dont la mission ou la prérogative est double :
- Elle est l'institut d'émission, disposant du monopole d'émission de la monnaie
fiduciaire ;
- Elle est la banque des banques.

En tant qu'institut d'émission, la banque centrale a la responsabilité de veiller à


l'évolution de la valeur de la monnaie.

En tant que banque des banques, la banque centrale entretient des relations avec
les banques commerciales et joue envers celles-ci un rôle comparable aux relations
que les banques commerciales entretiennent avec leurs clients.

La banque centrale détient chez elle des dépôts faits par les banques commerciales
et elle prête à court terme aux banques commerciales.

II.2.2. Le rôle des banques commerciales

L’apparition de la banque fait suite à celle de la monnaie. Plusieurs étapes


caractérisent ce développement.

Les premiers « banquiers » sont au départ des gardiens des monnaies métalliques.
Les premières « banques » sont donc simplement des coffres-forts.

A l’origine, la monnaie est créée par les banques. Celles-ci sont nombreuses et
variées. Mais deux types de monnaie seulement méritent d’être distingués : la
monnaie créée par les banques commerciales ou banques de second rang et la
monnaie créée par la banque centrale. L’une est dite monnaie de banque et l’autre
monnaie centrale.

II.2.3. Comment les banques participent-elles à la création monétaire ?

Pour le comprendre le processus de la création monétaire, on compare un monde


sans banque à un monde avec banques.

a) Monde sans banque

Dans ce monde fictif, l’argent liquide c’est à dires les billets et pièces constitue la
seule forme de monnaie.

Soit le montant d’argent liquide disponible = 100.000 CDF


Alors, offre de monnaie est 100.000 CDF.

b) Monde avec banques de dépôts ( i.e. banques recevant seulement les dépôts
des clients)

Supposons qu’il existe maintenant une banque commerciale qui a pour fonction de
recueillir les dépôts mais ne fait pas de prêts c’est-à-dire n’octroie pas des crédits.
Dans ce cas, l’argent liquide est devenu de l’argent en dépôt mais l’offre de monnaie
reste la même, soit 100.000 CDF
La première information importante que nous tirons de cet exemple est que les
banques commerciales n’ont pas d’influence sur l’offre de monnaie si elles
mettent tous les dépôts en réserve, c’est-à-dire si elles se limitent à recevoir
les dépôts de clients sans toutefois accorder des crédits.

c) Monde avec banque de dépôts et de prêts

Supposons que la banque commerciale X décide de ne plus garder tous les dépôts
en réserve et de consentir par conséquent des prêts au public.
Supposons que la Banque centrale impose à cette banque X de garder une fraction
de ce dépôt dans à la banque centrale. C’est ce que l’on appelle Réserve obligatoire.
Ici, nous posons que le taux de réserve est de 10%. Ceci n’est qu’un exemple !

A partir d’un dépôt de 100.000 CDF, la banque doit déposer en Réserve obligatoire
100.000*10% = 10.000CDF.
Ainsi, elle ne peut accorder du crédit qu’à concurrence de 90.000 CDF.

L’impact du prêt accordé par la banque est de provoquer une augmentation de l’offre
de monnaie qui passe de 100.000 CDF( dépôt initial) + 90.000 CDF (prêts accordés)
= 190.000 CDF.
Ceci revient à dire qu’aux dépôts, il faut ajouter l’argent liquide nouvellement créé via
le prêt pour connaitre le niveau de l’offre de monnaie. Tant qu’il y a des dépôts et des
emprunts, le processus de création monétaire se poursuit.

Principe important : Les crédits font les dépôts.

La monnaie est émise par les banques lorsqu’elles consentent des crédits aux
entreprises qui en créeront la contre-valeur en biens et services et, grâce à leurs
ventes, pourront rembourser leurs emprunts.
Les crédits, qui sont premiers, autorisent les bénéficiaires à établir des chèques
reçus par leurs créanciers qui les remettront à d’autres guichets en dépôt.
Ceci justifie l’adage "les crédits font les dépôts", inverse de la conception naïve selon
laquelle les banquiers prêteraient les fonds reçus.

Multiplicateur monétaire
Le multiplicateur monétaire (de crédit) est la théorie qui explique quel montant de
crédit (de masse monétaire) peut être distribué par les banques à partir de la base
monétaire créée par la Banque Centrale.
L’Offre de monnaie

Quatre situations apparaissent, où l’offre de monnaie M peut connaitre des


variations.
● Lorsque les banques choisissent de détenir moins de liquidités.

Les banques peuvent, collectivement, décider de détenir moins de liquidités. Ce


choix peut être justifié, entre autres, par l’utilisation croissante d’autres moyens
de paiements comme le chèque ou la carte de crédit.
● Lorsque les ménages et les entreprises détiennent moins de liquidités, cela
influe particulièrement sur la composition de M1.
● Lorsqu’il y a afflux de monnaie de l’étranger.

● Lorsqu’il y a un déficit du secteur public.

Un déficit apparait lorsque les dépenses de l’Etat sont supérieures à ses revenus.
Pour être en mesure de payer leurs débiteurs, les gouvernements ont recours à
des emprunts d’Etat que les banques achètent. Le remboursement de ces
emprunts a pour effet d’augmenter la masse monétaire, de la même manière que
lorsqu’une banque accorde un crédit à un ménage.

Une théorie monétaire simple ferait l’hypothèse que l’offre de monnaie est totalement
indépendante des taux d’intérêt. L’offre de monnaie y est exogène. Elle dépend des
choix du gouvernement et de la banque centrale en fonction de liquidités. Une
formulation plus sophistiquée de l’offre de monnaie consiste à lier les quantités de
monnaie au taux d’intérêt. Cela est décrit par la graphique n° 123 ci-après.

Graphique n° 125 : Offre de Monnaie

Dans l’hypothèse de détermination de l’offre de monnaie par la seule banque


centrale, l’offre de monnaie MS dépend, dans ce cas, entièrement de la Banque
Centrale. C’est un instrument de politique économique : comme telle, l’offre de
monnaie n’est alors pas affectée par le prix de la monnaie (le taux d’intérêt). Elle est
parfaitement inélastique.

Lorsqu’on représente l’offre de monnaie come une fonction croissante du taux


d’intérêt, on fait implicitement l’hypothèse que celui-ci est déterminé sur un marché
où se rencontrent l’offre et la demande de monnaie. Un accroissement de la
demande de monnaie augmente le taux d’intérêt qui entraine une hausse de l’offre
de monnaie. Dans cette approche, l’offre dépend à la demande, et devient une
variable endogène.
I.2. LA DEMANDE DE MONNAIE

I.2.1. Les motifs de détention de la monnaie

La demande de monnaie correspond au désir de détenir de la monnaie, de


conserver sa richesse, son capital sous cette forme au lieu de consommer des biens
ou d’acheter des titres financiers.

On distingue généralement trois motifs poussant la détention de la monnaie : la


transaction, la précaution et la spéculation.

a) Un motif de transaction : la monnaie est un moyen de paiement nécessaire pour


les transactions quotidiennes liées à la consommation des biens et des
services. Cependant, les ménages perçoivent leurs salaires à intervalle régulier (par
exemple, mensuel) tandis que leurs besoins sont quotidiens. Ils doivent donc détenir
de la monnaie pour assurer leurs transactions.

b) Un motif de précaution : les entreprises, tout comme les ménages, peuvent être
confrontés d’une façon aléatoire à un besoin inattendu de monnaie. Pour pouvoir y
faire face, par précaution, ils conservent une quantité supplémentaire de monnaie.

c) Un motif de spéculation : les ménages comme les entreprises peuvent conserver


de la monnaie pour faire un investissement au moment qu’ils jugent le plus opportun
(pour acheter les actions, par exemple). Il existe un coût d’opportunité qui est aussi
un motif pour ne pas détenir de monnaie: la rémunération des placements financiers,
au taux d’intérêt i. Si placer l’argent sur un compte d’épargne procure un rendement
plus important que de le détenir à la maison, on a une bonne raison de préférer ce
placement.

On peut donc en résumer la demande de manière ci-après :

a) Demande de transaction et de précaution : L1

La demande de monnaie pour motif de transaction et de précaution est appelée L1


par les économistes, où L fait référence à la préférence pour les liquidités, qui
correspond à la volonté de détenir les actifs sous une forme liquide (monnaie,
billets).

b) Demande de spéculation : L2

La demande de monnaie pour un motif de spéculation est appelée L2. Les ménages,
qu’ils soient grands ou petits épargnants, doivent choisir comment conserver leur
capital, soit sur des comptes courants, soit en faisant des placements qui peuvent
être très variés.

c) Demande Totale L

La courbe de demande de monnaie s’appelle également courbe de préférence pour


la liquidité. Lorsque le taux d’intérêt est modifié, le déplacement se fait le long de la
courbe ; lorsque des facteurs externes augmentent la demande de monnaie, c’est la
courbe qui est déplacée vers la droite.

La demande de la monnaie dans une économie est dès lors sensible, parmi d’autres
paramètres, aux deux principaux paramètres suivants :

- le niveau du produit national, c’est-à-dire la quantité totale de biens faisant l’objet


des transactions (la quantité demandée de monnaie augmente avec l’importance des
transactions ;

- le taux d’intérêt ou rémunération dont on se prive en préférant la liquidité totale


(monnaie fiduciaire ou scripturale M1 ne bénéficiant pas d’intérêt) à un placement
financier à court terme par exemple bénéficiant d’un intérêt.

1.2.3. Représentations graphiques de la demande de monnaie

Sur le marché monétaire, les quantités sont représentées par M, et le prix par le coût
de la détention de la monnaie, soit son coût d’opportunité qui est le taux d’intérêt.

Le graphique suivant représente la demande de la monnaie selon le niveau du


produit national et le taux d’intérêt qui pourrait être obtenu en renonçant à la liquidité.

Graphique n°126 : La demande de monnaie

Selon la théorie de la préférence pour la liquidité, à court terme la demande de


monnaie dépend essentiellement du taux d’intérêt.

Pourquoi le taux d’intérêt ? Comme souligné, c’est parce qu’il représente le coût
d’opportunité de détention de la monnaie, c’est-à-dire le taux d’intérêt auquel on
renonce lorsqu’on détient de la monnaie. Ainsi, une hausse du taux d’intérêt
augmente le coût d’opportunité de détention de la monnaie, et par conséquent réduit
la quantité de monnaie que les individus veulent détenir.

Remarque : A long terme, le principal déterminant de la demande de monnaie c’est


le niveau des prix. Autre déterminant de la monnaie c’est l’activité économique.
- Déplacement le long de la courbe de demande de monnaie

Graphique 127 : déplacement le long de la courbe de demande de monnaie :


variation du taux d’intérêt i lié au motif de spéculation.

Si le taux d’intérêt est constant, les déplacements de la courbe sont provoqués par
des changements dans les motifs de détention de monnaie de transactions, de
précaution.
- Déplacement de la demande de monnaie
Graphique n° 128 : déplacement de la courbe de demande de la monnaie

I.3. Equilibre sur le marché monétaire

Un équilibre sur le marché de la monnaie correspond à la situation où l’offre de


monnaie M est égale à la demande de monnaie L. L’équilibre est atteint grâce à des
modifications dans le taux d’intérêt.

Un déplacement d’une des courbes engendre un nouvel équilibre avec un nouveau


taux d’intérêt d’équilibre. Par exemple, une augmentation de l’offre de monnaie (soit
un déplacement vers la droite de M) crée un nouvel équilibre avec un taux d’intérêt r
plus faible.
Graphique 129 : Equilibre sur le marché monétaire
Le taux d’intérêt d’équilibre égalise les quantités de monnaie offertes et demandées.
En fixant M, la quantité de monnaie fiduciaire, la banque centrale fixe en fait le taux
d’intérêt (càd le coût d’opportunité de la détention de monnaie).( expliquer…..)

La confrontation de l’offre et de la demande sur le marché monétaire détermine le


prix ou taux d’intérêt à court terme I* d’équilibre (ex : I* = 5 %). Ce taux d’intérêt est
le seul qui puisse concilier l’offre de monnaie définie par la banque centrale et la
demande de monnaie existant dans l’économie.

L'équilibre sur le marché monétaire peut se modifier suite à un déplacement aussi


bien de la demande que de l'offre de monnaie. Une augmentation de la demande de
monnaie, pour une offre inchangée par la banque centrale, détermine une hausse du
taux d'intérêt d'équilibre (ex : de 5 à 9 %).

Une réduction de l'offre de monnaie, pour une demande inchangée, détermine


également une hausse du taux d'intérêt d'équilibre.

- Inflation

‘Le mot inflation désigne le processus d'augmentation continue des prix des biens
et services.

En présence d'inflation, les grandeurs économiques mesurées ne sont que des


valeurs nominales, qui sont susceptibles d'engendrer une « illusion monétaire » ;
pour être pertinentes, ces valeurs doivent être corrigées des variations des prix à la
consommation : on parle alors de « grandeurs réelles », les revenus « réels » étant
mesurés en termes de pouvoir d'achat, les taux d'intérêt « réels » résultant de la
soustraction du taux d'inflation au taux d'intérêt nominal.

- Cout de l’inflation

- L'inflation tend à engendrer des redistributions de revenu et de richesse –


entre créanciers et débiteurs, entre titulaires de revenus nominaux fixes et
ceux qui peuvent répercuter l'inflation dans leurs coûts, etc.

- Dès lors que l'inflation est modérée et prévisible, ces effets peuvent être gérés
facilement à l'aide de mécanismes d'indexation simples.

- L'inflation a un coût économique, notamment sur les marchés financiers. Et


ces coûts sont d'autant plus élevés que l'inflation est elle-même forte et
imprévisible.

- Le principal coût de l'inflation est le risque de perte de contrôle, avec pour


corollaire la perte de confiance des usagers dans la monnaie nationale,
comme le montrent les nombreux épisodes d'hyperinflation.
- Mesure de l’inflation

On mesure l'inflation à l'aide d'un « indice des prix à la consommation », dont la


technique de construction est fondée sur le principe de la moyenne pondérée.

- Pouvoir d’achat

Le pouvoir d'achat de la monnaie : c’est la quantité de biens qui peut être achetée
avec une unité monétaire.

Lorsque les prix des biens et services subissant une augmentation , il s'ensuit que le
pouvoir d'achat de la monnaie diminue au rythme de l'inflation, dont on dit qu'elle
ampute le pouvoir d'achat.

- Déflation

Lorsque le niveau général des prix à la consommation baisse de façon prolongée, on


parle de « déflation », qui est donc une inflation négative.

la déflation est généralement considérée comme une situation dangereuse pour


l'économie, parce que l'anticipation d'une baisse future des prix des biens incite les
consommateurs à différer leurs achats, ce qui engendre une baisse de la demande
adressée aux entreprises, donc une baisse ultérieure des prix, etc.

- Désinflation

C’est un ralentissement du rythme de l'inflation qui est souvent considérée comme


une évolution favorable, notamment dans les pays où l'inflation a été forte et durable.

Les trois niveaux d’inflation

L'inflation est un phénomène de gravité fort variable. De manière arbitraire, on


distingue trois niveaux d’inflation :
- L’inflation modérée (à 1 chiffre),
- L’inflation galopante (à 2 voire 3 chiffres),
- L’hyperinflation (à 3 chiffres ou plus).

L’inflation modérée est une inflation dont le taux reste inférieur à 10 % l’an (inflation à
1 chiffre). Tant que l’inflation reste modérée, la confiance en la monnaie subsiste et
le taux d’intérêt peut jouer efficacement son rôle d’arbitrage entre consommation
immédiate et consommation reportée. Des dépôts en banque, à vue ou à taux
d’intérêt restreint, sont acceptés.

Des contrats ou des placements à long terme exprimés en monnaie (en termes
nominaux) peuvent être conclus facilement entre créditeurs et débiteurs. Le système
financier, avec ses deux volets : épargne et investissement, peut fonctionner
correctement.
L'inflation galopante est une inflation à deux voire trois chiffres. À mesure qu'elle se
développe, la méfiance à l'égard de la monnaie nationale s'accroît. Sa détention est
évitée au maximum.

- Les causes de l’inflation

Trois causes de l'inflation peuvent être distinguées, dont la première est la


principale :
- l'offre surabondante de monnaie (cf. théorie quantitative de la monnaie) ;
- l'inflation par la demande ;
- l'inflation par les coûts.

L'inflation par la demande ;


Inflation par les coûts
CHAPITRE IV : L’ANALYSE IS – LM

SECTION I. LE MARCHE DES BIENS ET DES SERVICES ET LE MARCHE DE LA


MONNAIE

Il existe deux marchés différents, tous les deux très importants au niveau
macroéconomique : le marché des biens et services et le marché de la monnaie (et
des capitaux). Chacun d’eux a été analysé à l’aide d’un modèle distinct.

a) Le marché des biens et des services


Pour le marché des biens et des services, une augmentation de la demande de
biens et services entraine une croissance dans la production de biens (sous
l’hypothèse qu’il y ait suffisamment de ressources inemployées dans l’économie).

b) Le marché de la monnaie
Le marché de la monnaie a été représenté à l’aide de la demande de monnaie, L, de
l’offre de monnaie, M, et de leurs influences sur le taux d’intérêt. Une modification de
l’offre de monnaie provoque une variation du taux d’intérêt d’équilibre. Les politiques
monétaires pèsent directement sur ce marché en influant sur la demande ou sur
l’offre de monnaie.

Ces deux marchés s’influencent mutuellement : les variations sur l’un créent les
variations sur l’autre.

Prenons le cas d’un accroissement de l’investissement : il a un effet direct sur le


marché des biens et des services mais, également, un effet indirect sur le marché de
la monnaie.

Le principal handicap de cette analyse est qu’elle nécessite au minimum deux


représentations différentes. Nous allons maintenant combiner ces analyses en un
seul graphique : Cette modélisation est connue sous l’acronyme IS – LM.

Ce modèle permet d’analyser les effets des changements qui se produisent sur l’un
des marchés, sur le revenu national et le taux d’intérêt simultanément.

Le modèle IS-LM est construit pour décrire l’interdépendance entre le marché des
biens et celui de la monnaie. Il est donc constitué de deux blocs principaux : la
courbe IS qui décrit l’équilibre sur le marché des biens et la courbe LM qui décrit
l’équilibre sur le marché de la monnaie.

En d’autres termes, nous représentons les équilibres du marché de la monnaie et du


marché des biens et des services en un seul graphique. Le nom IS – LM provient
des deux courbes représentées : la courbe IS, fondée sur l’équilibre du marché des
biens et des services, et la courbe LM, fondée sur l’équilibre du marché de la
monnaie.

I.1. LA COURBE IS
La courbe IS représente l’équilibre sur le marché des biens. Nous allons l’obtenir à
partir de l’égalité entre la demande et la production de biens, mais on pourrait tout
aussi bien partir de l’égalité entre l’épargne et l’investissement, d’où son nom.
Cette courbe représente l'ensemble des combinaisons (Y,r) assurant l'équilibre sur le
marché des biens et services. Y représente le revenu national, c’est-à-dire le PIB et r
le taux d’intérêt.

I.1.1. Construction de la courbe IS.

En analysant les composantes de la demande, nous avions démontré que


Y=C+I+G

Nous savons maintenant que la consommation dépend du revenu disponible (Y - T)


et que l'investissement est une fonction décroissante du taux d'intérêt.
L’épargne des ménages permet, moyennant une rémunération dans le futur sous
forme d’intérêts ou de dividendes de financer l’investissement des entreprises.

Supposons que le taux d’intérêt initial soit r. L’épargne et les investissements sont
touchés par le taux d’intérêt. Toutes choses égales par ailleurs, à un niveau donné
d’intérêt r correspond une combinaison donnée d’épargne et d’investissement (S et I
dans la partie supérieure de la figure).

Le revenu national d’équilibre, Y, correspond à la situation où l’investissement est


égal à l’épargne :I = S. Au point a, à la partie inférieure de la figure, le marché des
biens et des services est à l’équilibre.

Que va-t-il se produire si le taux d’intérêt change ? Supposons qu’il diminue à r’. Les
investissements vont augmenter, et l’épargne va se réduire. Ces variations sont
décrites dans la partie supérieure du graphique : l’investissement monte à I’,
l’épargne décroit à S’. Ces variations donnent lieu à un nouveau revenu national Y’
(pour lequel I’= S). Cet équilibre correspond au point b de la partie inférieure de la
même figure. En reliant le point a et le point b, nous obtenons la courbe IS.

Graphique n °130 : La courbe IS.


Nous pouvons bien constater que la courbe IS est décroissante.

I.1.2.Déplacement de la courbe IS

Un changement de taux d’intérêt correspond à un déplacement de a vers b sur la


courbe IS. Un changement de tout autre déterminant de l’épargne ou des
investissements va déplacer la courbe IS dans son intégralité. Ce déplacement
provient de la modification du revenu national d’équilibre pour un taux d’intérêt
donné.

Un accroissement de l’investissement induit par un facteur autre qu’une baisse du


taux d’intérêt déplace la courbe IS vers la droite. D’une façon similaire pour chaque
taux d’intérêt, une baisse de l’épargne (et donc une hausse de la consommation)
déplace la courbe IS vers la droite.

I.2. LA COURBE LM

La courbe LM concerne l’équilibre sur le marché de la monnaie. Elle représente


toutes les combinaisons de taux d’intérêt et de revenu national pour lesquelles l’offre
de la monnaie est égale à la demande de la monnaie.

I.2.1. Construction de la courbe LM

La courbe LM est représenté à l’aide d’une figure en deux parties. Le même axe
vertical r est utilisé, à la place de l’axe horizontal Y. La partie gauche correspond au
marché de la monnaie, avec les courbes d’offre de monnaie M et de demande de
monnaie L.
A chaque niveau de revenu national sont associé une quantité de monnaie
demandée pour un motif de précaution et une quantité demandée pour un motif de
transaction pour obtenir un certain niveau de demande L.

Supposons qu’à un niveau de revenu national Y 1, corresponde une courbe de


demande de monnaie L’. Pour une offre de monnaie M, le taux d’intérêt d’équilibre se
fixe à r1. Nous obtenons ainsi le point c, sur la courbe LM. A ce point, pour un revenu
national Y1, le marché de la monnaie est à l’équilibre pour un taux d’intérêt r1 .
Si le revenu national change et augmente pour atteindre Y 2, cette variation a pour
effet d’augmenter la demande de monnaie pour des motifs de transaction et de
précaution, la courbe L se décale vers la droite pour atteindre par exemple L’’. En
conséquence, le taux d’intérêt augmente pour atteindre un nouveau niveau
d’équilibre r2 , ce qui donne le point d sur la courbe LM.

Graphique 131: ÉQUILIBRE SUR LE MARCHE DE LA MONNAIE : CONSTRUCTION DE LA


COURBE LM
Un revenu national plus élevé entraine une demande de monnaie plus forte, ce qui
nécessite un taux d’intérêt plus élevé pour maintenir une situation d’équilibre sur le
marché de la monnaie. De ce fait la courbe LM a une pente décroissante.A vérifier.

I.2.2. Déplacement de la courbe LM

Une modification du revenu national correspond à un déplacement sur la courbe LM


pour atteindre un nouveau taux d’intérêt d’équilibre. Ainsi au graphique 128, une
augmentation du revenu national de Y à Y correspond à un déplacement sur L du
point c au point d et à une hausse du taux d’intérêt de r à r’.

Une modification d’un autre déterminant de la demande et de l’offre de la monnaie


déplace la courbe dans son intégralité.

Ainsi, un accroissement de la demande de monnaie indépendant d’une hausse du


revenu national déplace la courbe L vers la droite. Cela peut être causé par une
augmentation des délais d’obtention des salaires pour les ménages, ou une
préférence pour l’utilisation de la monnaie sous forme de billets plutôt que l’emploi
des cartes de crédit. Ces facteurs augmentent la demande de monnaie et entraine
une hausse du taux d’intérêt pour le revenu national actuel, en conséquence, la
courbe LM se déplace vers le haut.

Un accroissement de l’offre de monnaie déplace quant à elle la courbe M vers la


droite. Dans cette nouvelle configuration, chaque revenu national est alors associé à
un taux d’intérêt plus faible, c’est-à-dire que la courbe LM se déplace vers le bas.

I.3.L’EQUILIBRE

La courbe IS représente toutes les combinaisons de taux d’intérêt et de revenu


national pour lesquels le marché des biens est à l’équilibre. La courbe LM représente
toutes les combinaisons de r et de Y pour lesquels le marché de la monnaie est à
l’équilibre. Les deux marchés sont à l’équilibre lorsque ces courbes se croisent, ce
qui correspond aux points r et Y.

Graphique 132 : ÉQUILIBRE SIMULTANE SUR LE MARCHE DES BIENS ET DE LA MONNAIE


Que se produit-il si les deux marchés ne sont pas simultanément en équilibre ?
Comment l’équilibre est-il obtenu ?

Supposons que le niveau actuel du revenu national soit Y, auquel correspondent une
demande de monnaie et un taux d’intérêt d’équilibre r, (le point c sur la courbe LM).
A ce faible taux d’intérêt, les investissements et l’épargne génèrent un revenu Y, (le
point b sur la courbe IS).

De ce fait, le revenu national augmente. Cependant, il y a un mouvement vers le


haut sur la courbe LM à partir du point a, puisque le revenu plus élevé génère une
demande plus forte de monnaie ce qui crée une hausse du taux d’intérêt. Lorsque le
taux d’intérêt augmente, les investissements diminuent et l’épargne s’accroit de
façon à réduire le revenu national à un niveau inférieur à Y : le point b se déplace
vers le haut sur la courbe IS.

Les mouvements sur les courbes LM et IS s’arrêtent lorsque le taux d’intérêt


d'équilibre est atteint. Les deux marchés sont alors en équilibre.
CHAPITRE V: ECONOMIE OUVERTE

SECTION I : CONCEPTS DE BASE

Une économie fermée est une économie qui n'interagit pas avec les autres
économies du monde. Il n'y a ni exportations, ni importations, ni flux de capitaux.

En revanche, une économie ouverte est une économie qui interagit librement
avec les autres économies à travers le monde.
Elle interagit en achetant et vendant :
- des biens/services sur les marchés de produits internationaux;
- des actifs financiers sur les marchés financiers internationaux.

I.1. FLUX DE BIENS ET SERVICES

Les Exportations (X) :


Il s’agit des biens et services produits domestiquement et vendus à l'étranger.

Les Importations (M) :


Ce sont les biens et services produits à l'étranger et consommés
domestiquement.

Les Exportations nettes (XN) :

C’est la différence entre la valeur des exportations et la valeur des


importations. On parle aussi de la balance commerciale.

XN > 0 ⇔ X > M : il s’agit d’un excédent commercial, c’est-à-dire une situation


où la valeur des exportations dépasse celle des importations.
XN < 0 ⇔ X < M : c’est le cas d’un déficit commercial, la valeur des
exportations est inférieure à celle des importations.
XN = 0 ⇔ X = M : la balance commerciale est équilibrée, les exportations
nettes sont égales à 0.

I.1.1. Les Facteurs qui influent sur les exportations nettes

- Les préférences des consommateurs pour les biens domestiques et


étrangers.
- Les prix des biens dans le pays et à l'étranger.
- Le taux de change entre monnaie nationale et devises étrangères.
- Les revenus des consommateurs domestiques et étrangers.
- Les politiques des gouvernements quant au commerce extérieur.
- Les coûts de transport des biens d'un pays à l'autre.
I.2. LES FLUX DE CAPITAUX
I.2.1. L’Offre et la Demande de Fonds Prêtables
Les résidents d’un pays participent aux marchés financiers mondiaux au travers de :
- achats d’actifs: investissements directs ou investissements de portefeuille ;
L’investissement direct international traduit l’objectif d’une entité résidant dans
uneéconomie (investisseur direct) d’acquérir un intérêt durable dans une
entité résidant dansune économie autre que celle de l’investisseur (entreprise
d’investissement direct).
Le critère numérique de détention de10 % des actions ordinaires ou des droits
de vote de l’entreprise par l’investisseurdétermine l’existence d’une relation
d’investissement direct. Si la prise de participation estinférieure à 10 %, la
transaction sera classée dans les investissements de portefeuille.
- flux des capitaux.

Les résidents d’un pays achètent des titres étrangers (sortie de capitaux) et les
étrangers achètent des titres de ce pays (entrée de capitaux).
I.2.2. Les sorties nettes des capitaux: SNC
Les sorties nettes de capitaux font référence à l’achat de titres étrangers par les
résidents domestiques moins l’achat de titres domestiques par des étrangers.
SNC= (acquisition d’actifs étrangers par des nationaux) - (acquisition d’actifs
domestiques par des étrangers); ou encore
SNC = (AAEN – AADE)
I.2.3. Egalité entre exportations nettes et sorties nettes de capitaux
À chaque période, les exportations nettes (XN) doivent être égales aux sorties nettes
de capitaux (SNC).
SNC = NX
En effet chaque transaction internationale est un échange. Toute transaction qui
affecte un côté doit nécessairement toucher l'autre côté d'un même montant.
Par exemple, si une entreprise congolaise vend un bien à un Américain ⇒ ↑ XN pour
le Congo
Lors du paiement de ce bien, la RDC reçoit des $ US : AAEC ⇒ ↑ SNC pour la RDC
(parce que on a acquis un actif étranger).
Que la RDC se débarrasse ou non des $ US, en les échangeant contre des CDFs,
n’y change rien
Exemple.
Si X = 200.0000 CDFs et M = 150.000 CDFs, alors XN = 50.000 CDFs
Que fait-on avec le 50 CDFs?
- Soit, on achète des actifs étrangers pour 50 CDFs
- AAEC = 50 CDFs
Donc, SNC = 50 CDFs🡺On a toujours XN = SNC

I.2.4. Les variables qui influencent les sorties nettes de capitaux (SNC)

- Le taux d’intérêt réel versé par les titres étrangers ;


- Le taux d’intérêt réel versé par les titres domestiques ;
- Les risques économiques et politiques perçus dans le cadre de la détention
de titres étrangers ;
- Les politiques du gouvernement qui conditionnent la détention des titres
domestiques par les étrangers.

I.3. : L’ÉPARGNE ET L’INVESTISSEMENT EN ÉCONOMIE OUVERTE

I.3.1. Le marché des fonds prêtables

Les marchés financiers coordonnent l’épargne et l’investissement au travers du


marché des fonds prêtables qui est le lieu de rencontre des épargnants et
investisseurs).

L’offre est constituée des prêteurs et des épargnants (S) et la demande par
desemprunteurs et investisseurs, c’est-à-dire les sorties nettes de capitaux (SNC) .
L’équilibre entre l’offre et la demande détermine le taux d’intérêt.
Au taux d’intérêt d’équilibre, le montant que les individus désirent épargner est égal
au montant de l’investissement désiré et aux sorties nettes de capitaux.

Rappel de l’identité en économie fermée :

S=Y-C-G=I

En économie ouverte, les exportations nettes sont une des composantes du PIB :

Y = C + I + G + XN

L'épargne nationale qui est égale Y - C – G, est le revenu qui reste après les
dépenses de consommation et les dépenses gouvernementales. On a donc :

Y - C - G = I + XN
S = I + XN
On sait que XN = SNC
Donc, si S = I + XN
On peut écrire S = I + SNC
L’épargne nationale = investissement domestique + Sortie Nette des Capitaux.
Le système financier sert donc de lien entre l'épargne nationale d'une part et
l'investissement domestique et les sorties nettes de capitaux d'autre part.
L’analyse des flux internationaux des biens et services permet de dégager les trois
situations suivantes :

Les flux internationaux de biens et services.

SECTION II. Le marché de change


Les marchés sur lesquels s'effectuent les transactions entre la monnaie nationale et
les devises étrangères sont appelés les marchés des changes. Ils fixent un taux de
change ou un cours de change, c'est-à-dire le prix de la monnaie étrangère que l'on
désire acheter exprimé en quantité de la monnaie nationale dont on dispose et que
l'on veut changer (vendre).

C’est par exemple le prix du Franc Congolais exprimé en $, c’est-à-dire le nombre


de $ qu'il faut donner pour obtenir 1 Franc congolais ($/CDF).
Ce marché est caractérisé par une offre et une demande, sensibles à des
déterminants réels liés au commerce des marchandises, mais aussi sensibles à des
déterminants monétaires et financiers, voire spéculatifs.

Le taux de change s’exprime toujours de deux manières :

- En unités de monnaie étrangère par unité de monnaie domestique.


- En unité de monnaie domestique par unité de monnaie étrangère.
Si e représente le taux de change, on peut donc avoir :
Exemple : 1 CDF = 0.00061 $ (e)
1 $ US = 1650 CDF (1/e)

II.1. Les déterminants des taux de change

On peut distinguer sommairement deux types de facteurs déterminant le taux de


change d’une monnaie sur les marchés ;
- Les déterminants réelsou fondamentaux
Il s’agit de ceux qui émanent directement des échanges commerciaux de biens et
services.
- Les déterminants monétaires et financiers
Ce sont ceux qui influencent l'offre et la demande d’une monnaie du fait, non pas des
transactions commerciales, mais des mouvements de capitaux.

Graphique n 118 : Le Marché des Changes

Le taux de change permet d’équilibrer l’offre et la demande sur le marché des


changes.
La courbe de demande est décroissante puisqu’un taux de change réel plus élevé
rend les biens domestiques plus coûteux et réduit la quantité demandée de monnaie
nationale.
La courbe d’offre est verticale car la quantité offerte de monnaie nationale qui
représente les sorties de capitaux ne dépend pas du taux de change.

Le taux de change s’ajuste afin d’équilibrer l’offre et la demande exactement comme


le prix d’un bien quelconque permet d’équilibrer l’offre et la demande de ce bien.

II.1.1 Letaux de change nominal « e »


C’est le taux auquel on peut échanger une monnaie contre une autre.
Appréciation et dépréciation d’une devise
Appréciation d’une devise : lorsque son pouvoir d’achat augmente, c’est-à-dire
lorsque la monnaie domestique permet d’acheter davantage de la devise étrangère.
Dans le cas contraire, on parle de la dépréciation.

II.1.2. Letaux de change réel « E »


C’est le taux auquel on peut échanger des biens et services d’un pays contre ceux
d’un autre pays
Lien entre taux de change nominal et réel
Le taux de change réel dépend du taux de change nominal et des prix des biens
dans les deux pays exprimés en devise locale.

Le taux de change réel est un facteur clé pour expliquer les quantités exportées et
importées.
Exemple
Taux de change nominal euro/dollar : €1 = $1,28
Prix d'un ordinateur en Europe : €400
Prix d'un ordinateur aux USA : $500
Taux de change réel = (1,28 x 400) / 500 = 512/500 = 1,024
Le dollar est sous-évalué de 2,4%.
Il est plus intéressant de changer des euros en dollars et d'acheter l'ordinateur aux
USA.

Ainsi, pour avoir une vision d'ensemble, on utilise le niveau général des prix dans les
deux pays :

- soit e le taux de change nominal entre l'euro et les devises étrangères


- soit P l'indice des prix européens et P*, l'indice des prix étrangers

Le taux de change réel = (e x P) / P*


Le taux de change réel compare le prix d'un panier d'article dans un pays à son prix
à l'étranger.

II.1.3. Notes sur les taux de change réels


Les taux de change réels sont importants, car ils déterminent les exportations nettes
XN
↑ E (appréciation du Franc congolais) ⇒ Les produits congolais sont relativement
plus coûteux ⇒ ↓ Exportations et ↑ Importations.
↓ E (depréciation du Franc congolais ⇒ les produits congolais sont relativement plus
bon marchés⇒ ↑ Exportations et ↓ Importations.
II.2.La parité des pouvoirs d’achat
Comment expliquer les fluctuations du taux de change nominal?
Le taux de change entre deux monnaies n’égalise pas nécessairement le niveau
moyen des prix entre les deux pays. On constatera par exemple qu’avec 1.000 $ on
pourrait vivre plus longtemps au pays A qu’on ne peut le faire dans le pays B. Le
taux de conversion des monnaies qui égaliserait les niveaux moyens de prix est
appelé la Parité de Pouvoir d’Achat. Celle-ci est beaucoup plus stable que ne l’est le
taux de change.
Logique de base
- Principe du prix unique : un même produit doit avoir le même prix partout
- Pression de l'arbitrage :
Si 1 euro achète plus de café en Europe qu'au Japon, on peut faire du profit en
achetant du café en Europe et en le revendant au Japon. L'exportation de café de
l'Europe vers le Japon fera monter le prix du café en Europe et le fera baisser au
Japon, jusqu'à rétablir la parité.
Limites de la PPA
- La PPA n’est pas une théorie parfaite:
- Certains produits ne sont pas échangeables
- Même les biens échangeables ne sont pas de parfaits substituts

SECTION III. L’Equilibre dans une Economie Ouverte


Sur le marché des fonds prêtables, l’offre provient de l’épargne nationale, la
demande provient de l’investissement domestique et des sorties nettes de capitaux
alors que le taux d’intérêt réel équilibre l’offre et la demande.
Sur le marché des changes, l’offre provient des sorties nettes de capitaux , la
demande provient des exportations nettes et le taux de change réel permet
d’équilibrer l’offre et la demande.
Les sorties nettes de capitaux font le lien entre le marché des fonds prêtables et le
marché des changes.
Le déterminant clé des sorties nettes de capitaux est le taux d’intérêt réel.
Le taux d’intérêt réel qui équilibre le marché des fonds prêtables et le taux de change
réel qui équilibre le marché des changes s’ajustent simultanément afin d’équilibrer
l’offre et la demande sur les deux marchés.
Ce faisant, ils permettent de connaître le montant de l’épargne nationale, de
l’investissement domestique, des sorties nettes de capitaux et des exportations
nettes.

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