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Ibtissam DAKIRANE
A- Définitions de la monnaie
En économie, la monnaie peut être définie comme l’ensemble des moyens de paiement
directement utilisables par des agents pour régler des transactions sur le marché des biens et
services et pour éteindre des dettes, à l’intérieur d’un espace donné (généralement un pays).
Cependant, la définition de la monnaie reste un sujet de controverse car elle est loin de faire
l’unanimité des disciplines qui se sont intéressées à la définir. Ainsi, on retrouve une définition
plus profonde chez Michel Aglietta et André Orléan. Pour eux, la monnaie est un rapport social,
avant d’être un instrument économique, car elle institue un rapport d’appartenance des membres
à une collectivité sur la base de la confiance qu’ils accordent à l’institution qui va les unir. Par
conséquent, si cette confiance manque, le système se délite, conduisant par exemple à des crises
monétaires ou l’hyperinflation.
L’histoire nous apprend que les formes de la monnaie ont évolué au fil du temps, dans un
processus de dématérialisation croissante, sans pour autant changer sa nature profonde, c’est-
à-dire signifier une appartenance à un ordre social, à une communauté politique. Les monnaies
traditionnelles, longtemps supportées par des marchandises, ont d’abord été remplacées par des
monnaies métalliques émises par des souverains, puis par la monnaie papier. Est venue ensuite
la monnaie scripturale, soit écrite sur les comptes bancaires, soit, depuis peu, sous forme dite
virtuelle.
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Economie-1ère année-ECT2 CPGE Moulay Idriss-FES Pr.Ibtissam DAKIRANE
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N.B :
Il ne faut pas confondre « masse monétaire » et « base monétaire ». Celle-ci, appelée également
« monnaie centrale », regroupe les billets et les pièces en circulation ainsi que les avoirs
monétaires détenus par les banques commerciales auprès de la Banque centrale (réserves
obligatoires). Cette base monétaire alimente la masse monétaire via la création de monnaie
fiduciaire ou scripturale. C’est à travers elle que les banques centrales régulent la quantité de
monnaie en circulation.
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• L’octroi de crédits à des particuliers ou des entreprises : Cette création se fait ex nihilo
(à partir de rien), par un simple jeu d’écriture consistant à créditer un montant sur le compte
du bénéficiaire.
• L’octroi de crédits au Trésor public : la banque achète des bons émis par le Trésor public
pour financer le déficit budgétaire et dispose, en contrepartie, d’une créance sur le Trésor
public.
• Les opérations sur devises : lorsque la banque commerciale acquiert des devises
étrangères, elle porte sur le compte du client l’équivalent en monnaie nationale. La
contrepartie représente une créance sur le pays d’émission des devises concernées.
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Cependant, le pouvoir de création monétaire des banques commerciales est limité pour les
raison suivantes :
2) La banque centrale
Une banque centrale est une institution publique qui gère la monnaie d'un pays ou d'un groupe
de pays et contrôle la masse monétaire. Le principal objectif de nombreuses banques centrales
est la stabilité des prix.
Les banques centrales jouent un rôle déterminant dans la politique monétaire et économique de
chaque pays et dans l'économie mondiale quand elles se coordonnent directement ou
indirectement.
La banque centrale émet deux formes de monnaie :
Au Maroc, la monnaie fiduciaire est fabriquée par Bank Al-Maghrib (BAM) à travers
Dar As-Sikkah (un organisme relevant de Bank Al-Maghrib) qui est chargé de la
fabrication des pièces de monnaie et les billets de banque en circulation.
- Accordant des crédits aux banques commerciales. En effet, les banques commerciales ont
besoin de « monnaie centrale » sur le compte à la banque centrale pour faire face aux retraits
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en espèce de leurs clients, aux transferts vers les autres banques (compensation
interbancaire).
- Effectuant des prêts directs à l’État lorsque ce dernier fait face à des déficits budgétaires
ou en achetant les bons du trésor sur le marché des capitaux.
1)- Les crédits à l’économie : représentent l’ensemble des crédits accordés aux entreprises
et aux ménages.
2)- Les créances sur le trésor : représentent l'endettement net de l'Etat vis-à-vis du système
bancaire dans son ensemble.
3)-Les avoirs extérieurs nets : représentent les opérations de change au cours desquels les
devises étrangères sont transformées en monnaie nationale (les banques créent de la
monnaie en mettant en circulation une quantité de monnaie supplémentaire).
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Dans ce sens, la théorie quantitative de la monnaie est défendue dans la seconde moitié du
XXe siècle par un courant de pensée parfois appelé monétariste, dont Milton Friedman était
un des principaux représentants. Selon Friedman, « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et qu’elle ne peut être générée que par une
augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production ».
Cette approche ne fait cependant pas l’unanimité chez les économistes. Elle est notamment en
totale opposition à celle défendue par John Maynard Keynes et ses disciples.
Pour Keynes, une hausse de la quantité de monnaie peut avoir un effet direct sur l’économie
et le volume de production. En effet, si les agents économiques ont plus d’argent en leur
possession, ils vont le dépenser ou l’investir, ce qui entraînera une hausse de la production
(c’est-à-dire du PIB) et une baisse du chômage.
Cela est notamment vrai en cas de crise économique et de sous-emploi des facteurs de
production, caractérisé par du chômage. Dans ce cas, comme une partie de l’appareil productif
est inemployé, une stimulation de la demande venant de l’augmentation de la quantité de
monnaie peut plus efficacement dynamiser l’activité économique.
Selon Keynes, les agents économiques peuvent être victimes d’une « illusion nominale », ce
qui signifie qu’ils perçoivent mal les effets de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. En
conséquence, si la masse monétaire augmente, les prix augmentent, mais la production aussi
puisque les agents investissent et consomment plus.
À contrario, les monétaristes reconnaissent qu’une hausse de la quantité de monnaie en
circulation peut stimuler l’activité économique à court terme, ils estiment qu’elle conduira
mécaniquement à une hausse de l’inflation à moyen terme. En effet, du fait des anticipations
rationnelles des agents, ceux-ci anticipent plus d’inflation si la masse monétaire augmente,
adaptent leurs comportements en conséquence, ce qui génère de l’inflation sans hausse de la
production.
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A- Définition de l’inflation
L’inflation ‘désigne une augmentation durable, générale, et auto-entretenue des prix des biens
et des services. L'inflation est aussi caractérisée par l'accroissement de la circulation de la
monnaie (masse monétaire).’ Le taux d'inflation est généralement mesuré à partir de l’Indice
des prix à la consommation (IPC). Cet indice tient compte de l’évolution des prix d’un panier
fixe de biens et services à qualité constante.
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au dollar ou aux autres principales devises de facturation du commerce mondial (la livre
sterling, le yen et l’euro), car ceci fait augmenter le coût des produits importés. Ce
renchérissement des importations se répercute dans tous les secteurs de l’économie et touche
les ménages autant que les entreprises.