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Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

Faculté des Sciences Economiques,


Commerciales et des sciences de Gestion

Cours: Economie Monétaire et Marché des


Capitaux
Responsable du module : Mme CHERFIOUI
Plan du cours
I.Généralités sur la monnaie
1. De l’économie de troc à l’économie de
monnaie
2. Les formes de la monnaie
3. Les fonctions de la monnaie
Généralités sur la monnaie
 La monnaie est l’un des instruments les plus utilisés dans notre vie
quotidienne. En ce sens, elle peut être comme une institution qui
caractérise l’économie d’échange ;
 Récemment, les nouvelles technologies ont fait émerger de
nouveaux instruments de circulation, tels que la monnaie
électronique, qui présente de nouveaux défis au système bancaire et
aux banques centrales;
 Il faut savoir qu’il existe plusieurs approches de la monnaie. Nous
avons l’approche fonctionnaliste et l’approche institutionnaliste. La
première approche définit la monnaie selon ses fonctions. La
seconde approche la définit comme un lien de confiance
institutionnalisé par la loi.
1. De l’économie de troc à l’économie de
monnaie
 A l’origine du temps, l’homme se procure directement ce dont il a
besoin par la chasse, la pêche et la cueillette. Au fur et à mesure que
la civilisation progresse, il ne peut plus satisfaire la totalité de ses
besoins qui deviennent de plus en plus variés. Il doit donc échanger
les biens qu’il produit contre des biens fabriqués par ses semblables.
 Lorsque les sociétés évoluent peu, chaque individu échange sa
production respective dans le cadre d’un rapport d’échange stable.
Cette opération présente cependant de nombreux inconvénient. Elle
est toujours particularisée, n’a pas de valeur universelle et supporte
des coûts d’information et de transaction. Elle ne permet pas, en
définitive, d’atteindre une expression unique de l’ensemble des
relations d’échange de tous les biens.
1.1. Historique de la monnaie
 La monnaie-marchandise : Il s’agit d’un bien divisible (sel, coquillages, thé, tissu, cuivre)
pouvant se conserver, inspirant confiance, accepté comme ayant une valeur d’usage.
 La monnaie métallique : Les biens de consommation utilisés ont été rapidement remplacés
par des métaux précieux (or et argent) qui avaient toutes les qualités pour être
universellement acceptés (désirés pour leur beauté) et pour être conservés :
 Homogènes donc facilement divisibles ;
 Inaltérables, donc une durée de vie presque infinie ;
 Grande valeur, du fait de leur rareté, pour un poids et un volume assez réduits ;
 Aisément transportables.
 Les premières "pièces frappées" apparaissent vers la fin du VIIe siècle av JC. Elles portent
une effigie qui apporte la garantie d'un souverain ou d'une communauté. La frappe leur
donne une valeur précise, valeur correspondant normalement au poids du métal (or,
argent, cuivre) qui la constitue. Il n'est alors plus nécessaire de la peser pour connaître sa
valeur. La monnaie métallique frappée devint pratiquement la seule monnaie utilisée
pendant deux millénaires.
1.2. La loi de GRESHAM (relative au bimétallisme)
 GRESHAM a distingué deux types de monnaies à savoir : « La bonne monnaie» et « La mauvaise
monnaie ».
 La « bonne monnaie », dite aussi monnaie « forte », est la monnaie dont la valeur commerciale
est supérieure à la valeur légale.
 La « mauvaise monnaie », dite aussi monnaie faible, est celle dont la valeur commerciale est
inférieure à la valeur légale.
 Selon la loi de GRESHAM proposée au XVIème siècle : Les pièces du métal apprécié sur le
marché vont faire l'objet de thésaurisation et de spéculation. Cependant que les pièces de
monnaie du métal déprécié vont servir comme moyen de paiement. De ce fait, « la mauvaise
monnaie va chasser la bonne monnaie ». Cette loi a des mécanismes à la fois sur le plan
interne et externe :
a- Les mécanismes de la loi de GRESHAM sur le plan interne : La «bonne monnaie», considérée
comme un seul réservoir de valeur, se thésaurise. Cependant que la «mauvaise monnaie»
(monnaie dépréciée) sera utilisée dans les transactions internes.
b- Les mécanismes de la loi de GRESHAM sur le plan externe : La «mauvaise monnaie» se
déprécie sur le marché par rapport à la «bonne monnaie», cette dernière sera mise en réserve. Elle
sera conservée aux fins de spéculation ou dans le cadre des règlements extérieurs. Une fois que
l'une des deux monnaies disparaît de la circulation, le système à deux étalons (bimétallique) va se
transformer à un système basé sur un seul métal (monométallique). Ceci a eu lieu à partir de la
seconde moitié du XIXème siècle dans presque la totalité des pays du monde.
2. Les formes de la monnaie
Trois principales formes de monnaie sont à distinguer :
 La monnaie manuelle ;
 La monnaie scripturale ;
 La quasi-monnaie.
2. Les formes de la monnaie
2.1. La monnaie manuelle :
 2.1.1. Les pièces divisionnaires
 Les monnaies divisionnaires sont constituées par les pièces de monnaie. Au départ, il
s’agissait des pièces métalliques dont la valeur intrinsèque correspondait à la quantité de
métal qu’elle contenait. Actuellement, elle est la valeur faciale (nominale) sans rapport
avec la valeur intrinsèque (marchande), c'est-à-dire le prix qui pourrait être retiré du
poids de métal dont elles sont constituées. La monnaie divisionnaire est émise par le
trésor et sert aux petites transactions.
 2.1.2. Le billet de banque
 Le billet de banque est une « monnaie fiduciaire », c'est-à-dire une monnaie basée
sur la confiance, le seul organisme habilité à émettre les billets est la banque centrale.
 Un billet ne devient officiellement de la monnaie que lorsqu’il est « monétisé », c’est-à-
dire mis en circulation par la banque d’émission. En principe la banque centrale n’a pas
de clientèle privée. Elle ne cède pas directement ses billets aux agents non financiers. Ses
clients sont les banques ordinaires et le trésor public, c’est par eux que sont satisfaits les
besoins de billets du public.
2.2. La monnaie scripturale
 Il s’agit d’une monnaie crée par les banques ordinaires qui ne peuvent émettre des
billets, mais qui sont sollicitées par la clientèle pour satisfaire ses besoins de
financement.
 A cette occasion, les banques accordent des crédits en créditant les comptes de

leurs clientèles et en débitant leurs comptes. Ce ci engendre de la nouvelle


monnaie (monnaie scripturale). Celle-ci circule d’un compte à un autre, mais à vue
essentiellement, ce qui exclu les comptes à termes et les comptes sur livret qui ne
sont pas disponible par chèque.
 Plusieurs raisons expliquent le développement de la monnaie scripturale :

- La sécurité offerte par celle-ci ;


- La commodité des règlements qu’elle permet ;

- La sûreté des paiements.

 Les opérations scripturales s’effectuent grâce à des supports dits traditionnels

mais aussi des supports dits modernes.


2.2.1. Les supports traditionnels de la monnaie
scripturale
• Le chèque
Il constitue un titre émis par une banque ou un autre organisme assimilé (comme les CCP). Il
permet au titulaire de compte d’effectuer :
- Le retrait de fonds.
- Le règlement de paiement.
 Le chèque n’est pas de la monnaie en soit, il permet de faire circuler les dépôts à vue

transférables (compte à vue signifie pur monnaie disponible à tous moment).


• Le virement
C’est un moyen très simple qui permet au titulaire du compte de donner ordre à sa banque
de prélever une somme de son compte et de le faire porter au compte du bénéficiaire.
L’ordre de virement peut être donné soit sur formule spéciale, fournit par la banque soit sur
simple lettre.
• Les prélèvements automatiques
Ils permettent d’effectuer certains règlements qui reviennent régulièrement tel (l’eau, le gaz,
le téléphone, le loyer). Le détenteur d’un compte de dépôt à vue peut donner ordre à sa
banque de payer les quittances une fois pour toute, qui seront représentées par l’organisme
concerné (ADE, Sonelgaz, PTT). Les opérations se font sur formule spéciale.
2.2.2. Les supports modernes de la monnaie
scripturale
 Le développement économique qui s’est accéléré ces dernières années dans les pays
développés, n’a pas laissé à l’écart le secteur bancaire. En effet ce dernier devient de
plus en plus, performant suite à la mise en place de nouveaux instruments de
paiement. Il s’agit plus particulièrement des règlements électroniques (cartes de
paiements et de crédit, retraits automatisés, etc.), autrement dit, de la monnaie
électronique dite « monétique ».
 La monétique est une technique. Elle ne constitue pas une nouvelle forme de monnaie.

Elle est l’instrument automatisé de mobilisation des disponibilités monétaires au sens


strict, billets et dépôts à vue.
 Définition de la monnaie électronique : La monnaie électronique est un instrument très

automatisé de la monnaie scripturale. Elle implique une informatisation poussée, et la


mise en place des systèmes de sécurité efficace.
 Deux types de supports sont à distinguer, à savoir :

- Les cartes prépayées ;


- La monnaie logicielle (monnaie virtuelle ou de réseau).
2.3. La quasi-monnaie

La quasi-monnaie est une forme de monnaie qui n’est pas


utilisée comme moyen de paiement de manière immédiate mais
qui nécessite une transformation préalable en billets ou en
compte à vue.
2.3.1. La quasi-monnaie auprès des banques
Les dépôts bancaires qui ne sont pas immédiatement utilisables dans les
règlements ne peuvent être considérés comme monnaie au sens strict du terme
mais proche d’elle. Ils peuvent toutefois être transformés de manière aisée et
sans
 Les comptes sur livret

Ce sont des avoirs remboursables à vue, mais qui ne peuvent être utilisés ni par
chèque ni par support électronique. Les comptes sur livret sont considérés
comme compte d’épargne, et donc sont assortis d’un taux d’intérêt.
 Les dépôts à termes

Il s’agit de compte bloqué pour une période déterminée d’avance (pour un mois,
3 mois, 6 mois, une année et plus). Les déposants reçoivent un taux d’intérêt en
contre partie.
 Les bons de caisse

Ce sont des titres émis par la banque et souscris par des déposants. Ils ont une
échéance déterminée et sont rémunérés.
2.3.2.La quasi-monnaie auprès des institutions
financières non bancaires

Certains dépôts peuvent être effectués auprès des institutions


financières non bancaires, mais qui ne sont pas susceptibles
d’être transférables rapidement en monnaie. Il s’agit de :
 Les dépôts auprès des caisses d’épargne

De par leurs caractéristiques, ils sont proches des comptes


sur livret et des comptes à terme ouvert auprès des banques.
 Les bons de trésor

Ce sont des titres représentatifs d’emprunts à court terme


émis par le trésor et acquis par les épargnants, ils sont peu
différents des bons de caisse.
Fonctions économiques de la monnaie
I.3. Les fonctions de la monnaie
I.3.A. Les fonctions traditionnelles de la monnaie:
La monnaie remplit un certain nombre de fonctions :
Moyen de transaction: La monnaie divise le troc en deux
échanges monétaires et permet de pallier au problème de la double
coïncidence des besoins.

Mesure de valeur: Tous les prix sont exprimés avec la même


unité de compte. Ceci permet de passer de la multiplicité des prix
à l’unicité des prix.

Réserve de valeur: La monnaie est un pouvoir d’achat mis en


réserve et transférable dans le temps (Valeur réelle ≠ Valeur
nominale).
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Fonctions sociales de la monnaie
I.3.B. La monnaie est vecteur du lien social

La monnaie représente aussi des dimensions sociales :

1. Derrières les échanges monétaires se cachent des liens sociaux (alliances


matrimoniales, alliances tribales et religieuses);
2. Elle est le symbole de l’appartenance à une communauté humaine sur un
territoire donné;
3. Elle repose sur la confiance de tous en son acceptation par les autres.

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Fonctions politiques de la monnaie
I.3.C. La monnaie est instrument du pouvoir politique

La monnaie a également une fonction politique puisque l’Etat possède le


monopole d’émission de la monnaie légale.

1. La monnaie est le symbole du pouvoir politique;


2. La création de la monnaie est un moyen de financement des dépenses
publiques;
3. L’Etat a pour mission de maintenir la confiance dans la valeur de la
monnaie.

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