Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La monnaie joue un rôle très important dans l’économie et ce n’est pas simple de
l’introduire dans l’économie. Elle a fait l’objet de très nombreux débat théorique
sur la place et le rôle qu’on peut donner à la monnaie.
Aujourd’hui la monnaie a une influence sur le monde réel.
La monnaie en circulation c’est aussi un outil, inventé par l’être humain, qui
permet de réaliser des échanges sur les marchés.
Les agents ont besoin de ressources monétaires. Les humains ont des besoins
supérieurs aux ressources. Il existe un besoin de monnaie qui doit être satisfait.
L’ensemble de la monnaie en circulation n’a fait qu’augmenter à l’échelle de la
planète.
Pour satisfaire ces besoins il y a deux façons : le recours au crédit bancaire
(première forme de financement avec des effets néfastes, l’inflation), en réponse
aux limites du crédit bancaire les êtres humains ont développé les marchés
financiers.
Les formes qu’ont pris les monnaies ont évolué. La première forme de monnaie est
la monnaie marchandise puis une dématérialisation de la monnaie.
Rapidement ce sont les métaux qui se sont imposés comme la forme de monnaie la
plus efficace.
Auparavant plusieurs objets servaient de monnaie comme des têtes de bétail, du
sel, des jarres de vin.
Les pièces de métal se sont imposées. Elles sont appelées des monnaies
marchandises car elles sont constituées de bien marchand. Tout le 19ème siècle a
reposé sur l’usage des métaux, elles étaient constituées de pièces d’or et d’argent.
Elles avaient une valeur qui dépendaient de leur poids.
Aujourd’hui notre monnaie est avant tout une monnaie fiduciaire qui a de
nombreuses qualités contrairement à la monnaie marchandise. C’est une monnaie
qui a un très faible cout de production, son transport est plus commode et elle est
divisible en de toute petites unités.
Avant la monnaie fiduciaire nous avions une monnaie qui reposait sur la valeur de
l’or, les pièces et les billets étaient convertibles en or. La valeur de la monnaie
était fondée sur l’or.
Elle est fondée sur la confiance. C’est une forme de monnaie apparue en Europe à
la fin des années 90 lorsque nous envisagions de créer de nouvelles pièces et billets
en euro. L’outil pour faire circuler cette monnaie électronique était de créer des
porte monnaie électronique.
La monnaie électronique est une monnaie prépayée, qui est stockée sur la puce
électronique d’une carte. Cela a été un échec en Europe la plupart ont disparu
mais ça a été un succès en Asie. Ils ont obligé les personnes à payer leur titre de
transport en monnaie électronique. 90% de la monnaie qui circule à Singapour est
de la monnaie électronique. Succès au EU car ça permet à la population qui est
sous bancarisé (under banked population) de recevoir des allocations.
Ce sont des nouvelles solutions de paiements qui s’appuient sur l’usage d’un
appareil mobile. Les technologies reposent sur les communications sans fil avec
deux types de supports de transmissions d’informations : les faisceaux hertziens
(SMS) et les ondes infrarouges avec les radio-identification (RFID).
Un paiement mobile utilise un appareil mobile afin d’initier, d’autoriser et de
confirmer un transfert de valeur monétaire.
p. 2
conditionne les transactions réelles. La monnaie est le point de départ de nos
économies de marché.
Elle constitue un moyen de reporter un pouvoir d’achat dans le temps. Cela signifie
qu’entre deux transactions la monnaie sert de réserve de pouvoir d’achat. Il existe
une absence de synchronisation entre les recettes et les paiements. Cette réserve
de valeur permet d’effectuer des achats non anticipés.
La monnaie a la propriété de liquidité, elle est choisie parmi tous les autres biens
comme réserve de valeur car la monnaie est l’actif le plus liquide. La liquidité est
la qualité d’un bien qui permet de récupérer entièrement une valeur sans risque et
sans délais.
Keynes dit que la monnaie conserve son pouvoir d’achat à court terme mieux que
n’importe quel autre bien. Il rajoute que la monnaie est un actif sans risque qui
constitue un lien entre le présent et le futur.
02/10
Monnaie de crédit (de créance, de banque (monnaie privée) : C’est une monnaie
dématérialisée et sa création ne repose plus sur l’or ni sur les billets de banque
déposés dans les comptes courants. En effet la monnaie de crédit est créée ex
nihilo (à partir de rien). La monnaie de crédit est scripturale.
Toutes les banques commerciales peuvent faire des crédits donc il existe plusieurs
émetteurs de monnaies privées.
p. 3
Il existe cependant une monnaie hiérarchiquement supérieure aux autres, c’est la
monnaie émise par la banque centrale.
Banque Centrale (BC) : Banque qui émet de la monnaie centrale (pièce + billet) et
de la monnaie centrale scripturale qui est détenue par les banques commerciales
dans leur compte à la banque centrale.
Banque commerciale : Banque de second rang qui gère les dépôts et accordent des
prêts. Elles doivent toutes avoir un compte ouvert à la banque centrale c’est
pourquoi on dit que la banque centrale est la banque des banques commerciales.
Le compte des banques commerciales doit toujours être créditeurs. Ce solde
créditeur correspond au montant de leur réserve obligatoire en monnaie centrale
scripturale.
Agents non financier (ANF) : Ils n’ont aucune relation avec la banque centrale.
Nous passons par l’intermédiaire des banques commerciales.
La plus grande partie de la monnaie dans une économie ne prend pas la forme de
pièce ou de billet. La monnaie se présente sous forme de monnaie scripturale
déposée dans un compte bancaire. En conséquence de quoi puisque la plus grande
partie de la monnaie va dans les banques commerciales alors elles ont un rôle
fondamental et elles ont plusieurs missions dont : collecter l’épargne et accorder
des prêts
Contrairement à la banque centrale qui a un rôle de superviseur et de prêteur en
dernier ressort.
Principe de la création monétaire : la banque créée de la monnaie en acquérant
des actifs non monétaires c’est-à-dire des titres de créance qu’elle émet sur elle-
même et les crédits font les dépôts
A priori il n’y a pas de limite car les banques n’ont pas besoin d’un montant de
dépôt équivalent. Cependant il existe plusieurs limites :
p. 4
-Retrait massif de billet : Pour qu’une banque commerciale puisse avoir de vrais
billets elle doit acheter la monnaie à la banque centrale qui commande des
fourgons remplis de billets qui sont ensuite déposés dans les distributeurs de la
banque commerciale.
Si toutes les personnes qui ont obtenus un crédit veulent retirer des billets au
même moment, la banque commerciale doit avoir assez d’encaisse à la banque
centrale pour alimenter son distributeur en billet sinon elle doit vendre des titres
de créances à la banque centrale. Donc il existe un risque où la banque
commerciale ne pourrait pas avoir de billets à temps.
-Activité des banques sur le marché des échanges : C’est-à-dire que quand les
banques créées de la monnaie en achetant des devises elles doivent posséder des
encaisses en monnaie nationale ou dans une autre devise pour intervenir sur le
marché des échanges.
-Relation entre les banques du fait des opérations de leurs clients : En effet les
banques entretiennent des relations entre elle par l’intermédiaire des retraits et
des dépôts de leur client. Par exemple : quand un client obtient un crédit il utilise
cette encaisse pour consommer ou pour investir. Cette décision le conduit à donner
les moyens de paiement qui viennent d’être créés à une autre banque. Ainsi la
monnaie créée se transforme en dépôt dans une autre banque. Donc la banque qui
a accordé le crédit cours le risque de devenir débitrice vis-à-vis d’une autre
banque si son activité de crédit devient trop importante.
Rappel : la banque centrale créé la monnaie centrale qui est la seule monnaie
légale dans l’économie. Elle peut être matérielle ou scripturale.
Figure 2 :
Banque centrale
p. 5
Banque Banque Banque
Commerciale Commerciale
Commerciale
09/10
p. 6
Les banques centrales vont faire plusieurs actions sur le marché monétaire qui vont
permettre de déterminer le niveau des taux directeurs (taux au jour le jour). Les
taux directeurs influencent les taux d’intérêts à court terme
-le taux d’intérêt sur les opérations principales de refinancement (le taux de
refinancement) : grâce à ces opération les BC donnent l’essentiel des liquidités au
système bancaire, c’est le taux intérêt payé par les banques commerciales pour
emprunter des liquidités auprès de la BC. En générale les banques peuvent prêter
jusqu’à 1 semaine. Ce taux de refinancement est le principal outil de la politique
monétaire puisqu’il influence directement les taux des crédits. Par exemple si une
banque décide d’augmenter le nombre de prêt qu’elle accorde, elle emprunte de
la monnaie centrale au taux de refinancement. Si elle veut conserver une marge
elle doit alors prêter cet argent à un taux supérieur au taux de refinancement.
Ce taux de refinancement est fixé toute les 6 semaines par la BCE
-le taux de la facilité de prêt marginal : ce taux est le taux auquel les banques
peuvent emprunter des liquidités pour 24h auprès de la BC en échange d’actifs
collatéraux (actif détenu par les banques et qu’elles apportent en garantie). Un
actif collatéral peut être un actif ou une créance que les banques remettent en
garantie à la banque centrale afin de couvrir un risque de crédit. La BCE ne va
accepter d’accorder un prêt marginal qu’en échange d’un collatéral qui sert de
garantie (le plus souvent des titres de créances négociables : des certificats de
dépôts, des billets de trésorerie). On utilise « marginal » car une banque
commerciale ne va recevoir l’autorisation de la BCE que si elle rembourse son prêt
précédent
-le taux de la facilité de dépôt : permet aux banques d’effectuer des dépôts à vue
sur leur compte auprès de la BC. Cette quantité d’argent en trop constitue des
réserves excédentaires, utilisé pour se différencier des réserves obligatoires. Les
réserves obligatoires sont rémunérées au taux des opérations principales de
refinancement. Les réserves excédentaires sont rémunérées aux taux de facilité de
dépôt.
p. 7
Le Libor est un taux de référence, celui qui est observé tous les jours pour savoir à
quel niveau de liquidité le marché interbancaire mondiale se situe. C’est une
moyenne des taux auxquels les plus grandes banques du monde peuvent emprunter
de la monnaie centrale « en blanc » c’est-à-dire sans caution de contrepartie c’est
juste une question de confiance.
Puisqu’il n’y a pas de garantie ce sont des opérations très risquée, ce sont les
opérations les plus fréquentes sur le marché monétaire. Les taux d’intérêts que ces
banques accordent à leurs clients sont ensuite exprimés par rapport au Libor.
Cependant, il est prévu que le Libor soit remplacé suite à différents scandales. Le
problème du Libor est que ces taux publiés ne sont pas des taux relevés mais des
taux déclarés. Certaines banques auraient publié en 2012 des taux erronés. Le
Libor aurait été manipulé par des fausses déclarations, la tendance était de
déclarer des taux plus faibles pour faire baisser le risque de taux et le cout des
liquidités.
L’EONIA est le taux de référence des prêts interbancaires « en blanc » entre une
sélection de grandes banques européennes, au jour le jour dans la zone euro. Il est
devenu négatif depuis 2015.
16/10
Une banque centrale doit avoir des outils pour mesurer la quantité de monnaie,
définie par la masse monétaire.
Le but est de conduire une politique monétaire. La BCE a besoin d’information sur
la masse monétaire. On a créé 3 agrégats monétaires : M1, M2, M3. Quand on va de
M1 à M2 à M3 on a une liquidité décroissante.
p. 8
M3= M2+ titre en pensions (opération de rachat temporaire lorsqu’une banque a
besoin de liquidité), titres d’OPC (organisme de placement collectif) et les titres
de créances de moins de 2 ans
Les OPC sont des organismes qui vont gérer collectivement notre épargne
monétaire à court terme. Il existe 2 catégories : les SICAV (sociétés
d’investissements à capital variable) et les FCP (fond commun de placement).
Les directives européennes demandent aux ménages d’acheter des titres pour
faciliter la participation à l’économie.
Une OPC est un fond d’investissement qui propose des instruments financiers afin
de gérer l’épargne publique. Ces fonds sont gérés par des professionnels et ils
permettent au public d’accéder à des portefeuilles de titres.
Tout part du lien entre la BC et les banques. Les banques ont besoin de monnaie
centrale. Lorsque la BC alimente les banques en monnaie centrale, elle leur
permet d’accorder plus de crédit c’est-à-dire qu’elle leur permet de créer plus de
monnaie. Ce lien va être décrit par le multiplicateur de crédit car l’augmentation
de la masse monétaire est un multiple de l’augmentation de la monnaie centrale.
M= mH
M : masse monétaire
H : monnaie supérieure, monnaie centrale
H= B+R
M=B+D
Voir figure
La monnaie dans l’économie (M) est un multiple de la monnaie centrale crée (H).
Plus la monnaie centrale augmente plus la monnaie dans l’économie augmente.
Cette relation entre la monnaie de l’économie et la monnaie centrale permet à la
BC d’influencer la quantité de monnaie en circulation.
La BC peut :
-orienter le prix de la monnaie centrale sur le marché monétaire (taux directeurs)
-contrôler sa quantité (H)
-modifier le taux de réserves obligatoires (r)
C’est la plus vieille théorie de la monnaie, formulée par Fisher en 1911. Elle
présente de manière formalisée les conclusions des préclassiques.
La monnaie exerce à la fois un effet favorable et défavorable sur l’activité.
Un supplément de monnaie permet d’effectuer davantage de transaction mais il
pousse les prix à la hausse car génère un excès de demande globale sur les
marchés.
MV : Flux monétaires
PT : Flux réels
T : volume des transactions
P : NGP
M : quantité de monnaie qui a permis ces échanges
Il se base sur le concept que la monnaie est utilisée plusieurs fois, il résume sa
circulation par le concept de la vitesse de circulation V.
23/10
V
P=M×
T
Tout accroissement de monnaie aura pour conséquence d’augmenter le NGP.
-la loi des débouchés : loi énoncée par Jean-Baptiste Say, dans l’univers monétaire
des classiques la monnaie remplit la fonction d’intermédiaire des échanges et
d’unité de compte mais pas celle de réserve de valeur. Souvent cette théorie est
résumée par « l’offre crée sa propre demande ». Dans l’esprit des classiques (avant
Keynes) il n’y a jamais de crise de surproduction. Pour la plupart des classiques la
monnaie ne peut pas être conservée pour elle-même parce que « le voile
monétaire ne fait que masquer la réalité des échanges et les produits s’échangent
contre les produits puisqu’ils se servent mutuellement de débouchés ».
L’argumentation des classiques porte sur le fait que les revenus distribués lors de la
production (profit et salaire) serviront de débouchés permettant de racheter la
production (biens d’investissements et de consommations). Cependant cette loi
n’est valable qu’en absence de thésaurisation monétaire c’est-à-dire tant que les
produits s’échangent contre les produits. A partir du moment où la monnaie est
voulu pour elle-même elle va être thésauriser. La thésaurisation ôte toute validité
à cette loi.
p. 11
forme de monnaie plutôt que de réinjecter cette monnaie dans le circuit en
consommant ou en achetant des actifs financiers.
Selon Keynes les agents désirent de la monnaie pour 3 motifs :
-les 2 premiers motifs dépendant du revenu Y, la demande de monnaie s’écrit :
L1 = L1(Y )
-le 3ème motifs dépend du taux d’intérêt (i), la demande de monnaie s’écrit :
L2 = L2(i)
➢ Le motif de transaction
➢ Le motif de précaution
La monnaie est demandée pour faire face aux imprévus. C’est un motif absent des
analyses classiques et néoclassiques.
Cela correspond à la préférence pour la liquidité. Keynes dit que les ménages vont
faire un choix : sous quelle forme ils vont conserver leur richesse tout en suivant
les règles de gestions d’un portefeuille qui arbitrent entre détenir leur richesse
sous forme de monnaie ou de titres (ayant pour objectif de faire des plus-values
sur les marchés financiers). Les ménages spéculent sur la valeur des titres pour soit
réaliser des gains en capital soit éviter les pertes. Cet arbitrage est entre conserver
son épargne sous forme de monnaie qui est un actif rémunéré et sans risque, ou
sous forme de placement financier. Les ménages font des anticipations sur la valeur
future des titres c’est-à-dire sur les évolutions possibles du taux d’intérêts.
L’encaisse spéculative est une demande de monnaie à des fins de spéculation. On
l’appelle l’épargne monétaire en attente de placement. L’épargne conservée sous
forme de monnaie dépend du taux d’intérêt. Les agents demandent de la monnaie
afin d’effectuer des placements en titres lorsque le niveau des taux d’intérêts rend
cet achat intéressant.
Lorsque le taux d’intérêt est faible les agents anticipent une hausse de ce taux
c’est-à-dire une chute de la valeur des titres.
Les détenteurs de titres les vendent avant la baisse afin d’éviter une perte en
capital. Les épargnants n’ont pas intérêt à acquérir des titres car leur valeur future
va chuter.
Les agents accroissent donc leur demande de monnaie à des fins de spéculation
↘ i ⟹ ↗ L2
Inversement lorsque le taux d’intérêt est élevé tous les agents anticipent une
baisse future de ce taux c’est-à-dire un accroissement de la valeur des titres.
p. 12
Les détenteurs des titres conservent leurs actifs. Les épargnants qui souhaitent
placer leur argent utilisent leur épargne afin d’acquérir des titres.
Les agents réduisent donc leurs encaisses spéculatives : ↗ i ⟹ ↘ L2
Finalement, les agents qui ont le choix entre détenir des encaisses spéculatives ou
des titres :
-ils vont détenir de la monnaie lorsqu’ils anticiperont une hausse des taux
d’intérêts
-ils vont détenir des titres lorsqu’ils anticiperont une baisse des taux d’intérêts.
30/10
Une fois que les agents ont décidé de l’affectation de leur revenu entre
consommation et épargne, leur demande de monnaie à des fins de transaction et
de précaution dépend du revenu, leur demande de monnaie à des fins de
spéculation dépend du taux d’intérêt (i).
M d = f (Yp, i, P)
L’objectif direct de lutte contre l’inflation rend la politique monétaire plus lisible
et plus adaptable.
Pour mettre en œuvre sa politique, la BCE dispose d’outils qui agissent sur
l’économie réelle par l’intermédiaire de canaux de transmission.
p. 15
5.1.2. La politique de taux
Le cout de refinancement est fixé sur le marché interbancaire qui est le marché de
la monnaie centrale. Cette monnaie centrale est la monnaie dont les banques ont
besoin pour créer leur propre monnaie. L’équilibre du marché interbancaire est
contrôlé par les interventions de la BCE. Le contrôle ou la détermination des taux
directeurs permet à la BCE d’influencer le niveau des taux débiteurs offerts par les
banques qui correspond au prix du crédit.
06/11
Les taux directeurs de la BCE vont influencer l’économie réelle par trois canaux.
En Europe on montre qu’il y a un effet qui va avoir la priorité sur les autres :
l’effet revenu est plus important que les deux autres. C’est comme cela en Europe
car le mode de financement le plus utilisé est le financement bancaire. Depuis la
crise, les taux d’intérêt de la BCE n’ont jamais été aussi bas afin qu’il y ait une
baisse des taux d’intérêts qui entraine une baisse des charges d’intérêt et qui
pourrait entrainer une hausse de la consommation.
Dès que les taux d’intérêt augmentent, les taux débiteurs des clients augmentent.
Il y a également une augmentation des rationnements des crédits.
Le rationnement des crédits est lié à l’asymétrie d’information entre le prêteur (la
banque) et l’emprunteur (le client). L’information n’est pas symétriquement
diffusée.
Seul le client connait précisément sa capacité à rembourser c’est pour ça qu’on
parle d’asymétrie.
Théorie de Stiglitz et Weiss (1981) : (toujours dans la situation des taux d’intérêt
élevé)
- décourage les « bons emprunteurs » qui savent qu’ils auront beaucoup trop de
charges à rembourser
- encourage les « mauvais emprunteurs » qui feront défaut sur une partie de leur
emprunt
p. 16
La hausse des taux d’intérêts conduit les banques à réduire leur offre de crédit.
Suite à la baisse de la valeur du patrimoine il y a une baisse de la valeur de
garantie.
Mais depuis ces deux crises les BC intègrent l’objectif de la stabilité financière.
Cette politique a comme objectif final la stabilité des prix. Par exemple l’objectif
des 2% en Europe. L’instrument majeur est le taux d’intérêt.
Tout cela est écrit dans le traité de Maastricht, il a mis en valeur :
-l’indépendance de la BCE
-définit l’objectif de la stabilité des prix qui a été réitéré par le TFUE
L’article 127 du TFUE énonce que l’objectif principal de la BCE est la stabilité des
prix. Elle est mesurée par la variation sur une année de l’indice des prix à la
consommation harmonisé (IPCH) calculé par l’Eurostat.
La BCE cherche à obtenir une hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro inférieur
à 2% par an.
Il y a 2 séries historiques :
Dans un 1er temps d’octobre à novembre 2015 il y avait des dysfonctionnements du
marché interbancaire, chute de la confiance des banques entre elle. La BCE a
choisi de pratiquer une nouvelle politique où elle acceptait tous les moyens de
paiements. Cette politique monétaire reposait sur les prêts collatéraux.
Cette politique a conduit à un accroissement de la taille de l’actif de son bilan. En
effet, durant cette période la BCE a satisfait toutes les demandes de
refinancement émanant du secteur bancaire. La taille de son bilan a donc évolué
dans le même sens que la demande de liquidité des banques.
La BCE décide alors :
-d’accroitre la fréquence de ses opérations de refinancement à trois mois
-leur maturité passe à un an puis à trois ans
13/11
Ces rachats d’actif ne vont pas être suffisant pour enrayer la crise de la dette.
Ainsi, en 2012 le président de la BCE annonce la mise en place d’une procédure par
laquelle la BCE s’autorise à racheter des titres représentatifs de la dette publique
des États membres sur le marché secondaire (la Bourse).
Ce programme d’opérations monétaires sur titre va s’appeler le programme OMT et
permet à la BCE de racheter directement les obligations émises par les États
membres.
p. 18
Le taux de refinancement entre les banques (EONIA) devrait se situer entre : le
cours plancher que constitue le taux de dépôt (facilité de dépôt) et le cours
plafond correspondant au taux d’emprunt maximal à la BC (facilité de prêt
marginal).
EONIA pour Euro Overnight Index Average, est le taux auquel les institutions se
prêtent des liquidités au jour le jour, c’est-à-dire du jour au lendemain. On dit que
ces taux sont les taux directeurs de la BCE car ils dirigent l’évolution des taux sur
le marché interbancaire. La BCE pilote un 3ème taux directeur celui par lequel est
procédé le refinancement principal.
Thème 2 : Le rôle des marchés financiers dans le financement de
l’économie
Pour comprendre le rôle des marchés financiers il faut comprendre que ces
secteurs institutionnels sont dans une situation différente face au financement.
2 situations sont mises en évidence :
-situation de capacité de financement
-situation de besoin de financement
Les marchés de capitaux sont nés de ces constats et vont mettre en relation
directe les gens qui ont trop d’argent et ceux qui sont dans le besoin d’argent.
Même si les gens mettent de l’argent de côté, la nécessité de faire croitre les
entreprises amène à constater que les ressources disponibles ne suffisent pas à
subvenir à tous ses besoins. Le crédit bancaire permet de lever cette contrainte,
les économies qui font souvent appelle à ce crédit sont appelés les économies
d’endettement.
Une économie bancaire ne peut pas satisfaire tous les besoins, il faut donc aussi
des marchés de capitaux. Les économies qui l’utilisent beaucoup sont appelés les
économies de marché financiers.
p. 19
Par ailleurs, les entreprises face à la 2ème mondialisation ont dû augmenter et
investir pour produire d’avantage et pour cela elles ont dû procéder à des
augmentations de capitaux. Leurs besoins de refinancement s’est accru.
Le financement monétaire ne permettait pas de satisfaire ce besoin que seul le
développement des marchés financiers est venu combler.
A court terme, les entreprises vont connaitre des décalages entre les recettes et
les dépenses. En effet, elles achètent et produisent avant de vendre leur
production. Les encaissements liés aux ventes de produits sont postérieurs aux
décaissements liés à leur fabrication.
Ce besoin de financement va être influencé (accru ou diminué) par les délais de
paiement qu’elles consentent à leurs clients et par ceux que leur accordent leurs
fournisseurs.
Ainsi à chaque cycle d’exploitation, les entreprises ont un besoin de financement à
court terme.
Les ménages ont besoin d’agent pour consommer et investir (c’est le cas lorsqu’ils
achètent des logement neuf ou de grosse réparation dans les logements anciens).
A court terme, les ressources peuvent être insuffisante pour satisfaire leur besoin
de consommation.
A long terme, les ménages ont besoin de financement pour acquérir des logements
qui correspond à une opération d’investissement.
p. 20
En général il y a 2 formes pour l’épargne des ménages : il y a l’épargne financière
(détenue sous toute forme de monnaie, les placements financiers) et l’épargne non
financière (l’investissement immobilier).
Depuis les années 2010, on a l’épargne non financière bien plus élevés que
l’épargne financière. Il y a un cycle haussier immobilier.
Depuis 1973, le solde budgétaire est négatif (déficit). L’État est dans un besoin de
financement, à long terme pour le financement du service de la dette et à court
terme pour rembourser son déficit courant.
p. 21
1.3.Les limites de l’économie d’endettement
20/11
Une économie d’endettement est viable uniquement lorsque g>r, c’est le cas
précisément lorsque la croissance économique dans un pays s’accompagne de
l’inflation. Car pendant les périodes de croissance on a d’une part des taux
d’intérêts relativement faible donc les agents sont amenés à faire plus de crédits
puis ces crédits permettent de financer la consommation et les investissements.
Les individus ont suffisamment de revenu (salaire, intérêt et les dividendes) pour
rembourser leur dette. Puisque le financement monétaire est inflationniste
(entraine de l’inflation), les personnes qui se sont endettées vont rembourser leur
dette avec de la monnaie qui a perdu de la valeur. L’inflation va entrainer une
baisse de la valeur de la monnaie ce qui correspond à une baisse du cout réel de la
dette.
p. 22
-apporter aux agents économiques les capitaux nécessaires au financement de
leurs investissements
-assurer la liquidité des placements des investisseurs car il permet aux investisseurs
qui ont acheté un titre de le revendre (on parle de titre négociable)
Ce marché financier est le lieu des émissions et des négociations des titres à long
terme. Ce qui l’oppose au marché monétaire qui est le marché des capitaux à
court terme.
Les titres échangés sur les marchés financiers sont appelés les instruments
financiers. Ils sont définis par le code monétaire et financier à l’article 1211-1. Cet
article définit les choses suivantes :
-Les instruments financiers sont les titres financiers et les contrats financiers.
-Les titres financiers sont les titres de capital émis par les sociétés par actions
(exemple : les actions qui sont titres de propriété), les titres de créances
(exemple : les obligations qui sont des titres d’emprunt) ou les parts ou actions
d’organisme de placement collectif.
-Les contrats financiers également dénommés « instruments financiers à terme »
ou produit dérivés sont les contrats à terme (futures), les contrats d’échanges
(swaps) et les contrats d’option (options).
2.1.2. Les deux types de marché financiers : les marchés réglementés et les
marchés de gré à gré (OTC)
En France, depuis 2003, l’Autorité des marchés financiers (AMF) est chargée de
réguler les marchés financiers.
L’AMF veille au bon déroulement des opérations, à l’information des investisseurs
et est chargée de protéger l’épargne investie dans les instruments français.
Les marchés de gré à gré aussi dénommés marchés hors cote ou marché over the
counter (OTC). Ils rassemblent toutes les transactions qui se déroulent à l’amiable.
Les acheteurs et vendeurs sont en relation directe et négocient de façon bilatérale
un contrat.
Les marchés OTC n’ont jamais eu de localisation physique telle que celle du Palais
Brongniart pour le marché réglementé de Paris (la Bourse).
Les transactions OTC répondent exactement aux besoins individuels des parties et
se déroulent d’un commun accord. Le marché OTC n’est pas réglementé et les
opérateurs concluent des contrats sur mesure.
Puisqu’il n’existe ni entreprise de marché ni chambre de compensation, ils sont
exposés au risque de défaut de contrepartie et au risque de règlement-livraison.
Les transactions sur ces marchés sont donc beaucoup plus risquées.
Les opérations à terme reposent sur des contrats à terme. Un contrat à terme est
un contrat donc l’exécution est différée à une échéance future. Les agents fixent à
la période courante le prix des actifs sur lesquels portera l’achat ou la vente à
l’échéance.
On distingue deux types de contrat à terme :
-les contrats à terme ferme : à l’échéances les opérateurs devront obligatoirement
exécuter la transaction (paiement et livraison des titres)
p. 24
-les contrats à terme conditionnel ou contrat d’option : à l’échéance, l’acheteur
de l’option (non le vendeur) peut choisir soit d’exercer l’option en exécutant la
transaction prévue soit de l’abandonner en renonçant à la transaction.
27/11
3. Le marché primaire
Ce marché est le marché des négociations sur les titres qui ont déjà été émis, on
parle de marché des titres d’occasion. Il assure la liquidité et la mobilité des
titres.
Il est important que les instruments financiers puissent être revendus avant
l’échéance sinon aucun investisseur n’acceptera de s’engager sur le long terme.
Chaque jours les valeurs sont cotées en Bourse et réévaluées en fonction des ordres
d’offre et de demande.
p. 25
-le marché créé est un marché unifié : une plateforme de négociation unique, une
seule chambre de compensation et un système unique de règlement/livraison.
-une cotation harmonisée : les entreprises peuvent s’introduire sur la place de leur
choix et relèvent des autorités et de la réglementation du pays d’accès. Elles
figurent sur une liste unique « Euronext List » qui regroupe toutes les entreprises
cotées sur les quatre bourses concernées.
-de nouveaux indices boursiers : les indices nationaux demeurent et deux nouveaux
indices sont créés. L’Euronext 100 est un indice des valeurs les plus importantes et
les plus liquides du marché Euronext. L’Euronext 150 regroupe les 150 plus fortes
capitalisations qui suivent celles retenues dans l’indice Euronext 100.
-le principal organe de régulation demeure national : en France l’organisme
régulateur du marché financier est l’autorité des marché financiers (AMF). Cette
autorité est chargée de réguler la place financière de Paris. Sa mission consiste à
veiller à la protection de l’épargne investie. Également informer les investisseurs
et garantir le bon fonctionnement du marché.
Le 4 avril 2007 juste avant la crise la bourse européenne avait fusionné avec le
NYSE (New-York Stock Exchange). Pendant un temps elles constituaient le premier
groupe boursier mondial NYSE Euronext. En 2013, ICE (Intercontinental Exchange)
achète NYSE Euronext pour 8 milliards suit à une opération de fusion-absorption
afin d’élargir ses activités.
En 2014, ICE se sépare d’Euronext à l’exception du marché de Londres.
Depuis la réforme de la cote en février 2005, les marchés financiers français sont
composés de 3 types de marché :
Euronext Growth est régulé par Euronext, les conditions d’accès et de cotation
sont simplifiées. Les règles de fonctionnement garantissent la protection des
p. 26
investisseurs et la liquidité du marché. Les sociétés cotées sont soumises à
l’obligation de communication périodique d’informations financières.
Il accueille les sociétés trop jeunes ou de taille modeste pour accéder au marché
réglementé. Les petites entreprises dynamiques bénéficient ainsi d’un accès aux
marchés de capitaux. Euronext Access n’est pas réglementé. L’introduction sur ce
marché apporte aux petites entreprises le financement de leur croissance, une
notoriété et une transmission de l’entreprise.
En effet Euronext Access est un marché risqué qui n’est pas réglementé et les
sociétés introduites sont tellement de petite taille que les titres négociés sont peut
liquides.
Quand un emprunteur émet des obligations, il créer des titres nouveaux qu’il vend
à des investisseurs qui deviennent des prêteurs obligataires.
Une obligation est donc un titre de créance qui représente la dette d’un
emprunteur vis-à-vis des créanciers. L’acheteur d’une obligation reçoit un intérêt
en rémunération de son prêt et qui est versé sous la forme d’un coupon.
Quel est le montant que l’emprunteur va devoir rembourser au prêteur tous les
ans ?
C = 1000 × 2% = 20€
04/12
p. 27
PE : prix d’émission
PME : prime d’émission
Par exemple si l’entreprise Arthur fixe un prix d’émission égal à 996€, la prime
d’émission est égale à : PME= 1000 - 996 = 4€
n : l’échéance de l’obligation
Cn : le coupon percu l′année n
VR : la valeur de remboursement de l’obligation
r : le rendement à l’échéance (le taux actuariel)
P : le prix théorique de l’obligation
C1 C2 C3 Cn + VR
P= + + + … +
(1 + r) (1 + r)2 (1 + r)3 (1 + r)n
20 20 20 20 20 + 1005
996 = + + + +
(1 + r) (1 + r)2 (1 + r)3 (1 + r)4 (1 + r)5
Le taux actuariel (2,181%) est supérieur au taux coupon (2%) du fait de l’émission
au-dessous du pair et du remboursement au-dessus du pair.
Les primes d’émission et de remboursement entrainent une majoration du taux
actuariel par rapport au taux nominal.
Le taux r est le taux actuariel c’est-à-dire le taux qui égalise la valeur de marché
d’une obligation, son prix, avec les revenus qu’elle procurera jusqu’à son
échéance.
p. 28
Chapitre 2 : Emploi, plein emploi et chômage
Approche néoclassique :
-L= marchandise comme les autres qui s’échange sur un marché
-jeu offre et demande
p. 29
Toutes les personnes qui veulent travailler on trouver à un niveau de salaire. Le
niveau d’emploi qui s’établit à l’équilibre (NE) : équilibre de plein-emploi
W W
Lorsque le salaire est plus élevé que le salaire d’équilibre ( ) < ( ) , un
p 1 P E
déséquilibre quantitatif apparait sur le marché du travail, la quantité demandée
par les entreprises est inférieure à la quantité de travail offerte par les ménages.
L1d < Lsd
11/12
Lorsque le salaire réel est plus élevé que le salaire d’équilibre, un certain nombre
de personne qui veulent travailler ne trouve pas d’emplois. On dit que l’offre de
travail est rationnée. Les ménages doivent subir un rationnement, ils n’ont pas en
face de leur offre une quantité suffisante de travail.
Ce rationnement est mesuré par la différence entre la quantité de travail offerte
et la quantité demandée. Pour les auteurs néoclassique ce chômage est de nature
volontaire. C’est-à-dire que ce chômage résulte du refus de certains individus de
travailler pour le salaire d’équilibre et donc il s’agit de chômeur volontaire.
Dans les économies développées au 20ème siècle ces 2 types d’influences ont eu lieu
c’est-à-dire que d’une part la hausse de productivité du travail a augmenté la
demande du travail et la hausse de la population active a entrainé une
augmentation de l’offre du travail.
Mais les salaires ont tendance à baissé cela signifie que le déplacement de la
courbe d’offre a été plus important que la courbe de demande.
2. Le chômage
Ce modèle repose sur des hypothèses fortes par exemple la parfaite flexibilité des
prix et des salaires ; l’homogénéité du facteur travail ; l’information parfaite.
En effet sur le marché du travail c’est la concurrence imparfaite qui règne comme
sur la plupart des marchés de biens.
-le marché du travail est segmenté car le travail n’est pas un bien homogène. En
effet, il existe autant de marché de travail qu’il existe de nature de travail. Sur
chaque type de marché, les salaires se déterminent selon la spécificité du travail
échangé. Il y a plusieurs sources pour la segmentation. D’une part elle repose sur
les différences de compétences, sur le caractère primaire ou secondaire du marché
du travail et sur l’ouverture ou non à la concurrence internationale.
-le rôle des syndicats est aujourd’hui beaucoup plus faible qu’après-guerre. Les
syndicats ont concouru à entrainer une rigidification du salaire à la baisse. En
effet, ils ont négocié des salaires de manière collective et ont permis aux salariés
de passer d’une situation où les salariés étaient preneurs de prix a une situation où
ils participent à la formation des prix.
-les systèmes d’assurances chômage conduisent les salariés à refuser des emplois
peu rémunérés. Des études montrent qu’une hausse des allocations chômage
entraine une hausse du chômage. Le mécanisme économique est le suivant : la
hausse des allocations chômage accroit les exigences salariales des employés mais
aussi des chômeurs ce qui pousse le salaire réel à la hausse, diminue la demande
de travail des entreprises et accroit le chômage.
-les individus conçoivent un niveau de salaire qu’ils jugent équitable et qui
influence le salaire d’équilibre. La conséquence de cela est qu’il n’est pas
concevable que des chômeurs offrent leur travail a un salaire inférieur à celui qui
rémunère les salaires en poste car ce salaire constituera son revenu.
Robert SOLLOW conclut que « le salaire ne peut pas faire l’objet d’enchères à la
baisse ».
Définition du chômage :
Une personne est au chômage si elle réunit 3 conditions : être sans emploi, être
disponible pour travailler et rechercher activement un emploi.
p. 31