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Chapitre 1 : Économie monétaire et financière

La monnaie joue un rôle très important dans l’économie et ce n’est pas simple de
l’introduire dans l’économie. Elle a fait l’objet de très nombreux débat théorique
sur la place et le rôle qu’on peut donner à la monnaie.
Aujourd’hui la monnaie a une influence sur le monde réel.
La monnaie en circulation c’est aussi un outil, inventé par l’être humain, qui
permet de réaliser des échanges sur les marchés.
Les agents ont besoin de ressources monétaires. Les humains ont des besoins
supérieurs aux ressources. Il existe un besoin de monnaie qui doit être satisfait.
L’ensemble de la monnaie en circulation n’a fait qu’augmenter à l’échelle de la
planète.
Pour satisfaire ces besoins il y a deux façons : le recours au crédit bancaire
(première forme de financement avec des effets néfastes, l’inflation), en réponse
aux limites du crédit bancaire les êtres humains ont développé les marchés
financiers.

Thème 1 : La monnaie, la création monétaire et la politique monétaire

La monnaie aujourd’hui est un stock, un stock de moyen de paiement à la


disposition des agents économiques souvent dans une zone monétaire donnée.
On parle de monnaie fiduciaire, la monnaie repose sur la confiance, c’est le
résultat d’un très long processus historique.
Les grandes banques commerciales appelé aussi banque de second rang (société
générale, caisse d’épargne etc.) n’ont qu’un siècle d’existence.
La banque de France a été créée bien avant, en 1800. La banque centrale
européenne a été créée en 1998.

1. Les formes et les fonctions de la monnaie

1.1.Les formes monétaires

Les formes qu’ont pris les monnaies ont évolué. La première forme de monnaie est
la monnaie marchandise puis une dématérialisation de la monnaie.

1.1.1. La monnaie matérielle

Rapidement ce sont les métaux qui se sont imposés comme la forme de monnaie la
plus efficace.
Auparavant plusieurs objets servaient de monnaie comme des têtes de bétail, du
sel, des jarres de vin.
Les pièces de métal se sont imposées. Elles sont appelées des monnaies
marchandises car elles sont constituées de bien marchand. Tout le 19ème siècle a
reposé sur l’usage des métaux, elles étaient constituées de pièces d’or et d’argent.
Elles avaient une valeur qui dépendaient de leur poids.

On appelle monnaie matérielle ou manuelle les monnaies métalliques et la


monnaie de papier. Elle est constituée de billet de banque et de pièce métalliques.
Les deux sont inconvertible en or, c’est ce qu’on appelle le cours forcé. Il faut
distinguer cela d’une autre monnaie, la monnaie scripturale (solde de compte en
banque). Elle représente aujourd’hui 90% de la monnaie en circulation.
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La monnaie scripturale est une monnaie qui circule dans l’économie par un simple
jeu d’écriture. Elle correspond au solde créditeur des comptes clients.

Aujourd’hui notre monnaie est avant tout une monnaie fiduciaire qui a de
nombreuses qualités contrairement à la monnaie marchandise. C’est une monnaie
qui a un très faible cout de production, son transport est plus commode et elle est
divisible en de toute petites unités.

Avant la monnaie fiduciaire nous avions une monnaie qui reposait sur la valeur de
l’or, les pièces et les billets étaient convertibles en or. La valeur de la monnaie
était fondée sur l’or.

Aujourd’hui nos monnaies n’ont aucune valeur intrinsèque. La valeur de la monnaie


est l’inverse du NGP.

1.1.2. La monnaie électronique

Elle est fondée sur la confiance. C’est une forme de monnaie apparue en Europe à
la fin des années 90 lorsque nous envisagions de créer de nouvelles pièces et billets
en euro. L’outil pour faire circuler cette monnaie électronique était de créer des
porte monnaie électronique.
La monnaie électronique est une monnaie prépayée, qui est stockée sur la puce
électronique d’une carte. Cela a été un échec en Europe la plupart ont disparu
mais ça a été un succès en Asie. Ils ont obligé les personnes à payer leur titre de
transport en monnaie électronique. 90% de la monnaie qui circule à Singapour est
de la monnaie électronique. Succès au EU car ça permet à la population qui est
sous bancarisé (under banked population) de recevoir des allocations.

1.1.3. Les paiements mobiles

Ce sont des nouvelles solutions de paiements qui s’appuient sur l’usage d’un
appareil mobile. Les technologies reposent sur les communications sans fil avec
deux types de supports de transmissions d’informations : les faisceaux hertziens
(SMS) et les ondes infrarouges avec les radio-identification (RFID).
Un paiement mobile utilise un appareil mobile afin d’initier, d’autoriser et de
confirmer un transfert de valeur monétaire.

1.2.Les fonctions de la monnaie

Les économistes ont reconnu 3 fonctions importantes : la monnaie intermédiaire


des échanges, une réserve de valeur et une unité de compte.
On peut définir la monnaie à partir des usages que nous en faisons. Dans une
économie d’échange, la monnaie a donc 3 fonctions.

1.2.1. La monnaie est l’intermédiaire des échanges

Depuis la fin du troc, qui correspond au développement de la division du travail,


les biens ne s’échangent plus contre des biens sur les marchés. L’échange
monétaire fait intervenir un bien intermédiaire et donc ce bien c’est la monnaie.
La monnaie permet d’acquérir tous les biens disponibles sur un marché donné. Elle
est tout simplement la condition première d’un accès à un marché. La détention
d’une encaisse monétaire préalable ou une capacité à se procurer cette encaisse

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conditionne les transactions réelles. La monnaie est le point de départ de nos
économies de marché.

1.2.2. La monnaie est une réserve de valeur

Elle constitue un moyen de reporter un pouvoir d’achat dans le temps. Cela signifie
qu’entre deux transactions la monnaie sert de réserve de pouvoir d’achat. Il existe
une absence de synchronisation entre les recettes et les paiements. Cette réserve
de valeur permet d’effectuer des achats non anticipés.
La monnaie a la propriété de liquidité, elle est choisie parmi tous les autres biens
comme réserve de valeur car la monnaie est l’actif le plus liquide. La liquidité est
la qualité d’un bien qui permet de récupérer entièrement une valeur sans risque et
sans délais.
Keynes dit que la monnaie conserve son pouvoir d’achat à court terme mieux que
n’importe quel autre bien. Il rajoute que la monnaie est un actif sans risque qui
constitue un lien entre le présent et le futur.

1.2.3. La monnaie est une unité de compte

Cette fonction est inséparable de sa fonction de moyen d’échange. La monnaie


permet de compter la valeur des biens, elle permet d’évaluer les biens et c’est en
ce sens qu’on dit que la monnaie est un numéraire.

La monnaie n’est ni un simple instrument de comptage ni une marchandise


ordinaire c’est une unité de compte validée socialement dans le temps et dans
l’espace. La monnaie revêt un caractère conventionnel.

2. Le processus de création monétaire

La monnaie est un bien particulier qui a un marché : le marché monétaire. Le prix


de la monnaie sur ce marché est donné par le taux d’intérêt. La demande de
monnaie émane du particulier, des ménages, des entreprises. Les banques et la
banque centrale offrent la monnaie.
Les banques commerciales offrent des monnaies privées.
L’analyse de la création monétaire s’intéresse à l’offre de monnaie et répond à
deux questions essentielles : Comment la monnaie est-elle fabriquée ? Qu’elles
sont les limites à la création monétaire ?

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2.1.Les principes généraux de la création monétaire

Objectif de cette section :


- Comprendre de quelle façon la monnaie apparait dans le circuit économique
- L’émission de billet est le monopôle de l’institut d’émission.

Monnaie de crédit (de créance, de banque (monnaie privée) : C’est une monnaie
dématérialisée et sa création ne repose plus sur l’or ni sur les billets de banque
déposés dans les comptes courants. En effet la monnaie de crédit est créée ex
nihilo (à partir de rien). La monnaie de crédit est scripturale.

Toutes les banques commerciales peuvent faire des crédits donc il existe plusieurs
émetteurs de monnaies privées.
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Il existe cependant une monnaie hiérarchiquement supérieure aux autres, c’est la
monnaie émise par la banque centrale.

Banque Centrale (BC) : Banque qui émet de la monnaie centrale (pièce + billet) et
de la monnaie centrale scripturale qui est détenue par les banques commerciales
dans leur compte à la banque centrale.

Banque commerciale : Banque de second rang qui gère les dépôts et accordent des
prêts. Elles doivent toutes avoir un compte ouvert à la banque centrale c’est
pourquoi on dit que la banque centrale est la banque des banques commerciales.
Le compte des banques commerciales doit toujours être créditeurs. Ce solde
créditeur correspond au montant de leur réserve obligatoire en monnaie centrale
scripturale.

Agents non financier (ANF) : Ils n’ont aucune relation avec la banque centrale.
Nous passons par l’intermédiaire des banques commerciales.

2.1.1. Un modèle bancaire

La plus grande partie de la monnaie dans une économie ne prend pas la forme de
pièce ou de billet. La monnaie se présente sous forme de monnaie scripturale
déposée dans un compte bancaire. En conséquence de quoi puisque la plus grande
partie de la monnaie va dans les banques commerciales alors elles ont un rôle
fondamental et elles ont plusieurs missions dont : collecter l’épargne et accorder
des prêts
Contrairement à la banque centrale qui a un rôle de superviseur et de prêteur en
dernier ressort.
Principe de la création monétaire : la banque créée de la monnaie en acquérant
des actifs non monétaires c’est-à-dire des titres de créance qu’elle émet sur elle-
même et les crédits font les dépôts

Création monétaire : On peut dire que le mécanisme de création monétaire


correspond à la monétisation d’une créance.
Pour créer de la monnaie les banques peuvent acquérir 3 types d’actifs :
-Les devises : Dans ce cas le titre de créance est une devise lorsque les banques
commerciales acquièrent des devises. Elles alimentent le compte des clients avec
une monnaie qui n’existait pas, donc il y a une création monétaire.
-Les créances sur l’économie
-Les bons du trésor : quand les banques achètent des bons du trésors cette
souscription de titre donne également lieu à une création monétaire.

La création monétaire est une transformation de 3 types de créance en monnaie :


les contreparties, les trésors, l’extérieur.
Ces créances s’appellent les contreparties de la masse monétaire
Parmi ces trois actifs très importants les crédits à l’économie représentent 80% des
contreparties de la masse monétaire car sont à l’origine d’autres monnaies.

2.1.2 La limite à la création

A priori il n’y a pas de limite car les banques n’ont pas besoin d’un montant de
dépôt équivalent. Cependant il existe plusieurs limites :

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-Retrait massif de billet : Pour qu’une banque commerciale puisse avoir de vrais
billets elle doit acheter la monnaie à la banque centrale qui commande des
fourgons remplis de billets qui sont ensuite déposés dans les distributeurs de la
banque commerciale.
Si toutes les personnes qui ont obtenus un crédit veulent retirer des billets au
même moment, la banque commerciale doit avoir assez d’encaisse à la banque
centrale pour alimenter son distributeur en billet sinon elle doit vendre des titres
de créances à la banque centrale. Donc il existe un risque où la banque
commerciale ne pourrait pas avoir de billets à temps.

-Activité des banques sur le marché des échanges : C’est-à-dire que quand les
banques créées de la monnaie en achetant des devises elles doivent posséder des
encaisses en monnaie nationale ou dans une autre devise pour intervenir sur le
marché des échanges.

-Relation entre les banques du fait des opérations de leurs clients : En effet les
banques entretiennent des relations entre elle par l’intermédiaire des retraits et
des dépôts de leur client. Par exemple : quand un client obtient un crédit il utilise
cette encaisse pour consommer ou pour investir. Cette décision le conduit à donner
les moyens de paiement qui viennent d’être créés à une autre banque. Ainsi la
monnaie créée se transforme en dépôt dans une autre banque. Donc la banque qui
a accordé le crédit cours le risque de devenir débitrice vis-à-vis d’une autre
banque si son activité de crédit devient trop importante.

2.2.Le refinancement des banques

Le besoin de refinancement des banques est assuré de 2 façons : auprès de la


banque centrale ou du marché monétaire

2.2.1. Le rôle de la Banque centrale

Rappel : la banque centrale créé la monnaie centrale qui est la seule monnaie
légale dans l’économie. Elle peut être matérielle ou scripturale.

La monnaie centrale est la condition d’existence de toutes les monnaies


scripturales. Les banques doivent avoir des réserves en monnaie centrale
scripturale pour pouvoir utiliser leur compte. Ce n’est qu’ensuite qu’elles peuvent
demander la conversion de ces réserves en billets et faire les règlements aux
autres banques. Ces réserves sont un besoin de liquidités pour les banques.
La banque centrale émet la monnaie centrale. Les banques commerciales créés la
monnaie privée.

Figure 2 :

Banque centrale

Monnaie centrale Refinancement

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Banque Banque Banque
Commerciale Commerciale
Commerciale

Offre de monnaie Demande


De banque de financement

Agents non financiers (ANF)

Les banques ont besoins de liquidités pour 3 raisons :


-faire face au retrait de billet de leur client
-effectuer des règlements aux autres banques
-reconstituer leur réserve en monnaie centrale

Ces 3 raisons de besoins de liquidités sont à l’origine du besoin du refinancement


des banques.

2.2.2 Le marché monétaire interbancaire

Le refinancement des banques s’effectue également sur le marché interbancaire


qui est un compartiment du marché monétaire sur lequel les banques s’échangent
quotidiennement leurs excédents et leurs déficits de trésorerie.
C’est sur ce marché que la banque centrale mène sa politique monétaire. Sur ce
terrain la banque centrale intervient pour fournir ou retirer des liquidités.

Le marché monétaire est un marché des capitaux à court terme.


2 compartiments : -marché interbancaire
-marché des titres à court terme : certificat de dépôt (banque), billet de trésorerie
(entreprises), bons du trésors (État)

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2.3 Les différents taux d’intérêts

C’est sur le marché monétaire que le taux d’intérêt est déterminé.


Les taux d’intérêts sont des variables économiques fondamentales. Ils influencent
le prix des actifs, le taux de change et la rentabilité des investissements.
Un taux d’intérêt est le prix que doit payer un emprunteur afin de disposer d’une
somme d’argent mise à sa disposition par un prêteur. On parle de loyer de l’argent.
Les taux d’intérêts sont classes en fonction de leurs échéances :
-l’échéance est inférieure à 1 an : taux à court terme
-l’échéance est supérieure à 1 an : taux à long terme
Les taux d’intérêt directeur n’influencent que les taux à court terme.
Les taux à court terme sont influencés par :
-les décisions des banques centrales
-les banques centrales fixent les taux d’intérêt directeurs du marché monétaire

2.3.1 Les taux directeurs

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Les banques centrales vont faire plusieurs actions sur le marché monétaire qui vont
permettre de déterminer le niveau des taux directeurs (taux au jour le jour). Les
taux directeurs influencent les taux d’intérêts à court terme

En Europe, le conseil des gouverneurs de la BC fixe trois taux directeurs pour la


zone euro :

-le taux d’intérêt sur les opérations principales de refinancement (le taux de
refinancement) : grâce à ces opération les BC donnent l’essentiel des liquidités au
système bancaire, c’est le taux intérêt payé par les banques commerciales pour
emprunter des liquidités auprès de la BC. En générale les banques peuvent prêter
jusqu’à 1 semaine. Ce taux de refinancement est le principal outil de la politique
monétaire puisqu’il influence directement les taux des crédits. Par exemple si une
banque décide d’augmenter le nombre de prêt qu’elle accorde, elle emprunte de
la monnaie centrale au taux de refinancement. Si elle veut conserver une marge
elle doit alors prêter cet argent à un taux supérieur au taux de refinancement.
Ce taux de refinancement est fixé toute les 6 semaines par la BCE

-le taux de la facilité de prêt marginal : ce taux est le taux auquel les banques
peuvent emprunter des liquidités pour 24h auprès de la BC en échange d’actifs
collatéraux (actif détenu par les banques et qu’elles apportent en garantie). Un
actif collatéral peut être un actif ou une créance que les banques remettent en
garantie à la banque centrale afin de couvrir un risque de crédit. La BCE ne va
accepter d’accorder un prêt marginal qu’en échange d’un collatéral qui sert de
garantie (le plus souvent des titres de créances négociables : des certificats de
dépôts, des billets de trésorerie). On utilise « marginal » car une banque
commerciale ne va recevoir l’autorisation de la BCE que si elle rembourse son prêt
précédent

-le taux de la facilité de dépôt : permet aux banques d’effectuer des dépôts à vue
sur leur compte auprès de la BC. Cette quantité d’argent en trop constitue des
réserves excédentaires, utilisé pour se différencier des réserves obligatoires. Les
réserves obligatoires sont rémunérées au taux des opérations principales de
refinancement. Les réserves excédentaires sont rémunérées aux taux de facilité de
dépôt.

Le taux de refinancement est inférieur au taux marginal de prêt du fait de son


échéance.
Aujourd’hui nous sommes dans une période de taux négatifs, en particulier le taux
de facilité de dépôt car il y a une différence de rémunération c’est maintenant un
prix que les banques doivent payer si elles déposent de la liquidité à 24h auprès de
la BCE.

2.3.2 Le Taux Libor, EONIA et Euribor

Le taux Libor (London Interbank Offered Rate) : taux de référence du marché


monétaire interbancaire à Londres. Il est publié tous les jours par l’Association des
banques anglaises. C’est une moyenne de taux auxquels les grandes banques
internationales exerçant à Londres déclarent se prêter des liquidités sur le marché
interbancaire. Cette moyenne des taux offerts par 18 grandes banques
internationales établies à Londres pour se prêter de l’argent entre elles. C’est une
moyenne de 18 taux interbancaires.

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Le Libor est un taux de référence, celui qui est observé tous les jours pour savoir à
quel niveau de liquidité le marché interbancaire mondiale se situe. C’est une
moyenne des taux auxquels les plus grandes banques du monde peuvent emprunter
de la monnaie centrale « en blanc » c’est-à-dire sans caution de contrepartie c’est
juste une question de confiance.
Puisqu’il n’y a pas de garantie ce sont des opérations très risquée, ce sont les
opérations les plus fréquentes sur le marché monétaire. Les taux d’intérêts que ces
banques accordent à leurs clients sont ensuite exprimés par rapport au Libor.

Cependant, il est prévu que le Libor soit remplacé suite à différents scandales. Le
problème du Libor est que ces taux publiés ne sont pas des taux relevés mais des
taux déclarés. Certaines banques auraient publié en 2012 des taux erronés. Le
Libor aurait été manipulé par des fausses déclarations, la tendance était de
déclarer des taux plus faibles pour faire baisser le risque de taux et le cout des
liquidités.

En Europe il y a 2 taux de référence :


-le taux EONIA
-le taux Euribor qui est publié par la fédération bancaire européenne

L’EONIA est le taux de référence des prêts interbancaires « en blanc » entre une
sélection de grandes banques européennes, au jour le jour dans la zone euro. Il est
devenu négatif depuis 2015.

L’Euribor est le taux d’intérêt moyen auquel 25/40 banques européennes de


premier plan se consentent des prêts en euros à 1 mois, 3 mois, 6 mois ou 12 mois.
Il existe depuis l’introduction de l’euro en 1999.

3. La masse monétaire et le multiplicateur de crédit

La masse monétaire est l’ensemble des moyens de paiement à la disposition des


agents d’une économie.
La contrepartie de cette masse monétaire est les créances qui figurent à l’actif du
bilan des institutions qui créent de la monnaie.

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Une banque centrale doit avoir des outils pour mesurer la quantité de monnaie,
définie par la masse monétaire.

3.1.La masse monétaire et les agrégats monétaires

La masse monétaire = tous les moyens de paiements en circulation dans une


économie et les placements facilement transformables en liquidité (groupe
d’épargne).

Le but est de conduire une politique monétaire. La BCE a besoin d’information sur
la masse monétaire. On a créé 3 agrégats monétaires : M1, M2, M3. Quand on va de
M1 à M2 à M3 on a une liquidité décroissante.

M1 : ce qu’il y a de plus liquide, pièces et billets en circulation et dépôt à vue


M2= M1 + dépôt à terme de moins de 2 ans et des comptes sur livret

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M3= M2+ titre en pensions (opération de rachat temporaire lorsqu’une banque a
besoin de liquidité), titres d’OPC (organisme de placement collectif) et les titres
de créances de moins de 2 ans

Les OPC sont des organismes qui vont gérer collectivement notre épargne
monétaire à court terme. Il existe 2 catégories : les SICAV (sociétés
d’investissements à capital variable) et les FCP (fond commun de placement).
Les directives européennes demandent aux ménages d’acheter des titres pour
faciliter la participation à l’économie.
Une OPC est un fond d’investissement qui propose des instruments financiers afin
de gérer l’épargne publique. Ces fonds sont gérés par des professionnels et ils
permettent au public d’accéder à des portefeuilles de titres.

3.2.Le multiplicateur de crédit : le lien entre la masse monétaire et la monnaie


centrale

Tout part du lien entre la BC et les banques. Les banques ont besoin de monnaie
centrale. Lorsque la BC alimente les banques en monnaie centrale, elle leur
permet d’accorder plus de crédit c’est-à-dire qu’elle leur permet de créer plus de
monnaie. Ce lien va être décrit par le multiplicateur de crédit car l’augmentation
de la masse monétaire est un multiple de l’augmentation de la monnaie centrale.

M= mH
M : masse monétaire
H : monnaie supérieure, monnaie centrale

Les équations de la monnaie :


-soit H la monnaie centrale constituée par les billets B et les réserves des banques
R
-soit M : la masse monétaire au sens de M1 billets B et dépôts D

H= B+R
M=B+D

Voir figure

La monnaie dans l’économie (M) est un multiple de la monnaie centrale crée (H).
Plus la monnaie centrale augmente plus la monnaie dans l’économie augmente.
Cette relation entre la monnaie de l’économie et la monnaie centrale permet à la
BC d’influencer la quantité de monnaie en circulation.

La BC peut :
-orienter le prix de la monnaie centrale sur le marché monétaire (taux directeurs)
-contrôler sa quantité (H)
-modifier le taux de réserves obligatoires (r)

4. Grandes théories de la monnaie

Il existe différents courants théoriques. Il y a des courants dans des univers où on


réfléchit à court terme et des courants des dans univers où on réfléchit à long
terme.

4.1. La théorie quantitative de la monnaie : la neutralité de la monnaie


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C’est la première théorie monétaire qui a existé, elle est du courant classique. Ces
premiers économistes ont une vision dichotomique. Elle revient à considérer que la
théorie économique peut être divisée en 2 branches distinctes :
-la théorie de la valeur : elle explique comment se forme les prix relatifs, la valeur
des biens les uns aux autres
-la théorie monétaire : elle explique comment se fixe le niveau des prix sur le
marché de la monnaie

➢ Figure : Visions dichotomique des classiques, la monnaie est exogène

Sphère réelle : Théorie de la valeur Sphère monétaire : Théorie monétaire


-Production, investissement, demande -Quantité de monnaie en circulation,
de travail, consommation taux d’inflation
-détermination des prix relatifs : prix -détermination du NGP
du bien 1 exprimé en termes de bien 2

C’est la plus vieille théorie de la monnaie, formulée par Fisher en 1911. Elle
présente de manière formalisée les conclusions des préclassiques.
La monnaie exerce à la fois un effet favorable et défavorable sur l’activité.
Un supplément de monnaie permet d’effectuer davantage de transaction mais il
pousse les prix à la hausse car génère un excès de demande globale sur les
marchés.

L’équation des échanges d’Irving Fisher :


MV=PT

MV : Flux monétaires
PT : Flux réels
T : volume des transactions
P : NGP
M : quantité de monnaie qui a permis ces échanges

Le départ de cette équation est la question : Quel est le volume de transaction


permis par unités monétaires en circulation ?

Il se base sur le concept que la monnaie est utilisée plusieurs fois, il résume sa
circulation par le concept de la vitesse de circulation V.

A partir de ça Fisher va faire 3 hypothèses :


-V et T sont fixes : phénomènes ayant une certaine régularité donc sont assimilés à
des constantes
-la quantité de monnaie M est considérée comme exogène (non déterminée par le
système économique)
-la seule variable endogène expliquée par l’équation est la variable P

C’est la première fois qu’est montré que la monnaie est inflationniste.


La théorie quantitative explique la détermination du prix P, des transaction T par la
quantité de monnaie M.

Quand on augmente l’offre de monnaie on augmente la capacité de la monnaie à


faire des transactions. Pour un retour à l’équilibre la seule solution est
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d’augmenter les prix. Toute augmentation du stock de monnaie dans une économie
a un caractère inflationniste.

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Cela signifie que :


-le niveau des prix est déterminé par la masse monétaire
-pour contrôler l’inflation : la BC doit contrôler l’évolution de la Masse monétaire

V
P=M×
T
Tout accroissement de monnaie aura pour conséquence d’augmenter le NGP.

Tout cela n’est valable que si 2 principes sont vérifiés :

-la loi des débouchés : loi énoncée par Jean-Baptiste Say, dans l’univers monétaire
des classiques la monnaie remplit la fonction d’intermédiaire des échanges et
d’unité de compte mais pas celle de réserve de valeur. Souvent cette théorie est
résumée par « l’offre crée sa propre demande ». Dans l’esprit des classiques (avant
Keynes) il n’y a jamais de crise de surproduction. Pour la plupart des classiques la
monnaie ne peut pas être conservée pour elle-même parce que « le voile
monétaire ne fait que masquer la réalité des échanges et les produits s’échangent
contre les produits puisqu’ils se servent mutuellement de débouchés ».
L’argumentation des classiques porte sur le fait que les revenus distribués lors de la
production (profit et salaire) serviront de débouchés permettant de racheter la
production (biens d’investissements et de consommations). Cependant cette loi
n’est valable qu’en absence de thésaurisation monétaire c’est-à-dire tant que les
produits s’échangent contre les produits. A partir du moment où la monnaie est
voulu pour elle-même elle va être thésauriser. La thésaurisation ôte toute validité
à cette loi.

-la neutralité de la monnaie : (pas d’influence dans le monde réel) l’économie


classique est une économie de troc, les biens s’échangent contre les biens sur la
base de leur valeur travail. Les prix relatifs des biens résultent de la quantité de
travail qu’ils ont nécessité. La monnaie ne sert qu’à exprimer les prix absolus et
donc à faciliter les échanges. Les classiques peuvent soutenir une telle position car
ils se situent dans une vision de long terme (temps nécessaire pour que les
équilibres se réalisent). La monnaie est neutre et l’équilibre réel est indépendant
de la monnaie. Les prix augmentent dans la même proportion, ils sont tous
multipliés par une même constante λ > 0 alors les prix relatifs sont inchangés.

4.2.L’analyse de Keynes : le taux d’intérêt devient une variable monétaire

C’est une innovation majeure. Le taux d’intérêt se détermine sur le marché de la


monnaie. Il devient une variable monétaire avant il était une variable réelle. Les
classiques pensaient que le taux intérêt était le rendement des investissements. Or
puisque le taux d’intérêt influence également le niveau d’investissement alors un
lien est fait entre les deux. Le taux d’intérêt permet d’établir un lien entre les
sphères réelles et monétaires. La monnaie devient un des déterminants du niveau
d’activité ce qui met fin à l’analyse dichotomique. La monnaie peut être désirée
pour elle-même. Les agents peuvent conserver leur richesse ou leur capital sous

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forme de monnaie plutôt que de réinjecter cette monnaie dans le circuit en
consommant ou en achetant des actifs financiers.
Selon Keynes les agents désirent de la monnaie pour 3 motifs :
-les 2 premiers motifs dépendant du revenu Y, la demande de monnaie s’écrit :
L1 = L1(Y )
-le 3ème motifs dépend du taux d’intérêt (i), la demande de monnaie s’écrit :
L2 = L2(i)

La demande de monnaie (M d) s’écrit : M d = L1(Y ) + L2(i) = f (Y, i)


4.2.1. La demande d’encaisse qui dépend du revenu courant Y ou les motifs de
transaction et de précaution : L1 = L1(Y )

➢ Le motif de transaction

La monnaie est demandée pour réaliser des transactions, cela correspond à la


fonction traditionnelle de la monnaie (intermédiaire des échanges).

➢ Le motif de précaution

La monnaie est demandée pour faire face aux imprévus. C’est un motif absent des
analyses classiques et néoclassiques.

4.2.2. La demande d’encaisse qui dépend du taux d’intérêt i ou le motif de


spéculation : L2 = L2(i)

Cela correspond à la préférence pour la liquidité. Keynes dit que les ménages vont
faire un choix : sous quelle forme ils vont conserver leur richesse tout en suivant
les règles de gestions d’un portefeuille qui arbitrent entre détenir leur richesse
sous forme de monnaie ou de titres (ayant pour objectif de faire des plus-values
sur les marchés financiers). Les ménages spéculent sur la valeur des titres pour soit
réaliser des gains en capital soit éviter les pertes. Cet arbitrage est entre conserver
son épargne sous forme de monnaie qui est un actif rémunéré et sans risque, ou
sous forme de placement financier. Les ménages font des anticipations sur la valeur
future des titres c’est-à-dire sur les évolutions possibles du taux d’intérêts.
L’encaisse spéculative est une demande de monnaie à des fins de spéculation. On
l’appelle l’épargne monétaire en attente de placement. L’épargne conservée sous
forme de monnaie dépend du taux d’intérêt. Les agents demandent de la monnaie
afin d’effectuer des placements en titres lorsque le niveau des taux d’intérêts rend
cet achat intéressant.

Lorsque le taux d’intérêt est faible les agents anticipent une hausse de ce taux
c’est-à-dire une chute de la valeur des titres.
Les détenteurs de titres les vendent avant la baisse afin d’éviter une perte en
capital. Les épargnants n’ont pas intérêt à acquérir des titres car leur valeur future
va chuter.
Les agents accroissent donc leur demande de monnaie à des fins de spéculation
↘ i ⟹ ↗ L2
Inversement lorsque le taux d’intérêt est élevé tous les agents anticipent une
baisse future de ce taux c’est-à-dire un accroissement de la valeur des titres.

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Les détenteurs des titres conservent leurs actifs. Les épargnants qui souhaitent
placer leur argent utilisent leur épargne afin d’acquérir des titres.
Les agents réduisent donc leurs encaisses spéculatives : ↗ i ⟹ ↘ L2

Finalement, les agents qui ont le choix entre détenir des encaisses spéculatives ou
des titres :
-ils vont détenir de la monnaie lorsqu’ils anticiperont une hausse des taux
d’intérêts
-ils vont détenir des titres lorsqu’ils anticiperont une baisse des taux d’intérêts.

Ce mécanisme est à l’origine du phénomène de la trappe à liquidité. Lorsque le


taux d’intérêt du marché se rapproche de son niveau minimal et que les agents ne
peuvent anticiper que sa hausse c’est-à-dire une baisse de la valeur de tous les
titres, tous demanderont de la monnaie. La monnaie n’est pas réinjectée dans le
circuit, elle ne sert qu’à régler les dettes des États.
La demande de monnaie absorbe toute l’épargne disponible, la monnaie tombe
dans la trappe à liquidité.

30/10

La demande de monnaie dans la théorie keynésienne :

Une fois que les agents ont décidé de l’affectation de leur revenu entre
consommation et épargne, leur demande de monnaie à des fins de transaction et
de précaution dépend du revenu, leur demande de monnaie à des fins de
spéculation dépend du taux d’intérêt (i).

4.3.L’analyse monétariste : la monnaie est neutre à long terme

L’analyse monétariste renoue avec l’approche classique et néoclassique.


A long terme on va renouer avec cette théorie. Les monétaristes vont considérer
que la monnaie joue un rôle tellement important qu’il ne faut pas « jouer » avec.
Les auteurs monétaristes (dans les années 50-60) vont considérer la monnaie
neutre à long terme.
Milton Friedman est le chef de file des monétaristes. Ils veulent développer une
demande de monnaie M d. Ils vont s’appuyer sur la théorie du portefeuille.
La monnaie est un élément de patrimoine et est concurrencée par les autres
formes de détention des richesses.
On donne naissance à une nouvelle théorie quantitative de la monnaie : l’analyse
patrimoniale.
Friedman présente l’arbitrage de la manière suivante : la monnaie est un bien
quelconque auquel on peut appliquer la théorie du consommateur (théorie de
l’utilité à consommer, un panier de bien).

Pour déterminer la demande de monnaie, les agents vont comparer le service


rendu par la dernière unité de monnaie (capacité à acquérir des biens et la
liquidité) aux rendements marginaux des actifs concurrents.

La demande de monnaie dépend de 3 variables :


-le revenu permanant Yp: flux de revenu procuré par sa richesse (actifs mobiliers,
actifs immobiliers, capital humain). S’il augmente la demande de monnaie
augmente.
p. 13
-le rendement des actifs financiers mesuré par i : si i est faible alors la demande
de monnaie augmente
-le NGP (P) : une hausse P entraine une hausse de la demande de monnaie.

M d = f (Yp, i, P)

Puis en raisonnant sur la demande de monnaie à long terme et sur la base de


travaux empiriques Friedman conclu que le taux d’intérêt et les prix sont des
variables secondaires c’est-à-dire qu’en réalité la demande de monnaie dépend
moins de ces variables que de la variable principale (Yp)

Le revenu permanent est moins sensible à court terme aux variations


conjoncturelles que le taux d’intérêt et le NGP. Il est plus stable que le revenu
courant.
La demande de monnaie est donc stable puisqu’elle dépend d’une variable stable.
Alors M d = f (Yp)

Friedman renoue avec la stabilité de la demande de la monnaie et avec la théorie


quantitative de la monnaie.

Tout accroissement de la masse monétaire c’est-à-dire de l’offre de la monnaie, a


pour conséquence que les prix augmentent. Il démontre : imaginez que la BC
augmente la quantité de la monnaie, les agents vont se sentir plus riche. Toute
augmentation de l’offre de monnaie modifie l’équilibre du portefeuille d’actifs des
agents. Le déséquilibre provient de l’offre de monnaie supplémentaire.
Pour ramener leur portefeuille à un niveau d’équilibre les agents allouent cette
monnaie supplémentaire à l’achat de titres ou de biens.
Une fois que le portefeuille est rééquilibré le seul impact de supplément de
monnaie dans l’économie est une hausse des prix.
Friedman explique qu’il ne faut pas faire cette théorie. C’est une conclusion
importante pour les autorités monétaires en charge de la politique monétaire.

Sur le marché de la monnaie seule l’offre peut troubler le fonctionnement de


l’économie (l’équilibre du marché) puisque la demande est stable.

5. Les outils de la politique monétaire et le rôle de la banque centrale

La politique monétaire est un levier de la politique économique au côté de la


politique budgétaire.
Dans les pays occidentaux la politique monétaire a un objectif final qui est lutter
contre l’inflation.
Le principal objectif de la BCE est de maintenir la stabilité des prix dans la zone
euro.

Aujourd’hui le taux d’inflation a un taux historiquement bas. Il y a plusieurs


facteurs pour expliquer sa faiblesse :
1) La persistance depuis la crise de 2008 : il y a une persistance de déséquilibre
entre l’offre globale et la demande globale. Il y a un excès d’offre dû à :
-Une faible activité économique et une situation de sortie de crise
(désendettement du secteur privé)
-Surinvestissement en Chine ce qui entraine une baisse de prix de production car il
y a une surcapacité dans plusieurs secteurs industriels
p. 14
-Vieillissement de la population
2) La faible progression des salaires dans les pays développés (chute de pouvoir
des syndicats, mondialisation, modération salariale en Allemagne).
3) Les anticipations d’inflation faible suite à des périodes d’inflation basse
4) La baisse du prix du pétrole depuis 2014 : cours du Brent (nom donné à un
gisement découvert en Mer du Nord en 1971)

Traditionnellement afin d’atteindre ces objectifs la BC définissait les objectifs


intermédiaires (crédit bancaire et masse monétaire) et objectifs opérationnels
(quantité de monnaie centrale ou taux d’intérêt à court terme).
De nos jours la plupart des BC poursuivent directement un objectif d’inflation car
c’est le point d’ancrage aux anticipations des agents économiques.
L’objectif des 2% est publiquement annoncé et les autorités monétaires publient
leurs prévisions d’inflation à moyen terme.
La BCE décide de modifier son taux directeur dès que ses prévisions ne
correspondent pas au taux d’inflation désiré.

Les avantages d’une politique monétaire qui poursuit directement un objectif


d’inflation :
-réduire l’incertitude des agents car les objectifs sont connus (l’incertitude est un
facteur d’instabilité financière et désincitation à l’investissement)
-l’objectif d’inflation est un objectif de moyen ou long terme qui permet à la BCE
d’adapter sa politique aux chocs de court terme. Par exemple si la hausse des prix
est consécutive à une hausse du prix de l’énergie, la BCE peut laisser
temporairement le taux d’inflation dépasser sa valeur de référence.

L’objectif direct de lutte contre l’inflation rend la politique monétaire plus lisible
et plus adaptable.
Pour mettre en œuvre sa politique, la BCE dispose d’outils qui agissent sur
l’économie réelle par l’intermédiaire de canaux de transmission.

5.1.Les instruments de la politique monétaire

L’encadrement du crédit constituait un instrument en désuétude. La BC fixait des


normes de progression pour les crédits et les banques devaient respecter ces
normes sous peines de pénalités comme l’obligation de constituer des réserves
supplémentaires.
De nos jours la BCE peut utiliser la politique de réserves obligatoires et une action
sur le taux d’intérêt (devenue la principale action).

5.1.1. La politique de réserves obligatoires

Cette politique est de nature réglementaire. Les banques doivent détenir 2% de


leurs exigibilités sous forme de réserves obligatoires. Ces exigibilités sont des
dépôts à vue ou des titres de créance. La BCE peut agir sur la liquidité bancaire
simplement en modifiant le taux de réserve obligatoire. Si la BCE augmente le taux
de réserve obligatoire cela augmente le besoin en monnaie centrale des banques.
Les banques vont répercuter cela en augmentant le taux d’intérêt débiteur de leur
client. La hausse de ces taux débiteurs réduit la demande des crédits et donc cela
réduit les risques d’inflation.
Au contraire une baisse du taux de réserve incite les banques à accorder plus de
crédits.

p. 15
5.1.2. La politique de taux

Le cout de refinancement est fixé sur le marché interbancaire qui est le marché de
la monnaie centrale. Cette monnaie centrale est la monnaie dont les banques ont
besoin pour créer leur propre monnaie. L’équilibre du marché interbancaire est
contrôlé par les interventions de la BCE. Le contrôle ou la détermination des taux
directeurs permet à la BCE d’influencer le niveau des taux débiteurs offerts par les
banques qui correspond au prix du crédit.

5.2.Le processus de transmission de la politique monétaire

06/11

Les taux directeurs de la BCE vont influencer l’économie réelle par trois canaux.

5.2.1. Le canal du taux d’intérêt

C’est lui qui fait le pont entre les deux mondes.


Lorsque les taux d’intérêts augmentent trois phénomènes peuvent se produire :
- un effet de substitution : la rémunération de l’épargne et des placements
augmente. Il devient plus intéressant de placer son argent et la première
conséquence est que les agents augmentent leurs épargnes (S). Il faut donc
accepter de réduire sa consommation. On substitut l’épargne à la consommation.
-un effet de revenu : les entreprises doivent payer plus d’intérêt mais également
les particuliers vont payer des intérêts à verser plus élever. Le revenu disponible
pour consommer est réduit.
-un effet de richesse : le prix de tous les actifs baisse. Cela signifie que la valeur
du patrimoine diminue donc on consomme moins et on investit moins.

En Europe on montre qu’il y a un effet qui va avoir la priorité sur les autres :
l’effet revenu est plus important que les deux autres. C’est comme cela en Europe
car le mode de financement le plus utilisé est le financement bancaire. Depuis la
crise, les taux d’intérêt de la BCE n’ont jamais été aussi bas afin qu’il y ait une
baisse des taux d’intérêts qui entraine une baisse des charges d’intérêt et qui
pourrait entrainer une hausse de la consommation.

5.2.2. Le canal du crédit

Dès que les taux d’intérêt augmentent, les taux débiteurs des clients augmentent.
Il y a également une augmentation des rationnements des crédits.
Le rationnement des crédits est lié à l’asymétrie d’information entre le prêteur (la
banque) et l’emprunteur (le client). L’information n’est pas symétriquement
diffusée.
Seul le client connait précisément sa capacité à rembourser c’est pour ça qu’on
parle d’asymétrie.

Théorie de Stiglitz et Weiss (1981) : (toujours dans la situation des taux d’intérêt
élevé)
- décourage les « bons emprunteurs » qui savent qu’ils auront beaucoup trop de
charges à rembourser
- encourage les « mauvais emprunteurs » qui feront défaut sur une partie de leur
emprunt

p. 16
La hausse des taux d’intérêts conduit les banques à réduire leur offre de crédit.
Suite à la baisse de la valeur du patrimoine il y a une baisse de la valeur de
garantie.

5.2.3. Le canal du taux de change

Du point de vue des placements, on constate une augmentation de l’entrée des


capitaux car les capitaux étrangers considèrent qu’il est plus intéressant de placer
les fonds sur une bourse européenne.
Maintenant sur les marchés, il y a une augmentation de la demande d’euro cela
revient à dire que l’euro s’apprécie.
Cela entraine une augmentation des importations et une baisse des exportations.

5.3.La politique monétaire de la banque centrale européenne

Les différents types d’interventions de la banque centrale :

Avant la crise de subprimes (2007) et la crise de la dette souveraine (2009), les BC


indépendantes avaient comme principal objectif la stabilité des prix. Cela donnait
lieu à une certaine politique monétaire.

Mais depuis ces deux crises les BC intègrent l’objectif de la stabilité financière.

En Europe il est courant de distinguer :


-les politiques monétaires conventionnelles
-les politiques monétaires non conventionnelles (PMNC)

5.3.1. La politique monétaire conventionnelle orientée vers la stabilité des prix

Cette politique a comme objectif final la stabilité des prix. Par exemple l’objectif
des 2% en Europe. L’instrument majeur est le taux d’intérêt.
Tout cela est écrit dans le traité de Maastricht, il a mis en valeur :
-l’indépendance de la BCE
-définit l’objectif de la stabilité des prix qui a été réitéré par le TFUE

L’article 127 du TFUE énonce que l’objectif principal de la BCE est la stabilité des
prix. Elle est mesurée par la variation sur une année de l’indice des prix à la
consommation harmonisé (IPCH) calculé par l’Eurostat.
La BCE cherche à obtenir une hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro inférieur
à 2% par an.

Principaux dangers d’une forte inflation :


-l’instabilité économique induite par la nécessaire indexation sur les prix
- la baisse du pouvoir d’achat des personnes les plus pauvres qui ne peuvent pas
utiliser les outils financiers pour se couvrir (une augmentation du prix entraine une
baisse de la valeur de la monnaie).
On appelle l’inflation l’impôt sur les pauvres.

En Europe les instruments institutionnels de la BC correspondent aux trois taux


d’intérêts directeurs qui déterminent le prix de la liquidité du marché
interbancaire :
-le taux principal des opérations de refinancement : les banques se refinancent à
l’initiative de la BCE (open market)
p. 17
-le taux de dépôt marginal : à l’initiative des banques (depuis 2013-2014 le taux
est négatifs)
-le taux de prêt marginal : à l’initiative des banques (taux positif)

5.3.2. La politique monétaire non conventionnelle orientée vers la stabilité


financière
La crise financière, qui s’est déclenchée à la suite de la faillite de la banque
Lehman Brothers (15 septembre 2008), a conduit les grandes BC à abaisser leurs
taux directeurs afin de faciliter l’accès aux liquidités et le retour à la stabilité
financière.
Mais cela n’a pas suffi et les banques centrales dont la BCE vont utiliser des outils
non conventionnels qui consistent à modifier la taille et la structure (le type de
passif que la banque acquis).

Il y a 2 séries historiques :
Dans un 1er temps d’octobre à novembre 2015 il y avait des dysfonctionnements du
marché interbancaire, chute de la confiance des banques entre elle. La BCE a
choisi de pratiquer une nouvelle politique où elle acceptait tous les moyens de
paiements. Cette politique monétaire reposait sur les prêts collatéraux.
Cette politique a conduit à un accroissement de la taille de l’actif de son bilan. En
effet, durant cette période la BCE a satisfait toutes les demandes de
refinancement émanant du secteur bancaire. La taille de son bilan a donc évolué
dans le même sens que la demande de liquidité des banques.
La BCE décide alors :
-d’accroitre la fréquence de ses opérations de refinancement à trois mois
-leur maturité passe à un an puis à trois ans

13/11

Ces rachats d’actif ne vont pas être suffisant pour enrayer la crise de la dette.

Ainsi, en 2012 le président de la BCE annonce la mise en place d’une procédure par
laquelle la BCE s’autorise à racheter des titres représentatifs de la dette publique
des États membres sur le marché secondaire (la Bourse).
Ce programme d’opérations monétaires sur titre va s’appeler le programme OMT et
permet à la BCE de racheter directement les obligations émises par les États
membres.

Cependant en 2013, les risques de déflation apparaissent dans la zone euro, de


sorte que la BCE met en place un programme d’assouplissement quantitatif :
Quantitative Easing QE.
Ce programme permet le rachat de titres adossés à des actifs afin de faciliter la
relance de l’activité et donc l’apparition de l’inflation.

Les BC sont des acteurs majeurs du marché interbancaire.


Les BC pilotent le marché de l’argent au jour le jour en :
-offrant des possibilités de refinancement régulières et au-delà
-des possibilités d’emprunt et de prêt en dernier recours (facilité de prêts et de
dépôt)
Les banques n’ont pas intérêt :
-à prêter en-dessous du taux de dépôt de la BC
-à emprunter au-dessus du taux d’emprunt maximum proposé par la BC

p. 18
Le taux de refinancement entre les banques (EONIA) devrait se situer entre : le
cours plancher que constitue le taux de dépôt (facilité de dépôt) et le cours
plafond correspondant au taux d’emprunt maximal à la BC (facilité de prêt
marginal).
EONIA pour Euro Overnight Index Average, est le taux auquel les institutions se
prêtent des liquidités au jour le jour, c’est-à-dire du jour au lendemain. On dit que
ces taux sont les taux directeurs de la BCE car ils dirigent l’évolution des taux sur
le marché interbancaire. La BCE pilote un 3ème taux directeur celui par lequel est
procédé le refinancement principal.
Thème 2 : Le rôle des marchés financiers dans le financement de
l’économie

Il y a dans l’économie plusieurs secteurs institutionnels : les ménages


(traditionnelles, monoparentale, dans des casernes, entrepreneurs individuels), les
entreprises, l’État et les collectivités (commune, département, région), les
institutions financières, les associations à but non lucratif et le reste du monde
(RDM).

Pour comprendre le rôle des marchés financiers il faut comprendre que ces
secteurs institutionnels sont dans une situation différente face au financement.
2 situations sont mises en évidence :
-situation de capacité de financement
-situation de besoin de financement

Les États et les collectivités sont structurellement en besoin de financement.

Les marchés de capitaux sont nés de ces constats et vont mettre en relation
directe les gens qui ont trop d’argent et ceux qui sont dans le besoin d’argent.
Même si les gens mettent de l’argent de côté, la nécessité de faire croitre les
entreprises amène à constater que les ressources disponibles ne suffisent pas à
subvenir à tous ses besoins. Le crédit bancaire permet de lever cette contrainte,
les économies qui font souvent appelle à ce crédit sont appelés les économies
d’endettement.
Une économie bancaire ne peut pas satisfaire tous les besoins, il faut donc aussi
des marchés de capitaux. Les économies qui l’utilisent beaucoup sont appelés les
économies de marché financiers.

Ce clivage entre les économies d’endettement et de marché financier tend à de


plus en plus s’estomper car on observe dans le monde une certaine convergence
des structures de financement c’est-à-dire qu’il n’y a plus typiquement ces deux
modes mais un mélange des rencontres directes entre les capacités de chacune des
deux.

Le développement des marché financiers en Europe dans les années 80 est né


d’une situation particulière : les limites du financement monétaire (de l’économie
d’endettement). Dans les années 80, les États face au ralentissement de la
croissance économique, à une poussée de l’inflation et une stagflation (stagnation
de l’activité et de l’inflation), ont dû mettre en œuvre des politiques
déflationnistes ; qui ont conduit bon nombre d’emprunteurs dans une situation de
surendettement.

p. 19
Par ailleurs, les entreprises face à la 2ème mondialisation ont dû augmenter et
investir pour produire d’avantage et pour cela elles ont dû procéder à des
augmentations de capitaux. Leurs besoins de refinancement s’est accru.
Le financement monétaire ne permettait pas de satisfaire ce besoin que seul le
développement des marchés financiers est venu combler.

1. Les besoins et les capacités de financement des agents

Un agent en besoin de financement est un agent qui a des dépenses supérieures à


son épargne. Les agents sont en capacités de financement lorsqu’ils peuvent se
constituer une épargne c’est-à-dire que leur dépense est inférieure à leur épargne.

1.1.Typologie des besoins et des capacités de refinancement


1.1.1. La situation des entreprises

Les entreprises ont besoin de financement du fait de leur activité de production.

A court terme, les entreprises vont connaitre des décalages entre les recettes et
les dépenses. En effet, elles achètent et produisent avant de vendre leur
production. Les encaissements liés aux ventes de produits sont postérieurs aux
décaissements liés à leur fabrication.
Ce besoin de financement va être influencé (accru ou diminué) par les délais de
paiement qu’elles consentent à leurs clients et par ceux que leur accordent leurs
fournisseurs.
Ainsi à chaque cycle d’exploitation, les entreprises ont un besoin de financement à
court terme.

A long terme, leurs besoins de financement résultent de leur décision


d’investissement (par exemple augmenter les capacités de productions).

La ressource principale des entreprises est la capacité d’autofinancement.


La comparaison entre les ressources et les besoins permet de dire que les
entreprises sont des agents structurellement en besoin de financement mais on a
constaté en France que cela n’a pas toujours été le cas.
Depuis les années 50 aux années 80 on a constaté que les entreprises étaient en
besoin de financement. Puis au cours des années 80-90, les entreprises ont
préférées faire attention et ont préféré augmenter leur taux d’autofinancement,
progresse et se rapproche des 100%. Depuis les années 99 le taux
d’autofinancement a diminué et les entreprises sont de nouveau dans une situation
de besoin de financement.
Cela a été épisodique et est lié au période de faillite.

1.1.2. La situation des ménages

Les ménages ont besoin d’agent pour consommer et investir (c’est le cas lorsqu’ils
achètent des logement neuf ou de grosse réparation dans les logements anciens).

A court terme, les ressources peuvent être insuffisante pour satisfaire leur besoin
de consommation.

A long terme, les ménages ont besoin de financement pour acquérir des logements
qui correspond à une opération d’investissement.

p. 20
En général il y a 2 formes pour l’épargne des ménages : il y a l’épargne financière
(détenue sous toute forme de monnaie, les placements financiers) et l’épargne non
financière (l’investissement immobilier).

Depuis les années 2010, on a l’épargne non financière bien plus élevés que
l’épargne financière. Il y a un cycle haussier immobilier.

1.1.3. La situation de l’État

La principale composante de la capacité de financement de l’État est le produit de


l’impôt. Les besoins de financement proviennent des dépenses budgétaires tel que
la réalisation d’infrastructure. Le solde budgétaire est la différence de l’impôt et
des dépenses publiques.

Depuis 1973, le solde budgétaire est négatif (déficit). L’État est dans un besoin de
financement, à long terme pour le financement du service de la dette et à court
terme pour rembourser son déficit courant.

Actuellement, l’État est un agent qui présente un besoin de financement


structurel.

1.2.Les circuits de refinancement : la rencontre des besoins et des capacités de


financement

Le financement est une méthode par laquelle on va réussir à se procurer les


ressources dont on a besoin pour réaliser une opération économique
(consommation ou investissement).

On distingue traditionnellement 3 méthodes de financement :


-l’autofinancement qui repose sur l’épargne
-le financement indirect c’est-à-dire le crédit bancaire qui est un financement
monétaire qui requière la présence d’un intermédiaire
-le financement direct c’est-à-dire le recours au marché financier qui est un
financement non monétaire (pas de bilan d’une tierce personne).

Les ressources des agents en situation de capacité de financement sont


insuffisantes pour financer les opérations économiques des agents en situation de
besoin de financement. L’économie est donc dans une situation d’excès de
demande de ressources qui est satisfaite par la création monétaire des banques.

Épargne volontaire (capacité de financement) + Création monétaire (monétisation


de créances) -> Besoins de financement

Gurley et Shaw vont distinguer 2 types d’économie à partir du mode principal de


financement :
-économie d’endettement : le crédit bancaire permet de satisfaire la plupart des
besoins de financement des agents. La création monétaire est illimitée c’est-à-dire
que les banques favorisent toujours la création monétaire.
-économie de marchés financiers (ou économie de financement) : il n’y a pas
d’intermédiation bancaire et la croissance de l’activité est financée à partir de
l’épargne volontaire des agents. Elle permet d’éviter les conséquences
inflationnistes du financement par la création monétaire.

p. 21
1.3.Les limites de l’économie d’endettement

L’endettement peut engendrer 2 dynamiques :


-l’une vertueuse g>r
-l’autre dangereuse g<r

La réalisation de l’une ou de l’autre provient de l’écart qui existe entre le taux


d’intérêt réel (taux nominal hors inflation : r=i-π) et le taux de croissance de
l’économie (g).
π -> taux d’inflation

20/11
Une économie d’endettement est viable uniquement lorsque g>r, c’est le cas
précisément lorsque la croissance économique dans un pays s’accompagne de
l’inflation. Car pendant les périodes de croissance on a d’une part des taux
d’intérêts relativement faible donc les agents sont amenés à faire plus de crédits
puis ces crédits permettent de financer la consommation et les investissements.
Les individus ont suffisamment de revenu (salaire, intérêt et les dividendes) pour
rembourser leur dette. Puisque le financement monétaire est inflationniste
(entraine de l’inflation), les personnes qui se sont endettées vont rembourser leur
dette avec de la monnaie qui a perdu de la valeur. L’inflation va entrainer une
baisse de la valeur de la monnaie ce qui correspond à une baisse du cout réel de la
dette.

Au cours des 30 glorieuses on était tout à fait dans la situation où l’économie


d’endettement était viable. Mais suite au choc pétrolier, d’une part il y a eu une
très forte hausse du cout de du prix du pétrole qui a entrainé une très forte
inflation, et d’autre part une baisse de la croissance économique qui est une sorte
de stagnation appelé stagflation.
L’économie ne devient plus viable donc cela montre les limites de cette économie.
Elles sont venues de la lutte contre l’inflation qui a généré une hausse des taux
d’intérêts, les BC ont augmenter leurs taux directeurs, suite à cette augmentation
il y a une hausse de taux d’intérêt réel.
La lutte contre l’inflation a conduit les BC à augmenter leur taux d’intérêts et ces
politiques ont été une réussite car l’inflation a été combattue mais elles ont
engendré une augmentation du cout réel de la dette.

En 1930, d’après Fisher le taux d’intérêt i se définit comme la somme du taux


d’intérêt réel (r) et du taux d’inflation (π). i = r + π

Le surendettement définit la situation dans laquelle se trouve des personnes


physiques qui selon l’article L331-1 du Code de la consommation, sont dans
l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de leurs dettes non
professionnelles exigibles à échoir (dettes bancaires, locatives, fiscales,
d’électricité, de gaz, de téléphone, etc…).

Le développement en France d’une économie de marchés financiers trouve son


origine dans les limites de l’économie d’endettement.

2. Définition et fonctionnement du marché financier

En général le marché financier a un double rôle :

p. 22
-apporter aux agents économiques les capitaux nécessaires au financement de
leurs investissements
-assurer la liquidité des placements des investisseurs car il permet aux investisseurs
qui ont acheté un titre de le revendre (on parle de titre négociable)

Les émissions de titres nouveaux s’effectuent sur le marché primaire. Et les


négociations de titres anciens se réalisent sur le marché secondaire (la Bourse). Les
opérations qui accompagnent les positions sur le marché secondaire ont lieu sur le
marché dérivé.

2.1.Définition du marché financier

Ce marché financier est le lieu des émissions et des négociations des titres à long
terme. Ce qui l’oppose au marché monétaire qui est le marché des capitaux à
court terme.

Les titres échangés sur les marchés financiers sont appelés les instruments
financiers. Ils sont définis par le code monétaire et financier à l’article 1211-1. Cet
article définit les choses suivantes :
-Les instruments financiers sont les titres financiers et les contrats financiers.
-Les titres financiers sont les titres de capital émis par les sociétés par actions
(exemple : les actions qui sont titres de propriété), les titres de créances
(exemple : les obligations qui sont des titres d’emprunt) ou les parts ou actions
d’organisme de placement collectif.
-Les contrats financiers également dénommés « instruments financiers à terme »
ou produit dérivés sont les contrats à terme (futures), les contrats d’échanges
(swaps) et les contrats d’option (options).

2.1.1. La composition du marché financier

Le marché financier comprend plusieurs compartiments sur lesquels sont négociés


différents instruments financiers :
➢ Le marché primaire ou marché des émissions :
-Les États et collectivités empruntent à long terme en émettant des obligations
représentatives de la créance des souscripteurs
-Les entreprises font un appel public à l’épargne (introduction en bourse,
augmentation de capital). Elles émettent des actions qui sont des titres de
propriété représentatifs d’une part du capital pour l’investisseur.
➢ Le marché secondaire, la Bourse, assure la négociation et l’échange des
instruments financiers en circulation. Il est appelé marché boursier et
regroupe :
-le marché des actions sur lequel se négocient les titres de propriété des
entreprises cotées
-le marché obligataire sur lequel s’échange les titres de créances dont les
obligations
➢ Les marchés dérivés : opérations qui accompagnent les positions sur le
marché secondaire (contrat à terme ferme ou conditionnel)

2.1.2. Les deux types de marché financiers : les marchés réglementés et les
marchés de gré à gré (OTC)

Il y a une distinction entre les marché financiers réglementés ou organisés et les


marchés de gré à gré (Over the counter OTC).
p. 23
Les marchés réglementés fonctionnent selon un ensemble de dispositions
réglementaires. Leur activité est contrôlée par un régulateur. Ils sont gérés par une
entreprise de marché (Euronext pour le marché parisien) qui détermine les règles
d’introduction et l’organisation des transactions.

En France, depuis 2003, l’Autorité des marchés financiers (AMF) est chargée de
réguler les marchés financiers.
L’AMF veille au bon déroulement des opérations, à l’information des investisseurs
et est chargée de protéger l’épargne investie dans les instruments français.

Sur les marchés réglementés plusieurs choses sont standardisées : le montant,


l’échéance et le prix d’exercice. Les titres sont donc liquides et sécurisés. La
liquidité est assurée par l’intervention de nombreux opérateurs. La sécurité des
opérations provient du contrôle d’une chambre de compensation. Cette chambre
de compensation s’interpose entre le vendeur et l’acheteur ce qui garantit le bon
dénouement des opérations.
Depuis 2010, l’AMF travaille en collaboration avec l’autorité de contrôle prudentiel
(ACP).

Les marchés de gré à gré aussi dénommés marchés hors cote ou marché over the
counter (OTC). Ils rassemblent toutes les transactions qui se déroulent à l’amiable.
Les acheteurs et vendeurs sont en relation directe et négocient de façon bilatérale
un contrat.
Les marchés OTC n’ont jamais eu de localisation physique telle que celle du Palais
Brongniart pour le marché réglementé de Paris (la Bourse).
Les transactions OTC répondent exactement aux besoins individuels des parties et
se déroulent d’un commun accord. Le marché OTC n’est pas réglementé et les
opérateurs concluent des contrats sur mesure.
Puisqu’il n’existe ni entreprise de marché ni chambre de compensation, ils sont
exposés au risque de défaut de contrepartie et au risque de règlement-livraison.
Les transactions sur ces marchés sont donc beaucoup plus risquées.

2.2.Les modes de règlement des opérations

Il existe 2 types de transactions :


-les opérations au comptant se déroulent sur les marchés au comptant (spot
markets)
-les opérations à terme se déroulent sur les marchés à terme ou marché des
contrats à terme.

Dans le cadre des opérations au comptant, chaque transaction porte sur un


transfert de propriété de titres (livraison) et un règlement qui sont simultanés et
immédiats (<2jours).

Les opérations à terme reposent sur des contrats à terme. Un contrat à terme est
un contrat donc l’exécution est différée à une échéance future. Les agents fixent à
la période courante le prix des actifs sur lesquels portera l’achat ou la vente à
l’échéance.
On distingue deux types de contrat à terme :
-les contrats à terme ferme : à l’échéances les opérateurs devront obligatoirement
exécuter la transaction (paiement et livraison des titres)

p. 24
-les contrats à terme conditionnel ou contrat d’option : à l’échéance, l’acheteur
de l’option (non le vendeur) peut choisir soit d’exercer l’option en exécutant la
transaction prévue soit de l’abandonner en renonçant à la transaction.

27/11

3. Le marché primaire

C’est un marché d’émission des titres nouveaux, un marché du neuf. Il a plusieurs


acteurs : l’État, les entreprises et les institutions financières. Ils peuvent faire
appel à l’épargne publique en émettant des titres. Ce sont des agents nationaux
mais qui sont parfois établis sur un marché européen.
Ce marché primaire va avoir pour rôle de mettre en relation les offreurs et les
demandeurs de capitaux à long terme. Le prix d’émission du titre si c’est une
action dépend des bénéfices et des dividendes anticipés par l’emprunteur (sommes
des bénéfices actualisés), si c’est une obligation dépend de la valeur du coupon
(montant d’intérêt qui va être versé tous les ans au détenteur de l’obligation), le
prix d’émission va être la somme du montant emprunter et des coupons.

Ce rôle du marché primaire s’est accru considérablement suit à deux phénomènes :


-d’une part la désintermédiation des opérations financières qui consiste à réduire
le rôle des intermédiaires financiers (banques) dans l’octroi du crédit à l’économie.
Il y a une diminution de l’usage du bilan des banques.
-d’autre part la titrisation qui est la transformation de créance en titre négociable.
On parle de titrisation croissante des crédits bancaires. Elle augmente l’activité du
marché financier et intensifie la concurrence entre les établissements de crédit.

4. Le marché secondaire : la « Bourse »

Ce marché est le marché des négociations sur les titres qui ont déjà été émis, on
parle de marché des titres d’occasion. Il assure la liquidité et la mobilité des
titres.
Il est important que les instruments financiers puissent être revendus avant
l’échéance sinon aucun investisseur n’acceptera de s’engager sur le long terme.

Chaque jours les valeurs sont cotées en Bourse et réévaluées en fonction des ordres
d’offre et de demande.

4.1. Première bourse européenne

Le 22 septembre 2000, les bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam se sont unies


et forment aujourd’hui la première bourse européenne.
Toutes leurs actions ont été cédées à une nouvelle société Holding (Euronext) et les
bourses sont devenues les filiales détenues à 100%.

En décembre 2001, Euronext acquiert le marché dérivé londonien : le LIFFE


(London International Financial Futures and options Exchange).
En 2003, la bourse de Lisbonne rejoint Euronext.
Les entreprises de marché nationales subsistent et prennent le nom d’Euronext
Amsterdam, Euronext Bruxelles, Euronext Paris et Euronext Lisbonne.

Les principales conséquences de ces aménagements sont les suivantes :

p. 25
-le marché créé est un marché unifié : une plateforme de négociation unique, une
seule chambre de compensation et un système unique de règlement/livraison.
-une cotation harmonisée : les entreprises peuvent s’introduire sur la place de leur
choix et relèvent des autorités et de la réglementation du pays d’accès. Elles
figurent sur une liste unique « Euronext List » qui regroupe toutes les entreprises
cotées sur les quatre bourses concernées.
-de nouveaux indices boursiers : les indices nationaux demeurent et deux nouveaux
indices sont créés. L’Euronext 100 est un indice des valeurs les plus importantes et
les plus liquides du marché Euronext. L’Euronext 150 regroupe les 150 plus fortes
capitalisations qui suivent celles retenues dans l’indice Euronext 100.
-le principal organe de régulation demeure national : en France l’organisme
régulateur du marché financier est l’autorité des marché financiers (AMF). Cette
autorité est chargée de réguler la place financière de Paris. Sa mission consiste à
veiller à la protection de l’épargne investie. Également informer les investisseurs
et garantir le bon fonctionnement du marché.

Le 4 avril 2007 juste avant la crise la bourse européenne avait fusionné avec le
NYSE (New-York Stock Exchange). Pendant un temps elles constituaient le premier
groupe boursier mondial NYSE Euronext. En 2013, ICE (Intercontinental Exchange)
achète NYSE Euronext pour 8 milliards suit à une opération de fusion-absorption
afin d’élargir ses activités.
En 2014, ICE se sépare d’Euronext à l’exception du marché de Londres.

Euronext est devenue ainsi une société indépendante.

4.2.Les différents marchés français des actions et des obligations

Depuis la réforme de la cote en février 2005, les marchés financiers français sont
composés de 3 types de marché :

4.2.1. L’Eurolist d’Euronext

Depuis le 21 février 2005 :


-tous les titres sont négociés sur l’Eurolist d’Euronext Paris qui est la cote officielle
de Paris.
-toutes les valeurs mobilières françaises vont être réunies au sein d’une seule liste
selon un classement alphabétique
-création d’une nouvelle catégorie d’intermédiaires : les « experts en valeurs
moyennes ». Ils vont se spécialiser dans l’analyse financière et dans la vente des
titres de PME cotées
-permet aux PME d’accroitre la liquidité de leurs titres et de leur notoriété.

4.2.2. Euronext Growth : un marché non réglementé

C’est un marché structuré et organisé mais non réglemente, destiné à répondre


aux besoins spécifiques des PME de la zone euro en leur permettant d’accéder à la
cotation.
Les PME concernées sont celles qui ne souhaitent pas se soumettre aux règles
contraignantes du marché réglementé mais qui désirent attirer les investisseurs.

Euronext Growth est régulé par Euronext, les conditions d’accès et de cotation
sont simplifiées. Les règles de fonctionnement garantissent la protection des

p. 26
investisseurs et la liquidité du marché. Les sociétés cotées sont soumises à
l’obligation de communication périodique d’informations financières.

4.2.3. Euronext Access

Il accueille les sociétés trop jeunes ou de taille modeste pour accéder au marché
réglementé. Les petites entreprises dynamiques bénéficient ainsi d’un accès aux
marchés de capitaux. Euronext Access n’est pas réglementé. L’introduction sur ce
marché apporte aux petites entreprises le financement de leur croissance, une
notoriété et une transmission de l’entreprise.

En effet Euronext Access est un marché risqué qui n’est pas réglementé et les
sociétés introduites sont tellement de petite taille que les titres négociés sont peut
liquides.

4.3.Le marché obligataire

Quand un emprunteur émet des obligations, il créer des titres nouveaux qu’il vend
à des investisseurs qui deviennent des prêteurs obligataires.
Une obligation est donc un titre de créance qui représente la dette d’un
emprunteur vis-à-vis des créanciers. L’acheteur d’une obligation reçoit un intérêt
en rémunération de son prêt et qui est versé sous la forme d’un coupon.

De nos jours les obligations et coupons sont dématérialisés. Le montant des


intérêts est obtenu en multipliant le taux intérêt nominal figurant sur le titre par
la valeur nominale ou faciale de l’obligation qui correspond au capital emprunté.
Coupon = i% × VN
a) Les déterminants d’un emprunt obligataire

L’emprunteur verse donc à l’obligataire un coupon (annuel en Europe, semestrielle


dans les pays anglo-saxons) et lui rembourse l’obligation in fine (fin de la durée de
vie de l’obligation).
Un fois émises, les obligations sont négociées sur le marché secondaire.

Exemple : Le 1er février N, l’entreprise Arthur émet les obligations remboursables


in fine dans 5 ans. Les caractéristiques du prêt sont les suivantes :
Valeur nominale= 1000€
Taux nominal= 2%
Durée de vie= 5 ans

Quel est le montant que l’emprunteur va devoir rembourser au prêteur tous les
ans ?

C = 1000 × 2% = 20€
04/12

La dernière année, l’emprunteur verse le 5ème coupon annuel plus la valeur de


remboursement de l’obligation. Parfois la valeur de remboursement ne correspond
pas à la valeur faciale. Dans ce cas on dit qu’on rembourse au-dessus de la valeur
nominale.

p. 27
PE : prix d’émission
PME : prime d’émission

Si PE=VN alors PME=0


Si PE<VN alors PME= VN-PE

Cependant la valeur du coupon versé annuellement est toujours calculée à partir


de la valeur nominale (VN).

Par exemple si l’entreprise Arthur fixe un prix d’émission égal à 996€, la prime
d’émission est égale à : PME= 1000 - 996 = 4€

Enfin, l’entreprise peut également choisir de rembourser l’obligation au-dessus du


pair, la différence constitue une prime de remboursement (PMR).

Dans notre exemple si l’obligation est remboursée in fine à 1005€, la prime de


remboursement s’élève à : 5€

b) Le taux de rendement actuariel (TRA)

C’est le taux auquel on ne fait ni gain ni perte. Si on veut connaitre la rentabilité


réelle de l’investissement il faut déterminer le taux de rendement actuariel. Il se
calcule de la même façon que le taux de rendement interne (TRI) (investissement
productif).

Le taux de rendement actuariel est le taux qui égalise la valeur de l’obligation le


jour de l’émission (PE) et la valeur actuelle de tous les flux versés par l’émetteur
pendant toute la durée de vie de l’obligation.

n : l’échéance de l’obligation
Cn : le coupon percu l′année n
VR : la valeur de remboursement de l’obligation
r : le rendement à l’échéance (le taux actuariel)
P : le prix théorique de l’obligation

C1 C2 C3 Cn + VR
P= + + + … +
(1 + r) (1 + r)2 (1 + r)3 (1 + r)n
20 20 20 20 20 + 1005
996 = + + + +
(1 + r) (1 + r)2 (1 + r)3 (1 + r)4 (1 + r)5

Le taux actuariel (2,181%) est supérieur au taux coupon (2%) du fait de l’émission
au-dessous du pair et du remboursement au-dessus du pair.
Les primes d’émission et de remboursement entrainent une majoration du taux
actuariel par rapport au taux nominal.

Le taux r est le taux actuariel c’est-à-dire le taux qui égalise la valeur de marché
d’une obligation, son prix, avec les revenus qu’elle procurera jusqu’à son
échéance.
p. 28
Chapitre 2 : Emploi, plein emploi et chômage

Les entreprises sont amenées à prendre de nombreuses décisions.


Parmi celles-ci, deux sont primordiales :
-la production : nature et quantité des B&S qu’elles offrent sur le marché
-la combinaison productive : quantité de facteur travail (L) et du facteur capital
(K)

Au niveau d’une économie, ces choix déterminent la demande de travail (Ld ) et la


demande de capital.

1. Le niveau d’emploi se détermine sur le marché du travail

Approche néoclassique :
-L= marchandise comme les autres qui s’échange sur un marché
-jeu offre et demande

La flexibilité du salaire permet l’ajustement du marché.


w
Salaire réel ( )
P
1.1.L’offre de travail

Wr : salaire de réser vation


Les individus ne sont pas prêts à travailler en dessous d’un certain salaire de
réservation.

Il y a une augmentation de la quantité offerte à mesure où le salaire augmente.

1.2.La demande de travail

La demande va dépendre du salaire réel.


Le facteur travail est un ensemble de caractéristique physique et intellectuelle mis
à disposition de l’employeur. Les ménages offrent leur travail.
Quand le salaire est élevé la demande de travail des firmes est bas. Plus le salaire
est bas plus les firmes ont une demande de travail élevé.

1.3.Le fonctionnement du marché du travail

En fonction du taux de salaire en vigueur sur le marché, les ménages offrent un


certain volume de travail et les entreprises expriment une demande de travail.

Le chômage est le désajustement quantitatif entre l’offre et la demande.

Le salaire qui égalise l’offre et la demande de travail est le salaire d’équilibre


W
( )
P E
A ce taux de salaire il n’y a pas de chômage. Ld = Ls

p. 29
Toutes les personnes qui veulent travailler on trouver à un niveau de salaire. Le
niveau d’emploi qui s’établit à l’équilibre (NE) : équilibre de plein-emploi

W W
Lorsque le salaire est plus élevé que le salaire d’équilibre ( ) < ( ) , un
p 1 P E
déséquilibre quantitatif apparait sur le marché du travail, la quantité demandée
par les entreprises est inférieure à la quantité de travail offerte par les ménages.
L1d < Lsd
11/12

Lorsque le salaire réel est plus élevé que le salaire d’équilibre, un certain nombre
de personne qui veulent travailler ne trouve pas d’emplois. On dit que l’offre de
travail est rationnée. Les ménages doivent subir un rationnement, ils n’ont pas en
face de leur offre une quantité suffisante de travail.
Ce rationnement est mesuré par la différence entre la quantité de travail offerte
et la quantité demandée. Pour les auteurs néoclassique ce chômage est de nature
volontaire. C’est-à-dire que ce chômage résulte du refus de certains individus de
travailler pour le salaire d’équilibre et donc il s’agit de chômeur volontaire.

Les déplacements des courbes d’offre et de demande du travail :


-la courbe d’offre du travail varie en fonction de la population active. Lorsque la
population active augmente, la courbe d’offre se déplace vers la droite ce qui
pousse le salaire d’équilibre à la baisse. Cette diminution du salaire d’équilibre
informe les entreprises de l’abondance du facteur travail. Les entreprises
réagissent à cette baisse du salaire d’équilibre en créant de nouveaux emplois pour
absorber l’excès d’offre de travail.
-lorsque le progrès technique accroit la productivité des travailleurs, les
entreprises demandent plus de travail. Le salaire s’ajuste à la hausse jusqu’à ce
que l’offre égal la demande.

Dans les économies développées au 20ème siècle ces 2 types d’influences ont eu lieu
c’est-à-dire que d’une part la hausse de productivité du travail a augmenté la
demande du travail et la hausse de la population active a entrainé une
augmentation de l’offre du travail.
Mais les salaires ont tendance à baissé cela signifie que le déplacement de la
courbe d’offre a été plus important que la courbe de demande.

2. Le chômage

L’analyse néoclassique qui vient d’être conduite se situe dans un environnement


parfaitement concurrentiel. Dans ce modèle puisque les prix s’ajustent
parfaitement bien le chômage involontaire est impossible et l’équilibre est un
équilibre de plein emploi.

Ce modèle repose sur des hypothèses fortes par exemple la parfaite flexibilité des
prix et des salaires ; l’homogénéité du facteur travail ; l’information parfaite.

En effet sur le marché du travail c’est la concurrence imparfaite qui règne comme
sur la plupart des marchés de biens.

2.1.Les spécificités du marché du travail


p. 30
PIGOU va mettre en évidence 4 caractéristiques :

-le marché du travail est segmenté car le travail n’est pas un bien homogène. En
effet, il existe autant de marché de travail qu’il existe de nature de travail. Sur
chaque type de marché, les salaires se déterminent selon la spécificité du travail
échangé. Il y a plusieurs sources pour la segmentation. D’une part elle repose sur
les différences de compétences, sur le caractère primaire ou secondaire du marché
du travail et sur l’ouverture ou non à la concurrence internationale.
-le rôle des syndicats est aujourd’hui beaucoup plus faible qu’après-guerre. Les
syndicats ont concouru à entrainer une rigidification du salaire à la baisse. En
effet, ils ont négocié des salaires de manière collective et ont permis aux salariés
de passer d’une situation où les salariés étaient preneurs de prix a une situation où
ils participent à la formation des prix.
-les systèmes d’assurances chômage conduisent les salariés à refuser des emplois
peu rémunérés. Des études montrent qu’une hausse des allocations chômage
entraine une hausse du chômage. Le mécanisme économique est le suivant : la
hausse des allocations chômage accroit les exigences salariales des employés mais
aussi des chômeurs ce qui pousse le salaire réel à la hausse, diminue la demande
de travail des entreprises et accroit le chômage.
-les individus conçoivent un niveau de salaire qu’ils jugent équitable et qui
influence le salaire d’équilibre. La conséquence de cela est qu’il n’est pas
concevable que des chômeurs offrent leur travail a un salaire inférieur à celui qui
rémunère les salaires en poste car ce salaire constituera son revenu.
Robert SOLLOW conclut que « le salaire ne peut pas faire l’objet d’enchères à la
baisse ».

2.2.Les caractéristiques du chômage

Le chômage est un déséquilibre macroéconomique. La définition du chômage est


celle du Bureau international du travail (BIT). Le taux de chômage français est de
8,6% de la population active au 31 décembre 2017.

Définition du chômage :

La notion de chômage est assez récente et est née avec le développement du


statut salarial.
Le chômage est la différence entre la population active et le niveau de l’emploi
qui s‘établit sur le marché du travail.
La population active est l’ensemble des personnes en âge de travailler qui
occupent un emploi ou qui sont au chômage.
La population active et la population inactive représentent la population totale.

Une personne est au chômage si elle réunit 3 conditions : être sans emploi, être
disponible pour travailler et rechercher activement un emploi.

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