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Chapitre 1.

Les approches théoriques de la monnaie

Introduction

1. Qu'est-ce que la monnaie ?


2. Les fonctions de la monnaie
2.1. Instrument d'échange
2.2. Réserve de valeur
2.3. Unité de compte et étalon de mesure

3. Les fondements de la monnaie


4. Les formes de la monnaie
4.1. Monnaie divisionnaire
4.2. Monnaie fiduciaire
4.3. Monnaie scripturale
4.4. Monnaie électronique
4.5. Les monnaies alternatives
4.6. Monnaie et crédit

5. Définition et mesure de la masse monétaire


6. La vitesse de circulation de la monnaie
7. Les agrégats monétaires
7.1. Définition des agrégats monétaires
7.2. Les critères des agrégats monétaires
7.3. Utilité des agrégats monétaires
7.4. Limites des agrégats monétaires

Conclusion
Introduction

Une définition de la monnaie est plus que nécessaire pour aborder cet
ouvrage car il s'agit d'un concept qui n’est pas simple et qui a beaucoup
évolué dans le temps. La monnaie n’a pas d’utilité directe et ne procure
aucun rendement pécuniaire, mais elle est un instrument d’échange, un
instrument de réserve de la valeur et un étalon de mesure. C’est ce qui
fonde la demande de la monnaie. Cette monnaie prend plusieurs formes.
Le numéraire ou ce qu'on appelle l'argent liquide n'est qu'une partie de la
monnaie. Il existe d'autres formes si on définit la monnaie comme étant
tout ce qui est accepté comme moyen de paiement de biens et de
services ou de remboursement de dettes. Ces formes qui ne cessent
d'évoluer justifient la nécessité de mesurer la quantité de monnaie qui
existe dans l'économie ou ce qu'on appelle la masse monétaire. Car cette
dernière peut avoir des conséquences sur le niveau général des prix.

1. Qu'est-ce que la monnaie ?

La monnaie comprend tout ce qui est accepté comme moyen de


paiement ou en remboursement de dettes. Dans le sens commun, la
monnaie peut être confondue avec les pièces et les billets. On l’appelle
argent, c'est-à-dire le numéraire mais ce dernier n’est qu’une forme parmi
d’autres de la monnaie. Cette appellation Argent trouve son explication
dans des origines très lointaines (voir Encadré 1). Dans le langage
courant, on parle aussi d’argent pour désigner en même temps la
monnaie, le patrimoine et le revenu. Or le patrimoine ne désigne pas
uniquement de la monnaie mais aussi l’ensemble des biens mobiliers
comme les actions, les obligations, etc. et immobiliers comme des
maisons et des terrains, etc. que détient un agent. Le revenu par contre
est lié à la notion du temps. On parle du revenu par mois ou par an par
exemple. C’est un flux contrairement à la monnaie qui est un stock. Les
chèques bancaires représentent aussi de la monnaie tout comme les
paiements par carte ou les virements. Les dépôts en comptes courants
bancaires peuvent être transformés rapidement en numéraire pour servir
de moyen de paiement.

Il existe donc différentes formes de la monnaie. On peut les distinguer


par leur degré de liquidité, c'est-à-dire leur disponibilité immédiate à servir
de moyen de paiement. Ainsi les pièces et les billets par exemple sont
plus liquides que les dépôts sur compte d’épargne.

Pour donner un sens précis à la monnaie, les économistes la


définissent à partir de ses trois fonctions et qui sont : moyen de paiement,
réserve de valeur et unité de compte. Se pose ensuite la question de la
valeur de la monnaie ainsi que de la mesure de la quantité de monnaie
dans une économie et qui a une influence sur les prix et la croissance.
Pour cela, les autorités monétaires des différents pays contrôlent l'agrégat
monétaire qui à côté de la monnaie au sens strict comprend des actifs
aisément liquidables. Les agrégats monétaires regroupent les moyens de
paiement détenus par les agents sur le territoire national.

2. Les fonctions de la monnaie

2.1. Instrument d’échange

La première fonction de la monnaie est de faciliter les échanges de


biens et de services bénéficiant aux deux parties concernées. Cette
fonction est appelée instrument d’échange. Lorsque l’échange a lieu en
absence de monnaie, on dit qu’il y a un troc. Ce dernier implique un
échange direct d’un bien ou d'un service contre un autre. Toutefois, pour
que le troc soit possible, il doit y avoir une double coïncidence entre les
besoins respectifs des agents. Un individu doit posséder ce que l’autre
désire, et vice versa. Si X a des pommes, il peut les échanger contre les
chaussettes de Y dont il a besoin, lorsque Y a lui aussi besoin des
pommes. Le troc permet donc un supplément de satisfaction à chacun
d’entre eux. Mais si X dispose de bois et que Y n’en a nullement besoin, il
faut que l’un d’eux ou les deux trouvent une troisième personne, dans
l’espoir de réaliser un échange multilatéral. La monnaie facilite donc
l’échange. X vend son bois contre de la monnaie et avec ce moyen, il va
acheter tout ce dont il a besoin. Les avantages de la monnaie sont encore
plus évidents si on songe aux multitudes d’échanges qui puissent exister
dans une économie moderne.

La question qui se pose à ce niveau est quel bien peut-il servir


d’instrument d’échange, c'est-à-dire de monnaie. Un large éventail
d’objets a d’ailleurs été utilisé à cet effet. Le choix d’un objet particulier en
tant que "monnaie" peut être considéré comme le résultat d’une
convention sociale. Si vous acceptez la monnaie comme contrepartie des
biens que vous voulez vendre, c’est parce que les autres accepteront
votre monnaie comme contrepartie des biens que vous voulez acheter.

Toutes sortes d’objets ont été utilisées comme monnaie par des
cultures différentes à des époques différentes. Les indiens d’Amérique se
servaient de perles et les habitants des îles des Mers du Sud, de
coquillages, des feuilles de tabac en Virginie, en Caraïbes on utilisait du
sucre et en Grèce antique, on utilisait du bétail. Dans les camps des
prisonniers pendant la 2ème guerre mondiale, les cigarettes étaient un
instrument d’échange et elles étaient acceptées même par les non-
fumeurs qui les prenaient pour leur fonction d’échange et non d’usage. En
Mésopotamie des barres d’argent de très grande taille ont servi de moyen
d’échange. Certaines ont été découpées en morceau pour le besoin et
malgré leur incommodité, elles ont constituées un moyen d’échange
pendant plus de deux mille ans. Cette monnaie convenait bien aux
échangeurs car sa valeur se déterminait facilement par de simples pesées
et sa fabrication était à la portée de n’importe quel marchand. Il n’était nul
besoin d’une autorité suprême pour autoriser sa production.
Pendant longtemps l’or a été le principal instrument d’échange.
Cependant la valeur d’une pièce d’or dépend de son poids, de sa pureté
ainsi que de l’offre et de la demande sur le marché de l’or. Il serait très
coûteux de la peser et de la vérifier à chaque transaction. Dès lors l’une
des fonctions de l’Etat jusqu’au XXe siècle a été de frapper les pièces d’or,
garantissant ainsi leur poids et leur qualité.

De nos jours tous les pays utilisent comme monnaie du papier,


spécialement imprimé par l’Etat à cet effet, ainsi que les pièces de métal.
Cependant la plupart des transactions sont effectuées à l’aide de
chèques, de cartes de crédit ou de virement entre banques. Les
économistes considèrent que les encaisses détenues sous forme de
compte-chèques sont de la monnaie, au même titre que les billets parce
qu’elles sont acceptées comme mode de paiement presque partout, et
remplissent une fonction d’instrument d’échange.

Il découle de cette analyse que la monnaie est un bien mais pas


comme tous les autres biens. C’est le seul qui peut être échangé contre
tous les autres biens. Les auteurs classiques soutenaient que la monnaie
est neutre. Elle est un voile qui cache les transactions réelles entre les
biens. Les biens s’échangent contre les biens et tous les biens sont donc
des moyens de transaction. Jean-Baptiste Say disait que « les produits
s’échangent contre les produits ». Dans une économie monétaire, la
monnaie est indispensable pour effectuer les échanges. Elle est le seul
actif de par ses caractéristiques qui peut acheter tous les autres biens.
Ceci représente sa fonction de financement. Tous les agents
économiques, les consommateurs, les entreprises… financent leurs
activités par les encaisses disponibles. Les intermédiaires financiers se
chargent à transférer ses moyens de financement des agents à capacités
de financement vers les agents à besoins de financement. C’est le rôle
des marchés de capitaux et des institutions financières. Les banques ont
le pouvoir de créer de la monnaie si l’économie du pays exige des moyens
de financement plus élevés. Si ces moyens de financement sont
insuffisants au niveau national, on fait appel au financement international.

L’échange des marchandises contre de la monnaie n’est possible que


lorsqu’on est sûr qu’on puisse échanger ultérieurement cette monnaie
contre ce que l’on désire acquérir comme autres marchandises. Par
conséquent, pour que la monnaie puisse jouer son rôle d’instrument
d’échange, elle doit garder sa valeur, du moins pour une période courte.
La monnaie doit donc avoir une fonction de « réserve de la valeur ».

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