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MONNAIE ET FINANCEMENT

CHAPITRE I -GENERALITE

La monnaie est un instrument de paiement spécialisé accepté de façon générale par les
membres d'une communauté en règlement d'un achat, d'une prestation ou d'une dette.

1.1-QUELQUES NOTIONS ET DEFINITIONS DE LA MONNAIE :

 Unité de compte et d'échange émise par une puissance souveraine ; Ensemble des
pièces d'or, d'argent, de bronze, de nickel, etc....
 Ensemble de valeurs matérialisées par des pièces en métal, des billets ayant cours
légal et autorisé par l'autorité souveraine pour servir aux échanges.
 monnaies - matériau (papier, métal, coquillage... ) permettant de concrétiser ainsi qu'à
quantifier les échanges. La dématérialisation de la monnaie implique la disparition de
la monnaie au sens respectant les traditions du terme.

La monnaie est un instrument de paiement spécialisé accepté de façon générale par les
membres d'une communauté en règlement d'un achat, d'une prestation ou d'une dette.
Elle peut remplir trois fonctions principales :

 la fonction d'intermédiaire dans les échanges ;


 la fonction de réserve de valeur ;
 la fonction d'expression d'unité de compte pour le calcul économique ou la comptabilité ;

Certains auteurs considèrent que la capacité d'éteindre des dettes et des obligations,
surtout fiscales, forme une quatrième fonction nommée «pouvoir libératoire» de la
monnaie. En pratique ces fonctions peuvent être assurées par différentes monnaies en
circulation simultanée.

Une monnaie se définit par la confiance qu'ont ses utilisateurs dans la persistance de sa
valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a par conséquent des
dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques.

La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, ambre
(bronze), métal, papier, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (et divers
métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est actuellement presque
entièrement dématérialisée et circule surtout sous des formes scripturales ou
électroniques.

Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire donnée (le
plus fréquemment un État). Elle y prend la forme de dépôts, de billets de banque et de
pièces de monnaie, dites aussi monnaie divisionnaire. Les devises s'échangent entre
elles dans le cadre du système monétaire international.

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Leurs valeurs relatives varient sur un marché international des devises dans le cadre d'un
dispositif de changes dits flottants ou flexibles.

À cause de l'importance de la monnaie, les États ont particulièrement tôt cherché à


s'assurer le maximum de pouvoir monétaire, en définissant une devise officielle et en
faisant de cette devise l'un de leurs symboles et une marque de leur puissance. Ils se
sont arrogés progressivement légèrement partout le monopole de l'émission des billets et
des pièces. Ils exercent un contrôle sur la création monétaire des banques via la
législation et la politique monétaire des banques centrales.

1.2- LES FONCTIONS DE LA MONNAIE

Aristote définit la monnaie par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et
intermédiaire des échanges. Depuis la suppression de toute référence à des matières
précieuses et la dématérialisation des supports monétaires, et après l'intervention des
économistes «nominalistes», les aspects légaux de l'usage de la monnaie (et surtout les
droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire) sont plus
apparents. Ces droits sont fixés par l'État et font de la monnaie une institution
constitutionnelle en de multiples pays.

1.2.1-Intermédiaire des échanges et des contrats

1.2.1.1-Intermédiaire des échanges

En l'absence de monnaie, les échanges ne peuvent se réaliser que sous forme de troc
d'un bien contre un autre. Pour que deux agents A et B échangent des biens X et Y, il faut
que celui qui possède X préfère Y et que celui qui possède Y préfère X. C'est ce qu'on
nomme la condition de « double coïncidence des désirs ». Cette condition limite
sévèrement le nombre de situations où le troc est envisageable pour un particulier dans
la vie courante.

La monnaie sert à s'affranchir de ces conditions, en constituant un quoiqu'on puisse


échanger contre l'ensemble des autres. Un agent accepte de la monnaie en échange d'un
quoiqu'il cède parce qu'il sait que les autres agents l'accepteront en échange d'un quoiqu'il
souhaite acquérir. La monnaie a ainsi toujours une valeur pour tous par la possibilité de
l'échanger contre n'importe quel autre bien.

Une opération d'échange d'un bien contre un autre est ainsi dissociée en deux opérations
scindées dans le temps : en premier lieu l'échange du bien possédé contre de la monnaie,
et ensuite l'échange de la monnaie contre le bien désiré. La fonction de moyen de
paiement, parfois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie, n'est qu'un
aspect de sa fonction d'intermédiaire dans les échanges. En facilitant les échanges, la
monnaie est un outil essentiel du commerce libre.

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1.2.1.2- Les contrats

La monnaie favorise aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui


autrement ne peut se faire qu'au pair ou d'une façon plus générale par compensation.
Ces méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.

La monnaie favorise l'emploi salarié, la division du travail et l'établissement des contrats.


Elle donne une expression commode aux obligations privées nées de l'ensemble des
sortes de contrat, ou publiques (amendes, taxes, impôts) tant que la puissance publique
lui donne un pouvoir libératoire.

C'est une institution principale pour l'économie des sociétés modernes fondées sur la
liberté du travail, des productions, de la consommation et de l'épargne.

1.2.1.3- Réserve de valeur


Par réserve de valeur, on entend la capacité que possède un instrument financier ou réel
de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Ainsi, un bien immobilier forme une
réserve de valeur dans la mesure où il peut être acquis actuellement et revendu dans le
futur en procurant pouvoir d'achat à son détenteur. On nomme cela un actif réel par
opposition à la notion d'actifs financiers ou de titres, dont les actions et les obligations font
partie.

La capacité de la monnaie est quasiment garantie à court terme : il est rare qu'elle soit
amputée fortement de sa valeur du jour au lendemain, même si cela s'est déjà produit. À
plus long terme le pouvoir d'achat de l'unité monétaire est réduit par l'inflation. Pour
échapper à ce phénomène, les épargnants cherchent à placer leur épargne plutôt qu'à la
conserver sous forme de monnaie, sauf en cas de panique.

La thésaurisation de la monnaie est le placement le plus liquide. La propension collective


à conserver plus ou moins «liquide» son épargne conditionne l'ensemble des marchés
financiers et est suivie avec attention par les autorités monétaires. Quand les agents
économiques accroissent leurs encaisses, c'est qu'ils se détournent des placements et la
conséquence la plus fréquente est une restriction du crédit. Les paniques financières se
manifestent par des ruées vers la liquidité qui déstabilisent gravement l'activité des
banques et des entreprises.

1.2.1.4- Unité de compte


L'humanité a représenté la valeur économique d'un bien ou d'un revenu sous forme
abstraite depuis la plus haute antiquité. Le bœuf ou le blé ont été des repères habituels.
Ces repères servaient dans presque l'ensemble des sociétés antiques pour fixer
l'étagement des compensations, par exemple pour payer les amendes, répartir les
productions, évaluer les rapports de troc, et fixer les rémunérations en nature.

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1.3- LES FORMES ACTUELLES DE LA MONNAIE

Les formes de la monnaie


 La monnaie divisionnaire. Au début, on utilisait des biens rares et précieux (par
exemple, des coquillages) mais ces biens se dégradaient.
 La monnaie fiduciaire
 La monnaie scripturale

1.3.1- La monnaie divisionnaire en pièces de métal


La monnaie divisionnaire, ce qu'on nomme les pièces de monnaie, est un dérivé de la
monnaie. Les pièces n'ont pas de valeur intrinsèque même si elles ont un coût. Les
variantes d'alliage et de composition de ces pièces n'ont qu'un but pratique. Les pièces
sont le plus souvent produites par le trésor public mais ne correspondent pas à une
émission de monnaie : elles ne sont mises en circulation qu'après échange contre une
quantité équivalente de billets.

L'humanité a toujours montré le plus grand pragmatisme dans le choix de ses monnaies
divisionnaires qui circulent particulièrement vite et restent particulièrement peu de temps
dans la poche des usagers. Le risque qu'elles perdent leur valeur au cours de la période
où elles sont conservées est quasi nul sauf particulièrement rares exceptions, et les
sommes en jeu ne sont pas telles que la perte de valeur par démonétisation soit
réellement grave.

1.3.2- La monnaie électronique


La monnaie électronique est une monnaie stockée sur des systèmes électroniques
mobiles donnant la possibilité d'aussi des paiements. La monnaie stockée dans ces
appareils ne figure plus dans les dépôts bancaires. Il s'agit bien d'une forme sui generis
différente des trois précédentes.

Une carte bancaire sert à virer via un terminal de paiement une somme d'un compte de
chèque à un autre. Elle ne stocke aucune monnaie et n'est pas en elle-même de la
monnaie.

1.3.3-Les quasi monnaies et les mesures de la masse monétaire


Pour les besoins de l'analyse monétaire a été développé un concept de «quasi monnaie»
constitué par des placements bancaires quasiment immédiatement disponibles mais qui
imposent un passage par un compte bancaire pour pouvoir être utilisés. Les opérations
de liquidation pouvant être faites presque en temps réel, il n'est pas absurde de considérer
que ces comptes sont quasi liquides et s'apparentent à la monnaie.

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1.4- QU'EST-CE QUE LA MONNAIE FIDUCIAIRE ?

Une monnaie fiduciaire est une monnaie nationale qui n'est pas rattachée au prix d'une
matière première comme l'or ou l’argent. Sa valeur repose en grande partie sur la
confiance du public envers l'émetteur de la monnaie, qui est normalement le
gouvernement ou la banque centrale du pays concerné.

1.4.1-Monnaie fiduciaire contre monnaie marchandise

La monnaie fiduciaire est l’opposé de la monnaie dite marchandise. La différence entre


les deux se situe au niveau de leur valeur intrinsèque. Historiquement , la monnaie
marchandise a une valeur intrinsèque qui provient des matériaux dont elle est
constituée, comme les pièces d'or et d'argent. La monnaie fiduciaire, en revanche, n'a
aucune valeur intrinsèque et se compose essentiellement d'une promesse d'un
gouvernement, ou d'une banque centrale, que la monnaie peut être échangée en biens
contre sa valeur.
Exemples de monnaie fiduciaire
La livre sterling, l'euro et le dollar américain constituent des exemples bien connus de
devises fiduciaires. Dans les faits, très peu de monnaies mondiales sont des véritables
monnaies marchandises et la plupart sont, d'une manière ou d'une autre, une forme de
monnaie fiduciaire.

1.4.2- Avantages et inconvénients de la monnaie fiduciaire

Avantages de la monnaie fiduciaire

Comme la monnaie fiduciaire n'est pas une ressource rare ou fixe comme l'or, la banque
centrale d'un pays gardera un plus grand contrôle sur son offre et sa valeur. Cela
signifie que les gouvernements peuvent gérer l'offre de crédit, la liquidité et les taux
d'intérêt de façon plus fiable.

Contrairement aux monnaies marchandises, qui pourraient être impactées par la


découverte d'une nouvelle mine d'or, l’offre de devises fiduciaires est réglementée et
contrôlée par le gouvernement de la devise concernée. Il y a moins de risques de voir
une dévaluation inattendue causée par l'offre de devises fiduciaires, car toute
augmentation de l'offre est une décision anticipée, prise par le gouvernement de la
devise concernée.

Inconvénients de la monnaie fiduciaire

Vu qu’elle n'est pas liée à un actif corporel, la valeur de la monnaie fiduciaire dépend
d'une politique fiscale et d’une réglementation responsable de la part du gouvernement.

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Une politique monétaire irresponsable peut conduire à l'inflation, voire à l'hyperinflation
d'une monnaie fiduciaire.

De plus, une monnaie fiduciaire augmente le risque de voir une bulle se créer, à savoir
un cycle économique dans lequel il y a une augmentation rapide des prix avant une
baisse tout aussi rapide.

La fréquence accrue de bulles s'explique par le fait que l'offre de devises fiduciaires est
pratiquement illimitée, ce qui signifie que l'assouplissement quantitatif constitue une
option pour les gouvernements. Bien qu'il puisse stimuler l'économie, cet
assouplissement peut aussi entraîner une hausse des taux d'inflation. Cette hausse
peut avoir une incidence sur les prix de l’immobilier et le niveau de la dette publique, ce
qui pourrait ensuite impacter les marchés financiers.

1.5- LA CRÉATION DE LA MONNAIE

Principes généraux
Dans le dispositif monétaire actuel, la monnaie est principalement scripturale (environ
90%) : elle est créée par les banques par un jeu d'écritures, sur simple demande, et dans
certaines limites, en échange d'une promesse de remboursement (dette). Il y a création
monétaire lors de l'octroi d'un crédit, et destruction monétaire lors du remboursement de
ce crédit. La masse monétaire totale correspond alors environ aux en-cours de crédit.

Le jeu d'écritures consiste en l'inscription par le banquier en ses livres du montant du


crédit d'un coté à l'actif (détention d'une créance) et de l'autre au passif
(approvisionnement d'un compte).

Les limites à la création de monnaie sont gérées par le montant de réserve que la banque
doit posséder en dépôt dans ses livres à chaque octroi de nouveau crédit. Ce montant est
le plus souvent compris entre 2% et 10%.

Le marché monétaire

Quand une banque prête de l'épargne préexistante ou crée de la nouvelle monnaie


scripturale suite à un crédit accordé, elle crédite le compte à vue de son client qui va
dépenser cette monnaie, c'est-à-dire la virer aux comptes à vue de ses fournisseurs et
salariés, une fraction uniquement des comptes des bénéficiaires étant tenus par cette
banque. À l'inverse, la banque peut recevoir, dans les comptes de dépôts de ses clients,
les montants correspondant aux achats effectués par les clients d'autres banques.

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