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HANSALI
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
ECONOMIE MONETAIRE ET TECHNIQUES BANCAIRES
La monnaie se révèle être un phénomène beaucoup plus mystérieux qu’il n’y paraît au premier
abord. Bien qu’elle soit intégrée à l’étude de l’ensemble des mécanismes économiques, qu’on lui
applique les méthodes de l’analyse et de la statistique économique, elle ne semble guère facile à
cerner. Sa singularité par rapport aux autres biens économiques s’affirme dans sa nature, ses
propriétés, ses fonctions, sa genèse et ses manifestations. C’est cette originalité qu’il convient de
mettre dans le collimateur de ce premier chapitre. Ainsi nous allons nous intéresser dans la première
section à proposer un inventaire de définitions du concept « monnaie » en revisitant la littérature
économique et en se focalisant sur ses fonctions. Tandis que la seconde section sera totalement
consacrée à une restitution chronologique des différentes formes de la monnaie utilisées le long de
l’histoire humaine.
Chacun d’entre nous se trouve quotidiennement en contact avec la monnaie. Pourtant, définir
avec précision ce qu’est la monnaie et comprendre exactement ce à quoi elle sert n’a rien d’immédiat.
Nous commençons par présenter quelques définitions que l’analyse économique a proposées de la
monnaie. Nous en soulignons ensuite les principales propriétés. Enfin nous exposons les différentes
fonctions que remplit la monnaie.
Définition 01
M. Friedman préconise que «N’importe quel bien susceptible de fournir une garantie
provisoire sur le pouvoir d’achat général, peut faire office de monnaie».
Définition 02
M. de Mourgue propose la définition institutionnelle suivante : « La monnaie est l’instrument
d’échange qui permet l’achat immédiat de tous les biens, services et titres, sans coûts de
transaction, ni coûts de recherche et qui conserve la valeur entre deux échanges. C’est un
phénomène social car elle repose sur la confiance des agents dans le système qui la produit ».
Définition 03
François Perroux propose la définition fonctionnelle suivante « une monnaie est un instrument
de paiement indéterminé, général et immédiat ».
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Définition 04
Selon A. Chaineau, la monnaie est définie comme étant « l’ensemble des actifs acceptés
partout, par tous et en tout temps pour le règlement des dettes issues de l’échange »
Au terme de cette revue conceptuelle, il convient d’appréhender la monnaie d’une façon sommaire
comme étant un bien symbole, garantie par l’Etat et accepté comme moyen de paiement
général, indéterminé et immédiat, au sein d’une communauté monétaire.
Symbole : Est dite monnaie symbole ou signe, l’instrument de paiement dont la valeur ou le
pouvoir d’achat en tant que monnaie dépasse de loin son coût dans d’autres utilisations. Dans
les économies modernes, cette forme monétaire présente trois principales caractéristiques :
L’unicité de l’émetteur, le cours forcé et le cours légal.
Général : C’est à dire que la monnaie doit être acceptée partout, par tous et en tous temps.
Indéterminé : C’est à dire que la monnaie doit permettre d’éteindre n’importe quelle dette
ou d’acheter n’importe quel bien.
Immédiat : C’est à dire que la monnaie est échangeable sans transformation et sans risque de
perte en capital.
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2.1. La monnaie est un intermédiaire des échanges
La monnaie évite le troc et facilite par conséquent l’échange. La réalisation d’une opération du
troc exige en effet que deux conditions soient réunies :
Complémentarité d’intention des deux coéchangistes (un agent offrant un bien X doit
rencontrer un autre agent demandant ce bien contre un autre bien Y).
Equivalence ou du moins comparabilité des valeurs d’échange (les deux prestations doivent
être estimées à la même valeur par les deux coéchangistes).
La réunion de ces deux conditions est difficile. Le troc a donc pour inconvénient de limiter les
échanges et de rendre impossible la formation d’un ensemble des prix. Le recours à un bien
intermédiaire (monnaie) permet de dissocier les deux prestations simultanées du troc (achat-vente)
et instaure deux transactions séparées. Deux opérations successives sont alors réalisées : vente d’un
bien offert contre de la monnaie, puis échange de la monnaie ainsi obtenue contre l’achat d’un autre
bien.
Ainsi la monnaie circule (de main en main, d’un compte à un autre, d’une banque à une autre etc.) à
une vitesse de circulation et s’use matériellement. Pour rendre compte de cette spécificité, les
économistes ont distingué une relation entre la quantité de monnaie et sa vitesse de circulation. C’est
l’équation quantitative de la monnaie qui a été formalisée par I. Fisher et qui s’écrit comme suit :
M x V = P x T Equation de Fisher
(Approche par les transactions)
Où :
M : l’ensemble des moyens de paiements en circulation dans l’économie.
V : la vitesse de circulation de la monnaie.
P : l’indice général des prix
T : le nombre de transactions.
La vitesse de la monnaie a été définie comme le nombre de fois qu’une pièce change de mains. Dans les
économies modernes, les agents économiques utilisent plutôt les moyens de paiement scripturaux
pour faire circuler la monnaie. Ces supports prennent essentiellement, les formes de chèques, d’ordres
de virement et des cartes de paiement.
A l’origine des temps, l’homme se procure directement ce dont il a besoin par la chasse, la
pêche et la cueillette. En se spécialisant, chaque individu qui se consacre à une seule activité (élevage,
culture, artisanat ...), ne peut plus satisfaire la totalité de ses besoins qui deviennent d’ailleurs de plus
en plus variés au fur et à mesure que la civilisation progresse. Il doit donc échanger le surplus des
biens qu’il produit contre d’autres biens fabriqués par ses semblables : C’est l’économie du troc.
Or le troc présente plusieurs inconvénients. C’est la raison pour laquelle, il était nécessaire d’intégrer
un élément de comparaison. Cet élément ne peut être, à ce stade du raisonnement qu’une monnaie
primitive.
Pour des raisons didactiques, il est utile de présenter l’apparition des différentes formes de monnaie
au travers d’une succession chronologique d’étapes. Celle-ci semble montrer une tendance évolutive
de la monnaie qui a basculé d’une forme primitive vers d’autres formes plus modernes caractérisées
par une dématérialisation progressive.
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La frappe de la monnaie a entraîné la naissance du système financier. C’est l’ensemble des règles qui
définissent l’unité monétaire et régissent son émission et sa circulation au sein d’un espace
monétaire donné.
Actuellement, la monnaie métallique n’a plus de valeur en soi. Autrement dit, la valeur faciale
d’une pièce (la valeur indiquée sur la pièce) dépasse largement sa valeur intrinsèque. (Valeur sur le
marché de la contenance en métal de la pièce). De ce fait, le terme «monnaie métallique» a été
remplacé par le terme « monnaie divisionnaire ».
Au sens moderne, les billets de banques et les pièces divisionnaires forment la monnaie
fiduciaire (fiduciaris ; fiducias ; confiance).
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Paragraphe 03 : De la monnaie fiduciaire à la monnaie scripturale
Le passage de la monnaie papier à la monnaie scripturale s’est opérée selon le même
processus que celui de la monnaie métallique aux billets. De même que la mise en dépôt de l’or (ou
argent) avait conduit à l’émission des billets, la mise en dépôt des billets conduira à l’utilisation des
dépôts pour effectuer des règlements par écritures.
3.2.1. Le chèque
Le chèque est un ordre de paiement écrit et adressé par un client à son banquier. C’est un effet de
commerce particulier. Le tiré est toujours une banque. Les banquiers distinguent le chèque sur place
du chèque hors place. L’opération de domiciliation d’un chèque peut donner lieu à une circulation de la
monnaie scripturale d’un compte à un autre (même banque) ou encore à la circulation de la monnaie
d’un établissement bancaire à un autre (la compensation interbancaire).
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Remarque :
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