Vous êtes sur la page 1sur 7

Animateur : A.

HANSALI
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
ECONOMIE MONETAIRE ET TECHNIQUES BANCAIRES

CHAPITRE 01 : DEFINITIONS, FONCTIONS ET FORMES


DE LA MONNAIE

La monnaie se révèle être un phénomène beaucoup plus mystérieux qu’il n’y paraît au premier
abord. Bien qu’elle soit intégrée à l’étude de l’ensemble des mécanismes économiques, qu’on lui
applique les méthodes de l’analyse et de la statistique économique, elle ne semble guère facile à
cerner. Sa singularité par rapport aux autres biens économiques s’affirme dans sa nature, ses
propriétés, ses fonctions, sa genèse et ses manifestations. C’est cette originalité qu’il convient de
mettre dans le collimateur de ce premier chapitre. Ainsi nous allons nous intéresser dans la première
section à proposer un inventaire de définitions du concept « monnaie » en revisitant la littérature
économique et en se focalisant sur ses fonctions. Tandis que la seconde section sera totalement
consacrée à une restitution chronologique des différentes formes de la monnaie utilisées le long de
l’histoire humaine.

SECTION 01 : DEFINITIONS ET FONCTIONS DE LA MONNAIE

Chacun d’entre nous se trouve quotidiennement en contact avec la monnaie. Pourtant, définir
avec précision ce qu’est la monnaie et comprendre exactement ce à quoi elle sert n’a rien d’immédiat.
Nous commençons par présenter quelques définitions que l’analyse économique a proposées de la
monnaie. Nous en soulignons ensuite les principales propriétés. Enfin nous exposons les différentes
fonctions que remplit la monnaie.

Paragraphe 01 : Définitions de la monnaie


1.1. Etymologie du terme
Le mot «monnaie» vient du terme latin «moneta» c’est à dire «celle qui avertit». Il n’y a donc
pas de lien entre cette appellation latine et la signification de cet élément appelé «monnaie».

1.2. Quelques définitions de la littérature économique

 Définition 01
M. Friedman préconise que «N’importe quel bien susceptible de fournir une garantie
provisoire sur le pouvoir d’achat général, peut faire office de monnaie».

 Définition 02
M. de Mourgue propose la définition institutionnelle suivante : « La monnaie est l’instrument
d’échange qui permet l’achat immédiat de tous les biens, services et titres, sans coûts de
transaction, ni coûts de recherche et qui conserve la valeur entre deux échanges. C’est un
phénomène social car elle repose sur la confiance des agents dans le système qui la produit ».

 Définition 03
François Perroux propose la définition fonctionnelle suivante « une monnaie est un instrument
de paiement indéterminé, général et immédiat ».

1 | Chapitre 01
 Définition 04
Selon A. Chaineau, la monnaie est définie comme étant « l’ensemble des actifs acceptés
partout, par tous et en tout temps pour le règlement des dettes issues de l’échange »

1.3. Caractéristiques de la monnaie


Suite à cet inventaire de définitions non exhaustif, il est force de constater que la monnaie est
marquée par un ensemble de caractéristiques que l’on peut résumer comme suit :
La première caractéristique fondamentale que l’on associe à la monnaie tient à ce que sa nature
s’apparente fortement à celle d’un bien public. En effet, les avantages que peut retirer un individu de
son utilisation proviennent exclusivement de ce que d’autres personnes en font déjà usage.
Contrairement à un bien privé qui possède une utilité indépendamment du nombre de ses
consommateurs, celle de la monnaie est nulle s’il ne se trouve qu’un seul agent à s’en servir. Elle n’a
de valeur pour un individu que si d’autres l’utilisent. De même, sa consommation par un
individu quelconque ne réduit en rien la consommation des autres (absence de rivalité).
Une deuxième caractéristique de la monnaie tient au fait qu’elle n’est pas considérée
comme un bien de consommation puisqu’elle ne procure pas directement de satisfaction. Elle ne
constitue pas non plus du capital technique, car elle ne peut être incluse dans une combinaison
productive de facteurs de production.
Par ailleurs, la décision qui amène un individu à détenir la monnaie repose sur la confiance qu’il a
dans la stabilité de sa valeur. Pour qu’une monnaie particulière soit acceptée, les agents économiques
doivent être sûrs que l’émetteur ne fera rien qui puisse conduire à sa dépréciation. Basée sur la
confiance de ses utilisateurs, la monnaie est considérée ainsi comme un symbole de relations sociales
qui unissent les agents au sein d’une communauté monétaire qui est généralement la nation.
Cependant, certains instruments monétaires peuvent être utilisés hors des frontières et acquièrent les
caractères de monnaies internationales (Dollar, Euro, Or, ...).
Une autre caractéristique de la monnaie a trait à son fondement institutionnel. Dans sa forme
actuelle, elle n’a plus aucune valeur intrinsèque. Sa valeur étant fixée et garantie par l’Etat. On dit
que l’Etat confère à la monnaie «un pouvoir libératoire ».
La monnaie possède en dernier lieu une qualité particulière qui est celle d’être immédiatement
convertible en n’importe quel bien ou service. De ce fait, elle offre à celui qui la possède une
grande possibilité de choix (on dit que la monnaie est «porteuse de choix »).

Au terme de cette revue conceptuelle, il convient d’appréhender la monnaie d’une façon sommaire
comme étant un bien symbole, garantie par l’Etat et accepté comme moyen de paiement
général, indéterminé et immédiat, au sein d’une communauté monétaire.

 Symbole : Est dite monnaie symbole ou signe, l’instrument de paiement dont la valeur ou le
pouvoir d’achat en tant que monnaie dépasse de loin son coût dans d’autres utilisations. Dans
les économies modernes, cette forme monétaire présente trois principales caractéristiques :
L’unicité de l’émetteur, le cours forcé et le cours légal.
 Général : C’est à dire que la monnaie doit être acceptée partout, par tous et en tous temps.
 Indéterminé : C’est à dire que la monnaie doit permettre d’éteindre n’importe quelle dette
ou d’acheter n’importe quel bien.
 Immédiat : C’est à dire que la monnaie est échangeable sans transformation et sans risque de
perte en capital.

Paragraphe 02 : Fonctions de la monnaie


Comme le préconise R.G. Hawtrey, Certains objets trouvent dans l’usage que l’on en fait leur
meilleure définition : C’est le cas de la monnaie.
Aussi faut-il signaler que depuis l’antiquité, il est devenu traditionnel d’attribuer trois fonctions à
la monnaie : Intermédiaire des échanges, réserve de valeur et unité de compte.

2 | Chapitre 01
2.1. La monnaie est un intermédiaire des échanges
La monnaie évite le troc et facilite par conséquent l’échange. La réalisation d’une opération du
troc exige en effet que deux conditions soient réunies :
 Complémentarité d’intention des deux coéchangistes (un agent offrant un bien X doit
rencontrer un autre agent demandant ce bien contre un autre bien Y).
 Equivalence ou du moins comparabilité des valeurs d’échange (les deux prestations doivent
être estimées à la même valeur par les deux coéchangistes).
La réunion de ces deux conditions est difficile. Le troc a donc pour inconvénient de limiter les
échanges et de rendre impossible la formation d’un ensemble des prix. Le recours à un bien
intermédiaire (monnaie) permet de dissocier les deux prestations simultanées du troc (achat-vente)
et instaure deux transactions séparées. Deux opérations successives sont alors réalisées : vente d’un
bien offert contre de la monnaie, puis échange de la monnaie ainsi obtenue contre l’achat d’un autre
bien.
Ainsi la monnaie circule (de main en main, d’un compte à un autre, d’une banque à une autre etc.) à
une vitesse de circulation et s’use matériellement. Pour rendre compte de cette spécificité, les
économistes ont distingué une relation entre la quantité de monnaie et sa vitesse de circulation. C’est
l’équation quantitative de la monnaie qui a été formalisée par I. Fisher et qui s’écrit comme suit :

M x V = P x T Equation de Fisher
(Approche par les transactions)

Où :
M : l’ensemble des moyens de paiements en circulation dans l’économie.
V : la vitesse de circulation de la monnaie.
P : l’indice général des prix
T : le nombre de transactions.

La vitesse de la monnaie a été définie comme le nombre de fois qu’une pièce change de mains. Dans les
économies modernes, les agents économiques utilisent plutôt les moyens de paiement scripturaux
pour faire circuler la monnaie. Ces supports prennent essentiellement, les formes de chèques, d’ordres
de virement et des cartes de paiement.

2.2. La monnaie est une unité de compte (un étalon de valeur)


La monnaie constitue un étalon de valeur au même titre que le mètre qui constitue un étalon
de mesure des longueurs. C’est un bien universel par lequel on exprime les prix de tous les autres.
Elle permet ainsi d’abandonner la notion de prix relatifs (prix exprimés deux à deux) au profit du
prix absolu (prix exprimé sous une forme unique par un nombre).
Au Maroc, l’unité de compte est le Dirham. Dans d’autres pays, elle est Euro, Dollar, Livre, Drachme,
Dinar etc. Par ailleurs, la monnaie permet des comparaisons dans l’espace (prix d’un même bien sur
deux marchés différents) et dans le temps (anticipation des prix).

2.3. La monnaie est une réserve de valeur (réserve de pouvoir d’achat)


Alors que dans une économie de troc, l’échange de deux biens est instantané, dans une
économie monétaire l’agent économique peut rompre l’échange en deux opérations différentes
qui interviennent à deux instants de temps différents. De ce fait, la monnaie constitue un moyen de
reporter un pouvoir d’achat dans le temps. Cette fonction est justifiée par deux considérations.
 L’absence de synchronisation entre les recettes et les dépenses (non- coïncidence entre le
moment de perception des recettes et le moment d’engagement des dépenses).
 L’incertitude relative aux dépenses futures.
Ainsi la monnaie constitue selon l’expression de Keynes « un lien entre le présent et l’avenir ». Elle
permet de différer dans le temps une consommation présente. Qualifiée parfois comme instrument
d’épargne, la monnaie permet aux individus de se prémunir contre les risques du futur.
Dans la pratique, la monnaie n’a pas été toujours considérée comme l’unique instrument qui est en
mesure d’assurer cette fonction de réserve. A l’occasion de certains évènements, qui provoquent la
détérioration de son prix par exemple, les agents économiques substituent les actifs monétaires par
des valeurs refuges qui rempliraient mieux cette fonction (tableaux d’art, or, argent métal, devises
3 | Chapitre 01
étrangères ; voir la dollarisation de certaines économies etc.). Composante du patrimoine des agents
économiques, la monnaie est comparée aux autres actifs. Elle est considérée comme l’actif le plus
liquide: C’est la liquidité parfaite. Lorsque les agents économiques se détournent de l’achat d’actifs qui
leurs rapporteraient un rendement, les économistes parlent de préférence pour la liquidité.
Rationnels, ces individus demandent (gardent) les actifs liquides parce qu’ils répondent à trois motifs
au moins. Ce sont les motifs de transaction, de précaution et de spéculation identifiés par J. M. Keynes.
Les individus raisonnent dans un monde incertain et modulent par la suite leurs comportements, en
fonction de leurs propres visions du futur. Les anticipations qu’ils font concernent, entre autres,
l’évolution du taux d’intérêt. Ce dernier détermine leurs choix entre acheter des titres ou garder la
liquidité.

SECTION 02 : FORMES DE LA MONNAIE

A l’origine des temps, l’homme se procure directement ce dont il a besoin par la chasse, la
pêche et la cueillette. En se spécialisant, chaque individu qui se consacre à une seule activité (élevage,
culture, artisanat ...), ne peut plus satisfaire la totalité de ses besoins qui deviennent d’ailleurs de plus
en plus variés au fur et à mesure que la civilisation progresse. Il doit donc échanger le surplus des
biens qu’il produit contre d’autres biens fabriqués par ses semblables : C’est l’économie du troc.
Or le troc présente plusieurs inconvénients. C’est la raison pour laquelle, il était nécessaire d’intégrer
un élément de comparaison. Cet élément ne peut être, à ce stade du raisonnement qu’une monnaie
primitive.
Pour des raisons didactiques, il est utile de présenter l’apparition des différentes formes de monnaie
au travers d’une succession chronologique d’étapes. Celle-ci semble montrer une tendance évolutive
de la monnaie qui a basculé d’une forme primitive vers d’autres formes plus modernes caractérisées
par une dématérialisation progressive.

Paragraphe 01 : De la monnaie primitive à la monnaie métallique


Par ses premières formes, La monnaie n’avait que la seule vocation de briser le système du
troc. Au cours de cette phase de genèse, deux formes monétaires se sont succédé : la monnaie
primitive ou marchandise et la monnaie métallique.

2.1. La monnaie primitive


C’est un bien « marchandise » choisi parmi beaucoup d’autres comme ayant des qualités
fondamentales : Un bien dont on peut se détacher facilement, accepté comme ayant une certaine
valeur d’usage, qui soit divisible, qui donne confiance à tout le monde et qui soit relativement
concevable.
Barres de sel, coquillages, tissu, cigarettes dans les prisons ; biens d’ornementation ou biens de
consommation… Selon les propres termes de M. Friedman : « N’importe quel bien susceptible de
fournir une garantie provisoire sur le pouvoir d’achat général, peut faire office de monnaie »

2.2. La monnaie métallique


Les marchandises qui ont été utilisées comme monnaie ont été rapidement remplacés par des
métaux précieux. Ces derniers, désirés pour leur valeur, avaient toutes les qualités pour être
universellement acceptés et pour être conservés.
D’abord «pesée» (mesurer le poids des métaux avant la conclusion de l’opération d’échange); puis
«comptée» (division des métaux en pièces sous une forme quelconque), la monnaie métallique a
rapidement été «frappée». Ainsi, devant la puissance qui s’attache à la détention et par conséquent à la
création, à la fabrication et à la mise en circulation de la monnaie, le pouvoir politique s’est peu à peu
réservé le droit d’émettre les signes monétaires et de définir l’étalon monétaire (on parle du pouvoir
régalien de battre la monnaie). Cette monnaie émise par l’Etat avait son contenu garanti et possédait
un pouvoir libératoire.

4 | Chapitre 01
La frappe de la monnaie a entraîné la naissance du système financier. C’est l’ensemble des règles qui
définissent l’unité monétaire et régissent son émission et sa circulation au sein d’un espace
monétaire donné.
Actuellement, la monnaie métallique n’a plus de valeur en soi. Autrement dit, la valeur faciale
d’une pièce (la valeur indiquée sur la pièce) dépasse largement sa valeur intrinsèque. (Valeur sur le
marché de la contenance en métal de la pièce). De ce fait, le terme «monnaie métallique» a été
remplacé par le terme « monnaie divisionnaire ».

Paragraphe 02 : De la monnaie divisionnaire à la monnaie papier


A l’opposé de la monnaie métallique ou divisionnaire, quantité de métal qui a un coût de
production, une valeur, la monnaie papier (ou billet de banque) représente la caractéristique
fondamentale suivante, la représentation de la valeur se substitue à la valeur elle-même. La valeur
réelle cède la place à une valeur fondée sur la confiance du public. Ainsi, on passe d’une monnaie qui a
une valeur en soi (l’or ou l’argent) à une monnaie sans valeur intrinsèque ou purement symbolique.

3.1. La monnaie papier


Les billets de banques ont subi une évolution marquée par les trois étapes suivantes :
 Pour se prémunir contre les inconvénients de la monnaie métallique (vol, incendie, autres
catastrophes..), nous imaginons le scénario suivant : les détenteurs du métal le déposent chez
des orfèvres. En contrepartie de l’or, ces ancêtres des banquiers modernes remettent à leurs
clients des certificats (les certificats d’or).
A l’origine, le billet était donc un simple certificat représentatif d’un dépôt de monnaie
métallique. Le montant des billets ne dépasse pas celui du stock du métal.
Ces papiers matérialisent l’or, ils circulent à sa place. La monnaie n’est pas encore totalement
dématérialisée. Elle est gagée sur l’or.
 Il se transforme en véritable monnaie fiduciaire à partir du moment où l’on émet plus de
billets que l’on ne conserve de métal. En effet, on estime que, vu la confiance qui régnait, la
reconversion des billets en métal ne sera pas demandée en même temps par tous les
détenteurs de billets.
 Il prend sa forme actuelle lorsqu’il n’est plus convertible en métal et ne peut être refusé ;
l’Etat confère au billet «cours forcé ».

Au sens moderne, les billets de banques et les pièces divisionnaires forment la monnaie
fiduciaire (fiduciaris ; fiducias ; confiance).

3.2. La convertibilité de la monnaie papier


La gestion de la convertibilité des billets pose la question de la couverture : C’est la
polémique célèbre entre currency principle (D. Ricardo) et banking principle (Tooke et Fullarton). La
discussion porte sur la nature des billets.
Selon la première école (currency principle) les billets ne sont qu’un substitut de la monnaie et ne
présentent pas de caractères monétaires propres. Leur émission ne doit pas être libre ; la règle de
couverture la soumet aux variations du stock de métal de la banque centrale. La quantité de monnaie
est alors une variable exogène, indépendante des besoins de l’économie. Elle est liée seulement aux
hasards de la production minière et aux échanges extérieurs.
Les défenseurs du « Banking principle » sont pour la liberté d’émission des billets de banque,
considérés comme une véritable monnaie, qui ne peut pas être excessive, pour trois raisons. D’une
part, le volume des billets en circulation est beaucoup plus lié à la demande, c’est à dire au besoin du
public, qu’à l’offre ou à la volonté du banquier, car les billets de banque sont principalement émis à
l’occasion d’opérations de crédit par achat d’effets de commerce. D’autre part, Si les billets sont
excédentaires, ils vont se dévaloriser, leurs propriétaires vont en demander la convertibilité ; le
nombre de billets diminuera et l’équilibre se rétablira. Enfin, en raison de la loi du reflux, la création
des billets est temporaire. Aucun excès durable n’est à craindre puisque le flux initial est tôt ou tard
annulé par un reflux.

5 | Chapitre 01
Paragraphe 03 : De la monnaie fiduciaire à la monnaie scripturale
Le passage de la monnaie papier à la monnaie scripturale s’est opérée selon le même
processus que celui de la monnaie métallique aux billets. De même que la mise en dépôt de l’or (ou
argent) avait conduit à l’émission des billets, la mise en dépôt des billets conduira à l’utilisation des
dépôts pour effectuer des règlements par écritures.

3.1. La monnaie scripturale (scriptum - script)


Quelquefois confondue avec certaines opérations bancaires, la monnaie scripturale est définie
comme la monnaie par écriture, c’est la monnaie en compte.
Dans la pratique bancaire, il est force de distinguer deux types de comptes ou de dépôts : les comptes
ou dépôts à vue et les dépôts à terme.
Les comptes ou dépôts à vue : Ce sont les comptes ouverts suite à des dépôts confiés aux banques et
susceptibles d’être retirés à tout moment sur la demande des déposants.
Les dépôts à terme : Ce sont des dépôts qui demeurent bloqués jusqu’à l’échéance fixée au moment de
l’ouverture du compte.
La monnaie scripturale représente donc le solde positif des comptes à vue (solde créditeur) ouverts
par les déposants auprès des organismes financiers.
Le triomphe de cette forme de monnaie s’explique par deux raisons :
 la sécurité : la monnaie scripturale présente moins de risques de perte ou de vol que les billets.
 la commodité : les règlements sont effectués par écritures sans exiger le déplacement ni du
débiteur, ni du créancier.
Cependant cette monnaie scripturale doit-être distinguée des instruments qui la font circuler ainsi que
des opérations bancaires.

3.2. Les principaux instruments de paiement scripturaux


On distingue trois principaux instruments qui permettent la circulation de la monnaie scripturale : le
chèque, le virement et les cartes bancaires.

3.2.1. Le chèque
Le chèque est un ordre de paiement écrit et adressé par un client à son banquier. C’est un effet de
commerce particulier. Le tiré est toujours une banque. Les banquiers distinguent le chèque sur place
du chèque hors place. L’opération de domiciliation d’un chèque peut donner lieu à une circulation de la
monnaie scripturale d’un compte à un autre (même banque) ou encore à la circulation de la monnaie
d’un établissement bancaire à un autre (la compensation interbancaire).

3.2.2. L’ordre de virement


Le virement est une opération qui consiste, pour un agent économique, à donner l’ordre à son
banquier de débiter son compte et de créditer le compte d’une tierce personne.

3.2.3. La carte bancaire


Appelée, parfois à tort monnaie électronique, la carte bancaire peut être distinguée en trois catégories.
Il s’agit de :
 La carte de retrait
La carte de retrait permet à son possesseur d’effectuer des retraits en monnaie dans les guichets
automatiques des banques (G.A.B).
 La carte de crédit
Elle est généralement distinguée en carte nationale et internationale. Il s’agit dans ce cas d’un
véritable instrument de paiement, l’opération consistant pour son titulaire à la présenter lors de
l’achat d’un bien ou d’un service. Le paiement effectif est réalisé lorsque le compte du titulaire de la
carte est débité en contrepartie du crédit du compte du bénéficiaire. Comme dans une opération
ordinaire de virement, la monnaie scripturale circule d’un compte à un autre. Les économistes
s’intéressent à ces nouveaux instruments qui ont été à l’origine d’un changement du
comportement du public en matière de détention d’encaisses. Certains parleront d’innovation
financière.

6 | Chapitre 01
Remarque :

 La monnaie électronique est l’ensemble des techniques informatiques, magnétiques, électroniques


et télématiques permettant l’échange de fonds sans support papier et impliquant une relation tripartite
entre les banques, les commerçants et les consommateurs.
Mais ce n’est que par abus de langage que l’on parle de monnaie électronique. Le fonctionnement des
cartes bancaires est conditionné, en effet, par l’existence d’un compte bancaire à vue (monnaie
scripturale). De ce fait, les cartes de paiements, les cartes de crédit et même les cartes à puce ne
constituent que des supports électroniques de circulation de la monnaie scripturale.
 La sécurisation centralisée des instruments de règlement scripturaux : Au Maroc, la Banque
Centrale du Maroc ou Bank Al Maghrib (BAM) assure la centralisation des incidents de paiements et
informe les banquiers des interdictions d’émettre des chèques qui sont prononcés à l’égard des interdits
de chéquiers.
 L’échange des instruments de règlement scripturaux : C’est la BAM gère les échanges de ces
instruments entre les banques de la place. Elle préside les séances de compensation pendant lesquelles les
soldes interbancaires sont inscrits sur les registres tenus par la même banque centrale.

7 | Chapitre 01

Vous aimerez peut-être aussi