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Semestre 3
Dans les relations économiques modernes, la monnaie occupe une place prépondérante, car les biens ne s’échangent
pas contre les biens mais contre la monnaie, elle est donc un intermédiaire obligé de toutes les opérations d’achat ou
de vente.
Le passage d’une économie du troc vers une économie monétarisé a mis la monnaie au cœur de tous les mécanismes
Par ailleurs, la monnaie est devenue une notion très vaste qui regroupe les différents types de moyens de paiement.
Elle prend des formes variables selon les endroits et selon les époques, mais elle est toujours importante pour les
Ces coûts liés aux échanges peuvent être divisé en deux types :
Les coûts de transaction : qui correspondent aux coûts engendré par le déplacement de l’individu qui est veut réaliser
une transaction d’échange, car dans une économie du troc, l’individu doit subir la perte d’effort et du temps pour
trouver la double coïncidence de désir d’échange, entre sa marchandise et la marchandise désirée. La valeur de cette
perte d’effort et du temps est estimée par la valeur des marchandises qui auraient pu être produite pendant le temps et
La valeur de Bitcoin subit des fluctuations continues, à la hausse comme à la baisse, cela dépend de la loi de l’offre et
de la demande de cette monnaie. Mais la tendance générale des fluctuations tend vers la hausse, cela peut être justifié
par le caractère limité de la masse monétaire qui ne doit pas dépasser 21 millions unités de Bitcoin. En plus
l’acceptation de Bitcoin comme moyen de paiement par des grandes entreprises comme Microsoft et Expédia a donné
plus de confiance aux utilisateurs, cela a contribué fortement dans l’appréciation de la valeur de Bitcoin. Actuellement
L’analyse de la demande de monnaie consiste à chercher les raisons pour lesquelles les agents
économiques la détiennent. Cette analyse permet de connaitre les motifs de la détention de la
monnaie et les interactions entre celle-ci et l’activité économique.
Section 1 : l’analyse classique :
L’analyse classique a développé trois grandes idées qui concernent la monnaie :
- La monnaie n’est qu’un moyen de transaction ;
- La monnaie est neutre ;
- La monnaie influence les prix.
1-1- la monnaie n’est qu’un moyen de transaction
Pour les classiques, la monnaie n’est pas demandé pour elle-même, elle est demandée
uniquement pour acheter de la marchandise. Dans ce sens elle est analysée comme un moyen
qui permet de faciliter l’échange. Elle est donc demandée uniquement pour des motifs de
transaction ;
1-2- la neutralité de la monnaie :
Selon l’analyse classique la production et la consommation des biens ne dépendent que des
demandes et des offres de ces biens. L’équilibre du marché des biens ne dépend pas du marché
de la monnaie. Le rôle de la monnaie se limite dans la fixation du niveau général des prix, car
elle est conçue comme un étalon qui fixe la valeur des biens. Cette absence d’interaction entre
les deux marchés (marché des biens et marché de la monnaie) illustre la neutralité de la
monnaie.
Cette neutralité de la monnaie, illustrée par la formule de Jean-Baptiste Say : « la monnaie n’est
qu’un voile », revient à nier la fonction « réserve de la valeur » de la monnaie. Car on vend un
produit, non pas pour récupérer de la monnaie, mais pour pouvoir en acheter un autre. Pour
Jean-Baptiste Say « les produits s’échangent contre les produits » et la monnaie n’est qu’un
instrument qui facilite les échanges, pour éviter le troc.
1-3- La monnaie et les prix
La relation entre la monnaie et les prix, s’exprime à partir de la célèbre équation d’Irving
Fisher, connue sous l’appellation théorie quantitative de la monnaie. Cette théorie a été
développée au début du XXe siècle, sur la base de l’expression suivante :
MxV=PxT
M : est la masse monétaire en circulation (la masse monétaire);
V : la vitesse de circulation de la monnaie (nombre de transactions réalisées par unité de
monnaie) ;
P : le niveau général des prix ;
T : le volume des transactions.
Dans une économie primitive, par exemple, à 5 biens (blé, poisson, vêtement, mouton et sel),
l’échange se fait bien contre bien et les prix sont fixés en fonction des négociations entre
l’acheteur et le vendeur. Dans cette économie de troc il y a 4 prix absolus. Cependant au fur et
à mesure que les biens et la spécialisation du travail se développent, cette économie connait un
problème de coïncidence et un problème des termes de l’échange. Afin de surmonter ces
problèmes, un bien particulier va jouer le rôle de monnaie dans cette économie. Ce bien par
exemple, le blé qui, en plus de son usage courant, va remplir dans cette économie trois fonctions
particulières en tant que monnaie : une unité de compte, un étalon des valeurs, un moyen de
paiement.
Ainsi, d’un système de prix absolus on passe à un système de prix relatifs qui caractérise une
économie monétaire et le nombre de prix devient égal à 10.
Cependant, l’usage du blé en tant que monnaie marchandise va se révéler de moins en moins
pratique et l’utilisation des métaux précieux (or et argent) en tant que monnaie métallique va
très vite s’imposer. Cependant, à chaque opération d’échange, il fallait déterminer le poids et la
teneur du métal présenté comme monnaie. Ces vérifications longues et fastidieuses, vont être
évitées en mettant en circulation des pièces d’or sur lesquelles sont indiquées toutes ces
informations ainsi que l’autorité émettrice. Cette opération est appelée le seigneuriage.
Le recours massif au monnayage, c’est-à-dire l’opération qui consiste à faire fondre les pièces
en circulation et en frapper de nouvelles pièces qui avaient la même valeur que les précédentes
mais avec un poids et / une teneur différents va entrainer dans l’économie, la coexistence d’une
variété considérable de pièces de qualités différentes et le recours massif aux vérifications
habituelles avant chaque échange. D’où la loi de Gresham « la bonne monnaie chasse la
mauvaise ».
Pour des raisons de sécurité, les commerçants ont pris l’habitude de déposer leur or chez un
orfèvre contre un reçu qu’ils pouvaient remettre en paiement à la place de l’or dans leurs
transactions avec d’autres commerçants. La circulation monétaire est désormais composée en
partie de reçus et pour l’autre partie de pièces métalliques. Cette opération va être à l’origine
d’une nouvelle forme monétaire, la monnaie divisionnaire.
A ces débuts, cette monnaie était inconvertible c’est-à-dire celui qui détenait cette monnaie
pouvait l’échanger contre des pièces d’or. Puis, au fur et à mesure que les agents économiques
ont pris l’habitude d’utiliser cette nouvelle forme monétaire, elle est devenu inconvertible c’est-
à-dire celui qui la détenait ne pouvait plus l’échanger contre des pièces d’or.
Solution
Dans une économie primitive, par exemple, à 5 biens (blé, poisson, vêtement, mouton et sel),
l’échange se fait bien contre bien et les prix sont fixés en fonction des négociations entre
l’acheteur et le vendeur. Dans cette économie de troc il y a 4 prix absolus. Cependant au fur et
à mesure que les biens et la spécialisation du travail se développent, cette économie connait un
problème de coïncidence et un problème des termes de l’échange. Afin de surmonter ces
problèmes, un bien particulier va jouer le rôle de monnaie dans cette économie. Ce bien par
exemple, le blé qui, en plus de son usage courant, va remplir dans cette économie trois fonctions
particulières en tant que monnaie : une unité de compte, un étalon des valeurs, un moyen de
paiement.
Ainsi, d’un système de prix absolus on passe à un système de prix relatifs qui caractérise
une économie monétaire et le nombre de prix devient égal à 10.
Cependant, l’usage du blé en tant que monnaie marchandise va se révéler de moins en moins
pratique et l’utilisation des métaux précieux (or et argent) en tant que monnaie métallique va
très vite s’imposer. Cependant, à chaque opération d’échange, il fallait déterminer le poids et la
teneur du métal présenté comme monnaie. Ces vérifications longues et fastidieuses, vont être
évitées en mettant en circulation des pièces d’or sur lesquelles sont indiquées toutes ces
informations ainsi que l’autorité émettrice. Cette opération est appelée le seigneuriage.
Le recours massif au monnayage, c’est-à-dire l’opération qui consiste à faire fondre les pièces
en circulation et en frapper de nouvelles pièces qui avaient la même valeur que les précédentes
mais avec un poids et / une teneur différents va entrainer dans l’économie, la coexistence d’une
variété considérable de pièces de qualités différentes et le recours massif aux vérifications
habituelles avant chaque échange. D’où la loi de Gresham « la bonne monnaie chasse la
mauvaise ».
Pour des raisons de sécurité, les commerçants ont pris l’habitude de déposer leur or chez un
orfèvre contre un reçu qu’ils pouvaient remettre en paiement à la place de l’or dans leurs
transactions avec d’autres commerçants. La circulation monétaire est désormais composée en
partie de reçus et pour l’autre partie de pièces métalliques. Cette opération va être à l’origine
d’une nouvelle forme monétaire, la monnaie divisionnaire.
A ces débuts, cette monnaie était inconvertible c’est-à-dire celui qui détenait cette monnaie
pouvait l’échanger contre des pièces d’or. Puis, au fur et à mesure que les agents économiques
ont pris l’habitude d’utiliser cette nouvelle forme monétaire, elle est devenu inconvertible c’est-
à-dire celui qui la détenait ne pouvait plus l’échanger contre des pièces d’or.
Erreurs correction justification
Dans cette économie de Dans cette économie de Dans une économie du troc on a des prix relatifs et
troc il y a 4 prix absolus troc il y a 20 prix relatifs dans une économie monétarisée on des prix
absolus.
d’un système de prix d’un système de prix La monétarisation c’est le passage des prix relatifs
absolus on passe à un relatifs on passe à un aux prix absolus
système de prix relatifs système de prix absolus
Le passage vers une économie monétarisée
le nombre de prix devient le nombre de prix devient
minimise le nombre des prix et permet de réaliser
égal à 10. égal à 4.
gain en termes d’informations.
Cette opération est Cette opération est Le monnayage c’est la fabrication et la frappe de la
appelée le seigneuriage appelée le monnayage monnaie, c’est l’ensemble des opérations qui
transforme des métaux en monnaie
Le seigneuriage est l’opération qui consiste à faire
fondre les pièces en circulation et en frapper de
Le recours massif au Le recours massif au
nouvelles pièces qui avaient la même valeur que les
monnayage seigneuriage
précédentes mais avec un poids et / une teneur
différents
C’est une loi monétaire, attribuée à Thomas
Gresham, selon laquelle « la mauvaise monnaie
la loi de Gresham « la la loi de Gresham « la chasse la bonne ». cette loi traduit l’impossibilité
bonne monnaie chasse la mauvaise monnaie chasse pour deux monnaies légales de circuler ensemble
dans un pays. Une des monnaie, qui est plus
mauvaise ». la bonne». appréciée que l’autre, va être retirée de la
circulation par les individus pour être thésaurisée,
tandis que l’autre, dite mauvaise, continue seule à
assurer les échanges.
Cette opération va être à Cette opération va être à La monnaie fiduciaire et toute forme de monnaie,
l’origine d’une nouvelle l’origine d’une nouvelle numéraire, pièces ou billets, qui n’a pas une valeur
forme monétaire, la forme monétaire, la intrinsèque et qui tire sa valeur de la confiance
monnaie divisionnaire. monnaie fiduciaire. inspirée par son émetteur.
ces débuts, cette monnaie ces débuts, cette monnaie Au début de son apparition, La monnaie fiduciaire
était inconvertible était convertible était convertible en or ou en argent, puisque les
billets constituent un certificat de dépôt de métal
précieux.
Chapitre III : la mesure de la monnaie
La mesure de la monnaie consiste à étudier la constitution d’agrégats monétaires, cette étude
permet d’analyser le comportement financier des agents économiques, sur lequel se base la
définition et la conduite de la politique monétaire.
Section 1 : la masse monétaire
1- Définition :
La masse monétaire désigne la quantité de monnaie en circulation dans une zone déterminée, il
s’agit de la monnaie au sens large.
Elle comprend de multiples éléments dont les billets, les pièces et les dépôts à vue ne constituent
qu’une partie. Elle comprend aussi des actifs monétaires qui sont des moyens de paiement
immédiats mais aussi des actifs non monétaires, c’est-à-dire de l’épargne, qui peuvent être plus
ou moins rapidement, être transformés en moyen de paiement.
2- La mesure de la masse monétaire :
La mesure de la masse monétaire permet aux banques centrales de connaitre la capacité de
dépense des agents économiques. Le niveau de cette dépense peut avoir des conséquences sur
le niveau général des prix et celui de la croissance.
Cela justifie l’importance que donnent les autorités monétaires à la mesure de la monnaie, car
parmi les objectifs de la politique monétaire on trouve le contrôle de la progression de la
quantité de monnaie. Or, cette monnaie au sens large ne contient pas seulement les moyens de
paiement immédiat mais aussi les moyens de paiement différés.
Dans ce sens, les autorités monétaires ne pouvaient pas se désintéresser de l’existence d’actifs
liquides rapidement transformable en monnaie, autres que la monnaie au sens strict.
Dans le but de mesurer la masse monétaire, les banques centrales ont été orientées vers
l’agrégation monétaire, pour désigner des regroupements d’actifs ayant des degrés de liquidité
décroissant.
La notion d’agrégat monétaire a eu de nombreuses modifications et mutations à cause d’une
vaste vague d’innovation financière et de changement perpétuel des critères qui permettaient
de les classer.
Section 2 : les agrégats monétaires
2-1Définition :
Les agrégats monétaires sont un regroupement établi de façon conventionnelle, de tous les actifs
monétaires dans des grandes catégories qui s’imbriquent les unes dans les autres :
- Les disponibilités monétaires regroupent les monnaies divisionnaires, les billets et les
compte à vue, c’est la masse monétaire au sens strict ;
- Un agrégat plus large regroupe un ensemble d’actifs appelés aussi « quasi-monnaie »,
dont on trouve : les placements à vue rémunérés (compte d’épargne « compte sur
carnet »…). Les sommes qui sont sur ces comptes n’ont pas de pouvoir libératoire
immédiat (elles ne peuvent pas réaliser des transactions), mais elles peuvent être
transformées instantanément en moyen de paiement ;
- Un agrégat plus large encore ajoute au précèdent les placements à terme : dépôts en
devises, titres du marché monétaire émis par les banques, il représente donc la masse
monétaire au sens large.
2-2 Les critères de classement des agrégats monétaires :
2-2-1 les critères classiques :
La classification classique des actifs contenus dans l’agrégat monétaire le plus large reposait
sur deux critères :
- Liquidité : ce critère permet de classer les agrégats monétaires de plus liquides vers le
moins liquide, en d’autres termes, il permet d’aller des moyens de paiement
immédiatement utilisables vers des actifs monétaires qui nécessitent une
transformation ;
- Institutionnel : selon ce critère, les actifs monétaires se classent selon les institutions qui
les ont émis ou qui les gèrent.
Le développement de la méthodologie de classification des agrégats monétaires dans plusieurs
pays, a abouti au remplacement de critère institutionnel par le critère fonctionnel qui se base
sur la nature de placements et leurs fonctions essentielles.
2
est fournie par les institutions financières qui cherchent à maintenir les cours des
produits qu’elles ont émis.
Pour mieux comprendre cette notion, on suppose qu’un titre de créance négociable est
mis en vente au marché monétaire avant échéance, pour qu’il soit acquit il y a deux
possibilités :
Soit il est acheté par un agent économique non émetteur, dans ce cas, un
épargnant se substitute à un autre, en contrepartie d’un prélèvement sur les
moyens de paiement de ce dernier ;
Soit il est acheté par l’organisme émetteur qui surveille le cours du titre et
cherche à le maintenir dans un niveau bien déterminé. Dans ce cas-là, la
conversion des moyens de paiement se réalise sans prélèvement sur les moyens
de paiement d’un autre agent économique, cette opération ressemble à un
remboursement anticipé d’un dépôt à terme ou d’un bon de caisse.
- La notion de risque de perte en capital : cette notion de risque se fonde sur deux critères
essentiels :
La durée initiale du produit ou la durée qui reste à courir : car une valeur
négociable (certificat de dépôt ou obligation) dont la durée initiale ou la durée
qui reste à courir est par exemple inferieur à un an est sans doute plus liquide
qu’une autre de deux ans ;
Le rendement des titres : les titres à taux variable quel que soit leurs maturité
présentent plus d’incertitude et plus de risque pour l’épargnant qu’un placement
monétaire à taux fixe.
2-3 Définition nationale des agrégats de monnaie et de placements liquides 1
2-3-1 Agrégats de monnaie
Les agrégats de monnaie recensent les moyens de paiement et les actifs financiers qui peuvent
être rapidement et facilement transformés en moyens de paiement sans risque important de perte
en capital. Ils sont présentés sous forme d’agrégats désignés par le caractère M et assortis de
chiffres allant de 1 à 3. Ils sont classés par ordre décroissant du degré de liquidité des actifs
financiers les constituant.
L’agrégat M1 : qui représente la masse monétaire au sens étroit recense les actifs liquides,
divisibles, transférables et avec un coût de transaction nul. Il comprend les billets et pièces de
monnaie en circulation nets des encaisses des institutions de dépôt, ainsi que les dépôts à vue
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Rapport Bank AL Maghrib «Méthodologie d’élaboration des statistiques monétaires », pages 8-9, janvier 2019
transférables, en monnaie nationale, constitués auprès de la Banque Centrale, des banques
conventionnelles, des banques et fenêtres participatives et du Trésor.
L’agrégat M2 : est composé de l’agrégat M1 auquel s’ajoute l’ensemble des actifs liquides, non
transférables et rapportant un rendement. Il s’agit des comptes d’épargne ouverts auprès des
banques.
L’agrégat M3 : qui correspond à la masse monétaire au sens large, regroupe, en plus de M2, les
actifs monétaires moins liquides, avec des coûts de transaction significatifs, non transférables
et/ ou non divisibles et rapportant un rendement. Ces derniers sont regroupés au niveau d’un
agrégat dénommé « autres actifs monétaires » qui se compose des :
- comptes à terme et bons à échéance fixe ;
- dépôts en devises ;
- valeurs données en pension ;
- certificats de dépôts d’une durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans ;
- titres d’OPCVM monétaires ;
- dépôts à terme ouverts auprès de la TGR.
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2-3 Définition nationale des agrégats de monnaie et de placements liquides 1
2-3-1 Agrégats de monnaie
Les agrégats de monnaie recensent les moyens de paiement et les actifs financiers qui peuvent
être rapidement et facilement transformés en moyens de paiement sans risque important de perte
en capital. Ils sont présentés sous forme d’agrégats désignés par le caractère M et assortis de
chiffres allant de 1 à 3. Ils sont classés par ordre décroissant du degré de liquidité des actifs
financiers les constituant.
L’agrégat M1 : qui représente la masse monétaire au sens étroit recense les actifs liquides,
divisibles, transférables et avec un coût de transaction nul. Il comprend les billets et pièces de
monnaie en circulation nets des encaisses des institutions de dépôt, ainsi que les dépôts à vue
transférables, en monnaie nationale, constitués auprès de la Banque Centrale, des banques
conventionnelles, des banques et fenêtres participatives et du Trésor.
L’agrégat M2 : est composé de l’agrégat M1 auquel s’ajoute l’ensemble des actifs liquides, non
transférables et rapportant un rendement. Il s’agit des comptes d’épargne ouverts auprès des
banques.
L’agrégat M3 : qui correspond à la masse monétaire au sens large, regroupe, en plus de M2, les
actifs monétaires moins liquides, avec des coûts de transaction significatifs, non transférables
et/ ou non divisibles et rapportant un rendement. Ces derniers sont regroupés au niveau d’un
agrégat dénommé « autres actifs monétaires » qui se compose des :
- comptes à terme et bons à échéance fixe ;
- dépôts en devises ;
- valeurs données en pension ;
- certificats de dépôts d’une durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans ;
- titres d’OPCVM monétaires ;
- dépôts à terme ouverts auprès de la TGR.
2-3-2 Agrégats de placements liquides
Les agrégats de placements liquides recensent les actifs financiers des détenteurs de la monnaie
qui sont jugés quelque peu liquides mais pas suffisamment pour être inclus dans la définition
nationale de la monnaie au sens large et présentent également un risque de perte en capital. Ils
sont présentés sous forme d’agrégats désignés par le caractère PL et assortis de chiffres allant
de 1 à 3, ainsi :
- l’agrégat PL1 comprend les titres d’OPCVM contractuels, ainsi que les titres de
créances négociables (pour toutes les maturités) autres que les certificats de dépôts, à
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Rapport Bank AL Maghrib «Méthodologie d’élaboration des statistiques monétaires », pages 8-9, janvier 2019
savoir les Bons du Trésor émis par adjudication, les bons de sociétés de financement et
les billets de trésorerie ;
- l’agrégat PL2 est composé des titres émis par les OPCVM obligations (court, moyen et
long terme) ;
- l’agrégat PL3 inclut les titres émis par les OPCVM actions et diversifies.
Section 3 : l’utilité des agrégats monétaires :
Les statistiques monétaires publiées régulièrement par les banques centrales permettent de
calculer plusieurs ratios qui sont utilisés comme des indicateurs avancés de l’activité
économique. Ces indicateurs peuvent servir aussi comme des objectifs intermédiaires de la
politique monétaire.
Parmi ces statistiques monétaires, on trouve les agrégats monétaires, ces agrégats monétaires
peuvent être la base de calcul de plusieurs ratios macroéconomique comme le taux de liquidité
de l’économie, le taux de monétarisation de l’économie, le taux de préférence à la monnaie
centrale, le taux de financiarisation de l’économie et le taux de scripturalisation de l’économie.
3-1 le taux de liquidité de l’économie
La liquidité de l’économie c’est l'ensemble des actifs liquides. Ces actifs permettent aux agents
économiques de rendre leurs trésoreries rentables et au système financier de disposer de
ressources plus stables que les dépôts à vue.
Le calcul de taux de liquidité de l’économie se fait en rapportant la masse monétaire en
circulation sur le produit intérieur brut L = M / PIB.
Ce taux permet de comparer le degré de liquidité par rapport aux besoins de l'économie. A partir
de cette comparaison deux cas de figures se présentent :
- le premier, c’est le cas où ce taux est très élevé, cela signifie que l’économie et très
liquide et les agents économiques non financiers détiennent un volume important de la
masse monétaire. Donc on peut déduire qu’il y aura des pressions inflationnistes à cause
de l’augmentation de la demande et de la consommation ;
- le deuxième, correspond à la situation ou le taux de liquidité est faible, c’est-à-dire un
manque de liquidité, cela peut entrainer une récession économique ou un freinage de la
croissance économique car il y aura un problème au niveau de financement des
entreprises créatrices de la richesse.
3-2 le taux de monétarisation de l’économie
Avant de présenter ce taux on doit tout d’abord distinguer la monétarisation à la monétisation.
La monétisation signifie la transformation d’un actif ou d’une créance en monnaie, mais la
monétarisation c’est l’évolution de l’utilisation des moyens de paiement.
2
Le taux de monétarisation de l’économie se calcul à partir de la variation du taux de liquidité,
une variation à la hausse signifie une monétarisation croissante de l’économie et la diminution
progressive des transactions du troc ;
3-3 le taux de préférence à la liquidité :
Le taux de préférence à la liquidité permet de s’informer sur l’utilisation des autres moyens de
paiement autre que la monnaie fiduciaire (pièces et billets). Ce taux se calcul à travers le rapport
suivant : monnaie fiduciaire / la masse monétaire ;
3-4 le taux de financiarisation :
La financiarisation c’est le passage de l’investissement réel créateur de la richesse vers
l’investissement spéculatif situé dans la sphère financière. Ce passage de l’investissement dans
l’économie réel vers l’investissement dans l’économie financière est justifié par la baisse de
profit et de rendement du capital dans l’économie réel et l’existence d’une rentabilité très élevée
dans l’investissement dans les actifs financiers, où il y a une création de l’argent à travers
l’argent.
Le taux de financiarisation se calcul à travers le rapport suivants : actifs monétaires / la masse
monétaire (M3), et il permet de s’informer sur la nature de l’investissement dans l’économie,
est ce qu’il s’agit d’un investissement productif créateur de la valeur ou d’investissement
spéculatif porteur de risque financiers ;
3-5 le taux de scripturalisation :
L’intérêt du taux de scripturalisation c’est qu’il permet de suivre le niveau du développement
de l’utilisation de la monnaie scripturale, dans les transactions économiques au lieu de la
monnaie fiduciaire.
Ce taux se calcul à partir du rapport suivant : monnaie scripturale / la masse monétaire.
Section 4 : Monnaie et activité économique
Les fluctuations du stock de la monnaie n’est pas un indicateur de l’importance de son rôle,
pour mesurer cette importance il faut connaitre le degré d’activité de ce stock et la variation de
ce degré d’activité dans le temps. Conscientes de leur rôle comme indicateur de l’activité
économique, les autorités monétaires surveillent en permanence la progression des agrégats
monétaires et sa circulation dans l’économie.
Avant d’entamer la discussion sur les agrégats monétaires comme indicateur de l’activité
économique, nous supposons qu’il est judicieux de présenter la position des secteurs
économiques par rapport à la monnaie.
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4-1 Position des secteurs économiques par rapport à la monnaie 2
Pour élaborer les statistiques monétaires, il est nécessaire de déterminer la position des agents
économiques par rapport à la monnaie. Ces derniers sont classés en trois secteurs : le secteur
émetteur de la monnaie, le secteur détenteur de la monnaie et le secteur neutre.
Secteur émetteur de la monnaie : Il comprend l’ensemble des sociétés financières résidentes qui
ont pour principale fonction d’assurer l’intermédiation financière et qui comptent dans leur
passif des éléments entrant dans la définition nationale de la monnaie au sens large. Au Maroc,
ce secteur est composé de :
• Bank Al-Maghrib ;
• Banques conventionnelles ;
• Banques et fenêtres participatives ;
• OPCVM monétaires.
Les sociétés financières émettrices de la monnaie sont dites Institutions de Dépôts (ID). On
distingue entre la banque centrale d’un côté et les Autres Institutions de Dépôts (AID) d’un
autre. Ces dernières comprennent les banques conventionnelles, les banques et fenêtres
participatives, ainsi que les OPCVM monétaires.
Les OPCVM monétaires créent de la monnaie d’une manière différente des établissements de
crédit, en émettant des titres convertibles en moyens de paiement à tout moment et sans risque
important de perte en capital.
En plus des actifs monétaires auprès des ID, la masse monétaire recouvre également les dépôts
ouverts auprès du Trésor, dans la mesure où ils répondent aux critères d’inclusion dans les
agrégats de monnaie.
Ainsi, bien que l’activité d’intermédiation financière exercée par le Trésor ne constitue pas une
unité institutionnelle distincte de l’Administration Centrale, les dépôts ouverts auprès du Trésor
sont inclus dans la masse monétaire.
De même, les dépôts ouverts auprès de la Caisse d’Epargne Nationale (CEN) et du Centre des
Chèques Postaux (CCP) étaient, avant juin 2010 inclus dans la masse monétaire. A partir de
juin 2010, les services financiers de la Poste se sont transformés en banque postale (Al Barid
Bank) qui fait partie désormais des AID.
Secteur détenteur de la monnaie : Il inclut tous les secteurs résidents, à l’exception des ID et de
l’Administration Centrale. Il comprend :
• les sociétés non financières publiques et privées (SNFPu et SNFPr) ;
• les collectivités locales ;
2 4
Rapport Bank AL Maghrib «Méthodologie d’élaboration des statistiques monétaires», pages 7-8, janvier 2019.
• les administrations de sécurité sociale ;
• les ménages composés des particuliers, des entrepreneurs individuels et des MRE,
• les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) ;
• les autres sociétés financières3 (ASF).
Secteur neutre : L’Administration Centrale est considérée comme un secteur neutre dans la
mesure où l’évolution de ses actifs financiers n’est pas déterminée par l’activité économique.
En effet, les dépôts de l’AC ne réagissent pas aux phénomènes macroéconomiques de la même
manière que les dépôts des secteurs détenteurs de la monnaie, compte tenu de ses spécificités,
de ses contraintes de financement et de la nature de ses dépenses, ainsi que des techniques de
gestion de sa trésorerie.
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4-2 Les agrégats monétaires des indicateurs avancés de l’activité économique
Les agrégats monétaires sont considérés comme un indicateur économique avancé de l’activité
économique (à court et à long termes) et des prix (au moins à long terme). Les banques centrales
les utilisent comme des valeurs de références qui permettent d’évaluer les conditions de
fonctionnement de l’économie.
L’analyse de ces agrégats permet de détecter les éventuelles perturbations sur les marchés
financiers et à observer leurs effets sur le système bancaire.
Ce type d’analyse permet aussi de :
- se renseigner sur l’évolution de la dépense et de la production à travers l’étude de la
relation entre la monnaie au sens strict (monnaie de transaction) et le PIB ;
- prévoir l’évolution des prix à terme à partir de l’analyse de la dynamique de la monnaie
au sens strict (l’agrégat monétaire le plus étroit) ;
- se renseigner sur l’évolution future de la dépense et par conséquent sur celle de
l’inflation en se basant cette fois-ci sur les agrégats plus larges.
4-3 la circulation monétaire :
L’objectif principal pour lequel la monnaie a été créé c’est circuler dans l’économie pour
permettre de financer les transactions. Un même stock de monnaie, et sur une période donnée
peut effectuer un grand nombre de transactions, le nombre moyen de ces transactions
constituent un coefficient de rotation de la monnaie appelé « la vitesse de circulation de la
monnaie ».
En application de l’héritage quantitativiste, la mesure de la vitesse de circulation de la monnaie
se fait en se basant sur deux indicateurs : le premier est relatif à la masse monétaire et le
deuxième concerne l’activité économique (PIB).
V= PIB/ Masse monétaire (M3)
La vélocité de la monnaie permet de se renseigner sur le niveau de l’activité économique à
travers le volume des transactions, ainsi qu’il permet d’observer les fluctuations du niveau
général des prix.
La vitesse de circulation de la monnaie tend à varier en fonction des taux d’intérêt, des habitudes
de consommations, et des anticipations sur l’évolution des prix.
Exercice d’application 1
A la date du 30 septembre 2019, Bank Al Maghrib (BAM) a publié les statistiques monétaires
suivantes qui concernent le mois aout 2019 :
L’actif monétaire Le montant en MDH
Billets et monnaies mis en circulation 269 972
Dépôts à vue auprès de BAM 5 409
Titres OPCVM monétaires 54 524
Dépôts à terme auprès du Trésor 12 833
Comptes d'épargne auprès des banques 163 752
Dépôts à vue auprès des banques 557 252
Certificats de dépôts à durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans 29 188
Dépôts à vue auprès du Trésor 62 657
Dépôts en devises 44 114
Valeurs données en pension 8 714
Encaisses des banques 15 499
Emprunts contractés par les banques auprès des sociétés financières 3 351
Comptes à terme et bons de caisse auprès des banques 153 043
TAF
1- classer les actifs ci-dessus sous forme de sous agrégat et d’agrégat monétaire ;
2- calculer les agrégats monétaires M1, M2 et M3 ;
3- calculer les indicateurs suivants :
- le taux de préférence à la liquidité ;
- le taux de financiarisation ;
- le taux de scripturalisation.
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Exercice d’application 2
A la date du 30 septembre 2019, Bank Al Maghrib (BAM) a publié les statistiques monétaires
suivantes qui concernent le mois aout 2019 :
les actifs financiers Le montant en MDH
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés
11094
particuliers et MRE
Bons des trésors négociables d’autres sociétés financières 381968
Titres émis par les OPCVM contractuels particuliers et MRE 139
Billets de trésorerie 1300
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés des
2282
sociétés non financières
Titres émis par les OPCVM obligations particuliers et MRE 14100
Titres émis par les OPCVM contractuels d’autres sociétés financières 10
Bons de société de financement 13737
Titres émis par les OPCVM obligations des sociétés non financières 44585
Titres émis par les OPCVM actions et les OPCVM diversifiés
42369
d’autres sociétés financières
Titres émis par les OPCVM obligations d’autres sociétés financières 203386
Titres émis par les OPCVM contractuels des sociétés non financières 3687
Bons des trésors négociables des sociétés non financières 2807
TAF
1- classer les actifs ci-dessus sous forme de sous agrégat et d’agrégat de placements
liquides ;
2- calculer les agrégats de placement liquide PL1, PL2 et PL3.
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Chapitre IV : l’offre de la monnaie
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1er cas : la banque place la totalité des dépôts en réserves :
Maintenant, on suppose qu’une banque introduit le circuit économique, la spécificité de cette
banque, c’est qu’elle n’est qu’une institution de dépôt, ça veut dire elle accepte les dépôts sans
distribuer les crédits. Le rôle principal de cette banque c’est de conserver l’argent des déposants
dans un coffre jusqu’à ce que le déposant vient la retirer ou la mobiliser par chèque.
Le bilan de cette banque se présente comme suit :
Bilan de la seule banque en économie
Actif Passif
Réserves 1000 DH Dépôts 1000 DH
Le montant de 1000 DH qui se trouve dans les réserves de la banque constitue la masse
monétaire de l’économie. L’actif de cette banque c’est le total des dépôts détenus et le passif
c’est le montant total des dettes de cette banque envers ses déposants.
Dans l’analyse de la création monétaire dans un système monétaire qui se compose d’une seule
banque, on peut remarquer que l’actif est le passif de cette banque s’équilibre exactement.
L’analyse de l’offre de monnaie dans ce cas permet de tirer les constats suivants :
- Avant l’ouverture de cette banque l’offre de monnaie dans cette économie est 1000 DH
détenus directement et sous sa forme liquide par les agents économiques ;
- Après l’introduction de cette banque dans l’économie, et après la réalisation des
opérations des dépôts, l’offre de monnaie correspond toujours à 1000 DH, mais sous
forme de dépôts à vue. Donc, il n’y aura pas de monnaie liquide en circulation, puisque
la totalité de la monnaie est placée dans les réserves de la banque ;
D’après tout ce qui précède, on peut dire que dans le cas d’un système monétaire avec une seule
banque (spécialisée dans le dépôt) chaque dépôt réduit la monnaie liquide en circulation et
augmente d’autre forme monétaire comme les dépôts à vue d’un montant égal, ce qui laisse la
quantité de monnaie en circulation inchangée. Donc si les banques placent la totalité des dépôts
en réserves, il n’y aura aucune influence de ces banques sur l’offre de la monnaie.
2ème cas : la banque crée de la monnaie avec les réserves bancaires partielles :
Dans ce cas la banque ne se spécialise pas dans les opérations de dépôts, elle décide de ne pas
laisser les dépôts stocker dans les coffres et elle s’oriente vers la distribution de ces dépôts sous
forme des prêts, pour dynamiser l’économie en finançant les investissements en contrepartie
d’un intérêt qui contribue au développement de son activité économique.
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L’utilisation des fonds des déposants comme des prêts doit être partielle, car à n’importe quel
moment les déposants veulent réaliser des retraits. Pour cela, la banque a besoin de garder en
réserves une fraction de dépôts qui correspond, approximativement, aux habitudes de retraits
des déposants, et utilise le reste comme des fonds à distribuer sous forme de prêts.
Ce système de gestion bancaire dans lequel la banque ne détienne qu’une fraction des dépôts
sous forme de réserves est appelé : système de réserves partielles.
La fraction de dépôt que la banque détienne sous forme de réserves est appelée ratio de
réserves.
En réalité le ratio de réserves est déterminé par la banque centrale, il est conçu comme un
minimum de fonds proportionnel au montant total des dépôts, qui doit être déposé dans le
compte des banques au sein de la banque centrale, afin de veiller au bon fonctionnement de
l’activité bancaire. Il s’agit de réserves obligatoires.
On suppose maintenant que la banque de notre cas est soumise à un ratio de réserves de 15%
du montant total des dépôts, ce qui permet à notre banque de distribuer le reste des dépôts sous
forme de prêts. Dans ce cas le bilan de cette banque se présente comme suit :
Bilan de la seule banque en économie
Actif Passif
Réserves 150 DH Dépôts 1000 DH
Crédits 850 DH
Dans le passif de la banque on trouve toujours les 1000 DH, cela se justifier du fait que l’octroi
des crédits ne modifie pas les obligations de cette banque auprès de ses déposants.
Dans l’actif de cette banque on trouve deux actifs : le premier c’est le montant des réserves qui
correspond au ratio de réserves qui est de 15% avec un montant de 150 DH. Le deuxième actif
c’est le montant des crédits octroyés qui est de 850 DH, ces crédits sont des dettes pour les
détenteurs qui peuvent être enregistrées dans leur passif et ils sont aussi des actifs pour la
banque puisqu’ils seront remboursés plus tard.
L’offre de monnaie dans ce cas a augmenté de 850 DH, car avant que la banque n’octroie les
crédits cette offre a été de 1000 DH, et après le montant de la monnaie en circulation devient
1850 DH. Autrement dit, après l’octroi des crédits les déposants ont toujours des dépôts à vue
de 1000 DH et les emprunteurs détiennent un montant de 850 DH en monnaie liquide ce qui
signifie que la masse monétaire dans notre économie fictive a augmenté de 850 DH pour qu’elle
soit 1850 DH.
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Donc, on peut dire que lorsque les banques créent de la monnaie en se basant sur le système
des réserves partielles, la masse monétaire augmente, ce qui signifie que les banques, dans ce
cas, influencent l’offre de la monnaie.
3- Le multiplicateur monétaire :
Dans tout ce qui précède on a supposé que le système monétaire se compose d’une seule banque,
dans la réalité il existe plusieurs banques, pour cela la création monétaire ne s’arrête pas à la
première banque.
On suppose maintenant que l’emprunteur utilise les 850 DH pour réaliser des achats auprès
d’un client d’une deuxième banque, le bilan de cette banque se présente comme suit :
Après le dépôt, le passif de cette deuxième banque augmente de 850 DH, on suppose que cette
banque a le même ratio de réserves que la première banque (15%), donc elle va mettre 127,5
DH en réserve et peut prêter 722,5 DH.
Si cette somme empruntée a été mise dans les comptes d’une troisième banque qui a aussi le
même ratio de réserve, dans ce cas le passif de cette banque va augmenter de 722,5 DH, elle va
conserver 108,375 DH et peut emprunter le reste 614,125 DH.
De la même manière le processus de création monétaire continu en se basant sur le système des
réserves partielles. La question qui se pose à ce niveau c’est quelle est la somme totale de la
monnaie créée dans cette économie ?
Pour répondre il faut soit faire l’addition de la monnaie créée ou tout simplement multiplier le
montant du dépôt initial par le multiplicateur monétaire : 1/ ratio de réserves (1/R)
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Dépôt initial 1000 DH
Dans notre cas le multiplicateur monétaire est 6,67 car le ratio de réserves est 15%. Donc on
peut dire que sur la base d’un dépôt de 1000 DH le système bancaire peut créer 6666,67 DH
grâce au multiplicateur monétaire (1/R). Ce multiplicateur monétaire peut être défini comme
la quantité de monnaie que le système monétaire créée par unité de réserves.
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1- qui peut créer de la monnaie ?
La monnaie est créée par trois catégories d’agents : les banques, la banque centrale et le trésor
public.
4-1 la création monétaire par les banques :
Les banques créent de la monnaie à travers les opérations des crédits qu’elles réalisent. Il s’agit
des crédits accordés aux particuliers, aux entreprises, mais aussi parfois à l’Etat, c’est le cas où
le trésor public, banquier de l’Etat, vend des bons de trésor pour financer le déficit budgétaire,
ces bons de trésor sont achetés par les banques.
- les concours de la banque centrale au trésor. Ces concours sont regroupés dans l’actif
de la banque centrale. Ils représentent des créances détenus sur le trésor en contrepartie
desquelles la monnaie est créée par augmentation du solde créditeur du compte du trésor
au sein de la banque centrale. Ce premier type de création monétaire a été éliminé après
l’adoption des nouveaux statuts de la BAM qui ont interdit d’accorder des concours
financiers à l’Etat ;
- la deuxième possibilité de création monétaire indirecte par le trésor concerne la vente
des bons de trésor aux institutions financières, afin de refinancer son compte au sein de
BAM. Cette procédure permet d’une manière indirecte de financer le déficit budgétaire.
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2- Les contreparties de la masse monétaire :
Les contreparties de la création monétaire ou les sources de la création monétaire
représentent les causes de la création monétaire par les agents créateurs de la monnaie.
Généralement on distingue trois principales contreparties de la masse monétaire : Les
créances sur l’extérieur, les créances sur l’Etat et les créances sur l’économie.
5-1 les créances sur l’extérieur :
Ces créances concernent principalement les avoirs extérieurs nets, ces avoirs sont liées au
flux de devise (entrée et sortie de devise), lorsque le compte des avoirs nets extérieurs est
positive on peut parler de création monétaire, dans le cas inverse, il s’agit de destruction
monétaire.
L’analyse des opérations du transfert vers ou en provenance du reste du monde permet de
varier le compte des avoirs extérieurs et par conséquent modifier la quantité de monnaie en
circulation (création ou destruction « résorption » monétaire).
Les entrées de devise : sont constituées principalement des transferts des MRE en
provenance du reste du monde en plus des devises issues des exportations marocaines à
l’étranger sans oublier le montant des fond issus de la dette extérieur du trésor.
Les sorties de devises se composent en premier lieu de la facture des importations
marocaines et du montant de remboursement de la dette publique, sans oublier les dépenses
en devises des marocaines dans le reste du monde à l’occasion des études à l’étranger ou
pour des raisons touristiques.
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Section 2 : le contrôle de l’offre de la monnaie :
La section précédente a été consacrée à l’étude de l’offre de la monnaie à travers l’analyse de
la création monétaire, dans cette section on va s’intéresser au contrôle de cette offre de monnaie
en déterminant les outils de ce contrôle et les problèmes qui lui entourent.
1- Les outils de contrôle monétaire de la banque centrale :
Parmi les attributions de la banque centrale on trouve le contrôle de l’offre de la monnaie dans
l’économie, l’objectif de ce contrôle c’est d’assurer le financement suffisant et continu de
l’économie sans avoir de l’inflation.
Pour contrôler l’offre de la monnaie, la banque centrale dispose généralement de trois outils
principaux : les opérations d’open market, le taux de refinancement et les réserves obligatoires.
1-1 les opérations d’open market :
Les mécanismes de la création monétaire montrent le rôle fondamental joué par le marché
monétaire. Quotidiennement, l’ensemble des banques se retrouvent sur le marché monétaire
pour s’échanger leurs excédents et leurs déficits de monnaie de banque centrale. Une banque
qui a besoin de liquidités peut se refinancer auprès de la banque centrale, mais elle peut aussi
s’adresser directement au marché monétaire, c’est en particulier le cas lorsque les taux pratiqués
sur le marché monétaire sont inférieurs aux taux de refinancement.
Le marché monétaire qui n’exige pas l’intervention quotidienne et obligée de la banque centrale
est qualifié d’open market.
Les banques ne peuvent pas créer autant de monnaie qu’elles le souhaitent car elles doivent être
en mesure, à tout instant, de faire face à une demande de la clientèle qui désire retirer ses fonds.
Lorsqu’elles ont besoin de « monnaie banque centrale » (billets, par exemple) pour satisfaire
les besoins de la clientèle, elles ont la possibilité de s’adresser à la banque centrale (« préteur
en dernier ressort ») afin de « mobiliser » des créances qu’elles détiennent.
La banque centrale agit alors avec la banque comme cette dernière a pratiqué avec l’entreprise :
elle crée de la monnaie (concrètement, elle crédite le compte que la banque détient à la banque
centrale) en échange de la créance que lui donne la banque. Cette opération de refinancement
(aussi appelée parfois réescompte lorsque la banque centrale rachète une créance que la banque
avait escomptée à la demande d’une entreprise) a un coût pour les banques, coût représenté par
le taux d’intérêt exigé par la banque centrale.
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En augmentant ce coût de refinancement des banques, la banque centrale les oblige à réduire
leurs activités de distribution de crédit. Les banques peuvent continuer à distribuer des crédits
au même taux pour la clientèle mais leurs profits diminuent très rapidement car les ressources
qu’elles prêtent leur coûtent de plus en plus cher (politique qui ne peut pas durer longtemps).
Elles préfèrent alors augmenter les taux des crédits à la clientèle, ce qui freine les demandes de
crédits.
Le coût du refinancement permet à la banque centrale d’agir sur la distribution de crédits des
banques et donc sur la création monétaire. Ainsi, une baisse des taux de refinancement
encourage les banques à créer davantage de moyens de paiement à la disposition des agents
économiques (politique de relance de l’activité économique).
La banque centrale dispose d’un autre outil de contrôle permettant de peser sur l’activité des
banques : il s’agit des réserves obligatoires.