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INTRODUCTION
La croissance économique du Sénégal s'est ralentie en 2022 dans un contexte
complexe caractérisé par de fortes pressions inflationnistes, un régime
pluviométrique défavorable et un ralentissement économique global. Après une forte
reprise de la croissance en 2021 pour atteindre 6,5% du PIB, la croissance du PIB
réel s’est ralentie en 2022 pour atteindre 4,2%, à la suite d'une baisse de I
‘investissement privé et des exportations, ainsi que d'une contraction de la
production industrielle.
L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix. Elle correspond à une augmentation
générale des prix des biens et services dans une économie.
Lorsque le niveau général des prix augmente, une quantité donnée de monnaie
permet d'acheter moins de biens et services.
Ce phénomène, une fois installé, peut devenir persistant. Cela peut se produire
lorsque la confiance des consommateurs et des entreprises est élevée, lorsque les
dépenses publiques augmentent ou lorsque la monnaie est faible entrainant ainsi une
perte de valeur des sommes épargnées et en diminuant le taux de rendement.
L'ensemble de ces effets risque de conduire à une baisse de l'activité économique,
une diminution de l'investissement et donc du potentiel de croissance. Une inflation
modérée contribue donc à assurer l'équilibre entre le niveau d'épargne et le niveau
de l'investissement sans lequel les taux d'intérêt s'orienteraient à la hausse, limitant
ainsi les projets d'investissements des entreprises.
A moyen terme, les perspectives de croissance semblent être plus favorables et se
situent autour de 10% en moyenne sur la période 2023-2024, grâce aux activités de
production de pétrole et de gaz.
On parle d'inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les
prix de quelques biens et services. Si tel est le cas, avec le temps, chaque Franc CFA
permet d'acheter moins de produits. Autrement dit, l‘inflation érode progressivement
la valeur de la monnaie et diminue le pouvoir d’achat des consommateurs
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Les questions principales auxquelles nous tenterons de répondre sont les suivantes :
Quelles sont les causes de l'inflation au Sénégal ?
Quelles sont les conséquences (atouts et problèmes) de l'inflation au Sénégal ?
Quelles sont les différentes solutions à envisager pour pallier à ce déséquilibre sur le
marché des biens et services ?
I/ LES CAUSSES DE L’INFLATION AU SÉNÉGAL.
L’inflation au Sénégal , comme dans de nombreux pays , est un phénomène
complexe influencer par divers facteurs économiques politiques et monétaires .
Pour comprendre ses causes , il est essentiel d’examiner plusieurs aspects :
LES CHOCS ÉCONOMIQUES EXTERNES : Les événements internationaux, tels que les
crises économiques mondiales ou les fluctuations des prix des matières premières,
peuvent également avoir un impact sur l’inflation au Sénégal.
Les facteurs externes : les événements internationaux tels que les guerres, les
sanctions économiques, les catastrophes naturelles ou les fluctuations des prix des
matières premières peuvent également entraîner des hausses de prix. Par exemple,
une sécheresse qui réduit la production agricole peut entraîner une augmentation
des prix des aliments
Il est important de noter que ces facteurs ne sont pas mutuellement exclusifs et
peuvent souvent interagir entre eux pour influencer l’inflation. Par exemple, une
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augmentation des coûts de production peut être causée par une augmentation des
prix des matières premières due à une pénurie causée par une catastrophe naturelle,
qui entraîne une augmentation des prix pour les consommateurs.
Déséquilibre commercial : Si l'inflation au Sénégal est plus élevée que chez ses
partenaires commerciaux, cela peut affecter sa compétitivité à l'exportation et
aggraver le déséquilibre commercial.
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Réduction de la dette publique : Lorsque l’inflation est plus élevée que le taux
d’intérêt sur la dette publique, cela réduit effectivement le fardeau de la dette pour le
gouvernement sénégalais. Cela peut permettre au gouvernement de réduire sa dette
relative par rapport au produit intérieur brut (PIB) sans avoir à effectuer de
remboursements supplémentaires.
Ajustement des salaires et des prix : L’inflation peut permettre un ajustement plus
souple des salaires et des prix à travers l’économie. Par exemple, lorsque les prix
augmentent, les entreprises peuvent être plus disposées à augmenter les salaires
pour compenser la perte de pouvoir d’achat des travailleurs.
Stimulation de l’exportation : Si l’inflation est plus élevée au Sénégal que chez ses
partenaires commerciaux, cela peut rendre les exportations sénégalaises
relativement moins chères sur le marché international. Cela peut stimuler les
exportations et contribuer à réduire le déficit commercial.
Situation politique
Le Sénégal demeure l’un des pays les plus stables d’Afrique. Les trois alternances
politiques, depuis l’indépendance en 1960, ont été pacifiques. En 2024, le pays a élu
son cinquième président lors d’une élection initialement prévue le 25 février mais qui
a été reportée au 24 mars. Bassirou Diomaye Faye, le candidat de l’opposition, a
remporté le premier tour avec une majorité de voix. Le nouveau gouvernement doit
maintenant naviguer sans majorité au parlement qui, conformément à la loi, ne peut
être dissous avant août 2024, soit deux ans après la mise en place de la législature
actuelle
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Situation économique
Les tensions politiques, l’inflation persistante, ainsi que les retards dans la production
d’hydrocarbures ont affecté la croissance en 2023. Cette dernière aurait ralenti
sensiblement à 3.7 % en 2023 (1.1 % en termes de PIB par habitant), légèrement
en dessous du taux de croissance de 3.8 % enregistré en 2022. Du côté de la
demande, la croissance de consommation privée a ralenti, reflétant la baisse du
pouvoir d’achat associée à une inflation élevée, tandis que l’investissement a été
affecté par les incertitudes liées au climat socio-politique. Du côté de l’offre, l’activité
du secteur tertiaire, impactée par les troubles sociaux et les tensions politiques, s’est
ralentie. L’inflation reste élevée malgré une modération à 6.1 % en 2023, après un
pic inflationniste en 2022 de l’ordre de 9.7 %, à la suite de la baisse des prix
internationaux des matières premières et le retour à la normale des chaînes
d’approvisionnement.
Les vulnérabilités structurelles telles que la faible productivité, le capital
humain limité, le haut niveau d'informalité et l'émigration des jeunes
persistent et sont exacerbées par des chocs externes, comme ceux de
la pandémie de la COVID-19 et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La transition vers une économie plus diversifiée avec une base
industrielle plus large reste limitée, l'économie demeurant fortement
basée sur l'agriculture, principal moteur de croissance, et les services.
La production d'hydrocarbures, reportée en raison de la crise sanitaire
et maintenant prévue pour le milieu de l’année 2024, offre une
opportunité d'accélérer les investissements équitables dans le capital
humain et la transition énergétique, mais ne devrait pas contribuer aux
recettes et aux exportations avant 2035.
Enjeux de développement
Le redressement économique postpandémie devrait être progressif.
Les réformes prévues par le Plan Sénégal émergent (PSE) doivent
continuer à être renforcées pour permettre à la croissance de renouer
avec sa trajectoire d'avant la pandémie. Le principal enjeu de
développement consistera à dynamiser l'activité économique pour
favoriser une croissance durable et inclusive et renforcer la résilience
des populations vulnérables aux chocs.
Ceci nécessitera de :
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ii) améliorer le capital humain afin de stimuler la productivité ;
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