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Remarque : il est important de faire la distinction entre la croissance équilibrée

et la croissance déséquilibrée
Croissance équilibrée : c’est une croissance uniforme régulière qui évolue à
taux constant ; elle est accompagnée par d’autres équilibres économiques :
inflation maîtrisée, taux de chômage bas, balance commerciale excédentaire et
taux d’inflation bas.
Croissance déséquilibrée : est une croissance irrégulière et instable (ralentit,
baisse ou augmente) et imprévisible (en majorité dépend de variables non
maîtrisables). Elle est accompagnée par certains déséquilibres économiques
inflation, chômage, balance commerciale.
Pourquoi ? une forte et brusque de la croissance, implique un taux de chômage
faible, une hausse de la demande par rapport à l’offre et ainsi un taux d’inflation
élevé, et manque de compétitivité des produits locaux qui impacte négativement
les exportations.

Le carré magique de Kaldor : est un outil de pilotage des politiques


économiques des Etats en définissant les 4 objectifs majeurs suivants :
croissance, emploi, inflation et commerce extérieur. Chaque facteur agit en
faveur ou au détriment de l’autre.
Il est magique car il représente un idéal inatteignable, car la relation entre
certaines variables qui le composent est positive, et elle est négative entre
d’autres variables.
Relation positive entre la croissance et le plein emploi ; commerce extérieur et
croissance, prix bas et commerce extérieur
Relation négative : plein emploi et inflation ( la masse salariale importante,
ainsi les prix augment) ; croissance et inflation( croissance forte implique
l’augmentation du pouvoir d’achat et l’inflation) ; croissance et importation
(pour produire plus les entreprise ont besoin d’approvisionnement en
marchandise, services, technologie importés).
Section 4- la croissance économique au Maroc
Après l’indépendance, la politique économique du Maroc se définissait par les
plans de développement économique et sociaux visant à renforcer le tissu
économique, à accompagner les transformations sociales du Maroc à consolider
l’indépendance économique du pays et à valoriser ses ressources nationales.
Pendant les années 60, la priorité a été accordée au développement de
l’agriculture et à la mise en place d’une industrie de base grâce à l’intervention
de l’état. Ceci afin de consolider l’indépendance économique du pays et de
valoriser ses ressources nationales.
Au cours des années 70, l’Etat s’est orienté vers la mise en place d’une politique
de substitution aux importations et la promotion des exportations. Pendant cette
période, le Maroc a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 5,4 %.
Au début des années 80, la situation macroéconomique du Maroc s’est
nettement dégradée (choc pétrolier, baisse des prix du phosphate, augmentation
des taux d’intérêt, sécheresse).
Le programme d’ajustement structurel (PAS) (recommandé par le fond
monétaire international et la banque mondiale) remplacent le plan de
développement économique et social.
La première phase du PAS entre 1982-1987, visait la libéralisation du
commerce extérieur et du régime de change, la restructuration du secteur public,
et la modernisation du secteur financier. Les résultats étaient décevants :
ralentissement de l’activité économique et aggravation du chômage.
Par contre, pendant la seconde phase du PAS (1988-1995), la situation des
finances publiques et des comptes externes s’est améliorée. Néanmoins cette
période a été marquée par une forte volatilité de la croissance économique
comparativement à la période antérieure, en raison :
 De la sécheresse : les fluctuations de l’activité agricole se répercutent sur
l’ensemble de l’économie nationale (le secteur agricole représentait 17 % du
PIB global, employait 40 % de la population active et constituait
40 % des exportations).
 La baisse de l’investissement public et privé, à cause de la décélération
de la demande étrangère (européenne) adressée au Maroc et à la baisse de la
compétitivité relative des exportations marocaines par rapport aux autres pays
émergents (l’augmentation des coûts de production suite à la revalorisation des
salaires SMIG et le renchérissement des facteurs de production tel que le
pétrole).
Au cours des années 1990, la croissance a décéléré de manière continue, pour
atteindre 2,4 % en moyenne, avec forte volatilité.

La fin des années 1990 une nouvelle politique économique s’est traduite par un
nouveau régime de croissance : la reprise des investissements publics et privés,
la consolidation du PIB non agricole ; l’amélioration des équilibres extérieurs.
Ainsi le taux de croissance annuel moyen au cours de la décennie 2000 s’est
stabilisé au tour de 5%. Une croissance caractérisée par la forte croissance des
IDE dans l’immobilier et le tourisme (avant s’était seulement le textile) ; la
hausse des transferts des MRE ; et les services off-shore.

A partir de 2005, le Maroc 2005 s’est orienter vers l’amélioration du rôle du


secteur secondaire à savoir l’industrie et ce en mettant en place une politique
industrielle nouvelle. Celle-ci a évolué en 3 temps : 2005-2009 le plan
émergence ; 2009-2015 pacte national pour l’émergence industrielle; 2014-2020
l’accélération industrielle.
La grande orientation consiste à rendre le Maroc une plate-forme internationale
attractive pour les investissements dans les métiers mondiaux du Maroc MMM :
les activités qui existent déjà (agroalimentaire, textile) et dans de nouvelles
activités (automobile, aéronautique, électronique).
Au cours des deux dernières décennies 2000-2020, le taux de croissance
marocain a évolué annuellement comme suit

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

1.9% 7.3% 3.1% 6% 4.8% 3.3% 7.6% 3.1% 5.9% 4,2% 3.8%

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
5.2% 3% 4,5% 2,7% 4.5% 1,1% 4,2% 3.1% 2.5% -7,1%

Entre 2000 et 2010 la croissance annuelle moyenne était de 5.1%


Entre 2010 et 2020 la croissance annuelle moyenne était de 2.5%
La croissance économique marocaine a un caractère volatil. Son faible taux
s’explique par :
 la nature de la production à faible valeur ajoutée : Malgré l’orientation du
Maroc vers le secteur industriel, l’activité productive qui se développe concerne
essentiellement la production de biens nécessitant une main d’œuvre abondante
avec une moyenne qualification, tandis que les investissements capitalistiques
sont ceux qui génère le plus de valeur ajoutée.
 L’activité productive ne génère pas d’externalité positive en matière de :
- recherche et développement, d’innovation. Ces activités se déploient au sein
de la firme mère dans le pays d’origine. Ainsi la production en majorité se limite
au Maroc à l’assemblage, la sous-traitance.
- stimulation des entreprises marocaines comme fournisseurs de certains
produits. Malheureusement les multinationales installées au Maroc préfèrent
importer les biens nécessaires à la production auprès des entreprises étrangères.
Cette décision impacte positivement les entreprises de leur pays au détriment
des PME marocaines.
Section 5 : L’instabilité de la croissance : fluctuation, cycle et crise
L’activité économique n’évolue pas comme une chaîne de production qui
fonctionne à un rythme régulier, et stable. Elle peut être troublée par des
améliorations apportés aux machines ou à l’organisation afin d’accélérer le flux
des marchandises ; comme elle peut être troublée par des changements de
rythme (fluctuation) et occasionnellement par des crises.
En effet, même dans les pays qui enregistrent une croissance forte sur le long
terme, on remarque que sur le court terme, cette croissance n’est pas régulière, et
sa tendance n’est pas linéaire. Ainsi, la croissance est irrégulière car des facteurs
endogènes et d’autres exogènes interviennent dans l’activité économique
provoquent des fluctuations. Ces dernières évoluent dans le cadre de cycle.
1- Fluctuations, cycles, et crises
1-1 Les fluctuations économiques sont l’ensemble des mouvements
d’accélération et de ralentissement du rythme de la croissance économiques.
Elles se mesurent à la variation du chômage, des prix, du stock et du volume de
la production. Pendant le mois de Ramadan par exemple la consommation de
certains produits s’accélère (dattes lait, œufs, tomate, vêtements
traditionnelles…) alors que la demande d’autres produits subit une baisse
(alcool).
L’activité économique fluctue en fonction de plusieurs facteurs. Certains sont
exogènes tels que les pandémies sanitaires, les guerres, les conditions
climatiques, variation du prix des matières premières (pétrole par exemple).
D’autres facteurs sont endogènes tels que le niveau du revenu, des crédits et les
traditions qui influencent le comportement des agents économiques.
Lorsque les fluctuations de l’activité économiques sont récurrentes ,et se
répètent dans le même ordre avec une succession de phase de croissance
économique (l’activité économique en hausse), et de phase de repli marquées
par des crises (baisse de l’activité économique), on parle de cycle.
1-2 Un cycle se compose de :
Phase d’expansion pour la plupart des activités, période pendant laquelle la
croissance est élevé et soutenue ;
Phase de ralentissement marqué par la baisse de l’activité productive suite à la
baisse de la demande et/ ou de l’offre (taux de croissance à t1inférieur au taux
de croissance à t0);
Phase de récession économique lorsque la croissance économique est négative
sur une période ne dépassant pas 6 mois, période après laquelle l’activité
économique s’améliore.
Phase de crise et de dépression lorsque l’activité économique baisse de façon
prolongée sur plusieurs années.
Enfin une phase de reprise qui donne lieu à la naissance d’un nouveau cycle.
Selon la durée du cyclé économique on distingue :
Le cycle court de Kitchin : la succession de cycle dont la durée moyenne est de
40 mois.
Le cycle moyen de Juglar : la succession de cycles durent en moyenne 6 à 10
ans.
Le cycle long de Kondratieff : chacun des cycles successifs dure 40 à 60 ans.

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