Vous êtes sur la page 1sur 58

~1~

INTRODUCTION GENERALE

0.1. ÉTAT DE LA QUESTION

Etat de la question est l'inventaire des publications existantes dans le domaine


qui permet au chercheur de situer son apport à ces travaux.

C'est une évidence que tout chercheur avant d'entamer son étude doit passer en
revue un certain nombre d'ouvrages à la lumière de son analyse. En effet, cela dit, et
par honnêteté scientifique, nous avons consulté les écrits de plusieurs auteurs touchant
au sujet que nous traitons dans le mémoire. C'est le cas notamment de:

Antoine Dit Rigaud Fils Fragé (2009)1 pour sa part, a abordé dans son
mémoire les Fluctuations du taux de change en HAITI, une analyse de ses principales
causes de 1996 à 2005. La préoccupation de l’auteur était celle de savoir les
principales causes de la fluctuation du taux de change de la gourde face au dollar
américain. En sus, l’auteur a cherché à savoir si la masse monétaire et le PIB
domestique ont une influence sur le change. Il a finalement conclu que l’évolution du
taux de change dépend des anticipations et de préférences de détention des devises à
la place et lieu de la monnaie nationale, ce qui aurait des effets néfastes sur la vie
socio-économique en général, notamment sur le prix des biens et services
commercialisés et consommés dans la ville de Bukavu si elle n’est pas contrôlée.

MURHI MIHIGO I.2 a abordé dans son travail l’impact de l’évolution du taux
de change sur la vie socio-économique à BUKAVU. En abordant cette question de
recherche, l’auteur a cherché à savoir l’impact de l’évolution du cours de change à
BUKAVU pendant la période allant de 2007 à 2009. Au terme de ses investigations, il
a abouti aux résultats selon lesquels l’évolution du taux de change affecte l’activité
économique et se concrétise par les agents qui veulent abandonner la monnaie locale,
dépréciée, au profit des devises, appréciées, par le fait même du changement du taux
de change. En outre, il a constaté que l’évolution des prix des biens et services, et
l’évolution du taux de change sont positivement corrélés du fait que l’une influence
l’autre mais de manière proportionnelle.

1
Antoine Dit Rigaud Fils Fragé « les Fluctuations du taux de change en HAITI, une analyse de ses
principales causes de 1996 à 2005 » 2009
2
MURHI MIHIGO I. « l’impact de l’évolution du taux de change sur la vie socio-économique à
BUKAVU ». 2010
~2~

WANICAN UWIRA H J. C.3de son côté a traité dans son mémoire de


l’Efficacité de la politique monétaire sur la stabilité de taux de change en république
démocratique du Congo de 1998 à 2014. Tout au long de cette étude, l’auteur a
cherché à savoir la tendance de taux de change en république démocratique du Congo
de 1998 à 2014 et si ce trend témoigne l’efficacité ou non de la politique monétaire.
Après analyse des données, les principaux résultats auxquels il a abouti sont entre
autres : l’évolution du taux de change (TXCH) de la RDC montre clairement que la
tendance de ce dernier était à la hausse pendant la période d’étude. En outre, la masse
monétaire a influencée positivement le taux de la RDC durant la période d’étude. Ce
phénomène prouve que la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo en
matière de la stabilité de taux de change au cours de la période sous étude n’est pas
efficace car une petite augmentation de la masse monétaire entraine une augmentation
très sensible du taux de change, ce qui n’est pas bon pour une économie dans un pays.
Donc la deuxième hypothèse est affirmée. Le taux d’intérêt a influencé négativement
le taux de change de la RDC durant la période de notre étude. C’est ce qui entraine
une instabilité du taux de change car son influence positive par la masse monétaire
n’est pas équilibrée avec son influence négative par le taux d’intérêt.

Avec nos prédécesseurs, nous avons tous traité de la question du problème


relevant du taux de change. En ce qui nous concerne, nous avons voulu faire l’analyse
de l’impact du taux de change sur le prix des biens de consommation. Afin de voir si
le taux de change exerce aussi un impact sur le prix des biens de consommation en
République démocratique du Congo.

0.2. PROBLEMATIQUE

L’instabilité socio-politique de notre pays depuis les années d’indépendance


jusqu’à la troisième République, ont entrainé une désintégration graduelle de
l’économie nationale4 marquée en générale par des hyperinflations et hyper
dépréciations de la monnaie nationale, dont les chiffres scandaleux font montre par
exemple que l’hyperinflation avait atteint un record historique de 90000% entre août
1993 et septembre 19945. Cette situation induit surtout par la monétisation des déficits

3
WANICAN UWIRA H J. C. « l’Efficacité de la politique monétaire sur la stabilité de taux de change
en république démocratique du Congo de 1998 à 2014 » 2016
4
J. KAMANDA, et K. LENDELE, Nature et spécificité de la dollarisation de l'économie congolaise,
dans Mondes en Développement Vol.33-2005/2-n°130, Bruxelles, 2005, page 1.
5
Banque Mondiale, Renforcer la Résilience de Long Terme de la RDC : le Rôle de la Dédollarisation,
de la Prospection Artisanale et de la Diversification Économique, dans Rapport de Suivi de la situation
économique et financière, Kinshasa, 2015, page 21.
~3~

publics, et au déclin du secteur économique officiel au profit du secteur informel, par


l’aggravation de la situation sécuritaire et la dégradation de l’activité économique. Sur
toute la décennie 1990, l’économie congolaise a accumulé plusieurs déséquilibres
macroéconomiques. Des degrés élevés de dollarisation se présentent généralement
non pas comme une cause mais plutôt un symptôme de déséquilibres et de faiblesses
financières sous-jacentes.
Depuis les années 1990 et au début des années 2000, les comptes extérieurs du
Congo ont ainsi enregistré des déficits graves au niveau de la balance courante, ayant
avoisiné 12 % du PIB.
Ils ont été couverts par une accumulation des arriérés de paiements de la dette
extérieure.
Parallèlement à ces déficits extérieurs, l’État n’a cessé d’accumuler des déficits
des finances publiques (7 % du PIB en moyenne jusqu’à 1998), financés
exclusivement par les avances de la Banque centrale. Ce recours systématique à la
"planche à billets", dans un contexte de contraction sensible de la production, a
entraîné l’économie dans une spirale d’hyperinflation et d’hyper dépréciation de la
monnaie domestique.

La monnaie nationale n’a pas résisté aux dommages causés par une inflation
forte et variable. Elle a vite été abandonnée au profit des monnaies étrangères stables
et plus particulièrement au profit du dollar américain. Beaucoup de Congolais se
sentent en effet « valorisés et sécurisés » en détenant des devises étrangères. Ainsi, par
motif de précaution, les gens ont eu recours aux monnaies étrangères utilisées
conséquemment comme valeurs refuges ou comme moyen de protection de leur
patrimoine financier.

Au regard de ce qui vient d’être évoqué, la quintessence du sujet sous


examen se propose de traiter l’analyse de l’impact du taux de change sur le prix des
biens de consommation et cherche à répondre aux questions suivantes :
 Le taux de change a-t-il réellement un impact sur le prix des biens de
consommation durant la période sous étude ?

0.3. HYPOTHESE
~4~

Pour P. Mukuna Mutanda et B. Ilunga Tshipama Wa Mbayi,


les hypothèses sont « des propositions admises comme données du problème que
l’étudiant dépouillera dans sa dissertation avec des arguments scientifiques et
techniques jusqu’à retenir celles qu’il va appuyer, renforcer pour prouver, enseigner
ou renseigner et qui seront le prélude de la formulation du sujet d’étude »6

Au regard du questionnement qui constitue le soubassement


de notre recherche, nous formulons deux hypothèses suivantes :

Le taux de change a un impact réel sur le prix des biens de


consommation durant la période sous étude suite à plusieurs facteurs déterminants
sauf pour quelques sous-périodes.

0.4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL


Mener une recherche scientifique et la conduire à bon port
dépend aussi bien du bon choix des méthodes et techniques de travail. Mais qu’est-
ce que la méthode ?

M. Grawitz définit la méthode comme « l’ensemble des


opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie ».7

Dans le cadre de cette recherche, nous optons pour deux


méthodes :

 La méthode analytique nous a permis d'analyser l’évolution du taux de change


Congolais et son impact sur le prix des biens de consommation.

 La méthode quantitative quant à elle a permis de faire des tests statistiques


pour tirer une conclusion sur notre étude.

Quant aux techniques, nous nous servirons de la technique


documentaire et de la technique statistique.

6
P. MUKUNA MUTANDA WA MUKENDI et ILUNGA TSHIPAMA WA MBAYI, Méthodologie de
la recherche scientifique. De la direction à l’évaluation d’un travail de fin d’études, Kinshasa, Cerdaf,
2003, p.91
7
M. GRAWITZ, Méthode de recherche en science sociales, Paris, Institut économique et social, 1965,
p.249-250
~5~

 La technique documentaire nous a aidés à lire dans différentes bibliothèques et


de consulter les publications des différentes institutions financières du pays
relatif au système financier du pays.

 La technique statistique qui nous a facilité l’interprétation des résultats et une


meilleure prise de décision relative des causes de l’évolution du taux de
change.

0.5. OBJECTIFS DU TRAVAIL


a. Objectif général
L'objectif général de notre étude est de déterminer l'impact du taux de change
sur le prix des biens de consommation.
b. Objectifs spécifiques
 Analyser les instruments de la politique monétaires ;
 Présenter les régimes des changes en application en RDC ;
 Examiner l'évolution des taux de change et des prix de 2010 à 2020

0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET

1. Choix du sujet
Le choix porté à ce sujet répond à la préoccupation d’approfondir la
recherche sur les potentiels impacts que peuvent avoir le taux de change sur les prix
des biens de consommation et se focalise sur les indicateurs de la stabilité
macroéconomique de l’économie congolaise.

2. Intérêt du sujet

Au regard de ce choix, un tel sujet revêt un double intérêt :

 Intérêt personnel : Ce sujet est un moyen pour nous de contribuer à la


résolution des problèmes scientifiques et de les défendre.
 Intérêt scientifique : Suite à l’extension de ce phénomène complexe dans le
monde, nous avons porté notre choix sur le taux de change et son impact sur la
les prix des biens de consommation de la RDC afin d’analyser et mesurer les
variables explicatives et les variables à expliquer liées à cette recherche.
~6~

0.7. DELIMITATION DU SUJET

Les phénomènes économiques étant changeants et mouvants, il est impérieux de


délimiter le sujet afin qu’on sache précisément à quel univers et à quelle tranche de
temps les informations rapportées sont valablement applicables. Ainsi, l’analyse de
l'impact entre le taux de change sur les prix des biens de consommation se focalise sur
l’économie congolaise. Il y a donc intérêt à le circonscrire dans le temps et dans
l’espace.

Sur le plan temporel, nous nous intéressons à la période allant de 2010 à 2020.
L’année 2010 marque le début de la dépréciation du taux de change sur le marché de
change. Cette dépréciation s’est soldée par la dépréciation systématique de la monnaie
nationale par rapport au dollar Américain et l’année 2020 L’année 2020 a été
caractérisée par l’effondrement de l’économie mondiale causé par la crise sanitaire
mondiale , la pandémie de Covid-19 a engendré une crise économique jamais
enregistrée depuis la seconde guerre mondiale. La majorité des économies se sont
contractées et les sociétés déstabilisées, suite aux mesures de restriction prises par les
autorités politiques, aussi bien à l’échelle mondiale que régionale et nationale, pour
endiguer la forte propagation observée de la maladie. Ces mesures de restriction
concernaient principalement le confinement, la fermeture des frontières et le respect
des gestes barrières (distanciation physique).

Sur le plan spatial, nous nous intéressons à la République Démocratique du


Congo en analysant son taux de change et son niveau d’inflation. Pour ce faire, nous
nous basons sur les rapports annuels ainsi que des publications de la Banque Centrale
du Congo relatifs au taux de change et au niveau d’inflation de la RDC.

0.8. CANEVAS DU TRAVAIL

Ce présent travail comprend trois chapitres outre l'introduction générale et la


~7~

conclusion générale.
 Le premier chapitre concerne les généralités sur le taux de change et le
niveau général des prix,
 Le deuxième chapitre est consacré à la présentation de l’évolution du
taux de change et le niveau générale des prix de 2010 à 2020 et,
 Le troisième chapitre analyse l'impact du taux de change sur les prix des
biens de consommation en RDC.

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE SUR LE TAUX DE CHANGE


ET LE NIVEAU GENERAL DES PRIX
~8~

Dans ce chapitre, il est question de traiter les notions relatives aux concepts de
base de notre étude. Ainsi, nous allons subdiviser ce chapitre en trois sections qui
sont :

 Section 1 : Taux de change

 Section 2 : Niveau général des prix

 Section 3 : Inflation

SECTION 1 : TAUX DE CHANGE

1.1. Définition

Le taux de change peut être défini au certain c'est-à-dire le prix d'une unité de
monnaie nationale par rapport à une monnaie étrangère ; à l'incertain c'est-à-dire le
prix d'une unité de monnaie étrangère par rapport à la monnaie nationale8.
Le taux de change détermine donc la valeur extérieur d'une monnaie, lorsque le
taux de change augmente, on parle d'une dépréciation monétaire et lorsqu'il diminue
l'on d'une appréciation monétaire.
Le taux de change entre deux pays est le prix auquel se font les échanges entre
eux.

1.2. Types de taux de change

Les économistes définissent deux taux de change : le taux de change nominal et

8
GREGORY N ; M Macroéconomie. Traduction de la 7 Ed. Américaine par JIHAD C. EL Naboulsi, 5
Ed. Française, de Boeck, 2010, p.689.
~9~

le taux de change réel9.


Cela étant nous allons essayer de décortiquer chacun d'eux afin d'avoir une idée
sur ce qu'ils renferment.

A. Le taux de change nominal

Le taux de change nominal est le prix relatif des monnaies de deux pays. En
d'autres termes c'est le nombre d'unités monétaires que l'on peut obtenir en échange
d'une unité d'une autre monnaie.
Ainsi, lorsque l'on dit que le taux de change entre le dollar américain et le franc
congolais est de 920 FC par dollar, sa signifie qu'il est possible de recevoir sur les
marchés de change, 920 FC en échange d'un dollar. Lorsqu'on parle du taux de change
entre deux pays, on pense généralement au taux de change nominal.

B. Le taux de change réel

Le taux de change réel est le prix relatif des biens entre deux pays, c'est-à-dire
qu'il exprime les prix relatifs des produits étrangers par rapport aux produits
nationaux exprimés en monnaie nationale. Il nous dit à quel taux il est possible
d'échanger les biens d'un pays contre les biens d'un autre : quelque fois il est appelé
termes de l'échange.
Le taux de change réel entre deux pays se calcul à partir du taux de change
nominal et de niveau des prix dans chacun des pays concernés. Si le taux de change
réel est élevé, les biens étrangers sont relativement bon marché et les biens intérieurs
relativement chers. Si le taux de change réel est faible, les biens étrangers sont
relativement chers et les biens intérieurs relativement bon marché10.

1.3. Déterminants du taux de change

La formation de taux de change est influencée par quelques facteurs que nous

9
NKOO MABANTULA, M.B. Cours d'économie politique 1, G1 économie, FASEG, UNIKIN 2012-
2013.p.104
10
~ 10 ~

allons illustrer dans ce paragraphe et dont on peut regrouper en trois.

A. La balance des transactions courantes :

Si les exportations de biens et de services d'un pays vers la RDC sont inférieures
aux importations de biens et de services ; on a alors un déficit du solde de la balance
des transactions courantes de ce pays par rapport à la RDC.
Si les exportations sont supérieures aux importations, si les sorties de dollar sont
supérieures aux entrées de franc congolais, si la demande de franc congolais est plus
forte que la demande de dollar, et enfin si la demande de franc congolais est
supérieure à l'offre de franc congolais alors il y a une hausse du cours de franc
congolais par rapport au dollar.

B. Différentiel d'inflation :

Il se définit l'écart entre le taux d'inflation du pays et celui de ses partenaires


commerciaux11.
Si les sorties de franc congolais sont supérieures aux entrés de dollars, si la
demande de dollars est supérieures à la demande de FC et si la demande de dollars est
supérieure à l'offre de dollars alors il va y avoir une hausse du cours du $ par rapport
aux FC jusqu'à ce que cette hausse compenses le différentiel d'inflation.

C. Taux d'intérêt :

Leur influence est évidente : si un pays augmente ses taux d'intérêt, alors les
placements qu'il propose deviennent plus attractifs. Son taux de change va s'apprécier.
Si l'entrée de dollar est supérieure à la sortie de FC, si la demande de FC est

11
GREGORY N ; M. Macroéconomie, op cite p 190.
~ 11 ~

supérieure à la demande de dollar et si l'offre de dollar est supérieure à la demande de


dollar, alors il va y avoir une baisse du cours du dollar par rapport aux FC.
1.3.1. Les déterminants des taux de change à long terme

A. La parité de pouvoir d’achat (P.P.A.)

Selon cette théorie, le taux de change doit assurer l’égalité des pouvoirs d’achat
entre pays. Elle trouve ses racines dans les écrits de M. de Azpilcueta Navarro au
16ème siècle, de D. Hume et de D. Ricardo au 18ème siècle mais c’est G. Cassel qui
l’énonce clairement en 1916 puis dans un livre paru en 1923. Le souci de Cassel est
de déterminer des taux de change d’équilibre entre les monnaies à un moment où
l’abandon de l’étalon-or entraîne une grande instabilité cambiaire. La théorie de la
PPA connaît deux versions, la version « absolue » et la version « relative ».
a) La version absolue de la PPA
Le taux de change entre la monnaie d’un pays considéré et celle d’un pays
étranger vérifie la théorie de la PPA quand l’unité de monnaie nationale permet
d’acheter la même quantité de biens et services dans le pays considéré et dans le pays
étranger. Autrement dit, la PPA fait qu’il y a égalité entre les niveaux de prix national
et étranger, une fois ces prix exprimés dans la même unité monétaire : la PPA est de ce
point de vue une extension de la loi du prix unique (le magazine anglais « The
economist » a popularisé la PPA en parlant d’indice « Big Mac »).
C’est cette version qui est évoquée plus haut puisque on calcule le taux de
change PPA en rapportant le niveau de prix national (P) au niveau de prix étranger
(P’) : taux de change PPAA au certain = P / P’. Mais c’est supposer qu’il n’y a aucun
obstacle aux échanges, qu’il y a homogénéité des produits, que la concurrence est
parfaite, avec des coûts de transport nuls, et surtout que les indices de prix sont
calculés de la même façon dans les différents pays. D’où la nécessité d’utiliser une
version moins contraignante.
b) La version relative de la PPA
~ 12 ~

Alors que la version absolue s’attache au rapport des niveaux des prix, la
version relative s’attache au rapport des variations de prix.
A long terme, les différences d'inflation entre les pays sont compensées par des
mouvements de sens inverse des taux de change. La théorie de la PPA énonce que
l'évolution du taux de change entre deux monnaies est liée à l'évolution des taux
d'inflation dans les deux pays. Par exemple, si les prix augmentent plus vite en France
qu'en Allemagne. Le franc va se déprécier par rapport au mark.
Le fondement de la PPA relative est la théorie quantitative de la monnaie. Si
dans un pays le stock de monnaie augmente plus vite qu'à l'étranger, les prix
domestiques augmentent plus vite, les résidents demanderont plus de monnaie
étrangère (pour acheter des produits étrangers) et les non-résidents moins de monnaie
domestique, ce qui entraînera une dépréciation du taux de change.

B. Le taux d’intérêt
La parité des taux d'intérêt a été mise en évidence notamment par Keynes. Cette
théorie stipule que sur des marchés nationaux différents, et pour des actifs ayant le
même degré de risque et de liquidité, le rendement doit être identique en raison des
comportements d'arbitrage. Selon la théorie de la parité des taux d'intérêt, il existe une
relation inverse entre le taux d'intérêt et le taux e change: si une monnaie offre un taux
d'intérêt plus élevé, elle est amenée à se dévaluer, si elle offre un taux d'intérêt plus
faible, elle est amenée à s'apprécier. Par conséquent, sur deux ou plusieurs marchés
nationaux, le rendement net (taux nominal ajusté des variations de change) sur
plusieurs actifs strictement équivalents doit être identique. L'idée de base est que le
marché des échanges est en équilibre si les dépôts dans les différentes devises offrent
le même rendement attendu.
On constate empiriquement que monnaie faible et taux d'intérêt élevé sont
corrélés, comme l'Italie ou la France pendant les années 1970, par opposition à
l'Allemagne. Des taux d'intérêt élevés sont souvent signe d'une forte inflation et d'une
dépréciation anticipée de la monnaie. Globalement, le lien statistique entre taux
~ 13 ~

d'intérêt et taux de change est assez distendu. Ainsi, Michel Dupuy peut écrire: " (...)
selon les études économiques, la sensibilité du cours du dollar au différentiel de taux
d'intérêt entre les Etats-Unis et le reste du monde est faible. Au total, les taux d'intérêt
ne permettent pas d'expliquer convenablement les fluctuations du dollar, du moins sur
longue période"12.
C. La croissance économique
La croissance économique désigne l'évolution annuelle de la production des
biens et services, exprimée en pourcentage du PIB. Celui-ci est défini comme la
somme des valeurs ajoutées des branches productives de l'économie. " Il constitue une
approximation de l'intensité de l'accumulation réalisée au sein d'un espace (souvent
national) et au cours d'une période de temps (souvent annuel)"13
Si la PPA était vérifiée, les taux de change réels devraient rester constats dans le
temps puisque les différences de prix devraient être compensées par l'évolution des
taux de change nominaux. Or on observe la réalité d'amples variations de longue
période des taux de change réels.
En effet, une économie dont la productivité s'accroit voit son taux de change
réel s'apprécier: c'est l'effet Balassa-Samuelson. En effet, à mesure que le pays se
développe, la productivité s'accroit dans le secteur exposé et les salaires augmentent.
Dans le secteur abrité, cette hausse de salaire se répercute sans que la productivité
n'augmente. Les prix des biens non échangeables augmentent par rapport au reste du
monde et le taux de change réel s'apprécie. L'appréciation du taux de change réel peut
donc s'obtenir soit par l'appréciation du taux de change nominal soit par la hausse des
prix.
1.3.2. Les déterminants des taux de change à court terme
A. Le modèle de sur réaction
La théorie de la sur-réaction des taux de change. Cette théorie présentée pour la
première fois par Dornbusch en 1976, en effet, son axe principal repose sur l’idée que
la volatilité du taux de change peut expliquer par les différences entre les vitesses

12
M. Dupuy, Le Dollar, Dunod, Paris, 1999, P.46
13
B. BLANCHETON, Les politiques économiques en 36 fiches, Dunod, Paris, 2006, P.5
~ 14 ~

d’ajustement sur les marchés financiers ou réels. En fait, Dornbusch, fait l’hypothèse
que les prix des marchés financiers s’ajustent immédiatement aux variations de l’offre
et de la demande, tandis que les prix des biens et services sont rigides à court terme.
Ce déséquilibre peut être à l’origine de sur-ajustement16. A court terme, ce sont les
flux des capitaux qui dominent le marché des changes et l’équilibre de celui-ci
suppose le remplissage de la condition de PTI : le gap du taux d’intérêt entre deux
monnaies est égal au taux anticipé de dépréciation du taux de change. Les prévisions
de change sont basées sur la PPA et ramènent donc le taux de change vers son niveau
d’équilibre.
Il y ainsi sur-réaction (overshooting) du taux de change, au sens où le
mouvement immédiat du change est trop fort et doit être compensé par la suite.
B. Les modèles de choix de portefeuille
Les premiers modèles ont été développés par McKinnon (1969), Branson
(1975), Kouri (1976. Ces modèles sont basés sur l'idée que les opérateurs arbitrent
entre les différents marchés nationaux afin de maximiser leur portefeuille d'actifs, en
fonction des rendements et des risques relatifs de chaque placement. L'évolution du
taux de change est la conséquence d'arbitrages permanents entre actifs qui affectent le
marché des changes. Le taux de change est donc le prix qui assure l'équilibre sur les
différents marchés d'achats nationaux et étrangers.
Les taux de change sont déterminés par l'offre et la demande d'actifs monétaires
et financiers. Une hausse du taux d'intérêt domestique élève l'achat de placements
financiers domestiques, ce qui accroit la demande de monnaie nationale et entraîne
l'appréciation du taux de change. Symétriquement, la hausse du taux d'intérêt étranger
entraîne la dépréciation du taux de change. Une hausse de l'offre de monnaie engendre
une sortie de capital, correspondant à des achats de titres étrangers, ce qui amène la
dépréciation de la monnaie nationale.
C. Les bulles spéculatives
La théorie des bulles spéculatives rationnelles : La surévaluation du dollar à
partir des années 1980 et également le krach boursier de 1987 ont constitué le point de
~ 15 ~

départ d’un nouveau paradigme de l’instabilité.


En effet, l’idée de commencement s’est focalisée sur l’existence des écarts
durables entre la valeur du taux de change et la valeur d’équilibre de ses
fondamentaux (taux d’intérêt, inflation,), cette différence on l’appelle « bulle
spéculative17 » car il tend à se gonfler. Par définition, Cette théorie rejette
l’hypothèse de rationalité dans les anticipations des investisseurs et remet en question
la notion de symétrie de l’information. 16Selon Dornbusch à court terme un choc
monétaire, entraîne une baisse ou une hausse du taux d’intérêt national. 17 La
majorité des agents anticipent l’appréciation d’une monnaie sans rendre compte aux
fondamentaux, il en résulte une demande excédentaire en faveur de cette monnaie
dont le taux de change évalué et s’éloigne de sa valeur fondamentale. Revue du
Contrôle de la Comptabilité et de l’Audit ISSN: 2550-469X Numéro 5 : Juin 2018
RCCA Page 376 Pourtant, il y en a deux courants en concurrence substantielle entre
eux, d’une part le fondateur de la micro-économie Léon Walras qui s’est inspiré d’une
théorie basée sur trois postulats : l’homogénéité des comportements, l’équilibre
général et l’anticipation rationnelle. D’autre part, on trouve l’Ecole du père fondateur
de la macro-économie moderne ; c’est l’approche keynésienne qui introduit les
comportements mimétiques et met en avant, l’hétérogénéité des opérateurs et leurs
interactions, Celle-ci apparaît plus séduisante parce qu’elle fournit un soubassement
plus adapté au fonctionnement effectif des marchés, et semble plus claire pour
expliquer la psychologie des différents intervenants dans le marché.

1.4. Types de régime de change

Le régime de change ou régime de taux de change, d'une zone monétaire fait


partie de la politique monétaire adopté par les autorités monétaires, qui détermine en
~ 16 ~

grande partie le comportement du taux de change de la monnaie vis-à-vis des autres


devises (ou d'une devise en particulier)14.
Le régime de change désigne l'ensemble des règles par lesquelles un pays ou un
ensemble de pays organisent la détermination des taux de change. Il existe une grande
variété de taux de change correspondant plus ou moins à deux grands types de
régimes : le régime des changes fixes et le régime de changes flottant ou flexibles.
Le choix d'un régime de change par rapport à une autre relève de la politique
monétaire décidée par un pays ou une zone monétaire.
Pour l’équilibre des balances des paiements, deux principaux systèmes de
change sont concevables : un système d’ajustement par les prix, le système de change
flottant (l’intervention de la Banque centrale est a priori inutile), et un système
d’ajustement par les quantités, le système de change fixe (la Banque centrale doit
posséder des réserves de devises pour lui permettre d’intervenir sur le marché des
changes si cela s’avère nécessaire).
À chacun de ces systèmes correspond un type de système monétaire
international (SMI) ; et à chaque SMI correspond en général un étalon international,
c’est-à-dire un terme de référence entre les différentes monnaies nationales, comme ce
fut le cas avec l’or quand le SMI était le « gold specie standard », avec l’or et le dollar
dans le « gold exchange standard », avec le seul dollar dans le « dollar standard ».
Chaque système de change présente des avantages et des inconvénients.
A. Régime de change fixe

Dans ce régime le taux de change est fixé arbitrairement par les autorités
monétaires. L'équilibre du marché des changes est assuré par l'intervention de la
banque centrale qui vend les devises étrangères si l'offre dépasse la demande des
devises et achète les devises si l'offre est inférieure à la demande.
Un régime de change fixe peut être accompagné d'un non convertibilité de la
monnaie concerné. Dans ce cas il n'existe pas de marché des changes (à part
éventuellement un marché parallèle, à taux généralement décoté par rapport aux taux

14
http://www.ac-grenoble.fr/.../doc Taux de change et régimes de change.
~ 17 ~

officiel) permettant aux particuliers et aux entreprises, domestiques et étrangères, de


l'acheter ou de la vendre librement. Cette opération ne peut se faire qu'en passant par
la banque centrale elle-même15.
Sous un tel régime de change, la banque centrale fixe un taux de change et se
tient en permanence prête à acheter et à vendre la devise nationale contre des devises
étrangères afin de maintenir le taux de change au prix préfixé. Le simple fait de fixer
le taux de change veut dire que le seul objectif qui reste à la politique monétaire est de
maintenir le taux de change au niveau annoncé16.

 Avantages

Impose de bénéfiques disciplines en matière monétaire et budgétaire. La


contrainte externe qu’il impose pousse à une politique anti-inflationniste,
ce qui est favorable à la compétitivité-prix.
Stimule les échanges internationaux grâce à la stabilité du système qui
limite l’incertitude
Favorise la coordination internationale et limite le « chacun pour soi ».
Inconvénients
Perte de l’autonomie de la politique monétaire qui doit être
nécessairement dédiée à l’équilibre extérieur
Encouragement de la spéculation qui devient déstabilisatrice. Avec le
risque de devoir dévaluer, et donc celui d’une surenchère aux
dévaluations compétitives. 3
Difficulté de faire face à un choc asymétrique puisque l’ajustement par
le change est a priori impossible.
B. Régime de change flottant

Le régime de change flottant est basé sur la détermination du cours de change

15
http://www.fr. Wikipédia.org/wiki/Régime de change. 21 http://www.fr.wilkipedia.org/wiki/Régime de
change.
16
Gregory N. Mankiw, Macroéconomie, 7e ed, de boeck, p439-440
~ 18 ~

de chaque monnaie par rapport aux autres par la confrontation de l'offre et la demande
des diverses devises sur le marché des changes sans intervention des autorités
monétaires.
Toutefois, en cas de forte instabilité du cours de change une autorité monétaire
peut intervenir sur le marché de change soit en vendant ou en achetant une ou des
devises soit en instaurant le contrôle de change.
Dans un régime de change flexible (ou flottant), à l'inverse, aucun engagement
n'est pris au sujet du taux de change, qui évolue librement, en fonction de l'offre et de
la demande sur le marché des changes.
Le régime de change flottant est basé sur la détermination du cours de change
de chaque monnaie par rapport aux autres par la confrontation de l'offre et la demande
des diverses devises sur le marché des changes sans intervention des autorités
monétaires.
Toutefois, en cas de forte instabilité du cours de change une autorité monétaire
peut intervenir sur le marché de change soit en vendant ou en achetant une ou des
devises soit en instaurant le contrôle de change. Dans un régime de change flexible
(ou flottant), à l'inverse, aucun engagement n'est pris au sujet du taux de change, qui
évolue librement, en fonction de l'offre et de la demande sur le marché des changes.
 Avantages

Permet un ajustement automatique de la balance des paiements


Autonomise la politique monétaire
Rend stabilisatrice la spéculation

 Inconvénients

Ne rééquilibre par les échanges extérieurs à cause de non coordination


des politiques budgétaires et de l’insuffisance possible des élasticités-
prix des exportations et importations
Accentue l’inflation mondiale à cause du relâchement possible des
~ 19 ~

politiques monétaires
Favorise la volatilité des taux de change, d’où accroissement de
l’incertitude avec toutes ses conséquences négatives.

Le choix par un pays d’un régime de change est très important dans la mesure
où de ce choix dépendent tout à la fois la marge de manœuvre dont disposent les
responsables économiques pour réaliser les ajustements macroéconomiques
nécessaires et définir en conséquence les politiques économiques, ainsi que les
modalités d’insertion de l’économie nationale dans l’économie mondiale. Le choix du
régime de change dépend d’ailleurs lui-même de l’insertion internationale initiale de
l’économie nationale, de la structure de son commerce extérieur et de son intégration
dans les circuits financiers internationaux ; il dépend donc de l’ouverture de cette
économie, qui dépend elle-même aussi de la taille de l’économie nationale. Le choix
du régime de change est également fonction de la situation du système monétaire et
financier national et de ses performances en matière d’inflation.

La question des taux de change est l'un des éléments qui fait la spécificité de
l'économie internationale, qu'il s'agisse de comprendre les causes et les conséquences
des variations de la valeur d'une monnaie par rapport à une autre ou bien d'expliquer
le fait que plusieurs pays puissent décider, comme l'ont fait les quinze pays de la zone
euro, de partager la même monnaie.
La question de la détermination du taux de change a pris progressivement une
part grandissante dans les analyses de l'économie internationale. De nos jours, la
valeur des monnaies les plus importantes connaît des fluctuations continues, et le rôle
des variations de change est au centre d'un grand nombre de problèmes
économiques.17

SECTION 2. NIVEAU GENERAL DES PRIX

17
Paul Krugman et Maurice Obstfeld, économie internationale, Pearson, 8e éd P8.
~ 20 ~

L'un des objectifs principaux des autorités monétaires est la stabilisation du


niveau général des prix et la lutte contre l'inflation. En effet, la stabilité des prix est
considérée dans de nombreux pays comme l'indicateur du développement
économique. Le niveau général des prix comme étant un agrégat macroéconomique,
aide les décideurs économiques dans la prise de décisions. On l'utilise de plus en plus
pour ajuster toutes une série de transactions économiques : l'ajustement des salaires,
l'ajustement des impôts et l'ajustement des pensions qui, dans de nombreux pays, suit
l'évolution des prix quantifiés par l'indice des prix.

2.1. Définition

Le niveau général des prix d'un pays est la moyenne pondérée des prix de ses
biens et services. Les poids utilisés sont généralement liés à l'importance relative de
chaque bien ou service dans la consommation des personnes ou dans la production
nationale18.
Le niveau des prix d'un pays est la moyenne pondérée des prix de ses biens et
services. Les poids utilisés sont généralement liés à l'importance relative de chaque
bien ou service dans la consommation des personnes ou dans la production nationale.

Le niveau des prix reflète la valeur moyenne des biens et services dans une
économie à un moment donné.

2.2. Mesure du niveau général des prix

En général, c'est l'indice des prix à la consommation dont on tient compte dans
l'estimation du niveau général des prix. Il permet d'estimer l'évolution d'ensemble des
prix des biens et de services figurant dans le panier de la ménager.

A. Le déflateur du PIB

18
~ 21 ~

Le déflateur du PIB est défini comme le rapport du PIB nominal au PIB réel. Il
mesure les prix de tous les biens et services produits dans l'économie. En effet, le
déflateur du PIB ne tient compte que des prix des biens et services produits sur le
territoire national en tenant compte d'un panier de biens et services évolutifs. En
d'autres termes, il tient compte d'un panier de biens et de services qui évolue au gré de
la composition du PIB. Cependant, le déflateur du PIB n'est pas le meilleur instrument
de mesure de l'inflation car, en fonction du volume et de l'évolution des prix des
importations, il mésestime l'inflation. Toutefois, il faut noter que d'après les
utilisateurs, le biais observé dans l'usage de cet instrument est habituellement faible.

B. L'indice des prix à la consommation (IPC)

L'IPC est un indice synthétique qui décrit l'évolution des prix d'un panier de
biens et services entre deux périodes. Le calcul de cet indice nécessite une période de
base déterminée en effectuant des observations sur l'évolution des prix des biens et
services pendant une période relativement longue et l'estimation des coefficients
budgétaires qui rentrent dans le calcul de cet indice. L'IPC est l'instrument le plus
utilisé pour mesurer l'inflation malgré le fait qu'il reste limité. En effet, dans la
pratique, ne sont pris en compte dans la mesure des variations des prix que des biens
de consommation et services achetés par les ménages. Ainsi, les prix des biens
d'équipement tels que logement et services consommés par les entreprises ou les
pouvoirs publics ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'IPC.

La différence entre l'IPC et le déflateur du PIB réside dans le fait que :

le déflateur du PIB prend en compte les prix de tous les biens et services
produits dans l'économie, alors que l'IPC mesure uniquement les prix
des biens et services achetés par les consommateurs ;
le déflateur du PIB tient compte exclusivement du prix des biens et
~ 22 ~

services produits sur le territoire national tandis que l'IPC ne fait aucune
exception quant à la provenance des produits entrant dans son calcul ;

L'IPC attribue des poids fixes aux prix des différents biens et services (indice de
Laspeyres) alors que le déflateur du PIB utilise des pondérations évolutives.

La préférence de l'IPC dans de nombreuses études se justifie par le fait qu'il est
suivi régulièrement car calculé mensuellement. Il est donc facilement disponible. Par
contre le déflateur n'est souvent disponible qu'après des mois, voire une ou des années
de retard, a cause des délais de production des comptes nationaux. En ce qui concerne
l'étude de l'inflation au Congo, nous retiendrons l'IPC comme outil de mesure de
l'inflation.

2.3. Les Déterminant du niveau général des prix


Pierre BEZBAKH & Sophie GHERARDI définissent le prix comme étant la
quantité de monnaie qu’un agent doit céder pour obtenir une unité d’un Bien. Le prix
ainsi défini est un prix absolu, on lui oppose de prix relatifs qui sont des rapports de
prix de deux biens. Le prix d’une chose se détermine soit par le marché, soit de façon
politique. C’est la grandeur d’une chose, exprimée en monnaie. C’est encore la valeur,
l’importance attachée à quelque chose ; ce qu’il en coûte que coûte pour obtenir
quelque chose19.

Elle peut aussi s’aligner sur les prix des concurrents et jouer sur d’autres
facteurs de différenciation, ou se fixer un peu au-dessus des prix du marché afin de se
démarquer et de mettre en relief une image plus haut de gamme.

A. Les variables internes

19
P. BEZBAKH & Sophie GHERARDI, Op Cit., P146
~ 23 ~

Le premier objectif de l’entreprise est de réaliser des profits afin d’être rentable.
Elle doit donc couvrir ses coûts de production et l’ensemble de ses charges.

L’entreprise calcule le coût de production unitaire (par produit ou par service)


pour en déduire le coût de revient unitaire. Le prix de vente doit permettre de dégager
une marge bénéficiaire (le bénéfice de l’entreprise) et de couvrir le coût de revient
unitaire et les charges fixes (celles qui ne varient pas en fonction du volume de la
production comme le loyer d’un atelier) et variables (celles qui dépendent des
quantités produites comme les matières premières, l’énergie, etc.).

B. Les variables externes


La sensibilité des clients à l’égard du prix est déterminante dans la fixation du
prix de vente. La sensibilité dépend de la nature du produit ou du service. Pour
certains biens, une variation à la hausse ou à la baisse du prix n’a que peu d’influence
sur les volumes achetés (cas des produits de première nécessité dont il est difficile de
se passer comme le sucre ou le sel). En revanche, pour d’autres biens, une baisse du
prix de vente entraîne une augmentation significative de la demande (cas des biens de
moindre nécessité comme les produits de mode). On parle d’élasticité de la demande
d’un bien par rapport à son prix (élasticité-prix de la demande), celle-ci permet de
mesurer la sensibilité de la demande aux variations du prix20.

La segmentation du marché est une pratique courante qui consiste pour


l’entreprise à ajuster le prix du bien ou du service au prix que chaque catégorie de
clients (on parle de segment) est disposée à payer. Les compagnies aériennes
proposent par exemple pour un même vol des prix différents selon la classe (touriste,
première, affaires, etc.) ou la date d’achat du billet (plus le billet est acheté à l’avance
plus son prix est bas).

20
Idem
~ 24 ~

La réglementation joue un rôle sur la fixation du prix de vente dans certains


secteurs d’activité pour lesquels les prix sont réglementés par l’État (livre,
médicament). La variation des prix est strictement encadrée afin notamment d’éviter
des abus ou de protéger des secteurs d’activité fragiles.

La structure du marché est une autre variable importante :

sur un marché concurrentiel, aucune entreprise ne détient à elle seule le


pouvoir d’influencer le prix de vente car l’offre est suffisamment
abondante. C’est donc le rapport entre l’offre et la demande qui
détermine les prix ;
sur un marché monopolistique, une seule entreprise a l’exclusivité du
bien vendu. Cette situation lui confère le pouvoir de fixer les prix à un
niveau plus élevé que sur un marché concurrentiel ;
sur un marché oligopolistique, réunissant un faible nombre d’entreprises
face à une multitude de clients, la structure du marché peut conduire soit
à une guerre des prix afin de gagner des parts de marché ou à une
entente sur les prix afin d’éviter les conséquences négatives d’une guerre
des prix. Cette dernière pratique qui enfreint les règles de la concurrence
est interdite par la loi.

SECTION 3. INFLATION

1.3.1. Définition

Le terme inflation provient du latin: Le substantif ( inflation ) qui signifie


gonflement, dilatation, est issu du verbe ( flare ) qui signifie souffler.21

Ainsi, nous pouvons la définir comme la perte du pouvoir d'achat de la monnaie


matérialisée par une augmentation générale et durable des prix en d'autres termes c'est

21
http://www.fr.wilkipedia.org/wiki/inflation, consulté le 15 mai à 20h50'.
~ 25 ~

la hausse généralisée et durable des prix dans l'économie.22

1.3.2. Causes de l'inflation

Plusieurs causes peuvent être pointées, séparément ou de manière combinée :

A. L’Inflation induite par excès de masse monétaire

L'inflation a d'abord été considérée comme un désordre attribué à l'augmentation de la


masse monétaire en circulation. C'est le point de vue théorique avancé par l'école
quantitative au XIXe siècle, à la suite d'Irving Fisher et, au XXe siècle avec l'Ecole
monétaire. Dans cette situation, en l'absence de création de richesse réelle, la
conséquence directe se manifeste sous la forme d'une augmentation de la demande et
par suite des prix. On considère que l'inflation monétaire résulte de l'émission par les
autorités monétaires de monnaie en trop grande quantité. Elle repose sur les
hypothèses suivantes:

 l'offre de monnaie est exogène (déterminée par les autorités monétaires) ;

 la demande de monnaie est stable ;

 l'inflation est « partout et toujours un phénomène monétaire » dû à


l'augmentation trop rapide de la masse monétaire (moyens de paiement mis en
circulation) ;

 les agents font des anticipations adaptatives qui diminuent à long terme l'effet
des politiques conjoncturelles ;

 il existe un taux de chômage naturel en dessous duquel l'économie ne peut pa


descendre sans déclencher l'inflation.

Ces hypothèses sont à la base des différentes formulations de la théorie quantitative de


la monnaie données par Fisher et les économistes dits de l'école de Cambridge.23

a) Équation de Fisher

MV = PQ.

22
P. BEZBAKH. et S. GHERARDI, Dictionnaire de l’économie, Larousse, France, Janvier 2011, p.
386.
23
G.MANKIW, Macroéconomie, 6ème édition, Boeck, Bruxelles, 2013, p. 79.
~ 26 ~

Selon cette équation, M représente la masse monétaire, V est la vitesse de circulation


de monnaie ou le nombre moyen d'utilisations de chaque unité monétaire pour
effectuer une quantité d'échanges donnée ; P le niveau général des prix et Q le volume
de la production.24

D'après Fisher, V et Q sont constants alors toute hausse de M ne peut s'équilibrer que
par une hausse de P.

b) Equation de l'école de Cambridge

C'est Alfred Marshall de l'école de Cambridge qui, en 1923, a transformé la simple


écriture comptable de Fisher en une fonction de demande de monnaie de la forme
suivante 25:

M = k PY

Dans cette équation, P représente le niveau général des prix, M est l'encaisse
monétaire nominale, autrement dit, la trésorerie que les individus souhaitent détenir
(c'est pourquoi on parle de demande), Y représente le revenu réel et le coefficient k
traduit la préférence pour la liquidité des agents économiques. Cette équation fait du
niveau général des prix, la résultante, pour une certaine production, de l'offre de
monnaie et d'une demande de monnaie représentée par le coefficient k..

B. L'inflation induite par la demande

Si la demande d'un produit ou d'un service essentiel excède l'offre et que les
producteurs ne peuvent ou ne veulent augmenter immédiatement la production, alors
l'excès de demande va conduire à l'augmentation des prix.

Le phénomène d'excès pouvant concerné un marché spécifique ou au contraire


l'ensemble de l'économie, si, par exemple la demande générale est trop stimulée par
une politique budgétaire ou par une offre de crédit bancaire trop dynamique.

D'après Goux, on parle de l'inflation par la demande lorsque, globalement, la demande


de produits excède durablement l'offre sur les marchés. L'excès de demande peut

24
Ibidem p.84.
25
G.MANKIW, op. Cit, p.86.
~ 27 ~

avoir plusieurs origines : accroissement des dépenses publiques avec déficit


budgétaire ; accroissement des dépenses de consommation des ménages dû à une
hausse des salaires ou au développement excessif du crédit ; accroissement des
dépenses d'investissement des entreprises financés par le crédit bancaire sans épargne
préalable ; accroissement des revenus provenant d'un excédent de la balance des
paiements. Quant à l'insuffisance de l'offre, elle peut résulter de différents facteurs :
plein emploi ; absence de capitaux ; insuffisance des stocks ou inélasticité de la
production ; pénuries ; blocage des importations. Face à cette situation, une hausse
des prix est inévitable pour rétablir l'équilibre sur le marché des biens et services.

C. Inflation importée

L'on parle de l'inflation importée lorsque les hausses de couts résultent de


l'augmentation des prix des biens importés, qu'il s'agisse de matières premières, de
biens semi-finis ou de produits finis.

D. L'inflation par les coûts

Selon les tenants de cette théorie, la hausse des prix serait provoquée par des hausses
excessives des coûts de production. Les coûts les plus souvent mis en cause sont le
prix des matières premières, les charges financières et fiscales, les salaires et charges
sociales. Cette approche explique le fait que, dans certains cas, l'inflation perdure
même en situation de demande défaillante, de récession ou de sous-utilisation des
capacités de production. D'après cette théorie, les salaires et les charges sociales sont
responsables à partir de la différence entre leur augmentation et celle de la
productivité. L'impact sur l'inflation dépend de leur part dans les charges de
l'entreprise et est fonction de l'excédent de leur hausse sur celle de la productivité.
Quant aux coûts des matières premières, plus particulièrement ceux des produits
pétroliers, ils agissent dans le processus inflationniste par deux effets :

 un effet mécanique qui débute par la hausse immédiate des prix intérieurs des
hydrocarbures et la propagation de ce choc s'étend à toute l'économie ;

 un second effet sur les prix provenant de la réaction de certains agents qui
~ 28 ~

cherchent à se prémunir contre ces chocs (les producteurs effectuent une


augmentation des prix supérieure à celle de l'effet mécanique).

E. L'inflation de croissance

Plus généralement, en période de croissance économique, la demande de biens de


consommation et de biens d'investissement est forte, les salaires et la plupart des coûts
sont élevés, et le chômage est faible ; on risque donc de connaître une situation de «
surchauffe économique » et de tensions inflationnistes. La théorie keynésienne, qui
explique les prix par les coûts salariaux, considère que les prix sont stables ou orientés
à la baisse en période de sous-emploi, mais qu'il existe des tensions inflationnistes à
proximité du plein emploi. Le risque d'inflation n'existerait qu'en situation de plein
emploi, se serait une conséquence de la « surchauffe économique ». L'explication
keynésienne consiste finalement à considérer que l'inflation est un résultat plus moins
inéluctable de la croissance économique et des hausses des salaires qu'elle engendre.

F. L'influence des structures économiques

Les structures économiques ont d'une manière ou d'une autre une certaine influence
sur l'inflation et cela peut s'expliquer de la manière suivante.

 D'après de nombreux auteurs, l'inflation est due au pouvoir de fixer les prix
dont disposent les structures oligopolistiques dans certains pays. Pour les
entreprises oligopoles, le prix n'est plus déterminé par la loi du marché mais
une variable fixée par elles-mêmes en fonction de leurs propres critères.

 Les banques sont aussi indexées comme facteurs influents de la hausse des
prix par les monétaristes qui voient en la monnaie la cause essentielle, sinon
unique, de l'inflation. Pour ces auteurs, les banques contribuent au processus
de l'inflation par le flux du pouvoir d'achat supplémentaire qu'elles injectent
dans l'économie à travers les crédits accordés aux agents économiques.

 La troisième explication est donnée par le rôle de l'environnement


international dans le processus inflationniste. La hausse du coût des produits
importés peut s'analyser comme une inflation par les coûts. La hausse brutale
~ 29 ~

du prix de pétrole en 1973 en est un exemple. Tout excès de demande


extérieure peut également être analysé comme une inflation par la demande
telle que nous l'avons présentée précédemment.

 La quatrième explication est donnée par l'influence des structures industrielles


de production sur l'inflation. En effet, lorsque l'appareil de production est
obsolète ou inadapté, il est dans l'incapacité de répondre rapidement à la
demande ; la seule réponse possible est la hausse des prix. Il s'agit là d'une
inflation par l'insuffisance de l'offre face à la demande.

1.3.3. Conséquences de l'inflation

L'inflation a des conséquences négatives pour les agents détenant de la monnaie,


puisqu'avec la hausse des prix la même quantité de monnaie permettra d'acheter
moins de choses d'où la perte de pouvoir d'achat.

Lorsque le taux d'inflation est supérieur au taux d'intérêt nominal, le taux


d'intérêt réel est négatif : c'est-à-dire que l'on gagne de l'argent à emprunter. Cela
stimule d'ailleurs la demande et a tendance à alimenter d'avantage les pressions
inflationnistes.

Face à une mesure d'inflation, le créancier ne peut qu'imparfaitement se couvrir,


l'inflation étant un phénomène imprévisible. Il peut alors soit avoir recours aux
systèmes de couverture financière, notamment les swaps de taux d'intérêt pour les
relations déjà établies.

Pour les finances publiques, l'inflation diminue de la même manière le poids de


la dette pour les Etats, et a parfois été délibérément utilisée à cette fin. Afin de se
couvrir, lorsque l'Etat débiteur est suspecté de vouloir recourir à cette méthode, les
investisseurs en dette publique demande souvent une majoration du taux d'intérêt par
intégration d'une prime de risque, ou l'indexation du taux selon une clause dite de
révision ou selon la valeur d'un bien non contrôlable par l'Etat débiteur. (Par ex :
devise étrangère, panier de monnaies, valeur or, etc.)

L'inflation a des couts pour l'ensemble de l'économie, liés à des difficultés


~ 30 ~

d'allocation efficace des ressources et aussi des gains, liés à l'irrationalité sur les
marchés financiers.

CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

Dans ce chapitre, il a été question de traiter les notions relatives aux concepts de
base de notre étude. Ainsi, nous allons subdiviser ce chapitre en deux sections qui
sont :

Section 1 : Taux de change

Section 2 : Niveau général des prix

Section 3 : Inflation

Les taux de change sont déterminés par l'offre et la demande d'actifs monétaires
et financiers. Une hausse du taux d'intérêt domestique élève l'achat de placements
financiers domestiques, ce qui accroit la demande de monnaie nationale et entraîne
l'appréciation du taux de change. Symétriquement, la hausse du taux d'intérêt étranger
entraîne la dépréciation du taux de change. Une hausse de l'offre de monnaie engendre
une sortie de capital, correspondant à des achats de titres étrangers, ce qui amène la
dépréciation de la monnaie nationale.

CHAPITRE DEUXIEME
PRESENTATION DE L’EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE
ET DU NIVEAU GENERAL DES PRIX EN RDC DE 2010 à 2020
Le présent chapitre se focalise sur la situation économique de la R.D. Congo. Il
est organisé autour des sous-sections suivantes : situation du taux de change et
situation de l’inflation en R.D. Congo entre 2010 et 2020.
Section 1. Evolution du taux de change
Après plusieurs années de stabilité du taux de change en RDC, une dépréciation
très forte face au dollar américain frappe le pays depuis janvier, entrainant une
inévitable hausse des prix. En 2013, 1 dollar s’échangeait à 920 francs congolais. De
~ 31 ~

2013 à 2017, le taux officiel avait augmenté de 59%, passant à 1464 francs pour un
dollar, voire 1500 à 1600 francs sur le marché parallèle.
Cette situation entraine la hausse vertigineuse de prix des denrées alimentaires
et autres produits et services. La cause structurelle est l’incertitude politique26.
Tableau 2.1. Evolution de taux de change officiel de 2010 à 2020

Années Taux de change


2010 905,9
2011 919,5
2012 919,8
2013 919,8
2014 925,2
2015 926,0
2016 1010,3
2017 1464,4
2018 1623
2019 1648
2020 1851
Source : élaboré à partir des données des rapports annuels de la BCC

Graphique 2.1. Evolution de taux de change officiel de 2010 à


2020

26
www.voaafrique.com/a/inflation-economie-franc-congolaisrdc-rd-congo consulté le 05 septembre
2019.
~ 32 ~

2000

1800

1600

1400

1200

1000

800

600

400

200

0
Années 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : élaboré à partir des données de la BCC

L’évolution du taux de change montre que la monnaie congolaise ne fait que


se déprécier au fil du temps par rapport au dollar américain avec des fortes volatilités.
En RDC, le marché des changes connait des pressions induites par le
financement des déficits infra mensuels. Cette situation est clairement démontrée
s’agissant de l’évolution du taux de change entre 2010 et 2017. En effet, deux
périodes peuvent être mises en exergue dans le comportement du taux de change au
cours de cette année27 :
- La première, de janvier à juillet 2017, marquée par des fortes pressions sur le
marché des changes, à la suite notamment du financement monétaire des
déficits publics en infra mensuel. A cet effet, le taux de change indicatif s’est
déprécié de 22,4 %.

- La deuxième, du mois d’août à décembre 2017, marquée par la baisse des


tensions résultant des effets des mesures de riposte mises en œuvre par le
Gouvernement et la Banque Centrale. Il s’agit notamment de la campagne de
sensibilisation sur le rapatriement des devises par les miniers, le durcissement
des dispositifs règlementaires en matières de rapatriement des recettes
d’exportations, la vente des devises d’un import de 117,9 millions de USD sur

27
BCC, Rapport annuel 2017, page 85.
~ 33 ~

le marché des changes et la mise en œuvre d’une gestion des finances


publiques sur base caisse. Ainsi, la baisse de la fréquence des déficits infra
mensuels au cours de cette période a également contribué à tempérer
sensiblement les tensions sur le marché. A cet effet, le taux de change ne s’est
déprécié que de 1,6 % à l’indicatif, au cours de cette période.

En 2020, dans un contexte de la propagation des effets négatifs de la Covid-19


sur l’économie nationale, et particulièrement sur le franc congolais, l’action de la
Banque Centrale du Congo a porté essentiellement sur l’objectif de lissage des
fluctuations du taux de change, principalement à travers l’utilisation des interventions
directes et indirectes sur le marché. Ce choix, de la Banque Centrale du Congo, porté
sur l’objectif de lissage des fluctuations du taux de change au détriment de celui
relatif à l’amélioration du niveau des réserves avait essentiellement pour but de
préserver le pouvoir d’achat externe du franc congolais, afin notamment de maintenir
la demande des ménages.

Pour éviter les pressions sur le taux de change, nuisibles à la stabilité du


cadre macroéconomique, une gestion orthodoxe des finances publiques s'impose.
Tableau 2.2. Evolution de taux de change mensuel de 2010 à 2020

Année J F M A M J J A S O N D
2010 920,3 921,1 902,33 904,22 900,09 903,39 900,14 898,66 900,78 908,62 908,73 915,13
2011 920,82 924,05 924,05 921,03 926,78 919,87 919 920,59 922,91 922,91 888,19 910,82
2012 920,08 918,03 919,93 922,73 923,05 919,32 915,32 919,28 917,02 917 913,77 915,17
2013 916 917,8 917,2 917,5 918,8 918,4 918 918 919,3 923,2 925,1 926,6
2014 926,74 929,39 921,93 924 925,87 926,12 924,16 922,66 925,8 925,54 925,32 924,51
2015 925,32 924,13 925,19 926,62 926,06 925,79 924,23 927,65 925,45 928,02 925,73 927,92
2016 929,51 933,97 941,58 949,49 954,95 983,76 997,17 1 024,00 1 060,98 1 120,56 1 175,91 1 215,59
2017 1 280,59 1 314,94 1 370,01 1 405,89 1 440,37 1 507,78 1 565,97 1 555,62 1 568,04 1 574,64 1 586,28 1 592,19
2018 1 604,98 1 615,97 1 616,53 1 620,00 1 620,98 1 625,67 1 626,93 1 628,14 1 630,65 1 632,46 1 633,04 1 635,62
2019 1 638 1 637 1 639 1 638,88 1 637,68 1 645,89 1 650,19 1 653,96 1 652,69 1 654,40 1 663,89 1 672,95
2020 1683,88 1695,01 1706,91 1738,50 1822 1906,76 1976,76 1960,92 1961,10 1964,96 1965,87 1971,81
Source : élaboré à partir des données de la BCC
~ 34 ~

 Analyse de l’évolution du taux de dépréciation et d’appréciation du franc


congolais

Il convient de préciser à cet égard que le taux de change est conçu comme le
prix d’une monnaie exprimée en termes d’une autre. La monnaie peut, à cet effet, être
cotée à l’incertain tout comme au certain.

Nous nous proposons pour ce cas précis d’analyser le taux de dépréciation et


d’appréciation ayant prévalu durant la période sous revue.

Tableau 2.3. Évolution du taux de dépréciation et appréciation du franc


congolais
ANNEES 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
TAUX DE DEPRECIATION 1,38 0,48 1,25 - 0,37 31,00 30,98 2,73 2,28 17,86
TAUX D'APPRECIATION - -0,47 - -0,23 - - -
Source : Nous-même à partir des rapports annuels de la B.C.C. de 2010 à 2020

Graphique 2.2. Taux d'appréciation ou de dépréciation du franc congolais de


~ 35 ~

2010 à 2020

Graphique n°3 Taux d'appréciation ou de dé-


préciation du franc congolais de 2010 à 2020
35

30

25

20

15

10

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
-5

Source : Nous-même à partir des rapports annuels de la B.C.C. de 2010 à 2020

De ce tableau, il se dégage que durant la période sous revue, la dépréciation du


franc congolais a supplanté sur l’appréciation étant donné que l’économie n’a assisté à
l’appréciation de la monnaie face à la monnaie étrangère, en l’occurrence le dollar
américain seulement en 2011 et en 2014 alors que pour le reste d’années, la situation
économique a laissé entrevoir une dépréciation.

Par une vue d’ensemble, l’économie congolaise a assisté à une relative stabilité
de taux de change de 2010 à 2015 mais également en 2018 et en 2020 en dépit de
quelques fluctuations constatées.

Section 2. Evolution du niveau générale des prix : taux d’inflation


~ 36 ~

L’économie congolaise est passée d’une situation d’hyperinflation à celle d’une


inflation faible quoique volatile. La chute de l’inflation est imputable au renforcement
de la coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire, et des
tendances déflationnistes observées au niveau mondiale au cours de deux dernières
décennies28.

L’hyperinflation connue en RDC au cours de la décennie 90, était consécutive


aux dérapages budgétaires caractéristiques de la période, et au recours systématique
au financement monétaire des déficits du trésor29.

En effet, le taux d’inflation est passé de 511,2% en 2000 à 4,4% en 2003, avant
de rebondir à 53,44% en 2009 à cause des effets néfastes de la crise financière
internationale de l’année précédente. Par après, ce taux va baisser à 9,84 en 2010 et
augmenter à 15% résultant d’un excès de dépenses publiques à cause de la guerre à
l’Est du pays et de l’organisation des élections. Il s’observe après cet épisode des
taux d’inflation en dessous de 2% soit 1.08 en 2013, 1.26 en 2014 et 1,37% en 2015.

L’Indice des Prix à la Consommation produit par la BCC en 2017, a révélé une
forte accélération de l’inflation, soit 46,83 % contre 25,04 % en 2016, légèrement
supérieure à la cible annuelle de 40,0 %, cette situation tient de la poursuite de la
dépréciation de la monnaie nationale observée depuis 201630.

Tableau 2.4. Evolution de taux d’inflation de 2010 à 2020

28
BCC, Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo-Cadre de référence, Kinshasa, Juillet
2013, page 29.
29
BCC, Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo-Cadre de référence, Idem, pp 31.
30
BCC, rapport annuel 2017, Kinshasa, Décembre 2018.
~ 37 ~

Années Taux d’inflation


2010 9,84
2011 10,41
2012 2,72
2013 1,07
2014 1,03
2015 0,82
2016 23,6
2017 54, 71
2018 7,23
2019 4,59
2020 15,76
Source : élaboré à partir des données des rapports annuels de la BCC
Graphique 2.3. Evolution du taux d’inflation en pourcentage de 2010 à 2010

Evolution du taux d'inflation en % de 2010 à


2020
60

50

40

30

20

10

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Source : élaboré à partir des données des rapports annuels de la BCC

De la lecture de ce graphique, l’on s’aperçoit qu’en 2010, le taux d’inflation a


connu une tendance baissière consécutive au renforcement de la coordination des
politiques conjoncturelles (budgétaire, monétaire et de change) ainsi qu’à
l’amélioration de l’offre des biens et services. Il convient de constater que cette sous-
période allant de 2010 à 2015 a été marquée avec une relative stabilité des prix en
~ 38 ~

dépit de quelques pressions observées dans l’offre de certains produits ; pressions


contenues grâce à la bonne coordination des politiques macroéconomiques. Durant la
période allant de 2015 à 2017, la tendance a été haussière suite au mauvais
comportement des cours des matières premières sur le marché mondial. De 2017 à
2018, le taux d’inflation a baissé en passant de 54,71% à 7,23%. Cette désinflation a
été consécutive, d’une part, à la stabilité du taux de change et, d’autre part, au
renforcement de la coordination des politiques budgétaire et monétaire.

De 2018 à 2019, la tendance observée a été à la baisse imputable à la bonne


coordination des politiques monétaire et budgétaire, la stabilité du taux de change et
l’amélioration de l’offre des biens et services.

Enfin, de 2019 à 2020, il s’est observé une accélération du rythme de formation


des prix intérieurs en 2020, comparativement à 2019. En effet, le taux d’inflation s’est
situé à 15,76% contre un objectif de 7,00% et des réalisations de 4,59% en 2019 et de
7,23% en 2018. Le taux d’inflation annuel moyen a été de 10,99% contre celui de
4,7%, une année plus tôt. Cette accélération a concerné toutes les fonctions de
consommation, et en particulier celle des produits alimentaires et boissons non
alcoolisées, en raison de la désarticulation des chaînes d’approvisionnement, qui a
réduit l’offre des biens et services sur le marché, et de la dépréciation du Franc
Congolais face aux principales devises étrangères dans un contexte marqué par la
pandémie de Covid-19

 Analyse de la stabilité des prix de la B.C.C de 2010 à 2020

Il convient de préciser à ce juste titre que la politique monétaire relevant des


politiques économiques a pour finalité la stabilité des prix retenue dans le carré
magique de Nicolas KALDOR avec pour indicateur le taux d’inflation ; lequel est
obtenu soit par l’indice des prix à la consommation, soit sur base du déflateur.
~ 39 ~

S’inscrivant ainsi dans cette logique, cette section se contente de faire un


rapprochement entre la cible d’inflation annuelle et l’inflation en cumul annuel
constatée afin de juger de l’efficacité de la politique monétaire.

Tableau 2.5: Ecart entre Cible d’inflation annuelle et l’inflation en cumul


annuel enregistrée de 2010 à 2019 en pourcentage

Années Objectif Inflation en Ecart


d’inflation cumul annuel C = A-B

annuelle constatée
(Cible) A B
2010 9,9 9,8 0,1
2011 17,0 10,35 6,65
2012 9,9 2,72 7,18
2013 4,0 1,08 2,92
2014 3,70 1,03 2,67
2015 3,50 0,81 2,69
2016 4,20 11,24 -7,04
2017 40,00 54 ,71 -14,71
2018 7,00 7,23 -0,23
2019 7,00 4,59 2,41
2020 7,00 15,76 -8,76

Source : Nous-même à partir des rapports annuels de la B.C.C. de 2010 à 2019

Le tableau ci-haut renseigne que durant la période sous analyse allant de 2010 à
2019, la politique monétaire a été globalement efficace.

En effet :
~ 40 ~

En 2010 : L’écart de 0,1 point enregistré entre la cible d’inflation annuelle et


l’inflation en cumul annuel observée s’explique par le renforcement de la
coordination des politiques conjoncturelles (budgétaire, monétaire et de change) ainsi
que l’amélioration de l’offre des biens et services.

En 2011 : Le taux d’inflation de 10,35% constaté a été inférieur de 6,65 point


par rapport à la cible de 17,0% obtenu grâce à la coordination des politiques
conjoncturelles ayant permis de contenir les pressions inflationnistes liées à l’envolée
des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers.

En 2012 : L’écart positif observé résulte d’une part, de l’absence des chocs tant
interne qu’externe et, d’autre part, de la bonne régulation de la liquidité dans un
contexte de coordination des politiques macroéconomiques.

En 2013 : Cette évolution positive en terme d’écart a résulté d’une part, de


l’absence des chocs tant internes qu’externes et, d’autre part, de la bonne régulation
de la liquidité dans un contexte de bonne coordination des politiques conjoncturelles.

En 2014 : Il a été constaté une évolution maitrisée et contenue de l’inflation


avec un écart positif de 2,67 points.

En 2015 : L’écart positif constaté tient principalement de la faiblesse de


l’inflation importée, couplée à la stabilité du taux de change.

En 2016 : Le taux d’inflation observé a été de 11,24% contre un objectif annuel


de 4,20% soit un écart négatif de 7,04 points. Cette évolution est consécutive
notamment à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises
étrangères.

En 2017 : Cette année a été marquée par l’accentuation des pressions


~ 41 ~

inflationnistes sur le marché des biens et services, suite notamment à la dépréciation


de la monnaie nationale ainsi qu’à la hausse des prix des denrées alimentaires
importées et du pétrole sur le marché international.

En 2018 : La désinflation enregistrée a été consécutive, d’une part, à la stabilité


du taux de change et, d’autre part, au renforcement de la coordination des politiques
budgétaire et monétaire.

En 2019 : La variation annuelle de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC)


s’est établie à 4,59% contre l’objectif de moyen terme fixé à 7,00%. Cette situation
fait suite notamment à la bonne coordination des politiques monétaire et budgétaire, la
stabilité du taux de change et l’amélioration de l’offre des biens et services.

Enfin, en 2020 : L’accélération de l’inflation de 15,76% contre un objectif de


7% a concerné toutes les fonctions de consommation, et en particulier celle des
produits alimentaires et boissons non alcoolisées, en raison de la désarticulation des
chaînes d’approvisionnement, qui a réduit l’offre des biens et services sur le marché,
et de la dépréciation du Franc Congolais face aux principales devises étrangères dans
un contexte marqué par la pandémie de Covid-19.

CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE

Dans ce chapitre, on a présenté la situation économique de la R.D. Congo,


organisé autour des sous-sections suivantes : situation du taux de change et situation
de l’inflation en R.D. Congo entre 2010 et 2020.
L’évolution du taux de change de 2010 à 2020 montre que la monnaie
congolaise ne fait que se déprécier au fil du temps par rapport au dollar américain
avec des fortes volatilités.
L’accélération de l’inflation entre 2010 et 2020 concerné toutes les fonctions de
~ 42 ~

consommation, et en particulier celle des produits alimentaires et boissons non


alcoolisées, en raison de la désarticulation des chaînes d’approvisionnement, qui a
réduit l’offre des biens et services sur le marché, et de la dépréciation du Franc
Congolais face aux principales devises étrangères dans un contexte marqué par la
pandémie de Covid-19.
~ 43 ~

CHAPITRE TROISIEME
ANALYSE DE L’IMPACT DU TAUX DE CHANGE SUR LE
NIVEAU GENERAL DES PRIX DE LA RDC ENTRE 2010 ET 2020

Dans ce chapitre, nous allons analyser l’impact du taux de change sur le


taux d’inflation. A travers cette analyse, nous cherchons à comprendre et à expliquer
la relation qui existerait entre le taux de change et le taux d’inflation.

Enfin de bien mener nos analyses, nous allons subdiviser ce chapitre en deux
sections qui sont :

Dans un premier temps, nous allons mener une étude empirique sur
la relation qui existerait entre le taux de change et le taux
d’inflation.
En fin, nous allons tirer une leçon de notre étude en proposant tout
justement des postes de solutions sur le problème majeur rencontrer
au cours de notre étude.

SECTION 1
PRESENTATION DES DONNEES ET METHODOLOGIE DE LA RELATION
EMPIRIQUE ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET L’INFLATION

L’étude empirique utilisée dans ce travail en présentant les données et/ou


leur construction d’une part et d’autre part en décrivant le cadre analytique de la
méthode d’estimation.

1. Spécification du modèle

Notre étude vise à analyser l’impact entre du taux de change sur l’inflation, il
existerait une influence réciproque entre le taux de change et l’inflation pour le cas de
la RDC.

Ainsi notre, mode économique qui détermine l’existent d’une influence


~ 44 ~

réciproque entre le taux de change et l’inflation se présente de la manière suivante :

TINF = a0 + a1TCH1 + Ɛn
 TINFL = le taux d’inflation comme variable endogène
 TCH= le taux de change comme variable exogène
1.1. Présentation des données et Construction des variables

Dans cette section, il sera question de présenter les données nécessaires pour
l’élaboration de ce travail. D’abord, nous présentons les données et leurs sources.
Puis, nous présentons leur évolution durant la période d’étude.
Les données utilisées dans ce travail sont des données annuelles qui ont été
tirées en grande partie dans les rapports annuels de la BCC.
La période d’Etude va de 2010 à 2020. Cette délimitation est expliquée par la
disponibilité des données à cette période.
Les données utilisées sont décrites comme suit :
Tableau 3.1. : Tableau synthétique de description des variables
Variable Nature représentation pertinence source
taux de change Variable TCH Le taux de change permet
dépendante d’établir la parité entre le Rapport annuel de la
pouvoir d’achat interne et le
BCC
pouvoir d’achat externe
d’une monnaie.
Taux d’inflation Variable TINFL L’inflation est la perte du
indépendante pouvoir d’achat de la
monnaie qui se traduit par
une augmentation générale
et durable des prix. Il s’agit Rapport de la BCC
d’un phénomène persistant
qui fait monter l’ensemble
des prix, et auquel se
superposent des variations
sectorielles des prix.

Source : Construction de l’auteur


~ 45 ~

Tableau 3.2. : Présentation des données des variables

Année Taux de change Taux d’inflation

2010 905,9 9,84


2011 919,5 10,41

2012 919,8 2,72

2013 919,8 1,07

2014 925,2 1,03

2015 926,0 0,82

2016 1010,3 23,6

2017 1464,4 54, 71

2018 1623 7,23

2019 1648 4,59

2020 1851 15,76

Source : Construction de l’auteur


~ 46 ~

1. METHODOLOGIE

1.1. Méthode des moindres carrés ordinaires

 Définitions

La méthode des moindres carrés est une procédure qui permet


d’utiliser les données de l’échantillon pour estimer l’équation de la régression. 31 Elle
fournit une équation estimée de la régression qui minimise la somme des écarts au
carré entre les valeurs observées de la variable dépendante, yi et les valeurs estimées
de la variable dépendante, yˆ. i Le critère des moindres carrés permet d’obtenir
l’équation la mieux adaptée aux données. Si on utilise d’autres critères, tels que la
minimisation de la somme des écarts en valeur absolue entre yi et yˆ, i on obtiendra
une équation différente. En pratique, la méthode des moindres carrés est la plus
répandue.32
 Critère de moindre carré

 Yi correspond à la valeur observée de la ie observation de la variable


dépendante ;

 ˆyi correspond à la valeur estimée de la ie observation de la variable


dépendante.

La méthode des moindres carrés a été élaborée par Carl Friedrich Gauss
(1777-1855).
1) Le coefficient de détermination

La somme de ces résidus, ou erreurs, au carré correspond à la quantité


minimisée par la méthode des moindres carrés. Cette quantité, aussi appelée somme

31
ANDERSON, SWEENEY, WILLIAMS, CAMM, COCHRAN, Statistiques pour l’économie et
gestion,5ed de Boeck supérieur, 2015, p.675
32
Idem, p.680
~ 47 ~

des carrés des résidus, est notée SCres.33

 Somme de carré des résidus :

La valeur de SCres est une mesure de l’erreur commise en utilisant


l’équation estimée de la régression pour estimer les valeurs de la variable dépendante
dans l’échantillon.

Le coefficient de détermination peut être interprété comme la proportion de


la variabilité de la variable dépendante expliquée par l’équation estimée de la
régression. En le multipliant par 100, on peut l’interpréter comme le pourcentage de la
variation de y expliquée par l’équation estimée de la régression.
2) Présentation du modèle de régression simple
 Définition :

L’analyse de la régression multiple est l’étude de la relation entre une


variable dépendante y et une variable indépendante.34
 Modèle de régression et équation de la régression simple

La régression multiple consiste à l’explication d’une variable endogène


(Y) par une variable exogène :

Y = a0 + a1X1 + Ɛn

3.2.2.3. Présentation des tests de signification35


Les tests de signification utilisés dans une régression linéaire simple
étaient les tests t de Student et F de Fisher. Dans le cadre d’une régression linéaire
simple, les deux tests aboutissent à la même conclusion ; c’est-à- dire, si l’hypothèse
nulle est rejetée, nous concluons que 0. 1 - Dans le cadre d’une régression multiple,
les tests de Student et de Fisher n’ont pas le même objectif.

33
ANDERSON, SWEENEY, WILLIAMS, CAMM, COCHRAN, op cit, p.690
34
IDEM,,P.757
35
ANDERSON, SWEENEY, WILLIAMS, CAMM, COCHRAN, op cit,p.777
~ 48 ~

1. Le test F de Fisher est utilisé pour déterminer s’il existe une relation
significative entre la variable dépendante et l’ensemble des variables
indépendantes ; on parle de test de signification globale.

2. Le test t de Student est utilisé pour déterminer si chacune des variables


indépendantes est significative. Un test de Student est effectué pour chaque
variable indépendante du modèle ; on parle de test de signification
individuelle.

1. Test de Fisher36
 Test de signification Globale de Fischer37

Approche par la valeur critique : Rejet de H0 si F ≥ Fα


Où Fα est basé sur la loi de Fisher à p degrés de liberté au numérateur et n –
2 degrés de liberté au dénominateur.

36
IDEM
37
Idem
~ 49 ~

2. Test de Student38
Si le test de Fisher prouve que la relation de régression multiple est
significative, un test de Student doit être effectué pour déterminer si chaque variable
indépendante est significative. Le test de signification individuelle de Student est
présenté ci-dessous.
 Test de signification de student

Approche par la valeur critique : Rejet de H0 si t ≤ tα/2 ou si t ≥ tα/2où tα/2


est basé sur la distribution de Student à n – p – 1 degrés de liberté.

2. ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE EMPIRIQUE DE


L’INCIDENCE DU TAUX DE CHANGE SUR LE TAUX D’INFLATION

Pour apprécier l’incidence du taux de change congolais sur le taux


d’inflation, nous avons utilisé le taux de change comme variable exogène pour
apprécier leur incidence sur le taux d’inflation comme variable endogène de notre
modèle. La période d’étude s’étale de 2010 à 2020.

38
ANDERSON, SWEENEY, WILLIAMS, CAMM, COCHRAN, Op. Cit,p.779
~ 50 ~

2.1. Résultats de la régression simple


Tableau 3.3 : Résultats de la régression simple

Dependent Variable: TINF


Method: Least Squares
Date: 10/12/22 Time: 08:23
Sample: 2010M01 2020M12
Included observations: 11

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C 6.227864 0.320174 19.45150 0.0000


TCH 0.835567 0.126945 6.582119 0.0000

R-squared 0.753103 Mean dependent var 5.480882


Adjusted R-squared 0.427462 S.D. dependent var 2.745677
Akaike info
S.E. of regression 2.077550 criterion 4.314853
Sum squared resid 867.5592 Schwarz criterion 4.363649
Hannan-Quinn
Log likelihood 437.1150 criter. 4.334591
F-statistic 76.78082 Durbin-Watson stat 0.031217
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : calculs faits sur Eviews9


Concernant, notre modèle, la variable explicative (exogène) expliquent notre
variable dépendante à 75,31%.
Le coefficient de détermination, comme nous informe le tableau 3.3 ci-
dessus, est égal à 0,753103 laquelle valeur est supérieur à la valeur référentielle de
0,6 et nous disons que pendant toute la période sous étude, le taux de change a
expliqué le taux d’inflation ’à 75,31% ce niveau d’explication donc largement
significatif.
Le test de Fisher et le test de student confirme que le taux de change
explique significativement le taux d’inflation .
~ 51 ~

SECTION 2
LES LEÇONS TIRES ET RECOMMANDATIONS

Nous avons ainsi constaté que :

Le coefficient de détermination est égal à 0,553103 laquelle valeur est


supérieur à la valeur référentielle de 0,6 et nous disons que pendant toute la période
sous étude, le taux de change explique significativement le taux d’inflation à 75,31%.

Au regard de ce résultat, nous proposons ce qui suit :


Maintenir durablement la stabilité macroéconomique afin d’accroitre la
crédibilité des politiques et des mesures visant à dédollariser et améliorer de
l’attractivité de la monnaie nationale.
Orienter les apports extérieurs vers les secteurs productifs et
développer le secteur porteur du développement (l’agriculture, l’éducation, les
infrastructures, etc.)
Déterminer le taux de change effectif réel optimal qui permettra de
mesurer la compétitivité de l’économie qui pourrait inciter les agents
économiques de se dessaisir de chaque unité de dollar contenue dans leur
portefeuille.
Inscrire dans la durée la supériorité du rendement réel en monnaie
nationale (appréciation + taux d’intérêt créditeur en monnaie nationale) par
rapport au rendement en monnaie étrangère (dépréciation + taux d’intérêt
créditeur en monnaie étrangère).
La sensibilisation du Gouvernement congolais pour la prise de
conscience de la nécessité d’une diversification économique ordonnée et
effective parait nécessaire afin d’éviter les méfaits liés à la dépendance vis-à-vis
d’un seul produit d’exportation et améliorer un meilleur climat des affaires.
~ 52 ~

CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE


Dans ce chapitre, il a été question de mesurer empiriquement l’impact le taux de
change et le taux d’inflation sur la balance commerciale durant la période de 2010 à
2020.
Pour ce faire, nous avons choisi comme variable exogène :
Le taux de change

Et comme variable endogène :


Le taux d’inflation

Nous avons analysé les données recueillies en utilisant des modèles


statistiques et économétriques. Nous constatons, après analyse, que le taux de change
influence significativement sur taux d’inflation .
~ 53 ~

CONCLUSION GENERALE

Notre travail qui a porté sur l’analyse de l’impact du taux de change sur les prix
des biens de la consommation de 2010 à 2021. Ce présent travail comprend trois
chapitres outre l'introduction générale et la conclusion générale.
 Le premier chapitre concerne les généralités sur le taux de change et le
taux d’inflation,
 le deuxième chapitre est consacré à la présentation de l’évolution le
taux de change et le taux d’inflation de la RDC de 2010 à 2020,
 et le troisième chapitre analyse l'impact du taux de change sur les prix
des biens de consommation en abordant l'évolution du taux de change et
des prix en RDC.

Pour mener à bien ce travail, nous nous sommes posé la question suivante :
Le taux de change a-t-il réellement un impact sur le prix des biens de
consommation durant la période sous étude ?

Au regard du questionnement qui constitue le soubassement de notre recherche,


nous formulons l’hypothèse suivante :
Le taux de change a un impact réel sur le prix des biens de consommation
durant la période sous étude suite à plusieurs facteurs déterminants sauf pour quelques
sous-périodes.
Après analyse, nous avons abouti aux résultats selon lesquels, dans toute la
période sous étude, le taux de change a expliqué le taux d’inflation ’à 75,31% ce
niveau d’explication donc largement significatif.
Le test de Fisher et le test de student confirme que le taux de change explique
significativement le taux d’inflation.
Le taux de change en RD Congo est très volatile et cela consécutif à
plusieurs facteurs dont notamment l’absence de réserves de change adéquates qui
s’explique par la raréfaction des devises étrangères, en l’occurrence le dollar
américain imputable à la balance commerciale qui ne cesse de se montrer
~ 54 ~

déficitaire suite à un faible niveau d’exportation basée essentiellement sur le cuivre


et cobalt dans un contexte économique peu diversifié. A la lumière de cette réalité,
nous pouvons émettre les recommandations suivantes :

En termes de politique structurelle, il faut diversifier l’économie en boostant


par exemple le secteur d’agriculture, pèche pour créer plus d’emploi et maximiser
la main d’œuvre au niveau interne. Cela mettra fin à la dépendance de la production
nationale à un seul secteur à savoir le secteur minier.

Les résultats de nos analyses ont révélé que par une vue d’ensemble, la
politique monétaire a été efficace car l’inflation constatée a été inférieure à celle
ciblée en dépit des années 2016, 2017 et 2020 respectivement où l’inflation
constatée a été supérieure à la cible d’inflation annuelle suite notamment à la
dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères ainsi qu’à
la hausse des prix des denrées alimentaires importées et du pétrole sur le marché
international ainsi que l’effet de la pandémie de COVID-19.

Toutefois, cette étude n’est pas exempte de tous reproches, les résultats sont
sujets à certaines faiblesses dont les plus en vue sont les limites de l’échantillon et
la qualité des données ne permettent pas de jeter un total dévolu aux résultats
trouvés.

Enfin, en élaborant cette modeste étude, nous n’avons aucune ambition ni


prétention d’offrir à la science une œuvre parfaite ou complète. Notre étude étant
une œuvre humaine, quelques imperfections pourront sans doute être relevées sur le
plan de forme ou de fond. Nous implorons ainsi l’indulgence de nos lecteurs tout en
demeurant attentifs aux remarques et critiques constructives qui nous seront
adressées et nous seront utiles à l’amélioration de cette recherche et aux
investigations futures auxquelles nous sommes appelés à réaliser.
~ 55 ~

BIBLIOGRAPHIE

1. Ouvrages

 M. De MOURGUES, Macroéconomie monétaire, Economisa, Paris, 2000.

 B. GUERRIEN, Dictionnaire d’analyse économique, La Découverte, Paris,


2002.

 JACQUEMIN A. et Cie, Fondements d’économie politique, 3ème éd. De Boeck,


Bruxelles, 2001.

 KABENGELE DIBWE G., Les questions monétaires, bancaires et boursières,


Contradictions Africaines et Pauvreté, Kinshasa, 2008.

 KABUYA KALALA, F., et MATATA PONYO, M., L’Espace monétaire


Kasaien : Crise de légitimité et de souveraineté monétaire en période
d’hyperinflation au Congo (19931997), l’Harmattan, Paris, 1999.

 KAMANDA KIMONA-MBINGA J., De la dégénérescence à la renaissance :


Le défi congolais, l’Harmattan, Bruxelles, 2001.

 MANKIW, G., Macroéconomie, 5e édition De Boeck, Bruxelles, 2011.

 MISHKIN Frederic, Monnaie, banque et marchés financiers, 10ème édition


Nouveaux Horizons, Paris, 2013.

 MUTAMBA LUKUSA G., Déséquilibres macroéconomiques et ajustements


au Zaïre
(1967-1987), Presses universitaires du Zaïre, Kinshasa, 1999.
~ 56 ~

 SARY NGOY B., La Dépréciation du franc congolais (2001-2018) : Effet


d’hystérèse, l’Harmattan, Paris, 2018

 SILEM A., et ALBERTINI J-M., Lexique d’économie, Dalloz, Paris, 2010.

 SUMATA C., La gestion macroéconomique de la République démocratique du


Congo durant et après la Transition démocratique, l’Harmattan, Paris, 2014.

 SUMATA C., L’Economie parallèle de la RDC : Taux de change et dynamique


d’hyperinflation au Congo, l’Harmattan, Paris, 2001.

2. Autres recherches

 BERGET A. et BORENSZTEIN E., Débat sur la dollarisation, dans Finance


et Développement, Fonds Monétaire International, Mars 2000.

 BOURGUINAT Henri, DOHNI Larbi, La dollarisation comme solution en


dernier ressort, dans Revue française d'économie Volume 17 N°1, Paris, 2002.

 DUCHENE Gérard et GOUJON Michaël, La Dé-Dollarisation : Les


expériences du

Vietnam, de l’Ukraine et de la Roumanie, dans Revue d’études comparatives


Est-Ouest volume 37 n° 1, Paris, 2006

 KAMANDA, J., LENDELE K., ‘’ Nature et spécificité de la dollarisation de


l’économie congolaise(RDC), dans Mondes en Développement Vol.33-2005/2-
n°130, Bruxelles, 2005.

3. Notes de cours

 KABANGA D., Macroéconomie, Kinshasa, Université Catholique du Congo,


Faculté d’économie et développement, Première licence, Kinshasa, 2017-
2018.
~ 57 ~

 KABANGA D., Econométrie, Kinshasa, Université Catholique du Congo,


Faculté d’économie et développement, Première licence, 2017-2018.

 KUKATULA O., Politiques économiques, Université Catholique du Congo,


Faculté d’économie et développement, Troisième graduat, 2016-2017.

 OPANGA EKENGA V., Méthode de Recherche en Sciences sociales,


Kinshasa, UCC,
Faculté d’économie et développement, Deuxième graduat, 2015-2016.
 PHONGI A., Collecte et analyse des données, Kinshasa, Université
Catholique du Congo,
Faculté d’économie et développement, Première licence, 2017-2018.

 MABI, E., Théories monétaires, Université protestante au Congo, Faculté


d’administration des affaires et sciences économiques, Kinshasa, 2008-2009.
 SUMATA C., Economie monétaire, Kinshasa, Université Catholique du
Congo, Faculté d’économie et développement, Troisième graduat, Kinshasa,
2016-2017.

4. Rapports annuels

 Banque Centrale du Congo, Etude de la Dollarisation Financière en


République Démocratique du Congo, Kinshasa, 2016.

 Banque Centrale du Congo, Grille de lecture sur la politique monétaire de la


Banque Centrale du Congo, Kinshasa, 2011.

 Banque Centrale du Congo, Pistes vers le DEDOLLARISATION de


l’économie congolaise, Kinshasa, 2012.

 Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2020


~ 58 ~

 Banque Mondiale, Choc Exogène, Stabilité Macroéconomique et


Développement : Options de Politique Économique, Rapport de Suivi de la
Situation Economique et Financière 2016 4ème édition, Kinshasa, 2016.

5. Articles

MURHI MIHIGO I. « l’impact de l’évolution du taux de change sur la vie


socio-économique à BUKAVU ». 2010

 WANICAN UWIRA H J. C. « l’Efficacité de la politique monétaire sur la


stabilité de taux de change en république démocratique du Congo de 1998 à
2014 » 2016

 ESCRIBANO M., et SOSA S., What is Driving Financial De-dollarization in


Latin America?, dans Working Paper No 11, FMI, 2011, page 55-58.

 MABI MULUMBA E., Semaine de la science et des technologies : Vingt-cinq


ans d’évolution de l’économie congolaise (1990-2015), dans Revue de la
Faculté d’administration des affaires et sciences économiques, Kinshasa,
2016, p. 1-25.

Vous aimerez peut-être aussi