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O. INTRODUCTION

Aujourd'hui, toutes les nations cherchent par tous les moyens a stabiliser leurs
économies respectives surtout la politique monétaire qui se fonde sur le pouvoir d'achat de la monnaie.
Ce problème du développement des pays africains les préoccupant au plus haut degré, il va de soi que
le développement d'un pays est fonction des plusieurs facteurs entre autres le financement intérieur et
extérieur. L'analyse de la politique monétaire de notre pays vaut son pesant d'or pour nous, car elle a
des effets d'entraînements très important sur tous les secteurs.

Eu égard à ce qui précède, la République Démocratique du Congo par le biais de sa


Banque Centrale a comme objectif principal de définir une politique monétaire globale avec comme
toile au fond la recherche de la prospérité nationale ; elle précise et élargit sa mission en lui donnant
les juridiques appropriés, cette indépendance se situe spécialement dans l'élaboration et la mise en
œuvre de la politique monétaire qui vise l'objectif principal de stabiliser le niveau général des prix et
succeptible à son tour de renforcer la confiance du public vis-à-vis de la monnaie nationale.

La monnaie reste le seul instrument par excellence pouvant sortir les pays pauvres de
leurs calamités, raison pour laquelle, comptant beaucoup plus sur sa cinquième fonction (qui est celle
du financement de l'économie). Chaque pays doit continuer les garde-fous de sa monnaie (politique
monétaire) pour attendre d'elle les actions correctives et constructive de l'économie en améliorant le
bien-être social. La RDCongo n'est pas épargnée à toutes ces réalités économiques, étant donné qu'elle
est jusqu'à l'heure actuelle classée dans la catégorie de pays en développement, mais aussi et surtout
des pays pauvres à la quête de la voie de sortie de la société traditionnelle vers une société moderne
(raison d'être des pays pauvres très endettés).

En ce temps qui court, les Etats mesurent leurs capacités à soutenir leurs populations
qu'avec leurs performances macro-économiques visant la maîtrise du niveau générale des prix, la
création d'emplois, l'amélioration des échanges avec le reste du monde et l'amélioration du produit
intérieur brut (PIB). Tous ces objectifs qui composent le carré magique de l'économie ne sont pas
attendus, mais plutôt sont provoqués par l'utilisation adéquate des instruments nécessaire pouvant
aider à atteindre les équilibres economiques.

L'objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo (BCC)


est d’assurer la stabilité monétaire qui se décline en deux sous-objectifs : la stabilité interne (inflation
faible)1 et la stabilité externe (taux de couverture extérieure de la monnaie suffisante). Les statuts de la
BCC autorisent également à la banque centrale, sans préjudice à son objectif de stabilité monétaire,
d’apporter son soutien aux politiques économiques générales élaborées par le gouvernement pour
encourager la croissance économique.

Le présent travail analyse le problème de la politique monétaire qui a à son sein


l'objectif de la croissance économique, les voies et moyens par lesquels elle réalise cet objectif et
l'appréciation de ses résultats dans notre pays et aussi l'amélioration des conditions de vie de la
population qui n'est possible qu'avec la croissance économique.

O.1 choix et intérêt du sujet

Au terme de notre deuxième cycle en économie, option: Economie Monétaire, nous


sommes dans l'obligation de rédiger un mémoire sanctionnant la fin de notre formation.

1
La norme retenue par les économistes est l’intervalle de 2 à 3%. (BIKAI et ESSIANE, 2018), p35.
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L'objet de notre étude indique déjà là motivation de notre choix. Mais nous devons
affirmer en plus que notre option pour ce sujet a été dictée par son importance dans les questions
approfondies du développement. Notre mobile découle des enseignements d'économie monétaire qui
nous passionné et dont nous avons fait notre étude.

Si cette dissertation nous intéresse pour approfondir les rouages de la politique


monétaire et son incidence dans une économie en reconstruction, nous estimons qu'il pourrait sur le
plan théorique inspirer d'autres chercheurs futures, et sur le plan pratique, être utile aux autorités qui
régulent la politique monétaire de notre pays qui y trouveront quelques voies de sorties pour résoudre
des questions qu'ils rencontrent dans leur gestion. Car la politique monétaire est un instrument puissant
d'agencement économique.

En revanche, notre choix et intérêt du sujet est subdivisé sur le trois plans :

Sur le plan scientifique : ce travail constitue pour les futurs chercheurs, une source de
documentation et référence en matière de l’Enseignement.

Sur le plan social: ce travail est l'orientation de nos investigations sur la politique
monétaire et son incidence sur la croissance économique de la RDC. Chaque pays est tenu à adapter sa
politique monétaire de prix ayant pour conclusion le bien-être des individus.

Enfin sur le plan personnel : ce travail nous a permis d’enrichir notre bagage
intellectuel et de comparer ces théories apprises à la pratique sur terrain, dans ce domaine de la
recherche.

Aux chercheurs, il constituera une source de référence dans le domaine de l'économie


monétaire et sur le plan pratique être utile aux autorités qui régulent la politique monétaire de notre
pays qui s'y trouveront quelques voies de sorties pour résoudre des questions qu'ils rencontrent dans
leur gestion. Car la politique monétaire est un puissant instrument de la politique économique.

O.2. Problématique

L'essentiel de tout travail scientifique est de pouvoir exprimer au départ de la


préoccupation ou l'objet de la recherche; autrement dit, tout chercheur averti ne peut entraîner ses
investigations sans savoir le bien-fondé de sa démarche.

Durant des longues années de colonisation. L'organisation du continent africain était


conçue et dirigée d'abord en fonction des intérêts de métropoles. Et la monnaie ne se présentait que
comme moyen d'action du pacte colonial. Aujourd'hui, l'Afrique est en plein mutation structurelle et
cherche des structures qui lui conviennent. Ces changements constants trouvent leur signification dans
le fait que les États indépendants d'Afrique cherchent à organiser souverainement leur propre devenir
économique.

La problématique est définie par GRAWITZ MADELEINE et PINTO R. Comme


l'ensemble des questions que l'on se pose devant un fait, un constat que soulève une etude, une
recherche pour arriver à la vérité scientifique.2

Selon le dictionnaire HACHETTE de la langue française, la problématique est définie


comme étant un ensemble des problèmes posés pour découvrir et expliquer une réalité scientifique. 3

3
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Plus qu'aucun autre continent, en Afrique, nous assistons à des mutations du système
monétaire et financier dû à la négligence des États dans leurs responsabilités inhérentes à leur
souveraineté monétaire.4

Dans le cas spécifique du Congo, cette évolution a mené à une autre caractéristique de
distorsions internes graves qui minent l'économie de ce pays. Cependant, « l'économie de la
République Démocratique du Congo est le Prototype d'une petite économie ouverte en proie, à des
fréquents déséquilibres internes et externes. » 5

La République Démocratique du Congo, comme tout État souverain dans le monde, a


sa propre monnaie ; le franc congolais. Mis en circulation le 30 juin 1998, et était inscrit dans le cadre
d'une réforme monétaire perçue comme indispensable ou redressement de l'économie nationale et le
franc congolais devrait être une monnaie forte.

Cependant, sitôt sorti, le franc congolais subira une dépréciation vertigineuse faute de:
« la baisse drastique de la production le développement de l'économie informelle ; les déficits
chroniques du budget de l'Etat financés essentiellement par l'émission incontrôlée de la monnaie,
lesquelles, ont occasionné l'hyperinflation dans les années avant 1998 et aggravés la précarité des
conditions de vie de la population ; la désarticulation du système des finances et la faillite de plusieurs
établissements de crédit et surtout le non contrôle des crédits accordés à l'économie nationale ;
l'éclatement de l'espace monétaire nationale et en fin la multiplicité des taux de change ».

Depuis quelques années, les économistes et hommes politiques recommandent que


l'objectif de la stabilisation et de l'inflation reviennent à la politique monétaire.

Les économistes en sont également venus à prôner plus fermement la stabilité des prix
comme principale objectif à long terme d'une Banque Centrale.

Mais il est difficile ou presque impossible qu'une monnaie puisse sortir indemne des
assauts hyper inflationnistes du genre de ceux relevés précédemment en République Démocratique du
Congo. Tôt ou tard, elle finit par perdre sa crédibilité auprès de sa propre population. 6

Les années récentes ont vu, la politique budgétaire de plusieurs pays perdre son attrait
en tant qu'instrument de stabilisation de l'ensemble de l'économie, en raison des doutes quant à la
capacité de régler les mesures budgétaires de façon à atteindre le degré de stabilisation souhaite et
également du fait des préoccupations relatives aux déficits budgétaires. Il s'ensuit que, depuis quelques
années économiste et hommes politiques recommandent que l'objet de stabilisation de la production et
de l'inflation revienne à la politique monétaire. Les économistes en son également venus à prôner plus
fermement la stabilité des prix comme principal objectif à long terme d'une banque centrale du Congo
a pour missions principales de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire de la République
Démocratique du Congo. Pour remplir sa mission la banque centrale du Congo a mis en place un
dispositif général, entre autre, une structure appelée comité de politique monétaire comprenant des
membres issus de la Banque Centrale du Congo, mais aussi des experts de la présidence, de la
primature ainsi que de ministères des finances et du budget.

Néanmoins, toute l'économie n'a pas évolué selon les prévisions optimistes des années
1960. Face à ces échecs les théories du développement ont été revues de multiples fois. La Banque

4
A. Silem et J. M Albertini, lexique d’économie 8ém éd. 2004, p24.
5
BOURONNAIS Régis, économétrie, Dunod, Paris 1998, p40.
6
Remy K. KATSHINGU, « dollarisation, taux de change et perspective de la pauvreté en RDC », copy Right 2001.
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Mondiale et le fonds Monétaire Internationale a profondément modifié leur discours à ce propos


depuis une quinzaine d'années. Ils y ont introduit les termes de bonne Gouvernance, de lutte contre la
pauvreté et de stratégie participative tout en restant très peu explicites sur les mécanismes qui
engendrent la pauvreté.7

Quelle soit l'époque les contraintes de la gestion Monétaire étaient polarisées autour de
trois préoccupations majeures, à savoir : assurer la convertibilité interne et externe de la monnaie,
garantir la stabilité de l'unité compte et surtout encore plus important assurer un niveau satisfaisant de
liquidité dans l'économie. Il s'agit ici d'un délicat équilibre à tenir au jour le jour. Ce qui explique en
définitive la récurrence des réformes Monétaires dans notre pays.

De ce qui précède, les différentes questions qui nous interpellent pour cette étude sont
les suivantes :

1) Cette politique des réformes Monétaires (par la fixité des taux directeurs) a-t-elle
influencé la croissance économique en République Démocratique du Congo ?

2) Comment la politique monétaire de la Banque Centrale se transmet-elle dans


l'activité économique réelle de la RDC? Donc par quel canal de transmission la politique monétaire
influe sur la croissance économique?

3) Quels sont les objectifs que s'assigne la Banque Centrale du Congo en politique
monétaire convergeant à l'atteindre e l'objectif ultime (croissance du PIB)?

Voilà en gros l'essentiel de notre problématique autour de laquelle va tourner notre


étude de fin du deuxième cycle en sciences économiques.

O.3. Hypothèses du travail.

La loi des anticipations de la vérité, sert de fil conducteur au chercheur. Robinson par
ailleurs estime qu'il n'est difficile d'élaborer des modèles à partir d'un ensemble d'hypothèses, mais la
difficulté est de trouver les hypothèses qui aient un rapport avec la réalité. C'est ainsi que la démarche
scientifique implique que l'hypothèse soit formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse,
dès la conception de la recherche puissent fournir une réponse à la question posée. 8

Dans le cadre de la présente étude, nous signalons dès le départ que ces multiples
réformes Monétaires n'auraient pas affecté considérablement le développement économique de la
République Démocratique du Congo. Eu égard aux problèmes ainsi évoqués, trois hypothèses peuvent
être formulées.9

a. Cette politique des réformes Monétaires par la fixité du taux directeur aurait stimulé
partiellement la croissance économique pendant cet intervalle de temps ;

b. Les objectifs que s'assignent la Banque Centrale en politique monétaire seraient de


maîtriser l'inflation, contrôler la rotation de la masse monétaire en circulation encore d'éviter le
dérapage qui crée les déséquilibres entre l'offre et la demande de la monnaie d'une part et d'autre part
de récupérer les BIC (Billet impropres à la circulation) qui pourront être incinérés par ordre des agents
de la sécurité publique.
7
Remy K. KATSHINGU, Op cit.
8
BILOLO MOTIKE H. mémoire de fin de deuxième cycle dont le titre « incidence de la politique monétaire et budgétaire sur
l’économie congolaise, de 2014 à 2018
9
J. NSABWA T. méthodes de recherche scientifique et sociale, cours inédit, UNIKAN G2 SEG 2018, p11
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C. Les canaux de transmissions de la politique monétaire en général ne seraient pas


efficaces d'où l'économie ni l'agriculture n'a pas décollé. En particulier le canal des crédits dans son
volet d'investissement devrait viser les secteurs porteurs de la croissance qui sécrètent la valeur ajoutée
substantielle ;

Les vérifications empiriques et économiques, nous aideront à prouver de la crédibilité


de la politique monétaire dans l'atteinte de ses objectifs.

O.4 État de la question.

Pour mener à son bon port cette investigation, nous sommes parti du « déjà là » en vue
de nous en inspirer toute en évitant des redites. Ce parcours vise le dégagement de l’originalité de
notre recherche, puisque le terrain nous parait déjà fréquenté.

Les aspects multiples non abordés par nos prédécesseurs, nous ont fascinée et poussée
à faire de ce domaine notre chaval de bataille pour la rédaction de notre mémoire de licence.

Parmi les auteurs que nous avons lus et consultés avant d'aborder cette rédaction, nous
citons notamment:

1). Le mémoire de BILOLO MOTIKE H, dont le titre « incidence de la politique


monétaire et budgétaire sur l’économie congolaise, de 2014 à 2018 ». Il a été question d’analyser la
politique monétaire et son incidence sur l’économie congolaise, ces études ont abouti à des
conclusions telles que : la politique monétaire et budgétaire de la Banque Centrale du Congo est axée
sur les objectifs annuels d’accroissement de la masse monétaire pour doter au tissus économique le
moyen à couvrir le besoin en capitaux, et surtout sur la lutte engagée contre les menaces
inflationnistes. En réalité, cette masse monétaire trouve sa contrepartie penchée surtout sur les
opérations de créance du trésor public pour l’encadrement du déficit budgétaire et son incidence sur
les opérations du crédit à l’économie congolaise par le financement des banques de dépôt. 10

2). Le mémoire de MUKADI MUTOMBO Albert, dont le titre: " problématique de la


croissance économique en RDC". Dans sa problématique fondée sur l'assise des outils economiques
dans la croissance économique, il a constaté que cette croissance serait l'œuvre d'abord de la politique
budgétaire dans sa rubrique dépenses d'investissement et l'œuvre de la politique monétaire dans le
financement de l'économie, qui stimulerait la consommation et la production qui entraîne une baisse
de taux de chômage, une lutte contre l'inflation et un équilibre extérieur 11.

3). Le mémoire de MUKENGE KAPULUAYI Joseph 12, dont le titre: " l'impact de la
politique monétaire dans le financement de l'économie Congolaise". Ses analyses portent sur le rôle
que joue la politique monétaire dans l'économie Congolaise.

De notre part, nous ne nous limiterons pa seulement à faire une analyse critique de la
politique monétaire et de ces objectifs, mais aussi nous tracerons la démarche et la vérification du
comment elle se transmet dans l'économie et l'établissement clair de la relation mutuelle qui peut

10
BILOLO MOTIKE H. mémoire de fin de deuxième cycle « incidence de la politique monétaire et budgétaire
sur l’économie congolaise, de 2014 à 2018
11
MUKADI MUTOMBO Albert. Mémoire de fin de deuxième cycle “problématique de la croissance
économique en RDC, de
12
MUKENGE KAPULUAYI Joseph l'impact de la politique monétaire dans le financement de l'économie
Congolaise", de
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exister entre cette politique monétaire et la croissance économique en RDC durant les dernières
années.

L'articulation entre les trois auteurs ci-dessus cités et le rapprochement théorique et


pratique de leurs analyses constituent les objectifs principaux de notre étude.

O.5. Méthodes et techniques.

Pour étayer notre argumentation, il faut réunir les données, ou les éléments
nécessaires. Pour cela, il faut recourir aux techniques appropriées pour leur récolte. Une fois les
données récoltées et même classées elles doivent être traitées, grâce à une ou plusieurs méthodes.

D'ailleurs, Jean-Claude COMBESSIE nous réconforte sur cette position en disant :


diversifier les méthodes, c'est croiser les éclairages, créer les conditions d'une stéréoscopie par
superposition d'images produites à partir des points de vue différents, diversifier les objectifs ; c'est à
la fois multiplier les informations et renforcer les possibilités de comparaison et d'objectivation.

En effet, une méthode de travail scientifique est "un ensemble d'opérations


intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie"13.

O.5.1 Méthode de Recherche

Pour l'élaboration de notre travail, nous avons utilisé les méthodes ci-jointes:

 Méthode historico-comparative :

Comparer, c'est, dans un premier temps distinguer et séparer les ressemblances de


différences, regrouper des éléments en fonction de leur caractère commun en les distinguant d'autres
donc les caractères différents. C'est aussi constituer des types de situations, des comportements, ... La
méthode historico-comparative nous permettra de remonter dans l'histoire pour voir comment ont
évolué les différentes réformes Monétaires, mais aussi comparer ce qui s'est fait et la pratique
d'aujourd'hui dans le contexte de l'évolution Monétaire.

 méthode systémique:

L'analyse systémique est toute recherche théorique ou empirique qui partant du


postulat de la réalité présente le caractère d'un système, interpréter et explique les phénomènes par des
liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une totalité. L'application de cette
méthode en sciences économiques est décisive pour les performances des notions et des recherches
économiques. Cette méthode offre un élément irremplaçable pour des problèmes devant lesquels le
simple raisonnement courant est insuffisant. Le système est une méthode qui peut nous aider à
dynamiser nos actions et réaliser un changement des situations de pauvreté. 14

En effet, cette méthode nous permettra de considérer la notion de systèmes qui est
constituée des éléments liés les uns aux autres et entretenant des rapports tels que si une perturbation
affectait l'un d'eux, c'est tout le système qui est perturbé.

 Méthode démonstrative:

13
Jean-Claude COMBESSIE
14
J. NSABWA T, Op cit, p25
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Démontrer un fait c'est le vérifier, le prouver. Cette opération peut être mathématique
lorsqu'elle est basée sur des données chiffrées et non mathématique dans le cas contraire. Dans notre
analyse, cette méthode nous permettra de faire une analyse des données chiffrées pour en déduire les
significations précises ainsi que mettre en évidence les instruments de la politique monétaire, et e
vérifier le mécanisme de son fonctionnement. Elle correspond à la méthode expérimentale qui consiste
à procéder à une expérience pour vérifier une hypothèse et son application dans les sciences exactes.
C'est pour cette raison que dans notre travail nous avons préféré la qualifier de "démonstrative" plutôt
que "d'expérimentale" une terminologie qui appartient en principe aux sciences exactes.

 Méthode statistique:

Quant à elle, elle nous a permis d'analyser les résultats chiffrés, des données, c'est-à-
dire leur mise en œuvre, leur présentation et leur interprétation.

O.5.2 Techniques de Recherche.

Pour réunir les données nécessaires à notre étude, nous ferons recourir aux techniques
suivantes :

 Technique documentaire:

Celle par laquelle nous procéderons au choix des différents éléments existant dans le
domaine de notre recherche. Grâce à elle, nous consulterons des ouvrages généraux et spécifiques,
ainsi que d'autres documents techniques.

 Technique d'interview libre:

Celle-ci permet d'avoir les avis et considérations des personnes compétentes aux
questions monétaires et qui voudront répondre aux questions que nous leur destinerons.

 Technique de l'observation directe:

Personne ne peut dire que celle-ci ne soit une technique utile pour la collecte de
l'information nécessaire dans le cadre d'un travail scientifique. Car rien ne peut remplacer le contact
direct visuel entre le sujet durant le moment de recherche. Dans des situations marquées par une
carence d'information systématisées, l'observation peut servir valablement pour indiquer l'état de la
chose à étudier et permettre une extrapolation intéressante sur une aire géographique, un secteur
économique... Selon MUBAKE : l'observation stimule le sens ; l'imagination et l'imitation peuvent
permettre de déceler d'un coup d'œil rapide la cause et le nœud du problème, afin d'entrevoir une piste
de solution rapide.

Selon un proverbe chinois, rapporté par Samuelson : "Un coup d'œil direct vaut mille
raisonnements subtiles".

L'observation permet une vision multi dimensionnelle de l'objet et dans l'espace, en


rapport avec son environnement. Enfin, nous nous appesantirons réalité vécue. Cette observation nous
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conduira à retenir certains faits, certaines données, dans la situation marquée par une carence
d'informations systématisées.

O.6. Délimitation spatio-temporelle du sujet.

Pour ne pas être encyclopédique, nous limiterons notre analyse du secteur monétaire et
financier de la République Démocratique du Congo, du point de vue de l'espace, et du point de vue
temporel, sur la période allant de 2015 à 2021, selon la disponibilité des données.

De la portée spatiale, nous avons eu à traiter la politique monétaire et son incidence


sur la croissance économique de la République Démocratique du Congo.

0.7. Difficultés Rencontrées:

Aucune œuvre scientifique ne peut se réaliser sans embûches surtout pour ce temps
qui cours et la vie économique que nous traversons. Ainsi dans notre travail scientifique, nous sommes
buttés aux difficultés de cinq types:

1. Les difficultés d'ordres scientifiques: celles-ci s'expliquent par l'insuffisance des


documents,

2. Les difficultés d'ordres matériels: qui ont fait que nous ne puissions pas avoir tant
ce qu'il fallait pour nos recherches en terme de suivi,

3. Les difficultés d'ordres financières: nous n'avons pas de moyens financiers


suffisants pour la consolidation,

4. Les difficultés d'ordres académiques: le temps imparti ne nous a pas facilité la


tâche, il fallait à la fois suivre les cours, faire le stage professionnel et rédiger le mémoire,

5. Les difficultés d'ordres sanitaires: les maladies tant d'autres nous empêchaient de se
déplacer dans le lieu vers l'autre.

En effet, notre détermination et notre sens de travail ont fait que nous puissions avec
modestie et scientificité surmonter toutes ces contraintes.

O.8. Subdivision sommaire du travail.

Pour clore cette introduction, nous donnons l'ossature ou la subdivision sommaire de


notre travail. Ce dernier comprend trois chapitres suivis d'une conclusion générale. Le premier
chapitre analyse du cadre conceptuel de base, le second chapitre traitera les politiques et réformes
monétaires en RDC. Et enfin le dernier chapitre portera sur la politique monétaire et son incidence sur
la croissance économique de la RDC.
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CHAPITRE PREMIER :

ANALYSE DU CADRE CONCEPTUEL DE BASE : LA POLITIQUE MONETAIRE, LA


CROISSANCE ECONOMIQUE ET L'IMPACT THEORIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE.

Ce présent chapitre comme l'indique son sujet, va épingler trois différentes sections
essentielles, qui permettront de bien mener notre étude, à savoir : la politique monétaire, la croissance
économique et l'impact théorique de la politique monétaire sur la croissance économique.

Section I. Politique monétaire :

La politique monétaire s'inscrit dans le cadre d'une politique économique qui elle est
l'ensemble des mesures prises par l'État en vue d'influer sur les structures et l'évolution de l'économie
d'un pays. Partant de cela la politique économique englobe donc : la politique budgétaire, la politique
financière, la politique de change, la politique monétaire, la politique de l’emploi, ... Elle n'est pas un
ensemble de mesures isolées mais un système de décision intégrant les différentes variables sur
lesquelles il est possible d'intervenir. Sa fixation des objectifs et de priorités, l'analyse des
interdépendances entre objectifs et le choix des moyens d'action. Les relais privilégiés de la politique
économique sont en premier lieu la politique monétaire.

1.1.1. Définitions et notions.

Selon A. Jacquemin et H. TULCKENS, la politique monétaire est un instrument


destiné à régulariser le niveau de la production et des prix en variant la quantité de monnaie dans
l'économie.15

C'est aussi un ensemble des instruments que la Banque Centrale utilise pour faire
varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la
devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation.

La politique monétaire qui a pour objectif de soutenir l'activité économique en


fournissant consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait
alors de bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle
situation favoriserait l'augmentation de l'inflation en injectant trop de pouvoir d'achat dans une
économie qui ne dispose pas suffisamment de biens pour satisfaire la demande.

15
L. STOLERU économie, comprendre l’avenir, dunod, Paris 1999, p205.
P a g e | 10

Mener donc une politique monétaire, c'est avant tout avoir un certain contrôle sur la
masse monétaire, c'est donc parvenir à exercer une action sur le pouvoir de création monétaire des
banques. Il convient donc d'influer sur le mécanisme par lequel les crédits bancaires peuvent
engendrer des dépôts. D'où quatre principes dérégulation :

 Limiter l'octroi des crédits en encadrant les crédits que peuvent distribuer les
banques ;
 Augmenter les banques des « réserves obligatoires » en monnaie centrale ;
 Contrôler les transformations sur le marché monétaire ;
 Limiter le refinancement des banques ou en modifier le cout par une action
directe sur le marché monétaire16

II.1. Les objectifs et rôle de la politique monétaire

II.1.1. Les objectifs de la politique monétaire

D'une manière ou d'une autre, formellement la politique monétaire vise à agir sur les
grandeurs économiques, appelées « objectifs finaux ». Cela suppose une action sur les variables
monétaires, appelées « objectifs intermédiaires », qui conduisent à définir des modalités d'intervention,
appelées « objectifs opérationnels ».

Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une politique de relance le
chômage peut entrainer un déséquilibre extérieur ou une hausse de l'inflation. Peut casser la croissance
économique et augmenter le chômage. La Banque rages en fonction de ses priorités.

II.1.1.1 Les objectifs finaux

Les objectifs finaux de la politique économique telles que: l'investissement et


l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation, lutter les exportations et l'excédent
commercial.17

Mais dans la plupart des pays, la stabilité des prix reste comme principal objectif final
de la politique monétaire.

II.1.1.2. Les objectifs intermédiaires

Ce sont des variables monétaires supposées permettre la réalisation de l'objectif final


décidé. Ces variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable par la Banque Centrale. Ces
variables sont :

 L'accroissement de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie.

En contrôlant le rythme de croissance des agrégats monétaires, on peut contrôler celui


de la demande. En règle générale le choix porte sur l'agrégat M3 18qui est la masse monétaire au sens
large, représentative de l'ensemble des liquidités de l'économie 19
16
L stoleru, Op cit. p.210
17
Selemani P., Analyse de la structure monétaire en Afrique, in cahiers économiques sociaux, Kinshasa, IRES,
1979, P.598.

18

CapuI Jean Yves et Garnier Olivier, Dictionnaire économique et sciences sociales, Pais, Harfer, juin 2005, P.116
19
CapuI Jean Yves et Garnier Olivier, op.cit., P.117
P a g e | 11

Dans l'optique monétariste, contrôler l'accroissement de monnaie, c'est l'un des


objectifs privilégiés, Car il permet de contrôler l'accroissement de la demande et donc les risques
d'inflation. D'où, il faut que la croissance de la masse monétaire soit égale au taux de croissance de
l'économie réelle pour éviter toute tension inflationniste.

 Le niveau des taux d'intérêts nominaux.

C'est l'intérêt privilégié des keynésiens : L'idée est qu'une baisse des taux intérêt doit
conduire à une reprise de l'activité économique. Même si les Banques Centrales ne poursuivent pas cet
objectif de croissance économique, elles
prennentnéanmoinsenconsidérationleniveaudestauxd'intérêtquiauneincidencesurleniveaudesinvestisse
mentsdesentreprisesetsurlevolumedesmouvementsdecapitauxàcourtterme. De surcroît, ils contribuent à
expliquer les décisions des agents non financiers relatives à la détention d'achat d'actifs financiers, à
l'investissement productif des entreprises, à la demande de crédit de ménages.

 Les taux de change

Ils influencent les exportations et les importations de biens et services et des capitaux.
Dans des économies ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux de Change est devenu un
objectif intermédiaire fondamental, il s'agit de trouver le taux de change d'équilibre, ce qui n'est jamais
aisé : Un taux de change faible favorise les exportations mais est source des tensions inflationnistes et
n'incite pas l'amélioration des gains de productivité des entreprises nationales protégées de la
concurrence internationale ;

Un taux de change trop élevé, renchérit les exportations et risque de conduire les
entreprises les moins concurrentielles à la faillite. Mais une relative surévaluation de la monnaie
ralenti les risques inflationnistes.

II.1.1.3. Les objectifs opérationnels

Ce sont les variables monétaires choisies parla Banque Centrale parmi les objectifs intermédiaires
comme étant les plus susceptibles d'être contrôlées et maîtrisées en fonction de l'objectif final
recherché20

La politique monétaire cherche à agir sur la quantité de monnaie circulant dans


l'économie, elle va chercher à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la création monétaire des
banques ordinaires.

Le crédit met en cause des agents non financiers demandeurs de crédit, les banques
offreuses de crédit (créatrices de monnaie bancaire mais demandeuses de monnaie centrale), la Banque
Centrale (créatrice de monnaie centrale).

Pour maîtriser la quantité de monnaie circulant dans l'économie, la Banque Centrale


peut agir également dans plusieurs directions :

Une action sur la demande de crédit des agents non financiers.

En agissant sur les taux d'intérêt, la Banque Centrale modifie le coût du crédit, lequel influe sur la
demande de crédit ;

20
John Petroff, Précis de macro-économie1986, 1990 et 2002, Paris, p.404.
P a g e | 12

Une action sur l'offre crédit des banques.

En établissant une norme de progression des crédits à ne pas dépasser, la Banque Centrale influe sur le
volume des crédits distribués par les banques. Et en décidant également de l'importance de sa création
de monnaie centrale, la Banque Centrale influe sur la liquidité bancaire et donc la possibilité pour les
banques de créer la monnaie bancaire.

II.2. Rôle de politique monétaire

Pendant longtemps, on considérait que la politique monétaire ne pouvait avoir


d'objectif autre que monétaire, éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les moyens
de paiement. Cette vieille conception de la théorie quantitative de la monnaie est abandonnée, tant
qu’il est reconnu que la politique monétaire a des répercussions aussi bien sur le produit national que
sur le niveau des prix.

En période normale, la politique monétaire parait l'instrument idéal pour suivre


continuellement la conjoncture et réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres naissants : un
début de thésaurisation de monnaie par le ménage ou des fuites des capitaux peut être immédiatement
effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open market, une tension à l'investissement peut
être diminuée par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une tendance au chômage peut être
découragée par la création de crédit et désignes monétaires, un excès de consommation peut être freiné
par la modification des règlements du crédit à la consommation. Voici ci-dessous une réflexion
graphique à cet effet.

MONETAIRE EXPANSIONNISTE

 Les agents révisent alors leurs anticipations de prix : les salariés exigent des
salaires nominaux plus élevés, ce qui fait à nouveau monter les prix. La courbe AS se déplace vers le
haut, jusqu’à ce que Y=Yn.
 A moyen terme, la courbe d’offre est AS’’ et l’économie est au point A’’. La
production est au même niveau qu’avant, mais les prix ont augmenté proportionnellement à la hausse
de M.

LES EFFETS DYNAMIQUES D’UNE EXPANSION MONETAIRE SUR LA PRODUCTION ET


LE TAUX D’INTERET.
P a g e | 13

 L’effet d’une expansion monétaire peut être illustré avec le modèle IS/LM.
 À court terme, la hausse de M déplace LM vers le bas. Le taux d’intérêt
diminue, le niveau du produit augmente. Si les prix étaient fixes, l’économie
se stabiliserait en B.

Les prix augmentent avec la production. Cette hausse des prix réduit le stock de monnaie réel, et la
courbe LM se déplace vers le haut. Le choc initial déplace l’économie de A en A’.

 À moyen terme, les prix continuent à augmenter au fur et à mesure que la


courbe AS se déplace vers le haut. La courbe LM continue de se déplacer vers le haut et rejoint son
niveau initial. L’économie se stabilise au point A’’.
 La hausse des prix compense la hausse de M (M/Pin changé).Y revient à Y n,
et i revient à son niveau initial.
P a g e | 14

LA NEUTRALITE MONETAIRE

 À court terme, une politique monétaire expansionniste entraîne une hausse de la production,
une baisse du taux d’intérêt, et une hausse du niveau des prix.
 À moyen terme, la hausse de la masse monétaire se répercute totalement dans une hausse
proportionnelle du niveau des prix.

En temps de crise par contre, politique monétaire devint inopérante. Une forte poussée
de la demande ne sera pas jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au contraire, la hausse de
taux sera interprétée comme présage d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs signes
monétaires avant qu'ils soient dépréciés.

De la même manière comme le souligne MILTON FRIENDMAN, la politique


monétaire sera incapable de supprimer un niveau de chômage important : une forte expansion du
crédit aurait certes pour effet initial d'augmenter l'embauche par les entreprises mais déboucherait très
rapidement sur une hausse des prix qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait à
demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de recréer le chômage initial. 21

II.2.3. Les instruments de la politique monétaire

Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en œuvre la politique
monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés
d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. Mais nous avons retenu quatre instruments
essentiels de la politique monétaire, à savoir :

II.2.3.1. Refinancement ou réescompte

Les banques de second rang peuvent se refinancer directement auprès de la Banque


Centrale par le biais duré compte. La Banque Centrale fournit des liquidités aux banques de second
rang en échange de quoi elle acquiert des titres (effets de commerce, bons du trésor). En modulant le
taux et le niveau d'escompte, la Banque Centrale influe sur la création monétaire.

Le problème est que ce système est coûteux et relativement passif : la Banque Centrale
fixe unilatéralement le taux et fournit à ce taux toute la liquidité demandée.

II.2.3.2. Intervention sur le marché monétaire

La Banque Centrale intervient sur le marché monétaire où les banques de second rang
s'approvisionnent en liquidités. Sur le marché interbancaire, la
BanqueCentraleintervientpardesopérationsdepriseenpension:unétablissementfinanciercède à la Banque
Centrale un titre en s'engageant à racheter dans un délai. 22 Les opérations peuvent avoir plusieurs
formes:

Les opérations de pension sur appel d'offre. Périodiquement la Banque Centrale


annonce les catégories de titre qu'elle est prête à prendre en pension ; les acteurs du marché indiquent
alors le montant et les taux qu'ils sont prêts à payer, tandis que la Banque Centrale, en fonction de ces
réponses, fixe le montant et les taux ;

21
John Petroff, Op. cit, p29
22
Idem
P a g e | 15

Les opérations de pension à taux préfixés. Les interventions de la Banque Centrale sur
le marché déterminent deux taux directeurs :

1. Le taux d'appel d'offre constitue un plancher du marché interbancaire.


2. Le taux du marché au jour le jour oscille entre les deux taux directeurs. Ainsi
en modifiant ses taux directeurs, la Banque Centrale influe sur le taux d'intérêt du marché.

Depuis 1989, la Banque Centrale peut aussi intervenir sur le marché des titres
négociables à court terme au travers de la politique d'open market. II s'agît pour la Banque Centrale
d'acheter ou de Vendre des titres (bon du trésor), afin d'influer sur la liquidité du marché. En achetant
des titres, la Banque Centrale fournit des liquidités et fait augmenter le cours de titres, provoquant une
baisse des taux d'intérêt. A l'inverse, en vendant des titres, la Banque Centrale réduit le volume des
liquidités, fait augmenter les taux d'intérêt, ce qui accroît le prix au refinancement pour les banques de
second degré.

II.2.3.3. Réserves obligatoires

Le système des réserves obligatoires consiste à obliger les banques de second rang de
déposer à la Banque Centrale des réserves en monnaie banque centrale, non rémunérées, en fonction
des dépôts.23

Il s'agit de créer artificiellement une fuite en monnaie banque centrale pour limiter les
possibilités de création monétaire. En jouant sur le coefficient des réserves obligatoires ou l'assiette sur
laquelle porte ces réserves, la Banque Centrale peut encadrer le crédit.

II.2.3.4. Encadrement du crédit

L'encadrement du crédit consiste à fixer par voie réglementaire et pour une période
donnée, des normes de progression en matière de crédits. Tout dépassement de la norme est sanctionné
par l'obligation de constituer de réserves supplémentaires. 24 Les différents instruments de la politique
monétaire peuvent être considérés à la fois comme substituables et complémentaires.

II.3. La pertinence de la politique monétaire dans la régulation économique

La politique monétaire comme instrument de la politique économique, consiste à


fournir des liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en
veillant sur la stabilité de la monnaie.

La croissance économique qui est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs


périodes longues d'un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en termes réels,
ne peut être favorable que s'il y a des capitaux permanents dans l'économie qui favoriseraient
l'investissement, l'épargne et ensuite stimuleraient la demande globale donc la consommation.

D'où ces trois derniers indicateurs, s'avèrent indispensables pour la régulation de la


croissance dans la mesure où seule la politique monétaire permet
dedonneràl'économielesliquiditésnécessairesauxtransactionssansprovoquernitensioninflationniste (trop
grande création monétaire), ni de récession (trop faible création monétaire).

II.4. Les forces et les faiblesses de la politique monétaire

23
VAYDA P. et Boysson G., les finances de A à Z, Paris, CEPL, 1976, p512.
24
VAYDA P. et Boysson G., Op.cit, p304 VAYDA P. et BOYSSON G. Op.cit, p345
P a g e | 16

Les actions de la politique monétaire se diffusent différemment dans les pays ou les
régions en raison de disparités structurelles, institutionnelles et comportementales. Notamment,
différences dans les structures financières des entreprises, dans les modes de financement (taux fixe ou
variable), la nature de la production, les techniques de production, différences dans le cycle
conjoncturel, etc.

II.4.1 Monnaie

Dans les économies modernes, la monnaie étant un déterminant jouant sur les agrégats
de la politique monétaire, est considéré dans son ensemble comme un bien public. D'où plusieurs
auteurs en ont proposés diverses définitions.

YVES de WASSEIGE définit la monnaie comme étant un ensemble des moyens de


paiement dont disposent les agents économiques pour leurs transactions. 25

TOBIN John, quant à lui la monnaie est tout ce qui est accepté pour le paiement des
biens et services, où pour le remboursement de dette26.

Les économistes préconisent deux définitions opérationnelles: l'une institutionnelle et


l'autre fonctionnelle. Du point de vue institutionnel, la monnaie est un instrument d'échange qui
permet l'achat de tous les biens et services et titres sans coût de conserve de valeur entre deux
échanges.

Du point de vue fonctionnel, la monnaie est définit comme tout bien susceptible de
remplir trois fonctions suivantes:

 unités de compte,
 instrument de paiement,
 Réserve des valeurs.

II.4.1.2. Fonctions de la monnaie27.

La monnaie est un instrument de calcul économique et les fonctions qu'elles jouent


dans le circuit économique sont fondemaentales.

1. Fonctions d'unité de compte

Dans cette fonction la monnaie permet d'exprimer les prix de tous les autres biens et
services cela parce qu'elle est un dénominateur commun, donc une mesure de la valeur. Elle permet
ainsi de ramener l'ensemble des prix relatifs des biens à un seul prix absolu que l'on appelle " prix
monétaire".

2. Fonctions d'instrument de paiement

Dans cette fonction, la monnaie apparaît comme un instrument des règles


indéterminées, générales et immédiates.

 Règle Indéterminée: parce qu'elle permet d'acquérir n'importe quel bien,


n'importe où et n'importe quand dans l'espace économique national,

25

26

27
P a g e | 17

 Règle générale: parce qu'elle est admise partout dans le monde et en toute
circonstance dans l'espace économique national.
 Règle immédiate: parce que le transfert permet d'éteindre définitivement la
dette. En cela, la monnaie apparaît comme l'unique médaille des échanges.

Donc la monnaie comme instrument de paiement c'est-à-dire qu'elle joue le rôle de


pouvoir libératoire (PLT).

3. Fonctions de réserve des valeurs.

Avec l'argumentation de Keynes, la monnaie est une forme de conservation ou de


détention des richesses. Ceci prouvé à suffisante que la monnaie est dans sa quasi-totalité un actif du
patrimoine.

Elle est un instrument de capitalisme pour permettre la formation, la monnaie peut être
mise en réserve (épargne) afin de faire face à certains besoins non immédiats et d'affronter le risque et
l'incertitude, éléments essentiels du temps. Cette fonction implique pour un actif de conserver ou de
reporter dans le temps le pouvoir d'achat.

Eu égard à ce qui précède, nous devons toujours avoir présent à l'espoir que toute
monnaie qui remplit systématiquement et correctement ces trois fonctions, peut être considérée
comme bonne.

II.4.1.3 formes de la monnaie.28

La monnaie s'est graduellement dématérialisée. Nous avons pour ce faire trois formes
de monnaies: la monnaie marchanise, la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.

1. Monnaie Marchanise

La monnaie n'est pas née sous forme actuelle du billet de banque, les fonctions
monétaires ont été acquises tout d'abord par des biens matériels demandés par la communauté pour
leur propriétés à posséder réellement des attributions (attributs) monétaire.

A titre d'exemple:

 coquille (chez les Grecs et romains),


 Sel (au Tchad).

Au début, les fonctions monétaires de ces biens étaient accessoires. Mais petit à petit,
la nécessité d'utiliser de plus en plus le caractère monétaire de ces biens dépend de leurs propriétés de
marchandises possédés par d'autres biens outre qu'ils étaient fortement demandés par la communauté
pour leur bonté et leur variété en orfèvre, ils étaient indestructibles et susceptibles d'être présentés sous
formes de très petites unités appelés : " LINGOTS" au VI et VII siècles très rapidement les fonctions
monétaires des métaux précieux deviennent dominantes et prisent par leur usage individuel ou
artistique.

2. Monnaie fiduciaire:

C'est une masse de billets de banque des pièces en circulation basés sur la confiance;
le métal est commode, mais il a un inconvénient, il peut être volé, c'est pourquoi ceux qui possèdent
28
P a g e | 18

des pièces d'or ou d'argent avaient pris l'habitude de les déposer chez les commerçants, des Orfèvres
généralement.

Ces derniers devraient avoir un reçu en contre partie de ce dépôt la pratique s'établit
bien vite entre commerçant de remettre ces reçus en paiement des biens vendus et de services prestés
au lieu de servir du métal pour conclure la vente.

Le pouvoir d'émettre la monnaie de papier entraine comme on peut devenir de


nombreux abus, ainsi l'Etat protecteur et promoteur de l'intérêt commun devrait contrôler et
d'organiser l'émission du papier monnaie et finalement d'en réserver le monopole à une seule banque
agréée comme en RDC, c'est " la Banque Centrale du Congo". La monnaie fiduciaire est donc la
masse des billets de banque.

3. Monnaie Scripturale.

Elle est l'ensemble d'écritures des banques, devant l'emprise de l'Etat sur l'émission
des billets, les banquiers écrivaient de s'avouerent pas vaincus. Ils envahissaient l'or des particuliers,
contre partie de ces dépôts, des comptes ou crédit desquels ils inscrivent le montant des sommes
déposées.

Bien vite, ces derniers ne reclament pas tout de suite les fonds déposé prirent
l'habitude de régler leurs transactions commerciales par un simple jeu d'écriture sur le registre des
comptes, sans manipulation de billets. C'est pourquoi cette forme immatérielle de la monnaie s'appelle
monnaie scripturale (scire=écrire).

La contrepartie de cette émission de monnaie Scripturale fut constituée par le crédit


aux particuliers et à l'Etat. La monnaie Scripturale était née (16e siècle, création du chèque à envers).
Dans le monde actuel, la monnaie se présente dans sous trois formes ci-haut citées.

II.4.1.4. Motifs de détentions de la monnaie.

Dans l'analyse de la demande de la monnaie et la théorie quantitative de la monnaie,


par contre les classiques, Keynes a trouvé que la monnaie peut être demandée pour elle-même et pour
trois motifs, à savoir:

1. Motif de transaction: celui-ci se rencontre auprès du chef des entreprises, des


ménages pour faire des transactions courantes. L'encaisse de transaction est fonction du revenu.

2. Motif de précaution: l'encaisse de précaution est celle constituée pour faire face aux
imprévus et aléas. Elle dépend également du niveau de revenu.

3). Motif de spéculation: c'est la demande de la monnaie pour pouvoir gagner les
intérêts plus élevés grâce à la variation de taux d'intérêt (rendement). Ce sont des anticipations.

Section II Analyse de la croissance économique.

L'activité économique ne connait pas un rythme de croissance stable dans le temps. A


des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économique pouvant même se
transformer en récession économique. La science économique s'est donc efforcée de trouver des
modèles permettant d'expliquer et donc d'agir sur la variation du taux de croissance.
P a g e | 19

1.2.1. La notion de croissance économique.

1.2.1.1. Définition :

La croissance économique traduit la variation quantitative, durable, auto-entretenue et


non réversible de la production des biens et services.

Si dans le langage courant, on emploie souvent le terme de "croissance" dans le cadre


d'évolutions à court terme les économistes l'utilisent conventionnellement pour décrire une
augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la croissance
économique correspond à "l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de dimension, pour nation, le produit global net en termes réels" 29.

A court terme, les économistes utilisent plutôt le terme "expansion", qui s'oppose à
"récession" et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance
potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine
utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus fort d'une expansion. 30

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production


économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales
propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont
conventionnellement, désignées par le terme de "développement économique". Selon François
Perroux, "le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population
qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global". 31

Dans ce cas le terme de "croissance" doit alors s'appliquer plus particulièrement aux
économies déjà développés.

1.2.1.2. La formulation de la croissance économique.

La richesse d'un pays se calculant à l'aide du PIB. Le taux de croissance économique


est déterminé par le taux de croissance (exprimé en %) du PIB d'un pays. On distingue de plus :

a. La croissance en volume de la production : qui mesure la variation des quantités de


biens et services produit ;

b. La croissance en volume : qui tient compte en plus de la variation des prix des biens
et services produits.

D'où le PIB, offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin
d'effectuer des comparaisons internationales on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui
permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Mais pour comparer la situation
d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante.

Schéma 2. Le taux de croissance constants

Incidence de la population courante X100


29
VAYDA P. et Boysson G., les finances de A à Z, Paris, CEPL, 1976, p532.

30
VAYDA P. et Boysson G., Op.cit, p309 VAYDA P. et BOYSSON G. Op.cit, p349
31
François PERROUX, Op. Cit. p98.
P a g e | 20

Indice des prix

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance


économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, où mal, l'économie
informelle. D'autres part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure
pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).

Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire
baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée par un
pays. Un catastrophe naturelle (Katrina détruit sont la nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la
richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette
contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction.
Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frederick Bastiat qui dans son
sophisme de la vitre cassée écrivait que "la société perd la valeur des objets inutilement détruits", ce
qu'il résumait par: "destruction n'est pas profit."32

Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la


seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci,
comme l'indice de développement.

Il faut donc se rappeler les égalités suivantes :

Croissance nominale=croissance en valeur=croissance à prix courants.

Croissance réelle=croissance en volume=croissance à prix constants.

1.2.1.3. Les modalités de la croissance économique.

La croissance économique dépend à la fois de l'augmentation des quantités de facteurs


de production utilisés dans le processus productif, mais aussi de l'amélioration des techniques de
production permettant de produire plus des biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de
production.

On peut alors distinguer :

a. Croissance extensive : permise grâce à l'augmentation des quantités de facteurs de


production utilisés (ouverture de bout usine...)

b. Croissance intensive : augmentation de la production au volume de facteurs de


production identique (grâce à des gains de productivité) la croissance extensive c'est celle qui se
traduira par des créations d'emplois ce qui n'est pas le cas si des croissance économique est intensive.

1.2.1.4. Les déterminants de la croissance économique.

On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance. 33 Richesses


naturelles, environnement extérieur, population, innovation, investissement, connaissance, cohérence
du développement. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste
espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la
croissance économique.34
32
VAYDA P. et Boysson G., Op.cit, p318 VAYDA P. et BOYSSON G. Op.cit, p366
33
Frédéric Bastiat, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, chapitre 1 : la vitre, cassées, 1850, p64.
34
Pierre Maillet, la croissance économique, presses universitaires de France, 1976, p13.
P a g e | 21

D'après Xavier Sala-i-Martin, le niveau initial est la variable la plus importante et la


plus robuste, c'est-à-dire que dans la plupart de cas plus un pays est riche moins ils croient vite cette
hypothèse est connue sous le nom de "conventionnelle" il considère également que la taille du
gouvernement (administration, secteur public), n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du
gouvernement a pour beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la
distorsion des taux de change des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace qui aboutissent à
des très mauvais résultats, il ajoute également que les économies plus ouvertes tendant accroître plus
vite. Enfin, l'efficience des institutions est très importante ; de marchés efficients, la reconnaissance de
la propriété privée et l'Etat de droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les
conclusions d'Hernando de Sitôt.35

1.2.1.5. Les facteurs de la croissance économique.

La fonction de production repose sur l'utilisation des facteurs de production travail et


capital. La croissance dépend donc des quantités de facteurs de production disponibles et de la manière
dont ils sont utilisés.

a. Le facteur travail : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité


de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé (accroissement de
la qualification moyenne des salariés).

b. Le facteur capital : la croissance se traduit par des investissements qui viennent


accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des
quantités des biens et services produites.

c. Le progrès technique : qui accroît la productivité des facteurs de production utilisés.


Près de la moitié de la croissance économique serait les faits de ses progrès techniques.

1.2.1.6. Étapes de la croissance économique.

Il est possible de faire entrer toutes les sociétés d'après leurs dimensions economiques,
dans l'une ou l'autre de cinq catégories suivantes: la société traditionnelle, la mise en place des
conditions préalables au décollage, la marche vers la maturité, l'ère de la consommation de masse.

1. La société traditionnelle.

C'est une société dont la structure se développe dans le cadre de fonctions de


production limitées, fondée sur la science et la technologie et sur les attitudes face au monde naturel
qui prévalait avant NEWTON.

Cette société se caractérisait fondamentalement par le fait que, la production


ponctuelle par habitant se heurtait à un plafond, celui-ci tenait au fait que les vastes possibilités
offertes par la science et la technologie moderne n'étaient pas disponibles, où n'étaient pas appliquées
de façon régulière ou systématique. L'histoire des sociétés traditionnelles n'a donc été qu'une suite
masasnte de transformation. Le passé lointain et l'époque récente sont là tous pour les prouver. 36

2. La mise en place de la condition préalable au décollage.


35
Hernado de soto, le mystère du capital : pourquoi le capitalisme triomphe en occident et échoue partout ailleurs, 2005,
p231.
36
P a g e | 22

La deuxième étape de la croissance économique couvrant les sociétés en transition


c'est-à-dire la période pendant laquelle les conditions préalables au décollage prennent corps. Il faut en
effet les temps pour qu'une société traditionnelle subisse les transformations qui lui sont ouvertes par
la progression des intérêts composés.37

3. Le décollage

Venons-en au grand tournant qui se produit dans la vie des sociétés modernes, la
troisième étape de la séquence. C'est-à-dire le décollage. Ce dernier représente le temps qu'il faut à la
société pour surmonter définitivement les obstacles et les résistances qui sont à l'origine du progrès
limitées et n'as formé que des enclaves mais ces forces se développent et en viennent à prendre une
place prédominante dans la société. La croissance devient à son état Normal. Les intérêts composés
s'intègrent pour ainsi dire dans ses habitudes et sa structure institutionnelle. 38

4. Marché vers la maturité.

Après le décollage intervient une longue phase de progression soutenue par les
fluctuations. L'économie qui croit désormais régulièrement entreprend d'étendre la technologie
moderne à l'ensemble de son activité économique. Elle investit régulièrement quelque 10 à 20% du
revenu national et permet ainsi à la production.

En règle générale, quelque soixante ans après le début du décollage ou encore


quarante ans environ après la fin de celui-ci, une situation que l'on peut qualifier de maturité est
atteinte. L'économie qui s'est concentrée pendant la phase de décollage suit un ensemble relativement
étroit d'industries et de technologies, à élargir leur éventuelle mise en oeuvre des processus plus
sophistiqués, faisant soutenir souvent appel à des technologies plus complexes par illustratif
l'essentiel.39

5. L'ère de consommation de masse.

Mais environ à l'ère de la consommation de masse ou le moment venu, les secteurs


moteurs s'orientent vers les biens de consommation durables et de services.

1.2.1.7. Croissance de développement :

La croissance économique telle qu'elle est calculée, ne mesure que la variation


quantitative d'un agrégat économique Le PIB. Elle n'est donc pas synonyme de développement au sens
propre du terme le développement est une notion abstraite définissant plutôt l'évolution qualitative,
d'un pays et se traduisant par des évolutions démographiques économique, sociale, où culturelles. Le
développement est généralement associé à la croissance mais il peut y avoir croissance sans
développement.

1.2.2. La politique économique :

37

38

39
P a g e | 23

Au long du XXé siècle les pays ont pratiqué une politique économique de plus en plus
active n'hésitant pas à modifier l'évolution naturelle de l'activité économique afin de faire prévaloir
certains objectifs collectifs (lutte contre le chômage à titre d'exemple). 40

1.2.2.1. Définition :

La politique économique désigne un ensemble des décisions prises par le pouvoir


public afin d'atteindre, grâce à l'utilisation des divers instruments, certains objectifs concernant la
situation économique.41 Ce sont les autorités économiques et monétaire d'un pays qui prennent des
décisions de politique économique comme ces mesures doivent être coordonnées et cohérentes entre
elles, il est nécessaire qu'une seule autorité décide. C'est donc, le gouvernement qui, avec l'aide de
ministre et plus particulièrement du ministère de l'économie. Perd les mesures de politique
économique. Sans certains pays comme les États-Unis où dans les pays de la zone euro formée par 13
pays européens dont la France certaines décisions de nature monétaire sont prises d'une instance
indépendante due ou des gouvernements, la Banque Centrale.

La politique économique cherche à modifier l'évolution spontanée ou naturelle de


l'activité économique, la politique économique s'appuie toujours sur une certaine vision, consciente ou
non du fonctionnement de l'économie à titre d'exemple, la théorie Keynésienne justifie l'intervention
de l'Etat par le refus du "laissez-faire" du marché.

1.2.2.2. Composante de la politique économique :

Une politique économique répond d'abord à certaines finalités. Ce sont les grands
objectifs de nature politique et sociale, choisir par les électeurs ou inscrits dans les traductions
nationales, qui fondent et expliquant les choix objectifs plus strictement économiques. La solidarité, la
justice sociale, l'amélioration de niveau de vie constitue les grandes finalités de la politique
économique.

Les objectifs économiques visent à traduire ses finalités dans des grandeurs mesurable
(taux de croissance, taux de chômage, revenus par tête, etc.), Il existe des très nombreux objectifs
mais, on résume souvent les quatre principaux à l'aide d'une présentation graphique appelée : " carré
magique". Et due à l'économiste britannique Nicolas Kalidor. Ces quatre objectifs sont : l'emploi, la
croissance, la stabilité de prix et l'équilibre extérieur (balance extérieur équilibre).

Le schéma présente les quatre indicateurs propres à ces objectifs.

Schéma 3 Représentation graphique des quatre objectifs de la politique économique.

Croissance économique :

40
Pierre Maillet, op.cit, p31.
41
CAPUL Jean-Yves et GARNIER Olivier, Op.cit, p332.
P a g e | 24

Source : dictionnaire de l’économie et sciences sociales.42

Les instruments de la politique économique sont nombreux et divers. Ils correspondent


aux grands domaines de l’économie. Les deux instruments traditionnels sont la politique budgétaire et
la politique monétaire. On rencontre aussi des politiques des revenus (action des pouvoirs public sur la
formation des revenus des agents économiques), des politiques de la concurrence ou des politiques de
changes les pouvoirs publics disposent en outre de nombreux autres moyens d’action (réglementation,
entreprises publiques par exemple).

1.2.2.3. Enjeux de la politique économique

La politique économique est de plus un enjeu de souveraineté, dans la mesure où


l’économie a pris une place déterminante dans la vie des pays, surtout les pays développés. Parmi les
secteurs économiques les plus touchés par les enjeux de souveraineté, on retiendra particulièrement la
défense, l’énergie (sécurité d’approvisionnement) l’ingénierie informatique (matériel et logiciel). 43

En théorie économique contemporaine, toute politique économique doit implicitement


ou explicitement faire face aux difficultés soulevées par les théorèmes de l’économie du bien-être, le
théorème de coasse ainsi que la critique de Lucas. Ces allocations par le marché, la souplesse des
contrats au regard des mesures de politique et enfin l’importance des comportements opportunités des
agents face à toute forme de politique économique.44

1.2.2.4. CHOIX DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

La politique économique consiste à faire des choix. Il faut choisir des objectifs puis il
faut choisir des instruments cohérents avec des objectifs. Mais les autorités ne sont pas totalement
libres de choisir car elles doivent respecter un certain nombre de contraintes. 45

1.2.2.4.1 CONTRAINTES DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

La première contrainte est que certains objectifs de la politique économique sont


contradictoires. Donnons deux exemples :

 Exemple 1er : pour rétablir le plein emploi, on pratique de relance de l’activité


économique en baissant, par exemple les impôts. Mais ce niveau pouvoir d’achat profite d’abord aux
entreprises étrangères car l’appareil de production intérieur ne réagit pas assez rapidement à
l’augmentation de la demande. En définitive, on réduit le chômage, mais on s’éloigne de l’équilibre
extérieur (gonflement du déficit commercial) ;
 Exemple 2ém : la théorie économique et l’histoire économique des années 1960 et
1970 ont mis en évidence un conflit entre recherche du plein emploi (ou lutte contre l’inflation).
Connu sous le nom de courbe de philips, ce conflit montre qu’on peut choisir qu’une seule de ces
politiques :

42
Dictionnaire de l’économie et sciences sociales
43
MANKIW Grégory N, macroéconomique, Bruxelles, 5ém éd de Boeck 2003, p65.
44
MANKIW Grégory N, Op. Cit, p68.
45
SAMUELSON PAUL et Nordhaus W, économica, 2000, p113.
P a g e | 25

Soit on choisit la lutte contre le chômage (politique de relance par exemple) ; mais on
obtient dans le même temps une hausse du taux d’inflation ; soit on choisit lutte contre l’inflation mais
cette politique réussit au prix d’une aggravation du chômage (politique de stabilisation).

D’autres contraintes s’imposent à la politique économique citons par exemple la


contrainte extérieure, qui interdit de pratiquer une croissance trop forte pour ne pas aggraver le déficit
des transactions courantes, la contrainte de financement de la protection sociale qui impose d’accroitre
les cotisations sociales au détriment du salaire direct, ou encore les contraintes internationales (respect
des règles décidées en accord avec d’autres pays le montrent les exemples du GATT, de la politique
agricole ou de l’UEM).

1.2.2.4.2 Quelle politique économique choisir ?

On oppose souvent la politique conjecturelle, dont l’horizon est le court terme (de
quelques mois à une ou deux années). Dès lors la politique conjoncturelle cherchait ou à rétablir ce
que l’on nomme parfois les « grands équilibres » (les quatre objectifs du carré magique) et cela grâce
aux politiques de régulation de la demande (encouragement de la demande).

La politique structurelle cherchait en revanche à améliorer les structures et les bases


de l’économie. On cite parmi les principales politiques structurelles, de politique de recherche, la
politique des transports, la politique industrielle ou politique agricole, etc.

La politique économique peut être globale lorsqu’elle s’applique à plusieurs aspects de


l’activité économique (investissement la consommation, etc.). Elle peut aussi avoir un caractère
spécifique. Une politique de relance et une politique de stabilisation sont caractéristique des politiques
globales axées sur la demande.

 Politique de relance : On cherche à stimuler la demande afin que les


entreprises produisent d'avantage et embauchent. Une où plusieurs Composante de la demande sont
favorisées : la consommation des ménages, l'investissement des entreprises ou les dépenses publiques.
 Politique de stabilisation : l'objectif est la lutte contre l'inflation. On réduit la
demande intérieure et on cherche à rétablir les équilibres (budget, balance commerciale). C'est
l'exemple de la politique de rigueur, où politique d'austérité. Les choix de politique économique
peuvent aussi concerner l'usage conjoint des instruments budgétaires et monétaires : c>> est la <<
Policy mix>> si l'usage de ce terme est récent, mais la combinaison a toujours existé.

Section III : INCIDENCE THÉORIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA


CROISSANCE ECONOMIQUE.

L'impact de la politique monétaire dépend généralement de la situation de l'économie.


Mais globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets positifs et négatifs donné les
composantes de la croissance :

Y=C+I+G+(X-M)

Avec :

Y= Production,

C= Consommation,

I=Investissement,
P a g e | 26

G= Dépenses publiques,

X= Exportations

Et

M= Importations.

1.3.1 Impacts positifs.

Une politique monétaire favorisant la croissance consiste à élargir l'offre monétaire à


travers une baisse des taux directeurs par la Banque Centrale. Cette opération favorise la demande des
crédits des ménages et des entreprises contribuant ainsi à une hausse de la consommation (C) et de
l'investissement (I).46

Si cette politique est accentuée, elle peut entraîner une d'évaluation de la monnaie par
rapport aux autres devises et par conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance. C'est-à-
dire une amélioration de la balance commerciale due à l'augmentation des exportations.

1.3.2 Impact Négatifs

A l'inverse une politique monétaire trop strict, visant à combattre l'inflation par
exemple peut s'avérer être un frein à la croissance lorsque la Banque Centrale décide d'augmenter ces
taux directeurs. Dans le cas d'un pays comme la France li n'est plus possible d'avoir recours à l'outil
monétaire pour relancer l'économie. Celle la BCE est responsable de la politique monétaire de l'Union
Européenne, indépendamment de la vie des pays qui la compose. Sa priorité actuelle étant la lutte
contre l'inflation.

1.3.3. Efficacité de la politique monétaire

1.3.3.1 Dans l'option Keynésienne :

Pour les Keynésiennes, la politique monétaire est un instrument de politique


conjoncturelle. La politique monétaire Keynésiennes se fixe comme objectif final l'arbitrage entre
inflation et chômage et retiens comme objectif intermédiaire le taux d'intérêt : lorsque l'économie est
en surchauffe, une politique monétaire restrictive en augmentant le taux d'intérêt, permet de combattre
les tensions inflationnistes.47

A l'inverse, une période de hausse du taux de chômage, la politique monétaire expansive


ave une diminution de taux d'intérêt doit permettre de relancer l'activité et l'investissement.

Keynes pense que les investissements ne dépendent pas seulement des taux d'intérêt,
mais bien d'avantage du climat économique des perspectives de ventes qu'anticipent les entreprises. 48

Il apparaît que la politique monétaire à la différence de la politique budgétaire est un instrument qui
n'agit pas directement sur l'activité l'inefficacité d'une politique monétaire dépend de la réalisation de
deux conditions :

46
DU PRIEZ, la réforme monétaire du 24 juin 1967, in cahiers économiques et sociaux, Kinshasa, IRES, 1968,
p36.
47
Pierre Maillet, Op. Cit, p41.
48
P a g e | 27

 L'accroissement de l'offre de monnaie doit conduire à une baisse du taux


d'intérêt, or cette condition n'est pas toujours vérifiée en particulier dans les situations de trappe à
liquidité.
 En second lieu, la baisse des taux d'intérêt doit de traduire par une reprise de
l'investissement.49 Comme l'efficacité de la politique monétaire est soumise à condition, les
Keynésiens appréhende la politique monétaire comme un instrument, d'accompagnement de la
politique budgétaire : on parle à ce propos de Policy mix. Dans l'optique Keynésienne, la politique
monétaire relève d'interventions, discrétionnaires. Il s'agit en fonction des situations de pouvoir
discretionnements augmenter ou diminuer les taux d'intérêt de façon contra-cyclique. Ces politiques de
"stop and go" ont utilisés en France de 1967 à 1975.
1.3.3.2. Modalités de la politique monétaire Keynésienne.

Dans la conception de la politique monétaire Keynésienne, la quantité de monnaie reste la variable


instrumentale. Cepndant, il y a lieu de tenir compte de quelques éléments qu'en atténuant quelque peu
la portée.

Concernant la relation masse monétaire-taux d'intérêt-investissement (M-i-I), Keynes lui-même a


signalé qu'en période de dépression l'efficacité marginale du capital a tendance à varier dans le même
sens que le taux d'intérêt, investissement est alors insensible au taux d'intérêt. 50

1.3.3.2. Dans l'option des Monétaristes.

Trois critiques à l'égard des politiques monétaires conjoncturelles :

 La politique monétaire expansive se traduit par une accélération de l'inflation. Cela se


produit à long terme selon Friedman du fait que l'illusion monétaire ;
 La politique monétaire conjoncturelle se heurte selon Friedman au problème des délais
: si les cycles d'activité sont courts et que les délais d'efficacité de la politique monétaire sont longs
alors une politique monétaire contra-cyclique risque de se retrouver pro-cyclique ;
 Les Monétaristes critiquent le choix du taux d'intérêt nominal comme objectif
intermédiaire de la politique monétaire dans la mesure où le taux d'intérêt nominal se compose de deux
éléments : la rémunération d'un placement et l'inflation anticipée. Or lorsque le taux d'intérêt nominal
varie, il est possible de savoir si c'est la rémunération ou l'inflation anticipée qui sera modifiée.

1.3.3.3. Dans l'optique des nouveaux Classiques.

Pour les nouveaux Classiques de la politique monétaire doit s'appliquer sur un principe
réglementaire et non discrétionnaire. On retrouve ici le débat sur la crédibilité inauguré par Kydland et
Prescott.51 Pour que les agents croient à la désinflation et modifient leurs anticipations il faut, que la
décision gouvernementale soit irréversible. A défaut la révision de la politique monétaire dans le but
de combattre le chômage aura deux conséquences :

 Le chômage ne baissera que momentanément, du fait de l'effet de


surprise dont sont victimes les agents ;
 Perte de crédibilité pour l'avenir. Une politique monétaire n'est
crédible que si elle respecte la condition de cohérence intemporelle des choix. Cette crédibilité peut
s'acquérir :

49
Pierre Maillet, Op.cit, p56.
50

51
Idem
P a g e | 28

 Une première solution consiste à rendre la Banque Centrale


indépendante, ce qui évite de voir apparaître des cycles politico-économiques. L'inflation est d'autant
plus faible que la Banque Centrale est indépendante. Ce modèle d'indépendance des Banques
Centrales connait une grande audience.
 Une seconde solution consiste à fonder la crédibilité de la Banque
Centrale non sur son indépendance, mais sur des règles de comportement. 52

Selon Petroff (1985), il convient de nommer à la tête d'une Banque Centrale une
personnalité conservatrice, ayant une forte aversion pour l'inflation. Par ailleurs en adoptant un
système à changes fixes, un pays peut importer la crédibilité de ses partenaires en matière de lutte
contre l'inflation. C'est le cas du SME à l'égard du Mark.53

Section III. Présentation de la Banque Centrale du Congo.

La banque centrale est une institution financière qui au sein d'un système bancaire
hiérarchisé assure la fonction de prêteur en dernier ressort, conduit la politique monétaire et exerce des
fonctions de régulation du système financier.

En effet, le système bancaire actuel sont des systèmes hiérarchisés. La banque centrale
est qualifiée de " Banque de Banque_ elle émet la monnaie de règlement ultime. Elle est pour tant
subordonnée aux banques de second rang dans la création monétaire; la monnaie Scripturale émises
par les banques commerciales domine très largement d'un point de vue quantitatif.

II.3.1 Rôle de la BCC

La banque centrale du Congo joue les rôles:

 de prêteur en dernier ressort,


 de stabiliser le taux de change,
 de la lutte contre l'inflation,
 de régulateur sur le cours de la monnaie nationale.

II.3.2. Mission de la BCC

De part sa mission, la banque centrale du Congo joue un rôle très important dans l'économie d'un pays
comme le souligne Brunon MOSHETZ et J. ROOSSICOM que la banque a pour mission d'organiser
les transferts entre les espaces monétaires.54

C'est ainsi que la banque centrale du Congo rzmplit plusieurs missions:

 elle est l'institution d'émission de monnaie;


 elle est la banque de banque, c'est-à-dire que les autres intermédiaires financiers peuvent se
procurer de liquidités auprès d'elle;
 elle est la caissière du gouvernement et à ce titre elle centralise les dépenses et les recettes de
l'Etat et peut consentir à celle-ci des avances provisoire quand ces dépenses excédent ces
recettes;
 elle gère les réserves de change du pays et joué par sa politique de change un rôle régulateur
sur le cours de la monnaie nationale;

52
Xavier-sala-i-Martin, 15 years of New Growth Economics: What have we learnt? , Barcelona, 2002, p13.
53

54
P a g e | 29

 elle met en œuvre une politique monétaire enfin de contrôler le stock de monnaie et influencer
sur le taux d'intérêt dans l'économie.

En effet, la banque centrale du Congo alimente donc l'économie nationale en monnaie elle émet des
billets qu'à l'occasion des certaines opérations bien définies, lesquelles peuvent se diviser
schématiquement en opération d'achat, de vente et opération d'avance où de credit. 55

II.3.3. Fonctions de la BCC

La banque centrale du Congo est une autorité Monétaire ayant celle les privilèges d'emettre la monnaie
nationale, de recevoir et de mettre en pratique la politique monétaire. Elle est aussi appelée: " Banque
de l'Etat ou Banque nationale".

En RDC, la banque nationale est baptisée: Banque Centrale du Congo en sigle BCC et amour
principale fonction:

 d'émettre la monnaie fiduciaire;


 de contrôler et de veuillez sur la masse monétaire en circulation,
 de caissier de l'Etat en longeant en son sein tout les fonds récoltés pour le compte du trésor
public,
 d'être conseillère principale du gouvernement en matière économique, financière et surtout
Monétaire,
 de contrôler et d'encadrer les crédits octroyés par les banques de dépôts aux opérateurs
économiques,
 de réglementer le taux de parité avec les différentes monnaies;
 d'aider les banques commerciales privées en reescomptant leurs porte-feuilles.

II.3.4. Objectif de la BCC

 rendre la banque centrale du Congo solvable,


 maintenir l'indépendance de la banque centrale du Congo,
 monétiser la créance c'est-à-dire rendre la monnaie liquide,
 maîtriser l'inflation,
 stabiliser le taux d'intérêt,
 stabiliser l'indice de prix à la consommation des articles sur le marché,
 maîtriser la rotation de la masse monétaire en circulation pour récupérer la monnaie BIC
(billets impropere à la circulation) qui pourront être incinérer par ordre des agents de la
sécurité publique PNC;
 chercher à assurer la performance de la cohésion sociale de la banque centrale du Congo:
fournisseur, administration publique, agents de la banque centrale du Congo.

Conclusion du premier chapitre.

Dans ce chapitre, il nous a été un champ de définir les concepts qui nous paraît utile et
indispensable pour la réalisation de notre étude en cela nous avons subdivisé ce chapitre en sections et
les sections en points et enfin les points en sous points.

55
P a g e | 30

CHAPITRE Deuxième : LES POLITIQUES ET REFORMES MONETAIRES EN REPUBLIQUE


DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dans ce chapitre, il s'agit particulièrement d'évaluer les différentes réformes


monétaires en vue de mieux cerner les particularités de ces opérations. Nous avons divisé le chapitre
en deux sections. Nous allons d'abord passer en revue la récurrence des réformes monétaires en
République Démocratique du Congo. Ensuite, nous examinerons, les objectifs assignés aux différentes
réformes monétaires par rapport à la conformité éventuelle des politiques économiques sur la santé de
l'économie.

SECTION I. LA RECURRENCE DES REFORMES MONETAIRES

II.1.1. Historique

Le Congo a vécu, en effet, à la cadence d'au moins deux réformes au cours de chaque
décennie depuis les années 1960. L'assainissement monétaire est devenu un important volet de
nombreuses tentatives gouvernementales de stabiliser l'économie nationale. Mais ces réformes
monétaires, aussitôt opérées, ses ont soldées dans la plupart des cas par des échecs patents ; ce qui
soulève précisément la question générale de la pertinence de leur récurrence. 56

On dénombre, entre1963 et 1998, sept opérations majeures qualifiées de « réformes


monétaires ». Bien que la dévaluation de meure le trait commun de toutes ces réformes monétaires,

56
Yav Karlyav, Réformes monétaires du zaïre : une revue historique, Kinshasa, notes de conjoncture N°10
novembre1993, p.26
P a g e | 31

celle-ci ont comporté, au-delà de l'objectif ultime dur établissement des équilibres macro-économiques
rompus, des objectifs spécifiques intermédiaires qu'il convient de passer en revue.

II.1.2. Typologie des réformes monétaires au Congo

II n'existe pas de définition bien établie de la réforme monétaire, car cette dernière
peut prendre des contours forts variés suivant les circonstances économiques et politiques d'un pays.
Cependant, définissons de manière pragmatique la réforme monétaire comme un ensemble de mesures
d'ajustement sur l'assainissement de la monnaie elle-même 57 Les opérations qui ont été qualifiées de
«réforme monétaire» au Congo ont comporté un ou plusieurs de ces éléments:

 La modification de la parité externe de monnaie nationale ;


 L'émission d'une nouvelle unité monétaire ;
 Le retrait avec ou sans substitution, partiellement ou totalement, des signes
monétaires existants ;
 Le gel temporaire ou définitif d'une partie considérable des moyens de
Paiement.

A peine sorti de l'ère coloniale, le Congo indépendant était contraint déjà

De procéder, en 1961, à une légère dévaluation de sa monnaie. Mais la première


réforme monétaire vraiment digne d'intérêt ici est celle intervenue en novembre1963.

II.1.2.1. La réforme Monétaire de Novembre 1963

Dès l'accession du pays à l'indépendance, en 1960, l'état congolais fut confronté d'une
part à la montée croissante des dépenses publiques liées essentiellement à l'accroissement des salaires
et autres rémunérations dans la fonction publique et d'autre part, à l'amenuisement des recettes fiscales
résultant de l'affaiblissement du pouvoir central. Ses déficits subséquents ont été couverts par le
financement monétaire.

II.1.2.1.1 Motivations

Pour cette première réforme, les motivations qui ont animées les autorités politiques et
monétaires de cette époque étaient, suite au constat des aléas économiques suivants : De juin 1960 à
octobre 1961, la hausse des prix aux marchés de Kinshasa avait été de 30% pour un accroissement de
57% de la masse monétaire. Pour l'ensemble de la période allant d'octobre 1961 à octobre 1963, la
hausse des prix fut de 160% alors que le stock monétaire s'était accru de 80%.

Toute tentative de limitation de ces pressions inflationnistes passait nécessairement


par le rétablissement de l'équilibre des finances publiques. Mais, dans les conditions politiques de
l'époque, la réduction des dépenses « apparut condamnée d'avance ».

En effet, l'ébranlement de Tordre colonial et la réduction radicale de la place occupée


par les européens dans la direction du pays et dans le revenu national avaient ouvert la voie à une
course générale à la distribution du revenu.

II.1.2.1.2. Interventions

57
29Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, l'économie congolaise et la reforme de juin l998, ani maire l999 2000, p.l8
P a g e | 32

Les tentatives effectuées par le gouvernement pour accroître les recettes fiscales
restèrent limitées jusqu'à l'opération de dévaluation en 1963, du fait que l'inflation ouverte érodait le
rendement même de L'impôt. C'est pourquoi cette opération de stabilisation a visé, dans l’immédiat, à
transférer les ressources nationales de circuits spéculatifs à l'état par le biais de l'impôt, et aux secteurs
productifs (exportateurs, industriels, agriculteurs) par le jeu des mouvements de prix relatifs.

II.1.2.1.3 Résultats

II fut opéré, à l'occasion de la dévaluation de 1963, un double taux de change : 150


francs congolais pour 1 dollar américain à l'achat, et 180 francs congolais pour 1 dollar.

Américain à la vente58 L'écart de 20% entre ces deux taux a constitué une taxe de
même ampleur, opérée automatiquement par la Banque Centrale sur toute sortie de devises. Cette taxe
a fourni à l'Etat 36% de ses recettes fiscales en 1964, 34% en 1965 et 25% en 19663.

Cette dévaluation survenue après celle mineure de novembre 1961, n'avait réussi, ni à
corriger la distribution des revenus d'après l'indépendance, ni à décourager l'orientation
consommatrice de l'économie congolaise. En outre, cette dévaluation susmentionnée de 57% avait été
accompagnée de hausses généralisées des salaires. Très rapidement, les déficits budgétaires avaient
refait surface, et leur couverture avait été assurée par d'importantes avances de la Banque Centrale au
trésor. La hausse des prix acheva de faire sauter l'édifice de la stabilisation
monétaireentreprisen1963.59

II.1.2.2. La réforme monétaire de juin 1967.

La fragilité de l'édifice de la stabilisation allait apparaître au cours de l'année 1965.


Déjà le dernier trimestre de 1964 avait laissé un déficit de 2,3 milliards de francs congolais. Ce déficit
s'est alourdi au premier trimestre 1965, à l'occasion des élections législatives puis avec l'entrée en
vigueur d'un nouveau barème des traitements aboutissant à des augmentations des rémunérations de 30
à 90%. Les recettes ordinaires n'augmentèrent que de 4,7 milliards par rapport à 1964, grâce à
l'amélioration de l'appareil de l'impôt direct et à l'accroissement des matières imposables. Les dépenses
publiques augmentèrent, elles, de 23,3 milliards des francs congolais. Il en résultat un déficit de 20,9
milliards financés essentiellement par les avances de la Banque Centrale,

II.1.2.2.1. Motivations

La hausse accidentelle en 1965 de 60% des cours de cuivre jadis principal produit
d'exportation de l'économie congolaise permet aux recettes d'exportation de 338 à 447 millions de
dollar. La hausse de cours eut aussi un effet positif sur les recettes fiscales qui passèrent de 44,1
milliards de franc congolais en 1965 à 62,6 milliards en1966. Le «syndrome hollandais» agissant, ce
supplément fortuit des recettes par rapport aux ressources naturelles du pays fut utilisé pour financer,

58
La réforme monétaire de juin1967, interactions entre phénomènes monétaires et réels, 1970, p.291

59
Kabuya K. Et Kikassa, M. (éd.), stabilisation économique et financière aux zaïre. De dévaluations en cascade a la
démonétisation, Kinshasa, ce pas, 1980, p34
P a g e | 33

au second semestre de 1966, un important programme d'importations de biens de consommations et


accessoirement, des biens d'approvisionnement, alors que les importations d'équipement baissèrent
en1966.

Dès lors, malgré la hausse des prix du cuivre, le redressement consécutif de la balance
des paiements et des recettes fiscales en 1966, concluait plus tard un observateur averti, «les
déséquilibres inflatoires sur les marchés intérieurs et les distorsions des prix étaient tels qu'il s'avérait
indispensable de réunifier le système des prix et de coûts par relèvement du niveaux du taux de change
et des prix officiels de manière à transférer à l'état et au producteur les marges spéculatives empochées
par le secteur commercial».60

II.1.2.2.2. Interventions et Résultats

Ainsi, la réforme monétaire de 1967 visait des objectifs immédiats similaires à ceux de
la reforme 1963. Elle sera un succès grâce aux circonstances nettement favorables qui l'ont entourée, à
savoir: un pouvoir politique fort, une administration relativement outillée pour appliquer un
programme économique et, surtout, la remontée des cours de cuivre à des niveaux plus élevés à partir
de mai 1967.

Le crédit «standby» de 27 millions de dollars américains ne sera finalement pas utilisé,


alors qu'une telle aide avait été refusée à la République Démocratique du Congoen1963.

La réforme monétaire de 1967 a donné lieu à la création d'une nouvelle unité


monétaire le «Zaïre».

II.1.2.2.3. La réforme monétaire du mars 1976

Cette troisième réforme monétaire s'est opérée sous le couvert du rattachement du


zaïre au DTS (1Z=1DTS), qui valait à l'époque 1,17 dollar US. Par rapport à la parité antérieure de
1Z=2 dollars US, cet alignement avait comporté unedévaluationdelamonnaienationaledel'ordrede42%.
L'opérations'étaitinscritedansun processus de mis en place d'un programme de stabilisation appuyé par
le FMI. Ce programme, comme celui qui lui succédera en 1977, n'a pas donné les résultats qu'on en
attendait tant au niveau des finances publiques et de l'expansion de liquidités que des paiements
extérieurs.61

II.1.2.4. La réforme monétaire de décembre 1979

II.1.2.4.1. Motivations et interventions

La quatrième réforme monétaire est celle de décembre 1979. A cette occasion, il fut
procédé à la démonétisation des billets de 5 zaïres et 10 zaïres et à leur remplacement par d'autres
billets de mêmes valeurs faciales.

En même temps, il fut question d'opérer une importante déflation des moyens de
paiements sans pour autant affecter la valeur externe de la monnaie nationale. L'échange manuel pour
les particuliers devait se limiter à 3000 francs congolais par personne âgée de 18 ans et plus, à 100
francs congolais (dont 50% à verser en compte) pour les petites et moyennes entreprises, et à 20.000

60
Ryelan. Inflation de pays sous-développés. Origines, mécanismes de propagation et effets des pressions inflatoires au
Congo, 1960-1969, p.76

61
Kabuyak.et Kikassa, M.(ed. p.cit, p.45-46
P a g e | 34

francs congolais dont 50% à verser en compte bancaire pour les autres entreprises de grande taille.
Dans un premier temps, les avoirs en compte à vue étaient disponibles à concurrence de 10% tandis
que le reste serait progressivement libéré suivant les besoins de l'économie. Par certains de ses aspects,
la démonétisation de décembre 1979 a fait penser à « l’opération Gutt » d'assainissement monétaire
menée en Belgique, en 1944, au moment de la libération. La préparation de cette décision, commencée
en novembre1940, comporta deux volets importants, l'un monétaire et l'autre des finances publiques et
son exécution intervient qu'en octobre 1944, la masse monétaire excédentaire fut en partie résorbée par
voie d'emprunts publics et d'impôts exceptionnels levés par l'état sur bénéfices illicites réalisés par
certains opérateurs économiques pendant l'occupation.

II.1.2.4.2. Résultats

La démonétisation intervenue au Congo en 1979, loin des 'intégrer comme

« L’opération Gutt » dans un vaste champ de mesures visant la stabilisation de


l'économie, voulait cependant répondre à une situation ponctuelle : décourager la détention à des fins
spéculatives des coupures à valeurs faciales élevées et éponger une partie des liquidités.

Mais précipitamment et appuyée par une infrastructure bancaire très clair semée,
l'opération d'échange de billets s'est révélée comme « un filet jeté sur les thésaurisations malhonnêtes
(mais)... de mailles curieusement sélectives, qui laissaient passer les gros poissons être tenaient les
petits ayant-droit»62.

En janvier 1980, soit un mois après la démonétisation et la décision de geler les


liquidités, on assistait à une reprise fulgurante des émissions monétaires : témoignage assez éloquent
de l'échec même de l'opération et de son incapacité à différer la dévaluation de 30% qui surviendra en
février 1980.

II.1.2.5. La réforme monétaire de septembre 1983

II.1.2.5.1. Motivations et interventions

Cette cinquième opération de redressement monétaire à consister essentiellement en la


modification de la parité de 1Z=0,1575 DTS en vigueur le 22 juin

1981 à 1Z=0,03542 DTS en septembre 1983, soit une dévaluation de 77,5% jusqu'à la
fin de cette dernière année, le zaïre ne s'était que très lentement déprécié par rapport au dollar
américain.

L'écart entre le taux officiel et le taux parallèle s'était progressivement réduit grâce à
une amélioration des apports en devises favorisées par la libéralisation des échanges extérieurs. Les
mesures de septembre 1983 s'étaient inscrites dans le cadre d'un programme d'ajustement économique
et financier conclu avec le FMI.

II.1.2.5.2. Résultats

La persistance des déséquilibres nécessite la mise en place d'un autre programme en


1987, dont l'exécution fut rapidement interrompue en 1988 pour cause de non satisfaction des critères
de performance convenus avec le FMI.

62
KABUYA K. KALONJI et ITIMELONGO T, éditorial : « triste monde, malheur aux pauvres » de Zaïre-Afrique,
N°141, Janvier 2005, p6.
P a g e | 35

II.1.2.6. La réforme monétaire d'octobre 1993

II.1.2.6.1 Motivations

Le contexte économique qui a prévalu avant cette réforme monétaire était


invariablement le même comme pour les réformes précédentes à savoir : le recul de l'activité de
production, détérioration des finances publiques, l'aggravation de l'inflation du fait de la motivation
des déficits publiques, la précarité des réserves de change, etc.

Cependant, deux problèmes nouveaux plus alarmants étaient apparus : un gonflement


malsain des dépôts bancaires à partir des opérations de virement désordonnées initiées par le trésor, et
l'incapacité croissante des banques à rejoindre aux demandes de retraits de fonds exprimés par la
clientèle en dépit d'une très forte circulation fiduciaire dans l'économie.

II.1.2.6.2. Interventions

Les mesures monétaires prises en octobre 1993 ont consisté principalement en un


réajustement de la parité externe par le biais de l'émission d'une nouvelle unité monétaire, le «
nouveaux zaïre », au taux de 3NZ=1USD. La parité interne était 1NZ=3000000Z. La suppression de
ces six zéros était conçue à la fois pour comprimer les coûts d'impression des signes monétaires,
faciliter la comptabilisation et le dénouement des transactions.

Une partie de liquidités devait être gelée dans les comptes bancaires. Mais aucun
contrôle strict ne fut exercé sur l'expansion monétaire. Par exemple, à la veille de la réforme
monétaire, la circulation fiduciaire hors banque totalisait 27% de la masse monétaire, mais au 26
novembre 1993 elle représentait 70% du stock monétaire. L'absence d'assainissement durable des
finances publiques s'est avérée, encore une fois, plus fatale pour la réussite, de la réforme monétaire.

II.1.2.6.3. Résultats

Ce sont ces irréflexions, au plan de l'exécution de cette réforme, des carences


techniques fatales qui ont retardé la mise en circulation de toute la gamme de billets prévue. L'absence
par exemple dessous-multiples permit aux vendeurs d'arrondir les prix aux unités supérieures. En
outre, le très court délai d'échange des billets fixé par le gouvernement, n'autorisa point d'étendre
l'opération à l'ensemble du pays, plus particulièrement en deux provinces Kasaï où les agents
économiques décidèrent finalement de garder l'ancienne monnaie.

Ce qui consacra l'existence de deux « espaces monétaires » différents jusqu'à la


réforme monétaire de juin 1998. 63

II.1.2.7. La réforme monétaire de juin 1998

A la veille de cette dernière réforme initiée dans un contexte de changement de régime


politique, la situation économique était caractérisée par d'importants dés équilibres. Le PIB avait
reculé de 42,9% en 1990 et 1994, cette tendance à la baisse ne s'est que très légèrement estompée en
1995-1996 avant de se pour suivre en 1997. Les finances publiques s'étaient soldées par un déficit
consolidé de million de dollar respectivement en 1996 et 1997.

63
35Kabuya Kalala, et Matata Ponyo, l'espace monétaire Kasaïen, crise de légitimité et de souveraineté monétaire en
période d'hyperinflation au Congo (1993-1997), Paris, Leharmattan1999
P a g e | 36

Ces déficits budgétaires ont été couverts pour l'essentiel par financement monétaire.
L'inflation est demeurée très vive et a atteint le record jamais égalé de 9,769% en 1994.

II.1.2.7.1. Motivations

Ce sombre tableau s'est doublé de nombreux dysfonctionnements dans le secteur


monétaire. Le rapport masse monétaire/PIB était tombé à 4,3% en 1997 contre

Une moyenne de 10% au cours des années antérieures. Les chèques subissaient une
forte décote dans les transactions, consacrant ainsi la rupture de la monnaie fiduciaire et la monnaie
scripturale.

Les banques elles-mêmes étaient en proie à une forte désintermédiation financière,


tandis qu'on assistait à la généralisation de la dollarisation, preuve de la perte de confiance
grandissante à l'endroit de la monnaie nationale.

II.1.2.7.1. Interventions et résultats

Dans ce contexte, la réforme monétaire de 30 juin 1998 a culminé par la mise en


circulation d'une nouvelle unité monétaire, le «franc congolais», au taux
de1FC=100000NZ=14000000Z. Cette réforme visait particulièrement à cesser l'hyperinflation, à
combattre la dollarisation de l'économie, à rétablir le système général des paiements y compris l'usage.

L'écart entre le taux officiel et le taux parallèle s'était progressivement réduit grâce à
une amélioration des apports en devises favorisées par la libéralisation des échanges extérieurs. Les
mesures de septembre 1983 s'étaient inscrites dans le cadre d'un programme d'ajustement économique
et financier conclu avec le FMI.

II.1.2.7.2. Résultat

La persistance des déséquilibres nécessite la mise en place d'un autre programme en


1987, dont l'exécution fut rapidement interrompue en 1988 pour cause de non satisfaction des critères
de performance convenus avec le FMI.

II.1.2.8. Laréformemonétaired'octobre1993

II.1.2.8.1. Motivations

Le contexte économique qui a prévalu avant cette réforme monétaire était


invariablement le même comme pour les réformes précédentes à savoir : le recul de l'activité de
production, détérioration des finances publiques, l'aggravation de l'inflation du fait de la motivation
des déficits publiques, la précarité des réserves de change, etc.

Cependant, deux problèmes nouveaux plus alarmants étaient apparus : un gonflement


malsain des dépôts bancaires à partir des opérations de virement désordonnées initiées par le trésor, et
l'incapacité croissante des banques à rejoindre aux demandes de retraits de fonds exprimés par la
clientèle en dépit d'une très forte circulation fiduciaire dans l'économie.

II.1.2.8.2. Interventions

Les mesures monétaires prises en octobre 1993 ont consisté principalement en un


réajustement de la parité externe par le biais de l'émission d'une nouvelle unité monétaire, le
«nouveaux zaïre », au taux de 3NZ=1USD. La parité interne était 1NZ=3000 000Z. La suppression de
P a g e | 37

ces six zéros était conçue à la fois pour comprimer les coûts d'impression des signes monétaires,
faciliter la comptabilisation et le dénouement des transactions.

Une partie de liquidités devait être gelée dans les comptes bancaires. Mais aucun
contrôle strict ne fut exercé sur l'expansion monétaire. Par exemple, à la veille de la réforme
monétaire, la circulation fiduciaire hors banque totalisait 27% de la masse monétaire, mais au 26
novembre 1993 elle représentait 70% du stock monétaire. L'absence d'assainissement durable des
finances publiques s'est avérée, encore une fois, plus fatale pour la réussite, de la réforme monétaire
des chèques en réunifiant l'espace monétaire nationale tende à réduisant la disparité des taux de change
à travers le pays. Un des traits majeurs de cette réforme monétaire a consisté en la neutralisation d'une
partie des dépôts bancaires à vue, préalablement défiâtes, par leur transformation en titres de créances
sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire disparaître immédiatement la décote de la
monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire.

Grâce à un meilleur encadrement des dépenses publiques et un contrôle strict des


émissions monétaires, il y eut avant le lancement de la nouvelle monnaie, une relative stabilité du
cadre macroéconomique. Aussitôt le franc congolais lancé, on a assisté, à partir d'août 1998, du fait
essentiellement de l'éclatement de la guerre à l'Est du pays, à un rebond de l'inflation et de
dépréciation monétaire. Le recul de l'activité économique s'est pour suivi jusqu'en 2001.

L'exécution du programme intérimaire Renforcé (PIR) de fin mai 2001 à fin mars
2002 ainsi que du Programme Economique du Gouvernement (PEG) à partir d'avril 2002, a permis de
casser l'hyperinflation de 511,2% en 2000 à 135,1% en 2001,15,8% en 2002 et 4,4% en 2003. Le taux
de change et passé d'une dépréciation moyenne de 40,4% en 2002 à 14,49 en 2003 et a même subi une
légère appréciation de1,8% en 2004 par la même occasion, l'économie congolaise a retrouvé, à partir
de 2002, des taux de croissance positifs du PIB réel. Cependant, aujourd'hui, le franc congolais subit
une dépréciation remarquable par rapport au dollar.

Section II. Transmission des phénomènes Monétaires.

La transmission de la politique monétaire désigné l'ensemble des mécanismes se


déclenche suite à l'actionnement des instruments de la politique monétaire contrôlés par la banque
centrale du Congo en vue d'agir sur l'économie réelle et le prix.64

Pour mieux arriver à comprendre la transmission des effets Monétaires, nous


présenterons le schéma suivant qui permet de montrer comment une diminution de taux d'intérêt sur le
marché inter-bancaire se transmet à l'activité économique par l'augmentation de la demande:

64
A. CHAINEAU, Mécanisme et Politique monétaire, p 66.
P a g e | 38

Figure II : canaux de transmission de la politique monétaire.

Source : A. CHAINEAU, Mécanisme et politique monétaire, p. 66

II.2.1. Canaux de transmission de la politique monétaire.

Les variations de taux d'intérêt et de taux de change, impulsées par la banque centrale
se transmettent à l'ensemble de taux d'intérêt et modifient l'offre de la demande de monnaie et de crédit
ainsi que le niveau de la demande des biens et services. Les variations du taux de change influencent
quant à elles le prix du commerce international et par ces billets de la demande des biens et services
rencontre les capacités d'offres domestiques.

On distingue typiquement trois principaux canaux de transmission de la politique


monétaire :

1. Le canal du taux d'intérêt, qui désigne, pour une hausse de taux, la réponse de la
demande ont encheirssement du cout, du crédit et à la meilleure rémunération de l'épargne. Une hausse
du niveau de taux ralentit la demande, l'activité et l'inflation. Ce canal est potentiellement renforcer par
les effets richesses au travers de la réaction des prix d'actifs (immobilier, action, avoir en devise ).

2. Le canal du crédit qui désigne les ajustements de la quantité de crédit disponible


dans l'économie certains acteurs subissant un rationnement qui joue en plus de la variation de taux
d'intérêt. Pour illustrer l'importance de ce canal, supposons que 20% des entreprises et des ménages
sont rationnes, c'est-à-dire que toutes baisses de leurs crédits réduit d'autant leurs dépenses. Les
variations de crédits offerts à ces agents peuvent s'avérer avoir des effets sur la demande, beaucoup
plus puissant que des ajustements à la marge de la dépense suite à une petite variantion de taux
d'intérêt.

3. Le canal du taux de change qui modifie le prix du commerce international.

II.2.2. Canaux du prix des actifs et le canal du taux d'intérêt.

a. Canal traditionnel du taux d'intérêt:

Une politique monétaire expansionniste se traduit par une augmentation de l'offre de la


monnaie qui modère le taux d'intérêt réel d'équilibre sur le marché de la monnaie. Elle réduit le coût
du capital pour les entreprises et favorise ainsi une augmentation des dépenses d'investissement dont la
profitabilité se trouve améliorées.

Le canal corresponds à la conception Keynésienne la plus traditionnelle de la politique


monétaire, mais joué a la fois sur la demande et sur l'offre.

b. Canal du taux de change:

En régime de taux flexible et avec mobilité internationale des capitaux, une baisse de
taux d'intérêt se traduit pour une dépréciation du taux de change. Cette dépréciation soutien
l'exportation nettes et par conséquent la production globale. Les effets de Richesse la consommation
de ménags peut ainsi tirer profit d'une baisse de taux d'intérêt: l'augmentation du prix des actifs
financiers ou immobiliers résultant d'un baisse de taux d'intérêt augmente la valeur de leurs
P a g e | 39

patrimoines et soutien leurs consommation. Dans un modèle ou les ménages cherchent leur
consommation sur le cycle de vie, ils dépensent plus lorsque leurs richesses augmentent.

II.2.3. Canal de crédit:

La présence des contraintes peut venir renforcer et amplifier les effets de la monnaie.

a. Canal de crédit bancaire:

Dans une économie bancarisee le changement de taux directeur modifie les conditions
de financement des banques sur le marchés financiers.

En particulier un durcissement des conditions de refinancement des banques pèses sur


leurs activités de création monétaire sur l'investissement des entreprises et la consommation des
ménages.

b. Canal large de crédit:

Les canaux de transmission de la politique monétaire a l'activité réelle dépendent aussi


de la qualité de la structure du bilan des agents économiques. Une hausse de taux aura des effets
dépressif sensibles plus importants si les agents privés sont au paravent déjà très endettés et peu
solvable.

Le comportement sur les marchés financiers à une évolution du risque peuvent


accentuer les effets sur l'activité de la politique monétaire. 65

c. La ventilation des canaux de transmission de la politique monétaire.

Tableau N°3 : CANAUX DE TRANSMISSION

CANAL DU PRIX DES ACTIFS


Canal de Canal du taux d’intérêt Canal du taux O. ne tobin Effet de richesse
transmission de change
Agents concernés Ménage Extérieur Entreprise Ménage
Entreprise
Canal du crédit
Canal de Canal large du crédit Canal du crédit bancaire
transmission
Agents concernés Entreprise Entreprise
Ménage

Source : F. CHERBONNIER et X. PAYET, Les canaux de transmission de la politique monétaire en


France, Paris, 2004, p. 68

SECTION III. LES INDICATEURS DE REFORMES MONETAIRES

Dans cette section, comme les faits ci hauts présentés les démontrent, l'économie
congolaise est prompte à réagir favorablement à une gestion saine et à des incitations plus adéquates
pourvu qu'il ait de la cohérence et la constance dans les mesures appliquées. Par contre, des
réglementations excessives semblent contrarier sa capacité à réagir convenablement aux signaux qui
lui sont adressés.

65
YAV KARLYAN, Réformes monétaires du Zaire : une revue historique, Kinshasa, in notes de conjoncture n°10,
Novembre 1993, p26
P a g e | 40

II.2.1. APPLICATION DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE AU


RENFORCEMENT DE CES MULTIPLES REFORMES

Les différentes politiques monétaires et de changes menés par la Banque Centrale, ont
permis à la République Démocratique du Congo de fixer et d'atteindre les objectifs finaux de ces
réformes monétaires.

II.2.1.1. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1963

Cinq faits majeurs ont marqué la période à savoir : Le plafonnement des crédits était
instauré au niveau de chaque banque ; Les plafonds fixés ont été revus de manière répétitive entre
1963 et 1965;

Il y eut toute fois plusieurs autorisations de crédits hors plafonds sous le contrôle strict
de la Banque Centrale; La politique de change était restrictive;

Tout paiement en monnaies étrangères devait faire l'objet d'une autorisation


particulière de l'institut d'émission

II.2.1.2. La politique monétaire et de change mène après la reforme monétaire en 1967

Nous soulevons aussi ici cinq faits majeurs qui ont marqué cette période, à savoir:

Le principal instrument de la politique monétaire était l'encadrement direct par le


plafonnement de crédit;

Face aux besoins de plus en plus croissants de l'économie, le plafonnement de crédit a


été supprimé. La nouvelle politique de la Banque Centrale était axée sur le coefficient de réserve
obligatoire; Pendant une quinzaine d'années, la Banque Centrale a alterné la politique D’encadrement
de crédit avec celle de réserve obligatoire qu'elle a eu à appliquer séparément au concomitamment; Il
avait été instauré un régime des changes fixe avec rattachement du zaïre-monnaie au dollar américain.
Ce régime s'appuyait sur un contrôle de change souple; Avant la réforme de! 983, la monnaie zaïroise
était rattachée DIS suite aux flottements du dollar américain qui la rendait instable.

II.2.1.3. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire du 1983.

Cette période a été marquée par trois faits majeurs à savoir:

 La politique d'encadrement direct et indirect du crédit a été maintenue;


 Le déficit de l'état était notamment financé par les bons du trésor émis entre 1983
et1993.
 Les opérations de change se dénouaient dans le cadre du régime des changes
Flottants.

II.2.1.4. La politique monétaire et de change menés après la réforme monétaire de


1993

Sept faits majeurs ont marqué la période, à savoir:

 La politique d'encadrement direct et indirect de crédit poursuivie par la


Banque Centrale aurait montré ses limites;
P a g e | 41

 Création d'une nouvelle unité monétaire, le nouveau zaïre (NZ), dans le cadre
d'un programme destiné à combattre l'inflation et à freiner la régression de l'activité
économique ;
 Organisation d'un marché de change où les opérations se dénouent librement
au comptant ou à terme;

Organisation d'un fixing hebdomadaire a fin de dégager le cours moyen indicatif;

Libre fixation des cours de change par chaque banque; Détention libre des devises
étrangères; des bureaux de change et messageries financières.

II.2.1.5. La politique monétaire et de change mené après la réforme monétaire de 1998

Trois faits majeurs ont marqué la période à savoir:

 Le dispositif de contrôle direct et indirect a été maintenu au cours de cette


année qui consacre la naissance du franc congolais(FC),
 Depuis 2002, la Banque utilise des instruments indirects : le taux d'intérêt, le
coefficient de réserve obligatoire calculé sur base de la monnaie nationale et étrangère, le certificat de
dépôt (CD) et le billet de trésorerie (BTR). En même temps, les guichets de refinancement des
banques commerciales auprès la Banque Centrale ont été restructurés ;

Il a été très large libéralisation des opérations de change attesté par :

La circulation concomitante des devises et du franc congolais ; Le remplacement des


licences d'importation et d'exportation par de simples déclarations ; La non-rétrocession des recettes
d'exportation au système bancaire; La libre utilisation des avoirs en compte Résident en Monnaies
étrangères (RME) et Non Résident en monnaies étrangères (NRME); La vente et achat de devises par
adjudication.

II.2.2. Cout de la réforme et modalités pratiques de lancement du franc congolais

Le lancement du franc congolais n'était que l'ultime étape de l'ensemble des mesures
faisant partie d'un programme d'ajustement économique et d'assainissement monétaire. Plusieurs
actions préalables ont été menées, entre mai 1997 et juin 1998, en vue de stabiliser la monnaie, de
restaurer l'éventail fiduciaire et la convertibilité au pair de la monnaie scripturale en monnaie
fiduciaire, d'unifier progressivement l'espace monétaire national et de réduire la disparition des taux de
change entre les différentes places.

II.2.2.1. Cout de la réforme.

Les dépenses globales de l'opération ont été évaluées à 94.447.653 dollars US dont
30% allouées aux coûts directs (production et mise en circulation des billets) et 70% à la constitution
d'une ressource destinée à soutenir la nouvelle monnaie durant le second semestre de 199836. 66

Les données quant à l'exécution des dépenses ne sont pas disponibles. Mais en ce qui
concerne la logistique, quelques jeeps seulement ont été achetées puis acheminées au Kasaï. Le poste
« réserve de change» a été négligé à en croire la faible intervention de la Banque Centrale du Congo
au moisdejuinetdejuillet1998.
66
Banque Centrale du Congo (4), Questions de l'opinion sur la réforme monétaire, Kinshasa, mars 1998, p.4
P a g e | 42

En effet, initialement prévu à 11 millions de dollars US par mois, la Banque Centrale


du Congo n'a pu intervenir qu'à une hauteur de 6,8 millions et 2 millions respectivement au mois de
juin et juillet 1998. Par ce que d'autres opérations ont été négligées par exemple les réserves de
changes, mais l'objectif a été atteints d'une manière partielle, si nous comparons le taux de change du
franc congolais par rapport au dollar qui était de 2franc congolais pour un dollar au moment du
lancement par rapport au taux de change de 2009 qui est 900 francs congolais pour un dollar, il y a eu
une forte dépréciation de franc congolais, cela est dû par un manque de la politique de soutenir la
monnaie, d'où cette réforme par rapport aux objectifs n'est pas efficiente.

II.2.2.2. Modalités pratiques de lancement du franc congolais

L'éventail fiduciaire du franc congolais comprend 11 dénominations réparties comme


suit :

II.2.2.2.3 Parité interne.

Elle a été fixée à 100NZ pour 1FC et à 14000000Z pour 1FC. Cette parité a été
déterminée en tant que compte de la valeur centrale du stock des billets existants et du niveau des prix
intérieurs dans le pays.

II.2.2.2.4. Parité externe

Etant donnée l'adhésion des autorités au régime de change flexible, cette parité a été
déterminée en fonction de forces du marché à la veille de la réforme. Le 30 juin 1998, le taux à
l'interbancaire était de 1,3FC pour 1$US contre 1,48FC pour 1$US au parallèle.

II.2.2.2.5. Délais d'échange

Un délai d'échange de 12 mois des anciens billets contre les nouveaux a été jugé
nécessaire pour ne pas léser les populations de l'arrière-pays.

L'utilisation conjointe des anciens et nouveaux billets a été arrêtée au 30juin1999.


Toutefois, les échanges se sont poursuivis aux seuls guichets de la BCCjusqu'endécembre1999.

Conclusion du deuxième chapitre :

Dans ce chapitre, nous venons de tenter de parler de la réforme monétaire qu'à connu
la République Démocratique du Congo depuis son accession en indépendance jusqu'à nos jours. Après
analyse, nous avons compris que la République Démocratique du Congo a connu sept réformes. Nous
avons tenté de démontrer dans chaque réforme la motivation, l'objectif, les résultats et la leçon tirée de
l'analyse faite par nous même.

La deuxième réforme de 30juin 1998 montre que cette réforme a été motivée par la
multiplicité d'espaces monétaires ainsi que de change et autre motivation alors pour rédiger ce
chapitre, nous nous sommes basés aux différents documents qui ont trait aux réformes monétaires qu'a
connues la République Démocratique du Congo.
P a g e | 43

CHAPITRE TROISIEME : LA POLITIQUE MONETAIRE ET SON INCIDENCE SUR LA


CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Depuis le début des années quatre-vingt, nous avons assisté à un recentrage de la politique monétaire,
en alignant le volume du stock monétaire sur les besoins de transactions économiques de façon à
maintenir l’économie sur un sentier de la croissance de plein emploi compatible avec un pouvoir
d’achat de la monnaie soutenue et un équilibre extérieur.

Ce chapitre constitue donc l’objet principal du présent travail, il porte trois sections à savoir : la
première section est consacrée à l’évolution de la croissance économique à travers son indicateur
(PIB) et l’évolution de la politique monétaire, la deuxième section est consacrée à l’analyse
économique de la contribution de la politique monétaire sur la croissance économique et la troisième
section est consacrée aux suggestions et perspectives d’avenir.

Section 1er la croissance économique et la politique monétaire.

Dans cette section nous allons présenter l’évolution de la croissance économique et de la politique
monétaire à travers ces objectifs en République Démocratique du Congo de 2015 à 2021 mais pour des
raisons d’espace dans cette section, nous allons présenter les données justes après la réforme
monétaire du lancement du franc congolais. Nous allons chaque fois présenter les données chiffrés
dans un tableau et en suite les présentées dans un graphique et nous allons également tenter
d’interpréter les données que nous avons obtenus lors de nos recherches, sans donner aucun avis. Il
y’aura de tableaux de données qui sont limité qu’en 2007 cela est due à la non disponibilité de données
de l’année 2008, 2009 et 2010.

III.1.1. Evolution de la croissance économique.

La croissance économique est l’accroissement durable de la production globale d’une économie. C’est
donc un phénomène quantitatif que l’on peut mesurer. C’est aussi un phénomène de période.

La croissance économique d’un pays est appréciée par son produit intérieur brut (PIB). La baisse du
pouvoir d’achat, des consommateurs a pour conséquences : une faible demande qui décourageait les
investisseurs avec comme conséquence une faible productivité. Ce qui explique pourquoi les revenues
sont toujours basses dans le pays sous le développement. Cette faible demande lieu à des faibles
revenues réelles empêche de la réalisation des projets rétablir, d’où le ralentissement de la croissance
économique. Nous allons présenter l’évolution du produit intérieur brut et le taux de croissance dans le
tableau suivant :

Tableau n°1 Evolution du produit intérieur brut (PIB) en république démocratique du Congo de 2015 à
2021 (en millions de CDF).

Année PIB Variation annuelle en %


2012 8 498 839,50 7,1
2013 9 219 707,40 8,5
2014 10 092 840,20 9,5
P a g e | 44

2015 10 790 880,00 6,9


2016 11 049 794,10 2,4
Source : Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo de 2012 à 2016.

Le produit intérieur brut (PIB) de la RDC a enregistré une tendance positive pendant toute la période
sous étude. La figure ci-dessous illustre bien cette évolution.

Graphique n°1 Evolution du produit intérieur brut en millions de CDF.

Evolution du PIB en prix courant (PIB)


12000000

10000000

8000000

6000000

4000000

2000000

0
2012 2013 2014 2015 2016

PIB

Source : données du tableau n°1.

II.1.2. Evolution de la politique monétaire en République Démocratique du Congo de 2015 à 2021.

Pour bien mener une politique monétaire fiable en RDC, la Banque Centrale du Congo dispose un
cadre opérationnel, analytique et de suivi. Pour se faire, elle a des instruments qu’elle met en œuvre à
savoir : les taux d’intérêts, les coefficients de réserves obligatoires et les appels d’offre de billets de
trésorerie. En cela, il y a des objectifs qui sont assigné par la Banque Centrale à savoir : objectif
opératoire, intermédiaire et final.

Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes intéressés des objectifs que la Banque Centrale du
Congo définit pour réaliser ces missions et attributions tels qu’ils l’ont été assigné dans la loi
fondamentale de notre pays dans son article 176. « La Banque Centrale du Congo est l’institut
d’émission de la RDC ».

A ce titre, elle a pour mission :

 La garde des fonds publics,


 La sauvegarde et la stabilité monétaire,
 La définition et la mise en œuvre de la politique monétaire,
 Le contrôle de l’ensemble de l’activité bancaire,
 De conseil économique et financier du gouvernement.

III.1.2.1. Objectif opératoire.

La politique monétaire a pour objectif opératoire la base monétaire. La base monétaire est la monnaie
Banque Centrale détenue par les Banques sous formes de billets ou d’avoir à la Banque Centrale.
P a g e | 45

Nous allons présenter l’évolution de la base monétaire de la période allant de 2015 à 2021 dans le
tableau ci-après :

Tableau n°2 Evolution de la base monétaire en RDC de 2012 à 2016 (en millions de CDF).

Année Base monétaire au sens strict


2012 844 597
2013 988 316
2014 1 110 251
2015 1 262 265
2016 1 609 958
Source : Rapports Annuels de la Banque Centrale du Congo.

La base monétaire pour la République Démocratique du Congo sur cette période en valeur réelle, a
accru de 988592 de CDF soit 17,05% en 2021, contre 844597 de CDF soit 5,77% en 2020. Alors
qu’en 2019 la valeur réelle était de 798520 de CDF soit 30,21% contre 613259 de CDF soit 30,67% en
2018. Et la valeur réelle était de 469315 de CDF soit 24,13% en 2017 contre 378098 de CDF soit
33,4% en 2016. Et la valeur réelle était de 283557 de CDF soit 38,9% en 2015.

Graphique n°2 Présentation graphique à l’évolution de la base monétaire en RDC de 2012 à 2016

Base monétaire au sens strict


1,800,000
1,600,000
1,400,000
1,200,000
1,000,000
800,000
600,000
400,000
200,000
0
2012 2013 2014 2015 2016

Base monétaire au sens strict

Pour la période sous interrogation, la base monetaire a connu une augmentation presque linéaire, cette
augmentation entraine une diminution non linéaire de son taux de variation.

Source : les données du tableau n°2.

III.1.2.1.1. Composantes de la Base Monétaire.

La base monétaire est composée de certain nombre des agrégats que nous appelons par les
composantes de la base monétaire, à savoir : circulation fiduciaire, dépôts des banques commerciales
et autres dépôts.
P a g e | 46

Nous allons présenter l’évolution des composantes de la base monétaire de la période allant de 2015 à
2021dans le tableau suivant :

Tableau n°3 Evolution des composantes de la base monétaire en RDC de 2015 à 2021 (en millions de
CDF)

2012 2013 2014 2015 2016

Circulation fiduciaire 595 164 692 945 742 508 781 868 1 078 177

Dépôts des banques 198 462 210 476 272 344 374 384 438 825

Autres dépôts 50 971 94 895 95 399 106 013 92 956

Base monétaire au sens 844 597 998 316 1 110 251 1 262 265 1 609 958
strict
Source : Rapports Annuels de la Banque Centrale du Congo de 2015 à 2021.

En général, la principale comoseante de la base monetaire est la circulation fiduciaire qui a augmenté
de 18,3% s'établissait à 760,5 Millions de CDF soit -0,8% en 2021 et s'établissait à 642,6 Millions de
CDF en 2020 et les dépôts des banques ont connu une hausse de 210,5 millions de CDF soit 6,1% en
2021. Cet accroissement est lié à l'augmentation des réserves obligatoires.

Graphique n°3 Présentation graphique de l’évolution des composantes de la base monétaire (en %) de
2015 à 2021.

Evolution des composantes de la base monétaire


1,800,000
1,600,000
1,400,000
1,200,000
1,000,000
800,000
600,000
400,000
200,000
0
2012 2013 2014 2015 2016

Circulation fiduciaire Dépôts des banques


Autres dépôts Base monétaire au sens strict

Source : les données du tableau n°3.

La principale composante de la base monétaire est la circulation fiduciaire car elle présente une grande
part dans le graphique, mais son évolution d’une année à l’autre se fait sentir à partir de l’année 2018
jusqu'à l'année 2021.

III.1.2.1.2. LES CONTREPARTIES DE BASE MONETAIRE


P a g e | 47

Les contreparties de base monétaire que la Banque Centrale du Congo a toujours tenue comptes sont :

 Les avoirs extérieurs nets ;


 Les avoirs intérieurs nets ;
 Les crédits nets à l’Etat ;
 Les créances sur les banques ;
 Les créances sur le secteur privé et les autres postes nets.
P a g e | 48

Nous allons présenter l’évolution des contreparties de la base monétaire de la période allant de 2015 à
2021 dans le tableau suivant :

Tableau n°4 : Evolution des contreparties de la base monétaire en RDC de 2012 à 2016 (en milliards
de CDF).

2012 2013 2014 2015 2016

Avoirs 337 135 381 523 353 118 111 292 - 445 381
extérieurs nets

Avoirs intérieurs 514 963 613 697 780 860 1 156 407 2 061 985
nets

Crédits nets sur - 374 407 - 302 311 - 262 167 - 103 649 407 519
l’Etat

Crédits à 21 726 54 238 173 255 239 117 358 010


l’économie

Autres postes 867 645 861 771 869 772 1 020 938 1 296 456
nets

Source: Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo de 2012 à 2016.

En effet, les avoirs extérieurs nets se sont établis à 3860,0 millions de CDF en 2021, contre une baisse
de 337,1 million de CDF en 2020. L'augmentation en 2021 est due notamment au rachat des autres
recettes du trésor public.

Graphique n°4 Présentation graphique de l’évolution des contreparties de base monétaire de 2015 à
2021(en milliards de CDF).
P a g e | 49

Evolution de la contrepartie de la base monétaire en RDC


2,500,000

2,000,000

1,500,000

1,000,000

500,000

0
2012 2013 2014 2015 2016
-500,000

-1,000,000

Avoirs extérieurs nets Avoirs intérieurs nets Crédits nets sur l’Etat
Crédits à l’économie Autres postes nets

III.1.2.2. Objectif intermédiaire

La politique monétaire a comme objectif intermédiaire la masse monétaire. La masse monétaire est
une grandeur de stock (et non de flux) ; lorsque l’on s’intéresse à l’évolution, de la masse monétaire au
cours d’une année, on compare donc les stocks enfin d’année.

La masse monétaire est détenue par les agents économiques et les entreprises sont incluses dans la
masse monétaire.

La masse monétaire est composée d’actifs liquides, la liquidité est la facilité plus ou moins grande,
avec laquelle un actif est transformé en monnaie : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale sont
parfaitement liquides, les comptes d’épargnes le sont moins, les comptes à court encore moins.

Considérant que la quantité de monnaie joue en elle-même une action sur l’économie les autorités
monétaires se donnent comme objectifs intermédiaires de contrôler un ou plusieurs agrégats.

C’est la raison pour laquelle il existe différents agrégats :

 M1 : monnaie divisionnaires, billet, dépôts à vue ;


 M2 : M1+ placements à vue, (comptes sur livret) ;
 M3 : M2+ placement à terme et créances négociables (titres du marché monétaire).

Les agrégats tentent d’évaluer le volume des ressources dont disposent les agents économiques pour
acquérir des biens et services. Ils incluent également les agents non financiers considérés comme une
réserve de pouvoir d’achat immédiatement disponible parce qu’ils peuvent être convertis facilement et
rapidement en moyen de paiement sans perte en capital.

Nous allons présenter l’évolution de la masse monétaire de la période allant de 2012 à 2016 (en
millions de CDF).

Tableau n°5 Evolution de la masse monétaire en RDC de 2012 à 2016 (en millions de CDF)

Années Masse monétaire en CDF


P a g e | 50

2012 2 952 900


2013 3 493 216
2014 3 965 647
2015 4 355 824
2016 5 304 594
Source : Nous-mêmes à partir des données récoltées dans les rapports annuels de la BCC de 2015 à
2021.

L'expansion de la masse monétaire observée en 2018 a conn une décélération en 2019. En effet, cet
agrégat s'est accru de 48,2% contre 58,5% en 2019 et 2020 et à diminuer de 30,1% en 2016 contre
21,7% en 2017.

La masse monétaire s'est établit à 3493491,70 millions de CDF, soit une augmentation de 18,3%
contre 20,8% en 2020. Cette évolution est essentiellement expliquée par celle des avoirs intérieurs
nets, laquelle a enregistré une hausse de crédit en faveur du secteur privé, par ailleurs, la décélération
de la masse monétaire notée par rapport à l'année 2021 est expliquée par celle des avoirs extérieurs
nets induits par une hausse modérée des dépôts en devises.

Expansion de la masse monétaire observée en 2015 a connu une décélération en 2016, en suite cet
agrégat s'est accru de 48,2% en 2017 contre 58,5% en 2018 et à diminuer de 30,1% en 2020 contre
21,7% en 2021.

Graphique n°5 Evolution de la masse monétaire en RDC de 2015 à 2021 (en millions de CDF)

Masse monétaire en CDF


6,000,000

5,000,000

4,000,000

3,000,000

2,000,000

1,000,000

0
2012 2013 2014 2015 2016

Masse monétaire en CDF

Source : nous-mêmes à partir des données du tableau n°5

III.1.2.2.1. Composante de la masse monétaire

La masse monétaire est composée de:

- La disponibilité monetaire qui comprends: la circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie
nationale;

- La quasi-monnaie qui comprends: le dépôt à terme en monnaie nationale, les dépôts en devises et
provisions pour paiements des importations.
P a g e | 51

Nous allons présenter l’évolution des composantes de la masse monétaire de la période allant de 2015
à 2021 dans le tableau suivant :

Tableau n°6 Evolution des composantes de la masse monétaire en RDC de 2015 à 2021.

2012 2013 2014 2015 2016


Circulation fiduciaire 595 164 692 945 742 508 781 868 1 072 177
hors banque
Dépôt à vue en 288 680 379 690 439 076 543 068 609 198
monnaie nationale
Quasi monnaie 2 069 055 2 420 581 2 784 064 3 030 888 3 623 218

Dépôt à terme monnaie 25 741 30 355 35 622 72 775 59 851


nationale
Dépôt en devise des 2 020 524 2 368 575 2 730 802 2 942 180 3 536 790
residents
Provision pour 22 791 21 652 17 640 15 933 26 577
paiements des
importations
Source : Nous-mêmes à l'aide des données des rapports annuels de la BCC de 2012 à 2016

La majorité des dépôts sont faites en monnaies étrangères est plus préférée que la monnaie nationale.

RDC, la masse monétaire accroît d'une année à une autre, un accroissement issu d'une variation de la
quasi-monnaie plus que proportionnelle à la variation de la masse monétaire au sens strict.

Graphique N°6 : Evolution des composantes de la masse monétaire

Composantes de la masse monétaire


4,000,000
3,500,000
3,000,000
2,500,000
2,000,000
1,500,000
1,000,000
500,000
0
2012 2013 2014 2015 2016

Circulation fiduciaire hors banque Dépôt à vue en monnaie nationale


Quasi monnaie Dépôt à terme monnaie nationale
Dépôt en devise des residents Provision pour paiements des importations

III.1.2.2.3. Contrepartie de la masse monétaire.

La croissance de la masse monétaire en 2021 est expliquée par une augmentation des avoirs intérieurs
nets et une légère amélioration des avoirs extérieurs nets, pour des contributions respectives de 16,2
P a g e | 52

points de pourcentage. L'évolution des avoirs intérieurs nets est liée à la hausse des créances sur le
secteur privé qui se sont accrues de 10,2 points de pourcentage.

Tableau n° 7 Évolution de la contrepartie de la masse monétaire de 2015 à 2021.

2012 2013 2014 2015 2016


Avoirs extérieurs 554 272 56 721 106 414 - 234 292 - 198 757
nets
Avoirs intérieurs - 44 987 443 595 366 018 624 469 1 147 527
nets
Créances nettes - 439 096 104 835 96 854 180 197 479 213
sur l'Etat
Crédit à 342 481 274 960 321 966 262 913 653 580
l'économie
Autres postes 51 627 103 800 - 52 802 181 359 14 734
nets
Source: Nous-mêmes à l'aide des données des rapports annuels de la BCC de 2015 à 2021.

Les avoirs extérieurs nets s'établissent à 1450362,70 millions de CDF à la fin de 2021. Contre
1389150,80 millions de CDF en 2020. Cette évolution est principalement justifiée par une hausse de
299,8 millions de CDF des créances sur le secteur privé. Pour ce qui est d'autres postes nets, ils ont
enregistrés une hausse de 27,2 millions de CDF au cours de l'année 2021.

Tableau n° 8 Évolution des contreparties de la masse monétaire de 2012 à 2016 en %.

2012 2013 2014 2015 2016


Avoirs 108,8 10,5 22,5 - 60,0 - 20,9
extérieurs nets
Avoirs - 8,8 89,5 77,5 160,0 120,9
intérieurs nets
Créances - 86,2 19,4 20,5 46,2 50,5
nettes sur
l'Etat
Crédit à 67,2 50,9 68,2 67,4 68,9
l'économie
Autres postes 10,1 19,2 - 11,2 46,5 1,6
nets
Source: fait par nous même à l'aide des données du tableau n°7.

En général, la masse monétaire en circulation à au moins sa couverture qui constitue sa contrepartie. Il


s'agit des avoirs extérieurs nets, avoirs intérieurs nets, durant notre période nous avons remarqués que
P a g e | 53

le trois premières années la masse monétaire a été beaucoup utilisée aux avoirs intérieurs nets car les
avoirs extérieurs sont négatifs.

Graphique n° Présentation de l'évolution des contreparties de la masse monétaire de 2015 à 2021

Contrepartie de la masse monétaire


200

150

100

50

0
2012 2013 2014 2015 2016

-50

Avoirs extérieurs nets Avoirs intérieurs nets Créances nettes sur l'Etat
-100
Crédit à l'économie Autres postes

III.1.2.2.2. Taux de change.

Nous allons présenter l'évolution de taux de change de la période allant de 2015 à 2021 dans le tableau
suivant :

Tableau n° 9 Évolution du taux de change en RDC de 2012 à 2016 (en CDF).

Années Taux de change


Devise (USD) Monnaie nationale (CDF)
2012 915,17
2013 925,503
2014 1 924,509
2015 926,76
2016 1215,589
Source: Nous observons une croissance de taux de change de 2015 à 2021 puis une constance de 2018
à 2021. Ceci montre qu'il y a eu perte du pouvoir d'achat du Franc Congolais face aux dollars
américains de 2015 à 2021 puis une stabilisation du pouvoir d'achat sur le marché de change.

Graphique n° Présentation de l'évolution du taux de change en RDC de 2012 à 2016


P a g e | 54

TAUX DE CHANGE
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2012 2013 2014 2015 2016

TAUX DE CHANGE

III.1.2.2.3. Objectif final

La politique monétaire a comme objectif final la stabilité du niveau général des prix, ce dernier est
fondé sur la fixation des taux de d'intérêt à court terme.

L'objectif de toute politique monétaire demeure la maîtrise de l'inflation, propre à favoriser une
stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie. Ici la recherche de cet objectif répond au souci
de créer les conditions d'une croissance durable, permettant de concilier les autres préoccupations de la
politique économique à savoir: le plein emploi, l'équilibre extérieur, etc.

Nous allons présenter l'évolution de l'inflation en pourcentage de la période allant de 2012 à 2016 dans
le tableau suivant:

Tableau n°10 Évolution du taux d'inflation en RDC de 2012 à 2016 (en %).

Années Taux d'inflation


2012 2,70
2013 1,07
2014 6,09
2015 10,09
2016 12,20
Source: Rapports annuels de la BCC

Pendant cette période de sept ans, les efforts de la politique monétaire sont à louer, car bien que
l'inflation ait haussé des cinq premières années à une vitesse assez rapide. Elle a finalement été
rabattue fortement en 2020 de 15,40% en 2019 et en 2021, il y a eu une baisse considérable du taux
d'inflation soit de 1,07% contre 2,7% en 2020.

Graphique n° Représentation de l'évolution du taux d'inflation en RDC de 2012 à 2016.


P a g e | 55

TAUX D'INFLATION
14

12

10

0
2012 2013 2014 2015 2016

TAUX D'INFLATION

Source: Rapports annuels de la BCC.

Pour alimenter les instruments de la politique monétaire, la BCC se fixe dans le cadre de cette
politique d'atteindre certains objectifs en matière de la gestion de la monnaie, les objectifs
opérationnels, les objectifs intermédiaires et les objectifs finaux, liés aux flux de la base monétaire, de
la masse monétaire et de l'inflation. Ces objectifs sont fixés en termes des cibles ou prévision.

2021, l'objectif final de la politique monétaire a été atteint. En effet, le taux d'inflation s'est établi à
1,07% contre une cible de 4,0% pour ce qui est des objectifs intermédiaires et opératoires, ils ont
globalement subi des dépassements par rapport à leurs niveaux programmés. En effet, la base
monétaire au sens stricts s'est accrue de 17,0% contre un accroissement programmé de 15,3%, quant à
la masse monétaire, elle a progressé de 21,3% contre une hausse programmée de 18,5%.

En 2020, il y a eu un accroissement de la masse monétaire de 21,0% contre une hausse programmée de


18,8% quant à la base monétaire, elle se situe en deçà de la programmation soit 6,3% contre 14,6%
programmé.

SECTION III. Traitement des données et analyse économétrique de la contribution de la politique


monétaire sur la croissance économique en RDC.

III.2.1. Traitement des données

III.2.1.1. Confrontation entre la masse monétaire et le PIB.

Si la masse monétaire en circulation est en grande partie orientée vers les investissements qu'aux
consommations finales, le résultat serait celui de la croissance continuelle du PIB.

C'est ainsi que FISHER et les néo-keynesiens ont souligné que tout accroissement de la masse
monétaire doit correspondre à une croissance du PIB.

Ainsi, pour s'assurer la performance de la politique monétaire sur l'économie, nous confrontons les
deux agrégats (masse monétaire et croissance du PIB).

Tableau n°11 Confrotation entre la masse monétaire et produit intérieur brut en CDF et taux de
croissance de la masse monétaire et du PIB en % de 2015 à 2021.
P a g e | 56

Années Masse monétaire en CDF


2012 2 952 900
2013 3 493 216
2014 3 965 647
2015 4 355 824
2016 5 304 594
Source: Tableau fait par nous même sur base des données des tableaux n°1 et 5.

Graphique n°11 Représentation de la confrontation entre la masse monétaire et du PIB et des taux de
croissance de la masse monétaire et du PIB.

Masse monétaire en CDF


5,000,000
4,500,000
4,000,000
3,500,000
3,000,000
2,500,000
2,000,000
1,500,000
1,000,000
500,000
0
2012 2013 2014 2015 2016

Masse monétaire en CDF

Ces deux courbes ci-haut reprennent la situation des taux de croissance de la masse monétaire et de
PIB en RDC de 2012 à 2016.

Du côté de la masse monétaire, il est constaté successivement des croissannces positives qui varient
d'une année à l'autre. Donc pas de diminution de la masse monétaire en circulation.

De ce qui est du PIB, la RDC a réalisé des performances macroéconomique. Car sa croissance est
toujours positive pendant cette période et cherche à atteindre un niveau Maximal possible.

III.2.1.2. Confrontation entre masse monétaire et inflation de 2012 à 2016.

Tableau n° 12 Confrontation entre la masse monétaire et l'inflation de 2012 à 2016.

Années Masse monétaire en million de CDF Taux d'inflation


2012 2 952 900 2,70
2013 3 493 216 1,07
2014 3 965 647 6,09
2015 4 355 824 10,09
2016 5 304 594 12,20
Source: tableau fait par nous-mêmes à partir des données des tableaux n° 1 et 5.
P a g e | 57

Graphique n°12 Confrontation entre la masse monétaire et l'inflation de 2012 à 2016.

Confrontation entre la masse monétaire et l'inflation de 2012 à 2016.


6,000,000

5,000,000

4,000,000

3,000,000

2,000,000

1,000,000

0
2012 2013 2014 2015 2016

Masse monétaire en million de CDF Taux d'inflation

Source: Nous-mêmes avec les données du tableau n° III.12.

La masse monétaire accroît d'une année à l'autre suivant les besoins de financement de l'économie;
mais cet accroissement n'implique pas généralement une croissance de l'inflation en 2021, avec une
forte augmentation de la masse monétaire de plus de 50%, l'inflation n'a été qu'en une échelle faible de
9,9% l'année suivante, la masse monétaire augmente en suite de 58,5% et implique un accroissement
de l'inflation de 27,6%. Seule l'année 2017, l'inflation atteint 53,4% par rapport à un accroissement de
la masse monétaire de 48,8%.

Sur ce graphique, nous observons une forte déflation qui fait tomber l'inflation de 53,4% à 9,8%
pendant que la masse monétaire est toujours accrue.

En général, la politique monétaire de la BCC est consacrée à accroître les moyens de paiement en
circulation en concurrence de la préférence de détention de la monnaie et de sa demande, tout en
veillant sur la stabilité de prix sur le marché, l'inflation est diminué jusqu'à 1,07% en 2021.

La politique monétaire subit une mauvaise orientation de la part des autorités monétaires, elle donne
lieu à une augmentation excessive des prix sur les marchés au contraire, si elle est orientée d'une
manière efficace, elle combat l'inflation et donné naissance à une augmentation du PIB qui traduit en
soit la croissance économique.

III.2.2. Analyse économétrique de la contribution de la politique monétaire sur la croissance


économique en RDC.

L'économétrie est un outil à la disposition de l'économie qui lui permet d'infirmer ou de confirmer les
théories qu'il construit. Le théoricien oostule des relations, l'application des méthodes economiques
fournit les estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue.

Une question se pose alors: pourquoi estimer ces relations et les tester statistiquement? Plusieurs
raisons incitent à cette démarche; tout d'abord cela force l'individu à établir clairement et à estimer les
interrelations sous-jacentes. Ensuite, la confiance aveugle dans l'intuition peut mener à l'ignorance de
liaison importante où à leur mauvaise utilisation. De plus, des relations marginales mais néanmoins
P a g e | 58

explicatives, qui ne sont qu'un élément d'un modèle global, doivent être testées validées afin de les
mettre à leur véritable place l'économétrie n'est pas seulement un système de validation, mais
également un outil d'analyse.

Après avoir passé en revue la politique monétaire de la Banque Centrale sur les variables retenues,
nous présentons dans le présent point, la méthodologie retenue en vue d'identifier les déterminants de
la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo qui influent sur la croissance économique
après les sept années en RDC.

De ce fait nous avons utilisé les outils statistiques à savoir:

 La correlation : qui nous aide à déterminer le niveau de contribution de nos variables retenues
de la politique monétaire sur la croissance économique durant la période de notre étude, nous
prenons le coefficient de signification ou de détermination noté R 2.
 Le test de significativité noté t de student : nous aide à conclure que les variables de la
politique monétaire retenu à une action significative sur la croissance économique.
 Le coefficient de détermination r, nous donne la vraie explication de la croissance
économique par les variables de la politique monétaire retenue pour notre étude.

Les variables que nous avons utilisé pour réaliser notre étude sont :

 L'inflation : la lutte contre l'inflation étant l'objectif final d'une politique monétaire, nous
avons retenu cette variable pour l'explication de la croissance économique ;
 La masse monétaire : étant donné que la masse monétaire est l'objectif intermédiaire de la
politique monétaire, nous l'avons retenu comme variable parce que les autorités monétaires se
fixent des objectifs de taux d'intérêt et les objectifs de change ; et
 Le produit intérieur brut qui reflète l'activité économique nationale et sous-bassement de la
croissance.

A cet effet, deux cas seront mis en évidence :

 Premier cas : concerne la vérification de l'influence de la masse monétaire et le PIB


(croissance économique), les hypothèses sont les suivants :

H0 : B0 = 0 : La masse monétaire n'explique pas la croissance économique

H1 : B1 ≠ 0 : La masse monétaire explique la croissance économique

 Deuxième cas : concerne la vérification de l'influence de la masse monétaire sur l'inflation.

H0 : B0 = 0 : La masse monétaire n'explique pas l'inflation

H1 : B1 ≠ 0 : La masse monétaire explique l'inflation.

III.2.3. Présentation des variables.

TABLEAU N°13 : PRESENTATION DES VARIABLES.

Années PIB Masse monétaire en circulation de CDF Taux d'inflation


2015 8 498 839,50 2 952 900 2,70
2016 9 219 707,40 3 493 216 1,07
2017 10 092 840,20 3 965 647 6,09
P a g e | 59

2018 10 790 880,00 4 355 824 10,09


2019 11 049 794,10 5 304 594 12,20
Source : Rapports annuels de la BCC.

III.2.4. Modèle économique de la relation PIB, masse monétaire et taux d'inflation.

Nous utilisons la masse monétaire comme variable indépendant X i et le produit intérieur brut, comme
variable dépendante.

1. Spécification du modèle

Yi = B0+B1Xi+Ui

Où Xi et Yi sont connus et Ui une constante d'erreur des variables.

2. Estimation du modèle
P a g e | 60

Tableau n° 14 Estimation du modèle économique

Masse monétaire en
Années PIB (Yi) (Xi-) (Yi-Y) (Xi-X)2 (Xi-X).(Yi-Y)
million de CDF (Xi)
2012 2 952 900 8498839,5 -1 061 536 -1 431 573 1126859103910,44 1519666286443,19
2013 3 493 216 9219707,4 -521 220 -710 705 271670496888,04 370433718845,77
2014 3 965 647 10092840,2 -48 789 162 428 2380386036,64 -7924730226,03
2015 4 355 824 10790880 341 388 860 468 116545629988,84 293753195557,33
2016 5 304 594 11049794,1 1 290 158 1 119 382 1664507148900,84 1444179237857,51
TOTAL 20 072 181 49 652 061 0 0 3 181 962 765 725 3 620 107 708 478
Moyenne 4 014 436 9 930 412
Source: nous-mêmes à partir des données du tableau n°III.13.

20 072 181 49652 061


X= =4 014 436 Y = =9 930 412
5 5

β 1=
∑ ( Xi−X ) .(Yi−Y ) = 3 620 107 708 478 =¿1,137696439
∑ (Xi− X)2 3 181962 765 725

^β =Y - ^β X X = 9 930 412−¿1,137696439 x 4 014 436 ¿=¿ 5 363 202,45820


0 1

D’où l’équation estimée sera:

Y^ = ^β0 + β^ 1 X Xi=5 363202,45820+ 1,137696439 Xi

Tableau n°15 Spécification du modèle économique.


P a g e | 61

Masse monétaire en
Années PIB (Yi) SCR = (Yi-Y)2 SCE = (Y-Y)2
CDF (Xi)
2015 2 952 900 8498839,5 8722706,273 50116332019 1458553702913,14
2016 3 493 216 9219707,4 9337421,862 13856694578 351637588332,00
2017 3 965 647 10092840,2 9874904,928 47495782594 3081061637,61
2018 4 355 824 10790880 10318807,91 222852056352,96 150851197958,99
2019 5 304 594 11049794,1 11398220,16 121400720918,29 2154460096886,32
Total 20 072 181 49 652 061 49 652 061 455 721 586 462 4 118 583 647 728
Moyenne 4 014 436 9 930 412
Source: Par nous-mêmes à partir des données du tableau n° III.13 et III.14.

La somme de carré Total SCT est donnée par: somme de carré exceptionnel SCE+la somme de carrés résiduels SCR, donc:

SCR = 455 721 586 462

SCE = 4 118 583 647 728

La somme des carrés total donne:

SCT = SCR+SCE = 455 721 586 462 + 4 118 583 647 728 = 4 574 305 234 190

Le coefficient de détermination R2 est donné par:

SCE 4 118 583647 728


R2 = = = 0,900373595
SCT 4 574 305 234 190

D'où 90,037% de la somme carré total peut être exprimé en utilisant l'équation estimée du modèle pour prévoir la relation entre masse monétaire et le produit
intérieur brut.
P a g e | 62

3. Calcul de la corrélation entre les variables.

La corrélation est symbolisée par la lettre r. Pour s'assurer de la corrélation entre deux variables, r doit
être compris entre -1 et +1 d'où -1 ≤ r ≤ +1

∑ (Xi−X )(Yi−Y )
r=
√ ∑ ( Xi− X ) 2 ×∑ (Yi−Y ) ²
3 620 107 708 478 3 620 107 708 478
r= = =0 , 94 ≤+1
√ 3 181 962765 725 X 4574305236197 √14558450903405480500947825
Interprétation: Il y a une forte corrélation linéaire entre la masse monétaire et le produit intérieur brut.

Test de signification T de student

Hypothèse: H0: B0 = 0

H 1: B 1 ≠ 0

2 SCR 455 721586 462


S= = =151907195487
n−2 5−2

S=
√ SCR
n−2
=√ 151907195487=389752,736

S 389752,736
Sβ = = =0,2048
1
√(Xi− X)² √ 3 620107 708 478
^
β 1 1,137696439
tcal= = =2,5139
Sβ1
√ 0,2048
Au seuil de signification de 5% = 0,05

tth = (n - 2 degré de liberté)

tth = 5-2 = 3

Donc à 5 et 0,05 le théorique de student est donné comme suit :

tth = 2,571

Interprétation : t calculé est supérieur au t théorique (t cal>tth), donc, on rejette l'hypothèse H0 pour
adopter l'hypothèse H1 qui est donné par B1≠0 qui stipule que la masse monétaire explique la
croissance économique.

III.2.5. Spécification de la relation masse monétaire et inflation.

Comme le précédent modèle, nous utilisons la masse monétaire comme variable indépendante
représentée par Xi et Yi comme variable dépendante qui est l'inflation.
P a g e | 63

1. Estimation du modèle économique

Tableau n°16 : Estimation du modèle économique

Masse monétaire en
Années Inflation (Yi) (Xi-X) (Yi-Y) (Xi-X)2 (Yi-Y)² (Xi-X).(Yi-Y)
million de CDF (Xi)
2012 2952900 2,7 -1061536,2 -3,73 1126859103910,44 13,91 3959530,026
2013 3493216 1,07 -521220,2 -5,36 271670496888,04 28,73 2793740,272
2014 3965647 6,09 -48789,2 -0,34 2380386036,64 0,12 16588,328
2015 4355824 10,09 341387,8 3,66 116545629988,84 13,40 1249479,348
2016 5304594 12,2 1290157,8 5,77 1664507148900,84 33,29 7444210,506
Total 20072181 32,15 3181962765725 89,4466 15463548,48
Moyenne 4014436,2 6,43
Source : Nous mêmes à partir de données ddu tableau III.13

20 072 181 32 , 15
X= =4 014 436 Y = =6 , 43
5 5

β 1=
∑ ( Xi−X ) .(Yi−Y ) = 15463548 , 48 =¿4,85975E-06
∑ (Xi− X)2 3 181 962 765725

^β =Y - ^β X X = 6 , 43−¿4,85975E-06 x 4 014 436 ¿=¿ -13,07916254


0 1

D’où l’équation estimée sera :

Y^ = ^β0 + β^ 1 Xi=(−13,07916254 )+ 4,85975 E−06 Xi


P a g e | 64

TABLEAU N°17 : SPECIFICATION DU MODELE ECONOMIQUE

Masse monétaire en
Années Inflation (Yi) Y=Bo+B1X1 SCR=(Yi-Y)² SCE= (Y-Y)2
million de CDF (Xi)
2012 2952900 2,7 1,271197808 2,041475705 26,61324006
2013 3493216 1,07 3,896999326 7,991925187 6,416092416
2014 3965647 6,09 6,19289661 0,010587712 0,056218018
2015 4355824 10,09 8,08905989 4,003761324 2,752479718
2016 5304594 12,2 12,69984637 0,249846391 39,31097347
Total 20072181 32,15 14,29759632 75,14900368
Moyenne 4014436,2 6,43
Source: Nous-mêmes à partir des données des tableaux n°13 et 16.

SCR = 14,29759632

SCE = 75,14900368

La somme des carrés total donne : SCT = SCR+SCE = 14,29759632 + 75,14900368 = 89,4466

Le coefficient de détermination est donné par :

SCE 75,14900368
R2 = = = 0,840154
SCT 89,4466

D'où 84% de la somme carré total peut être exprimé en utilisant l'équation estimée du modèle pour prévoir la relation entre masse monétaire et l’inflation.

2. Calcul de la corrélation entre les variables


P a g e | 65

∑ ( Xi−X ) .(Yi−Y ) 15463548 , 48 15463548 , 48


r= = = =0 , 91≤+1
√ ∑ ( Xi− X ) . ( Yi−Y ) ²
2
√3181962765725 x 89,4466 √284615750720697,785
Il existe une très faible corrélation entre la masse monétaire et l'inflation.

3. Test de signification T de student

Hypothèse : H0 : B 0 = 0

H1 : B 1 ≠ 0

2 SCR 14,29759632
S= = =4,76586544
n−2 5−2

S=
√ SCR
n−2
=√ 4,76586544=2,183

S 2,183
Sβ = = =1,224
1
√(Xi− X)² √ 3181962765725
^
β1 4,85975E-06
tcal= = =¿3,97039E-06 ou 0,00
√ Sβ 1
1,224

Au Seuil de signification de 10%,  = 0,10

Tth= (n-2 degré de liberté) = 5 - 2 = 3

Donc à 5 et 0,10, la théorie de student est donnée comme suit : tth = 2,015

D'où, t calculé est inférieur au t théorique (tcal<tth). Donc on accepte l'hypothèse H0 qui est donné B0=0
qui stipule que la masse monétaire n'explique pas le taux d'inflation en RDC durant la période
considérée.

III.2.6. Analyse des résultats obtenus.

L'approche économique nous a servi à faire les tests qualitatifs de l'incidence de la politique monétaire
sur la croissance économique en RDC. Cette étude a mis en évidence plusieurs données à notre
disposition. Nous analysons et interprétons les différents résultats obtenus lors des tests. Pour cette
étude, nous avons utilisé comme variables d'étude: le produit intérieur brut ; la masse monétaire et le
taux d'inflation.

Le premier test : ce test a porté sur l'influence du PIB en fonction de la masse monétaire. Ce test a pour
objectif principal de vérifier si la variation du PIB a comme source la masse monétaire, où si la masse
monétaire influe sur le PIB.

En premier lieu, la vérification de la relation entre deux grandeurs économiques sous étude a été faite
avec la détermination de la corrélation, qui a comme critère d'être comprise entre -1 et 1 pour qu'il y
ait existence de la relation entre ces deux variables. La corrélation entre la masse monétaire et le PIB
en RDC de 2015 à 2021 est de 0,9907. Donc, il existe une relation entre ces deux grandeurs pris
comme variables car la corrélation est positive, la force de cette corrélation prouve que la relation
entre la masse monétaire et le PIB est trop forte représentant 99,07% sur le 100%. Nous disons alors
que la masse monétaire et le PIB sont très liés l'une à l'autre.
P a g e | 66

En deuxième lieu, nous avons effectué le test de student, qui selon ses critères et sa logique, determine
l'influence de la variable indépendante sur celle dépendante par la force ou la faiblesse de t calculé sur
base des données des variables par rapport au t théorique trouvé dans la table de student. t théorique
est défini sur base d'un seuil de signification dont le standard est de 5 et d'un degré de liberté
déterminé sur base de la taille de l'échantillon choisi (n).

Donc, si tcal>tth: l'influence existe entre les variables, et si t cal<tth, l'influence n'existe pas. Dans le cas de
notre étude tcal>tth, (4,02773>2,571), donc la masse monétaire en RDC sous la période considérée
influe sur le produit intérieur brut. Cette affirmation se vérifie lorsque nous regardons la figure 9 du
présent travail, nous constatons que l'augmentation de la masse monétaire entraine aussi
l'augmentation du PIB en RDC sous la période considérée.

Le deuxième test: Ce test a porté sur la vérification de l'influence de la masse monétaire sur le taux
d'inflation en RDC de 2015 à 2021. Comme pour le premier test, la mesure de la corrélation a donnée
valeur -0,495757, soit -49,5757%. Étant donné que la corrélation est négative est à l'extérieur de
l'intervalle de -1<r<1, nous disons alors que la masse monétaire et le taux d'inflation n'ont vraiment
aucune relation entre eux.

En ce qui concerne le test de student appliqué sur ces deux variables, les résultats obtenus sont les
suivants: tcal<tth, (0,003363<2,015), donc la masse monétaire sur la période considérée n'influe pas sur
le taux d'inflation en RDC. Cette affirmation s'explique par la figure 10. Ci-dessus. Alors, nous disons
que le taux d'inflation peut avoir d'autres origines économiques.

Leçons tirées et perspectives

3.3.1. Leçons tirées et suggestions

Vu toutes les situations économiques présentées dans cette étude tout en analysant l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique en RDC, la République Démocratique du Congo
présente des singularités empiriques.

La politique monétaire est un instrument de la politique économique. Elle est l'expression de la


souveraineté d'une Banque Centrale. C'est ainsi qu'il va de soi que cet instrument puisse remplir toutes
ces fonctions essentielles.

La monnaie congolaise est la résultante des signes monétaires de valeurs émises par les Banques et
ceux-ci peuvent se dévaloriser à cause de son instabilité. Déclarer qu'une monnaie est légale ne
garantit en rien que la monnaie soit acceptée. L'acceptation de la monnaie congolaise dépend de la
confiance mutuelle de ses utilisateurs, de son acceptation par d'autres et de la confiance dans le
maintien de cette monnaie. Et le maintien de la valeur de la monnaie congolaise dépend entièrement
de sa rareté par rapport aux autres et du contrôle de la masse monétaire.

d'acheter sur le marché. Sa nature importe peu, que la monnaie soit en papier, en or, en bronze, ou
même qu'elle soit représentée par une simple écriture inscrit sur le livre de compte d'une banque, sa
valeur est toujours fondée sur la « production », laquelle dépend à son tour de la « force du travail ».
C'est ainsi que le gouvernement de la République Démocratique du Congo doit prendre des mesures
de stabilisation dans les sens d'un programme d'ajustement global et cohérent de l'économie nationale
devant garantir à la fois la stabilité de la monnaie nationale et la reprise de l'activité économique. C'est
ne qu'au prix de cette démarche qu'on arrivera à avoir une bonne politique de stabilisation celle de
pouvoir casser l'hyper inflation et de relancer de façon durable et harmonieuse l'économie congolaise.
P a g e | 67

En effet, face à une instabilité du niveau générale des prix, ce qui induit toute chose restant égale par
ailleurs, une baisse de la demande de crédit bancaire et un ralentissement des investissements par la
suite une faiblesse de l'expansion économique.

Comme nous l'avons ci-haut évoqué, la monnaie c'est le reflet des comportements des différents
secteurs qui sont:

 l'économie réelle;
 finances publiques;
 relations extérieures.

Et pour arriver à stabiliser la monnaie, il faut que les trois secteurs se stabilisent. C'est par rapport à la
santé de ces trois secteurs dans le pays que nous arriverons à connaître aussi la santé de la monnaie.

Ainsi, s'agissant de l'économie réelle, nous suggérons ce qui suit:

 un taux de croissance du Produit Intérieur Brut réel de 5% en moyenne afin de permettre au


relèvement annuel d'un moins 2% du Produit Intérieur Brut réel par habitant;
 un taux moyen annuel d'inflation de 5%;
 un accroissement de la masse monétaire de 25%.

S'agissant de finances publiques et des relations extérieures, nous suggérons ce qui suit:

 un accroissement progressif des recettes et dépenses de l'Etat;


 un déficit du compte courant extérieur allant de 4,7% à 7,3% du Produit Intérieur Brut;
 une augmentation graduelle de la réserve internationale brute à environ 9,5 semaines de
l'importation des biens et services non financés par l'aide extérieure.

Si toutes ces suggestions sont prises en compte dans le cadre d'un programme de stabilisation, nous
aurons alors une bonne politique de stabilisation de la politique monétaire dont les grands axes doivent
être :

 l'ajustement du budget de l'Etat et de la banque centrale ;


 libéralisation de stabilité des prix intérieurs et du taux de change ;

le renforcement des réformes structurelles et sectorielles par la redéfinition du rôle de l'Etat comme au
secteur privé;

 la participation de la société civile et des partenaires au développement à l'effort de


réhabilitation;
 la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion de ressource publiques donc le respect
de la chaîne des dépenses.

Pour arriver à une bonne politique de stabilisation de la monnaie, il s'avère donc indispensables pour le
gouvernement de la République Démocratique du Congo de:

 relancer et contrôler la production;


 créer des emplois;
 améliorer le pouvoir d'achat de la monnaie;
 créer et améliorer les infrastructures;
 contrôler les prix de grand et de petit marché;
 relancer l'activité bancaire et la masse monétaire;
P a g e | 68

 relancer et dynamiser les petites et moyennes entreprises ainsi que la motivation du secteur
privé;
 repenser les mécanismes de coopération structurelles avec les principaux partenaires
extérieures tant bilatéraux que multilatéraux;

Enfin, que les réformes structurelles en cours d'exécution concernent notamment la restructuration des
entreprises publiques, l'assainissement du secteur financier, la réhabilitation des infrastructures,
l'agriculture et le renforcement de capacités institutionnelles, en vue de créer un environnement
propice à une décroissance de la pauvreté sur l'ensemble du territoire national. Et nous arriverons à
une bonne politique de stabilisation à fin de stabiliser notre monnaie nationale « le franc congolais ».

Notre grand souci est de demander aux autorités tant politique que monétaire de prendre en compte
nos suggestions en vue de prendre de mesures efficaces de façons à stabiliser et à valoriser la monnaie
congolaises, c'est-à-dire que le gouvernement et le publics congolais puissent conférer au franc
congolais la plénitude de ses attributs et qu'il puisse remplir ses fonctions classique.

3.3.2. Perspectives d'avenir

La récession mondiale frappe et s'installe dans notre pays, on parle de récession lorsque le Produit
Intérieur Brut réel baisse ou recul sur deux trimestres consécutifs donnant ainsi lieu à la réalisation des
taux de croissance économique négatifs.

La cause de la récession mondiale actuelle trouve son origine dans la crise de subprimes aux Etats-
Unis d'Amérique. Il s'agit de prêts hypothécaires à taux variable majoré d'une prise substantielle de
risque ayant particulièrement bénéficié aux ménages à faible revenu.

L'éclatement de la bulle financière causée par la faillite de bénéficiaires des surprimes à la suite de la
montée des taux d'intérêt. Cette situation a entraîne au passage la chute de prix des matières ainsi que
des valeurs et capitalisations financières ont été contraintes, soit à la fermeture, soit au dégraissage de
leur personnel.

Ainsi, outre la baisse de la demande d'entreprise elle même, il en a résulté aussi celle des ménages
constitués de leurs employés. Globalement, la demande dans les pays à économie avancée a
sensiblement baissé. Or, leur demande est constituée de la consommation, des investissements et des

importations. La baisse de cette demande a été à la base du recul de leur Produit Intérieur Brut réel.
D'où la récession.

De ce qui précède, les perspectives économiques de la République Démocratique du Congo sont


intimement liées à la capacité du gouvernement à mettre en oeuvre des réformes structurelles en
profondeur et à mener durablement des politiques conjoncturelles saines et crédibles.

Nous sommes conscients que ces suggestions ne sont loin de constituer la panacée pour le problème de
la politique monétaire congolaise. Toutefois, leur mise en application et l'adoption des mesures de
suivi réalistes permettra sans doute de relancer l'activité économique et la stabilité des prix en RDC.

Conclusion du troisième Chapitre

Dans ce chapitre nous venons d'analyser l'incidence de la politique monétaire sur la croissance
économique en République Démocratique du Congo de 2012 à 2016.
P a g e | 69

Pour bien mener notre analyse nous avons subdivisé ce chapitre en trois sections: la première nous
avons tenté d'analyser la croissance économique et la politique monétaire, à cet effet nous avons mis
accent sur l'évolution de la croissance économique durant les années de notre étude et l'évolution de la
politique monétaire à travers les objectifs à savoir: les objectifs opératoires, intermédiaires et finaux.
La deuxième section est consacrée sur l'analyse économétrie de la contribution de la politique
monétaire à la croissance économique, nous avons retenu trois variables de la politique monétaire
notamment: l'inflation, la masse monétaire et le taux de change pour l'explication de la croissance
économique et après l'estimation nous avons retenu l'inflation comme variable pertinente pour
l'explication de la croissance économique pour le contexte de la République Démocratique du Congo.
La troisième section nous avons tenté d'émettre les suggestions et perspectives d'avenir pour la matière
monétaire.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici donc au terme de notre étude qui s'était assignée comme objectif de percevoir l'incidence
de la politique monétaire sur la croissance économique en République Démocratique du Congo de
2012 à 2016 sur les différents objectifs de la Banque Centrale du Congo, à savoir: l'objectif opératoire,
l'objectif intermédiaire et l'objectif final.

Nous sommes partis d'un constat selon laquelle la politique monétaire à travers ces objectifs a eu une
incidence sur la croissance économique dans l'ensemble du pays au moment où le pays vient de
traverser une grande période de conflit armé dans certaines provinces.

C'est ainsi pour mener à bon port notre étude, nous avons eu à recourir à certaines méthodes et
techniques, parmi lesquelles nous avons eu pour méthodes: la méthode historico comparative, la
méthode systémique et la méthode démonstrative ou économétrique; et pour les techniques nous avons
eu: la technique documentaire, la technique d'interview libre et enfin la technique d'observation.

En effet, l'approche économétrique a été privilégiée pour mettre en évidence l'existence et l'ampleur de
la politique monétaire, et de déterminer le niveau à partir de la variation des instruments de la politique
monétaire sur certaines variables macroéconomiques. Et face aux résultat obtenus nous dirons que les
taux d'intérêt directeurs ne constituent pas une priorité marquante en RDC pour stabiliser le prix sur le
marché de biens et services d'autant plus que le recours à l'émission incontrôlée de la monnaie
constituait un point culminant du financement de déficit budgétaire pendant plus d'une décennie et
demie, ainsi que la croissance du secteur informel dans l'espace économique national constitue
également un choc négatif dans la croissance économique et la stabilisation des prix. Sur base de cette
étude économétrique, le test de student a été préféré pour confirmer ou infirmer l'impact de la politique
monétaire sur la croissance économique. Nous avons choisi comme variable la masse monétaire, le
PIB et le taux d'inflation pour effectuer notre étude. Dans le premier test, nous avons utilisé comme
variables la masse monétaire et le produit intérieur brut, les résultats obtenus sont: r= 0,9907,
tcal=4,02773 et tth=2,571; d'où tcal>tth nous avons remarqués que la corrélation entre la masse
monétaire et le PIB est trop forte (99,07%) et que la masse monétaire influe sur le produit intérieur
brut durant la période considérée. Dans le deuxième test, nous avons utilisé comme variables la masse
P a g e | 70

monétaire et le taux d'inflation. Les résultats obtenus sont: r=-0,495757, t cal=-0,003363 et tth=2,015,
d'où tcal<tth; nous avons constaté que la corrélation entre les deux variables n'existe pas et que la masse
monétaire n'influence pas le taux d'inflation sur la période considérée.

En outre, la dollarisation de l'espace monétaire engendre une dépréciation des devises nationales, tous
ces facteurs rendent la politique de reforme monétaire en RDC moins influente sur les agrégats
économies du pays. La réforme du 30 Juin 1998 a mis en circulation la nouvelle unité monétaire le
franc congolais utilisé jusqu'à ce jour, ladite réforme a visé de combattre l'hyperinflation, les différents
espaces monétaires créer dans le pays, la dollarisation de l'économie nationale, à rétablir le système
général des paiements y compris l'utilisation des chèques, à réduire la disparité du taux de change.
Cette réforme a permis de faire disparaitre immédiatement la décoté de la monnaie scripturale par
rapport à la monnaie fiduciaire.

Durant toutes les années en étude, le système financier et bancaire Congolais était fragile, qui
encourageant davantage les opérateurs économiques congolais à se prémunir contre les risques de
dépôt bancaire pour garder en eux-mêmes leur capital. De cela, une carence de liquidité pour appliquer
la politique monétaire.

Pour autant que, « le système financier congolais fragile n'était pas prêt à recevoir des dettes de la
Banque Centrale, en grandie partie suite aux non remboursements, donc le mécanisme de transmission
de la politique monétaire est basique, affaiblissant l'efficacité de la politique monétaire pour contrôler
la relance de l'activité économique et la stabilité de l'inflation »

En tout état de cause, les autorités politiques et monétaires essentiellement la Banque Centrale devrait:

 Adopter des mesures idoines (correctives) pour le caractère « hors banque » du secteur
bancaire dominant en RDC afin que toute politique monétaire envisagée par les autorités
monétaires et la Banque Centrale habilitée; ait des effets pertinents sur la stabilité des prix et
l'activité économique;
 Mettre l'indépendance de la Banque Centrale en cause afin de limiter les droits du
gouvernement de financer son déficit par la création monétaire et que le gouvernement ait des
instruments financiers pour financer son déficit donc une gestion orthodoxe des Finances
publiques, et cela la force à avoir un excédent dans la balance primaire pour compenser ses
déficits du service de la dette afin que la politique monétaire soit garantie à court comme à
long terme;
 A la Banque Centrale à fourni non seulement en termes des quantités mais aussi en termes de
qualité des crédits donc des crédits qui visent aux secteurs porteurs de la croissance et qui
secrètent de la valeur ajoutée substantielle, notamment des crédits agricoles. Car l'accès au
crédit et aux autres services financiers est un facteur déterminant pour l'amélioration des
conditions de vie des populations qui tirent l'essentiel de leurs subsistances du secteur
agricole. Les lignes de crédit ont ainsi été un instrument majeur de la politique monétaire de
toute les Banques pour le développement socio-économique des pays émergents.

En fin, il convient de dire que le gouvernement ne devrait plus se livrer à la prise des décisions aussi
fondamentales sans réunir toutes les conditions nécessaires pour leurs bonnes réalisations, l'économie
n'est pas un jeu de hasard auquel l'on ne connaît pas les résultats de son choix. Nous exhortons donc le
gouvernement dont la nécessité de mettre sur pied une politique monétaire efficace qui puisse tenir
compte des réalités économiques.
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terminons donc en disant que nous n'avons pas la prétention d'avoir cerné tous les contours de la
politique monétaire de son incidence sur la croissance économique en République Démocratique du
Congo de 2015 à 2021. Nous laissons donc ouvert cette modeste oeuvre à des remarques et dignes
corrections que peuvent apporter les différents lecteurs.

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