Vous êtes sur la page 1sur 56

i

ÉPIGRAPHE

“N’incarnez pas les clichés que la société vous impose. Forgez-vous une nouvelle
identité qui exige l’attention et n’ennuie jamais l’auditoire. Soyez maître de votre
image, ne laissez pas les autres la définir pour vous.

Posez publiquement des actes spectaculaires : votre pouvoir en sera rehaussé et


votre personnalité prendra de la stature”. Robert Greene
ii

DÉDICACE

À mes parents , Jean-Pierre FINA LUBAKI et Mamie KIDIANI MUNDANGA .

Sans vous il n'y aurait pas eu un chemin.


iii

REMERCIEMENTS

Nos premiers mots s'adressent à l'Être Divin pour sa grâce et protection.

À Notre cher professeur Jivet NDELA KUBOKOSO pour son accompagnement


durant la rédaction de ce travail.

À l'honorable OLIVIER ENDUNDO EVELE sans lequel le chemin aurait été difficile
à faire .

À Monsieur NGUALA sans lequel le chemin aurait été emboîté .

Le propos serait incomplet si nous n'adressons pas un mot à ce cher aîné ,


Bénéfice KAHASHA qui est et a été pour nous un exemple comme étudiant et
dans bien d'autres domaines.
iv

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ART : Article

BCC : Banque centrale du Congo

CEMAC-UMAC : La Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CENAREF: La Cellule Nationale des Renseignements Financiers

D.T.S : Droit des Tirages Spéciaux

E.I.C : État Indépendant du Congo

FMI : Fonds Monétaire international

GABAC : Groupe d’Action contre le Blanchiment de l’Afrique Centrale

GAFI : Groupe d'Action Financière sur

OCDE: L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques

OHADA : Organisation pour Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONUDC : L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

RDC : République Démocratique du Congo

P2P : Peer to Peer

SADC : Communauté pour le Dérangement de l'Afrique Australe.


v
1

INTRODUCTION

01. Problématique

“À l'instar d'autres concepts et outils économiques , la monnaie se


pare d'un certain mystère. Plus que les autres,et sans doute parce qu'elle est
douée de davantage de qualités politiques et détient un pouvoir considérable, la
monnaie est célée à l'attention des opinions publiques, voire même à l'attention
des responsables, notamment ceux qui constituent les élites du tiers monde”1

Le 28 mars 2014 ,la RDC a adopté une nouvelle réglementation du


change publiée et entrée en vigueur en septembre de la même année. D'après les
autorités de la RDC, cette nouvelle réglementation vise à mieux réguler les
opérations de change, en s’adaptant aux mutations économiques, financières,
voire technologiques, intervenues au niveau national, régional et international.
Elle consacre la primauté de la monnaie nationale, sur le territoire national en
tant que monnaie de règlement des transactions et stipule que les transactions
sur le territoire ne peuvent se dénouer en monnaies étrangères que sur accord
des parties.

D’aucun n’ignorent, la monnaie joue un rôle important au sein de


l'économie à travers ses 3 fonctions essentielles qu'elle remplit à savoir :
intermédiaires des échanges, unité de compte et réserve de valeur. S’inscrivant
ainsi à cette logique, la monnaie nationale ne saurait remplir convenablement
ses fonctions essentielles si elle ne jouit pas d’une certaine stabilité dans ses
rapports d’échange contre les produits et les autres biens. La solidité et la
croissance du système financier en dépendent.

Un regard vers le passé de notre histoire montre qu’entre les

1
TCHUNDJANG POUEMI J.: "Monnaie, servitude et liberté ", éd. Ouranos, Paris, 1980, p. 8
2

années 1990 et 1996, le système monétaire du Congo a été marque précisément


par un disfonctionnement qui a entamé fortement la valeur de la monnaie
nationale. Les manifestations le plus évidentes de cette crise de la monnaie
furent l’hyperinflation, la dollarisation de l’économie, la crise aigue des liquidités
dans les banques, la perte de crédibilité de la Banque Central et le rejet de
certains signes monétaires par la population2.

En réalité, l’économie congolaise relève d’une longue tradition


inflationniste qui remonte aux premières années de l’indépendance du pays.
Apres une période d’inflation modérée caractérisée par un taux annuel moyen de
16% entre 1967 et 1973, l’économie congolaise est entrée de 1974 à 1989 dans
une phase d’inflation agressive. Au cours de cette dernière période, le taux
annuel moyen d’accroissement des prix intérieurs s’est situe à 63%. L’année
1990 à été consacré à l’hyperinflation au Congo. Subitement le taux d’inflation
annuel est passé de 233,2% en 1990 à 3642% en 1991, 2389% en 1992, 4652 en
1993 et 9799% en 19943.

Avec le déchainement de l’hyperinflation et le dérèglement des


mécanismes de paiement, l’économie congolaise avais connu au cours de cette
décennie passée un désordre monétaire sans précédent : le dysfonctionnement
monétaire s’était si amplifie que la monnaie nationale se déprécie à des taux
jamais observés auparavant à tel point qu’elle finit par être substitue par le dollar
américain.

Cette dérive inflationniste a été favorisée notamment par le


laxisme budgétaire et le rationnement du financement extérieur consécutif à la
2
KAZADI KITENGE F., L’impact de la variation de taux de change sur l’inflation en RDC, FASE, UPC, 2018, p. 3

3
KABUYA KALALA F. et MATATA PONYO M., L’espace monétaire Kasaïen : crise de légitimité et de souveraineté
monétaire en période d’hyper-inflation au Congo (1993-1997), éd. Harmattan, Paris, 1999, pp. 1-27
3

suspension des programmes d’ajustement et de la coopération avec le pays4.

Dans un contexte de laxisme tant budgétaire que monétaire, les


liens dynamique entre le taux de change ; le prix et les impulsions monétaires
deviennent quelque peu difficile à expliquer. Ainsi l’on observe le plus souvent
que le marché de change donne généralement le ton de dépréciation monétaire,
en ce sens que les agents économiques se réfèrent constamment aux cours de
change pour justifier l’ajustement à la hausse du prix. Par moment le marché des
biens et services développe le premier la tendance inflationniste lorsqu’il se
forme des attentes d’une dépréciation prochaine de la monnaie nationale face à
la devise américaine.

À ce jour , aux marchés , c'est tout le monde qui dénonce la


hausse des prix. Les causes pour certains méconnues et pour d'autres sont les
hommes politiques qui renferment tout dans leurs comptes bancaires. Qu'à cela
ne tienne , peut importe la cause ,tous sont d'accord sur le fait que le franc
congolais perd de la valeur et le dollar américain a acquis une prépondérance
inestimable . Aux problèmes politiques s'allient ceux de l'économie du pays . Le
regard, dans ce cas, est tourné vers les problèmes politiques ingnorant le fait que
la stabilité politique dépend en grande partie de la stabilité économique d'où
l'expression "l’indépendance économique sans laquelle l’indépendance politique
serait un vain mot "5.

L'économie du pays a pour apuis la circulation de la monnaie


régulé par la banque centrale du Congo . En RDC comme nous le verrons, la
monnaie nationale est le franc congolais.La banque par les mécanismes de
contrôle mis en place veille au bon fonctionnement de l'économie et
4
SASSE Kembe et LUNGELA Ndiangani: « volatilité de taux de change et dynamique inflationniste en RDC » in lettre
de l’ires, N°. S25 – 26/2004, Université de Kinshasa octobre 2004, pp 1-27

5
TCHUNDJANG POUEMI J., op.cit, p. 37
4

particulièrement à la stabilité monétaire prôné à l'article 9 de la loi qui la régie .

En outre dans l'économie du pays cette banque à une place de


choix car elle n'est pas d'une banque au sens basique du terme, elle est une
police administrative car elle a le rôle de contrôle des plusieurs autres activités
qui ont un impact direct sur le change en RDC . Notamment, le rôle de contrôle
des banques privées, le rôle de contrôle de la lutte contre le blanchiment des
capitaux et le contrôle des mobile monney.

Le franc congolais est régulé par une institution centrale du pays


qu'est la banque centrale du Congo. En effet la banque a la responsabilité
exclusive de la définition et de la mise en œuvre de la politique monétaire dont
elle détermine en toute indépendance les objectifs monétaires intermédiaires, les
instruments et les modalités d'exécution qu'elle fixe par voie d'exécution. La
Malgré cette réglementation l'économie du pays n'est pas stable.

Comprendre notre problématique revient à définir la monnaie


d'après Aristote : " c'est le bien qui est à la fois moyen de payement, unité des
comptes et réserves de valeur.

L’on attache généralement à la monnaie trois fonctions identifiées


par Aristote: la focntion d’unité de compte, d’intermediaire d’échange, de réserve
de valeur. Pour être beaucoup plus complet, il convient d’ajouter la focntion de
paiement.

Seul la deuxième fonction nous intéresse. Sous cette fonction, la


monnaie est une forme de richesse actif du patrimoine qui peut être conserver et
rester parfaitement liquide. Derrière cette conception se cache l'idée de la force,
essences, la substance et de l'importance d'une monnaie.

Comment d'aucun l'ingnore, chaque monnaie a une certaine


5

richesse qui alimente sa demande dans un marché. Richesse sans laquelle la


monnaie n'est qu'un simple papier dépourvu d'essence. L'agression des États-
Unis contre l'Irak en est une illustration . Perçu par beaucoup pour une décision
visant à obtenir le contrôle total de ressources pétrolières de la région et assurer
le rôle dominant de Washington, la guerre d'Irak visait en outre transformer le
commerce pétrolier irakien en dollars .

C'est pourquoi dans ce travail loin d'être économiste , nous


traiterons de la problématique de la réglementation du change et ses
implications sur l'économie du pays . Eu égard à toutes ces considérations, il
nous semble impérieux de soulever quelques questions autour desquelles
gravitera l’essentiel de notre étude:

 quelles sont les causes qui influent sur variation continue du taux de
change ?

 le franc congolais, est-il vraiment une réserve de valeur, puisqu'il se


depercie chaque jour et que chacun cherche à en conserver le moins
possible ?

02. Hypothèses de recherche

Dans le présent sous-point de la démarche introductive de ce


travail,nous nous proposons des résolutions anticipées sur les préoccupations
soulevées dans la problématique afin d’avoir envue l’horizon de notre recherche.

D’où nous pensons que:

 l'absence de de l'Etat dans l'application de la réglementation de change


laisse des répercussions prépondérante sur la valeur du franc congolais
dans le marché ainsi que dans la société. La modification des centaines
disposition aura en tout état de cause une portée visible. L'exclusivité des
6

échanges et transactions à l'intérieur du territoire national en monnaie


nationale devrait profiter à la valorisation de la monnaie nationale.

À ce jour, le franc congolais n'a aucune valeur et répond


difficilement à toutes les conditions d'une monnaie. Elle ressemble de plus en
plus à un vulgaire chiffon de papier. D'où nous envisageons les autorités de l'Etat
dans la mise en œuvre de politiques monétaires destinée à encourager la
production nationale.

03. Intérêt et choix du sujet

En effet le choix que nous portons sur ce sujet se justifie par le


fait de part de notre formation d’e juriste au sein du département économique et
sociale . le présent travail nous permet de maitriser les notions relatives aux taux
de change et à l’inflation, les quels conditionnement le pouvoir d’achat de la
population en vue de la bonne prise des décisions politiques au moment
opportun.

Ce présent sujet nous permet de :

D’évaluer la pertinence des fonctions d'une monnaie ;

Avoir une connaissance parfaite sur les notions telles que , le taux de change , la
monnaie , l'inflation ;

Déterminer les implications de ces notions dans l’économie du pays ;

Ouvrir de nouvelles pistes de recherche en la matière.

04. Methodes et techiniques de recherche

a. Méthodes de recherche

Au sens étymologique, la méthode est un cheminement. Elle peut


7

être regardée comme la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la


connaissance ou à la démonstration d'une vérité.6

Dans ce travail, nous allons utiliser trois méthodes dans une


démarche interdisciplinaire car , " la vision traditionnelle juridique hautaine et
coupée des méthodes ou des réflexions de ensemble des sciences humaines est
écartée par l'ensemble des jurists.7

Quatre méthodes nous intéressent : les méthodes juridiques , les


sociologiques, historiques et comparatives .

 la méthode juridique est essentiellement normative : " elle consiste à


exposer les textes de loi et divers documents relatifs à la matière traitée en
8
recherchant sans cesse le droit applicable au cas d'espèce "

 les méthodes sociologiques font appel à l'observation doublée des


l'explication. Elles sont tributaires des faits et ses proposent moins de les
apprécier que les expliquer. L'étude est descriptive dans sa première
9
phase puis explicative .

 la méthode historique nous permettra ,comme le souligne Montesquieu


dans l'esprit des lois , d'éclairer des lois par l'histoire et l'histoire par les lois
. Car en effet " pour comprendre une rege de droit, il est nécessaire de
savoir comment elle est née10.

 la méthode comparative : le droit comparé contribue à une meilleure


connaissance de la monnaie à travers l'espace et le temps . À cette
fonction de connaissances s'ajoute celle de la modification du droit , puis
6
MBOKO D'JANDIMA J-M, Abrégé de droit administratif, Kinshasa Ed. Médiaspaul, 2022, p. 45
7
CHEROT Y, Livre blanc sur la recherche juridique, Paris , LGDJ,1996,P.6
8
KITETE K, Autonomie politiques et constitutionnelle du Zaïre, essai de solution d'inadéquantion institutionnelle ,
thèse de doctorat d'État, Paris II, Sorbonne, 1980 , p.2.
9
N'DJOLI ESENG’EKELI J. , Droit constitutionnel congolais : l'expérience congolais, Ed. l'harmtant, 2011, Paris p.21
10
MOZEAUD ET DE JUGLART M. , Lecons de droit civil , Paris montchrostren , 1981 , p.35
8

que la méthode comparative permet de mettre en lumière l'originalité du


droit national et les points faibles de celui - ci en vue de son amélioration
dans la régulation monétaire.

b.Techniques de recherche

Les techniques appliquées pour notre travail sont:

Technique documentaire , elle consiste en une fouille systématique de toutce qui


est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche . Il s’agit des ouvrages ,
les mémoires , rapports et les notes des cours ainsi que sites web, etc…

 Technique d’interview , elle consiste à faire recours à des entretiens aux


cours desquels le chercheur interroge des personnes qui lui fournissent
des informations relatives au sujet de sa recherche.

05. Delimitation du sujet

Tout travail scientifique doit être clairement délimité dans le


temps et dans l’espace , dans le but de rendre précis et circoncis le travail.

Dans letemps , ils’agira de traiter du franc congolais sur une


période allant l'E.I.C ( 1885-1908) jusqu’à nos jours

Dans l’espace,il s’agira de l’exposer le parallélisme entre le franc


congolais et d'autres Franc d'Afrique centrale.

06. Plan sommaire

Hormis l’introduction et l conclusion, notre travail sera subdivisé


en deux chapitres don’t le premier porte sur la notion générale sur la
règlementation de change et le second sur le rôle de la Banque Centrale sur la
règlementation de change.
9

CHAPITRE I. NOTIONS ET CADRE HISTORIQUE DE LA RÉGLEMENTATION DE


CHANGE EN RDC

Pour mieux saisir notre sujet, il est important de commencer par


la maîtrise des notions essentielles de change notamment les définitions , les
sortes de change et le cadre historique de la réglementation de change en RDC
( section 1 ) pour compléter le sujet , nous ferons une étude évolutive de la
réglementation de change en RDC( section 2 )
10

Section 1. Définitions et cadre historique de la réglementation de change en


RDC.

Le change est une notion mieux une pratique qui ne date pas de
ces jours. Elle remonte de vers les extrémités de la seconde guerre mondiale.11

Pour mieux appréhender sa quintessence , cette section


s'articulera autour de sa définition, les sortes de change (§1 ) et le cadre
historique de la réglementation de change. (§2 )

§1 Définition et sortes de change .

A. Définition

A titre de rappel, le concept de « réglementation » tire son origine du verbe «


réglementer » qui signifie « soumettre à un règlement » c’est-à̀ -dire
soumettre à un certain ordre, à certaines prescriptions. Ainsi, par
réglementation, l’on désignerait soit l’action de réglementer soit l’ensemble des
mesures légales et réglementaires régissant une question, une matière.

Ou mieux, ensemble des dispositions édictées par la Banque Centrale qui


régissent les transactions en monnaies étrangères à l’intérieur du pays et
celles entre la République Démocratique du Congo et le reste du monde12

On entend par « change », l’action ou l’opération de conversion d’une monnaie


nationale en une autre monnaie nationale appelée « devise ». En effet, il est
suffisamment connu qu’à l’exception de quelques zones monétaires disposant
d’une monnaie commune (cas de l’euro et du franc CFA), chaque État souverain
dispose de sa propre monnaie. Les échanges économiques entre différents États
ne pouvant dès lors pas se réaliser au moyen d’une seule et même monnaie, les

11
KUMBU ki Ngimbi, Législation en matière économique, éd.l'Institut Africain de droits de l'homme et de la
démocratie 2020 , kin
12
Article 1 de la loi sur la réglementation de change
11

monnaies nationales sont destinées à s’échanger les unes contre les autres13.

Selon le professeur KUMBU ki ngimbi, le change se définit comme


étant l'échange d'une monnaie contre une autre . Il peut avoir pour objet une
monnaie métallique ou fiduciaire ou des valeurs mobilières. 14

Celui ci renchérit en soulignant que sous ce terme le bénéfice


réalisé sur la différence des cours entre les deux monnaies.15 Cette notion
s'apparente avec un autre terme le taux de change qui par contre désigne les
16
rapports d'échange entre deux devises. Celui-ci est la base d'une opération de
17
change bilatéral qui définit le prix d'une monnaie dans une autre monnaie.
L'échange n'est pas non plus à confondre avec le marché de change qui est celui
sur lequel se retrouve tous les participants désireux de vendre ou d'acheter une
devise contre une autre. Dans le jardin financier il est souvent question du forex
pour désigner le marché des échanges, contraction des termes anglais FOReign
18
EXchange .

B. Sortes de change.

On distingue généralement deux sortes de change à savoir:

1. Le change manuel qui consiste à échanger une somme d'argent en


monnaie d'un pays déterminé contre la somme équivalente dans la
monnaie d'un autre pays Concrètement, il s'agit de la manipulation
manuelle et directe de l'argent.19Suivant la lettre de l'art 1 de la instruction
administrative n° 007 portant Règlementation de l'activité de change

13
Actualités cd consulté en ligne
14
Idem
15
Ibidem
16
Christian BOISSIEU, <<TAUX DE CHANGE>> , Encyclopédia universalis [ en ligne] , consulter le 3 août, URC : https :
www. Universalis.fr/encyclopédie/ taux de change
17
Marc POUROY , Séverine VANDELANOITE << CHANGE >> idem

19
KUMBU ki Ngimbi OP.cit
12

manuel. Cet échange se présente deux avantages : • la sécurité d'un


côté par l'authentification de billet de banque par le biais d'un détecteur de
faux billets , contrairement aux transactions de change manuel effectuer
en noir , la remise d'un bordereau de certificat de transaction effectuée et
de l'autre part la simplicité et sa rapidité20

2. Le change dit scriptural o tiré pour lequel les opérations de change portent
sur des cheques (de banque ou de voyage) et sur des lettres de crédit. Il
correspond aux avoirs en compte bancaire détenus dans des devises
autres que celle circulant dans le pays ou dans la zone de détenteur. Ce
dernier repose sur un réseau avec des opérations sur devises qui sont
21
enregistrées par simple écriture de compte à compte .

Ici donc, la conservation des monnaies est exclue. A la place, il se


passe le mouvement de transfert des instruments soutenant la transaction ou
encore des operations interbancaires sur soit les comptes des clients, soit les
22
comptes des banques elles-mêmes dit le professeur KUMBU ki ngimbi .

De ce qui vient d'être dit, il s'affiche clairement que le change est


un domaine trés complexe.

En tant que tel, il va sans dire que l'organisation d'un contrôle qui
soit tantôt liberal ou indirect, tantôt autoritaire est plus que jamais indispensable
d'autant plus qu'avec un contrôle libéral, la perspective serait de tendre à la
modification du marché de manière à placer le public dans une situation qui
l'amène à son tour à modifier son comportement sur le marché. Ce qu'on peut
également appeler << auto- régulation >>

20
Henri BOURGUINA , Günter CAPELLE - BLANCARD , << LES OPÉRATIONS DE CHANGE>> , Ecyclopédia universalis
[ en ligne] , consulter le 3 août, URC : https : www. Universalis.fr/encyclopédie/ taux de change
21
Arnauld JEULIN , Le marché de change, éd.l'harmattan , paris , 2011 , p.143
22
KUMBU ki Ngimbi op cit
13

Tandis qu'avec un contrôle autoritaire, les pouvoirs publics


determinent et fixent préalablement un taux de change, répartissent, par voie
d'autorité, les devises disponibles entre les requérants.

A tout point de vue cependant, il sied de préciser ici non


seulement que le recours au contrôle est tributaire des objectifs bien précis et
spécifiques que sont principalement :

- la protection de l'industrie locale;

- l'encouragement des investissements nationaux et étrangers;

- la modification de la composition des importations;

- l'élargissement d'un marché régional protégé, mais également que seuls


les entreprises, les investisseurs institutionnels, les banques (centrales) et
23
les courtiers constituent les principaux acteurs du marché de change.

§2 Cadre historique de la réglementation de change

Cette partie mérite pour sa compréhension l'examen des


échanges dans les sociétés traditionnelles(A) et celui des échanges dans les
sociétés modernes( B ) .

A. Dans les sociétés traditionnelles.

Au sein des sociétés traditionnelles les échanges connurent une


évolution considérable allant de l'âge du troc qui a caractérisé les premières
échanges avant et pendant l'antiquité( a ) passant par l'âge de la monnaie
métallique (b) ayant entraîné par sa disparition l'apparition de la monnaie
fiduciaire (c )
23
KUMBU ki Ngimbi op cit
14

1. L'âge du troc - 11000 ans à l'antiquité

Le troc est tout simplement un échange de bien ou de service sans


l'intermédiaire de l'argent. C'est un système utilisé depuis très longtemps avant
l'utilisation de pièces et des billets.

À l’origine, les échanges entre individus s’effectuent par le troc.


Autrement dit, si une personne veut se procurer un bien, elle doit offrir en
contrepartie un autre bien. L’économie de troc est un système dans lequel la
monnaie, c’estàdire un étalon de référence accepté par l’ensemble des individus
appartenant à une même communauté, est absente. Le fonctionnement d’une
24
économie de troc nécessite la réunion d’au moins quatre conditions.

- Une communauté réduite d'individus ;

- une offre restreinte de produits ;

- une volonté d'échanger ;

- des prix d'échanges facile à établir pour les marchandises.

Le troc génère toute une série de coûts qui sont difficilement


supportables lorsqu’une économie devient complexe. L’augmentation de l’offre
de produits dans une économie de troc multiplie les relations potentielles
d’échange et freine leur développement. Les coûts d’une économie de troc
proviennent des obstacles à l’échange. On peut en dénombrer trois à travers un
exemple. On suppose qu’un individu veuille acheter un canard et qu’il est
luimême vendeur de poulets.25

- le temps de recherche :Le vendeur de poulets doit trouver quelqu’un


désirant lui vendre un canard. Tous les propriétaires de canards ne sont

24
Pascal SALTIN , Concurrence et liberté des échanges , Librechange , Bruxelles, p.67.
25
Idem
15

pas nécessairement vendeurs. Il doit donc faire une recherche


d’informations, ce qui suscite des coûts de recherche.

- La double coïncidence des désirs : Un vendeur de canards est enfin trouvé.


Cependant, il doit accepter en échange des poulets. Apparaît donc la
nécessité d’une double coïncidence des désirs. Si elle ne se réalise pas,
l’échange est impossible.

- les calculs de la valeur relative des biens.

Face à ces difficultés que présentait le troc et l'évolution rapide de la société , les
hommes pour y remédier ont pensé à nover en utilisant la monnaie métallique.

2. L'âge des monnaies métalliques vers 640-630 à 1971

Avant la monnaie métallique, les hommes avaient recours au troc


ou à l’échange de marchandise : peu pratique et peut fiable comme nous l'avons
souligné supra.Des pièces faites de divers métaux ont par la suite été frappés
pour servir de moyen d’échange. Parmi les métaux, l’Or et l’Argent ont
rapidement été privilégiés car ils présentent de nombreux avantages pour servir
de monnaie:

- -Divisibilité : chaque pièce à une valeur qui dépend linéairement de son


poids. Il suffit de combiner les pièces entre elle pour obtenir le bon poids,
donc la valeur précise de l’échange. Bien plus simple qu’une pierre

- précieuse par exemple (la valeur d’un diamant varie en fonction du carré de
sa taille).

- -Densité de valeur : l’or et l’argent sont des métaux idéaux pour les pièces
en raison de leur densité de valeur. Une petite quantité de métal contient
une valeur importante. La monnaie est ainsi facile à manipulée.
16

- Inaltérabilité : l’or comme l’argent ont des caractéristiques physiques qui


perdurent dans le temps (pas de désagrégation, d’oxydation, …). La valeur
des pièces se conservent ainsi

- Malléabilité : pour frapper facilement des pièces de monnaie

- Rareté : les quantités d’or et d’argent dans le monde évoluent de manière


assez stable (tout l’or du monde tient dans un cube de 10m d’arrête

Etalon Or la garantie de la monnaie métallique

Le XXème siècle a vu les monnaies se détacher de plus en plus de


la valeur d’un métal. L’étalon or a été abandonné peu à peu pour voir apparaître
des monnaies « papier » basées uniquement sur la confiance des agents
26
économiques envers l’organisme émetteur. Il s’agit des monnaies
fiduciaires.La mort des monnaies métalliques a vraiment été actée le 15 août
27
1971 lorsque Nixon a suspendu la convertibilité du dollar en or.Nixon en 1971

Différentes institutions frappent encore des monnaies métalliques,


parfois avec une valeur faciale. C’est par exemple le cas de certaines pièces de la
Monnaie de Paris. Un investissement intéressant pour miser sur le métal et la
valeur faciale .

La monnaie a toujours posé le problème de liquidité. Comme


l'explique G.LUKOMO , l'or n'est pas extensible à la mesure de l'accroissement du
commerce mondial explique -t-il , si la monnaie internationale est en quantité
insuffisante par rapport aux volumes des échanges, il entraîne dans un régime
d'étalon-or , des tendances deflationnistes des dépressions économiques , un
28
ralentissement général de l'économie . C'est pourquoi les sociétés sont partis

26
KALOMBO J-P, op cit p.35
27
TCHUNDJANG POUEMI J, op cit p.78
28
C.LUKOMO C. , Change et développement au Congo, essai d'interprétation de la réforme monétaire de 1967, notes
17

de la monnaie métallique ayla monnaie fiduciaire.

3. L'âge de la monnaie fiduciaire du 19 siècle à nos jours

A la même époque, de nombreux pays ont créé la monnaie papier.


Dans un premier temps, ces billets sont convertibles en or sur présentation
auprès de l'organe émetteur. Par la suite, on passe à une conception de la valeur
fiduciaire de monnaie?! La pièce aura alors un caractère fiduciaire, une force
libératoire. Elle n'est pas susceptible de refus en règlement d'une dette 29

La monnaie fiduciaire se compose des pièces et des billets. la


30
monnaie c'est “ une créature de l'Etat”, elle est essentiellement cela. Et nous
verrons que l'une des causes de l'inflation qui ravage le monde depuis une
dizaine d'années, c'est la multiplication de signes monétaires non controlables
par un quelconque gouvernement.

La monnaie fiduciaire présente par rapport à celles qui l'ont


précédées de nombreuses caractéristiques:

- Durabilité : la monnaie ne doit pas se détériorer sur une courte période ;

- Portabilité : elle doit être facile à transporter sans difficultés ;

- homogénéité : chaque unité utilisée comme monnaie doit être identique


aux autres ;

- reconnaissance: Il doit être facile d'identifier la monnaie afin d'éviter la


contrefaçon ;

- rareté : la monnaie doit être rare en relation avec sa fourniture; > la stabilité

destinée aux étudiants de I.N.E.P (1970-1971), p.24.

29
P. PASCALLEN, le système monétaire international, éd. de l'épargne, Paris 1981, p.13
30
HOPKINS A.G , An Économie History of west African, Columbia university presse , 1973, p. 44.
18

: sa valeur doit être stable31

Pour comprendre ce qu'est un blockchain il faut se rappeler que le


réseau internet permet « la transmission d'informations de différentes manières
selon le protocole utilisé ». Dans le cas de blockchain c'est le protocole pair à
pair (peer to peer ou P2P) qui en constitue le socle. Ce protocole permet la
circulation des informations ou fichiers d'un noeud à un autre, c'est-à-dire d'une
manière décentralisée et non hiérarchique.

Pour mieux illustrer, voyons l'avantage que procure ce protocole


dans le système bancaire. La carte de paiement suppose un fonctionnement
hiérarchique autour d'un noeud central (la banque),

B. Dans les sociétés modernes.

Dans les sociétés modernes nous remarquons la coexistence du


troc à une faible densité, l'acceptation de la monnaie marchandise dans
certaines civilisations et le rôle imminent et inhérent que continue de jouer la
monnaie fiduciaire. Cependant au regard de l'évolution de la technologie et du
développement du secteur bancaire d'autres formes de monnaie ont paru

Cet point portera successivement sur :

 la monnaie monnaie scripturale

 la monnaie électronique

 les cryptomonnaies

a. La monnaie scripturale : La monnaie scripturale est une monnaie qui circule


dans l'économie par simple jeu d'écriture (du latin scriptura “écriture”). Cette
monnaie est dématérialisée, elle prend la forme d'écriture qui représente les

31
KWABENA OWUSU NKETIAH, Positive économics for west african students 10 th, May 2019, pp 348-349.
19

soldes créditeurs des comptes clients détenus auprès des établissements de


crédit. Elle est (...) constituée par l'ensemble des dépôts à vue que les agents
économiques effectuent, auprès des banques. Ses moyens de circulation sont
les chèques, les virements et "les cartes de crédit en tant que carte de paiement."
32

b. La monnaie électronique : C'est une valeur monétaire stockée et prépayée


émise par un prestataire de service de paiement en contrepartie de fonds. La
valeur stockée ainsi émise peut être utilisé pour payer les transactions car elle
est acceptée par le tiers comme moyen de paiement.

Elle se présente sous forme d'un dispositif de paiement à distance


par l'acheteur (carte en plastique, téléphone portable ou sous la forme d'une
monnaie stockée sur un serveur distant et gérée par in détenteur de la monnaie
électronique par le biais de son compte de monnaie électronique. Les cartes
prépayées constituent des portes monnaies électronique réels tandis que les
comptes accessibles sur un serveur sont dénommés des portes monnaies
33
électroniques virtuels

c.Les cryptomonnaies : Appelées aussi monnaies virtuelles ou digitales, elles se


caractérisent par le fait qu'il n'existe aucune traduction physique de ces
monnaies sous forme des pièces métalliques ou des billets papiers: leur nature
est informatique et leur circulation s'effectue entre des ordinateurs reliés par une
blockchain.34

Pour comprendre ce qu'est un blockchain il faut se rappeler que le réseau


internet permet « la transmission d'informations de différentes manières selon le

32
F. VASSELIN FRANCOISE, Economie, 4e éd., ESKA, Paris, 2011, p.268.
33
Idem
34
Jean Pierre CLAVIER et Alexandra MENDOZA - CAMINADE , Droit du commerce: électronique. Sites web,
blockchain contrats électroniques et données personnelles, Bruylant, Bruxelles, 2019, p.107.
20

protocole utilisé »35. Dans le cas de blockchain c'est le protocole pair à pair (peer
to peer ou P2P) qui en constitue le socle. Ce protocole permet la circulation des
informations ou fichiers d'un noeud à un autre, c'est-à-dire d'une manière
décentralisée et non hiérarchique.

Les techniques de blockchain permet d'éviter ces inconvénients en sécurisant les


échanges des fichiers par le protocole P2P.On a coutume de comparer le
blockchain à un livre comptable ou toutes les transactions sont inscrites. Chaque
blockchain se caractérise par un code informatique qui dicte des instructions à
tous les ordinateurs reliés qui s'exécuteront de manière automatique, en fonction
d'évènements programmés et invariablement s'imposeront aux différents
36
acteurs

Section 2 Évolution historique de la réglementation des changes .

L’histoire de la réglementation des changes a été marquée, au


niveau international, par un processus de libéralisation résultant lui-même de la
libéralisation des échanges économiques entre États et de l’ouverture des
marchés ayant conduit ces derniers à assurer la convertibilité́ de leurs
monnaies nationales respectives.

La plupart des États sont ainsi passés d’une politique dite de «


contrôle des changes» à celle de «libéralisation des changes». Il s’est donc agi
d’un mouvement de « déréglementation » consécutif au changement de politique
en matière des changes.

Dans l’ensemble, la réglementation congolaise a été influencée


par ces grandes mutations internationales même si à certaines périodes de
l’histoire récente du pays l’on a eu l’impression de voguer à contre-courant.

35
Idem, p.99
36
Idem , p. 101
21

Cette évolution peut être déclinée à travers les trois grandes


étapes ci-après :

a) De 1967 à 1976 : Contrôle des changes avec rattachement


du Zaï re-monnaie au dollar américain. A travers l’ordonnance-loi n° 67/272 du
23 juin 1967 relative aux pouvoirs réglementaires de la Banque Nationale du
Congo en matière de réglementation du change, le régime du contrôle des
changes hérité du système colonial est reconduit avec cette particularité́ que
la nouvelle monnaie nationale, le Zaïre, est rattaché au dollar américain au
moyen d’un taux de change fixe.

b) De 1976 à 1983 : Contrôle des changes avec rattachement du


Zaïre-monnaie aux DTS. Si pendant cette période la politique antérieure est
maintenue et avec les mêmes instruments (cessions de devises, contrôle des
importations et exportations...), le Zaïre-monnaie s’est affranchi du dollar
américain pour être rattaché aux Droits de Tirages Spéciaux (D.T.S.). Ce
changement était justifié par l’instabilité́ des monnaies fortes dont le dollar
américain.

c) De 1983 à ce jour : libéralisation des changes. Face aux effets


pervers du contrôle des changes accentués par l’environnement économique et
politique de l’époque, l'autorité monétaire s’est résolue à libéraliser le
marché́ des changes en adoptant, à l’instar de ses partenaires
internationaux, un régime de changes flottants. Cette libéralisation impliquait
notamment la liberté de détention des monnaies étrangères, la libre fixation des
cours de change par les banques commerciales et la création des bureaux de
change.

CHAPITRE II. LE RÔLE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO DANS LA


22

RÉGLEMENTATION DE CHANGE

Dans ce chapitre , nous examinerons deux sections qui portera


essentiellement sur la présentation de la BCC et ses missions( section 1 ) ainsi
que sur la la BCC comme autorité de régulation de marché de change . ( Section
2).

Section 1 La banque centrale du Congo et ses missions traditionnelles.

1 . Évolution administrative de la BCC .

L'histoire de la banque centrale du Congo commence


véritablement en 1911.

En effet , l a convention du 07 juillet 1911 approuvée pat le Décret


du 18 juillet 1911 permet à une société anonyme privée, créée à Bruxelles, <<la
Banque de Congo Belge >> d'émettre des signes monétaires du Congo Belge en
remplacement de ceux de la Banque nationale de Belgique, utilisée
37
provisoirement suite au retrait des billets de banque émis par l'EIC .

La Banque du Congo joua le rôle de banque d'émission sous le


contrôle des autorités coloniales à partir de 1911.En 1952, la Convention conclue
entre les autorités coloniales et la Banque du Congo Belge, attribuant à cette
dernière les fonctions de la Banque d'Emission vient à l'expiration38

Le 30 juillet 1951 fut créé la Banque Centrale du Congo belge, et


du Ruanda, l'Urundi, dont les actionnaires étaient la colonie du Congo belge, le
Ruanda, l'Urundi, la Banque nationale de Belgique et le secteur privé.

37
KUMBU ki Ngimbi op cit p. 16.

38
G. LUKOMO C., Change et développement au Congo, Essai d'interprétation de réforme monétaire de 1967, Notes
destinées aux étudiants de l'Institut Nation d'Etudes Politiques (1970-1971), p.24.
23

La Banque Centre du Congo-belge et du Ruanda-Urundi assuma


complètement de 1952 à 1960 les responsabilités de la politique monétaire du
Congo, dont elle fut comme son nom l'indique, la Banque Centrale avec toutes
les implications que comporte ce terme39

La Banque Centrale du Congo et du Ruanda-Urundi fut dissoute au


lendemain de l'Indépendance. Le conseil monétaire assuma les prérogatives de
la Banque Centrale jusqu'à la reprise des activités le 22 janvier 1969 par la
Banque nationale du Congo.

Par la suite, des nombreux changements vont intervenir. D'abord


l'Ordonnance-loi N°93-002 du 28 septembre 1993 relative à la constitution et à
l'organisation de la Banque du Zaïre suivi par le Décret-loi N°187 du 21 janvier
40
1999 portant organisation et fonctionnement de la Banque du Congo .

À ce jour, la BCC est regie par la loi n°18/027 du 13 décembre


2018 portant organisation et fonctionnement de la banque centrale du Congo.
Cette loi organique 3 structure dont le conseil de la banque, le gouverneur et les
collèges des commissaires aux comptes .

2. Mission traditionnelles de la BCC

La Banque Centrale du Congo est chargée de définir et de mettre


en ceuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la
stabilité du niveau général des prix. Elle est indépendante dans la réalisation de
cet objectif41. A cet effet, la Banque, par son Conseil, en la personne de son
Gouverneur ou de tout autre membre de ses organes de décision, ne doit poser

39
Idem

40
KALOMBO J-P., OP cit p.43

41
Art 4 de la loi bancaire
24

aucun acte de nature à aliener cette indépendance.

Sans préjudice de l'objectif principal de stabilité du niveau général


des prix, la Banque soutient la politique économique générale du
42
Gouvernement .La Banque a la capacité de contracter, de transiger, de
compromettre, d'ester en justice, d'acquérir des biens et d'en disposer.

- La Banque, ses avoirs, ses biens, ses revenus, ainsi que les opérations et
transactions autorisées par la présente loi sont exemptés de tous impôts,
droits et taxes perçus par le Gouvernement et par les collectivités
provinciales ou locales.Le capital de la Banque est détenu en totalité par
l'État congolais. Une loi fixe sa hauteur ainsi que les modalités de son
augmentation ou de sa diminution.

Sans préjudice de l'objectif de stabilité du niveau général des prix


énoncé à l'article 3, la Banque accomplit toutes les missions de Banque Centrale,
notamment:

- assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale.

- détenir et gérer les réserves officielles de la République.

- promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de


paiement. la réglementation et contrôler les Établissements de Crédit, les
institutions de Micro Finance et les autres intermédiaires financiers.
édicter les nonnes et règlements concernant les opérations sur les devises
étrangères.

- participer à la négociation de tout accord international comportant des


modalités de paiement et en assurer l'exécution.

42
Art 9 idem
25

- promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.

La Banque est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre


des billets et pièces de monnaie ayant cours légal43.Les billets et les pièces de
monnaie ayant cours légal sont libellés dans l'unité monétaire de la République
Démocratique du Congo, le Franc Congolais ou dans ses sous-unités.

La Banque peut, par avis publié en son nom dans le Journal


Officiel de la République Démocratique du Congo et dans d'autres publications
de grande diffusion, déclarer que certaines coupures ou pièces cessent d'avoir
cours légal à partir d'une datedéterminée. La Banque reste tenue d'en assurer,
dans un délai de trois ans, l'échange à ses guichets contre d'autres coupures ou
44
pièces ayant cours légal .

La Banque peut, en outre, effectuer notamment les opérations


suivantes:

- émettre et racheter ses propres titres d'emprunts.

- prendre en dépôt des titres et des métaux précieux, se charger de


l'encaissement des titres et intervenir pour compte d'autrui dans les
opérations sur valeurs mobilières, autres instruments financiers et métaux
précieux.

- effectuer des opérations de placement et de gestion financière de ses


avoirs en monnaies étrangères et en d'autres éléments de réserves
externes. obtenir du crédit à l'étranger et à cette fin consentir des garanties.

L'Etat garantit la Banque contre toute perte et garantit le


remboursement de tout crédit accordé par la Banque à la suite de l'exécution

43
Art 10 al.2 .2 de la loi précitée
44
Art 63 idem
26

d'accords ou de sa participation à des accords ou à des opérations de


coopération monétaire internationale auxquels, moyennant approbation du
Gouvernement, la Banque est partie45

La Banque peut, avec l'accord de l'Etat, aux conditions


déterminées par convention ou en vertu de la loi et sous réserve de leur
compatibilité avec sa mission principale de maintien de la stabilité du niveau
général des prix, être chargée de l'exécution des missions d'intérêt public.

La Banque exécute les accords de coopération monétaire


internationale conclus par la République Démocratique du Congo, conformément
aux modalités déterminées par des conventions signées entre elle et le Ministère
ayant les Finances dans ses attributions. Elle fournit et reçoit les moyens de
paiement et les crédits requis pour l'exécution de ces accords.

L'Etat garantit la Banque contre toute perte et garantit le


remboursement de tout crédit accordé par la Banque à la suite de l'exécution
d'accords ou de sa participation à des accords ou à des opérations de
coopération monétaire internationale auxquels, moyennant approbation du
Gouvernement, la Banque est partie

La Banque peut, avec l'accord de l'Etat, aux conditions


déterminées par convention ou en vertu de la loi et sous réserve de leur
compatibilité avec sa mission principale de maintien de la stabilité du niveau
général des prix, être chargée de l'exécution des missions d'intérêt public.

A la demande de l'État ou avec son accord, la Banque peut fournir


des prestations pour le compte de celui-ci ou le compte de tiers. Ces prestations
sont rémunérées afin de couvrir les coûts engagés par la Banque

45
Art 29 de la loi précitée
27

3. Les autres missions de la BCC influant dans la règlementation de change.

En dehors des ses missions traditionnelles comme nous l'avons


souligné supra, la BCC joue plusieurs rôles imprtants qui influent directement sur
la réglementation de change . Parmi ce rôle nous citerons notamment :

 son rôle dans le contrôle des banques privées;

 son rôle dans la lutte contre le blanchiment des capitaux; et

 son rôle dans le mobile monney .

A. Le rôle de la BCC dans le contrôle des banques privées.

En RD Congo, le secteur bancaire est actionné par plusieurs


établissements de crédit, placés sous la supervision de la Banque centrale du
46
Congo . Ces établissements de crédit sont regroupés en cinq catégories
distinctes, à savoir :les banques , les coopératives d’épargne et de crédit, les
caisses d’épargne, les institutions financières spécialisées et les sociétés
47
financières .

En RDC, la base juridique du contrôle des banques privées est


l’article 10 de la loi n°18/027 précitée, qui dispose : « sans préjudice de l’objectif
de stabilité du niveau général des prix , la Banque centrale a pour missions,
notamment : … élaborer la réglementation et contrôler les établissements de
crédit,les institutions de micro-finance et les autres intermédiaires financiers… »

En effet, la loi n°003/2002 (appelée loi bancaire) édicte les règles


que doivent respecter les établissements de crédit et celles auxquelles elles
doivent se conformer. Cette loi confère ainsi à la BCC le pouvoir de superviser les

46
Titre cinquième sur les organes de contrôlede la loi n°003-2002 du 02 février 2002 relative à l'activité et au contrôle
des établissements de crédit.
47
Titre 1 portant champs d'application , idem
28

établissements de crédit exerçant leurs activités en RDC. Elle définit ainsi des
conditions d’ordre juridique5 et économique6 que doivent respecter les
établissements de crédit. Ces conditions sont à observer tant lors de la
constitution (création) qu’en cours d’activités de sorte que le contrôle exercé par
la BCC consiste notamment en la vérification du respect de ces conditions48.

Cette loi, contenant onze titres, prévoit concernant le contrôle


bancaire deux organes compétents, à savoir la Banque Centrale du Congo et les
commissaires aux comptes.

Pour effectuer le contrôle des banques, deux types de contrôle


sont prévus : sur pièces et sur place. Le premier consiste pour la Banque centrale
d’apprécier la situation financière des établissements de crédit sur base des
documents qui lui sont transmis par ces derniers. Le second, comme les termes
l’indiquent, est celui par lequel la Banque centrale envoie sesinspecteurs sur
terrain, au sein des établissements de crédit (les banques notamment) en vue de
procéder à la vérification de l’exactitude des déclarations ou informations lui
fournies.

Concernant le contrôle sur place, les établissements de crédit


sont tenus de soumettre leurs encaisses, titres et valeur en portefeuille, ainsi que
leurs livres, procès-verbaux, comptes, reçus et autres documents au contrôle de
toute personne mandatée à cet effet par la Banque centrale, et de fournir à toute
personne qui procède à ce contrôle toutes les informations et explications qui lui
paraissent nécessaires.

Ce contrôle permet à la Banque centrale, par le biais de ses


inspecteurs délégués, de procéder à la vérification interne afin de déceler
48
Juslain NSAMBANA BONKAKO, Le contrôle bancaire au regard des enjeux actuels des activités des banques
privées en RDC – Librairie Africaine d’Etudes Juridiques 3 (2016)p.194.
29

éventuellement des erreurs ou des fraudes et d’apprécier la qualité des


procédures de décision, des systèmes de gestion ainsi que des dispositifs de
maitrise de risque.

Tel que le souligne Taylor LUBANGA, la finalité du contrôle de la


Banque centrale (…) est avant tout préventive49. Il s’agit en réalité de prévenir les
conséquences d’une gestion imprudente pouvant conduire à une défaillance au
regard de l’activité de l’établissement et qui peut causer préjudice à des tiers et
surtout de s’assurer que le fonctionnement d’un établissement de crédit et la
politique de crédit et de collecte des ressources suivie par les dirigeants ne font
pas courir de risques excessifs

B. Le rôle de la BCC dans la lutte contre le blanchiment des capitaux

Le secteur bancaire congolais fait face au phénomène de risking


– lequel est susceptible d’isoler sur le plan économique et financier, la
République Démocratique du Congo en raison du non-respect des normes en
matière de conformité, particulièrement dans le domaine de la lutte contre le
50
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme

Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme


demeurent les pires fléaux mettant en péril les systèmes économiques et
financiers des pays et menaçant la sécurité internationale par la multiplication
des actes terroristes dans diverses parties du monde51

Cette situation est bien plus réelle en RD Congo à la suite des


différents scandales qui éclaboussent le monde économique et financier

49
Taylor LUBANGA, Précis de droit financier et bancaire. A la recherche d’un cadre institutionnel et juridique d’une
effective marchéisation financière en RDC, Kinshasa, 2015, p. 74
50
Lettre du Gouverneur de la Banque Centrale du Congo du 25 mai 2020 à Monsieur le Président de l’Association
Congolaise des Banques.
51
S’inspirant de l’Exposé de motif de la Loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme
30

congolais alors que son champ financier s’étend davantage avec la libéralisation
du secteur des assurances en 2015. D’où la nécessité pour les Etats de disposer
de normes juridiques et d’institutions de contrôle pour éradiquer ces calamités
de leur environnement financier52.

La législation congolaise en matière de lutte contre le blanchiment


de capitaux et le financement du terrorisme est constituée de normes
internationales et nationales.

Au niveau international, il existe des instruments juridiques qui


formulent des recommandations pour impulser une lutte commune et
impérativement coordonnée face à cette criminalité sans frontière. Il s’agit
notamment du Groupe d’Action Financière sur le Blanchiment de Capitaux (GAFI),
de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

En outre, la RDC est membre associé du Groupe d’Action contre le


Blanchiment de l’Afrique Centrale depuis le 05 Septembre 2017 (GABAC régie par
l’Acte additionnel du 14 décembre 2000) qui est un organe spécialisé de la
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (régie par le
Règlement n°01/03 CEMAC-UMAC).

Au niveau national, en revanche les textes suivants régissent la


matière :

la Loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 sur la lutte contre le


blanchiment de capitaux le financement du terrorisme ;

l’Instruction 15 de la Banque centrale de la RDC fixant les normes

52
KETIKILA Kani Matondo M. , Blanchiment de capitaux et lutte contre le financement du terrorisme en RDC • pour
une amélioration législative? in nouvelle vision congolaise , Kinshasa , 20017 , p.67
31

relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du


terrorisme dans le secteur financier en RDC.;

La loi du 19 juillet 2004 a créé la Cellule Nationale des


Renseignements Financiers « CENAREF » mise en place par le Décret n° 08/20 du
24 septembre 2008 portant organisation et fonctionnement de la CENAREF.

le Décret n° 08/21 du 24 septembre 2008 portant création du


Comité Consultatif de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement
du Terrorisme;

Le décret n° 16/001 du 26 janvier 2016, portant création,


organisation et fonctionnement de l’Autorité de régulation et de contrôle des
assurances.

C. Rôle de la BCC dans le mobile monney

Depuis fin 2011 la République Démocratique du Congo est entré


dans l'ère de la monnaie électronique, se mettant ainsi au même diapason que
les autres pays qui ont accédé à ce système de paiement ancré sur les nouvelles
technologies de l'information et de la communication.

Un texte réglementaire définit la monnaie électronique, les


conditions de sa création et de sont utilisation est mis sur pieds, l'instruction
N°24 du 11 novembre 2011, relative à l'émission de la monnaie électronique et
aux établissements de monnaie électronique en République Démocratique du
Congo.

Selon le gouverneur de la banque centrale du Congo, le projet de


mobile banking représente des enjeux technologiques, commerciaux et
économiques importants, qui posent problèmes de choix opérationnels sous la
32

pression de l'innovation.

S'il est admis que le développement de la nouvelle technologie de


l'information et de la communication offre beaucoup d'opportunités au secteur
financier, l'autorité monétaire relève qu'il n'en demeure pas moins que
d'importantes questions relatives aux risques, continuent de se poser dans le
domaine de l'émission de la monnaie électronique53.

Voilà pourquoi la Banque centrale du Congo n'est pas restée


indifférente à la nécessité d'approfondir la réflexion, afin d'identifier le plus
clairement possible les risques y afférents. Ainsi les services spécialisés de
l'institut d'émission envisagent des règles aussi bien au plan national
qu'international pour sauvegarder la maitrise de l'émission et la gestion de la
monnaie électronique en optant pour des choix rationnels par rapport à
54
l'environnement de la RDC .

Le gouverneur de la Banque centrale du Congo estime pour sa


part que dans ces conditions, afin de mieux encadrer l'activité d'émission de la
monnaie électronique et de garantir la confiance du public dans ces nouveaux
instruments de paiement et par conséquent, de contribuer à la modernisation du
système financier congolais, il est tout à fait normal que soient appréhendés par
le nouveau cadre réglementaire différents points liés notamment à la nature de la
monnaie électronique, au statut de l'émetteur et du distributeur, aux règles
prudentielles de gestion, au contrôle interne et externe, ainsi qu'à la lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme55.

53
Désiré BASHONGA MURHULA, Impact de la monnaie électronique Mobil-money sur les activités des IMF de 2012
à 2016: Cas de la MECRECO/COOCEC.isc 2018 mémoire p.66

54
Idem
55
Désiré BASHONGA MURHULA,OP cit p.66
33

Section 2. La BCC comme autorité de régulation de marché de charge en RDC

L'appréhension de cette section gravutera sur deux sujets


essentiels le premer sur la règlementation de la BCC dans les opérations de
change et le second les critiques et les insuffisances de la loi bancaire face aux
nouvelles méthodes de règlement de change.

1. La réglementation de la BCC dans les opérations de change.

La banque centrale du Congo RDC à mis en place un nouveau


dispositif règlementaire sur le change au Congo RDC, entré en vigueur le 25
septembre 2014, qui consacre la primauté du franc congolais sur les devises
étrangères. Cette règlementation des changes remplace celle de 2003 et apporte
certains amendements mais surtout des innovations importantes. Il y a 3 points
qui ont été revues: économico-financier, le social et le commerciale.

La réglementation est répartie en 10 chapitres, traitant


respectivement:

- des dispositions générales, des biens, des services, des revenus, des
capitaux et opérations financières, des dispositions applicables aux
titulaires des droits miniers et aux sociétés pétrolières, du marché des
changes, des comptes libellés en monnaies étrangères et des comptes
résidents en monnaies nation des intermédiaires agréés, des modalités
pratiques d'élaboration et de transmission des statistiques à la banque
centrale, et des dispositions finales.

Les apports de la nouvelle réglementation: la primauté de la


monnaie locale pour les paiements des ménages, la redéfinition du rôle du
services des douanes, les formulaires réglementant l'importation et l'exportation
des biens mais surtout des produits miniers et pétroliers sont plus encadrés, les
34

services et les revenus, capitaux et opérations financières ont été adaptés au


sixième manuel de la balance des paiements du FMI. La réglementation s'adapte
aussi aux nouvelles exigences technique en prenant en compte les
établissements électroniques émettant de la monnaie électronique.

Ce nouveau texte vient s'inscrire dans la continuité du libéralisme


monétaire, l'art. 2 reprenant mot à mot les dispositions de l'art. I du texte de 2003.
Le plafond du montant à détenit en espèce aussi à l'entrée qu'à la sortie du
territoire national ne doit pas être égal ou supérieur à 10 000USD. Les sommes
excédant ce seuil devront faire l'objet transfert bancaire. A noter, la suppression
de l'obligation de déclaration prévue dans l'ancien texte.

Conformément aux dispositions de la loi n° 04/016 du 19 juillet


2004 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, tout paiement en monnaie étrangères sur le territoire national
équivalent ou supérieur à 10 000 USD doit être effectué par voie bancaire,
56
excepté dans une localité dépourvue de banque .

Cette interdiction introduite concernant le plafond des 10.000


dollars n'est cependant pas catégorique. Ainsi, la BCC indique que la personne
détenant un montant comme susmentionné, « doit en faire la déclaration auprès
des services de la douane ou à défaut auprès de ceux de la migration au départ
et à l'arrivée, en justifier l'origine et la destination ». Elle ajoute que « la circulation
des billets de banque en monnaies étrangères, au-delà de ce plafond, doit faire
l'objet d'un transfert bancaire ou être couverte par une autorisation expresse des
services de la douane ou à défaut de ceux de migration opérant à l'aéroport, port
ou à la gare ».

Le nouveau texte réglementaire en matière de change fait

56
Art 5 de la loi sur portant sur la réglementation de change
35

primauté à la monnaie nationale suivant une politique de dédolarisation de


l'économie. Ainsi :

- Les transactions sur le territoire national s'expriment et se dénouent en


monnaie nationale. Il ne s'agit toutefois que d'une disposition à caractère
supplétive, l'al I de l'art. 4 s'achevant en ces termes : « elles peuvent
également être libellées et se dénouer en monnale étrangères suivant
l'accord des parties ». Cependant, ces transactions, bien que par volonté
des parties sont exprimées en monnaie étrangère, doivent toutefois n'être
exécutées que dans des monnaies ou unités de compte cotées par la
Banque Centrale;

Les prestations de service sur le territoire national sont évaluées


et rémunérées en monnaie nationale. Ici aussi par convention, les parties
peuvent y déroger;

Les prix des biens et services sur le territoire national sont


57
affichés en monnaie nationale ;

L'exclusivité est réservée à la monnaie nationale dans la fixation


58
et le paiement des prestatio ns se rapportant aux opérations conclues entre
résidents sur les loyers des baux d'immeubles à usage d'habitation, les crédits à
court terme octroyés aux ménages par les établissements de les frais scolaires
et académiques, les frais ayant trait aux soins de santé, à la consommation d'eau
et d'électricité usage domestique;

Les impôts, taxes, redevances, droits et autres paiements de


quelque nature que soit dus à l'Etat, aux provinces ou aux entités territoriales

57
Art 4 Loi n°2010‐033 du 20 juillet 2010 portant sur la réglementation de change
36

décentralisées ainsi qu les prix des imprimés et autres documents délivrés sur le
territoire national p l'Administration et les entreprises de prestation des services
du portefeuille l'Etat sont fixés et payés en monnaie nationale59.

Les dispositions de l'instruction n° 000574 du 04 avril 2007


portant mi d'application du régime de change des sociétés titulaires des droits
miniers aimique l'instruction n°00577 relative au régime de change particulier
applicable air societ pétrolières d'exploitation-production ont été insérées dans la
nouvelle réglementati du change afin d'unifier les textes. Désormais, elles
forment le chapitre VIeme dispositions applicables aux titulaires des droits
60
miniers et sociétés pétrolières

La réglementation de change de 2014 a inclus, dans le rang des


intermédiai agrées non-bancaires, les établissements de monnaie électronique
qui sont de ce f traités au même titre que les bureaux de change et les
messageries financières. Tout établissement désireux d'émettre de la monnaie
électronique, doit au préalable obtenir l'agrément de la Banque Centrale lui
octroyant la qualité de société financière. Aux termes des dispositions de la
nouvelle réglementation de change, il faut entendre par monnaie électronique, la
valeur monétaire qui est chargée sous une forme électronique, représentant une
créance sur l'émetteur, qui est émise contre de fonds aux fins d'opérations de
paiement et qui est acceptée par une personne physique ou morale autre que
l'émetteur de monnaie électronique61.

§2. L’analyse critique et insuffisances des la loi face au nouvelle méthode de


règlementation de change.
A. L'Analyse critique

59
Art 6 de la loi précitée
60
KUMBU ki Ngimbi op cit p. 16.

61
KUMBU ki Ngimbi , idem
37

Sur la loi portant reglemyatio'Des dispositions de cette loi,


pourtant salutaire pour la RDC, sont violées parfois de manière délibérée et dans
l’impunité la plus totale, par ceux-là même qui sont sensés l’appliquer.

Dans la catégorie de ceux qui enfreignent la loi, refusant


d’appliquer la nouvelle réglementation de change, figurent en bonne position les
détenteurs des maisons tant commerciales que d’habitation.

Ces derniers, non seulement ils fixent le coût du loyer en dollars


américains, ils exigent que le paiement de ce dernier se fasse exclusivement en
dollars américains.Ce, en violation de l’article 6, alinéa 1 qui dispose que « les
transactions sur le territoire national s’expriment et se dénouent en monnaie
nationale. Elles peuvent également être libellées et se dénouer en monnaies
étrangères en cas d’accord entre parties».

A l’alinéa 2 de l’article précité, il est institué ce qui suit : «


Toutefois, les loyers des baux d’immeubles à usage d’habitation, les frais
scolaires et académiques ainsi que ceux ayant trait aux soins de santé, à la
consommation d’eau et d’électricité à usage domestique sont fixés et payés en
monnaie nationale lorsqu’ils se rapportent aux opérations conclues entre
résidents ».

La nouvelle règlementation institue également que tout paiement


égal ou supérieur à 10 000 dollars américains ne peut se faire en dehors du
circuit bancaire que dans les milieux dépourvus de système bancaire.Or, dans la
pratique, il s’observe à travers le pays, des marchés de plus de 10 000 USD qui
sont parfois conclus et les transactions y afférents se font parfois en dehors du
circuit bancaire.

Quant au régime de sanction, la nouvelle réglementation de


change prévoit 50% de pénalité pour toute personne qui tenterait de franchir les
38

frontières de la RDC avec 10 000 dollars américains ou son équivalent en


monnaie nationale.

Sur le marché, l’on constate parfois que les prix des biens et
services sont fixés en monnaie étrangère alors que la loi l’interdit.

Des exemples sont légion. Des spécialistes sont d’avis qu’en cette
matière, il faut une certaine rigueur pour pouvoir arriver au résultat. Au cas
contraire, l’Etat restera toujours plaintif, avec des intentions de rendre au franc
congolais la place qui est la sienne.Cet exercice passe également par une bonne
prise en charge des agents et cadres de l’Etat qui sont sensés faire respecter la
loi, afin que ceux-ci ne soient toujours tentés par la corruption et la fraude.

- Sur la lutte contre les blanchiment des capitaux : La somme égale ou


supérieure à 10 000 dollars américains est le seuil de prévention du blanchiment
62
de capitaux fixé par le législateur congolais . Les articles 5 et 6 de la Loi
conditionnent l’acquittement, le transfert vers l’étranger ou en provenance de
l’étranger de cette somme par un établissement de crédit ou son intermédiaire.

Cependant, il a été observé que lors des paiements à leurs


guichets, les banques ne respectent pas strictement les dispositions des articles
5, 6 et 11 de la Loi n°04/016 du 19 juillet 2004 sur la lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme, celles de l’ article 5 de la
réglementation du change en vigueur en RDC, ainsi que celles des articles 2 et 4
de l’Instruction 15 bis modification n° 3 en vigueur, relative à la dérogation aux
dispositions légales interdisant tout paiement en espèces ou par titre au porteur
d’une somme en francs congolais ou autre égale ou supérieure USD 10.00063.

62
Art 5 de la loi n°04/016 du 19 juillet portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme

63
Lettre du Gouverneur de la Banque Centrale du Congo du 25 mai 2020
39

Aussi, pour assurer une transparence dans les opérations


financières, l’Etat se dote des moyens de lutte juridiques ne permettant pas la
constitution d’entités fictives ou de façade.

Ainsi, les assujettis sont tenus à certaines obligations afin de


prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Il s’agit de
l’exécution de devoir de vigilance et de l’organisation interne du dispositif de lutte
contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

Après analyse du dispositif légal, nous pouvons affirmer que la


collaboration entre les assujettis et les autorités requises, ainsi que le contrôle
de ces dernières auprès de ceux-là, ne se fait que par un système déclaratif. La
CENAREF et la Banque Centrale du Congo ne peuvent que réagir. Elles attendent
64
les déclarations en aval .

Cependant, la Banque centrale se retrouve juge et partie et cette


situation crée un conflit d’intérêt. En effet, il sied de rappeler que la Banque
centrale est une assujettie et est soumise aux mêmes obligations que tous les
65
autres assujettis . Contrairement aux autres, la Banque centrale a le rôle
d’enquêteur.

Il est donc impérieux d’élargir son champ d’action et ses moyens


de lutte permettant à la CENAREF d’être non seulement dans la réception de
déclarations mais également dans la recherche des infractions.

Le législateur doit respecter la confidentialité de la déclaration de


soupçon en veillant sur la neutralité de la Banque centrale.

En outre, une digitalisation du système déclaratif garantira la

64
Article 3, 1° du Décret n°08/20 du 24 septembre 2008 portant organisation et fonctionnement de la CENAREF
65
article 4 de la Loi du 19 juillet 2004
40

rapidité déclarative voire même renforcera la confidentialité des déclarations lors


de leur dépôt.

Pour chaque transaction internationale, l’établissement financier


ouvre une licence du client pour lequel il effectue le paiement au niveau
international. La banque doit disposer des preuves liées à cette transaction
notamment l’identité du client, les factures.

Cependant, la Banque Centrale du Congo est totalement absente


de ces opérations vu le système déclaratif présenté ci-dessus. Ce n’est pas
l’audit du compte de la classe 3 réservé aux clients qui lui donnera des
informations vraies et exhaustives étant donné que les opérations peuvent
passer par des comptes suspendus qui vont être soldés avant la fin du mois par
exemple. Par conséquent, il n’y aura aucune trace dans la balance.

Pour pallier ce risque, nous suggérons une centralisation de la


gestion de licence. La Banque Centrale du Congo doit piloter l’ouverture des
licences en ayant un code contrôlé. Une instruction allant dans ce sens-là
armera la Banque Centrale du Congo.

B . Les insuffisances de la loi bancaire face aux nouvelles techniques de


change : les cryptomonnaies.
Les insuffisances de la loi bancaire face aux nouvelles techniques
de change se situe à 2 niveau :

- la protection des clients des banques et d'autres parts absence de la


réglementation des cryptomonnaies qui pourtant s'avèrent être en vogue
dans les sociétés modernes.

- La protection des clients des banques.

Avant d'aborder la question de insuffisances il est imprieux de


souligner que protection des clients des banques est une problématique qui peut
41

être à la base de conflits entre l’Etat (via son organe régulateur) et ces banques,
surtout dans le contexte de la RDC où le secteur bancaire est extraverti. La
protection des particuliers (et donc desclients des banques) constitue une des
missions les plus déterminants pour tout Etat indépendant et responsable.

Plusieurs questions se posent autour de la protection des clients


des banques; c’est notamment sur la garantie des dépôts, sur le respect par les
banques de taux d’intérêt réglementaire, sur le respect des conditions posées en
début de relations d’affaires (octroi de crédit ou ouverture de compte bancaire),
etc.; toutes ces questions tendent à réduire, sinon supprimer, l’inégalité qui se
66
remarque dans les rapports banquiers et clients .

Sans autre importante solution à entrevoir entre temps, le contrôle


par l’Etat, garant desintérêts des particuliers, apparait comme la meilleure
garantie pour ces derniers. La question demeure de savoir si le système
bancaire congolais permet de garantir les intérêts des particuliers clients des
banques.

La garantie de dépôts est une question qui n’a pas encore trouvé
de réponse appropriée en RD Congo. L’article 30 de la loi bancaire, qui prévoit
certaines possibilités pour laBanque centrale de mettre en place certains
mécanismes de protection des dépôts, n’est pas à l’abri des critiques16. Au-delà
du renforcement des règles juridiques en la matière, le contrôle de la Banque
centrale devait tenir compte des problèmes réels des clients des banques. Une
autre faille du système bancaire de la RD Congo, c’est de ne pas prévoir un
moyen de communication entre la Banque centrale, qui est sensée protéger, et
les clients quisubissent les mauvaises pratiques des banques privées, qui sont

66
Manuel Roland TCHEUMALIEU FANSI , Le droit et pratique bancaire dans l’espace OHADA, Paris, 2013, p. 118
42

sensés être protéger. Il n’est pas exclu que le contrôle effectué, en vue de la
protection des clients, ne soit pas efficient.

Sans plaider pour la mise en place d’une structure parallèle de


contrôle, nous estimons que la banque centrale devait prévoir en son sein un
mécanisme (division ou bureau) de représentation des clients des banques
privées dont la mission essentielle consisterait en la gestion des plaintes des
clients67.

- l'absence de réglementation des cryptomonnaies

Sous l'angle informatique, une crypto-monnaie c'est d'abord un


protocole technique qui permet l'établissement d'un réseau de transactions sur
Internet de manière décentralisée et pair-à-pair (peer-to-peer). Il s'agit ensuite
d'une unité de compte qui circule sur le réseau précité fondé sur un système
complètement autonome car n'étant la propriété de personne si ce n'est celle de
ses utilisateurs.

En revanche, sur le plan juridique la définition des crypto-


monnaies soulève encore quelques difficultés. Il convient donc de retenir qu'à
l'heure actuelle elles ne sont pas des monnaies légales dans la mesure où
notamment :

- elles ne sont pas émises par un Etat ou une banque centrale ;

- leur valeur n'est pas garantie par ceux-ci ;

- et elles n'ont pas de pouvoir libératoire universel.

Les caractéristiques des crypto-monnaies rendent quasi-

67
Juslain NSAMBANA BONKAKO op cit p. 201.
43

impossible tout contrôle direct des Etats sur elles, entraînant de fait des risques
divers. Par ailleurs, les autorités de régulation conviennent que malgré leurs
diversités, les crypto-monnaies font toutes peser des risques sur l'intégrité des
systèmes monétaires et financiers ainsi que sur les consommateurs et les
investisseurs.

En effet :

- elles mettent en jeu des acteurs non régulés qui, en toute liberté, sont à
l'origine de la conception des monnaies virtuelles sur la base d'un
protocole informatique reposant sur une blockchain, une technologie
cryptographique et décentralisée ;

- elles soulèvent des questions de transparence : les transactions réalisées


en crypto-monnaies sont enregistrées dans un registre public, ce qui
favorise leur traçabilité. En revanche, la capacité d'anonymisation offerte
dans le cadre de ces transactions (par le cryptage des identités des
bénéficiaires et des donneurs d'ordre) peut favoriser le développement
d'activités illicites (blanchiment d'argent, le financement du terrorisme...)
car ne permettant pas de répondre aux obligations en matière de
68
connaissance du donneur d'ordre et du bénéficiaire ;

- et elles donnent lieu à des activités qui prospèrent dans un contexte


extraterritorial : par son architecture décentralisée, la blockchain favorise
le recours à des serveurs et à des ressources humaines installés sur des
territoires différents, rendant ainsi difficile le contrôle des activités
associées dans un contexte international dépourvu de cadre de
coopération entre les Etats en la matière.

68
https://g20.org/sites/default/files/media/communique_-_fmcbg_march_2018.pdf
44

Les régulateurs africains entre interdiction et accompagnement


de l'innovation.

Bien qu'un certain nombre de pays africains soient ouverts à


l'expérimentation de la technologie blockchain (à l'origine des crypto-monnaies)
dans des domaines divers tels que le foncier, l'assurance retraite, les services
financiers ou encore l'agriculture, leur attitude à l'égard des crypto-monnaies
semble unanime en ce qui concerne le fait qu'il ne s'agisse pas de monnaies
légales. En outre, aucun des pays concerné n'a adopté de réglementation
69
spécifique aux dites « monnaies » .

En revanche, en ce qui concerne leur usage, la régulation


l'appréhende de trois manières différentes (Voir l'infographie) :

- interdiction absolue de l'usage des crypto-monnaies : notamment l'Algérie,


l'Egypte, le Maroc, les Etats membres de l'UEMOA et certainement ceux de
la CEMAC.

- ni interdiction ni autorisation d'utilisation des crypto-monnaies et mise en


garde à l'endroit logo du Ministère du Numérique

Pourtant aujourd’hui, pour le cas de l’internet méconnu à ses


débuts, mais devenu vulgaire actuellement, il parait bien évident que le monde va
évoluer dans le sens d’une plus grande consolidation de ce type de monnaie. Il
est de notre intérêt de réfléchir sur la possibilité pour le pays de développer ce
type de monnaie et de créer un environnement juridique et financier propice pour
la promotion de cette monnaie70.

Il faut rappeler que la Banque Centrale du Congo intervient,

69
Henri-Louis Vedie, L'émergence descryptomonnaies en Afrique : réalité ou surévaluation ?, Policy Center for the
New South ,Rabat 2022
70
Que retenir de la crypto-monnaie en Afrique, et spécifiquement en République Démocratique du Congo . Http :
numérique.gouv.cd consulter en ligne
45

comme conseil du Gouvernement, en matière règlementaire en ce qui concerne


la question de la monnaie, soit-elle virtuelle. Il arrive aussi qu’elle adopte des
mesures à caractère réglementaire dans ce domaine, notamment sous forme
d’instructions. A ce jour, il n’existe aucune règlementation dans ce domaine en
RDC et la Banque Centrale y a émis des réserves71.

Cependant, l’adoption des cryptomonnaies nous oblige à


envisager uniquement les actifs numériques fiables et stables, accessibles à de
nombreux utilisateurs.

CONCLUSION

En guise de conclusion nous dirons que cette réflexion nous a


permis d'aborder deux points essentiels à savoir, les notions et cadre historique
de la réglementation de change en RDC et aussi le rôle dans la banque centrale
dans cette réglementation .

Signalons tout d'abord que la vulnérabilité du système monétaire


et bancaire des nombreux pays en développement s'est manifestée dans les
décennies 80 et 90 par la crise des monnaies sans précédents qu'a connue
l'Afrique

En effet, la Banque Centrale du Congo dotée de la personnalité


juridique qui est une institution de droit public, régie par les dispositions de la loi
n°005/2002 du 07 mai 2002 portant constitution, organisation et fonctionnement
ainsi modifier par la loi n°003/2003 du 14 février 2003 ; chargée de définir et
mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est
d'assurer la stabilité du niveau général des prix en assurant la réglementation, la

71
Idem
46

supervision et l'encadrement de ce secteur. Et tenant compte de tous ces défis,


la vision dans le secteur bancaire est de voir s'instaurer dans les jours à venir une
réglementation qui puisse tenir compte de l'évolution actuelle du change dans les
sociétés modernes , les cryptomonnaies particulièrement.

En outre, pour la stabilisation de la monnaie, il sera nécessaire


d'avoir une volonté nationale de la relance de la production et des exportateurs à
moyen et à long terme et cette volonté est encore nécessaire pour constituer des
zones économiques et monétaires vaste et bien intégré permettant de retrouver
une certaine autonomie avec un bon niveau de développement dont l'Union
Européenne est un exemple.

Ainsi par l'instauration de la nouvelle réglementation tenant


compte de nouvelles techniques de change, par la supervision effective et
l'encadrement coercitif de ce secteur , mais aussi par la volonté nationale de la
relance de la production et des exportations, le Congo pourra résoudre la
problématique de la réglementation de change.

BIBLIOGRAPHIE

I. INSTRUMENTS JURIDIQUES

 L'acte générale de Berlin de 26 février 1885

 La loi organique n°18/027du 13 décembre 2018 portant organisation et


fonctionnement de la banque centrale du Congo.

 la loi n° 003-2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des


établissements de crédit;

 la loi n° 022-2002 du 30 octobre 2002 portant régime spécial de


restructuration des établissements de crédit.
47

 la Loi n° 04/016 du 19 juillet 2004 sur la lutte contre le blanchiment de


capitaux le financement du terrorisme ;

 l’Instruction 15 de la Banque centrale de la RDC fixant les normes relatives


à la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme
dans le secteur financier en RDC.;

 La loi du 19 juillet 2004 a créé la Cellule Nationale des Renseignements


Financiers « CENAREF »

 Le Décret n°08/20 du 24 septembre 2008 portant organisation et


fonctionnement de la CENAREF.

II. OUVRAGES

1. CARREAU D., et JUILLARD P. , Droit international économique, 3 Ed. Dalloz ,


Paris, 2007

2. CHEROT Y, Livre blanc sur la recherche juridique, Paris , LGDJ,1996

3. Jean Pierre CLAVIER et Alexandra MENDOZA - CAMINADE, Droit du


commerce: électronique. Sites web, blockchain contrats électroniques et
données personnelles, Bruylant, Bruxelles, 2019,

4. HOPKINS A.G , An Économie History of west African, Columbia university


presse , 1973

5. KITETE K, Autonomie politiques et constitutionnelle du Zaïre, essai de


solution d'inadéquantion institutionnelle , thèse de doctorat d'État, Paris II,
Sorbonne, 1980

6. KUMBU ki Ngimbi j-m, Législation en matière économique, ed I.A.D.H.D ,


Kinshasa,2020
48

7. KWABENA OWUSU NKETIAH, Positive économics for west african


students 10 th, May 2019, pp 348-349.

8. LUBANGA T., Précis de droit financier et bancaire. A la recherche d’un


cadre institutionnel et juridique d’une effective marchéisation financière en
RDC, Kinshasa, 2015

9. LUKOMBE NGHENDA, Droit des sociétés, Kinshasa; BORIS MARTOR et alli,


Le droit uniforme africain des affaires de l’OHADA, Paris, 2009.

10.MBOKO D'JANDIMA J-M, Abrégé de droit administratif, Kinshasa Ed.


Médiaspaul, 2022

11.MOZEAUD ET DE JUGLART M. , Leçons de droit civil , Paris montchrostren


, 1981

12.N'DJOLI ESENG’EKELI J. , Droit constitutionnel congolais : l'expérience


congolais, Ed. l'harmtant, 2011, Paris

13.Pascal SALTIN ,<< CONCURRENCE ET LIBERTÉ DES ÉCHANGE>> ,


Librechange , Bruxelles, 2005

14.PAULUS JP., Droit public du Congo Belge, Bruxelles, 1952,

15.TCHEUMALIEU FANSI M.R, Le droit et pratique bancaire dans l’espace


OHADA, Paris, 2013

16.TCHUNDJANG POUEMI J.: "Monnaie, servitude et liberté ", éd. Ouranos,


Paris, 1980.

17.VASSELIN FRANCOISE F., Economie, 4e éd., ESKA, Paris, 2011

III. NOTES DE COURS

1. KALOMBO Bongala j.p , Droit finacier et institutions financières , Manuel


49

destiné aux étudiants de 3eme graduat u.p.c , 2022 .

2. LUKOMO G. C., Change et développement au Congo, Essai d'interprétation


de réforme monétaire de 1967, Notes destinées aux étudiants de l'Institut
Nation d'Etudes Politiques (1970-1971).

V. THESES DE DOCTORAT

KITETE K, Autonomie politiques et constitutionnelle du Zaïre, essai de solution


d'inadéquantion institutionnelle , thèse de doctorat d'État, Paris II, Sorbonne,
1980

V.I WEBOGRAPHIES

1. Henri BOURGUINA , Günter CAPELLE - BLANCARD , << LES OPÉRATIONS


DE CHANGE>> , Ecyclopédia universalis [ en ligne] , consulter le 3 août,
URC : https : www. Universalis.fr/encyclopédie/ taux de change

2. Christian BOISSIEU, <<TAUX DE CHANGE>> , Encyclopédia universalis [ en


ligne] , consulter le 3 août, URC : https : www. Universalis.fr/encyclopédie/
taux de change

3. https://g20.org/sites/default/files/media/communique_-
_fmcbg_march_2018.pdf
50

Table des matières


L'ÉPIGRAPHE i
LA DÉDICACE ii
LES REMERCIEMENTS iii
LA LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS iv
INTRODUCTION 1
01. La Problématique 1
02. Hypothèses de recherche 5
03. Intérêt et choix du sujet 5
04. Methodes et techiniques de recherche 6
b.Techniques de recherche 7
05. Delimitation du sujet 7
06. Plan sommaire 8
CHAPITRE I. NOTIONS ET CADRE HISTORIQUE DE LA RÉGLEMENTATION DE CHANGE EN
RDC 9
Section 1. Définitions et cadre historique de la réglementation de change en RDC. 9
§1 Définition et sortes de change . 9
A. Définition 9
B. Sortes de change. 11
§2 Cadre historique de la réglementation de change 13
A. Dans les sociétés traditionnelles. 13
1. L'âge du troc - 11000 ans à l'antiquité 13
2. L'âge des monnaies métalliques vers 640-630 à 1971 14
3. L'âge de la monnaie fiduciaire du 19 siècle à nos jours 16
B. Dans les sociétés modernes. 17
51

Section 2 Évolution historique de la réglementation des changes . 19


CHAPITRE II. LE RÔLE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO DANS LA RÉGLEMENTATION
DE CHANGE 21
Section 1 La banque centrale du Congo et ses missions traditionnelles. 21
1 . Évolution administrative de la BCC . 21
2. Mission traditionnelles de la BCC 22
3. Les autres missions de la BCC influant dans la règlementation de change. 25
A. Le rôle de la BCC dans le contrôle des banques privées. 26
B. Le rôle de la BCC dans la lutte contre le blanchiment des capitaux 28
C. Rôle de la BCC dans le mobile monney 30
Section 2. La BCC comme autorité de régulation de marché de charge en RDC 31
1. La réglementation de la BCC dans les opérations de change. 31
§2. L’analyse critique et insuffisances des la loi face au nouvelle méthode de
règlementation de change. 35
B . Les insuffisances de la loi bancaire face aux nouvelles techniques de change : les
cryptomonnaies. 38
CONCLUSION 43
BIBLIOGRAPHIE 44

Vous aimerez peut-être aussi