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Thème : ECONOMIE
Sous-thème : La monnaie
Sujet : L’évolution de la monnaie et son apport à l’économie nationale en RDC
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INTRODUCTION

La monnaie est l’un des instruments les plus utilisés dans notre vie quotidienne. En
effet, dans une économie d’échange complexe et décentralisée comme la nôtre, la monnaie
remplit une triple fonction de calcul économique, de paiement et de réserve de valeur.

La monnaie sert, en premier lieu, à évaluer le prix de tous les biens, c’est une unité
de compte qui permet de mesurer la valeur de biens hétérogènes. Elle ramène les multiples
évaluations possibles d’un bien en termes d’autres biens (prix réels ou relatifs) à une seule
évaluation en monnaie (prix nominal ou absolu). L’utilisation de la monnaie permet une
économie d’information et de calcul, grâce à la simplification du système de prix.

La monnaie est ensuite un bien directement échangeable contre tous les autres
biens, un instrument de paiement qui permet d’acquérir n’importe quel bien ou service, y
compris le travail humain. On dit qu’elle est un «équivalent général ».C’est, en effet, un
instrument admis partout et par tout le monde, en toutes circonstances, et dont le simple transfert
entraîne de façon définitive l’extinction des dettes. Nos économies sont monétaires dans la
mesure où les produits ne s’échangent pas contre des produits, mais contre de la monnaie qui,
à son tour, s’échange contre des produits. Cela suppose évidemment qu’il existe un consensus
social et la croyance que l’on peut obtenir à tout moment n’importe quel bien en échange de
monnaie. Cette confiance peut être renforcée par l’autorité de l’État et de la banque centrale qui
oblige l’ensemble des acteurs économiques à accepter la monnaie en lui donnant un pouvoir
libératoire et légal.
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CHAP I : LA MONNAIE

1. Définition

Selon le Dictionnaire français Larousse, la monnaie est une pièce de métal frappée
par l'autorité souveraine pour servir à la mesure des valeurs, aux échanges, à l'épargne.

Instrument de mesure et de conservation de la valeur, moyen légal d'échange des


biens. Unité de valeur admise et utilisée dans un pays, un ensemble de pays.

En économie, le mot monnaie désigne tous les moyens de paiement dont les agents
économiques disposent. C'est un bien économique, car il a une utilité et il doit être produit (on
ne le trouve pas dans la nature) par un agent économique spécifique. C'est aussi un actif qui
permet à son détenteur d’acquérir un bien ou un service.

2. Historique

A chaque pays sa monnaie. C’est une question de souveraineté depuis que les
politiques se sont arrogé le droit de décider sur la façon dont les individus doivent conclure les
échanges. Ainsi, les pouvoirs publics se servent de la monnaie pour financer leurs programmes.
Mais la monnaie représente bien plus que ça; c’est un outil nécessaire non seulement aux
échanges mais aussi au stockage de la valeur. C’est pourquoi la gestion de la monnaie influe
naturellement sur la vie des populations. Cet article est le premier d’une longue série. Nous
allons passer en revue l’histoire monétaire de chaque pays Africain, ses différentes mutations
ainsi que son impact sur les peuples. Aujourd’hui, nos projecteurs se pointent sur la République
Démocratique du Congo.

 Du franc congolais au Zaïre : la malédiction de l’inflation

L’histoire monétaire du Congo (celle bien documentée) commence à 1887, lorsque


le colon Belge Léopold II dota à l’Etat Indépendant du Congo (ancienne appellation de la RDC)
sa propre monnaie; le Franc congolais (CDF). A l’époque, la valeur du CDF était équivalente
à celle du franc-or belge selon wikipédia. A son lancement, le billet de 100 francs avait le plus
de valeur, une réalité qui changea au fil du temps suite à la hausse des prix.
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Ancien billet de 100 francs congolais

Le franc congolais est resté usuel jusqu’en 1967, sept ans après l’indépendance du
Congo (DRC). Ce changement a eu lieu suite à la prise du pouvoir du Maréchal Mobutu qui a
changé le nom du pays, celui du fleuve Congo et de la monnaie en Zaïre.

A son lancement, 1 Zaïre valait 2 dollars américains. Il a ensuite perdu toute sa


valeur au bout de 20 ans, avec le début de l’hyperinflation en 1990. Un dollar US valait 381
Zaïre. Trois ans plus tard, en 1993, la monnaie Zaïroise s’est totalement effondrée. Il fallait
donner 110 000 000 de Zaïres pour se procurer 1 dollar américain. C’est avec des millions que
les Zaïrois se payaient un simple kilogramme de viande; ils sont tous devenus des millionnaires,
sans être riches !

Billet de 5 millions de zaires

Le gouvernement avait tenté, en vain, d’introduire un billet de 5 000 000 de Zaïres


en l’utilisant pour payer la solde des militaires. Cette mesure avait déclenché des émeutes car
une grande partie de la population avait refusé le nouveau billet pour les paiements.
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Avec une monnaie en chute libre et de moins à moins utilisée ni pour les échanges
moins encore comme réserve de valeur, les Zaïrois l’ont abandonné au profit du dollar
américain qui continue à dominer l’économie nationale trente ans plus tard.

 Le grand retour “raté” du franc congolais (CDF)

En 1997, après la chute du Maréchal Mobutu, qui dirigeait le pays d’une main de
fer, tout a été fait pour redonner au pays une nouvelle image. Les changements incluent le nom
du pays qui est redevenu République Démocratique du Congo et celui de la monnaie qui a repris
son ancien nom (Franc Congolais) en juin 1998. C’était le grand retour pour le franc congolais.
Aujourd’hui, plus de 22 ans après, il peine à trouver suffisamment d’utilité, coincé par
l’hégémonie du dollar américain (USD). Ce dernier est au centre de l’économie congolaise à
côté d’un franc Congolais dont la valeur est en chute libre depuis sa création. Kayembe wa
Kayembe décrit 7 périodes traversées par le franc congolais dont quatre phases de dépréciation,
qui seules nous intéressent, et 3 phases de stabilité relative.

 De 1999 à 2001, LE premier pas raté

Dès sa remise en circulation, le taux de dépréciation moyen annuel du franc


Congolais a été de 73,9 %. Pendant cette période, la Banque Centrale du Congo a renfloué les
caisses de manière continue pour, officiellement, faire face aux charges financières liées à
l’effort de guerre. Plus clairement, l’Etat a volontairement dévalué la monnaie pour faire la
guerre. Résultat : baisse du pouvoir d’achat et près de 6 millions de morts.

 La crise des surprimes, le bouc-émissaire parfait

Entre 2008 et 2009, au plus fort de la crise des subprimes, le Franc Congolais s’est
déprécié à un taux moyen annuel de 25,3 % par rapport à la devise américaine. A l’époque,
l’effondrement du CDF fut justifié par le choc négatif induit par la crise financière
internationale qui a entraîné freiné la croissance économique, celle des recettes publiques et le
déséquilibre de la balance des paiements. Les déficits de l’Etat furent financés par des avances
de la Banque Centrale, lesquelles ont gonflé la demande globale et provoqué des bulles sur le
marché des changes.
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Depuis, la dépréciation du franc congolais ne s’est jamais arrêtée. Entre 2016 et


2017, le taux de dépréciation annuel est remonté à 23,6 %. La descente aux enfers s’est
poursuivie en 2020 avec un taux de dépréciation de 12.15%. Ce dernier a été attribué à la crise
économique déclenchée par la Covid-19. La Banque Centrale du Congo a, comme toujours,
financé les déficits de l’Etat par l’impression de la monnaie. En résumé, le taux de change du
franc Congolais contre le dollar US s’est apprécié de plus de 20 000 % en seulement 22 ans.

 L’inflation, le prix à payer pour financer l’Etat.

La cause principale de l’inflation est bien connue. En effet, chaque fois que l’Etat
est en difficulté, il recourt à la planche à billets. La monnaie est créée à partir de rien.
Conséquences : dépréciation de la monnaie, hausse des prix et la perte du pouvoir d’achat, les
salaires étant rarement adaptés au taux d’inflation. L’action de l’Etat sur la monnaie
est généralement décidée de façon unilatérale, sans consulter le peuple, aussi bien dans les pays
démocratiques que dans les dictatures mais le résultat, lui, est obligatoirement payé par tous.

Outre le fait qu’il faut reconnaître que le retour du Franc Congolais a été frappé de
la malédiction d’une guerre d’agression survenue moins de deux mois après son lancement, il
faut aussi rappeler que la gestion des gouvernements successifs de l’après réunification n’a pas
convaincu jusqu’à présent : les détournements de fonds publics et la corruption suivis de la fuite
des capitaux (toujours en devises étrangères) ne peuvent jouer en faveur du renforcement de la
monnaie nationale du Congo.

Par ailleurs, le plus grand problème est fondamental; aucune monnaie étatique ne
repose sur rien de solide depuis l’abandon de l’étalon or en 1971. Voilà pourquoi le Franc
Congolais n’a pas réussi à jouer le rôle de « réserve de valeur » pour les citoyens Congolais.
Ces derniers recourent au dollar américain lui-même en perte de vitesse. La politique monétaire
des Etats-Unis est la même : imprimer de l’argent à partir de rien pour espérer booster la
croissance.

Avec la récente réaction de la réserve fédérale américaine pour lutter contre les
effets négatifs du Covid, on peut affirmer avec certitude que le destin long terme du dollar US
n’est pas si différent de celui du franc congolais. En effet, près de 25 pourcent de la masse
monétaire du dollar a été injecté ex-nihilo dans l’économie en une seule année.
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3. Evolution

En l'an 2000, la même somme (1 franc congolais) valait 0,04 dollar. En 2001, il
valait 0,004 dollar. En septembre 2019, il en valait 0,0006, c'est-à-dire qu'il faut 1 650 francs
congolais pour obtenir un dollar. En janvier 2021, vous obtenez 2 000 francs congolais
par dollar que vous changez.

4. Forme de la monnaie

Les formes de la monnaie sont au nombre de trois :

 La monnaie divisionnaire : est l'ensemble des pièces ou monnaie métallique. Elle est
utilisée dans les transactions de faibles montants. Lorsque l'économie est désorganisée
(guerres, révolutions, crises économiques…), la pénurie de la monnaie divisionnaire
entraîne l'apparition de la monnaie de nécessité.
 La monnaie fiduciaire : est la monnaie comprenant les pièces modernes et les billets de banque.
C'est un instrument financier dont la valeur nominale est supérieure à la valeur intrinsèque ;
la confiance (fiducia en latin) que lui accorde l'utilisateur comme valeur d'échange, moyen de
paiement, et donc comme monnaie, repose sur un principe de garantie défendu par une institution
centralisatrice.
 La monnaie scripturale : L'argent en chiffre enregistré dans les banques dans
les comptes courants

5. Rôle ou importance de la monnaie à l’économie

Les 3 fonctions de la monnaie comprennent le moyen d'échange, la réserve


de valeur et l'unité de compte. Tout objet disposant des fonctions suivantes est considéré
comme de la monnaie.

 Un moyen d'échange

Un moyen d'échange est un outil intermédiaire permettant la vente, l'achat ou le


transfert de produits entre les parties. Pour qu'un système fonctionne, il doit disposer d'un
moyen d'échange, dont la valeur est fixe et assuré. De plus, toutes les parties impliquées dans
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les transactions doivent l'accepter. Dans les économies contemporaines, le moyen d'échange le
plus courant est l'argent liquide.

 Une réserve de valeur

La réserve de valeur fait référence à la capacité d'un actif à conserver son pouvoir
d'achat au fil du temps. Pour qu'un actif soit considéré comme de la monnaie, il doit avoir
une valeur dans le temps. Par exemple, si tu disposes d'un actif qui perd de sa valeur en peu de
temps, il ne peut pas être considéré comme de la monnaie. Pour être considéré comme tel, il
doit avoir de la valeur sur une longue période, ce qui signifie que tu peux toujours acheter des
biens et des services avec.

 Une unité de compte

Une autre fonction essentielle de la monnaie est l'unité de compte. Cela signifie que
la monnaie peut être mesurée en fonction des biens et services qu'elle peut acheter. Elle peut
ainsi être utilisée pour fixer les prix des biens et des services que les gens veulent consommer.
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CHAP II : PRESENTATION DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO (B.C.C)

1. Situation géographique

La Banque Centrale du Congo est installée à Kinshasa la capitale de la République


démocratique du Congo, sur le Boulevard Colonel TSHATSHI n° 563, B.P 2697, dans la
commune de la Gombe.

Elle est limitée par les bâtiments des institutions suivantes : le Palais de la Nation,
la Bibliothèque Nationale, le Ministère de l'Intérieur, de Centralisation et Aménagement des
Territoires, des Affaires Etrangères, de la Fonction Publique et enfin la Direction Générales des
Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations.

2. Historique de la B.C.C

L’histoire de la Banque Centrale du Congo ainsi que celle de la monnaie nationale


ont toujours été liées aux grands événements ayant marqué l’histoire politique, économique et
sociale de la République Démocratique du Congo. Le déroulement de ces deux histoires se
subdivise en quatre étapes à savoir :

1. Banque du Congo Belge et privilège d’émission.


2. Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-Urundi.
3. Conseil Monétaire de la R.D.C.
4. La Banque Nationale du Congo.

1. BANQUE DU CONGO BELGE ET PRIVILEGE D’EMISSION

En date du 1er juillet 1885 est annoncée la création de l’Etat Indépendant du Congo.
Le 27 juillet 1887, Léopold II lance le Franc de l’Etat Indépendant du Congo pour unifier les
différents objets qui étaient utilisés dans les royaumes et empires. En effet, à l’annexion du
Congo à la Belgique, l’existence d’une banque de dépôt était indispensable car celle-ci devait
servir de gardien des capitaux des investisseurs Belges. Ainsi, la Banque du Congo belge fut
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fondée en 1909, à Matadi, mais déplaça rapidement son siège social à Léopoldville qui était la
capitale de l’EIC.

Par ailleurs, le Congo devenant une colonie du Royaume de Belgique, nécessitait


impérieusement l’émission de monnaie au niveau locale. Or, celle-ci était un attribut de la
souveraineté nationale. Pour pallier à cette situation, en 1911 l’Etat va signer une convention
avec la Banque du Congo Belge à qui elle reconnaitra le privilège d'émission de la monnaie
qu’elle conservera plus de 40 ans.

Première agence de la Banque du Congo Belge construite le 1er juin 1908 à Matadi

2. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RWANDA-URUNDI

L'agence de la Banque Centrale du Congo Belge à Elisabethville (Lubumbashi) inaugurée le


28 octobre 1909
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Le pays étant conçu, avec une Banque ayant obtenu mandat d’émettre la monnaie,
plusieurs investisseurs installèrent leurs firmes au Congo-Belge tout en créant des banques
commerciales. Le développement du système bancaire engendra la nécessité d’avoir une
banque Centrale pour émettre la monnaie et contrôler le système bancaire au regard de
l’anarchie que renseignait le fonctionnement des banques commerciales. La Banque du Congo
Belge n’eut pas suffisamment de marge de manouvres face à cette situation compte tenu son
champ d’action était limité au seul privilège d’émission monétaire.

Aussi, à partir des années 50, l’émission d’une monnaie par une banque
commerciale commençait à accuser un caractère irrégulier. De ce fait, l’Etat fut dans
l’obligation de créer une banque centrale et la Banque du Congo a continué de fonctionner
comme une banque commerciale à part entière.

Ainsi, en du 30 juillet 1951 fut la créée de la Banque Centrale du Congo Belge et


du Rwanda-Urundi. Cela dit une seule banque centrale pour les trois pays colonies de la
Belgique.

Le capital social de cette banque centrale se subdivisait comme suit :


50% du capital revenait au Congo Belge.
10% du capital revenait au Rwanda-Urundi.
20% du capital revenait à la Banque Nationale Belge (BNB).
20% du capital revenait aux particuliers (Roi Belge,…).

2.1.Administration de la Banque Centrale du Congo Rwanda-Urundi

L’administration centrale était en Belgique (Bruxelles), alors que le siège social


était à Léopoldville sur l’avenue des aviateurs n°24, devenu aujourd’hui Centre Hospitalier de
la Banque Centrale du Congo. L’inspection générale se trouvait à Bujumbura. Cette banque est
devenue fonctionnelle en octobre à partir 1952.

3. LE CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO

Après les indépendances de trois pays, chacun devait avoir sa propre banque
centrale. Il y a donc eu dissolution et liquidation de la Banque Centrale du Congo Belge et du
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Rwanda-Urundi. Sur proposition du Fonds Monétaire International (FMI) au Congo, on a


d’abord créé, par décret-loi du 03 octobre 1960, le Conseil Monétaire de la République, en
raison du manque des cadres et des troubles politiques dans le pays.

Les attributions du Conseil Monétaire de la République Démocratique du Congo étaient


notamment de :
- Liquider la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-Urundi.
- Préparer l’avènement de la Banque Nationale du Congo c’est-à-dire initier les textes.
- Faire des études et des propositions pour la Banque Nationale du Congo.

C’est en 1960 qu’il y a eu liquidation effective. La part du Congo était revenue au


Conseil Monétaire de la République Démocratique du Congo.

4. LA BANQUE NATIONALE DU CONGO

Par décret-loi du 23 février 1961, la Banque Nationale du Congo est créée.


Cependant, elle n’était pas directement fonctionnelle car il n’y avait pas moyen d’étendre toutes
ses activités sur toute l’étendue du territoire à cause de la sécession du Katanga.

En 1964, c’est-à-dire à la fin de la sécession, i y a eu rétablissement de l’unité


monétaire au Congo, dissolution de la Banque du Katanga et émission des premiers billets de
la Banque Nationale du Congo (20, 50, 100, 500 et 1000 Francs) le 20 juin 1964. Et, la Banque
Nationale du Congo ouvrit ses guichets le 22 juin 1964.

Le 24 juin 1967, il y eu la première réforme monétaire c’est-à-dire le Franc


Congolais est remplacé par le Zaïre monnaie, il y a eu modification des textes constitutifs de la
Banque Nationale.

Le 04 novembre 1971 suite à la politique du recours à l’authenticité, la Banque


Nationale change de nom et devient Banque Nationale du Zaïre. Le 25 novembre 1972, elle
devient Banque du Zaïre.
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La deuxième réforme monétaire est intervenue en 1993. Le 28 septembre 1993, le


Zaïre est remplacé par le Nouveau Zaïre, il y a eu encore modification des textes constitutifs de
la Banque Nationale.

A l’avènement de l’A.F.D.L, le 17 mai 1997, la Banque du Zaïre redeviendra la


"Banque Nationale du Congo". Mais le 17 juin 1998, elle prendra le nom de la Banque Centrale
du Congo pour éviter la confusion avec la Banque Nationale du Congo/Brazzaville.

L'actuel Siège de la Banque Centrale du Congo à Kinshasa

3. Mission ou objectif de la B.C.C

La Banque Centrale du Congo est chargée de définir et de mettre en œuvre la


politique monétaire du pays dont l’objectif principal est d’assurer la stabilité du niveau général
des prix. Elle est indépendante dans la réalisation de cet objectif. A cet effet, la Banque, par son
Conseil, en la personne de son Gouverneur ou de tout autre membre de ses organes de décision,
ne doit poser aucun acte de nature à aliéner cette indépendance. Sans préjudice de l’objectif
principal de stabilité du niveau général des prix, la Banque soutient la politique économique
générale du Gouvernement.

La Banque a la capacité de contracter, de transiger, de compromettre, d’ester en


justice, d’acquérir des biens et d’en disposer. La Banque, ses avoirs, ses biens, ses revenus,
ainsi que les opérations et transactions autorisées par la présente loi sont exemptés de tous
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impôts, droits et taxes perçus par le Gouvernement et par les collectivités provinciales ou
locales.

La Banque accomplit toutes les missions de Banque Centrale, notamment :


- Assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale.
- Détenir et gérer les réserves officielles de la République.
- Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement.
- Elaborer la réglementation et contrôler les Établissements de Crédit, les institutions de
Micro Finance et les autres intermédiaires financiers.
- Edicter les nonnes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères.
- Participer à la négociation de tout accord international comportant des modalités de
paiement et en assurer l’exécution.
- Promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.

La Banque est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre des billets et
pièces de monnaie ayant cours légal.

La Banque peut, par avis publié en son nom dans le Journal Officiel de la
République Démocratique du Congo et dans d’autres publications de grande diffusion, déclarer
que certaines coupures ou pièces cessent d’avoir cours légal à partir d’une date déterminée.
La Banque reste tenue d’en assurer, dans un délai de trois ans, l’échange à ses guichets contre
d’autres coupures ou pièces ayant cours légal.

Afin d’atteindre ses objectifs et d’accomplir ses missions, la Banque peut :


- Intervenir sur les marchés des capitaux, notamment en achetant et en vendant ferme, en
prenant et en mettant en pension, en prêtant ou en empruntant des créances et des titres
négociables libellés en monnaies étrangères ou nationale, ainsi que des métaux précieux
- Effectuer des opérations de crédit avec des Établissements de Crédit et d’autres
intervenants des marchés monétaires ou des capitaux sur la base d’une sûreté appropriée
pour les prêts.

La Banque peut, en outre, effectuer notamment les opérations suivantes :


- Emettre et racheter ses propres titres d’emprunts.
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- Prendre en dépôt des titres et des métaux précieux, se charger de l’encaissement des
titres et intervenir pour compte d’autrui dans les opérations sur valeurs mobilières,
autres instruments financiers et métaux précieux.
- Effectuer des opérations de placement et de gestion financière de ses avoirs en monnaies
étrangères et en d’autres éléments de réserves externes.
- Obtenir du crédit à l’étranger et à cette fin consentir des garanties.

La Banque exécute les accords de coopération monétaire internationale conclus


par la République Démocratique du Congo, conformément aux modalités déterminées par des
conventions signées entre elle et le Ministère ayant les Finances dans ses attributions. Elle
fournit et reçoit les moyens de paiement et les crédits requis pour l’exécution de ces accords.

L’État garantit la Banque contre toute perte et garantit le remboursement de tout


crédit accordé par la Banque à la suite de l’exécution d’accords ou de sa participation à des
accords ou à des opérations de coopération monétaire internationale auxquels, moyennant
approbation du Gouvernement, la Banque est partie.

La Banque peut, avec l’accord de l’État, aux conditions déterminées par


convention ou en vertu de la loi et sous réserve de leur compatibilité avec sa mission principale
de maintien de la stabilité du niveau général des prix, être chargée de l’exécution des missions
d’intérêt public.

A la demande de l’État ou avec son accord, la Banque peut fournir des prestations
pour le compte de celui-ci ou le compte de tiers. Ces prestations sont rémunérées afin de couvrir
les coûts engagés par la Banque.

La Banque peut, en outre, être chargée de la collecte d’informations statistiques à


la suite de l’exécution des accords ou de sa participation à des accords ou à des opérations de
coopération internationale afférentes à toute mission visée aux articles 10 et 11.

La Banque peut exécuter toutes les opérations et prester tous les services
accessoires aux missions visées à l’article 11.
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La Banque peut confier l’exécution des missions secondaires dont elle est chargée
ou dont elle prend l’initiative à une ou plusieurs entités juridiques distinctes spécialement
constituées à cet effet et contrôlées par elle. Dans ce cas, la direction en est assurée par un ou
plusieurs cadres de la Banque.
Ces entités sont soumises au contrôle de la Cour des Comptes. Lorsque la mission
a été confiée par la loi à la Banque, celle-ci en tient le Gouvernement informé.

La Banque peut ouvrir en ses livres des comptes pour :


- le Trésor public.
- les banques centrales étrangères.
- les Établissements de Crédit nationaux et étrangers.
- les organismes financiers internationaux et organisations internationales.
- tout autre organisme expressément autorisé.

Il est interdit à la Banque :


- de poser des actes de commerce qui ne ressortent pas de son objet social.
- d’acquérir des participations dans des sociétés commerciales.
- d’accepter des parts sociales des sociétés commerciales comme garanties.
- d’accorder des prêts et avances non couverts par une garantie appropriée.
- de garantir les dettes et engagements de l’État, des subdivisions administratives et des
entreprises ou organismes publics.
- d’acquérir des biens immobiliers qui ne sont pas destinés aux besoins de son
exploitation.

4. Organisation structurelle

L’article 17 énonce les organes de la Banque Centrale du Congo, lesquels sont :

- le Conseil de la Banque;
- le Gouverneur;
- le Collège des Commissaires aux Comptes;
Il est à noter le conseil de la banque et du collège des Commissaires aux Comptes, ne sont pas
opérationnels.
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Concrètement, il n’y a que l’organe » Gouverneur» qui fonctionne avec l’ancienne


structure qui comprend la Haute Direction, les Directions du siège, les Directions Provinciales
et les Agences Autonomes.

 Le Gouverneur

Les attributions du Gouverneur sont énumérées dans les articles 29 et 31. C’est lui
qui dirige la banque, la représente dans ses rapports et relations avec les tiers, y compris le
Gouvernement; et en cette qualité, il dispose de pouvoirs suivants :

- signer seul les billets et valeurs émis par la banque, les rapports annuels, bilans et états
financiers;
- signer seul ou avec d’autres personnes les contrats conclus par la banque, la
correspondance et autres documents de la banque;
- signer conformément au statut des agents de la banque les actes d’engagement, de
promotion et de licenciement du personnel;
- représenter la banque en justice.

 Le Vice – Gouverneur

Il assiste le Gouverneur dans l’exercice de ses fonctions. Ce dernier exerce les


attributions qui lui sont déléguées par le Gouverneur. En cas d’absence ou d’empêchement, le
Vice – Gouverneur le remplace.

 Le Cabinet de la Haute Direction

On y retrouve les Conseillers du Gouverneur et du Vice – Gouverneur.


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5. Organisation fonctionnelle (Organigramme)


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CONCLUSION

Instrument d'échange accepté par tous parce qu'il inspire confiance et que sa valeur
est stable, la monnaie est le seul bien qui peut être échangé à tout moment contre tous les autres
biens. La monnaie favorise ainsi l'organisation du marché, comme lieu où sont centralisées les
offres et les demandes.
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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 2
CHAP I : LA MONNAIE ..................................................................................................................... 3
1. Définition .................................................................................................................................... 3
2. Historique ................................................................................................................................... 3
 Du franc congolais au Zaïre : la malédiction de l’inflation ............................................... 3
 Le grand retour “raté” du franc congolais (CDF)............................................................. 5
 De 1999 à 2001, LE premier pas raté ................................................................................... 5
 La crise des surprimes, le bouc-émissaire parfait .............................................................. 5
 L’inflation, le prix à payer pour financer l’Etat. ................................................................ 6
3. Evolution .................................................................................................................................... 7
4. Forme de la monnaie ................................................................................................................. 7
5. Rôle ou importance de la monnaie à l’économie .................................................................... 7
 Un moyen d'échange ............................................................................................................. 7
 Une réserve de valeur ............................................................................................................ 8
 Une unité de compte .............................................................................................................. 8
CHAP II : PRESENTATION DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO (B.C.C) .................... 9
1. Situation géographique ............................................................................................................. 9
2. Historique de la B.C.C .............................................................................................................. 9
1. BANQUE DU CONGO BELGE ET PRIVILEGE D’EMISSION ................................... 9
2. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RWANDA-URUNDI ......... 10
3. LE CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO ............................. 11
4. LA BANQUE NATIONALE DU CONGO ....................................................................... 12
3. Mission ou objectif de la B.C.C .............................................................................................. 13
4. Organisation structurelle ........................................................................................................ 16
 Le Gouverneur..................................................................................................................... 17
 Le Vice – Gouverneur ......................................................................................................... 17
 Le Cabinet de la Haute Direction....................................................................................... 17
5. Organisation fonctionnelle (Organigramme)........................................................................ 18
CONCLUSION .................................................................................................................................... 19

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