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SUJET : <<LA BANQUE CENTRALE DU CONGO FACE A SA MISSION D'ASSURER LA STABILITE

INTERNE ET EXTERNE DE LA MONNAIE NATIONALE : ETAT DE LIEU ET PERSPECTIVE>>

PLAN DU TRAVAIL

0. INTRODUCTION

1. PHENOMENE OBSERVE

2. CHOIX ET INTERET DU SUJET

3. OBJECTIFS

3.1 . Objectif général

3.2 . Objectifs spécifiques

4. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

4.1. Méthodes :

4.2. Techniques

5. DELIMITATION DU SUJET

6. ETAT DE LA QUESTION

7. PROBLEMATIQUE

8. HYPOTHESES

CHAPITRE 1. REVUE DE LITTÉRATURE

I.1. GENERALITES SUR LA MONNAIE

I.1.1. DEFINITIONS DE LA MONNAIE

I.1.2. LES FORMES DE LA MONNAIE

I.1.2.1. MONNAIE METALLIQUE

I.1.2.2. LA MONNAIE DE PAPIER OU LES BILLETS (FIDUCIAIRE)

I.1.2.3. LA MONNAIE SCRIPTURALE OU LA MONNAIE DE BANQUE

I.1.3. FONCTION DE LA MONNAIE

I.1.3.1. LA MONNAIE, UNITE DE COMPTE


I.1.3.2. LA MONNAIE, MOYEN DE PAIEMENT OU INTERMEDIAIRE D’ECHANGE

I.1.3.3. LA MONNAIE, RESERVE DE VALEUR

I.1.4. MASSE MONETAIRE

I.2 : NOTION DE LA STABILITE MONETAIRE

SECTION 2. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

CHAPITRE 2. CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION DE DONNÉES

CHAPITRE 3. ANALYSES TRAITEMENT DES DONNÉES ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS


INTRODUCTION

L’objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo (BCC) est


d’assurer la stabilité monétaire qui se décline en deux sous-objectifs : la stabilité interne
(inflation faible 1) et la stabilité externe (taux de couverture extérieure de la monnaie
suffisante). Les statuts de la BCC autorisent également à la banque centrale, sans préjudice à
son objectif de stabilité monétaire, d’apporter son soutien aux politiques économiques
générales élaborées par le gouvernement pour encourager la croissance économique

L’analyse de la stabilité a connu de nouvelles dimensions dans le contexte de la croissance des


interdépendances entre les marchés et les institutions, de l’apparition de nouvelles techniques
et instruments financiers, et de l’intensification des flux internationaux de capitaux. Après les
crises financières successives d’Asie et d’Amérique Latine des années 90 ainsi que celle de 2007,
la stabilité financière est devenue une des préoccupations principales des autorités. La stabilité
du système financier traduit une situation où le système est suffisamment robuste face aux
perturbations de l’économie2. C’est un concept relativement nouveau, lié à la mondialisation. Il
recouvre une notion multidimensionnelle, qu’on pourrait exprimer comme une situation dans
laquelle le fonctionnement des différentes composantes du système financier et surtout leurs
relations réciproques s’effectuent de manière saine et sans à-coups brutaux.

Dans la mesure où une part croissante de l’actif et du passif des établissements de crédit est
maintenant constituée de titres négociables qui ne sont pas, et souvent dans une large
proportion, libellés dans la devise du pays dans lequel ces acteurs agissent à titre principal, leur
activité, comme leur saine gestion, est cruciale pour la stabilité financière. Mais d’autres
institutions financières, dont le fonctionnement interfère avec celui des établissements de
crédit avec lesquels elles ont des liens étroits, jouent également un rôle important : les sociétés
d’investissement à capital variable, les fonds de pension, les compagnies d’assurance,
notamment ceux dits « à effet de levier » dont les plus représentatifs sont les hedge funds.

Enfin, intervient également, dans la problématique de la stabilité financière, le comportement


même des marchés, en particulier des marchés d’actions et de change : l’expérience a montré
qu’ils pouvaient avoir leur propre dynamique, tout en étant propices à des mouvements de
réaction irrationnelle. Désormais, la question de la stabilité financière est devenue très
largement internationale ; elle concerne aussi bien les systèmes financiers des pays développés
que ceux des économies émergentes, avec des effets de contagion souvent massifs.

PHÉNOMÈNE OBSERVE

L’histoire de la stabilité monétaire commence en Angleterre à la fin des guerres


napoléoniennes, par deux événements : 1 / Le Coinage Act (loi sur l’émission des pièces) définit
la livre sterling par un poids d’or ; les pièces anglaises deviennent convertibles en or en 1821 ;
2 / Un débat théorique fondamental oppose alors les tenants de deux conceptions de la
monnaie. La Currency school, menée par David Ricardo, considère la monnaie comme exogène
à l’économie réelle et recommande d’en contrôler l’émission, c’est-à-dire d’agir sur le volume
de monnaie offert par la banque centrale et les banques. La Banking school, animée par John
Stuart Mill, soutient au contraire que la monnaie est endogène à l’économie et préconise de
laisser la demande de liquidités générée par l’activité économique déterminer le volume de la
monnaie, refusant ainsi tout encadrement monétaire. La Banque d’Angleterre, fondée dès
1694, prendra parti pour la première conception mais adaptera son action au fil du temps de
manière pragmatique. Surtout, l’Angleterre imposera au monde développé l’étalon-or, censé
garantir les deux stabilités, interne et externe. De nouvelles monnaies se créent alors avec
l’émergence des nations : la lire italienne en 1862 et le mark allemand en 1876. Autour des
années 1870, tous les pays s’industrialisant se rallieront à l’étalon-or : la krona suédoise en
1873, la marka finlandaise en 1877.

Les États-Unis définissaient leur monnaie à la fois en argent et en or depuis le début du siècle.
La France, la Suisse, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas créeront une Union monétaire latine de
1865 à 1876, utilisant des pièces communes rattachées aux deux métaux : un ancêtre mort-né
de notre euro ? Ces tenants du bimétallisme se heurteront à la vieille loi de Gresham, connue
dès le XVIe siècle : La mauvaise monnaie chasse la bonne. Lorsque deux monnaies circulent
ensemble on se débarrasse de la moins prisée. L’extraction d’or et d’argent ne suivant ni le
même rythme ni celui de la production mondiale, leur prix relatif fut tour à tour surévalué ou
sous-évalué, et en tout cas différent du rapport légal : 1 g d’or pour 15 g d’argent. Et le
bimétallisme, cette originalité, fut abandonné.

Le XIXe siècle, entre 1816 et 1914, connut à la fois la stabilité interne et externe des monnaies.
Certes des paniques bancaires dévastatrices secouaient cette harmonie : 1873, 1884, 1896,
1907. Certes, les prix subirent des périodes de hausse puis de baisse comme l’illustre le tableau
ci-contre. Certes la convertibilité or fut suspendue lors des crises comme en 1848 et 1870.Mais
les monnaies restèrent remarquablement stables à long terme dans tous les pays au cours du
siècle : les prix augmentèrent en moyenne de 1 % en Allemagne, de 0,5 % en France et
diminuèrent de 0,5 % aux États-Unis. De même les taux de change entre les grandes monnaies,
à l’exception des monnaies d’Amérique latine ou du Japon, firent preuve d’une grande stabilité.

La parité du franc germinal en or, fixée en 1803 à 0,3 g d’or, dura jusqu’à 1914. Celle du dollar,
fixée à 20,69 $ l’once d’or, durera jusqu’en 1933. Les taux de change ne s’écartèrent pas de 25 F
par livre sterling et de 5,2 F par dollar pendant un siècle.

Par contraste, le XXe siècle, à partir de 1914, comme en politique et dans le domaine militaire,
restera le modèle de l’instabilité : instabilité monétaire interne jusqu’en 1980, et externe
jusqu’aujourd’hui. L’entre deux-guerres souffre des deux formes d’instabilité extrême :
l’hyperinflation et la déflation. La Grande Guerre sonne le glas de la livre sterling comme
monnaie internationale et la Deuxième Guerre mondiale consacre le dollar à sa place. Les deux
conflits imposent aux Européens de renoncer à l’étalon-or faute de réserves. Les États-Unis le
font en 1971 pour la même raison. Le monde développé connaît alors une période d’instabilité
interne et d’inflation de 1945 à 1980, accentuée par les deux chocs pétroliers, puis une forte
instabilité externe, avec des ajustements récurrents de taux de change jusqu’à nos jours. La
seconde moitié du XXe siècle voit émerger de nouvelles monnaies convertibles, en Amérique
latine et en Asie, puis dans les pays d’Europe centrale et orientale libérés du communisme La
suprématie du dollar s’affirme et l’euro naît en 1999. À partir de 1980, un siècle après la
généralisation de l’étalon-or, l’Europe et une majorité de pays ayant une monnaie convertible
arrêtent un mécanisme régulateur moderne inspiré de celui des États-Unis : une banque
centrale indépendante chargée de la politique monétaire et de la stabilité interne, contrôlant
l’offre de monnaie ou le niveau d’inflation et qui sait éviter que les krachs financiers ne
dégénèrent en déflation.L’inflation semble terrassée partout, même dans les pays émergents.
Mais la stabilité monétaire ne garantit pas la stabilité financière : la volatilité des marchés
immobiliers et financiers reste incontrôlée et dégénère en déflation dans certains pays en
développement surtout cinquante années d’efforts pour atteindre la stabilité externe des
monnaies depuis la Deuxième Guerre mondiale, avec les accords de Bretton Woods en 1944
puis les accords du Plaza et du Louvre en 1985 et 1987, ont fait long feu. L’instabilité externe,
celle des taux de change, caractérise de plus en plus les relations entre des monnaies qui
flottent les unes par rapport aux autres.

Pourquoi notre franc Congolais est-il entrain de perdre sa valeur après sa naissance ?
Deviendra-t-il fort ou faible ? Les Congolais vivent mal cette instabilité.

CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix porté sur : « la banque centrale du Congo face à sa mission de stabilité interne et
externe de la monnaie nationale » est justifié par le fait de l’observation individuelle qui fait
ressortir le fait que la RDC passe par de moment d'instabilité monétaire. En suite, le souci de
comprendre ce phénomène et d’évaluer la mission accordée à la banque centrale du Congo de
stabilité interne et externe de la monnaie nationale a motivé ce choix.

Ce travail servira aux chercheurs qui aborderont un sujet apparenté parce que ces futurs
chercheurs trouveront une documentation fiable, nécessaire et utile qui les aidera à parachever
leurs investigations en complétant cette recherche.

OBJECTIFS

. Objectif général
L’objectif général de cette étude est d’évaluer la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale et leurs facteurs explicatifs.

. Objectifs spécifiques

Cette recherche vise à :

Proposer des mécanismes de lutte contre l'instabilité monétaire

Déterminer les facteurs qui contribuent à l'instabilité monétaire;

Connaître si la banque centrale du Congo rempli sa mission ;

Evaluer le niveau de la stabilité monétaire en RDC;

METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

Pour permettre d’atteindre les objectifs ci-haut, les méthodes et techniques suivantes seront
utilisés :

4.1. Méthodes :

Les méthodes suivantes seront utilisées :

Méthode Statistique ;

Méthode Historique;

Méthode comparative ;

4.2. Techniques

La technique documentaire qui permettra de fouiller différents documents se rapportant à ce


travail ;

DELIMITATION DU SUJET

Dans cette, nous parlerons de la mission de la banque centrale du Congo d'assurer la stabilité
interne et externe de la monnaie nationale sur la période allant 1998 à 2020 et ne couvre que la
République démocratique du Congo comme la délimitation spatiale.

Le choix de cette période est justifié par la disponibilité des données statistiques

ETAT DE LA QUESTION
La constitution d’un travail scientifique fait référence aux travaux anciennement élaborés. Ainsi
pour réaliser cette étude, plusieurs travaux ayant abordé le sujet apparenté au présent ont fait
l’objet de référence.

Ceci étant, nous présentons entre autres :

La stabilité du multiplicateur a été testée dans le cas de la Turquie par Sahinbeyoglu (1995) sur
données mensuelles, en appliquant des tests de racine unitaire et des tests de cointégration.
Virmani (2007) quant à lui s’applique au cas de l’Inde et démontre que cette stabilité existe ou
pas selon que l’on considère différentes mesures de la masse monétaire (M1, M2, M3). En
Afrique subsaharienne, Munyankindi, Ananias et Adha (2008) montrent que le multiplicateur
monétaire n’est pas stable, malgré l’existence d’une relation de long terme entre masse
monétaire (M2) et base monétaire au Rwanda. Ce qui complique le contrôle de la masse
monétaire par la banque centrale avec la base monétaire comme instrument; car le
multiplicateur monétaire n’étant pas stable, de modestes fluctuations de ce dernier sont
susceptibles de causer de fortes variations du stock de monnaie.

La question de l’efficacité de la politique monétaire dans les pays en développement n’est pas
tranchée dans la littérature économique. Certains auteurs mettent en exergue la faiblesse des
canaux de transmission de la politique monétaire et particulièrement le canal du taux d’intérêt,
en raison de la faiblesse du cadre institutionnel, des marchés financiers embryonnaires, de la
surliquidité bancaire, de la persistance de la circulation fiduciaire, de la faiblesse et de
l’instabilité des multiplicateurs monétaire et du crédit ainsi que la prépondérance du secteur
bancaire, (Mishra et al. 2013 ; Saxegaard, 2006 ; Buigut, 2009 ; Mishra et al., 2016 ; Matata,
2019). D’autres auteurs par contre aboutissent à l’efficacité des canaux de transmission dans
certains pays en développement ( Cheng, 2006 ; Saad, Mohammed et Zakaria, 2011 ; Berg et al
2013). Un consensus semble toutefois se dégager selon lequel, le canal du taux d’intérêt est
plus efficace dans les pays ayant des marchés financiers suffisamment développés (Peiris et
Saxegaard, 2007 ; Mohanty et Turner, 2006 ; Mishra et al., 2013, 2016; Davoodi et al., 2013).En
Afrique subsaharienne, plusieurs études ont abordé cette thématique dont la plupart
confirment la faiblesse du canal du taux d’intérêt dans la région de la CMAC (Fielding, 1994 ;
Saxegaard, 2006 ; Kamgna et Ndambendia, 2008 ; Bikai et Kenkouo, 2015). En d’autres termes,
les modifications du taux directeur de la BEAC3 n’ont presque pas ou très peu d’effets sur
l’activité et les prix. Aucune de ces études ne s’est cependant intéressée à l’impact du taux
d’intérêt sur la stabilité monétaire externe et principalement sur les réserves de change.

De plus, la plupart des études utilisent des approches classiques d’estimation qui laissent très
peu de place au jugement d’expert largement utilisé dans les banques centrales et qui peut être
rendu possible grâce à l’usage des techniques d’estimation bayésiennes. Il faut cependant
rappeler que les travaux de Davoodi et al. (2013) montrent que l’usage des inférences
statistiques standards abouti toujours à la faiblesse des mécanismes de transmission dans les
pays en développement. Ces auteurs utilisent ainsi les modèles de type VAR4bayésiens (BVAR)
et FAVAR5, et parviennent à démontrer que le canal du taux d’intérêt, du crédit et du taux de
change dans les pays d’Afrique de l’Est sont fonctionnels. Toutefois, ils retrouvent le résultat
largement partagé dans la littérature selon lequel, le canal du taux d’intérêt semble plus
pertinent dans les pays ayant une importante profondeur des marchés financiers.

F.ASIANI MUBIALA,Juin 2020 dans son article intitulé : La sensibilité de l’économie congolaise
face aux chocs monétaire et budgétaire : une approche en modèle var standard. il sera
question d’analyser la sensibilité de l’activité économique aux chocs monétaires et budgétaires
en République Démocratique du Congo, en se basant sur une méthode d’extraction des cycles
de l’activité réelle, de l’inflation, des variables monétaires et budgétaires, une causalité de
Granger et une méthodologie vectorielle autorégressive (VAR) standard. En termes d’analyse
des politiques macroéconomique en République Démocratique du Congo, compte tenu des
objectifs et moyens définis pour chaque politique, les résultats obtenus montrent que la
politique monétaire a du mal à rempli ses objectifs de stabilité des prix, tandis que la politique
budgétaire a été déficitaire. Il ressort de l’analyse des réponses impulsionnelles et de la
décomposition de la variance de l’erreur que les délais de transmission des chocs entre les
variables sont très courts et que l’activité économique est peu élastique aux fluctuations des
variables monétaires et budgétaires. Elle révèle également que la politique monétaire réagit
aux chocs affectant la politique budgétaire. Les résultats de l’analyse de la causalité de Granger
révèlent existence d’un effet feedback entre le taux d’accroissement des dépenses publiques et
le taux d’accroissement de la masse monétaire d’où il y’a une relation entre la politique
monétaire et la politique budgétaire.

J. Kibala Kuma dans son travail de DEA : Contribution à l’explication de la volatilité du taux de
change en R.D Congo : Approche par la modélisation VAR. L'auteur est parti du constat de
savoir : Pourquoi en dépit des multiples interventions des autorités politiques sur le marché de
change, le taux de change continue à garder une allure volatile – durant la dernière décennie,
avec des fortes variabilités les 4 dernières années – en RD Congo ? Telle est la question
fondamentale à laquelle il a apporté quelques éléments de réponse dans ce travail. Cherchant à
identifier les facteurs à la base de la volatilité du taux de change en vue d’orienter la politique
de change vers la cible du marché de change, cette étude a pour but d’aider l’autorité
monétaire à lisser les fluctuations du taux de change et à accroître les réserves de change. Pour
ce faire, il a fait recours à la modélisation VAR pour déterminer le sens de la causalité entre les
variables sous-étude et saisir les impacts des unes sur les autres, grâce à la relation
d’interdépendance qu’il permet d’établir entre les variables. Ainsi, Après estimation du modèle,
les résultats attestent une causalité unidirectionnelle du taux d’inflation au taux de change. En
effet, il est est parvenu à montrer que la variation du taux d’inflation est la cause de la volatilité
du taux de change en R.D.C, du moins de 2007 à 2010, bien que la décomposition de la variance
nous renseigne sur la faible significativité du taux d’inflation. Il est trouvé qu’aux variations du
taux d’inflation correspondent des réactions fidèles (dans le même sens) du taux de change. Par
ailleurs, si des variables comme les Avoirs nets de l’Etat et le Concours au trésor n’ont pas de
causalité directe avec le taux de change, du moins, elles sont explicatives dans l’évolution du
taux d’inflation, et partant, le taux de change par ricochet.

Léon-Déhon BASANGO MAKENDJO a mené une étude sur l'analyse économique des taux de
change du Franc Congolais de 1998 à 2005. Il a abouti au résultat selon lequel l'application du
régime des changes flottants conjointement avec la fluctuation des prix était à la base de la
dévaluation de la monnaie nationale (Franc Congolais).8(*)

Erick PARIDRI AVO, dans son étude portant sur la politique de change et ses effets sur la
Balance des Paiements en République Démocratique du Congo de 1998 à 2006, s'est proposé
de déterminer une relation entre la Balance des Paiements et la politique de change tout en
décelant la réglementation de change appliquée en République Démocratique du Congo. Il a
abouti à la conclusion selon laquelle la politique de change de type dirigiste mise en oeuvre
exerce une influence négative sur la Balance des Paiements en RD Congo.9(*)

AMULI BAHATI, dans son étude portant sur le régime de change congolais et son impact sur la
Balance des Paiements en République Démocratique du Congo de 1998 à 2008 a abouti aux
résultats selon lesquels les facteurs économiques tels que la suprématie de la circulation hors-
banque de la monnaie scripturale et l'inadéquation des taux de croissance de la masse
monétaire ne laissent pas indifférents le comportement de taux de change.10(*)

En se démarquant de ces travaux antérieurs, le présent travail porte sur l'efficacité de la


mission de la banque centrale du Congo sur la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale de 1998 à 2020.

F. KAZADI Dans son mémoire intitulé : impact du taux de change sur l'inflation en RDC, pour y
parvenir il a utilisé l’hypothèse a travers le modèle linéaire de régression multiple, elle a été
basée sur une période allant de 2007 à 2017.

Sa question de recherche était de savoir s’il existe une relation de causalité entre le taux de
change et l’inflation en RDC dans la période sous examen et aussi quelles sont les implications
de cette causalité sur la situation économique du pays pendant au cours cette même période
relativement stable. En considération de cette question de recherche, il a émis l’hypothèse
selon laquelle « il existerait une relation entre le taux de change et le taux d’inflation qui aurait
des implications sur les équilibres financiers, la production, la liquidité des devises et la masse
monétaire du pays ».

Il a abouti aux résultats selon lesquels l’existence d’une relation positive et significative entre le
taux de change et l’inflation. En effet, une hausse d’une unité de taux de change sur l’indice de
prix à la consommation entrainera une augmentation de 0,078054 de l’indice de prix à la
consommation donc le taux de change a une influence positive et significative sur la période
sous analyse.

Statistiquement, la variable taux de change utilisé dans ce modèle est significatif. Ce qui signifie
que la variable de l’année passée peut expliquer la variable de l’année présente.

Les résultats de son analyse révèlent que les paramètres de son modèle sont tous significatifs
au seuil de 5%. En d’autres termes, les deux variables incluses dans notre modèle, à savoir, le
taux de change et le prix du pétrole sur le marché international exercent une influence
significative sur le taux d’inflation en RDC.

Le taux de change influence négativement le niveau général des prix, alors que le prix du
pétrole sur le marché international influence positivement le niveau général des prix en RDC.
Une augmentation du taux de change, c’est-à-dire une dépréciation du franc congolais face au
dollar américain entraine une baisse du niveau général des prix ; et une baisse du taux de
change provoque une hausse du niveau général des prix. Par contre, une augmentation du prix
du pétrole sur le marché international entraine également une augmentation du niveau général
des prix en RDC ; et une baisse du prix du pétrole sur le marché international provoque aussi
une baisse du niveau général des prix en RDC.

S. KASEREKA KANYAMA dans son mémoire intitulé : Les Déterminants de l'Offre de Monnaie
dans l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»

Cette étude analyse les déterminants de l'offre de monnaie dans l'économie congolaise de 1980
à 2013. Du point de vue théorique, il a abordé la théorie de l'offre de monnaie, les notions de la
monnaie, et les déterminants de l'offre de monnaie d'une manière générale en passant par les
composantes de la structure financière du pays. La politique monétaire s'est révélée inefficace
dans une économie qui a provoqué une forte circulation de la monnaie étrangère. Dans notre
pays, entre 1980 et 2001 cette politique a été inefficace, malgré une faible circulation de la
monnaie étrangère dans l'économie. Entre 2002 et 2013, ladite politique a été efficace dans un
contexte de forte domination de la monnaie étrangère. D'où, la circulation accrue de la
monnaie étrangère ne semble pas expliqué entièrement l'inefficacité de la politique monétaire ;
d'autres facteurs tels que le manque d'indépendance de la Banque Centrale, la non
transparence et le manque de crédibilité de la politique monétaire peuvent mieux en être à
l'origine. En effet, en RDC durant la période d'étude, le financement monétaire du déficit
budgétaire, le poids de la dette extérieure, le manque de communication et d'information, le
système de paiements inefficients et le dysfonctionnement du système financier expliquent
mieux l'inefficacité de la politique monétaire.

Patrick PARIDRI AVO dans son étude a porté sur la politique de change et ses effets sur la
balance des paiements de la RDC de 1998 à 2006, a après son analyse, conclut que la politique
de change mise en oeuvre exerce une influence relative sur la balance des paiements et cela au
regard de coefficient (R2 = 47,1809%), en plus il existe une relation linéaire entre les variable
explicative et expliquée (r = 0,6868). Cela veut dire que la politique de change influencerait le
niveau de la balance des paiements dans le cas où elle est menée de façon efficace. Et il
existerait une relation d'interdépendance entre ces deux variables lorsque la réglementation
appliquée en RDC serait du type dirigiste.

En se démarquant de ces travaux antérieurs, le présent travail porte sur la banque centrale du
Congo face à sa mission de stabilité interne et externe de la monnaie nationale en République
Démocratique du Congo de 1998 à 2022.

PROBLEMATIQUE

L'économie congolaise connait la circulation concomitante de plus d'une monnaie dans les
échanges, avec la présence d'autres monnaies étrangères (dont la plus affichée se trouve être le
dollar américain) au côté du franc congolais. C'est un des phénomènes atypiques qui ne
s'observent que dans des économies en crise, généralement caractérisées par une instabilité
politique quasi permanente, des guerres récurrentes, des variations anormales du taux de
change et l'inflation galopante où la communauté de paiement n'a plus confiance à la monnaie
nationale, pour ne pas dire, aux autorités monétaires, ainsi qu'au système bancaire.

En 1997, le système monétaire congolais était éprouvé par de nombreux dysfonctionnements,


parmi lesquels figuraient la multiplicité d'espaces monétaires et de taux de change, la perte de
confiance généralisée dans la monnaie nationale due à l'instabilité persistante de ses valeurs
internes et externes, la dollarisation excessive de l'économie et la pénurie de signes monétaires
au sein du système bancaire. Pour faire face à ces dysfonctionnements, le gouvernement avait
décidé de confier à la Banque Centrale du Congo la mission de conduire une réforme monétaire
qui visait à la fois l'unification de l'espace monétaire regroupant les différentes zones
monétaires utilisatrices de l'ancienne monnaie Zaïre dans les pays qui acceptaient les nouveaux
Zaïres encore. De ce cadre fut ainsi issu et mis en circulation en 1998 le Franc Congolais (FC), en
remplacement du Zaïre monnaie devenue symbole d'échec du gouvernement de l'époque en
matière de politique économique.
En 2001, on a assisté à une baisse du niveau général des prix qui va entrainer un taux d'inflation
à un chiffre. Au cours de la période 2002 à 2005, le taux d'inflation annuel moyen a été de 36,2
% et le taux de change de la monnaie nationale par rapport au dollar américain s'est déprécié
en moyenne de 70,5%.

De 2005 à 2007, le taux de change en RD Congo a évolué suivant un rythme croissant tout en
essayant de maitriser le taux d'inflation.

La monnaie introduite en 1998 avait la parité de 1,607 franc congolais pour un dollar américain.
En 2008, il fallait 558,292 francs congolais pour obtenir un dollar américain et en 2009, 809,785
francs congolais pour obtenir un dollar américain. La monnaie congolaise s'est dépréciée de
925,110 francs congolais contre un dollar américain en 2014 et de 930,225 francs congolais
contre un dollar américain en 2015. Ce comportement conduit déjà l'économie congolaise à un
constat d'échec car le franc congolais d'aujourd'hui ne vaut plus rien par rapport à celui que le
pays avait émis en 1998.

En ce qui concerne la présente étude, les préoccupations sont résumées à travers les questions
suivantes :

 la banque centrale du Congo assure t-elle sa mission de stabilité monétaire ?


 le franc congolais est -il restait stable ?
 Quelle est la tendance de taux de change et de taux de l'inflation en République
Démocratique du Congo de 1998 à 2022 ?

HYPOTHÈSE

cette recherche s’articule autour de deux hypothèses principales faisant ainsi l’objet de cette
étude:

 La banque centrale du Congo a failli à sa mission


 Malgré les efforts des autorités monétaires et l'État congolais, le franc congolais sont
instables
 La tendance du taux de change et du taux d'inflation en RDC est à la hausse.

CANEVAS DU TRAVAIL (RESUME DU TRAVAIL)

Outre l'introduction et la conclusion, ce travail s'articule autour de trois chapitres :

CHAPITRE 1. REVUE DE LITTERATURE


CHAPITRE 2. CADRE MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION DES DONNÉES
CHAPITRE 3. ANALYSES TRAITEMENT DES DONNÉES ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

Dans ce chapitre, il sera question de définir les concepts clés qui seront utilisés dans ce travail,
nous avons préféré de commencer par la monnaie car il se retrouve être le point d’intersection
entre le taux de change et l’inflation en ce sens que le taux de change n’est rien d’autre, le prix
d’une monnaie dans une autre et l’inflation est la variation de l’indice de prix a la
consommation qui est l’expression monétaire agrégée des biens et services sur le marché réel .

I.1. GENERALITES SUR LA MONNAIE

La monnaie est l’instrument d’échange qui permet l’achat immédiat de tous les biens, services
et titres, sans coûts de transaction, ni coûts de recherche et qui conserve la valeur entre deux
échanges. C’est un phénomène social car elle repose sur la confiance des agents dans le
système qui la produit.

I.1.1. DEFINITIONS DE LA MONNAIE

La monnaie est un instrument économique qui à pour fonction première de servir de moyen de
paiement et donc de faciliter les échanges en permettant une division du travail très élaborer.
Son autre fonction est de réserve de la valeur (dépôts, épargne).

On peut définir une monnaie dans sont sens le plus large comme « un accord au sein d’une
communauté pour utiliser quelque chose comme moyen d’échange ». C’est donc une
convention sociale, spontanée ou imposée, destinée à faciliter les échanges de biens et
services, et qui peut se matérialisé de différentes façons (y compris non matérielles).

La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents
économiques pour régler leurs transactions. L'échange monétaire s'est progressivement
substitué au troc. Deux conceptions de la monnaie coexistent : celle qui voudrait que la
monnaie soit un simple intermédiaire entre des valeurs réelles, et au contraire celle qui donne à
la monnaie une influence économique propre.

I.1.2. LES FORMES DE LA MONNAIE

Si la nature de la monnaie dans tout système monétaire est unique, il existe plusieurs sortes
d’instruments de circulation que l’on regroupe souvent dans la littérature économique sous le
terme de « formes de la monnaie ». En réalité, l’étude de ces formes inclut celles des
techniques d’émission des différents instruments monétaires, tout autant que la description
des instruments de circulation eux-mêmes.

I.1.2.1. MONNAIE METALLIQUE


Elle fait partie de la catégorie plus vaste de la monnaie marchandise. On appelle ainsi la
monnaie dont la fonction d’unité de compte est rattachée à une quantité d’un étalon qui est un
bien matériel et une marchandise ayant un coût de production et une valeur. L’instrument de
paiement est ainsi un objet tangible. Ces objets ont été divers selon les sociétés (bétail, sel,
coquillages, morue....) mais la monnaie marchandise la plus connue est la monnaie métallique.
Si les métaux tels que le cuivre, le fer, le bronze ont constituées les premières monnaies, ce
sont les métaux précieux (or et argent), en raison de leurs qualités particulières, qui se sont
progressivement imposés comme instruments monétaires.

Quatre qualités essentielles de l’or et l’argent peuvent être présentées :

- leur inaltérabilité (l’or et l’argent peuvent être stockés sans inconvénients)

- leur divisibilité (il est possible d’obtenir des éléments de dimension voulue, la valeur de ceux-
ci étant proportionnelle à leur poids).

- leur malléabilité (les métaux précieux peuvent recevoir l’empreinte d’un symbole monétaire)

- leur simplicité (une valeur importante pour un faible volume)

Les métaux précieux ont subi de nombreuses modifications dans leur utilisation comme
monnaie, ce qui a permis de favoriser considérablement les transactions.

I.1.2.2. LA MONNAIE DE PAPIER OU LES BILLETS (FIDUCIAIRE)

La monnaie papier est acceptée en vertu de la confiance de son émetteur (d’où sa


dénomination de monnaie fiduciaire). On dit également que c’est un instrument monétaire qui
a une faible valeur intrinsèque en comparaison de sa valeur faciale.

La mise au point de cet instrument monétaire s’est révélée relativement longue. Trois grandes
étapes ont marqué l’évolution du billet de banque :

Dans l’Antiquité, puis au Moyen Age, les particuliers déposent de l’or et de l’argent auprès de
banquiers et reçoivent en contrepartie des billets représentatifs de ces dépôts.

Le Billet est alors un certificat représentatif d’un dépôt de métal précieux. Utilisé pour effectuer
des règlements, le billet ne constitue pas pour autant une véritable monnaie.

Il faut attendre le XVIIème siècle pour que le banquier suédois Palmstruck procède à une réelle
création du billet de banque. En émettant un nombre de billets supérieur au nombre de dépôts
de métal précieux, Palmstruck fait des billets une véritable monnaie s’ajoutant à la monnaie
métallique.
La circulation de cette nouvelle forme de monnaie repose avant tout sur la certitude de pouvoir
convertir à tout moment les billets en métal. On parle alors de billet de banque convertible.

Cette convertibilité du billet de banque fût favorisée par l’Etat (la loi), qui lui conféra cours légal
(le billet ne pouvait être refusé en paiement par tous). C’est alors sur la loi que repose la
confiance dans cette forme de monnaie.

A la suite d’événements tels que les guerres et les demandes massives de conversion des billets
en métal précieux, l’Etat fût amené à prononcer le cours forcé des billets (il devenait impossible
d’en obtenir le remboursement en pièces). Cette mesure mise en place temporairement par de
nombreux pays, devint définitive après la crise économique de 1929 et les nombreux chocs
monétaires de cette fin de siècle. On parle alors de billet de banque inconvertible.

I.1.2.3. LA MONNAIE SCRIPTURALE OU LA MONNAIE DE BANQUE

On appelle ainsi la forme de la monnaie consistant en une écriture dans les livres d’une banque
sous la forme de l’ouverture d’un compte à un client donnant naissance à un dépôt qui est une
reconnaissance de dette de la banque envers son titulaire, et qui circule, sert à payer ses
créanciers, est transférée sur le compte d’un autre agent par l’intermédiaire d’instruments tels
que les chèques, les ordres de virement et les cartes bancaires. Il s’agit de pratiques très
anciennes. Ainsi les Grecs et les Romains connaissaient les virements de même que les arabes
qui les utilisaient au IXe et Xe siècles. Cependant leur véritable développement date du XIIe
siècle grâce aux marchands italiens et flamands.

Les premières techniques dites « bancaires » apparaissent sous la forme de virements effectués
à partir des comptes courants de marchands tenus par des banquiers changeurs. Les transferts
pouvaient s’opérer entre banques. Les règlements se faisaient par débits et crédits de comptes
et des avances en comptes courants (découverts ou prêts gagés) étaient possibles. Les comptes
étaient ouverts sans dépôts d’espèces préalables.

Viendront ensuite les procédés de paiements à distance et lettres de change. Ces techniques
présentent l’avantage de permettre de payer sur une autre place un exportateur étranger par
exemple. Pour cela, on utilisait les reconnaissances de dettes écrites à échéance fixée. Au
moment des Foires ou Places, on concentrait en un lieu et une date, un grand nombre de ses
créances pour lesquelles on procédait à la compensation générale. Les soldes étaient rarement
payés en espèces (car dangereux et coûteux) et plus généralement par report à la Foire
suivante.

La lettre de change fût le type de reconnaissance de dette le plus répandu. Elle apparaît au XIVe
siècle et va devenir un outil indispensable du commerce et plus particulièrement du commerce
international. Ce mécanisme permet le paiement à distance et met en relation plusieurs agents.
Ces pratiques en se généralisant, notamment dans le cadre de Foires, vont donner lieu à de
vastes systèmes de compensation multilatérale dans lesquels les intermédiaires spécialisés vont
s’interposer pour centraliser les lettres de change, évaluer leur qualité (juger la liquidité des
débiteurs) et effectuer le change de celles-ci puisqu’elles sont libellées dans des unités de
compte différentes. Ainsi apparaissent des marchands de dettes spécialisés :

Les banquiers. Le rôle de ces intermédiaires spécialisés va progressivement s’accroître. Ils vont
tout d’abord permettre au système des paiements de s’améliorer en accélérant la circulation
des dettes par la technique de l’endossement de lettres de change qui cependant peut être
opéré par n’importe quel agent. Le transfert de créance s’effectuant alors par signature du
nouveau créancier, les banquiers vont accepter de se substituer aux créanciers, ce qui permet
de régler plus vite les créanciers initiaux. Ils vont ensuite faciliter le tirage de lettres de change
en les émettant spontanément sur eux-mêmes pour permettre à leur client de régler et
améliorer la compensation.

A partir du XVIIIe siècle, apparaît l’escompte. A cette occasion, ils ajoutent à leur fonction de
participation aux mécanismes de paiements celle de faire des crédits. La Banque achète alors la
traite à son client et lui remet en échange des espèces ou des billets. Cette opération l’oblige à
détenir des réserves. Ce sera un facteur de développement d’une autre activité caractéristique
des banques; celle de recevoir des dépôts du public.

La monnaie scripturale représente de nos jours, une part très importante des moyens de
règlement. La lettre de change et le billet à ordre sont cependant de moins en moins utilisés au
profit d’autres instruments :

- Le chèque est un ordre de paiement écrit adressé à sa banque (le tiré) que le payeur (le tireur)
remet au bénéficiaire. Celui-ci peut se faire payer auprès de la banque du tiré directement ou le
remettre à sa propre banque pour créditer son compte. Ainsi un dépôt bancaire (une dette du
tiré) sera transféré du compte du payeur vers le compte du bénéficiaire.

- Le virement est un ordre du payeur adressé directement à sa banque afin que celle-ci effectue
un transfert de fonds sur le compte d’un bénéficiaire par débit ou crédit. Celui-ci peut être un
ordre automatique (permanent) donné à la banque afin que cette dernière vire à date fixe un
montant déterminé à un tiers désigné à l’avance par le payeur. Le virement et le chèque sont
rédigés sur du papier mais sont traités par l’informatique.

- L’avis de prélèvement automatique est à l’initiative du créancier qui opère un

Prélèvement dans le cadre d’une autorisation donnée par le titulaire du compte. Cet instrument
est généralement utilisé pour le paiement des impôts et des factures (téléphone, électricité…).
La somme est automatiquement et régulièrement prélevée sur le compte du débiteur.
- Le titre interbancaire de paiement ; le débiteur donne son accord pour le paiement de chaque
opération, mais le titre fait ultérieurement l’objet d’un traitement informatique.

- La carte bancaire est l’instrument le plus dématérialisé. Lors du paiement, les coordonnées
bancaires du payeur sont saisies par lecture d’une piste magnétique de sa carte.

Elles permettront de pouvoir automatiquement débiter son compte et créditer le bénéficiaire


de façon immédiate ou différée selon le type de contrat qui lie la banque et le détenteur de la
carte. Il existe des formes élaborées qui permettent des opérations encore plus rapides, plus
sûres et plus anonymes. Ainsi un code secret peut être joint à la carte qui est composé par le
payeur rendant le débit immédiat. Les cartes à puces sont des cartes bancaires possédant un
ordinateur miniaturisé permettant de stocker des informations sur un compte bancaire et de le
débiter très rapidement. On parle également de monnaie électronique.

I.1.3. FONCTION DE LA MONNAIE

La monnaie peut être définie par les fonctions qu’elle assure. Elle remplit trois fonctions
essentielles, c’est à la fois une unité de compte, un moyen de paiement, une réserve de valeur.

I.1.3.1. LA MONNAIE, UNITE DE COMPTE

La monnaie sert en tant qu’unité de mesure ou bien un numéraire qui permet d’exprimer la
valeur des différents biens en une seule unité. Dans le cadre d’une économie de troc, donc
absence de monnaie, la valeur d’un bien est exprimée par rapport aux autres biens, on parle de
prix relatifs, ainsi si on a n biens, on a C2n= rapports d’échange (prix relatifs). Si parmi ces n
biens, un va jouer le rôle de monnaie, donc assurer le rôle de numéraire, la valeur de tous les
biens va être exprimée par rapport à ce numéraire, dans ce cas on aura n-1 prix absolus.

I.1.3.2. LA MONNAIE, MOYEN DE PAIEMENT OU INTERMEDIAIRE D’ECHANGE

Dans cette fonction, la monnaie apparaît comme un bien intermédiaire qui permet de dissocier
les opérations d’achat et de vente qui sont confondues dans le cadre d’un système de troc. Il
s’agit d’un intermédiaire obligé dans les échanges, tous les biens s’échangent contre de la
monnaie qui, à son tour, s’échange contre des biens. R.Clower indique que dans une économie
monétaire, les biens achètent la monnaie et celle-ci achète les biens, mais les biens n’achètent
pas les biens. Pour assurer ce rôle, la monnaie doit avoir cours légal, elle ne peut être refusée
dans les paiements. Dans un système de troc, l’échange ne peut avoir lieu que s’il y a double
coïncidence des besoins, tout agent doit trouver non seulement quelqu’un qui soit prêt à lui
vendre les biens qu’il cherche mais aussi qui accepte en échange les biens dont l’agent dispose.
Comme cette double coïncidence risque d’être exceptionnelle, il y aura en fait un blocage de
l’échange. L’introduction de la monnaie comme intermédiaire des échanges permet ainsi de
scinder l’opération de troc en deux et résoudre le problème de la double coïncidence.

I.1.3.3. LA MONNAIE, RESERVE DE VALEUR

La monnaie permet de constituer une réserve de pouvoir d’achat à partir du moment où les
opérations recettes et dépenses ne sont pas synchronisées. Dès que la monnaie est moyen
d’échange, il est possible de la conserver. La monnaie permet d’étaler les achats dans le temps,
elle représente un lien entre le présent et le futur, c’est un instrument d’épargne. Il est à noter
que certains biens peuvent constituer une réserve de valeur plus sûre que la monnaie.
Néanmoins, cette dernière présente l’avantage d’être la plus liquide, elle n’a pas besoin d’être
transformée, elle est utilisée immédiatement dans les paiements. Mais contrairement aux
autres actifs, le rendement nominal de la monnaie est nul, c’est sa qualité d’être liquide, sans
coût de transaction, qui fait que les agents économiques la détiennent.

I.1.4. MASSE MONETAIRE

La masse monétaire désigne la quantité de monnaie en circulation entre les agents non
financiers. De nos jour, les agents, pour effectuer leur règlements, ont a leur disposition des
actifs monétaires diversifies, plus ou moins risquées. Vous pouvez régler votre achat en utilisant
des billets que vous avez en votre possession, en faisant un cheque ( ce qui suppose que votre
compte soit approvisionné), en puisant dans votre livret d’épargne ou en vendant vos actions.
Telle est la raison pour laquelle a été dressée une liste des actifs que l’on peut considérer
comme étant de la monnaie : les agrégats monétaires.

Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques de l’ensemble des actifs monétaires
ou quasi monétaires détenus par les agents non financiers. Ils reflètent la capacité de dépense
des agents non financiers résidents. Il s’agit des moyens de paiement de ces agents, classes
selon leur degré de liquidité (transformable en monnaie). Ces agrégats donnent aux autorités
monétaires une indication sur l’évolution des différentes liquidités de manière à adapter la
politique monétaire et éviter des dérapages tels que l’inflation. On en distingue trois qui
s’emboitent :

Figure N°01 : les agrégats monétaires

Source : www.google.com/agregats-monétaires

M1 : la monnaie au sens strict. Elle correspond a une partie de l’épargne monétaire


thésaurisée, celle qui ne rapporte rien. Elle a pour avantage d’être liquide (c’est-à-dire quelle
est un moyen de paiement immédiat et sans couts de transaction) et sans risque. Elle est
composée de :
La monnaie divisionnaire (pièces dont la valeur faciale n’a rien a voir avec leur valeur réelle,
émises par le trésor public pour servir de la monnaie) ;

La monnaie fiduciaire (billets émis par une Banque Centrale qui représentent moins de 10% du
total de la monnaie) ; Et de la monnaie scripturale (dépôts a vue dans les banques
commerciale).

La quasi-monnaie ou masse monétaire au sens large englobe l’autre partie de la thésaurisation


monétaire, qui n’est pas immédiatement utilisable (il faut effectuer une démarche pour la
convertir en monnaie liquide), qui est plus risquée (on peut perdre de l’argent en vendant les
actifs moins chers qu’on ne les a acheté) et qui est rémunérée (ils rapportent un intérêt) :

M2 : M1+dépôts à terme de moins de 2 ans + livrets et compte d’épargne ;

M3 : M2+titres d’OPCVM monétaires (sicav monétaire) + titres du marché monétaire.

I.2 : NOTION DE LA STABILITE MONETAIRE

I.2.1. VALEUR INTERNE DE LA MONNAIE

C'est la quantité des biens et service que la monnaie permet d'acquérir. En effet, lorsque le
niveau général des prix augmente, la quantité des biens et services que permet d'acquérir la
monnaie diminue, la politique monétaire a pour but d'obtenir ou de maintenir le pouvoir
d'achat interne de la monnaie ou en d'autres termes la stabilité du niveau général des prix. Ce
pouvoir d'achat interne se mesure par le taux d'inflation. (H.GERENDAWELE,2018)

I.2.2. VALEUR EXTERNE DE LA MONNAIE

C'est la quantité des devises ou des unités en monnaie étrangères que la monnaie nationale
permet d'acquérir. La quantité des devises que permet de procurer la monnaie nationale
augmente en cas d'appréciation de cette dernière (régime des changes flottant) ou de sa
réévaluation (régime des changes fixes), elle diminue en cas de sa dépréciation (régime des
changes flottant) ou de sa dévaluation (régime des changes fixes).ici, le pouvoir d'achat externe
se mesure par le taux de change. (HENRY GERENDAWELE,.2018)

I.2.3. POUVOIR D'ACHAT DE LA MONNAIE

La valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat c'est-à-dire par la faculté qu'elle
offre à ces détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et services en échange d'unité
monétaire.
Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse de prix. Des mouvements
d'ensemble affectent également la valeur de la monnaie : théorie quantitative et autres
théories : Keynes la nouvelle école néoclassique et monétariste.(G N. MANKIW 200, p.96)

SECTION 2. LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

2.1. Missions

La loi n° 005/2002 a confié à la Banque Centrale du Congo les missions fondamentales d'une
banque centrale. Ces missions sont hiérarchisées avec au sommet la mise en oeuvre de la
politique monétaire dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des
prix53(*).

Aux termes de l'article 6 de cette loi, sans préjudice de l'objectif de stabilité du niveau général
des prix, la Banque accomplit toutes les autres missions de banque centrale, notamment :

 Assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale ;


 Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement ;
 Elaborer la réglementation et contrôler les établissements de crédit, les institutions de
micro finance et les autres intermédiaires financiers ;
 Détenir et gérer les réserves officielles de la République ;
 Edicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères ;
 Participer à la négociation de tout accord international comportant des modalités de
paiement et en assurer l'exécution ;
 Promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.

La Banque est seule habilitée, sur le territoire national, à émettre les billets et pièces de
monnaie. Ceux-ci sont libellés dans l'unité monétaire de la RDC, le Franc Congolais. Elle assure
le service de la dette publique, administre le Compte Général du Trésor.

Afin d'atteindre ses objectifs et accomplir ses missions, la Banque peut effectuer les opérations
suivantes :

 Intervenir sur les marchés des capitaux, notamment en achetant ou en vendant ferme,
en prenant et en mettant en pension, en prêtant ou en empruntant des créances et des
titres négociables libellés en monnaie étrangère ou nationale, ainsi que des métaux
précieux ;
 Effectuer des opérations de crédit avec les établissements de crédit (refinancement) et
d'autres intervenants des marchés monétaires ou des capitaux sur la base d'une sûreté
appropriée pour les prêts ; Effectuer les opérations de placement et de gestion
financière de ses avoirs en monnaies étrangères et en d'autres éléments de réserve
externe ;
 Emettre et racheter ses propres titres d'emprunt ;
 Obtenir du crédit à l'étranger et à cette fin consentir des garanties ;
 Prendre en dépôt des titres et des métaux précieux, se charger de l'encaissement des
titres et intervenir pour le compte d'autrui dans les opérations sur valeurs mobilières,
autres instruments financiers et métaux précieux54(*).

2.2. Bilan de la Banque Centrale

Le bilan de la BCC comprend deux grandes rubriques : celles des avoirs et celle des
engagements. Dans la rubrique des avoirs de la BCC, on trouve les éléments suivants :

 Avoirs et créances en or et monnaies étrangères hors droit de tirage spécial (DTS) ;


 Avoirs et créances en DTS ;
 Avoirs et créances en monnaie nationale ;
 Autres actifs.

La rubrique des engagements de la Banque Centrale, fournit les renseignements ci-après :

 Engagements en monnaie nationale ;


 Engagements en or et monnaies étrangères hors DTS ;
 Engagements en DTS ;
 Autres passifs ;
 Provisions pour risques et charges ;
 Fonds propres

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