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PARTIE II :

LES RELATIONS MONETAIRES


INTERNATIONALES
• Chapitre I : les concepts clés
• Chapitre II: Du troc au mono-métallisme or
• Chapitre III : Le système de l’étalon-or ou Gold
Standard (1870-1914)
• Chapitre IV : Le SMI de Bretton-Woods, l’étalon de
change-or ou Gold Exchange Standard (1944-1971)
• Chapitre V : Les institutions financières
internationales de Bretton-Woods, le FMI et la
BIRD
• Chapitre VI : L’effondrement du SMI de Bretton-
Woods (décembre 1971)
• Chapitre VII : L’ère des changes flottants
• Chapitre VIII : Le Dirham, valeur et convertibilité
Chapitre I :

Les concepts clés


1. Qu’est-ce qu’un
Système Monétaire International (SMI) ?

Le SMI représente l’ensemble des règles,


des mécanismes et des institutions qui
visent à organiser et réguler les échanges
monétaires internationaux, autour d’un
régime de changes, de manière à assurer la
convertibilité des monnaies entre elles.
2. Qu’est ce qu’un régime de change ?

Le régime de change désigne les règles par


lesquelles un pays ou un ensemble de pays
organisent la détermination des taux de change
entre les monnaies.
Il existe deux types de régimes de change : le
régime de changes fixes et le régime de changes
flottants, ou flexibles.
Le choix du régime de change relève de la
politique monétaire. Ce sont les autorités
monétaires, en général les banques centrales, qui
déterminent les taux de change.
Le régime de change fixe
Dans un régime de change fixe, le cours d’une
devise est fixé par rapport à un étalon - souvent
une monnaie ou un panier de monnaies (en général le
dollar US ou l’Euro)- par la Banque centrale qui émet
cette devise.
Le cours ainsi fixé est appelé le cours pivot, ou
parité fixe, et constitue le taux de change de
référence autour duquel une certaine marge de
fluctuation peut être autorisée.
Les autorités monétaires sont tenues de défendre
le cours pivot pour le maintenir à l’intérieur de la
marge de fluctuation autorisée. Des modifications
du cours pivot (dévaluation/réévaluation) peuvent
être autorisées sous certaines conditions.
Le régime de change flottant

Dans un régime de change flottant, le taux de


change évolue librement, en fonction de l'offre
et de la demande sur le marché des changes.

Il existe plusieurs formes de régimes de change


flottant, depuis le régime pur dans lequel seul le
marché définit l’équilibre, jusqu’au régime de
flottement administré, dans lequel les banques
centrales interviennent de façon coordonnée pour
informer le marché des taux de change souhaités.
LA BALANCE DES PAIEMENTS
La balance des paiements est un document qui retrace sous forme
comptable l'ensemble des échanges de biens, services et
de capitaux pendant une période donnée entre les agents économiques
résidents d'un pays et le reste du monde.

Compte de transactions courantes La balance des transations courantes ou


balance courante recense les échanges
internationaux de biens et services ainsi que
les revenus du travail et du capital et
transferts courants.
Compte de capital Le compte de capital recense les opérations
d'achat ou de vente d' actifs non financiers,
comme les brevets, ainsi que des transferts
de capital. Parmi les transferts en capital
figurent, par exemple, les remises de dette et
les aides à l'investissement
Compte financier La balance financière recense les flux
financiers entre un pays et l'étranger, sous
forme d’investissements directs à l’étranger
investissement de portefeuille, produits
financiers dérivés, autres investissements,
réserves de change et autres.
Chapitre II :

Du troc au
mono-métallisme or
Du troc au bimétallisme or-argent…….

Dans l’antiquité, les peuples tels les Phéniciens, les


Carthaginois, les Amérindiens et bien d’autres,
échangeaient, un bien contre un autre, du sel, du bois,
de la teinture contre du vin, du cuivre ou du sel.

Les échanges étaient alors fondées sur le troc dans


une sorte de commerce de compensation : une
marchandise contre une autre ou un service contre un
autre rendu.

Plus tard, les échanges ont commencé à se solder


en métaux précieux, en pièces d’or et en argent. Le
rôle de l’or et de l’argent se vérifie tout au long de
l’histoire. C’est alors le temps du bimétallisme or-
argent (Silver/Gold).
…. au monométallisme or
D’un point de vue historique et économique, le
bimétallisme correspond à une époque (jusqu’au milieu
du XIXème siècle) ou deux métaux précieux, l’or et
l’argent servaient aux échanges. Ainsi en France, une
loi de mars 1803 instituait un système bimétallique, l’or
ayant une valeur 15,5 fois supérieure à l’argent.
A la fin du XIXème siècle, la ruée vers l’or aux Etats-
Unis et la découverte de gisements aurifères au
Canada, en Afrique du Sud et en Alaska, bouleversent
l’économie mondiale.
Les principaux pays abandonnent alors le
bimétallisme or-argent et adoptent le monométallisme
or, à savoir l’étalon-or : c’est le cas du Royaume Uni
dès 1844, de l’Allemagne en 1873 et des Etats-Unis en
1900.
Chapitre III :

Le système de l’étalon-or ou
Gold Standard, 1870-1914
L’étalon-or ou Gold Standard
A la fin du XIXème siècle, l'or en tant que
métal s’impose ainsi comme l’étalon par
excellence des monnaies les unes par rapport aux
autre ; chaque monnaie étant définie par un poids
fixe d’or.

L'étalon-or, le Gold Standard, triomphe. En


fait, le système est d’abord et avant tout voulu
promu et régi par l'économie dominante de
l’époque, la Grande-Bretagne. La domination de la
place de Londres et de la Banque d'Angleterre
assurent la viabilité du système.
En effet, loin d’être un système neutre, l’étalon-
or est centré sur la puissance économique et
monétaire de la GB. De par le rôle central de la
livre, il est devenu évident de considérer que la
période de l’étalon-or (1880-1914) est en fait une
période d’étalon sterling.

La GB est en effet la grande place économique


et financière de la planète. Première puissance
industrielle, présente sur les cinq continents, dotée
d’un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, et
d’une place financière prestigieuse, la City de
Londres, centre des affaires et de la finance
mondiale, la GB actionne la livre sterling qui est
alors la véritable monnaie internationale.
Le taux de change d’une monnaie, appelé
parité, était dès lors égal au rapport du
poids d’or définissant chacune d’elle.

Ainsi, en France, le franc germinal fut défini


par un poids d’or de 0,290 g et la livre sterling
britannique par un poids de 7,32 g.

La parité livre sterling/franc est dès lors le


rapport 7,32/0,290. Une livre sterling valant
25,22 francs.
L’entre deux-guerres,
l’effondrement de l’étalon-or
L’entre deux-guerres (1919-1939) est une
période de crise politique, démographique,
économique et sociale sans précédant,
conjuguée à un désordre monétaire et financier
général. Elle se traduisit par un déclin de
l’Europe et par la confirmation de la
suprématie des Etats-Unis.
En Europe, les réserves d’or des nations
s’épuisent, l’inflation, parfois même,
l’hyperinflation ronge les économies et les
sociétés, les monnaies s’effondrent, l’engrenage
du protectionnisme se répand à tous les pays
engendrant une léthargie du commerce
international.
La deuxième guerre mondiale sonne le glas
du système de l’étalon-or qui s’effondre.

Les besoins du conflit mondial engendrent, en


effet, une création monétaire abusive qui n’a
plus de lien avec des réserves en or qui
s’épuisent. La convertibilité des monnaies
devient impossible.

Malgré maintes tentatives, toutes vaines, de


restaurer la convertibilité, la plupart des pays
abandonnent le régime de l’étalon-or durant
l’entre deux-guerres.
Chapitre IV:

Le SMI de Bretton-Woods
L’étalon de change-or ou
Gold Exchange Standard
1944-1971
La Conférence de Bretton-Woods,
juillet 1944
Avant même l’issue finale du conflit mondial, en
juillet 1944, une Conférence Monétaire des Nations-
Unies se réunit à Bretton-Woods, dans l’Etat du New
Hampshire, aux Etats-Unis, avec la participation de
44 Etats.

L’objectif de la conférence est de poser les bases


d’un nouveau système monétaire international
(SMI), afin d’éviter la création de zones monétaires et
le retour à l’instabilité des monnaies et des changes
dont l’impact fut désastreux sur le commerce
international durant l’entre deux-guerres.
Les projets de White et de Keynes
Les deux acteurs principaux de cette conférence sont
John Maynard KEYNES, Conseiller économique de de la
Couronne et Gouverneur de la Banque d’Angleterre,
l’économiste sans doute le plus influent du XXème
siècle, qui dirige la délégation britannique, et Harry
Dexter WHITE, Sous-Secrétaire d’Etat au Trésor des États-
Unis, qui ont tous deux préparé un plan d'ensemble.
Pierre Mendès France dirige la délégation française.

Tous les participants s’accordent sur le principe d’une


économie mondiale basée sur le libre-échange et des
taux de change stables, mais les deux principaux
projets en présence, ceux de KEYNES et de WHITE,
sont opposés sur l’essentiel.
Le plan Keynes : démonétiser l’or
Le plan Keynes est ambitieux et novateur. Il est
conforme aux intérêts britanniques. Il vise à
empêcher la consécration du dollar comme
monnaie mondiale et à détacher les monnaies par
rapport à l’or, à démonétiser l’or, car les réserves
d’or de la Grande-Bretagne sont faibles, alors que
les Etats-Unis détiennent 70% des réserves
mondiales.

Keynes propose la création d’une monnaie


internationale en papier, le bancor, qui serait
émise par une banque centrale mondiale qui jouerait
le rôle d’instance de compensation, en même temps
que celui d’autorité monétaire mondiale.
Malgré tout le génie de John Maynard
KEYNES, la Grande-Bretagne, sortie éprouvée de
la guerre, n’a plus le poids, ni économique, ni
politique et diplomatique, pour imposer ses vues.

Les réserves d’or britanniques sont très faibles, la


livre-sterling est dans un triste état, le pays est
endetté et a fortement besoin de l’aide des Etats-
Unis.

Toutes les cartes sont désormais entre les mains


de la puissance désormais sans égale : les Etats-
Unis.
Le plan White : le Gold Exchange Standard
Le Plan White est plus classique. Les Etats-Unis
détiennent l’essentiel des réserves d’or mondiales. En
position de puissance, ils imposent leur plan. Celui-
ci propose le retour à un Gold Standard amélioré, le
Gold Exchange Standard.

Les Accords de Bretton-Woods, inspirés du Plan


White, sont signés le 22 juillet 1944.

Le nouvel ordre monétaire international est


désormais fondé sur : (1) une convertibilité à deux
paliers qui consacre le dollar comme monnaie
internationale au même titre que l’or, (2)
conjuguée à des parités fixes :
L’or reste la base du système, mais seules les
devises clés sont convertibles en or. Et comme les
Etats-Unis détiennent l’essentiel des réserves
mondiales d’or, le dollar est la seule à être
convertible en or.

Le dollar est consacré de fait comme la seule


devise-clé, sur la base d’une parité fixe : 1 once
d’or (environ 28 g) équivalent à 35 dollars.

Les Etats-Unis voient ainsi leur monnaie devenir


as good as gold et le Gold Exchange standard
devient dès lors, dans la réalité, un Gold Dollar
Standard. C’est le temps du Dollar Roi.
Chapitre V :

Les institutions financières


de Bretton-Woods,
Le FMI et le BIRD
Deux institutions financières
internationales ont vu le jour à la Conférence
Monétaire International de Bretton-Woods,
en juillet 1944, et sont aujourd’hui toujours
en activité :

• le Fonds monétaire international (FMI),

• La Banque internationale pour la


reconstruction et le développement (BIRD)
ou Banque Mondiale (World Bank)
Le Fonds Monétaire International (FMI)

Le FMI a été créé en juillet 1944 à la Conférence


des Nations Unies de Bretton Woods. Les 44 pays
représentés à la conférence voulaient établir un
cadre de coopération pour éviter que ne se
reproduisent les dévaluations compétitives qui
avaient contribué à la crise des années 30.

Le FMI est aujourd’hui composé de 189 pays.


L’objectif premier de l‘institution est de veiller à la
stabilité du SMI, autrement dit à assurer la
viabilité d’un système international de paiements et
de change qui permette de faciliter la croissance du
commerce international. Et ce, en mettant ses
ressources à la disposition des pays confrontés à
des difficultés de balance des paiements.
Kristina GEORGIEVA
Directrice Generale du FMI
De la BIRD à la Banque mondiale
La Banque Mondiale ou World Bank est née à
Bretton-Woods sous le nom de Banque
internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD).

A l’origine, la BIRD a été créée pour aider


l'Europe et le Japon dans leur reconstruction au
lendemain de la guerre, mais avec le mouvement de
décolonisation des années 1960, elle se donna pour
objectif d'encourager la croissance des PED.

Aujourd’hui, la World Bank s'intéresse presque


exclusivement aux PED. Depuis les années 1990, elle
finance aussi les pays post-communistes.
::
La World Bank est actuellement
dirigée par un économiste et
homme politique américain, David
MALPASS, dont la présidence a été
entamée en avril 2019.

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