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FINANCES
INTERNATIONALES
Cours
2021-2022
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TABLE DES MATIERES
Thème 2 : La gestion du risque de change sur les créances et les dettes à court
terme en devises de l’entreprise : les produits dérivés fermes et optionnels
2
PREMIERE LEÇON- LE MARCHE DES CHANGES
THEME 1 - LES REGIMES DE CHANGE
Le commerce international entraîne des flux monétaires et des flux financiers entre les
différents pays. La situation financière extérieure d'un pays a une incidence sur le cours de change de
la monnaie de ce pays. Depuis longtemps, les pays ont tenté de mettre au point un système monétaire
international qui permette un développement harmonieux des échanges. Le système monétaire
international regroupe l’ensemble des règles et des mécanismes qui visent à assurer l'émission, la
gestion et le contrôle de la monnaie internationale.
Ainsi, le système monétaire international (SMI dans la suite du texte) représente le cadre
institutionnel des échanges internationaux. Il est constitué par l’ensemble des règles et mécanismes
qui visent à l'émission, à la gestion et au contrôle de la monnaie internationale. II a pour objectif
d'assurer un développement équilibré des échanges internationaux, et par la même, un
développement des économies nationales.
C’est donc l’organisation des relations monétaires dans un pays : comment les agents
économiques peuvent-ils utiliser la monnaie, quelle est la monnaie mise à leur disposition et
comment est-elle créée en fonction de leurs besoins ? Ces besoins correspondent aux trois fonctions
traditionnelles de la monnaie, qui est à la fois :
Par ailleurs, le SMI a beaucoup évolué au cours du temps. II est passé d'un régime de changes
fixes à un régime de changes flottants. Les différentes étapes de cette évolution sont présentées dans
les paragraphes suivants de cette section.
1. Le système de l'étalon or
Une des règles importantes du SMI est la définition d'une référence commune pour définir les
monnaies des différents pays. Cette référence a souvent été appelée étalon. C'est un objet ou un
instrument qui matérialise une unité de mesure et qui sert de référence, de modèle légal. Par
conséquent, l'étalon monétaire est une valeur ou un métal retenu par un ou plusieurs pays comme
référence de leur système monétaire.
Les différentes étapes d'évolution du SMI sont caractérisées par l'utilisation de différents
étalons. Le système de l'étalon or s'est mis en place de manière informelle à partir de 1850 entre les
principaux pays développés de l'époque : Angleterre, France, Etats-Unis et Allemagne.
Dans un tel système, les différents pays ont une monnaie librement convertible en or. Par
conséquent, les taux de change ne peuvent s'écarter durablement des parités calculées à partir des
rapports entre les poids d'or de chaque monnaie. Ils ne peuvent évoluer que dans une fourchette très
étroite, déterminée par les points d'entrée et de sortie de l’or ou en d'autres termes à partir du poids
d'or de chaque monnaie. En fait, les entrées et les sorties d'or limitaient les variations des taux de
change à une très faible marge qui représentait les coûts de transport et de fonte des pièces.
Dans ce système, les monnaies sont convertibles en or à des cours fixés auprès des Banques
Centrales. Celles-ci n'interviennent pas sur le marché des changes et ne conservent exclusivement que
de l’or dans leurs réserves.
- La définition des monnaies par un poids d'or fixe. Ainsi, le franc conserve la même valeur
de 1803 à 1914, soit 322,5 milligrammes d'or fin à 9/10.
Plus connu sous le nom de Gold Exchange Standard, le système de l'étalon de change or s'est
progressivement mis en place au début du vingtième siècle et fut institutionnalisé par la conférence
de Gênes en 1922.
Du fait de leur convertibilité en or, les monnaies émises par les principales puissances
économiques de l'époque sont devenues des monnaies de réserve. II était en effet plus avantageux
pour les banques centrales de détenir ces devises qu'elles pouvaient placer que de l’or qui était
parfaitement stérile. En 1913, les balances sterling représentaient trois fois les réserves d'or de la
Banque d'Angleterre.
Le système du Gold Exchange Standard fut institutionnalisé par la conférence de Gênes réunie
pour trouver des remèdes à la crise, consécutive à la première guerre mondiale, qui affectait le
système monétaire international. Parmi les solutions suggérées, la conférence conseillait aux
différents pays de conserver dans leurs réserves de l’or et des devises convertibles en or. Une
distinction s'opère entre, d'une part, les « devises clés », directement convertibles en or des pays qui
deviennent centre-or et d'autre part, les « devises périphériques » des pays qui ne peuvent rattacher
directement leur monnaie à l'or. Les experts proposent une convertibilité des monnaies limitée aux
lingots (Gold Bullion Standard).
Les années qui suivirent la conférence de Gênes furent le théâtre de violentes secousses qui
affectèrent le SMI. La spéculation, la crise économique, les dévaluations sauvages et le
protectionnisme débouchèrent sur la seconde guerre mondiale. La crise financière internationale
et le conflit armé redonnèrent au métal jaune un rôle central. A la fin de la guerre, les quatre
cinquièmes des réserves d'or se trouvaient aux Etats-Unis.
- Des parités fixes, mais ajustables. En effet, la fixité des taux de change s'effectue dans
une marge de fluctuation de plus ou moins 1% autour d'une parité centrale définie par rapport
au dollar(seule monnaie convertible en or à la parité de 35 dollars l’once), marge qui correspond
approximativement aux écarts maxima de taux de change au XIXe siècle. Le nouveau régime
de changes fixes interdit tout changement de parité sauf si un « déséquilibre fondamental » des
échanges est constaté. Dans ce cas, le fonds monétaire international (le FMI dans la suite du
texte) doit être associé à la définition d'une nouvelle parité.
- Un système d'étalon de change or : les accords prévoient que les taux de change seront
exprimés en or ou dans une monnaie convertible en or. Les Etats Unis sont le seul pays à définir
leur monnaie par rapport à l'or.
- Un code de bonne conduite en ce qui concerne les mécanismes d'ajustement des taux
de change. Le système est hiérarchisé autour d'un pays dominant qui possède une devise clé,
c'est à dire une monnaie qui est la référence dans les transactions internationales et qui sert aux
banques centrales d'actifs de réserve. Les banques centrales des autres pays sont obligées
d'intervenir dès que leur monnaie, dans son rapport avec le dollar, atteint les limites des marges
de fluctuation à la baisse comme à la hausse. En contre partie, il y a un engagement de la part
des Etats Unis de fournir de l’or au prix de 35$ l’once à toute banque centrale qui lui remet des
dollars.
- Une procédure de crédit international mutuel.
Le FMI chargé de veiller au fonctionnement du SMI, fut crée le 27 décembre 1945 et ses
activités débutèrent le 1er mars 1947. Il était chargé de veiller au bon fonctionnement du système
monétaire international. Pratiquement tous les pays, à l'exception de ceux dirigés par des
communistes, ont adhéré au fonds monétaire international. Au fil du temps, tous les pays accédant à
la souveraineté en sont devenus membres, sans exception.
Pour remédier à la spéculation, les Etats-Unis (USA dans la suite du texte) instaurèrent avec
la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, L’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse le « pool de
l’or ». Les différents pays s'engagèrent à vendre de l’or contre du dollar pour maintenir le cours de
l’once de métal jaune aux environs de 35 dollars. En contrepartie de la constitution de ce pool, les USA
s'engagèrent à réduire le déficit de leur balance commerciale.
Le pool de l'or fut un échec, car les USA ne faisaient rien pour réduire le déficit de leurs
paiements courants. Les gouvernements de certains pays européens exigèrent de nouveau la
conversion en or de leurs dollars. En juin 1967, la Grande-Bretagne dénonça à son tour ce mécanisme.
Le 17 mai 1968, le marché de l'or de Londres est fermé. Dans les jours qui suivent, le pool de l’or est
dissout.
En août 1971, la valeur des réserves d'or de Fort Knox tomba en dessous du seuil de 10
milliards de dollars. Le 15 août 1971, le Président Nixon suspendit la convertibilité du dollar en or. Le
SMI de Bretton Woods était mort.
- L’or est exclu des relations monétaires internationales (démonétisation de l’or), perdant ainsi
tout rôle officiel au FMI. Le fonds, qui possède en 1976 près de 4800 tonnes d'or, décide de montrer
l'exemple en vendant le sixième de son or aux enchères au profit des pays en voie de développement
et en restituant le sixième de son stock aux banques centrales des pays membres au prorata de leur
quote-part.
- La liberté du régime de change pour les pays membres (le FMI autorise le flottement des
monnaies) avec comme seule limitation l'interdiction de toute référence à l’or.
- L'affirmation des droits de tirage spéciaux (DTS) comme nouvel étalon international et
l’augmentation des ressources du fonds, portées de 30 à 39 milliards de DTS.
Par conséquent, chaque pays membre est libre de définir un nouveau statut pour sa monnaie
et doit notifier au fonds le régime de change qu'il choisit. Cependant, sous la pression de la France, les
pays du fonds admettent la possibilité de revenir à un système généralisé des dispositions de change
reposant sur des parités stables mais ajustables. Cette proposition doit être prise à la majorité qualifiée
de 85% des voix attribuées au titre des quotes-parts (notons que les USA disposent de près de 20%
1
La zone Franc est un espace géographique uni par des mécanismes monétaires. Elle est composée de 14 pays
africains.
7. Les avantages et les inconvénients des changes fixes et des changes flottants
Avant 1971, le SMI était régi par les changes fixes. II en résulte de graves difficultés concernant
les ajustements des cours et de la détermination des taux de change d'équilibre. A la suite des crises
de plus en plus importantes, le SMI mis en place à la conférence de Bretton Woods s’est finalement
disloqué, car certains pays ont dû procéder à des dévaluations et/ou réévaluations qui ont entraîné
par réaction des modifications des taux de change de nombreux autres pays. Une des raisons de cet
effondrement tenait à un inconvénient majeur des changes fixes, qui est la possibilité pour certains
opérateurs de spéculer sans risque contre les banques centrales obligées de défendre les taux de
change. Ainsi, un large consensus a été adopté au sein des institutions financières internationales et
parmi les économistes en faveur des régimes de flottement libre. Cependant, il n’existe pas de régime
idéal qui serait valable pour tous les pays à un moment donné ou qui serait applicable indéfiniment à
un pays donné.
En résumé, les systèmes de change fixes réduisent le risque de change et les coûts du
commerce international, ce qui favorise les échanges internationaux de biens et de services et les
investissements à l’étranger.
A partir de 1973, les différents pays ont opté pour un système de changes flottants en laissant
au marché le soin de déterminer le taux d'équilibre.
Pour les entreprises, le plus sérieux inconvénient est l’incertitude introduite dans leurs
résultats financiers. Du fait de la variabilité des taux de change et de l'impossibilité de prévoir, même
imparfaitement, les fluctuations des cours des devises, les entreprises sont beaucoup plus exposées à
des risques de perte dans un système de changes flottants qu'elles ne le sont dans un système de
changes fixes. Par exemple, les importateurs français ayant une monnaie de facturation différente de
l’euro sont exposés à des hausses imprévisibles des cours des devises, qui renchérissent le prix de leurs
importations. De leur coté, les exportateurs sont exposés à des baisses non prévisibles des cours des
devises dans lesquelles sont libellées leurs exportations. Cependant, les entreprises peuvent se couvrir
contre les risques qu'impliquent les fluctuations des cours des devises. Mais, cette protection n'est
pas gratuite. Le coût de couverture n'est pas négligeable. II doit être supporté par l’un ou l'autre des
opérateurs, ce qui renchérit le coûts des importations ou réduit le bénéfice provenant des
exportations.
Le principe du SME a été adopté par les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres
de la CEE réunis en conseil européen à Brême le 6 et 7 juillet 1978. Les mécanismes ont été adoptés
lors d'un conseil européen à Bruxelles les 4 et 5 décembre 1978. Le SME est entré en vigueur le 13
mars 1979. Les objectifs du SME sont triples :
- améliorer la situation économique des pays de la CEE sur le plan de la croissance, du plein
emploi, de l’harmonisation des niveaux de vie et de la réduction des disparités régionales;
Le SME était essentiellement caractérisé par une unité de compte et un mécanisme de change.
L’écu a succédé, en mars 1979, lors de la création du SME, à l’unité de compte européenne
dont l’origine remontait au 30 juin 1974. Il fut transformé en euro au début de l’année 1999 sur la
base d’un taux de conversion de 1 XEU= 1 EUR. Lors de sa création, l’écu servait de numéraire,
d’instrument de réserve et de monnaie de règlement pour les banques centrales participant au
mécanisme de change du SME.
L’écu officiel était un instrument financier international, mais il n’en possédait pas tous les
attributs. Lors de sa création, il avait été décidé que son rôle se limiterait aux transactions entre les
banques centrales des pays membres de la CEE. En 1985, toutefois, certaines institutions comme la
Banque des Règlements Internationaux se sont vues accorder le statut de « Tiers détenteur » et ont
Quant à l’écu privé dont la composition était identique à l’écu officiel, il a été créé par
certaines banques et a connu un réel développement. Sa composition était strictement identique
à celle de l'Ecu officiel, mais sa création résultait d'« une simple clause contractuelle entre les
banques commerciales et les agents non bancaires ».Pour garantir sa valeur, les banques s’étaient
engagées à ce qu’il puisse être instantanément converti dans les monnaies composantes. L'Ecu
privé était une devise qui s'est progressivement construit un statut de monnaie internationale.
Lorsque les premiers écus privés ont commencé à circuler, les banques centrales des pays
membres de la Communauté économique européenne ne se sont pas opposées à l'essor de cette
nouvelle devise. Mais elles n'ont pas joué (elles ne le pouvaient pas d'ailleurs) le rôle de prêteur en
dernier ressort, ce qui veut dire que le système bancaire privé devait boucler lui-même son propre
circuit, sans l'aide d'une autorité monétaire de premier rang. Par conséquent, le marché de l’Ecu
privé devait être « auto-suffisant » et ne pas nécessiter l'intervention des banques centrales... ce
qui s'est réalisé. L'Ecu fut la seule monnaie privée dans le monde ayant un rôle économique
significatif dont l'offre et la demande étaient très largement déterminées en dehors de toute
interférence avec les autorités monétaires.
A partir du 21 septembre 1989, les montants fixes de chaque monnaie pris en compte pour
calculer la valeur de l'Ecu (public et privé) étaient :
0,2198 Florin
Ces quantités étaient définies sur la base du poids économique de chaque pays, mesuré par
la part de son PNB dans celui de l’union européenne, l'importance de la devise dans le commerce
intra-communautaire et la quote-part de chacune des banques centrales dans le Fonds européen
de coopération monétaire.
Lors de la mise en œuvre officielle du SME en 1979, l’écart maximal de fluctuation entre
deux monnaies avait été fixé à ± 2,25 % par rapport aux cours-pivot bilatéraux, à l’exception de la
devise italienne qui avait bénéficié d’une marge de fluctuation de ± 6 %, écart réduit à ± 2,25 % lors
du réaménagement des parités du 5 janvier 1990. La peseta et l'escudo bénéficièrent du même
régime lors de leur adhésion. II en fut de même pour la livre sterling pendant la période (8 octobre
1990 - 16 septembre 1992) durant laquelle la Grande-Bretagne a participé au mécanisme de change.
Pour respecter ces contraintes de fluctuation et empêcher leurs monnaies de franchir les limites de
± 2,25 % ou ± 6 %, les banques centrales s’engageaient à intervenir sur le marché des changes avec
des devises européennes ou des devises tierces.
La participation au mécanisme de change MCE II est facultative, mais étant l’un des
critères de convergence prévu par le traité de Maastricht, il est impossible pour un pays voulant
adopter la monnaie européenne de ne pas y participer.
Au 1er janvier 1999, onze pays de l’Union européenne ont choisi d’adopter l’euro. La Grèce
les a rejoints en 2000. De ce fait, trois pays membres n’ont pas adopté l’euro. La Grande Bretagne
et la Suède n’ont pas souhaité participer au mécanisme de change MCE II. Le Danemark, par
contre, y a participé avec la Grèce tant que ce pays n’avait pas adopté l’euro, puis seul une fois
l’adhésion grecque à la monnaie européenne devenue effective. En juin 2004, dix nouveaux pays
ont adhéré à l’Union européenne, certains d’entre eux ayant annoncé leur volonté d’adopter la
monnaie européenne le plus rapidement possible. De ce fait, le 27 juin 2004, les monnaies de
l’Estonie, de la Lituanie et de la Slovénie ont rejoint la couronne danoise au sein du mécanisme de
change MCE II.
Le système de change tunisien, instauré depuis le début du siècle dernier sur les pas du
système colonisateur français, n’a cessé depuis d’évoluer en essayant de mieux s’adapter aux
conditions économiques en vigueur. En mars 1994, une réforme a été introduite sur le taux de change
en Tunisie : il passe d’un taux de change fixe à un taux de change quasi-flottant(ou système de
flottement administré).
La Tunisie faisait partie du groupe de pays dont la monnaie (TND) est rattachée à un panier de
devises. Le principe du panier est de rattacher le TND à un ensemble de devises, plutôt qu’à une seule
Cette période est caractérisée par l’instauration d’un marché des changes au comptant en
mars 1994 et d’un marché des changes à terme en juillet 1997.
Les cours des devises par rapport au TND sont déterminés par les banques tunisiennes en
fonction des offres et des demandes. Ils sont portés à la connaissance du marché de façon continue
par affichage électronique. La BCT impose aux banques de respecter certaines normes de prudence
relatives à leurs positions en devises.
A titre indicatif, la BCT publie quotidiennement les cours de devises qui servent de référence
pour la détermination des cours de change par les banques. Le TND est toujours rattaché à un panier
de devises, principalement le USD et l’EUR. La BCT peut intervenir sur le marché interbancaire en
achetant et en vendant des devises pour régulariser l’évolution du TND par rapport aux devises
étrangères. En 2002, 29% des transactions sur le marché des changes au comptant étaient réalisées
par la BCT. En 2011, 39% des transactions sur le marché des changes au comptant étaient réalisées par
la BCT.
Sur le marché des changes tunisien, le volume total des transactions en 2002 s’élevait à 9877,3
millions de TND, soit près de 38 millions de TND par jour. En 2011, ce volume est passé à 33618,3
millions de TND, soit près de 134 millions de TND par jour.
En 2002, le volume des transactions sur le marché des changes au comptant et à terme était
respectivement de 8902 millions de TND et 975,3 millions de TND. En 2011, il est passé à 25588 millions
de TND(76% du total) pour le comptant et 8030.3 millions de TND pour le terme(24% du total).
En 2002, les devises les plus échangées sur le marché des changes au comptant sont l’EUR
(52%), le USD (44%) et le JPY (1%). En 2011, ces chiffres sont passés à 62% pour l’euro, 37% pour le
USD et 0,16% pour le JPY.
Le dinar tunisien n’est pas encore totalement convertible. Depuis 1992, il y a une convertibilité
courante du dinar : les opérations de change sont limitées aux opérations réelles (exportations et
importations de biens et services) et seulement quelques opérations financières. Depuis 2007, un
marché d’options de change a été instauré mais il demeure inactif.
Le marché des changes assure la confrontation des offres et des demandes de devises et révèle
leurs cours en termes de monnaie nationale. Les devises sont échangées contre la monnaie nationale
sur toutes les places financières du monde. De ce fait, le marché des changes n’est pas
géographiquement limité.
Ainsi, dans ces conditions, le marché est continu et fonctionne 24 heures sur 24
successivement sur les différentes places financières, 5 jours sur 7. Pendant le week-end, les
transactions sont ralenties car seules les tables de change du monde arabe sont actives.
Le marché des changes connaît un essor important depuis l’instauration du régime des changes
flottant. En 2014, les transactions quotidiennes sur le marché des changes sont évaluées à 53001
milliards de dollars de devises échangées, contre 4000 milliards de dollars en 2010. Ce volume a
quintuplé entre 1992 et 2013.
Sur le marché des changes, 38% des transactions sont faites au comptant et 62% sont des
transactions à terme.
Par ailleurs, une place financière internationale a pour vocation d’être un pôle d’attraction et
de redistribution des capitaux au niveau mondial. De ce fait, les places financières jouent un rôle
essentiel dans le fonctionnement des marchés internationaux de capitaux et du marché des changes
en particulier.
1
Royaume Uni : 2726 mds USD, USA : 1263 mds USD, Singapour : 383 mds USD, Japon : 374 mds USD
La devise la plus utilisée est l’USD : 87% des transactions de change sont libellées en USD2.
Toutes les monnaies sont cotées par rapport au USD. Les autres monnaies sont principalement
l’EUR(33%), le JPY(23%), la GBP(12%), l’AUD(9%), le CHF(5%), le CAD(5%)…
Les marchés des produits dérivés de devises sont des marchés où s’échangent des instruments dont la
valeur dépend d’un actif sous-jacent, en l’occurrence une devise (Futures de devises et options sur
devises).
Le marché des changes au comptant et à terme ont des caractéristiques communes à savoir
les participants (Unité 1), les supports utilisés (Unité 2), la nature des opérations (Unité 3), le mode de
fonctionnement (Unité 4) et les risques associés (Unité 5).
Le marché des changes est réservé aux institutions financières. A l’origine, le marché était
strictement interbancaire et les entreprises opéraient toujours par l’intermédiaire des banques. Par la
suite, les investisseurs institutionnels et les entreprises sont devenus de très importants opérateurs
intervenant, pour certains d’entre eux, directement sur le marché. Tous ces opérateurs interviennent
2
Ce pourcentage doit être apprécié par rapport à 200% car une transaction de change met en jeu 2 monnaies, ce
qui donne un poids relatif du USD d’environ 43,5% par rapport aux autres devises.
- Les banques commerciales et les institutions financières assimilées : les banques, les
banques d’investissement, les institutions financières, les filiales financières des grands groupes
industriels prennent en charge les opérations de change pour leur propre compte ou celui de leurs
clients. Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières
étrangères qui jouent le rôle de correspondants. Les banques opèrent sur le marché des changes par
l’intermédiaire de spécialistes appelés cambistes. Les banques sont les plus importants opérateurs sur
le marché des changes, mais les filiales financières ou bancaires des groupes industriels y jouent un
rôle croissant. Toutes les banques sont habilitées à traiter de façon habituelle des opérations de
change. En pratique, peu de banques interviennent en permanence sur le marché. En Tunisie, seules
les banques offshore ont la possibilité d'accéder à ce marché.
Sur le marché des changes, la valeur normale d'une transaction n'est pas inférieure au million
de dollars. Aujourd'hui, le minimum serait plutôt de l'ordre de 3 à 5 millions de dollars, certaines
transactions pouvant atteindre 10 à 20 millions de dollars. Elles peuvent être facilement exécutées
sans le moindre problème s'il y a beaucoup d’activité et une bonne liquidité, ce qui n'est pas
nécessairement toujours le cas.
Les ordres de la clientèle inférieurs à un million de dollars ne sont pas passés directement dans
le marché. Ils doivent être regroupés avant d'être exécutés. Le cambiste doit donc être prudent quand
il annonce un cours pour un petit ordre, car il sait que ce dernier ne sera exécuté que dans quinze
minutes, une heure ou plus et durant ce laps de temps les taux peuvent évoluer.
-Les banques centrales : Elles n’interviennent pas régulièrement sur le marché des
changes. Mais lorsqu’elles le font, c’est généralement de manière massive. En opérant sur ce
marché, une banque centrale remplit trois fonctions :
• Elle exécute les ordres de sa clientèle : administrations, banques centrales étrangères,
organismes internationaux;
• Elle assure le contrôle du marché. Cette emprise est plus ou moins forte selon
l'importance du contrôle des changes; et
Les filiales financières ou bancaires des groupes industriels interviennent pour le compte de
leur maison mère et de ses filiales, mais ces groupes (multinationaux pour la plupart) continuent à
travailler avec les banques, car leurs filiales financières n’ont pas toujours les fonds propres suffisants
pour effectuer de très grosses transactions et la technicité requise pour réaliser certaines opérations.
Les investisseurs institutionnels sont les plus importants participants non bancaires. Cet
ensemble regroupe les fonds de pension, les caisses de retraite, les sociétés d’assurance, les fonds
gérés pour le compte de tiers, les fonds d’investissement (mutual funds américains, Opcvm français,
unit trust britanniques et hedge funds) et les départements des banques commerciales chargés de la
gestion de fortune de leur clientèle privée (bank trust departments). Les plus importants d’entre eux
opèrent directement sur le marché des changes, mais ils sont encore très nombreux à recourir au
service de l’intermédiation bancaire.
L’activité des investisseurs institutionnels sur le marché des changes est appelée à se
développer pour quatre raisons :
• Les gérants de fonds et les investisseurs institutionnels ont tendance à accroître leur
diversification internationale,
• Le poids des investisseurs institutionnels dans la gestion de l’épargne et l’importance
relative des plus dynamiques d’entre eux ne cessent de croître,
2. La clientèle privée
Elle n'intervient pas directement sur le marché des changes, mais elle le fait par l'intermédiaire
des banques, généralement commerciales qui ont une activité importante sur ce marché. La clientèle
privée regroupe trois catégories d'opérateurs : les entreprises industrielles et commerciales
(corporates), les institutions financières ne participant pas directement au marché car ne disposant
pas des fonds propres requis et les particuliers dont l’influence est tout à fait marginale.
Ces opérateurs interviennent sur le marché des changes pour satisfaire des besoins en devises
induits par des opérations commerciales et financières internationales (ventes et achats, prêts et
emprunts en devises).Ils interviennent également pour des motifs de spéculation. Jusqu’à la fin des
années 80, la majorité des transactions non bancaires sur le marché était réalisée par les trésoriers
d’entreprises qui cherchaient à se procurer ou à vendre des devises et à se couvrir contre le risque de
change. Par contre, aujourd’hui, les transactions commerciales effectuées par les trésoriers
d’entreprises ne représentent que 10% des échanges enregistrés sur le marché.
3. Les courtiers
Jusqu’au début de la décennie 1990, le courtage était assuré par des hommes au moyen du
téléphone (voice brokers). A partir de 1990/1995 sont apparus des courtiers électroniques. Leur
irruption a durement concurrencé l’activité des courtiers traditionnels dans un premier temps, et
profondément modifié l’activité du marché interbancaire au comptant dans un deuxième temps.
Bien qu'il ne fût jamais indispensable de passer par leurs services, les courtiers ont joué un rôle
essentiel sur le marché des changes en tant qu'informateurs et intermédiaires. Ce rôle est devenu
marginal mais il n’a pas disparu.
Sans qu'eux-mêmes ou la banque, soient obligés d'acheter ou de vendre des devises (ce qui
n'est généralement pas le cas lorsque les cambistes sont directement en rapport), les courtiers
informent les opérateurs des cours auxquels se vendent et s'achètent les différentes monnaies. Ils ont
Leur rôle d'intermédiaire est plus général encore car ils ne sont jamais obligés de dévoiler le
nom des banquiers qu'ils mettent en rapport. Cette discrétion peut être très intéressante pour
certaines institutions financières qui ne veulent pas faire apparaître, à un moment donné, leur position
acheteur ou vendeur dans telle ou telle devise.
La fonction d’un courtier est de rendre le marché plus efficace et plus fluide, en étant en
contact permanent avec de nombreuses contreparties. La valeur d'un courtier s'apprécie à la qualité
des liaisons qu'il entretient avec les institutions financières actives sur le marché des changes.
Une maison de courtage traditionnelle était divisée en sections. Chaque section travaillait sur
une devise ou un groupe de devises. A l'intérieur des sections, les courtiers se spécialisaient dans les
transactions sur le marché au comptant et les différentes échéances du marché à terme. Chaque
courtier était en plus spécialisé sur certaines catégories de banques.
Les courtiers traditionnels (voice brokers) qui ont dominé l’activité de courtage jusqu’au milieu
des années 1990 ont été soumis à la concurrence des courtiers électroniques. Le développement du
courtage électronique à trois conséquences importantes :
Le transfert de dépôt bancaire est un ordre de débiter un compte libellé dans une devise A et
de créditer simultanément un autre compte libellé en devise B. Les comptes débité et crédité pouvant
appartenir à une même personne ou à deux opérateurs différents. La rapidité est le principal avantage
du transfert de dépôt bancaire. Les ordres de paiement sont de plus en plus transmis par le système
SWIFT3au détriment du télex. C’est un mode de transmission des ordres de paiements. C’est un
système plus rapide, plus sécurisé et plus économique que le Télex.
2. Le numéraire
Les opérations de change manuel, essentiellement liées aux activités de tourisme, ne
constituent qu'un élément accessoire. Elles portent sur un volume négligeable en comparaison des
masses échangées par transfert de dépôts bancaires, en vue de règlements commerciaux et financiers.
Cependant, toute personne ayant eu à se procurer des instruments de change manuel, billets
de banque et chèques de voyage, constate immédiatement des différences importantes de cours en
sa défaveur par rapport aux cours de change applicables aux transferts, publiés dans la presse. Or dans
les faits, les opérations de change manuel et les transferts bancaires sont étroitement liés, puisqu'on
peut le plus souvent transformer le numéraire en avoirs en compte bancaire et vice versa. Le cours
applicable aux transferts de dépôts bancaires constitue ainsi le cours directeur auquel est chevillé le
cours de change portant sur le numéraire.
L'écart entre les deux cours résulte évidemment du coût en trésorerie lié à la détention de
billets qui ne produisent pas d'intérêts. A cela s'ajoutent également les frais liés à la circulation
physique des billets de banque étrangers : le transport et l'assurance.
Les opérations de change sont le fait des banques et des institutions financières qui
interviennent directement sur le marché pour leur propre compte. Ces opérations sont également
initiées par les intervenants extérieurs au marché pour le compte desquels ces institutions, et plus
particulièrement les banques achètent et vendent des devises. La clientèle des banques regroupe,
3
Society for worlwide interbank financial telecommunication
Les banques qui interviennent sur le marché des changes exécutent les opérations de
couverture et de spéculation initiées par leurs clients. Elles remplissent, ce faisant, le rôle d’un
intermédiaire. Leur action va cependant bien au-delà. Elles agissent en effet pour leur propre compte
en effectuant des opérations de couverture, de spéculation et d’arbitrage. Les mêmes opérations sont
effectuées par tous les autres acteurs qui disposent d’une table de change et peuvent, de ce fait,
intervenir directement sur le marché.
1. La couverture (hedging)
La couverture est le premier et le plus important des motifs pour lesquels les agents
interviennent sur le marché des changes. L'objectif des opérations de couverture est de protéger
les créances et les dettes commerciales et financières contre les risques de baisse ou de hausse
des cours des devises dans lesquelles elles sont libellées4. Les transactions réalisées par les
banques sont très souvent la conséquence des opérations de protection initiées par les
exportateurs, les importateurs, les prêteurs et les emprunteurs qui se couvrent contre le risque
de change en le transmettant à une banque(ces opérations feront l’objet d’un chapitre à part).
La couverture suppose ainsi l’existence d’un risque initial et consiste à prendre une position
inverse sur le marché pour annuler ce risque. Toute fluctuation défavorable du cours de change
pour la première position sera compensée par un gain réalisé sur la position de couverture.
Les opérations de couverture réalisées par les banques pour leur propre compte sont le plus
souvent la conséquence des opérations de couverture initiées par les entreprises. En effet, les
banques agissent pour couvrir leur risque de change ou pour résoudre des problèmes de
trésorerie générés par les opérations effectuées avec leurs clients.
Dès la date de couverture, l’agent connaît avec certitude la contrepartie dans sa monnaie
nationale des flux futurs en devises dans le cas d’une couverture traditionnelle.
4
L’agent qui va encaisser à terme une somme en devises craint une baisse du cours de la devise par rapport à sa
monnaie nationale. Inversement, un agent craint une hausse de ce cours en cas de décaissement en devises à une
échéance donnée.
2. La spéculation
Les opérations de spéculation ont un objectif opposé à celui des opérations de couverture.
Leur finalité est de tirer profit d'une évolution anticipée du taux de change. Elles consistent à s’exposer
volontairement au risque de change en espérant réaliser un gain. Par définition, une opération de
spéculation n’est pas motivée par des transactions commerciales (exportations et importations de
biens et services) ou financières (prêts et emprunts en devises).
La spéculation consiste à anticiper l’évolution future des cours pour une échéance donnée et
à prendre immédiatement une position de change en conséquence. Si le spéculateur anticipe la hausse
de la devise à une certaine échéance, il va l’acheter en vue de la revendre à l’échéance. A l’inverse, si
le spéculateur anticipe la baisse de la devise, il la vend en vue de la racheter à l’échéance Cette position
est liquidée à l’échéance. Les spéculateurs peuvent intervenir pour une échéance de quelques minutes
(scalpers), d’un jour (day-to-day traders) ou pour une échéance plus lointaine (long terme traders).
Ainsi, selon que les anticipations se réalisent ou non à l’échéance, les gains et les pertes potentiels sont
illimités. Ces opérations de spéculation sont risquées, c’est pourquoi les directions générales des
différentes banques imposent aux cambistes des limites de risques.
3. L’arbitrage
L’arbitrage consiste à tirer profit sans risque de l’existence au même moment d’écarts de cours
de change. Ces écarts sont provoqués par une mauvaise propagation de l’information et par certaines
réglementations.
Les opérations d'arbitrage permettent aux opérateurs qui accèdent directement au marché de
tirer profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux de change (soit deux taux relatifs à
une même devise, soit deux taux relatifs à deux devises). Ces opérations sont réservées aux institutions
qui interviennent directement sur le marché, car elles exigent une très grande rapidité de réaction et
d'exécution, et ne peuvent être entreprises que par des opérateurs disposant d'une table de change.
Le marché des changes est caractérisé par l'importance des opérations d'arbitrage. En période
normale (lorsqu'il n'y a pas de fortes anticipations de hausse ou de baisse d'une ou de plusieurs
devises), elles représentent près de 80 % des transactions enregistrées sur le marché des changes. De
ce fait, la place des opérations de spéculation est relativement marginale.
Les transactions sur le marché des changes s’effectuent sur deux niveaux :
Le marché des changes est totalement délocalisé. Les transactions se déroulent entre les salles des
marchés où s’affairent les cambistes autour de téléphones, télex et ordinateurs. Sur ce marché, les
5
Les coûts de transactions comprennent les commissions de courtage, les frais de téléphone et de télex et les
autres coûts administratifs.
Les salles des marchés des grands établissements apparaissent comme l’organisme central des
marchés de gré à gré. Les opérateurs de ces salles se répartissent en trois catégories : les opérateurs
du back office chargés des fonctions de type administratif et comptable, les opérateurs du middle
office chargés notamment des contrôles et les opérateurs du front office qui peuvent être des
cambistes clientèle (salers) ou des teneurs de marchés (market makers).
Sur le marché interbancaire, les cotations s'opèrent en continu. Les agences d’informations
financières Reuters, Telerate ou Bloomberg informent en permanence les opérateurs à travers le
monde en diffusant en temps réel, sur des écrans, des tableaux de cotations contenant les cours
pratiqués sur les différentes places.
En marge des cotations en continu, certaines places (Francfort, Paris, Milan, etc.) organisent
des cotations officielles appelées séances de fixing. Au cours de ces séances, les offres et les demandes
à un moment précis sont confrontées et des cours d'équilibre instantanés se forment. Les cours
acheteur et vendeur sont obtenus en appliquant une marge donnée.
Contrairement au marché de gré à gré qui fonctionne 24 heures sur 24 et qui cote
pratiquement tous les couples de devises convertibles, le fixing s'effectue à un endroit précis et à une
heure fixe sous l'égide de la banque centrale. Au cours de cette séance officielle, les échanges ne
portent cependant que sur un nombre limité de devises et toutes contre la monnaie nationale.
Le fixing constitue ainsi une photographie à une heure précise du marché de gré à gré en ce
sens où les cambistes de banques présents à la séance en bourse restent en contact permanent avec
leur salle des marchés. Dans ces conditions, un trop gros décalage de cours est immédiatement arbitré
si les montants en jeu sont significatifs.
Le fixing constitue également l'unique moyen pour les petites entreprises d'accéder au marché
des changes. Il n'y a en effet pas de limite basse de montants contrairement au marché de gré à gré.
Les banques utilisent volontiers ce marché pour solder les reliquats de leurs positions.
Unité 5. Les risques associés aux opérations de change sur le marché interbancaire
En effectuant des transactions sur le marché des changes interbancaire, les cambistes sont
confrontés à un risque de liquidité, à un risque de crédit et à un risque de règlement.
Le marché des changes au comptant est un compartiment très actif du marché des
changes. 38% des opérations sur le marché des changes sont effectuées au comptant1. C’est le
lieu fictif de rencontre des différents offreurs et demandeurs de devises au comptant.
Sur le marché des changes au comptant s’effectuent des achats et des ventes de devises
qui doivent être livrées au plus tard deux jours ouvrables après la date de conclusion de la
transaction. Ne font exception à cette règle que les transactions entre le dollar canadien et le
dollar américain, devises pour lesquelles la livraison doit être faite dans les 24 heures.
Le taux de change de la monnaie A par rapport à la monnaie B, noté A/B ou CCA/B ou SA/B,
exprime le nombre d’unités de B qui peuvent être achetées sur le marché au comptant par une unité
de A. En d’autres termes, le cours de change indique le nombre d’unités de monnaie nationale requises
pour une unité de devises étrangères (cotation à l’incertain). C’est le prix d’une monnaie en une autre
monnaie. Le taux de change est noté sous forme de fractions : la monnaie qui figure au numérateur
(A) est toujours celle dont l’unité est cotée en termes de l’autre (B)2.
Pour désigner les différentes devises, les standards utilisés sur les marchés internationaux sont
les normes ISO (International Standard Organisation). Chaque devise a un code de trois lettres : les
deux premières proviennent des noms des pays concernés et la dernière est la première lettre de la
devise (TND, CHF, USD, GBP, JPY, EUR).
Les taux de change peuvent être cotés de deux manières différentes, selon la place financière
considérée :
- A l’incertain : dans cette première formulation le taux de change est le prix d’une unité de
devise étrangère en termes de monnaie nationale. Les cotations sont obligatoirement données avec 4
décimales. Cette modalité de cotation dite à l’incertain est utilisée sur toutes les places financières du
monde à l’exception du Royaume-Uni, d’Irlande, d’Australie, de Nouvelle-Zélande et de quelques
1
BRI, 2013
2
Pour certaines devises, la cotation se fait par 10 unités, 100 unités ou 1000 unités
- Au certain : Dans cette seconde formulation, le taux de change est le prix d’une unité de
monnaie nationale en terme de monnaie étrangère. Ce type de cotation est utilisé en Grande Bretagne,
dans la zone Euro, en Australie, en Nouvelle-Zélande et de quelques autres pays influencés par la
culture et les traditions britanniques. Ex : A Londres, 1 GBP = 1,6327 USD, 1 GBP = 1,2593 EUR
Ces deux formulations traduisent une même réalité et sont parfaitement symétriques : le
produit de ces deux cotations pour une même devise à un instant donné est égal à 1.
Les cotations sur le marché au comptant sont faites sous la forme de 2 prix : un cours acheteur
et un cours vendeur.
Exemple :
1,4949 est le cours d’achat du dollar américain par rapport au dollar canadien et 1,4959 est le
cours de vente du dollar américain par rapport au dollar canadien. Lorsqu’une banque annonce cette
fourchette, cela signifie qu’elle est prête à acheter du dollar américain sur la base de USD 1 = 1,4949
CAD et à le vendre au prix de USD 1 = 1,4959 CAD.
• Le cours vendeur est toujours supérieur au cours acheteur. La différence entre le cours
vendeur et le cours acheteur constitue la marge de la banque appelée également spread (ou
fourchette). Il est calculé en points3. La fourchette entre le cours offert et le cours demandé
est généralement très faible et inférieure à une « figure »4. Le spread peut être calculé en
pourcentages pour permettre des comparaisons entre des couples de monnaies différents. Il
est calculé comme suit : ((cours vendeur – cours acheteur)/cours vendeur)×100.
3
Un point de base est égal à 0,01%, soit 0,0001 unité monétaire
4
Deuxième chiffre après la virgule. Ex : USD1 = 0,6550 CAD à USD 1 = 0,6750 CAD ; le cours du dollar
américain par rapport au dollar canadien a varié de deux figures
• Passage d’une cotation à l’incertain à une cotation au certain : Il est toujours possible
de passer d’une cotation à l’incertain à une cotation au certain et vice versa. Ces deux
formulations traduisent une même réalité et sont parfaitement symétriques : le produit de
ces deux cotations pour une même devise à un instant donné est égal à 1.
Cotation au certain = 1/Cotation à l’incertain ⇔ (B/A) =1/(A/B)
En double cotation : (B/A)A =1/(A/B)V
(B/A)V =1/(A/B)A
Exemple :
Si USD 1 = 1,4949 - 1,4959 CAD, il est possible d’évaluer le prix du dollar canadien par rapport au dollar
américain (c’est-à-dire d’obtenir une cotation au certain du dollar canadien). Le cours acheteur du
dollar canadien est obtenu en inversant la valeur du cours vendeur du dollar américain par rapport au
dollar canadien : 1/1,4959 soit 0,6685. Le cours vendeur du dollar canadien par rapport au dollar
américain est obtenu en inversant la valeur du cours acheteur du dollar américain par rapport au dollar
canadien : 1/1,4949 soit 0,6690.
(A B) =A( A C)
A
et (A B) =
V ( A C)
V
(B C )V (B C )A
Exemple:
On observe sur le marché des changes au comptant tunisien les cotations suivantes au 15 décembre
2007 :
Une banque tunisienne est sollicitée par l’un de ses clients pour réaliser des transactions en USD/CHF.
Ce cours n’étant pas observé directement sur le marché des changes tunisien, la banque va le calculer
pour répondre aux besoins de son client. Ainsi, le cours croisé du dollar par rapport au franc suisse,
sur la base des cours observés sur le marché des changes tunisien, se calcule de la façon suivante :
(USD CHF ) = (USD TND ) (TND CHF ) = (USD TND ) (CHF TND ) = (TND CHF ) (TND USD)
• (USD CHF )A est le cours auquel la banque achète une unité de dollar américain et vend des
francs suisses à sa clientèle5.
(USD CHF ) =
(USD TND )
A
A
=
1,2805
= 1,3808
(CHF TND )V 9,2738 10
Si la banque ne souhaite réaliser aucun gain de cette transaction de change avec son client, elle lui
achètera les USD au même cours auquel elle les vendra au marché. Le cours calculé (USD/CHF)A de
1,3808 est le cours maximal que la banque pourrait proposer à son client.
Si la banque souhaite prélever un gain sur l’opération, le cours proposé sera plus faible.
• (USD CHF )V est le cours auquel la banque vend une unité de dollar américain et achète des
francs suisses à sa clientèle6.
(USD CHF ) =
(USD TND )
V
V
=
1,2824
= 1,3832
(CHF TND )A 9,2710 10
5
La banque s’adresse au marché er réalise deux opérations simultanées en passant par le TND :
- La banque vend des USD et achète des TND au cours (USD/TND) A du marché soit 1,2805
- La banque vend les TND reçus contre l’achat de CHF au cours (TND/CHF)A = 1/(CHF/TND)V du marché
soit (10/9,2738).
6
La banque s’adresse au marché et réalise deux opérations simultanées en passant par le TND :
- La banque vend des CHF et achète des TND au cours (CHF/TND) A du marché soit (9,2710/10)
- La banque vend les TND reçus contre l’achat de USD au cours (TND/USD) A = 1/(USD/TND)V du marché
soit (1/1,2824).
Si la banque souhaite prélever un gain sur l’opération, le cours proposé sera plus élevé.
Sur le marché des changes, les cours sont généralement cotés contre le dollar. Dans la presse,
l’information la plus détaillée sur les cotations de change est publiée par le Financial Times à Londres
et le Wall Street Journal à New York. Le Financial Times publie les cours (exprimés en livres sterling, en
dollars, en euros et en yens) de plus de 200 monnaies, de même que la matrice des cours croisés des
principales monnaies.
Situons-nous dans une salle de change parisienne. L’un des téléphones sonne. Au bout du fil,
une voix connue annonce : « Dollar/Paris pour 1 ». Il faut traduire : « Je suis prêt à acheter(ou à vendre,
l’interlocuteur ne le précise jamais) un million de dollars. Combien en demandez vous (ou en offrez
vous) en Euro ? ». Le cambiste parisien jette un coup d’œil sur son écran Reuters pour voir le cours du
dollar à Paris, à Londres, à Zurich et à Tokyo. Il répond : « 67/73 ».
En langage décodé, cela signifie: 1,2367 s'il faut acheter, 1,2373 s'il faut vendre. La partie
entière ainsi que les deux premières décimales, c'est à dire la «figure» (1,23 dans l’exemple), sont
supposées connus du correspondant qui a le même écran sous les yeux. Il est donc inutile de les lui
rappeler.
Seules les deux dernières décimales, c'est-à-dire le nombre de « points », sont annoncées (pour
passer d’une figure à une autre figure, il faut donc ajouter ou retrancher 100 points). « A 67 je te prends
1 million », répond le correspondant qui dévoile donc l'objet de son coup de téléphone. Et il précise la
banque à laquelle le million de dollars qu'il vient d'acheter devra être livré à 1,2367 euro, deux jours,
ouvrables au plus tard, tandis que le vendeur indique le compte sur lequel la somme en euros, devra
être versée. Cinq minutes après, une télécopie de confirmation sera expédiée par l'acheteur : le
marché est conclu. Mais le cambiste parisien n'est pas sorti d'affaire. Sa banque est désormais dans
une « position courte » sur le dollar: elle doit livrer des dollars dont elle ne dispose pas encore, à moins
qu'à la suite des ordres de la clientèle elle possède des avoirs en dollars qui compensent l'engagement
qu'elle vient de prendre. Notre cambiste, à son tour, appelle ses confrères : il dispose de deux jours
pour « dénouer sa position ». Il va s'enquérir des cours annoncés sur les différentes places, dans
l'espoir de trouver un vendeur (qui lui consentira un cours inférieur au cours vendeur de sa
Le « spread » représente la marge de la banque. Cet écart varie légèrement d'un établissement
à l'autre. La plus ou moins grande agressivité commerciale de la banque et sa position dans la devise
considérée expliquent cette différence.
La fourchette entre le cours offert et le cours demandé est généralement très faible et
inférieure à 100 points. Elle peut cependant s'accroître sensiblement lorsque les marchés deviennent
nerveux et étroits. Une fourchette peut alors atteindre 100 ou 200 points.
Signalons enfin que le spread est généralement plus étroit sur les devises très demandées
(dollar, euro ou yen par exemple) pour lesquelles les coûts de transaction sont faibles. Sur le marché
des billets, les écarts entre les cours acheteur et vendeur appliqués aux particuliers sont très supérieurs
à ceux du marché interbancaire. Ils sont, par ailleurs, très différents d’une banque à l’autre à un même
moment du temps.
Le marché des changes se tient tous les jours ouvrables entre les cambistes des établissements
de la place, soit directement de banque à banque, soit indirectement par l’intermédiaire de courtiers.
Les opérations se font également avec les correspondants étrangers. Le marché fonctionne en continu,
ce qui veut dire qu’il est toujours possible pour un opérateur d’acheter ou de vendre des devises
pendant les heures d’ouverture du marché.
Le dollar américain occupe une place centrale, car il sert de pivot à l’ensemble des transactions.
Toutes les devises sont cotées contre le dollar, alors qu’elles ne sont pas nécessairement cotées entre
elles, de sorte qu’un banquier vendant des yens pour acheter des francs suisses doit nécessairement
passer par le dollar. Il vend, dans ce cas, des yens contre des dollars et revend ces dollars pour obtenir
des francs suisses. Il est en effet pratiquement impossible de vendre directement du yen contre du
franc suisse, faute de marché direct entre ces deux devises. Cette procédure concerne de très
nombreuses devises négociées sur le marché des changes. Il faut toutefois noter l’apparition depuis
L’exécution des opérations de la clientèle diffère selon que les ordres sont « au mieux » ou à
« cours limité ». Les premiers sont exécutés immédiatement par le cambiste au meilleur cours pouvant
être obtenu sur le marché. Dans le cas de transactions à cours limité, le donneur d’ordres fixe un seuil
au-delà ou en deçà duquel le cambiste ne doit pas aller. Il demande, par exemple, de vendre 10 millions
de dollars à un cours supérieur à USD 1 = 1,0250 EUR. Les achats peuvent également se faire à un cours
limité. L’opérateur demande, par exemple, au cambiste de lui acheter 15 millions de dollars à un cours
inférieur à USD 1 = 1,0440 EUR.
Les autres devises convertibles ne sont cotées que lorsque la place financière émettrice est
ouverte.
Les devises non convertibles ne font pas l’objet d’un véritable marché et les cours sont
déterminés par la banque centrale ou les autorités monétaires locales.
Trois types d’opération existent sur le marché des changes au comptant : la couverture (cf
chapitre 2), la spéculation et l’arbitrage.
Plus précisément, un arbitrage géographique peut être effectué par un cambiste lorsque, au
même moment, le cours acheteur d’une devise sur une place financière donnée est supérieur au cours
vendeur de cette même devise sur une autre place.
Exemple :
Le cambiste achète des GBP au cours vendeur le plus bas et les revend instantanément au cours
acheteur le plus haut. Il achète des GBP à Londres à 1.5565 USD et les revend à New York à
1.5570 USD. Le gain réalisé à la suite de cette opération d’arbitrage est :
1 000 000 x (1/1.5565) x 1.5570 – 1 000 000 = 321,2 USD7
Pour qu’il y ait un arbitrage profitable, ce gain doit être supérieur aux coûts de transaction
générés par ces opérations.
Si de nombreux cambistes réalisent la même opération, cela ramènera les cours à leur niveau
d’équilibre :
- une augmentation du cours (GBP/USD)V à Londres du fait d’une demande accrue de
GBP.
- Une diminution du cours (GBP/USD)A à New York du fait d’une offre accrue de GBP.
La liquidité du marché des changes et la présence de nombreux cambistes prêts à saisir toute
opportunité susceptible de se présenter ont pour conséquence que les arbitrages dans l'espace
n'existent pratiquement plus sur les grandes devises internationales, car les taux de change ne
présentent plus de différences susceptibles d'être arbitrées. Sur les devises de moindre importance et
les monnaies des pays émergents la réalité est toute autre, mais la liquidité et la profondeur du marché
ne sont pas toujours suffisantes pour initier des opérations de grande ampleur.
Quand une banque intervient sur le marché des changes pour le compte de sa clientèle, elle
procède, en règle générale, à des achats et à des ventes directs de devises. Elle peut également passer
7
Achat de GBP à 1 GBP=1,5565USD ou à USD 1 = 1/1,5565GBP ;
Soit 1000000USDx 1/1,5565= 642467,0736GBP.
Vente de GBP obtenus à 1GBP=1,5570 USD
Soit 642467,0736GBPx 1,5570= 1000321,234 USD
Le profit est de : 1000321,234- 1000000= 321,2USD
Un arbitrage triangulaire met en jeu trois devises et plusieurs places financières. Il nécessite le
calcul de cours croisés. Il permet au cambiste de tirer profit d’un écart entre un cours croisé calculé et
un cours de change observé au même moment. Le cambiste peut réaliser un arbitrage triangulaire
pour le propre compte de la banque ou pour le compte de sa clientèle.
La réalisation d’arbitrage triangulaire exige une grande rapidité car les cours de change varient
très vite et le cambiste risque de se faire « coller ». Ces possibilités d’arbitrage sont limitées dans le
temps car elles sont rapidement détectées par les nombreux professionnels qui suivent les cotations
en continu.
Exemple :
Un cambiste détient 100 000 CHF et cherche à bénéficier des conditions du marché des changes au
comptant qui se présentent comme suit :
A Zurich, USD/CHF=1.4973-85
A Londres, GBP/CHF=2.3482-95
GBP/USD A
GBP/CHFA=GBP/USDA x USD/CHFA = CHF/USD V = 1.5600 x 1.4973 =2.3358
GBP/USD V
GBP/CHFV=GBP/USDV x USD/CHFV = CHF/USD A = 1.5620 x 1.4985 =2.3407
1- Il vend 100 000 CHF contre des USD à Zurich à 1/1.4985 USD
2- Il vend les USD obtenus contre des GBP à New York à 1/1.5620 GBP
3- Il vend les GBP obtenus contre des CHF à Londres à 2.3482 CHF
La richesse finale = ((100 000 x 1/1.4985) x 1/1.5620) x 2.3482 = 100 000 x 1/2.3407 x 2.3482 =
100 322.260 CHF
Le gain d’arbitrage s’élève à 322.260 CHF. De cette somme, il faut déduire les frais de téléphone et de
télex. Si ces opérations d’arbitrage se multiplient, le cours observé (GBP/CHF)A va baisser et les cours
(USD/CHF)V et (GBP/USD)V vont augmenter, jusqu’à un retour à l’équilibre.
Lorsqu’une banque intervient sur le marché des changes pour le compte de sa clientèle, elle
peut procéder à des achats ou à des ventes directs de devises. Elle peut également passer par une
devise tierce, en l’occurrence le dollar américain, dans la mesure où cette opération indirecte lui donne
la possibilité d’obtenir un profit supplémentaire qu’elle transférera à son client. Il s’agit dans ce cas
d’un arbitrage triangulaire.
Exemple :
Un client exportateur français demande à sa banque de convertir en euros 500 000 USD. Les
données sur le marché des changes spot sont les suivantes :
Pour répondre aux besoins de son client, le cambiste a la possibilité d’effectuer une vente
directe de USD/EUR sur le marché ou une vente indirecte de USD/EUR en passant par l’intermédiaire
de la GBP.
500 000 x (USD/GBP)A x (GBP/EUR)A = 500 000 x 1/1.5650 x 1/0.6218 = 500 000 x 1/0.9731 =
513 812.8 EUR8.
La vente indirecte est plus profitable. Le gain d’arbitrage s’élève à 4907 EUR. De ce gain, il faut
déduire les coûts de transaction.
Si ces opérations d’arbitrage se multiplient, le cours croisé (USD/EUR)A va baisser car les cours
(USD/GBP)A et (GBP/EUR)A vont baisser, jusqu’à un retour à l’équilibre.
Sur le marché à terme où sont négociés des contrats forward, comme sur le marché au
comptant, les opérations de spéculation sont moins importantes que les opérations d’arbitrage. La
différence entre les volumes de transaction propres à chacune de ces opérations est cependant
moindre, car les transactions sur le marché forward sont parfaitement adaptées aux activités de
spéculation. Il arrive, parfois, lors des périodes de crise, que la majorité des transactions sur le marché
forward soit de nature spéculative.
Plusieurs modèles ont été proposés dans le but de trouver des relations d’équilibre qui lient le taux de
change à d’autres variables économiques tels que le taux d’inflation (théorie de la parité des pouvoirs
d’achat) et le taux d’intérêt (parité des taux d’intérêt).
H2 : Les marchés des biens sont parfaits : pas de restrictions quant à la libre circulation des biens, pas
de coûts de transport, ni transaction, ni tarifs douaniers. Les biens domestiques et étrangers sont des
substituts parfaits
H3 : La structure de l’indice des prix à la consommation (de la consommation des agents économiques)
est le même partout
8
1- Il vend les USD au cours acheteur du USD/GBP soit : 500 000 USD x (1/1,5650).
2- Il vend les GBP obtenues contre des euros au cours acheteur GBP/EUR, il obtient :
500 000 USD x (1/1,5650) x (1/0,6218)= 513 812,8 EUR
Cette théorie présente la relation qui relie les mouvements des taux de change aux
mouvements des prix des biens et services.
Idée: Les prix des biens échangés sur le plan international s’égalisent lorsqu’ils sont convertis
dans une même monnaie. Sinon, un arbitrage aura lieu et consistera à acheter un bien là où son prix
est bas et le revendre sur le marché où son prix est élevé. La valeur d’une monnaie est fonction de ce
qu’elle permet d’acquérir. Le taux de change est le prix relatif des biens des 2 pays : il doit se fixer à un
niveau tel que le pouvoir d’achat sera identique dans les 2 pays.
La relation de la PPA est fondée sur les relations d’arbitrage entre les biens offerts dans différents pays
dont l’expression la plus simple est la loi du prix unique.
Elle stipule que des biens identiques échangés internationalement devraient se vendre au même prix
lorsque ces prix sont exprimés dans une même monnaie.
Exemple 1: Si les prix en Europe et aux États-Unis d'un bien sont respectivement égaux à 10
euros et à 11 dollars, il est facile d'en déduire que le taux de change de l'euro par rapport au
dollar est 1 EUR = USD 1,10, ou, ce qui revient au même, que USD 1 = 1/1,10 EUR, soit
0,91 EUR.
Cette relation entre le taux de change et le prix d'un bien produit dans deux économies
constitue la loi du prix unique.
Supposons que cette loi n'est pas vérifiée et que le taux de change s'établit à 1 EUR = USD
0,90. Cette surévaluation du dollar (sous-évaluation de l'euro) a deux conséquences.
Exemple 2: Supposons maintenant que le taux d'inflation n'est plus identique dans les deux
pays. L'inflation aux États-Unis est égale à 2 %. Elle atteint, en revanche, 5 % en Europe. Cette
nouvelle situation implique qu'à l'époque t2, un an plus tard, et toutes choses égales par ailleurs,
les prix du bien B produit en Europe et aux États-Unis seront respectivement de:
10 EUR (1 + 5 %) = 10,50 EUR
Dans ces conditions, le nouveau taux de change d'équilibre S2, USD/EUR est alors égal à :
La loi du prix unique peut être facilement généralisée. Ce qui est vrai, en effet, pour un bien,
l'est également pour l'ensemble des biens produits aux États-Unis et en Europe. La PPA utilise un indice
des prix (moyenne des prix d’un panier des biens les plus utilisés)
La PPA Absolue
La loi du prix unique est à la base de la version absolue (ou forte) de la théorie de la
parité des pouvoirs d'achat.
Si la loi du prix unique s'applique en effet à tous les biens échangés sur un marché
international, elle devrait naturellement s'appliquer à un panier composé de l'ensemble des
biens. Dans ces conditions, exprimés en monnaie locale et au taux de change près, les prix de
deux paniers incluant les mêmes biens devraient être identiques dans les deux économies. La
version forte (ou absolue) de la théorie de la parité des pouvoirs d'achat nécessite simplement
Pour la PPA Absolue, le taux de change d'équilibre entre deux devises est égal au rapport des
indices de prix des deux pays.
Idée : On mesure le pouvoir d’achat d’une monnaie(la quantité de biens qu’elle peut
localement acheter) par l’indice des prix. La relation établie ci-dessus signifie que le pays dont l’indice
des prix est supérieur à son partenaire voit sa monnaie se déprécier.
La PPA Relative
La PPA Relative implique que la variation relative du taux de change entre 2 périodes est égale
au rapport de la variation relative des indices des prix des 2 pays.
P2, EUR / P2,USD − P1, EUR / P1,USD S 2,USD / EUR − S1,USD / EUR
=
P1, EUR / P1,USD S1,USD / EUR
Avec :
Soient :
Dans la mesure où le taux d'inflation USD est faible par rapport à 1, il est possible de
Ainsi, la variation en pourcentage du taux de change est égale au différentiel d'inflation entre
les deux pays ou les deux zones monétaires.
Prendre en compte les taux d'intérêt permet de mieux appréhender l'évolution du taux de
change au comptant. Si la théorie de la parité des pouvoirs d'achat est une explication
satisfaisante de l'évolution à long terme du taux de change, tel n'est pas le cas pour les variations
à court terme. Des déviations temporaires des taux de change par rapport à leur valeur de parité
Les relations entre les taux d'intérêt et les taux de change peuvent être analysées sur le
court terme et sur le moyen ou le long terme.
1. À court terme, une variation des taux d'intérêt entraîne, toutes choses égales par
ailleurs, une fluctuation dans le même sens du taux de change au comptant. Une illustration
permet de comprendre ce mécanisme. Si les autorités monétaires américaines sont conduites,
pour des raisons de politique monétaire interne, à élever les taux d'intérêt, cette hausse incite,
toutes choses égales par ailleurs, les investisseurs internationaux à liquider leurs actifs en devises
pour acheter des titres en dollar (bons du Trésor, certificats de dépôt, etc.). La vente de devises
et l'achat de dollar ont pour conséquence d'élever le taux au comptant du dollar par rapport aux
autres devises. Inversement, la baisse des taux américains incite les investisseurs à liquider leurs
actifs en dollar et à placer les liquidités ainsi obtenues en titres libellés en devises. Ces ventes de
dollar, accompagnées d'achats de devises, ont pour conséquence d'abaisser le cours de la
monnaie américaine.
2. À moyen terme et à long terme, les relations entre les taux d'intérêt et les taux de
change sont assez complexes mais, pour la plupart des devises, il est souvent constaté qu'une
monnaie forte est associée à des taux d'intérêt bas et qu'une monnaie faible l'est à des taux
élevés.
Toutes choses égales par ailleurs, et par simple effet mécanique, un solde excédentaire
des opérations sur biens devrait avoir tendance à élever la valeur du taux de change. Un solde
déficitaire, en revanche, devrait le faire baisser. Il faut cependant faire très attention et éviter
toute conclusion hâtive, car ce solde ignore l'impact des services et surtout ne prend pas en
compte les flux financiers. Or ces derniers peuvent surcompenser l'impact positif ou négatif du
solde des seuls biens exportés et importés.
En régime de convertibilité, le prix d'une monnaie A par rapport à une monnaie B n'est pas
déterminé par le solde commercial entre les pays A et B, mais par le solde commercial de chacun de
ces pays avec le reste du monde. Quand le commerce extérieur de la Suisse est déficitaire vis-à-vis du
reste du monde, le franc suisse baisse par rapport à toutes les autres devises, même si le solde du
commerce extérieur helvétique est excédentaire vis-à-vis de certains pays. Inversement, quand le
solde est excédentaire, la valeur du franc suisse s'élève par rapport à toutes les autres devises, même
si le commerce extérieur est déficitaire vis-à-vis de certains pays (ce qui est vrai du commerce extérieur
l'est également des autres balances évoquées dans cette section).
Le solde de la balance des opérations courantes(BOC) donne une information sur la situation
économique d'un pays. Quand il est positif, le taux de change est poussé à la hausse. Inversement, un
solde négatif conduit logiquement à une baisse du taux de change. Là également, la prise en compte
des flux financiers peut inverser les conclusions qui viennent d'être formulées.
La balance de base regroupe les soldes des opérations courantes, du compte de capital et des
investissements directs. La logique qui préside à ce regroupement est la volonté de réunir l'ensemble
des transactions qui sont peu influencées par les fluctuations des variables financières que sont les
taux d'intérêt, les taux de change et les cours boursiers. La balance de base permet d'expliquer
l'évolution du taux de change. Quand elle est positive, le taux de change a tendance à s'accroître.
Inversement, une balance de base négative entraîne, en toute logique, une baisse du cours de la
devise.
Le marché à terme est le deuxième grand compartiment du marché des changes. Les marchés
des changes à terme (forward market) sont les marchés sur lesquels s’échangent les devises à un cours
déterminé immédiatement, mais pour une livraison à une date future précise. Il suffit que la livraison
des devises soit faite à plus de 2 jours ouvrés pour qu’il s’agisse d’une transaction à terme.
Le change à terme est un accord entre deux parties portant sur l’achat ou la vente d’un
montant déterminé de devises, à un cours fixé immédiatement, mais dont le règlement et la livraison
n’ont lieu qu’à une date d’échéance future précise.
Le change à terme est un engagement ferme et définitif qui porte sur la quantité de devises,
le cours de change et la date d’échéance. Ces éléments sont négociés le jour de l’accord, alors que les
mouvements de fonds ne sont effectués que le jour de l’échéance. L’intérêt de cet accord découle de
la fixation, dès sa conclusion, du prix auquel sera exécutée l’opération de change à terme. Ainsi, le
risque de change lié à une évolution défavorable des cours est éliminé. Le change à terme est une
technique de couverture traditionnelle1 qui permet de figer le cours de change, mais de renoncer à un
gain éventuel en cas d’évolution défavorable des cours.
En pratique, pour répondre aux besoins d’une entreprise ayant des flux futurs en devises, il est
difficile pour un cambiste de trouver à un même instant une contrepartie qui a le même montant à
traiter, libellé dans la même devise et pour la même échéance, surtout que l’échéance peut être de
quelques jours à plusieurs années. Contrairement aux opérations de change au comptant, le change à
terme est une opération montée par un cambiste en plusieurs étapes. Il résulte d’une opération de
change au comptant accompagnée d’une opération de trésorerie permettant au cambiste d’assurer sa
propre couverture. En effet, les entreprises qui se couvrent sur le marché des changes à terme
transfèrent le risque de change aux banques qui ne souhaitent pas non plus l’assumer et chercheront
à l’éliminer.
1
En plus des possibilités de couverture, le marché des changes à terme permet des opérations d’arbitrage et de
spéculation, c’est-à-dire que l’achat et la vente de devises n’ont pas pour origine une transaction commerciale ou
financière.
Il existe deux types de transactions : les swaps (cambistes) et les termes secs. Une opération
à terme sec consiste à acheter ou à vendre une devise pour une échéance déterminée. Un swap est
une transaction à terme complétée par une transaction simultanée et inverse sur le marché au
comptant. Si l’opérateur effectue un achat à terme, il procède immédiatement à une vente de devise
sur le marché au comptant. Inversement, s’il réalise une vente de devise à terme, il initie un achat de
devise sur le marché au comptant.
Lors de la négociation d'un swap ou d'une opération à terme sec, il est préférable de retenir
l’une des échéances qui ont été mentionnées (7 jours, un mois, trois mois…). Les transactions peuvent
néanmoins avoir des échéances rompues ne correspondant pas à un nombre de mois exact. Le coût
en est généralement plus élevé, car le banquier a plus de mal à couvrir son propre risque de change.
En principe, toutes les monnaies convertibles peuvent être négociées à terme. Pour des
échéances comprises entre 3 jours et 6 mois, il est généralement possible d’obtenir des cours à terme
pour toutes les monnaies utilisées dans les échanges internationaux. Pour des transactions égales ou
supérieures à un an, seuls le dollar, l’euro, le franc suisse, le yen et la livre sterling peuvent être
négociés.
Pour effectuer des opérations de change à terme, les banques exigent en général de leurs
clients (sauf lorsqu’elles travaillent avec d'autres institutions bancaires ou financières) un dépôt de
garantie. Quand les fluctuations sont importantes, le banquier peut réclamer une garantie
supplémentaire.
Traditionnellement, les banques centrales ont pour politique de ne pas intervenir sur le
marché à terme, même pour lutter contre la spéculation car, en diminuant les reports et les déports,
elles facilitent le jeu des spéculateurs en leur permettant d'opérer à des cours favorables.
Le cours de change à terme est coté en termes de différences par rapport au cours comptant.
Le cours à terme est généralement différent du cours au comptant. Il lui est supérieur (report)
ou inférieur (déport) et rarement égal (au pair).
Les points de terme qui correspondent à la différence entre le cours à terme et le cours au
comptant peuvent être des points de report ou des points de déport.
(premium) par rapport à B, pour le terme considéré, si le cours à terme CT An/ B à n mois2 permet
report
La prime est égale à la différence entre les deux cours (à terme et au comptant), et peut
être exprimée en pourcentage annuel du cours au comptant
CC A / B − points de déport
2
Le terme peut être exprimé en jours, en mois ou en années.
Exemple :
L’euro est en déport à 6 mois par rapport au dollar. Le déport est de 10 points de dollar par unité
d’euro.
Le taux à terme se définit de manière différente selon que la cotation se fait à l’incertain ou au
certain. Dans le cadre d’une cotation à l’incertain, un écart positif entre le taux à terme et le taux au
comptant indique une plus-value de la monnaie à terme : on parle alors de report. Un écart négatif
indique en revanche une moins-value de la monnaie à terme : on parle alors d’un déport.
Exemple
Le 15 Janvier 2007, à New York 1 CAD = USD 0,8179 au comptant. Il était coté à terme d’un mois avec
un déport de 0,0010 (10 points).
= 0,8179 – 0,0010
= 0,8169 USD
Dans le cadre d’une cotation au certain, la plus-value d’une monnaie à terme est exprimée par
un écart négatif et la moins-value par un écart positif. Ainsi, sachant que le produit des deux cotations
est égal à 1, on obtient la cotation au certain en effectuant le rapport 1/Cotation à l’incertain
Si une devise est en report contre la monnaie nationale (CT > CC, dans le cadre d’une cotation
à l’incertain), l’exportateur (qui se couvre à terme en vendant à terme des devises) recevra à
l’échéance une somme plus importante que s’il était payé au comptant. Par contre, si une devise en
déport contre la monnaie nationale (CT < CC), l’exportateur recevra à l’échéance une somme moins
importante que s’il était payé au comptant. Les conséquences sont évidemment inverses pour
l’importateur.
Il est habituel, sur le marché des changes à terme, que les cambistes cotent les écarts par
rapport au cours spot. En effet, la plupart des cambistes ne communiquent pas les cours à terme
complets (le terme sec), mais ils indiquent seulement les points de terme, qui peuvent être des
points de report ou de déport. Ces écarts sont également qualifiés de points de swap car ils sont
utilisés dans les opérations de swap de change.
Pour un taux au comptant de USD 1 = 140,50 JPY et un taux à terme de USD 1 = 131,25
JPY, l’écart de 9,25 (dans ce cas un déport car CT < CC) représente et constitue le taux de swap.
Le taux de swap est déterminé par la différence entre les taux d’intérêt sur deux marchés
monétaires. Les cambistes parlent plus volontiers du taux de swap que du taux à terme et pour
calculer le niveau absolu de ce dernier ils ajoutent ou retranchent du taux de change au comptant
la valeur du taux de swap.
Cette modalité de cotation sur le marché des changes à terme peut s’expliquer par le fait que
les report/déport, dépendant principalement des taux d’intérêt, varient peu comparés aux fluctuations
quotidiennes du cours spot qui peuvent être importantes. De plus, dans les opérations de swap de
change, ces écarts permettent de déterminer directement le prix de l’opération. Enfin, cette modalité
permet d’expliquer si les différences de cotations d’une banque à l’autre proviennent du cours au
comptant ou des taux d’intérêt.
GBP/USD EUR/USD
Spot 1,6512-22 1,1420-35
1 mois 5-12 28-23
2 mois 15-26 41-32
Le cours à terme complet est obtenu en ajoutant ou en retranchant au cours au comptant les points
de terme de l’échéance choisie, en respectant leur ordre de présentation (acheteur, vendeur). Le
problème qui se pose est de savoir par lecture directe des points de swap s’il s’agit d’un report ou d’un
déport de la devise A contre la monnaie B.
Les cours à terme doivent respecter la condition que le spread augmente avec l’échéance en raison de
l’accroissement du risque. En effet, plus l’échéance est lointaine, plus le risque supporté par les
cambistes est grand car les possibilités de transactions se réduisent. Il en découle la règle suivante :
lorsque les points de swap acheteurs(PSA) sont inférieurs aux points de swap vendeurs(PSV), le calcul
GBP/USD EUR/USD
1 mois 1,6517-1,6534 1,1392-1,1412
2 mois 1,6527-1,6548 1,1379-1,1403
Comme le report ou le déport à terme d’une monnaie par rapport à une autre s’explique par
le différentiel de taux d’intérêt entre les 2 pays, il faudrait également connaitre les modalités de
cotation des taux d’intérêt. Les cotations des taux d’intérêt affichés par les banques sont observées
soit sur le marché monétaire local ou sur le marché des eurodevises.
Les cotations sont sous forme d’un taux emprunteur et d’un taux prêteur de l’eurodevise en question
pour une échéance donnée. La différence entre les 2 taux est la marge de la banque ou le spread de
taux d’intérêt qui varie de 1/8% à 2%.
Les cotations des taux d’intérêt se font par eurodevise et par échéance : 1 jour, 2 jours, 1 semaine, 1
mois, 2 mois, 3 mois,… 1 an.
Sur le marché des eurodevises, l’USD est l’eurodevise la plus traitée (50%). Plus de 80% des dépôts sur
le marché des eurodevises ont une échéance inférieure à 6 mois.
Les transactions sur ce marché sont faites par téléphone puis confirmées par télex ou SWIFT. Les
virements ont lieu date de valeur J+2 pour tenir compte des 48h ouvrables standards nécessaires pour
les transferts de fonds dans les différents comptes.
L’euro-banque qui a affiché cette cotation est prête à emprunter des USD à 11/4% et à les prêter à 13/4%
pour une échéance de 2 mois. Le spread de taux d’intérêt est de ½% (50 points de base)3.
Le problème traité dans cette unité est celui de la relation entre le taux de change au
comptant et le taux de change à terme à un moment donné du temps. Deux théories permettent
d'aborder ce problème. Elles s'intéressent à deux situations différentes pouvant se manifester sur le
marché des changes. La première, qualifiée de parité couverte des taux d'intérêt, s'intéresse au cas
où les opérations de couverture sont prépondérantes sur le marché des changes. Dans ce contexte, si
les taux de change s'écartent momentanément de leur niveau théorique, ce sont les opérations
d'arbitrage qui rétablissent l'équilibre du marché. La seconde théorie, qualifiée de parité non couverte
des taux d'intérêt, s'intéresse au cas où s'imposent, de façon momentanée, les opérations de
spéculation. Ce sont alors ces dernières qui garantissent l'équilibre du marché.
Associées à la parité des pouvoirs d'achat et à la relation de Fisher, les théories de la parité des
taux d'intérêt, couverte et non couverte, constituent un ensemble de relations permettant d'expliquer
3
1 point= 0,0001, la différence entre le taux prêteur et emprunteur est ½= 0,5= 50 points de base
H3 : Les biens domestiques et étrangers sont des substituts parfaits (même risque et même maturité)
Idée : Pour tout couple de pays, le différentiel de taux d’intérêt entre 2 pays doit être égal au
différentiel entre le taux de change à terme et le taux au comptant. Si tel n’est pas le cas, un arbitrage
sans risque aura lieu de la part des détenteurs de titres portant intérêt.
La PTI relie les variations des taux de change à celle des taux d’intérêt. Elle implique que tout écart
observé ente le taux d’intérêt domestique et le taux étranger se traduit par une appréciation ou une
dépréciation de la monnaie locale par rapport à la monnaie étrangère. Les taux d’intérêt constituent
ainsi un important facteur explicatif des cours de change et son impact est complémentaire à celui
exercé par le différentiel d’inflation.
Cette relation est le résultat d’un arbitrage sur les marchés financiers. En effet, le choix de détenir
l’actif étranger, au lieu de l’actif local, passe par le calcul de son rendement converti au taux de change
au comptant pour que la comparaison avec le rendement de l’actif domestique soit possible étant
donné que ce dernier est d’emblée exprimé en monnaie locale.
La PTI se fonde sur l’idée générale que le marché des changes ne peut être en équilibre que si les
dépôts des différentes devises offrent un même taux de rendement (exprimé dans une même
monnaie). Sinon des opérations d’arbitrage se produiront entre les places financières ramenant le taux
de change à son niveau d’équilibre.
La PTI couverte
La théorie de la parité couverte des taux d'intérêt a été conceptualisée par J.M. Keynes en
1923 dans un ouvrage intitulé A Tract on Monetary Reform. Elle se résume en une phrase très simple:
le report et le déport d'une devise E par rapport à une devise D sont déterminés par le différentiel
des taux d'intérêt sur les marchés monétaires de E et de D
r (i D − i E )x100
E
D
d E (i D − i E )x100
D
Ou plus précisément
T − t
1 + i D x 360
FE (t , T ) = S E x
D D T − t
1 + i E x 360
t pour l'échéance T.
Selon la PTI, un investisseur ne peut pas obtenir, en plaçant ses fonds dans un pays
étranger où le taux d’intérêt iE est plus élevé que sur le marché domestique, un taux de
rendement supérieur à celui qu’il obtiendrait sur son propre marché, car le différentiel de
taux doit être compensé par la différence entre les cours au comptant et à terme.
𝐹−𝑆
𝑖𝐷 − 𝑖𝐸 =
𝑆
Cette équation constitue une condition d’équilibre du marché des changes fondée
sur des opérations d’arbitrage. Si cette relation n’est pas vérifiée (déséquilibre), des
mouvements de capitaux auront lieu et auront pour conséquence de rétablir l’équilibre.
Si iD > iE→ F > S : la devise côte un report. Il s’agit d’un taux de report.
Si iD < iE→ F < S : la devise côte un déport. Il s’agit d’un taux de déport
Le cours à terme est fixé en tenant compte des pertes ou des gains d’intérêt que la
banque va réaliser au cours de ses opérations.
Au total et toutes choses égales par ailleurs, la devise du pays où le taux d’intérêt
est le plus élevé se vendra (sera cotée) avec un déport sur le marché à terme ; et la devise
La parité des taux d’intérêts implique que des actifs financiers, parfaitement
substituables, doivent avoir le même rendement net. Ainsi, une fois tous les arbitrages
réalisés, les écarts de rendements disparaissent et par conséquent, il n’y a plus d’avantage
de passer d’un marché à un autre pour réaliser un profit.
Dans le cadre de la PTI couverte, les arbitrages s’appuient sur les taux à terme fixés
pour des échéances futures dès aujourd’hui et non pas sur des taux anticipés.
Selon cette théorie, il existe une relation entre le différentiel d’intérêt et l’écart
entre le taux de change au comptant actuel et le taux de change au comptant anticipé
𝑆𝑡+1,𝑎 − 𝑆
𝑖𝐷 − 𝑖𝐸 =
𝑆
Ainsi, le niveau du taux de change au comptant doit se fixer à un niveau tel que le
taux de variation anticipé du cours de change(en %) sur une période déterminée soit
parfaitement compensé par le différentiel des taux d’intérêt sur cette même période.
Par conséquent,
Supposons, de plus, que les taux d'intérêt réels sont identiques dans chacune de ces deux
zones monétaires:
REUR = RUSD
Cette hypothèse d'égalité des taux d'intérêt réels relève d'un raisonnement d'arbitrage
s'appliquant à des titres financiers identiques en tout point (qualité de l'émetteur, échéance
résiduelle, niveau des coupons, liquidité, etc.), excepté la devise de libellé. Si les taux d'intérêt
réels sur de tels actifs n'étaient pas identiques, la différence de rentabilité susciterait des flux
de capitaux allant du pays au taux le plus faible vers le pays au taux le plus élevé. En présence
de marchés parfaits, ces opérations d'arbitrage ne cesseraient qu'une fois rétablie l'égalité des
taux d'intérêt réels. Cette hypothèse permet d'aboutir à la relation suivante, qualifiée d'effet
Fisher international:
rEUR - rUSD = EUR
*
- USD
*
Cette relation explique que la différence entre les taux d'intérêt nominaux de deux pays
est égale au différentiel des taux d'inflation anticipés. Plus l'inflation anticipée en Europe est
élevée par rapport à l'inflation anticipée aux États-Unis, et plus le taux d'intérêt nominal ou le
rendement de la monnaie européenne est élevé.
La relation de Fisher en économie ouverte peut être exprimée de façon plus précise, à
partir de la formulation rigoureuse proposée dans le contexte d'une économie fermée. La
À condition d'être valides, ces relations de parité peuvent être conçues comme autant
de moyens de prévoir le taux de change au comptant futur. Lorsque la prévision est établie à
partir du report ou du déport observé, c'est la parité des taux d'intérêt non couverte qui est
utilisée. Lorsque la prévision utilise le différentiel d'inflation, elle se réfère à la théorie de la
parité des pouvoirs d'achat. Si, enfin, la prévision s'appuie sur le différentiel des taux d'intérêt
nominaux, l'analyste recourt à une combinaison de la parité des pouvoirs d'achat et de la relation
de Fisher internationale.
Les entreprises sont confrontées au risque de change car elles effectuent des opérations
d’exportation et d’importation facturées dans une devise différente de celle utilisée pour
l’établissement de leurs bilans et de leurs comptes de résultats. Dans la mesure où les taux de
change varient, ces fluctuations peuvent être à l’origine de gains ou de pertes très importants.
L’entreprise peut également être confrontée à ce risque de change dans le cadre d’un
engagement financier.
Lorsqu’une entreprise est conduite à contracter des engagements dont la base monétaire
est différente de sa monnaie de référence, elle est confrontée à une incertitude qu’on appelle
risque de change. C’est parce que la base monétaire de l’engagement est différente de la
monnaie de référence qu’apparaît le risque de change.
Le risque de change est le risque de perte (ou de gain) lié aux variations des taux de
change. Il désigne les pertes éventuelles encourues par une entreprise suite aux variations du
taux de change entre la monnaie nationale et les devises étrangères.
Dans un système de change flottant, les variations des cours peuvent être très
importantes et entrainer des pertes considérables pour les entreprises et affecter ainsi leur
rentabilité.
Pour qu’il y ait risque de change, 3 conditions doivent être remplies :
• Les transactions doivent s’effectuer avec l’étranger. Elles sont soit
commerciales (importation et/ou exportation de biens et de services), ou
financières (prêt et/ou emprunt de capitaux)
• Les transactions doivent être libellées dans une monnaie autre que la monnaie
nationale(en devises)
• Il faut qu’il y ait décalage entre la date de réalisation de la transaction et la date
à laquelle le flux financier d’encaissement ou de décaissement a lieu.
Exemple1
Une entreprise dont la monnaie de référence est sa monnaie nationale, le NAT, exporte des
marchandises aux Etats-Unis qu’elle facturera en dollars pour un prix de 10.000 dollars
payables 3 mois après la livraison. Elle ignore totalement quel sera le produit de sa vente à
l’étranger exprimé en NAT. En effet, si le dollar vaut aujourd’hui 7 NAT, le jour du règlement
(dans 3 mois), il vaudra peut-être 6,5 NAT ou 7,5 NAT. Dans le premier cas, l’entreprise
réalisera une recette de 65.000 NAT et 75.000 NAT dans le second.
Exemple2
Une entreprise emprunte 10.000 CHF à 5% pour 12 mois qu’elle vend immédiatement au cours
de 4 NAT pour couvrir ses besoins de trésorerie en monnaie nationale. Elle obtient donc 40.000
NAT. Mais ayant emprunté en francs suisses, elle devra rembourser le principal et payer les
intérêts en francs suisses un an plus tard soit 10.500 CHF. Si le franc suisse vaut 4,5 à cette
date, elle paiera 47.250 NAT. S’il vaut 3,5, elle paiera 36.750 NAT.
1. L’engagement commercial
Exemple
La société Belge Delbeck a acheté pour 2.500.000 USD d’ordinateurs à la Société Compaq.
Elle doit les payer dans 3 mois. Elle craint une augmentation du dollar contre l’euro. Elle a une
dette en dollars, on dit qu’elle a une position courte en dollars. A cette date, USD 1 = 0 ,8608
EUR. Elle paierait :
2.500.000 USD x 0,8608 = 2.152.000 EUR
Si la devise étrangère est en déport par rapport à la monnaie nationale, c’est à dire si USD 1 =
0,8590 EUR, l’entreprise Belge paiera à l’échéance.
Exemple
Une entreprise française vend aux Etats-Unis, avec un crédit de 6 mois, une machine outil valant
250.000 dollars à une époque où USD 1 = 0 ,8608 EUR .Elle recevrait :
250 000 USD x 0,8608 = 215 000 EUR
Cette Entreprise française craint une baisse du dollar par rapport à l’euro, ce qui aurait pour
conséquence une diminution de la créance exprimée en euros. Comme elle a une créance en
dollars, on dit qu’elle est en position longue en dollars.
Si lors du paiement, 6 mois plus tard, le dollar vaut 0,8608 EUR, l’exportateur recevrait 215
200 EUR. Si USD 1 = 0,8580 EUR à la date du paiement, l’exportateur ne percevrait que 250
000 USD x 0,8580 = 214 500 EUR. Au contraire, si le dollar serait à 0,8630 EUR, l’exportateur
recevrait 250 000 USD x 0,8630 = 215 750 EUR
Ainsi, si la devise étrangère est en report par rapport à la monnaie nationale, l’exportateur
recevrait à terme une somme plus élevée que s’il était payé au comptant. Au contraire, si la
devise est en déport, l’exportateur recevrait à terme moins que s’il était payé comptant.
Exemple
Une entreprise a réalisé une exportation pour 10.000 USD dont elle doit encaisser le produit
dans le courant du mois de décembre et une importation de 10.000 USD qu’elle doit régler le
même mois contre documents. Au moment de leur présentation, le 2 décembre par exemple,
elle n’a pas encore reçu les dollars pour régler son fournisseur.
Face à ce besoin de trésorerie en dollars, elle va emprunter 10.000 USD à sa banque, paiera
l’importation et remboursera son emprunt grâce aux dollars qu’elle recevra en paiement de
l’exportation d’ici la fin du mois. Dans cette situation l’entreprise n’est pas en risque de change
sauf sur les intérêts.
Dans les grandes entreprises et les groupes, les opérations en devises étrangères sont
nombreuses et on calcule régulièrement les positions de change. La détermination de la position
de change est un préalable à une gestion rigoureuse du risque de change. Cette dernière étant
toujours coûteuse, il est souhaitable de réduire à son minimum l’exposition de change de
l’entreprise pour n’avoir à couvrir qu’un risque résiduel.
Si l’entreprise décide de se couvrir contre le risque de change, elle se trouve face à une multitude
de techniques. Généralement, l’opérateur va choisir l’instrument de couverture qui répond au
mieux à ses besoins.
La principale caractéristique des techniques qui seront passées en revue dans ce qui suit
est le fait que leur utilisation ne nécessite pas le concours d’un établissement bancaire (sauf
d’une manière marginale) ou le recours à un marché spécialisé. Dans certains cas, il s’agit de
techniques que seule l’entreprise multinationale peut utiliser. Dans d’autres, par contre, il s’agit
de solutions à la portée de l’ensemble des entreprises impliquées dans le commerce
international.
Pour une entreprise, une facturation en monnaie nationale élimine toute incertitude.
L’exportateur (l’importateur) qui a contracté dans sa devise connaît parfaitement la somme
reçue (versée) à l’échéance du crédit qu’il accorde (dont il profite). Encore faut-il, pour éviter
tout risque, qu’il n’y ait pas de clause de correction de prix indexée sur une devise de référence.
En effet, si le client ou le fournisseur prévoit une telle clause, l’opération, bien que libellée en
monnaie nationale, sera liée aux fluctuations du cours de la devise de référence.
Par ailleurs, la dissymétrie dans les relations contractuelles, les habitudes commerciales
et la nature des produits exportés ou importés suppriment dans certains cas, toute possibilité, de
choix (le commerce international de la quasi-totalité des matières premières est effectuée, par
exemple en dollar).
A défaut d’une facturation en monnaie nationale, l’entreprise peut recourir à une devise
dont la relative stabilité, par rapport à la monnaie nationale ne supprime pas le risque de change,
mais l’atténue en partie.
Exemple :
Un importateur français conclut un contrat commercial payable en dollar sur la base de USD
1 = 0,86 EUR. Mais il prévoit une clause de risque partagé avec l’exportateur sur une base de
50% chacun. Le paiement se fait en 5 versements. Les taux de change lors des différents
paiements sont respectivement égaux à USD 1 = 0,88 EUR, USD 1 = 0,90 EUR, USD 1 = 0,92
EUR, USD 1 = 0,94 EUR et USD 1 = 0,96 EUR.
Le taux de change moyen étant USD 1 = 0,92 EUR, l’importateur subit une perte de change
égale à 0,06 euro par dollar. Elle est répartie par moitié, soit 0,03 euro par dollar, entre
l’importateur et l’exportateur. Du fait de cette clause, le gain de l’exportateur est lui aussi réparti
par moitié entre l’exportateur et l’importateur.
Un contrat commercial à l’exportation effectué par une entreprise française peut être,
par exemple, libellé en dollar (le taux de change étant de USD 1 = 0,86 EUR au moment de la
facturation) avec une option pour l’exportateur de demander un paiement en franc suisse au
cas où le dollar deviendrait inférieur à 0,78 euro. Cette clause est parfois utilisée dans le
domaine des émissions obligataires internationales. Il est, par exemple, possible pour un
emprunteur de rembourser en euro, en yen ou en franc suisse des titres émis en dollar au taux
prévalant sur le marché des changes lors du remboursement ou à un taux déterminé au moment
de l’émission de l’emprunt.
Exemple :
Un exportateur français conclut un contrat commercial de 100 000 dollars sur la base de
USD 1 = 0,86 EUR, en prévoyant une clause d’adaptation des prix proportionnelle aux
fluctuations des taux de change.
Si le cours du dollar s’élève à USD 1 = 1 EUR, le prix de l’exportation est réduit à 100 000
x (0,86/1,00) = 86 000 dollars.
Si le cours du dollar baisse à USD 1 = 0,80 EUR, le prix de l’exportation s’élève à 100 000
x (0,86/0,80) = 107 500 dollars.
Grâce à cette clause monétaire, l’exportateur français est toujours assuré d’obtenir une
somme de 86 000 euros.
Cette clause s’applique également aux dettes en devises.
Exemple :
Un importateur français contracte une dette commerciale de 100 000 dollars sur la base de
USD 1 = 0,98 EUR, et introduit dans le contrat une clause d’adaptation des prix proportionnelle
aux fluctuations des taux de change.
Si lors du paiement, le cours du dollar s’élève à USD 1 = 1,10 EUR, le montant de la dette
est réduit à 100 000 x (0,98/1,10) = 89 091 dollars.
Si le cours du dollar baisse à USD 1 = 0,85 EUR, le prix facturé s’élève à 100 000 x
(0,98/0,85) = 115 294 dollars.
Grâce à cette clause monétaire, l’importateur français est toujours assuré d’avoir à payer
une somme de 98 000 euros.
Exemple :
En reprenant l’exemple précédent, l’exportateur ayant conclu un contrat commercial de
100 000 dollars sur la base de USD 1 = 0,86 EUR, et en y ajoutant une franchise de ±0,03 euro,
on en déduit que les ajustements de prix débutent quand le cours du dollar est supérieur à 0,89
euro ou inférieur à 0,83 euro.
Exemple :
Une société exportatrice américaine a une créance commerciale de 500 000 GBP à 6 mois. Elle
hésite entre une vente à terme et l’octroi d’un escompte pour règlement au comptant. Sachant
que le cours au comptant est de : 1 GBP = USD 1,5 et le taux interne de rentabilité de
l’entreprise est de 18% l’an. Le taux d’intérêt sur la GBP à 6 mois est de 6% par an et celui sur
l’USD est de 5% l’an.
Le taux d’escompte annuel maximum (t) qui rend l’entreprise indifférente entre ces deux
techniques est déterminé comme suit :
(Créance − escompte)xCCGBP / USD x1 + 18% x 6 = 746350
12
6 6
5000001 − t % x x1,5 x1 + 18% x = 746350 t = 17,4%
12 12
Exemple :
La filiale française d’une multinationale américaine possède une créance de 500 000 dollars
sur la filiale britannique, laquelle possède une créance de 400 000 dollars sur la filiale française.
La compensation consiste à faire apparaître une position nette de 100 000 dollars de la filiale
française sur la filiale britannique qui fera, seule, l’objet d’une couverture de change et d’un
échange financier entre les deux entités.
Tous les paiements internes ou externes sont centralisés auprès d’une société de
refacturation. L’écran est uniquement « financier ». Le commercial reste du domaine de la
relation entre la filiale et son partenaire (fournisseur ou client). La société de refacturation est
ainsi un outil de gestion de la trésorerie et des positions de change du groupe notamment en
dissociant la monnaie de facturation du fournisseur de celle du client et/ou le délai de règlement
consenti par le fournisseur du délai obtenu par le client. Tout le risque de change est concentré
au niveau du centre de refacturation
Les exportateurs et les importateurs, les entreprises nationales impliquées dans le commerce
international, les entreprises multinationales, toutes et tous ont des avoirs et des dettes en
devises. Les uns et les autres sont soumis à un risque de change dont ils peuvent se protéger par
des opérations de couverture. Les exportateurs disposant de créances en monnaies étrangères et
les entreprises ayant effectué des prêts en devises craignent une baisse du taux de change. Les
importateurs endettés en devises et les entreprises ayant emprunté en monnaies étrangères
craignent au contraire une hausse du taux de change. Jusqu'à il y a quelques années, les avances
en devises et les transactions interbancaires à terme étaient les seules méthodes retenues par les
entreprises. Elles demeurent aujourd’hui très importantes, mais de nouvelles techniques sont
venues les compléter : les contrats à terme (futures), les swaps et les options sur devises offrent
en effet aux entreprises de nombreuses opportunités. Pour mettre en œuvre ces techniques de
couverture de change, l’entreprise doit obligatoirement être en relation avec soit une banque,
soit un marché financier.
La couverture du risque de change a pour but de réduire le risque de perte entraînée par
des fluctuations défavorables de cours. Elle consiste à prendre sur le marché à terme une
position qui compense la position existante ou anticipée sur le marché au comptant. Les
transactions sur les marchés à terme permettent de couvrir ou de garantir une opération
commerciale ou financière contre le risque de change.
Pour cela, des cours à terme sont déterminés qui permettent aux opérateurs fixer
immédiatement les cours auxquels s’effectueront les opérations à l’échéance des opérations.
Exemple :
Un industriel français a vendu à un client américain pour 100.000 USD de marchandises.
Date de la vente le 01/01/N
Date de règlement le 30/06/N
La banque va donc
1 – L’emprunt en USD : La banque sait qu’elle va recevoir de son client dans 6 mois 100.000
USD. Elle va donc emprunter, dès aujourd’hui, à 6 mois des USD sur le marché des Euro-
3 – Le placement des euros : Les euros ainsi obtenus seront placés sur le marché local au taux
emprunteur du marché pour 6 mois.
A l’échéance, elle disposera alors de :
Bilan à l’échéance
➢ Le client livrera les 100 000 USD à la banque qui remboursera son emprunt
➢ La banque recevra du marché le produite du placement en euros soit 90 025,961 EUR
qui seront versés au client.
➢ Le cours à terme est bien défini d’avance lors de la conclusion du contrat = Somme à
recevoir/ Somme à rendre = Produit du placement en euros/ Valeur de remboursement
de l’emprunt en USD = 90 025,961 /100.000 = 0,9003(arrondi)
USD 1= 0,9003EUR est le cours à terme à 6 mois.
➢ Le cours à terme est calculé le 1er janvier. L’entreprise recevra 100.000 USD x 0, 9003
= 90 025,961 EUR au 30 juin N.
Remarques :
1. Si le cours à terme (CT) est supérieur au cours au comptant (CC), on dit que le dollar
est en report.
Si le cours à terme (CT) est inférieur au cours au comptant (CC), on dit que le dollar est
en déport.
2. Le fait qu’une devise soit en report ou en déport est fonction du différentiel du taux
d’intérêt entre le marché monétaire local et le marché des eurodevises.
Si le taux du marché monétaire (en l’occurrence ici le marché monétaire français ) est
supérieur au taux sur le marché des eurodevises (en l’occurrence dans notre exemple le
marché monétaire américain), alors la devise américaine est en report.
Par contre, si le taux du marché monétaire (en l’occurrence ici le marché monétaire
français : 6%) est inférieur au taux sur le marché des eurodevises (en l’occurrence dans
notre exemple le marché monétaire américain : 8%), alors la devise américaine est en
déport.
En résumé, si le taux d’intérêt sur une devise A est supérieur au taux d’intérêt sur une
devise B, alors la devise A sera cotée avec un déport par rapport à la devise B. Le taux
de déport sera égal au différentiel du taux d’intérêt.
4. En réalisant les 3 opérations sur le marché pour couvrir son achat à terme de USD/EUR
au client, la banque a fabriqué une vente à terme sur le marché de USD contre EUR au
A
CTUSD / EUR .Le cours à terme calculé correspond pour la banque au prix de vente de 100
Généralisation
En conclusion, une vente à terme par l’entreprise (et par conséquent un achat à terme
par la banque) d’une devise A (dollar) contre une devise B (Euro) est équivalente à :
· un emprunt par la banque en devise A (ici le dollar) (prêt par le marché).
· Une vente au comptant par la banque de la devise A contre la devise B (achat par le
marché) et
· Un prêt au placement par la banque de la contre valeur en devise B (emprunt par le
marché).
Mathématiquement, le cours à terme à moins d’un an est défini par la formule suivante :
1 + (TBE x (n 360) )
CTA / B = CC A / B x
A A
Où CTAA/ B est le cours à terme acheteur par la banque de la devise A (étrangère) contre la
devise B (domestique),
CC AA/ B est le cours au comptant acheteur (du marché) de la devise A (étrangère) contre la
devise B (domestique),
TAP est le taux prêteur (par le marché) de la devise A ou taux étranger prêteur,
TBE est le taux emprunteur (par le marché) de la devise B ou taux domestique emprunteur,
Et n le nombre de jours.
Tous les paramètres (cours comptant, taux d’emprunt de la devise A, taux de placement de
la devise B) sont fixés dès la mise en place de l’opération de vente à terme.
Les points de terme acheteurs ou points de swap acheteurs sont définis par :
𝑛
(𝑇𝐵𝑒𝑚𝑝𝑟𝑢𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 − 𝑇𝐴𝑝𝑟ê𝑡𝑒𝑢𝑟 ) ×
𝑃𝑆 𝐴 = 𝐴
𝐶𝑇𝐴/𝐵 − 𝐴
𝐶𝐶𝐴/𝐵 = 𝐴
𝐶𝐶𝐴/𝐵 12 × 100
𝑛
(1 + 𝑇𝐴𝑝𝑟ê𝑡𝑒𝑢𝑟 × 12 × 100)
Le taux de report ou de déport annualisé peut être approximé par le différentiel de taux
d'intérêt. Ce taux, relatif aux cours acheteurs, est défini par :
𝐴
𝐶𝑇𝐴/𝐵 𝐴
− 𝐶𝐶𝐴/𝐵 12 × 100 (𝑇𝐵𝑒𝑚𝑝𝑟𝑢𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 − 𝑇𝐴𝑝𝑟ê𝑡𝑒𝑢𝑟 )
𝐴 × = 𝑛
𝐶𝐶𝐴/𝐵 𝑛 (1 + 𝑇𝐴𝑝𝑟ê𝑡𝑒𝑢𝑟 × 12 × 100)
V V
CTUSD/CHF à 6 mois < CCUSD/CHF : il y a une différence de 42 points(1,4913-1,4955) de
déport du USD par rapport au CHF. Ce déport est dû au différentiel entre le taux
d'emprunt en CHF (1¾%) et le taux de placement en USD(25/16 %) de la banque. Dans
ce cas, la banque fait bénéficier le client importateur du gain d'intérêt généré par ces
opérations.
En réalisant les 3 opérations sur le marché pour couvrir sa vente à terme de USD contre
CHF au client, la banque a fabriqué un achat à terme sur le marché de USD contre CHF
𝑉
au taux 𝐶𝑇𝑈𝑆𝐷/𝐶𝐻𝐹 à 6 𝑚𝑜𝑖𝑠 . Le cours à terme calculé correspond pour la banque au prix
de revient de 1 million de USD sur le marché.
Si la banque ne souhaite réaliser aucun gain de cette transaction de change avec son client,
elle lui vendra à terme les USD au même cours auquel elle les « achètera à terme » sur
le marché. Le cours à terme calculé de 1,4913 est le cours vendeur minimal que la
banque pourrait proposer à son client.
Si la banque souhaite prélever un gain sur l'opération, le cours proposé sera plus élevé.
Par exemple, si la banque souhaite réaliser un gain de 100 CHF, le cours proposé sera
de :
(1 000 000 x 1,4913 + 100)/ 1 000 000 = 1,4914.
Remarque :
1. Si le taux d'intérêt sur la monnaie A est supérieur au taux d'intérêt sur la monnaie B, les intérêts
reçus au titre du prêt sont supérieurs aux intérêts payés au titre de l'emprunt. Ce gain d'intérêt
entraine un déport à n mois de la monnaie A par rapport à la monnaie B. Inversement, si le
taux d'intérêt sur la monnaie A est inférieur au taux d'intérêt de la monnaie B, les intérêts
reçus au titre du prêt sont inférieurs aux intérêts payés au titre de l'emprunt. Cette perte
d'intérêt entraine un report à n mois de la monnaie A par rapport à la monnaie B.
2. Les points de terme vendeurs ou points de swap vendeurs sont définis par :
𝑛
(𝑇𝐵𝑝𝑟ê𝑡𝑒𝑢𝑟 − 𝑇𝐴𝑒𝑚𝑝𝑟𝑢𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 ) × 12 × 100
𝑉 𝑉 𝑉 𝑉
𝑃𝑆 = 𝐶𝑇𝐴/𝐵 − 𝐶𝐶𝐴/𝐵 = 𝐶𝐶𝐴/𝐵 𝑛
(1 + 𝑇𝐴𝑒𝑚𝑝𝑟𝑢𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 × 12 × 100)
Lorsque les flux ne sont pas connus avec certitude, les couvertures à terme sur le marché
des changes sont moins efficaces, car la quantité de devise livrée ou obtenue à l’échéance des
transactions ne correspondent pas nécessairement à la valeur de l’actif ou de la dette en devise
que l’on cherche à protéger. Pour couvrir, par exemple, le risque de change sur un
investissement à 3 mois dans des actions étrangères, il faut anticiper le prix de ces titres dans 3
mois et vendre à terme, aujourd’hui, la quantité de devises correspondant à cette valeur.
Connaître avec précision 3 mois à l’avance le prix des actions est une tâche difficile et, de ce
fait, la couverture avec un contrat à terme forward n’est jamais parfaite. Si, à l’échéance du
contrat à terme, le prix des titres financiers est supérieur au prix anticipé par l’investisseur (ce
prix ayant servi de base à la vente à terme), celui-ci est sous-couvert et une partie de son profit
n’est pas protégée contre le risque de change. Si, en revanche, le prix des titres financiers est
inférieur au cours anticipé, l’investisseur est sur-couvert. De ce fait, la vente des actions ne lui
permet pas d’obtenir la quantité de devises qu’il s’est engagé à livrer à l’échéance de son
contrat.
L’avance en devise est une technique de financement du commerce international qui peut être
également utilisée comme méthode de protection contre le risque de change. Sa mise en œuvre
par l’entreprise nécessite comme les couvertures à terme le concours d’un établissement
bancaire.
L'avance en devises peut se faire soit dans la monnaie de facturation ou dans une autre
monnaie mais dans les différents cas d'avance, l'entreprise cherche à recevoir en dernier lieu
une somme en monnaie nationale.
Exemple
A l’échéance :
- L'entreprise encaisse le montant de sa créance en devises (1000 000 USD) du client étranger
qu'elle verse à sa banque.
- La banque utilise cette somme pour rembourser l'emprunt contracté sur le marché de
l'eurodevise.
2- La banque va emprunter un montant X en CHF, sur le marché de l'euro-CHF, sur une période
de 3 mois, telle que sa valeur de remboursement est égale au produit de la vente à terme.
L’entreprise reçoit aujourd'hui de sa banque un montant XCHF tel que :
X CHF (1 + tav
CHF
x 3 12) = créancexCTUSD
A
/ CHF
3- Pour éviter le risque de change, la banque, pour le compte de l’entreprise, peut convertir
les CHF reçus contre la monnaie locale (EUR) au cours spot CHF/EURA= CHF/USDAx
USD/EURA = (USD/EURA)/ (USD/CHF)v= 1,0900/1,5750 = 0,6921
Elle reçoit : 1.541.084 x 0,6921 = 1.066.584 EUR
A l'échéance:
- L'entreprise reçoit sa créance de 1.000.000 USD de son client étranger qu'elle livre à sa
banque dans le cadre de la vente à terme des dollars contre des francs suisses.
- Aujourd'hui (en t0), l'entreprise reçoit de sa banque le montant de l'avance en devise en euros.
En contrepartie, à l'échéance, elle livre à sa banque le montant de sa créance de 1.000.000 USD.
Remarques
1-Par rapport à la couverture à terme (vente à terme), l’avance en devise permet à l'entreprise
d'encaisser le produit de son exportation immédiatement et non à l'échéance comme c'est le cas
pour la couverture à terme : l'avance en devise permet de résoudre à la fois un problème de
risque et un problème de trésorerie
2- Taux d'avance en devise = taux de prêt de la devise+ une commission bancaire annuelle en
pourcentage.
3- Si la commission est donnée en valeur, il faut la retrancher du montant de l'avance libellée
en monnaie nationale.
Le crédit de mobilisation de créance née sur l’étranger (CMCNE dans la suite du texte)
est une technique de financement des exportations à court terme qui permet aussi de se couvrir
contre le risque de change. Cette technique permet à l'entreprise exportatrice de recevoir le
montant de sa créance, dès sa naissance (dès aujourd'hui), mais libellée en monnaie locale :
c'est une avance en monnaie locale.
Quelle est la somme encaissée par l'entreprise si elle a recours à un CMCNE au taux de
4 % ? (Même exemple de l'avance)
1- L'entreprise vend à terme sa créance en USD contre la monnaie locale (EUR) au cours à
terme acheteur USD/EUR.
1 + TEUR
E
x3 1 + 3% x 3
CTUSD / EUR = CCUSD / EUR x
A A 12 = 1,0900 x 12 =1,0833
1 + TUSD
P
x3 1 + 5 ,5%x 3
12 12
2- La banque va emprunter un montant X en euros, sur le marché local, sur une période de 3
mois, tel que sa valeur de remboursement est égale au produit de la vente à terme.
A l'échéance
- L'entreprise reçoit sa créance de 1000000 USD de son client étranger qu'elle livre à sa banque
dans le cadre de la vente à terme des USD contre EUR.
Quelle est la somme encaissée par l'entreprise si la banque accepte de lui accorder un
taux d'escompte annuel de 6 % contre un paiement au comptant ? (même exemple de l'avance)
Le swap de change ou swap cambiste est un engagement bilatéral d’échanger, à une date
donnée, une quantité fixe d’une monnaie contre une quantité variable d’une autre monnaie.
Il s’agit d’une promesse réciproque de restitution des fonds à une échéance donnée, selon un
cours de change préalablement défini.
Le swap de change se résume en deux opérations de change liées, de sens contraire, et de
maturités différentes :
- Une opération au comptant exécutée dès la mise en place du contrat.
- Une opération à terme exécutée à une date ultérieure négociée dès la mise en place du
contrat.
Pour se couvrir contre le risque de change, les importateurs et les exportateurs peuvent avoir
recours aux swaps de change de la manière suivante :
- Pour se couvrir contre le risque lié à la dépréciation éventuelle d’une devise étrangère,
l’exportateur doit conclure avec sa banque un swap vendeur dont le montant en devise
étrangère correspond au montant de sa créance.
- Pour se couvrir contre le risque de change lié à l’appréciation éventuelle d’une devise
étrangère, l’importateur doit conclure avec sa banque un swap acheteur dont le montant
en devise correspond au montant de sa dette.
Exercice 1
On considère un exportateur américain qui doit recevoir dans 92 jours un montant de 1 million
d’euros et qui cherche à se couvrir par un contrat de swap.
Les données du marché interbancaire sont les suivantes :
- Cours comptant EUR/USD = 1,1152 - 1,1158
- Taux d’intérêt annuel / USD = 51/4% - 53/8%
- Taux d’intérêt annuel / EUR = 29/16% - 211/16%
1. Quel est le risque encouru par l’exportateur et par quel contrat de swap peut-il se couvrir
?
2. Quels sont les cours à terme acheteur et vendeur d’équilibre du marché ?
3. En déduire les points de swap acheteur et vendeur que la banque devrait proposer à
son client.
4. Mettre en place le contrat de swap en indiquant les différentes opérations à accomplir
par le client exportateur et par sa banque.
Exercice 2
1. Quel est le risque encouru par l’importateur et par quel contrat de swap peut-il se couvrir ?
2. La livre sterling est-elle en report ou en déport par rapport au dinar tunisien? En déduire
les taux à terme implicitement offerts par la banque à son client.
3. Mettre en place le contrat de swap en indiquant les différentes opérations à accomplir par
le client importateur et par sa banque. Indiquer le résultat du swap pour l’importateur.
Expliquer.
Le marché des options de change est un marché dérivé. Les options de changes
constituent l'une des techniques externes de couverture du risque de change nécessitant le
recours à un établissement bancaire ou à un marché organisé.
Un marché dérivé est un marché où sont négociés des actifs financiers dont la valeur
dépend du prix d’un autre actif, appelé sous-jacent ou support. L'actif sous-jacent peut être des
actions, des matières premières, des taux d'intérêt, des indices boursiers, des devises ...Les
options de change ont pour actif sous-jacent des devises.
Contrairement aux instruments de couverture fermes, les options de change permettent
à la fois d'éliminer les pertes de change potentielles et de bénéficier d'une évolution favorable
des cours.
Ainsi, le recours aux options sur devises permet aux opérateurs de remédier aux
inconvénients des achats et des ventes à terme. Ces inconvénients se traduisent par l’existence
d’un coût d’opportunité. En effet :
- en règle générale, un importateur désire se couvrir contre la hausse du cours de la devise dans
laquelle est libellée la transaction. S’il y a achat à terme, celui-ci est mauvais s’il y a à
l’échéance une baisse du cours de la devise dans laquelle est libellée l’opération.
- quant à l’exportateur, il se couvre contre la baisse du cours de la devise dans laquelle est
libellée la transaction. S’il y a vente à terme, celle-ci est mauvaise s’il y a à l’échéance une
hausse du cours de la devise dans laquelle est libellée l’opération.
Exemple 1 :
Un exportateur britannique a vendu à un client américain pour 100.000 USD de marchandises.
La date de la transaction est le 1er janvier et le règlement est prévu pour le 30 juin.
Au 1er janvier, 1 GBP= 1,3000 USD soit USD 1 = 0,7692 GBP.
Le cours à terme dans le cadre d’une couverture par une vente à terme est 1GBP = 1,2500 USD
soit USD 1 = 0,8000 GBP.
Le cours futur au comptant pourrait s’établir au 30 juin à USD 1 = 0,8200 GBP.
Si l’exportateur britannique s’engage par une couverture à terme et que le cours futur au
comptant se confirme, son coût d’opportunité serait de :
(0,82 – 0,80) x 100.000 USD = 2000 GBP
Le recours aux options sur devises permet de contourner ces inconvénients.
1. Définitions
Une option de change est un actif financier qui donne à son acheteur le droit et non
l'obligation d’acheter ou de vendre, jusqu’à une certaine date, appelée date d’échéance, une
quantité déterminée de devises, à un prix fixé d’avance, appelé prix d’exercice (strike price).
Pour le droit accordé par l'option, l'acheteur paie immédiatement au vendeur une somme
constituant la prime (premium).
Pour l'acheteur, l'option est un actif conditionnel: il n’a pas l'obligation d'acheter ou de
vendre les devises, tout dépend de l’évolution du cours sur le marché. En effet, l'acheteur de
l'option n'exerce son droit que s’il y trouve un avantage.
Le vendeur de l'option a pris l’engagement, jusqu'à la date d'échéance, de vendre ou
d'acheter les devises au prix d’exercice, à la demande de l’acheteur de l’option.
Sur le marché des options, on peut acheter ou vendre des options d'achat (call) ou des
options de vente (put) :
• L’acheteur d’un call a le droit, et non l'obligation, d'acheter des devises à un prix
d'exercice spécifié au moment de l’achat du call.
Les marchés organisés sont localisés au sein d'une bourse. Ils sont structurés autour
d'une chambre de compensation (clearing house) qui assure la liquidité du marché et la
contrepartie des transactions. En effet, la chambre de compensation s'interpose entre l'acheteur
et le vendeur et garantit la bonne fin des opérations.
Les options négociées dans le cadre de marchés organisés sont standardisées en termes
de devise, de taille, d'échéance et de prix d'exercice.
Sur les marchés organisés, les options de change peuvent être de deux types :
Les options sur devises: elles ont pour actif sous-jacent des devises négociées sur le marché
interbancaire au comptant. Ce sont des options au comptant appelées également options sur "cash"
ou "sur physique". Aux Etats-Unis, elles sont négociées principalement dans la bourse des
valeurs Philadelphia Stock Exchange(PHLX).
Les options sur contrats à terme de devises : elles ont pour actif sous-jacent les contrats à terme
de devises ou Futures négociés dans les bourses de commerce comme le Chicago Mercantile
Exchange (CME), sur le compartiment de l'International Monetary Market (IMM). Ces options
sont appelées également Options on Futures.
Dans la suite de ce cours, nous nous intéresserons aux options sur devises négociées sur
les marchés organisés.
Exemple :
Un importateur américain contracte une dette à 6 mois de 500 000 CAD. Le cours CAD/USD
= 0,2600. Il craint la hausse du CAD par rapport à l’USD et pense que le taux de change
CAD/USD dans 6 mois sera de 0,3200. Pour se protéger, cet importateur achète une option
d’achat de CAD à un prix d’exercice CAD/USD de 0,2600. Il verse (au vendeur de l’option)
une prime de 2 cents par CAD.
Donnez la représentation graphique des gains et des pertes de cet importateur à la date
d’échéance ainsi que l’équation de la courbe et le point mort.
4.2. La vente d’une option d’achat (ou la protection contre une baisse modérée du cours des
devises)
Le vendeur d’une option d’achat est soumis à la volonté de l’acheteur. Il doit livrer les
devises au prix d’exercice si l’acheteur exerce son option, quelle que soit l’évolution du cours
au comptant de la devise. Le profit du vendeur d’option est limité au montant de la prime qu’il
encaisse. Son risque est, en revanche, illimité.
Le vendeur d’une option d’achat a, concernant l’évolution de la devise, des anticipations
inverses de celles de l’acheteur de l’option d’achat. En effet, le vendeur d’un call se couvre
contre une baisse de la devise concernée. Donc le vendeur d’un call ne peut être qu’un
exportateur(ou un opérateur ayant une position longue). En vendant une option d’achat,
l’exportateur est protégé contre la baisse du cours de la devise à hauteur du montant de la prime
qu’il encaisse.
Si l’option n’est pas exercée par l’acheteur, le gain du vendeur du call se limiterait à la
prime : il a encaissé la prime de l’acheteur.
Si l’option est exercée par l’acheteur, le vendeur du call serait obligé de vendre les
devises qu’il reçoit suite à sa créance au prix d’exercice alors que le cours futur au comptant
est supérieur au prix d’exercice, alors qu’il aurait pu vendre les devises reçues au cours au
comptant sur le marché au comptant. Par conséquent, au-delà du prix d’exercice il génère des
pertes.
Donc le point mort au delà duquel le vendeur d’option commence à enregistrer une perte
est égal au prix d’exercice accru de la prime versée par l’acheteur. La perte potentielle d’un
Exemple
Un exportateur américain a une créance à 6 mois de 500 000 CAD. Le cours CAD/USD =
0,3200. Il craint la baisse du CAD par rapport à l’USD et pense que cette baisse sera modérée.
Il craint que le taux de change CAD/USD dans 6 mois sera de 0,3000. Pour se protéger, cet
exportateur vend une option d’achat de CAD à un prix d’exercice CAD/USD de 0,3200. Il
reçoit de l’acheteur de l’option une prime de 2 cents par CAD.
Donnez la représentation graphique des gains et des pertes de cet importateur à la date
d’échéance ainsi que l’équation de la courbe et le point mort.
4.3. L’achat d’une option de vente (ou la protection contre le risque de baisse du cours
des devises)
L’achat d’un put donne à l’opérateur le droit, mais non l’obligation, de vendre des
devises à un prix d’exercice spécifié au moment de l’achat à une date donnée. Le risque de
l’acheteur est limité au montant de la prime qu’il accepte de verser au vendeur de l’option (pour
obtenir le droit de se déclarer vendeur). Son gain est, en revanche, illimité.
Pour se protéger contre le risque de baisse du cours d’une devise dans laquelle est
libellée la créance, l’exportateur traditionnellement achète une option de vente.
Ainsi, si le cours futur au comptant est inférieur au prix d’exercice, il exercera son
option. Si le cours futur au comptant est supérieur prix d’exercice, il n’exercera pas on option.
Le bénéfice potentiel d’un acheteur d’une option de vente ne connaît pas de limite
objective. La perte est en revanche limitée au montant de la prime.
Exemple
Un exportateur américain a une créance à 6 mois de 500 000 CAD. Le cours CAD/USD =
0,3200. Il craint la baisse du CAD par rapport à l’USD et pense que le taux de change
CAD/USD dans 6 mois sera de 0,2600. Pour se protéger, cet exportateur achète une option de
vente de CAD à un prix d’exercice CAD/USD de 0,3200. Il verse (au vendeur de l’option) une
prime de 2 cents par CAD.
Donnez la représentation graphique des gains et des pertes de cet importateur à la date
d’échéance ainsi que l’équation de la courbe et le point mort.
4.4. La vente d’une option de vente (ou la protection contre le risque de hausse
Exemple
Un importateur américain a une créance à 6 mois de 500 000 CAD. Le cours CAD/USD =
0,2600. Il craint la hausse du CAD par rapport à l’USD et pense que cette hausse sera modérée.
Il craint que le taux de change CAD/USD dans 6 mois sera de 0,2800. Pour se protéger, cet
importateur vend une option de vente de CAD à un prix d’exercice CAD/USD de 0,2600. Il
reçoit de l’acheteur de l’option une prime de 2 cents par CAD.
Donnez la représentation graphique des gains et des pertes de cet importateur à la date
d’échéance ainsi que l’équation de la courbe et le point mort.
La valeur intrinsèque d'un call= Max (0, S - K), où S est le cours au comptant de la
devise sous-jacente et K le prix d'exercice. La valeur intrinsèque d'un put= Max [0, K - S].
La valeur intrinsèque d'une option évolue tous les jours en fonction du cours de la devise
sous- jacente.
Un call (put) est dit "in the money" ou "dans la monnaie" si son prix d'exercice est
inférieur (supérieur) au cours au comptant de la devise sous-jacente. Sa valeur intrinsèque est
positive.
Call Put
S<K (CC < PE) Out of the money In the money
S=K (CC = PE) At the money At the money
S>K (CC > PE) In the money Out of the money
4
Si l’opérateur anticipe une hausse modérée du cours de la devise et s’il n’est pas averse au risque, il peut
recourir à la vente de put.
L’utilisation des contrats de futures sur devises afin de couvrir le risque de change généré par
les opérations commerciales ou financières que l’entreprise réalise avec l’étranger est une
technique externe de couverture nécessitant le recours à un marché spécialisé.
Les premiers marchés dotés d'une chambre de compensation où furent négociés des
instruments dérivés de change ont été ouverts le 16 mai 1972 par le Chicago Mercantile
Exchange (CME). Cette création originale a été répandue sur plusieurs autres places financières,
mais sans connaître un réel succès. Comparables au premier abord aux contrats forward
négociés sur le marché interbancaire, et offrant des services identiques, les contrats à terme de
devises (currency futures) en diffèrent, toutefois, du fait de leur standardisation et de la présence
d'une chambre de compensation.
De nombreuses bourses, aux États-Unis et dans beaucoup d'autres pays, ont cherché à
négocier des currency futures, mais à l'exception du Chicago Mercantile Exchange aucune
d'entre elles n'a réussi à développer durablement cet instrument dérivé. Il a fallu attendre à peu
près 30 ans pour que d’autres bourses non américaines (environ une douzaine depuis 2014)
développent cet instrument dérivé.
Il s’agit d’un produit dérivé car le contrat à terme n’existe que par rapport à un sous-
jacent. Ce sous-jacent peut être un actif financier négociable (ex : devise, taux d’intérêt,
action..) et on parle de « financial futures » ou un produit de base (des matières premières :
cacao, blé, sucre, pétrole...) et on parle de contrats à terme sur commodities.
Il existe plusieurs sortes de contrats à terme selon le risque qu’on souhaite couvrir:
- Pour se protéger contre le risque de prix (blé, sucre, cacao, pétrole…), il existe des
contrats à terme sur matières premières.
5
Si l’opérateur anticipe une baisse modérée du cours de la devise et s’il n’est pas averse au risque, il peut
recourir à la vente de call.
6
Finance Internationale, Y. Simon et C. Morel, 11 ème édition, Ed Economica, 2015
___________________________________________________________________________
7
D’autres échéances (janv, avril, juill, oct) ont été introduites mais n’ont pas connu le succès escompté
Pour réaliser ce gain, les contrats à terme sur l’EUR achetés en bourse ne doivent pas être
annulés. Les EUR qui seront reçus à l’échéance vont servir à honorer l’engagement pris sur le
marché interbancaire.
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Le tableau ci-dessous reproduit les caractéristiques essentielles des principaux contrats à terme
de devises négociés à Chicago.
8
Echelon de cotation : écart minimum existant entre 2 cours
Exemple 3 :
Si on considère le contrat CAD, fixé à 100.000 CAD, la valeur de la fluctuation minimale est
de 0,01 cent (10-2 USD) par CAD, c’est à dire que la valeur totale du contrat ne peut varier à la
hausse ou à la baisse que par un multiple entier de 100.000 * 0,0001 = 10 USD.
Ainsi, si le taux de change sur le marché des Futures est de CAD/USD = 0,7615, alors
le contrat vaut 76.150 USD et sa valeur ne peut augmenter ou baisser que par des multiples de
10 USD par rapport à cette valeur (76.140; 76.130;...76.160; 76.170 USD...).
A. Le mécanisme de compensation
A partir du moment où deux courtiers se mettent d’accord sur une opération (nature du sous-
jacent, échéance du contrat, nombre de contrats, prix), l’opération est immédiatement déclarée
par le vendeur à la chambre de compensation pour enregistrement. Dès cet instant, le contrat
prend officiellement naissance et les deux opérateurs peuvent s’ignorer. Ils n’ont plus
d’obligation l’un envers l’autre. Chacun n’aura de vis-à-vis que la chambre de compensation.
L’existence de cette chambre de compensation garantit la sécurité et la liquidité des
transactions.
Celle-ci va exiger de chacun d’eux un dépôt de garantie9 (Deposit) qui peut être versé soit en
liquide ou sous forme de titres à revenu fixe générateur d’intérêts (bons de Trésor, obligations..)
et qui est restitué à l’opérateur à la fin du contrat.
Le montant du deposit varie selon les contrats, la volatilité des cours des devises et le caractère
plus ou moins spéculatif des marchés. Ce montant exigé par la chambre de compensation doit
couvrir à peu près le maximum que l’on puisse perdre en une séance. Il est calculé ainsi :
9
En général, le dépôt de garantie représente moins de 5% de la valeur des contrats
Exemple 4/1:
Un opérateur a acheté un contrat future GBP contre USD à 1,2730. Supposons qu’en fin de
journée, le contrat se négocie à 1,2720.
Quel est l’impact de cette évolution défavorable pour l’acheteur ?
Pour éviter tout risque, le règlement des bourses prévoit que les « pertes » doivent être payées
tous les jours, au fur et à mesure qu’elles apparaissent. La chambre de compensation procède à
un appel de marge en cas de perte potentielle et à une restitution de marge en cas de gain
potentiel.
R = PV – PA
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Exemple 5:
Sur l’ordre d’un client, un opérateur à l’IMM achète le 2 juin, 15 contrats à terme GBP aux
conditions suivantes :
Taille : 62 500 GBP
Echéance : Septembre
Cours d’achat : 1 GBP = 1,2710 USD
Variation maximale : 100 points (GBP/USD)
Dans les jours qui suivent, on observe les cours suivants :
1. Deposit versé =
2. L’opérateur est un acheteur de contrats. Il gagne lorsqu’il y a hausse des cours et perd
dans le cas contraire. Le gain correspond à une restitution de marge et la perte
correspond à un appel de marge.
- 3 juin : Résultat =
- 4 juin : Résultat =
- 5 juin : Résultat =
- 6 juin : Résultat =
- 7 juin : Résultat =
___________________________________________________________________________
R = PV – PA
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Exemple 6:
Sur l’ordre d’un client, un opérateur à l’IMM vend le 25 juin N, 8 contrats à terme EUR aux
conditions suivantes :
Taille : 125 000 EUR
Echéance : Juin N
Cours de vente : 1 EUR= 1,1350 USD
Variation maximale : 10 points
Dans les jours qui suivent, on observe les cours suivants :
1. Deposit versé =
2. L’opérateur est un vendeur de contrats. Il gagne lorsqu’il y a baisse des cours et perd
dans le cas contraire. Le gain correspond à une restitution de marge et la perte
correspond à un appel de marge.
Compte de marges
J1 :
J2 :
J3 :
J4 :
J5 :
Solde:
Résultat = PV – PA =
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En intervenant sur les marchés de contrats à terme (futures markets) pour se protéger
contre le risque de change, l'exportateur détenant une créance en devise et l'importateur ayant
une dette en devise ne s'adressent plus à un banquier comme ils le font sur le marché
interbancaire. Ils prennent directement contact avec un courtier du Chicago Mercantile
Exchange pour vendre et acheter un ou plusieurs contrats standardisés de devises.
Notation :
Qs : Quantité spot, volume de la position en devises à couvrir (longue ou courte)
So : Cours spot à la date d’apparition de la position en devises
St : Cours spot à la date de disparition de la position en devises
Qf : Volume de la position sur les contrats ; la quantité de devises achetées ou vendues du
fait de l’achat ou de la vente des contrats à terme.
N : Nombre de contrats négociés
T : Taille standard du contrat
Qf = N x T
Fo : Cours boursier du contrat à la date d’apparition de la position sur les contrats
Ft : Cours boursier du contrat à la date de disparition de la position sur les contrats
La perte enregistrée sur la position physique est compensée par le gain enregistré sur les contrats
à terme, et vice-versa.
Résultat consolidé = Résultat sur position physique + Résultat sur contrat à terme
= Qs x (St – So) + Qf x (Fo – Ft)
= Qs x (St – So) + N x T x (Fo – Ft)
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Exemple 7:
Un exportateur américain conclut une négociation commerciale de 250 000 GBP avec une
entreprise anglaise. Il redoute une baisse de la devise britannique par rapport au dollar.
Le 10 septembre,
1GBP = USD 1,5030.
Le taux à terme à 90 jours est en déport et ressort à 1 GBP = USD 1,4882.
Pour se protéger contre le risque de change, l'exportateur vend 4 contrats de valeur nominale
62500 GBP pour l'échéance décembre au taux de 1 GBP = USD 1,4882.
Le 10 décembre,
1 GBP = USD 1,3050
Le cours des contrats à terme pour l'échéance décembre est également 1 GBP = USD 1,3050.
L'exportateur encaisse le montant de la créance, soit 250000 livres sterling, le vend sur le
marché au comptant et enregistre une perte de (375750 - 326250), soit 49500 dollars (voir
exemple 1). Il dénoue immédiatement sa position à terme et obtient un gain de 45800 dollars.
Il achète en effet des contrats au taux de 1 GBP = USD 1,3050, alors qu'il les avait vendus le 10
septembre sur la base de 1 GBP = USD 1,4882.
Si au lieu de baisser le cours de la livre s'était élevé, l'exportateur aurait enregistré un
gain sur sa créance, mais celui-ci aurait été contrebalancé par une perte sur le marché des
contrats.
La possibilité de compenser une position à terme avant l'échéance pour tirer profit d'une
évolution du taux de change qui avait été mal anticipée est une spécificité des marchés de
contrats futures. Il est pratiquement impossible de faire la même opération dans le cadre d'une
couverture sur le marché interbancaire.
Le 10 décembre Le 10 décembre
1GBP=USD 1,3050 1GBP=USD 1,3050
D’où une
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Exemple 8 :
Le 1er avril N, une entreprise américaine a une créance à recevoir de 350 000 GBP, échéance
dans 2 mois.
Elle décide de se couvrir contre le risque de change par recours au marché des contrats à terme.
A combien s’élève le résultat final, sachant que la couverture se fait par défaut et que les
données du marché sont les suivantes:
Cours spot So (le 1er avril): 1 GBP = 1,60 USD
Cours spot St (dans 2 mois: le 1er juin) : 1 GBP = 1,65 USD
Prix de vente Fo (le 1er avril N): 1 GBP = 1,57 USD
Prix d’achat Ft (le 1er juin) : 1 GBP = 1,61 USD
Taille standard du contrat : 62 500 GBP
Echéances standards des contrats: les 4 fins de trimestre
______________________________
Le 1 avril, l’entreprise a une position longue en GBP. Elle se couvre contre le risque de baisse
er
du GBP contre USD par une vente à découvert de N contrats à terme sur GBP au cours future
Fo = 1,57 et dont l’échéance est fin juin (l’échéance immédiatement consécutive à celle de la
position en devise).
N = Nombre de contrats à achetervendre = 350 000/ 62500 = 5,6 (donc 5 contrats)
D’où un
Ainsi, le gain réalisé sur la position physique va permettre de compenser les pertes enregistrées
sur la position sur les contrats puisque le prix du contrat évolue dans le même sens que le cours
de la devise.
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2ème cas : Si le cours de la devise dans laquelle est libellée sa position baisse :
- L’entreprise va réaliser un gain sur sa position physique en devise (payer la dette moins
cher)
- et enregistrer une perte sur les contrats à terme (ils seront vendus moins chers)
La perte enregistrée sur la position physique est compensée par le gain enregistré sur les contrats
à terme, et vice-versa.
Résultat consolidé = Résultat sur position physique + Résultat sur contrat à terme
= Qs x (So – St) + Qf x (Ft – Fo)
= Qs x (So – St) + N x T x (Ft – Fo)
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Exemple 9:
Le 12 septembre Le 12 septembre
1CHF=USD 0,6940 1CHF=USD 0,6940
Perte nette =
Exemple 10 :
Le 1er avril N, une entreprise américaine a une dette à payer de 350 000 GBP, échéant dans 2
mois.
Elle décide de se couvrir contre le risque de change par recours au marché des contrats à terme.
Le 1er avril, l’entreprise a une position courte en GBP. Elle se couvre contre le risque de hausse
du GBP contre USD par un achat de N contrats à terme sur GBP au cours future Fo = 1,57 et
dont l’échéance est fin juin (l’échéance immédiatement consécutive à celle de la position en
devise).
N = Nombre de contrats à acheter = 350 000/ 62500 = 5,6 (donc 6 contrats)
Ainsi, l’entreprise s’engage le 1er avril à:
- recevoir à la date du 30 juin un montant en GBP égal à 6 x 62 500 =
375 000 GBP
- et à livrer à la même date un montant en USD égal à 6 x 62 500 x
1,57 = 588 750 USD
Le 1 juin, date de règlement de la dette, l’entreprise achète 350 000 GBP sur le marché des
er
Le 12 septembre Le 12 septembre
1GBP=USD 1,65 1GBP=1,61 USD
Perte nette =
Ainsi, le gain réalisé sur les contrats permet de compenser une partie des pertes enregistrées sur
la position en devises puisque le prix du contrat évolue dans le même sens que le cours de la
devise.
Remarques
1. Le résultat global n’est presque jamais nul pour deux raisons :
- La position en devise à couvrir est rarement un multiple de la taille standard des contrats.
L’imperfection de cette couverture se retrouve également au niveau de l’échéance car
l’échéance de la couverture ne correspond pas forcément à l’échéance du contrat
commercial
- Le résultat sur la position physique en devise dépend de l’évolution des cours spot alors que
le résultat sur les contrats à terme dépend des cours des contrats à terme. Il est vrai que les
cours spot et les cours des contrats à terme évoluent dans le même sens, mais rarement avec
la même amplitude.
- Le marché des contrats à terme fait recours aux services de la chambre de compensation,
ce qui élimine le risque de contrepartie existant sur le marché interbancaire ;
- Les transactions interbancaires se font par téléphone ou par fax entre les cambistes des
banques avec publication d’un prix offert et d’un prix demandé. Sur le marché des
contrats, les transactions se font à la criée ou sur un réseau électronique à un cours
unique à l’achat et à la vente ;
- Sur le marché interbancaire, les banques sont rémunérées par l’écart entre le cours
vendeur et acheteur. Sur le marché des contrats, les commissions sont versées aux
courtiers. Elles varient entre 1et 30 usd selon les opérations ;
- La valeur d'une transaction est beaucoup plus importante sur le marché interbancaire
qu'elle ne l'est sur le marché des contrats. Sur le premier, il n'y a pas de transactions
inférieures à un million de dollars et celles ayant une valeur supérieure à cinq millions
sont fréquentes. Sur le marché des contrats, en revanche, il n'est certes pas impossible
d'acheter ou de vendre en une seule négociation 50 contrats voire plus, mais la norme
est en réalité beaucoup plus faible.
- En offrant des contrats sur mesure, le marché interbancaire répond mieux aux besoins
des exportateurs, des importateurs et des investisseurs institutionnels ainsi qu'à ceux des
investisseurs privés.
4. Malgré le développement des marchés des contrats à terme, ils n’ont pas connu le
succès du marché interbancaire et ce pour diverses raisons :
- Les entreprises traditionnelles peu familiarisées avec le fonctionnement des marchés
des futures ne sont pas conduites à utiliser ces marchés ;
- Les services rendus par le marché interbancaire sont très satisfaisants ;
- Les grandes banques ne souhaitent pas réduire l’importance du marché interbancaire et
n’ont pas aidé au développement des marchés des contrats.