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En 1944, l'objectif interne majeur était d'atteindre un haut niveau d'activité économique et le
plein emploi dans chaque économie nationale. Cette vision, influencée par les idées
keynésiennes, considère que les marchés ne peuvent s'auto-réguler et nécessitent l'intervention
de l'État pour réguler l'économie et atteindre le plein emploi.
Aux États-Unis, dès les années 1930 avec le New Deal, il devient évident pour certains
acteurs clés que l'État doit jouer un rôle crucial dans la reconstruction de l'économie nationale
et internationale pour sortir de la dépression. Le New Deal international est ainsi proposé,
avec pour objectif principal le plein emploi.
Cependant, dès la fin des années 1960, des tensions commencent à apparaître dans le système.
La montée de l'inflation mondiale, accentuée par le premier choc pétrolier de 1973, entraîne
une période de stagflation, avec une inflation élevée et un ralentissement de la croissance
économique.
Cette période de stagflation remet en question les approches keynésiennes, ouvrant la voie à
de nouvelles idées économiques, notamment celles de Milton Friedman. Les années 1970
marquent ainsi une crise économique keynésienne, remettant en cause le système monétaire
international basé sur ces conceptions.
Dans ce contexte, les économistes proposent d'abandonner les taux de change fixes pour
adopter des taux de change flexibles, offrant plus de souplesse pour répondre aux défis
économiques. Certains, comme Friedman, soutiennent depuis les années 1950 que les taux de
change fixes sont une erreur, prônant la flexibilité des taux de change.
Parallèlement, une autre vision émerge, appelant à sortir du système monétaire international
de Bretton Woods, fondé sur le contrôle des mouvements de capitaux internationaux. Certains
estiment que les contrôles sont nécessaires pour permettre aux pays de poursuivre des
politiques de plein emploi sans compromettre la stabilité monétaire internationale.
La mobilité des mouvements de capitaux varie selon les systèmes monétaires, avec
une liberté totale (étalon-or) ou limitée (Bretton Woods).
Enfin, le système monétaire international est également marqué par des relations de pouvoir
inégales, où des pays dominants comme les États-Unis jouent un rôle prépondérant.
Les accords de Bretton Woods, qui se sont déroulés du 1er au 22 juillet 1944 avec la
participation de 44 nations, ont établi un régime monétaire basé sur l'étalon-or. Ce système
avait plusieurs caractéristiques et impacts importants :
À cette époque, les grandes entreprises n'avaient pas encore une influence aussi forte,
ce qui favorisait une concurrence élevée et la flexibilité des prix. De même, les
travailleurs n'étaient pas toujours bien organisés en syndicats, ce qui rendait les
salaires plus flexibles.
Politiquement, bien que les pays aient des régimes démocratiques, la démocratie était
souvent limitée, avec un suffrage restreint. Les élites politiques et économiques étaient
plus influentes, ce qui conduisait souvent à des orientations favorables à l'étalon-or.
De plus, le système de l'étalon-or est devenu critiqué pour son caractère déflationniste.
Les ajustements nécessaires, tels que la baisse des salaires en période de contraction
monétaire, étaient jugés excessifs, provoquant du chômage et des tensions politiques.
En somme, bien que les accords de Bretton Woods aient établi un système monétaire
international basé sur l'étalon-or, les évolutions socio-économiques et politiques ont
commencé à remettre en question les principes et les ajustements rigides de ce régime.
Les critiques de l'étalon-or se sont concentrées sur son impact déflationniste, ses coûts
économiques et sociaux élevés, et les pressions politiques résultant des ajustements
économiques nécessaires.
Pendant l'entre-deux guerres, trois points importants sont mis en évidence concernant le
système monétaire international :
La flexibilité des taux de change (valeur de monnaie varie) a été considérée comme
déstabilisante pour les économies. Cela a entraîné ce qu'on appelle les dévaluations
compétitives, où les pays cherchent à abaisser la valeur de leur monnaie pour stimuler
leurs exportations. En 1944, on pensait que ces dévaluations étaient un facteur de la
crise économique (déséquilibres commerciaux, tensions…).
Bien que l'on parle souvent de Bretton Woods aujourd'hui, associant cette période à
une croissance rapide dans les pays développés, le régime de Bretton Woods dans sa
stricte application n'a duré que près de 10 ans. Les États-Unis ont finalement mis fin à
la convertibilité du dollar en or, ce qui a mis fin au régime établi en 1944. Ainsi, bien
que Bretton Woods soit souvent idéalisé pour sa stabilité, dans la réalité, sa durée a été
relativement courte, et il a finalement été abandonné en tant que tel.
Position américaine :
Ils voient l'instabilité des taux de change favoriser le protectionnisme. Ils souhaitent
des taux de change fixes pour stimuler le commerce international.
Les États-Unis veulent limiter leur contribution financière au futur Fonds monétaire
international (FMI) en tant que principal pays créancier.
Ils s'opposent à des règles strictes pour les pays excédentaires, anticipant leur propre
statut durable d'excédentaires.
Position britannique :
Leur principale préoccupation est le chômage et la déflation. Ils veulent des taux de
change révisables pour permettre des politiques de plein emploi.
Principales oppositions :
Le financement du futur FMI.
La symétrie dans l'ajustement des déséquilibres des balances des paiements. Les USA
pensent que seuls les pays déficitaires devraient s'ajuster, alors que Keynes plaide pour
un ajustement symétrique.
Maintenir des taux de change stables pour éviter les dévaluations compétitives.
Fournir un système multilatéral de paiements pour les États membres et éliminer les
restrictions sur les échanges.
Prêter des ressources pour gérer les déséquilibres temporaires des balances des
paiements, évitant ainsi des mesures déflationnistes ou protectionnistes.
Limiter, par une politique appropriée, la durée et l'ampleur des déséquilibres des
paiements internationaux.
2. Système de taux de change fixes mais ajustables avec une marge de fluctuation
limitée.
3. Libre convertibilité des monnaies pour les transactions courantes, avec possibilité de
contrôle sur les flux financiers.
4. Utilisation symétrique des monnaies dans les règlements des transactions courantes.
5. Possibilité d'un déséquilibre temporaire de la balance des paiements, avec des crédits
du FMI limités par sa dotation.
Le dollar devient l'étalon d'un système de type étalon de change-or. Ce système établit des
règles strictes pour les taux de change et les paiements internationaux, tout en donnant au FMI
un rôle central dans la gestion des déséquilibres monétaires entre les pays membres.