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EFAB, l’école supérieure des métiers de l’immobilier

Site : Aix En Provence

Année pédagogique : 2021/2022

Cours : Economie Financière


Enseignante : Mlle OURAMDANE Malika
Courriel : ouramdane.malika.enssea@gmail.com
I. Le système financier international :

1) Définition :  Un système monétaire international est un ensemble de règles,


d’institutions, d’accord et de pratiques qui organisent les modalités de
règlement des opérations commerciales et financières internationales.
La notion de Système Financier International (SFI) correspond à l’ensemble des
arrangements monétaires et financiers en vigueur entre les grands acteurs publics et
privés, chargés de la régulation des cours entre les monnaies, de
l’approvisionnement des différents intervenants en liquidité internationales et de
l’allocation des ressources financières au plan mondial»
1 Alain BEITONE, Christine DOLLO, Jean-Pierre GUIDONI, Alain LEGARDEZ ;
Dictionnaire des Sciences économiques, Armand Colin Editeur, PARIS 1991, page 309.
2 Michel DROUNI ; Système financier international; Edition 2003;
Il suppose l’existence d’opérations financières internationales entre agents
économiques résidents et non-résidents.
«Le SFI est l’ensemble d’activités financières réalisées dans le monde, elle représente
la contrepartie des activités commerciales (achats et ventes des produits entre
différents pays ou correspondant à des placements financiers (frais et achats de titre) 

Le SFI correspond à l’ensemble des institutions des pratiques qui encadrent les
opérations financières internationales c’est-à-dire la mise en relation entre les agents
qui possèdent un besoin et ceux qui ont une capacité de financement.
Trois facteurs, intimement liés au phénomène de la mondialisation (la
désintermédiation des échanges, le décloisonnement et la déréglementation des
marchés) ont contribué à l’émergence du système financier international.
De ces différentes définitions, on conclut que la globalisation financière est la mise
en place d’un marché unifié des capitaux au niveau planétaire ou les entreprises
multinationales industrielles et financières peuvent emprunter ou placer des capitaux
sans limite où et quand elles le souhaitent, en utilisant tous les instruments financiers
existants.
2) Le processus de mondialisation financière : La mondialisation financière est
la mise en place d'un marché unifié de l'argent au niveau planétaire. Cela veut
dire que les entreprises multinationales industrielles et financières peuvent
emprunter ou placer de l'argent où elles souhaitent, en utilisant l'ensemble
des instruments financiers existants. Le processus de mondialisation
financière est fondé sur la règle des trois "D" : désintermédiation,
décloisonnement, dérèglementation.
a. Décloisonnement des marchés :
Les différents marchés des capitaux ne sont plus séparés les uns des autres et tous
les acteurs peuvent intervenir sur tous les marchés ; c’est en bref l’abolition des
frontières entre les marchés séparés, l’ouverture à l’extérieur des marchés nationaux
et aussi à l’intérieur de ceux-ci (le SFI est le méga-marché de l’argent).
Le réseau est interconnecté et en fonctionnement continu, ce phénomène réfère à
plusieurs éléments :
 Sur le plan interne ; peu de distinction entre le long terme et le court terme ;
frontière progressivement abolies entre les banques commerciales et les banques
d’affaires, entre lieux de services d’assurances et de services bancaires, entre les
marchés de change et les marchés financiers…
 
 Sur le plan externe : essentiellement, on réfère à l’ouverture de la bourse et du
marché des créances de l’état et des grandes firmes aux opérateurs étrangers.
b. La désintermédiation :
Ceci signifie que maintenant les entreprises peuvent satisfaire leurs besoins
financiers sans faire appel aux banques.

C’est le recours direct des opérateurs internationaux aux marchés financiers (finance
directe) sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires (finance indirecte)
pour effectuer leurs opérations de placement et d’emprunt.

La désintermédiation par titrisation : les capitaux disponibles sont directement


orientés par les marchés vers les agents ayant des besoins de financement, les
transactions s’effectuent sous la forme de titres allant du très court terme au long
terme.
c. La dérèglementation
Visait la suppression progressive des règlements et des contrôles en matière de
fixation des prix des services bancaires, de manière à faciliter la circulation
internationale du capital, elle s’est accompagnée d’une vague d’innovations
financières 
3. Les conséquences de la mondialisation financière :
La mondialisation financière a deux sortes d’effets :
1. des effets positifs
2. Des effets négatifs
a) Avantage et effets positifs de la mondialisation financière
* L’un des avantages attendus de la mondialisation financière c’est la possibilité
d’utiliser les capitaux disponibles là où l’on en a besoin.
Ainsi, les pays qui peuvent proposer de bons projets d’investissement, mais qui n’ont
pas de capitaux nationaux, peuvent quand même lancer ces nouveaux
investissements et soutenir leur croissance.
* Cette possibilité de placement au niveau mondial permet du même coup aux
détenteurs de capitaux de diversifier leurs risques en plaçant des ressources dans des
endroits différents.
* D’une manière générale, la libre circulation des capitaux permet aux pays qui
disposent d’un surplus d’épargne de le transférer vers les pays qui en manquent et
en ont besoin.
Il devrait en résulter plus de croissance et plus d’emploi pour tous …
* La diminution des couts : le cout des transactions diminue car on a de moins en
moins recours aux banques, la concurrence entre banques est accrue. Cette
concurrence interbancaire et le moindre recours aux financements intermède
(finance directe) réduisent le cout de l’accès aux capitaux.
De plus, les nouveaux instruments (produits dérivés) procurent une meilleure
protection contre les risques.
* Une meilleure allocation de ressource : Le transfert des capitaux s’opère plus
aisément entre les pays disposant de ressources de financement (excédents de la
balance des transactions courantes) et ceux ayant des besoins de
financement (déficits de la balance des transactions courantes).
b) Les effets négatifs de la mondialisation financière
De la mondialisation financière résulte également de nombreux risques :
* La perte d’autonomie des économies nationales : Avec la mondialisation
financière, les capitaux circulent librement d’une nation à l’autre.
L’importance de ces mouvements soumet les gouvernements à de nombreuses
contraintes économiques.
* Quand un montant important arrive dans un marché, la valeur de la monnaie va
augmenter. A l’inverse quand un capital sort d’un pays, la valeur de la monnaie
diminue.
Les gouvernements doivent donc tout mettre en œuvre pour attirer les capitaux en
maintenant des taux d’intérêts élevés. Quand la valeur d’une monnaie est menacée
les investisseurs se retirent.
* Le gonflement des transactions sur les marchés financiers n’a plus de rapport
direct avec le financement de la production et des échanges internationaux. Donc
l’écart va accroitre entre l’économie monétaire et l’économie réelle.
Cet écart s’appelle la bulle spéculative.
« La mondialisation6 n’est rien d’autre en effet que l’intensification d’un mouvement
connu de longue date.
Au XIX siècle déjà existait un capitalisme financier international et une
interdépendance des conjonctures économique nationales les phénomènes de
contagion lors des crises de surproduction sont la pour nous le rappeler, il ne s’agit
donc pas pour nous d’être pour ou contre la mondialisation mais de comprendre en
quoi son intensification peut éventuellement provoquer un changement de nature »

II. L’organisation du système financiers :


Les fonctions du système financier
Fondamentalement, le système financier sert d’intermédiaire entre les agents à
capacité de financement et les agents à besoin de financement. En général,
statistiquement, les agents à capacité de financement sont les ménages. Les ménages
épargnent, à partir de cette épargne ils constituent un patrimoine, et ce patrimoine
va servir à financer des activités économiques. Et les agents à besoin de financement
sont en général les entreprises, l’Etat et les collectivités publiques. Les entreprises ou
l’Etat vont emprunter pour financer l’investissement ou la dette publique.
On distingue 2 types de finance :
Finance Directe, finance indirecte :
On parle de finance directe lorsque le prêteur et l’emprunteur sont directement en
relation (par exemple ils se connaissent). L’emprunteur peut émettre des titres (un
droit de créance sur un revenu futur, une reconnaissance de dette). Il s’engage à
verser un flux de revenu au prêteur. Le prêteur achète le titre, pour lui il s’agit donc
d’un actif.
Le prêteur a d’abord constitué une épargne sous forme liquide, il va transformer
cette
partie de son patrimoine en titre, c.-à-d. qu’il aura un actif qui n’aura pas la même
forme.
Il aura l’avantage de lui apporter des revenus, mais des inconvénients qu’on verra
plus
tard. Quand on achète un titre ce n’est pas un investissement, c’est une
transformation
du patrimoine.
Répète : On épargne sous forme liquide et on transforme cette épargne en achetant
des
titres. Les entreprises investissent et les ménages épargnent et quand ils achètent
des
actions ou obligation c’est la transformation de leur épargne d’une forme liquide qui
ne
rapporte pas du tout en une forme moins liquide qui rapporte d’avantage.
En finance indirecte, il y a des intermédiaires financiers entre le prêteur et
l’emprunteur
(pourquoi ? Par ce que les demandes des prêteurs en matière de titres ne coïncident
pas avec l’offre en matière de titre, mais on verra ça plus tard). Le prêteur achète des
titres à
l’intermédiaire financier (plus de confiance dans un intermédiaire financier), et celui-
ci
achète des titres aux emprunteurs.
Utilité commune des deux formes de finance
La finance directe et la finance indirecte ont une utilité semblable.
Pour le prêteur,
l’utilité c’est le taux d’intérêt qui va rémunérer son épargne (et on sait que l’épargne
dépend du taux d’intérêt, épargne fonction croissante du taux d’intérêt), il renonce à
la liquidité.
Pour l’emprunteur il y a 2 cas de figure :
• Soit l’emprunteur investit, dans ce cas-là l’investissement va lui permettre de
générer un profit qui devra être supérieur au taux d’intérêt qu’il doit rembourser
(investissement fonction décroissante du taux d’intérêt). dS/di > 0
• Si l’emprunteur est un ménage, l’emprunt va lui permettre de consommer
immédiatement et cette consommation immédiate va se traduire par une
augmentation de l’utilité supérieure au cout de l’intérêt. dU > di
Donc la finance va permettre d’améliorer l’affectation des ressources. En gros ça
permet d’accroitre l’utilité totale de la population. Puisque ceux qui ont une capacité
de financement perçoivent un intérêt, et ceux qui ont un besoin de financement soit
investissent, soit consomment immédiatement, donc soit dégagent un profit soit
voient leur satisfaction augmenter.
La structure des systèmes financiers :
Le système financier c’est d’un côté les banques, et de l’autre côté les actions et les
obligations. On se rend compte que le système bancaire est plus important en
Europe, le montant des transactions liées aux banques (prêts) est plus important
qu’aux Etats-Unis. Et
les actions et obligations ont un rôle beaucoup plus important aux Etats-Unis. On
observe
aussi un accroissement du rôle des intermédiaires financiers non bancaires aux Etats-
Unis
pour le financement de l’économie (compagnies d’assurance qui fait de la finance par
ex).
Pourquoi ? Ces intermédiaires ne sont pas soumis aux contraintes réglementaires des
banques. En effet les banques de dépôt sont soumises à une règlementation de
prudence de
plus en plus dure. En Europe aussi mais dans une moindre mesure, parce que les
réglementations financières sont plus forte.

Exemple de l’utilisation des intermédiaires financiers non bancaires : Le


développement de la
titrisation depuis une vingtaine d’année. Ca consiste à transformer les acquis d’une
banque
en liquidité. Ca consiste à racheter les créances des banques. Lorsqu’une banque
prête de
l’argent, en contrepartie de ce prêt, elle obtient des titres de créance. Elles peuvent
chercher
à se refinancer en vendant ces titres de créance, et pour cela elles vont les
transformer en
titres qui vont être échangés sur le marché, c’est ce qu’on appelle la titrisation.
Exemple :
On suppose qu’une banque souhaite lever un financement. La banque souhaite
refinancer
ses prêts basé sur son portefeuille de crédit hypothécaire (si le ménage n’arrive pas à
rembourser son crédit, la banque devient propriétaire du bien). Toutefois elle ne
peut pas les
vendre directement sur le marché financier. La banque va céder à une compagnie
créée pour
l’occasion (special purpose company, c’est la banque qui la crée) le portefeuille de
crédit
ainsi que tous les droits attaché à ce portefeuille. Par exemple les droits liés à une
assurance
vie ou à une assurance chômage. La compagnie créée pour l’occasion possède aussi
les flux
de revenus liés à ces titres. Puisqu’elle possède cet actif et ce revenu, elle va émettre
des
obligations dont les intérêts et le remboursement en capital seront assurés
exclusivement
par les flux financiers du portefeuille de crédit hypothécaire. Avec le flux financier
dégagé
par la vente des obligations qu’elle a créée, la compagnie va payer à la banque le prix
de
vente du portefeuille de crédit hypothécaire. Economiquement pour la banque, tout
se passe
comme si elle avait obtenu le financement en directe du portefeuille de crédit
hypothécaire,
mais juridiquement il n’y a aucun rapport entre les prêteurs et la banque puisque la
société
constituée pour l’occasion s’est interposée entre les deux. La banque a récupéré de la
liquidité. La banque n’aurait pas pu revendre sur le marché les titres hypothécaires,
(les
particuliers n’auraient pas voulu acheter le titre hypothécaire de monsieur X) mais en
regroupant tous ses titres dans une compagnie (ce qui dilue le risque), qui elle va
emmètre
des obligations qui seront achetées par les particuliers, et noté par les agences de
notation
(ce qui rassurera les particuliers).
C’est le premier étage de la crise des subprimes. On partait du principe que si
l’emprunteur
(qui a emprunté pour acheter une maison) ne peut pas payer, on revend la maison et
ça
garantit la valeur du capital. Du coup on peut faire des prêt risqués, le capital est
garanti par
la valeur de la maison. (Aux Etats-Unis) Il s’est passé que le nombre de personne qui
s’est
trouvé en défaut de paiement a augmenté (par ce que les prêts étaient a taux
variables, et il
a beaucoup augmenté), du coup, le nombre de maison vendu sur le marché a été
extrêmement important, du coup la valeur de revente des maison ses effondrée, du
coup les
titres hypothécaire n’ont plus rien valu, et le système a fait faillite (déséquilibre entre
l’offre
et la demande).
L’organisation des marchés financiers
3.1 Le marché des dettes et le marché des fonds propres.
Le marché des dettes est principalement le marché des obligations. Une obligation
c’est
une reconnaissance de dette. La personne qui émet l’obligation s’engage à verser
chaque année un intérêt qu’on appelle le coupon, qui est une somme fixe définie par
contrat le jour de l’émission de l’obligation, et ça ne changera plus. Et le
remboursement
au bout des X an, de l’investissement de départ. On distingue 3 types de durée :
• Pour une durée inférieure à 1 an on parle de court terme.
• Pour une durée supérieure à 10 ans on parle de long terme.
• Pour une durée comprise entre 1 et 10 ans on parle de moyen terme.
C’est un moyen de financer une activité économique. Par exemple une entreprise
pour
investir, elle émet des titres etc...
Le marché des fonds propres ce sont les actions. L’action est un titre de propriété,
elle
ouvre droit à la perception de dividendes (variable dépendant des résultats de
l’entreprise) et à la participation aux assemblées générales des actionnaires (1 action
= 1
voix). L’actionnaire est un bénéficiaire résiduel c.-à-d. que si l’entreprise fait faillite,
ça
sera le dernier servit (après que l’entreprise aura remboursé toutes ses dettes).
L’inconvénient des actions, c’est que si on émet des actions nouvelles ça dilue la
propriété, alors que quand on émet des obligations on ne dilue pas le pouvoir de
décision.
.2. Le marché primaire et le marché secondaire.
Le marché primaire concerne l’émission de titres nouveaux. Ce n’est pas un marché
publique, ce sont généralement les banques d’affaire qui organisent les émissions et
trouvent les acheteurs.
Le marché secondaire C’est le marché des titres d’occasions. Ce sont des bourses
(New
York Stock Exchange, Kabuto cho à Tokyo, le London Stock Exchange, l’Euronext). Les
transactions qui ont lieu sur le marché secondaire sont sans effet pour l’entreprise
(pas
d’émission de titres nouveaux). En effet, les ventes de titres sur le marché secondaire
sont sans effet sur la trésorerie des entreprises. Si l’action Peugeot voit son cours
divisé
par 3 ou par 5 ça ne va rien changer pour la trésorerie. La trésorerie est affectée sur
le
marché primaire, au moment où on émet. Mais l’intérêt de ces marchés secondaires
c’est de rendre les titres liquides, c.-à-d. à leur transformation en pouvoir d’achat
immédiatement utilisable. On peut facilement revendre les titres contre des euros, et
on
obtient du pouvoir d’achat immédiatement utilisable. On va plus facilement acheter
des
titres si on sait qu’on pourra transformer ces titres en liquidité sur un marché
secondaire.
Les bourses sont de plus en plus concurrencées par ce qu’on appelle les marchés de
gré à gré (par exemple le Nasdaq : National association of securities dealer
automated
quotation).
3.3. Les marchés organisés et les marchés de gré à gré.
Le marché organisé c’est les bourses, c’est un marché qui se déroule dans un lieu
unique
(peut-être virtuel) où se rencontrent des vendeurs et des acheteurs, une quotation
organisé par le marché.
Les marchés de gré à gré sont des marchés qui ne sont pas organisés. Il n’y a pas
d’organisation formelle, on publie des listes de titres avec les prix et l’information est
transmise sur les réseaux électroniques.
4. Le marché monétaire et le marché des capitaux.
C’est une distinction basée sur la durée.
Le marché monétaire concerne des titres dont la durée est inférieure à 1 an. C’est
donc
un marché de court terme. On ne trouve pas d’action sur le marché monétaire parce
que leur durée n’est pas définie. Ce marché connait très peu de fluctuation du cours
des
titres (les variations du taux d’intérêt auront peu d’influence, vu que le titre ne dure
pas
longtemps, contrairement au marché des capitaux). C’est un marché très liquide et
on y
fait énormément de transaction.
Le marché des capitaux est le marché pour les titres dont la durée est supérieure à 1
an
(et toutes les actions).
Cette distinction est importante parce qu’on verra que lorsque les titres ont une
durée
très courte, le cours des titres fluctue très peu par rapport au nominal du titre. Si on a
un
titre qui vaut 1000 euros, si la durée du titre est inférieure à 1 an le cours du titre
restera
égal à 1000 euros. Si l’échéance est dans 15 ans, le cours du titre aujourd’hui variera
en
fonction du taux d’intérêt.
Un marché financier mondial :
La première internationalisation du marché financier date de la fin du 19° siècle. Il y
avait énormément d’investissement à l’étranger. L’Europe occidentale va financer
des emprunts en Amérique, en Asie, en Russie. On a eu un recul très net avec les
accords de Bretton Wood, ce mouvement a été arrêté par la seconde guerre
mondiale. On est retourné à un protectionnisme et des contrôles, le mouvement a
repris depuis les années 1980 avec la suppression de la régulation et aujourd’hui on a
un marché financier mondial unique c.-à-d. que les économies de certains pays sont
financés par les épargnants d’autres pays. Par exemple la dette nette des Etats-Unis
en 2008 est de 3469 milliards de dollars vis-à-vis du reste du monde, ce qui
représente ¼ du PNB américain.

III. Les marchés financiers :


-Le marché monétaire.
Le marché monétaire est un marché financier où des titres de courte durée
s’échangent contre des liquidités.
C’est la chasse gardée des institutions financières et des entreprises, qui peuvent y
prêter ou y emprunter des liquidités sur des durées très courtes. Cet article décrit les
principales fonctions et les principaux types de marchés monétaires.
Définition et intérêt :

Le marché monétaire est un marché financier sur lequel les entreprises se


refinancent à court terme, c’est-à-dire sur des échéances de prêt inférieures à un an.
Il rassemble les intervenants qui cherchent à prêter ou à emprunter de l’argent
durant un laps de temps pouvant aller de quelques jours à 12 mois (court terme).
Ce marché est très utile puisque les banques commerciales qui alimentent l’essentiel
du fonds de roulement des entreprises s'y refinancent.   
Bien que les actifs non garantis par l’État présentent un risque de défaut, le marché
monétaire est considéré comme un endroit sûr, où la liquidité domine.
Le marché monétaire peut être subdivisé entre le marché interbancaire et le marché
des titres de créances négociables.
Types de marchés monétaires
Marché interbancaire
Le marché interbancaire est réservé aux seuls établissements de crédit, au Trésor et à
la Banque centrale, c’est un marché de gré à gré. Il est dominé par les opérations
« au jour le jour », dont le taux de référence, représentatif des échanges quotidiens
effectués dans l'ensemble de la zone euro, est l'EONIA.
Le marché interbancaire est essentiellement animé par des opérations de prêt « en
blanc » (non gagés) traitées directement (de gré à gré) entre les établissements de
crédit. Outre ces opérations en blanc, les transactions interbancaires s'effectuent
aussi, de manière croissante, sous forme de pension livrée.
L’État intervient sur le marché interbancaire pour trouver une partie des capitaux
nécessaires aux besoins de financement des administrations publiques, à travers des
Bons du Trésor.
La régulation de la liquidité bancaire est assurée par la banque centrale à travers des
opérations d’open market, lors desquelles  la banque de France injecte ou pompe des
liquidités à travers différents mécanismes (appels d’offres ou autres).

Marché des titres de créances négociables


Le marché des titres de créances négociables (TCN) est le lieu où les établissements
de crédit empruntent à travers différents titres financiers de durées courtes ou
moyennes. Ceux qui prêtent y jouent le rôle d’investisseurs, ceux qui empruntent,
celui d’émetteurs
Les principaux titres sont au nombre de quatre :
 billets de trésorerie émis par les sociétés non financières et les entreprise
d’investissement pour une durée comprise entre un jour et un an ;
 certificats de dépôts amis par les établissements de crédit pour une durée de un jour
à un an ;
 bons à moyen terme négociables, émis pour une échéance supérieure à 1 an par les
sociétés non financières, les entreprises d’investissement et les établissements de
crédit ;
 bons du Trésor négociables émis par l’Agence France Trésor pour les administrations
publiques (échéances variables). Certains emprunts d’État comme les OAT
(Obligations assimilables du Trésor) sont théoriquement accessibles aux particuliers.
Pour finir, il faut savoir que des produits dérivés (à terme) s’échangent aussi sur le
marché des TCN. Il s’agit notamment d’instruments permettant de se couvrir contre
le risque de taux (swaps) ou contre le risque de change.

-Le marché boursier :


Le marché boursier englobe toutes les personnes, les entreprises et les institutions
qui achètent et vendent des parts de sociétés publiques et autres titres. Lorsqu’on dit
que le marché boursier est en baisse, cela signifie que les entreprises publiques, en
général, ont perdu de la valeur, au moins aux yeux des investisseurs.
Le marché boursier englobe toutes les Bourses, telles que le NASDAQ (où Facebook
est inscrite) ou encore la Bourse de Toronto (où Shopify est inscrite). Il est si grand
que les gens essaient de lui donner un sens en le divisant par pays, tel que le marché
canadien ou américain, et par secteurs, tels que les technologies, les finances et les
matières premières.
 En gros : La bourse est le lieu où les valeurs mobilières (actions et obligations) sont
vendues et achetées par des investisseurs.
 Les actions sont des titres de propriété qui représentent une partie du capital d'une
entreprise.
 Les obligations sont des titres de créances négociables émis par des entreprises ou
des gouvernements pour emprunter de l’argent. 
 Les capitaux sont les biens ou les montants d’argent possédés par une personne, une
entreprise ou un État. Les capitaux peuvent notamment servir à effectuer des
investissements.
La valeur des actions est négociable et varie en fonction du marché. Les propriétaires
des actions jouissent de certains avantages : dividendes, droit de vote aux
assemblées générales, droit à l'information, etc. Ces avantages sont proportionnels à
la fraction du capital détenu.
Les obligations, de leur côté, sont des titres vendus par des entreprises ou des
gouvernements pour se financer (emprunter de l’argent). L'investisseur(-euse) qui
possède une obligation sera remboursé avec des intérêts par l’entreprise ou le
gouvernement quand celle-ci arrivera à échéance.
Le marché boursier fluctue constamment. Les fortunes et les faillites peuvent
survenir aussi rapidement l'une que l'autre. Les investisseur(-euse)s spéculent : ils
achètent en tentant de deviner quels titres vont prendre de la valeur et ils vendent
lorsque le titre a pris suffisamment de valeur, tout ça dans le but de réaliser des
profits lors de la vente. L'investissement à la bourse est une activité économique
rentable surtout à long terme.
Fonctionnement de la Bourse
Pour acheter ou vendre des titres, les investisseur(-euse)s doivent donner un ordre
de bourse. Ce dernier contient des informations importantes : l'action à effectuer
(vendre ou acheter), la quantité concernée, la date limite à laquelle l'ordre doit être
effectué.
Généralement, les investisseur(-euse)s doivent passer par des intermédiaires pour
participer à la bourse. Ces intermédiaires (banques, sociétés de gestion ou conseillers
et conseillères financiers) transfèrent ensuite ces informations à un membre de la
bourse (courtier ou courtière, agent de change, société de bourse).
Les indices boursiers
Chaque bourse a un indice boursier qui donne sa valeur (son rendement) par rapport
aux autres bourses.
Cet indice est fixé à partir de la cote de certains titres représentatifs. Les indices
boursiers donnent ainsi une bonne idée de la tendance générale et de l'évolution du
marché. 
En 1896, deux chroniqueurs financiers, Charles Dow et Edward Jones, publient un
premier indice boursier. Leur indice, le Dow Jones, est établi à partir de 12 titres
représentatifs de la Bourse de New York. D'autres indices boursiers ont été créés par
la suite, dans plusieurs bourses autour du monde.
Les principaux indices dans le monde sont le DAX 30 (Francfort en Allemagne), créé
dans les années 1980, le Dow Jones (New York aux États-Unis), créé en 1896, le FTSE
100 (Londres au Royaume-Uni), créé en 1984 et le NIKKEI 225 (Tokyo au Japon), créé
en 1949.
Le NASDAQ, une bourse américaine dans laquelle se trouvent plusieurs entreprises
dans le domaine de la technologie, a pris une grande part dans le marché
international depuis les années 1990. L’indice NASDAQ permet de connaitre la
performance de ce marché américain.
Le TSX, représentant la Bourse de Toronto, est le principal indice boursier au Canada.
Aux origines de la Bourse
C’est en 1372 que la première société par actions est officiellement créée. Il est alors
possible d’acheter des titres de l’entreprise qui porte, à ce moment, le nom de
Société des Moulins du Bazacle. Ceux qui les possèdent s’appellent, à l’époque, les
pariers. Ces derniers ont droit à leur dividende chaque année. De plus, ils prennent
des décisions entourant la compagnie. Par exemple, ce sont eux qui votent pour la
formation du conseil d’administration chaque année. 
 
C’est en 1540, à Lyon, qu’est fondée la première Bourse française. Par la suite,
d’autres villes d'Europe fondent leur bourse : Amsterdam (1530), Berlin (1685),
Vienne (1771). En Amérique, les États-Unis fondent la Bourse de New York à Wall
Street en 1792.
(Le nom bourse viendrait du nom d’une riche famille de marchands de Bruges, en
Belgique. La famille Van der Beurse possédait une auberge où plusieurs marchands
s’arrêtaient. La famille d’aubergistes, au fil des années, ne faisait pas qu’héberger les
marchands, mais elle participait aux activités marchandes en mettant en contact les
vendeurs et les acheteurs. Petit à petit, la place située devant l’auberge est devenue
le lieu de rencontre privilégié pour consulter les taux de change et établir des
contrats. Les gens ont commencé à appeler cette place Ter Beurse (à la bourse).)
Les premiers soubresauts boursiers
Les lois du marché ont toujours imposé des fluctuations (variations) dans les valeurs
des titres. Plusieurs évènements ont marqué l'histoire des bourses.
Exemple :
La catastrophe des tulipes
Le premier krach boursier survient en 1636-1637 en Hollande. Au début du 17 e siècle,
une nouvelle fleur est importée de Turquie : la tulipe. Rapidement, tout le monde
veut garnir son terrain de cette fleur colorée. Les tulipes sont alors un signe de
réussite sociale et économique. Comme les tulipes sont de plus en plus populaires,
plusieurs investisseur(-euse)s spéculent sur la valeur montante des bulbes de tulipes.
En d’autres mots, ils achètent des bulbes de tulipe en tentant de prévoir leur prix
futur afin de les revendre à un prix plus élevé. Au départ, cela concerne les espèces
les plus rares de tulipes. Toutefois, à la fin de l’année 1636, les prix des bulbes de
tulipes d’espèces simples commencent à augmenter également. À son prix
maximum, un bulbe de tulipe aurait valu environ 10 fois le salaire annuel d’un
artisan.
De plus en plus de spéculateurs et spéculatrices s'intéressent à la tulipe, jusqu'au jour
où il n’y a plus d’acheteurs et d’acheteuses, puisque la cote associée à la tulipe est
beaucoup trop élevée et que les tulipes ne sont plus aussi rares qu'elles l'étaient au
début de la spéculation. La tulipe est moins rare, donc moins attrayante.
Rapidement, les prix chutent et les investisseur(-euse)s qui avaient acheté des bulbes
à gros prix perdent beaucoup d’argent.
La banqueroute de John Law
En 1716, John Law, un financier écossais, crée la Banque générale à Paris. Cette
banque est liée à la Compagnie d'Occident (ou Compagnie du Mississippi) qui
s’occupe de l’exploitation du territoire de la Louisiane en Amérique. Les investisseur(-
euse)s (acheteur(-euse)s) peuvent acheter des actions de ce territoire américain. Le
but est de sortir le royaume français de son déficit et de rembourser les actionnaires
avec l’argent des bénéfices faits grâce au territoire de la Louisiane.
En 1718, la Banque générale devient la Banque Royale. À ce moment, John Law
possède le monopole de la distribution monétaire en France. Une forte spéculation
s’établit sur les actions de sa compagnie alors que les investisseur(-euse)s en
achètent beaucoup.
En 1720, la bulle éclate lorsque les investisseur(-euse)s s’aperçoivent que les billets
émis par la Banque Royale ont moins de valeur que promis. L'éclatement de la bulle
spéculative provoque la faillite de John Law et la ruine des épargnants et épargnantes
qui lui avaient fait confiance. Après cette chute rapide, les investisseur(-euse)s sont
méfiants et hésitent à investir à nouveau. Dans le but de remettre sur pied
l’économie du pays, le Conseil d’État du roi crée la Bourse de Paris en 1724.

-Le marché de change :


Définition : Le marché des changes ou le
Forex, est un marché financier sur lequel s'effectuent des transactions sur
les principales devises.
Spécificités des marchés de changes :
Les spécificités du marché des changes reposent sur :
-la qualité de l'information
-la règle de J+2 ouvrés
-le système clé de cotation : Bid/ Ask
-une déontologie très stricte

-la qualité de l'information : Le marché des changes est avant tout un vaste réseau de
télécommunications à travers le monde dont la qualité permet aux grandes places
financières de se relier entre elles. Les transactions s'effectuent de manière tout à
fait informelle, par téléphones et plus récemment par un système de transmission
électronique développé par les agence REUTER et Telerate : le «Dealing»
LeDealingpermet à deux banques d'échanger des informations ou de traiterdes
opérations par écrans interposés.
-la règle de J+2 ouvrés : La réglementation prévoit que la date derèglement/date de
valeur est le deuxième jourouvré après la date de l'opération à laquelle latransaction
est convenue par les deuxnégociateurs. La période de deux jours permetd'avoir le
temps de confirmer l'accord etd'organiser la compensation ainsi que lesopérations
de débit et de crédit des comptesbancaires sur divers sites internationaux.
le système clé de cotation : Bid/ Ask : La première devise de la paire de monnaie est
désignée sous le nom de «devise de base» et la deuxième deviseest la«devise cotée
ou comptée» Comme tous lesproduits financiers, les cotations du marché des
changesincluent une demande et une offre. La demande est le prixauquel un
cambiste est prêt à acheter la devise de baseen échange de la devise cotée. L'offre
est le prix auquel ilvendra la devise de base contre la devise cotée. Ladifférence entre
l'offre et la demande est désignée sous lenom de «spread».

Le BID ou prix à la vente désigne le taux de change auquel une devise est
offerte à la vente. Inversement, l'ASK ou prix à l'achat désigne le taux dechange
auquel une devise peut être achetée
une déontologie très stricte : La très grande volatilité des cours de change, les
montantsconsidérables engagés par les cambistes et la nécessitéd'une grande
rapidité dans les transactions impose lerespect le plus absolu de la parole. Le respect
d'un code debonne conduite par les cambistes et les courtiers estl'expression même
du professionnalisme. C'est la raisonpour laquelle le marché est doté d'un texte de
référencevisant à promouvoir le professionnalisme ainsi qu'à faciliterle règlement
des différends qui pourraient apparaître entreles participants.
Analyse du comportement du marchédes changes :
Analyse technique : Dans une analyse technique, il existe plusieurs
interprétationsdes modèles, généralement tous sont basés sur les
graphiqueshistoriques d'une devise. On se base uniquement sur l'évolutiondes prix
et on suppose qu'il est possible de faire ressortir dansles séries de cours passés des
configurations susceptibles de sereproduire.
Analyse fondamentale : L'analyse fondamentaleouéconométriques'appuie sur une
relation
entre les variations économiques et les cours de change. Elle offre
une bonne vision des cours de change à long terme.Par exemple :· Lefacteur
psychologique: les opérateurs sont également sensibles àdes facteurs beaucoup
moins économiques (il suffira de se rappelerdes attentats du 11 septembre).
Les intervenants sur le marché deschanges :
Les banques commerciales :
IL s’agit des plus importants opérateurs sur le marché des
changes. Elles prennent en charge les opérations dechange pour leur propre compte
ou celui de leurs clients.Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts
auprès d’institutions financières étrangères qui jouent le
rôle des correspondants.Le profit des banques sur le marché a deux origines :
*
un profit commercial : qui a pour définition la différenceentre les cours sur le marché
interbancaire ;
*
un profit spéculatif : consistant en la prise des positions
spéculatives sur le marché dans l’anticipation d’une
variation du taux de change
Les banques centrales :
Elles interviennent massivement, mais de manière irrégulière sur le
marché. Généralement, elles remplissent trois fonctions principales :
Elles exécutent les ordres de sa clientèle : administrationsnationales, banques
centrales étrangères, organismesinternationaux ;Elles assurent sinon le contrôle,
du moins la supervision dumarché. Cette emprise est plus ou moins forte selon e
contrôle deschanges ;
Elles cherchent à influencer l’évolution des taux de change, d’unepart, pour des
raisons de politique économique interne, et d’autre
part, pour faire respecter certains engagements internationaux
formels ou informels.
les autres institutions financières :
Les institutions financière non bancaires sontdevenues depuis le début de la
décennie 1990des opérateurs extrêmement importants sur lemarché des changes.
Ces institutionscomprennent les filiales financières ou bancairesdes groupes
industriels du fait que la tendancede ces derniers à créer des filiales financières
s’est accentuée dans les années 80
les investisseurs institutionnels
Ils sont les plus importants participantsnon bancaires du marché des changes.Cet
ensemble regroupe plusieurs
catégorie d’opérateurs : les fonds de
pension, les caisses de retraite, les
sociétés d’assurance, les fonsd’investissement et les fonds communs de
placements.
les courtiers
Bien qu’il ne soit pas indispensable de passer par leurs
services, les courtiers jouent un rôle essentiel sur le
marché des changes en tant qu’informateurs et en tantqu’intermédiaires.Informateurs :
puisque sans qu’eux même ou la banquesoient obligés d’acheter ou de vendre des devises
(ce
qui est généralement le cas : les cambistes négocientdirectement entre eux), ils informent
les opérateurs des
cours auxquels s’échangent les différents monnaies ;
Intermédiaires : dans la mesure où ils centralisent les
ordres d’achat et ce vente de plusieurs banques.

-Le marché des dérivés :


Introduction : Les marchés dérivés permettent de gérer les risques associés aux
fluctuations de cours, de taux ou de change grâce à des instruments financiers.
Ces marchés sont apparus au début des années 1970 avant de se généraliser à
l’échelle de la planète. Ils totalisent aujourd’hui un gigantesque encours évalué à plus
d’un quadrillion (1 million de milliards de dollars).
Depuis 2012, le marché des dérivées est encadré le règlement européen EMIR
(European market and infrastructure regulation).

Marché dérivés : définition, utilité


Les produits dérivés sont des instruments financiers s’échangeant sur des marchés à
terme et dont la valeur dérive de celle d’un actif sous-jacent : emprunt d’État,
matière première, indice boursier, devise, etc.
Les produits dérivés (contrats à terme, contrats d’options négociables) s’échangent
sur des marchés organisés qui se caractérisent par des contrats standardisés, des
positions négociables et l’interposition d’une chambre de compensation. Ils sont
aussi négociés sur les marchés de gré à gré, ou marchés OTC (over the counter), non
réglementés. Les professionnels s’y échangent des produits peu standardisés (swaps,
forwards, options de taux et de change, etc.) en laissant subsister un risque de
contrepartie.
Histoire des marchés dérivés
C’est au début des années 1970 que les contrats à terme se sont généralisés sur des
marchés dérivés organisés. Leur essor résulte de la libéralisation croissante des
marchés de capitaux qui a suivi l’introduction de taux de change flexibles en 1974.
Les premiers contrats à terme portaient sur les devises. Ils ont été introduits en mai
1972 sur l’un des compartiments (International Monetary Market) du Chicago
Mercantile Exchange. Un an plus tard, les premières options sur actions
apparaissaient sur le Chicago Board Options Exchange.
En 1973 et 1979, les deux chocs pétroliers sont venus renforcer le besoin de
couverture des investisseurs contre l’inflation et la volatilité. Vers 1980, le pétrole a
servi de sous-jacent à divers instruments de couvertures (futures, options).
Le succès des dérivés auprès des investisseurs a été si important qu’il a incité la
plupart des places financières à emboiter le pas aux États-Unis. Paris a, par exemple,
créé son marché à terme d'instruments financiers (MATIF), l’ancêtre du marché à
terme international de France, dès 1986. Puis le marché des options négociables de
Paris (MONEP) en 1987.
Depuis, la gamme des instruments dérivés n’a pas cessé de s’élargir en Europe
comme dans le reste du monde, soutenu par le développement des technologies de
l’information et celui des modèles d’évaluation financiers.
Marché dérivés : du hedging à la spéculation
Le prix des produits dérivés est lié à valeur de leur sous-jacent. Initialement, ils
avaient pour vocation de fournir une protection contre le risque résultant d’une
opération (hedging) qui sera réalisée dans le futur. Par exemple, de permettre à une
compagnie aérienne d’acheter le carburant dont elle aura besoin à un prix convenu
d’avance afin de se couvrir contre les variations de prix des matières premières ; ou à
un agriculteur de vendre ses récoltes pour se préserver contre une baisse des cours,
etc.
En pratique, les produits dérivés sont aussi utilisés pour spéculer sur les mouvements
des marchés financiers, car ils offrent un effet de levier important.
Rappel : le rôle négatif des produits dérivés a notamment été cité lors de la crise
mexicaine (1994), de la crise asiatique (1997), de la crise des subprimes (2008), ou
encore de la crise des dettes souveraines européennes (2010).
Les produits dérivés se répartissent en trois grandes catégories : les swaps,
les futures (contrats à terme) et les options.
Selon une enquête réalisée par Marketwatch, l'ensemble des encours sur les produits
dérivés représentaient représentait déjà plus de 1 million de milliards de dollars, soit
un quadrillion (1 000 000 000 000 000) en 2016.
Depuis 2012, le marché des produits des dérivés est encadré par le règlement
européen EMIR (n° 648/2012). Il a imposé de nouvelles contraintes à ses différents
acteurs afin de rendre ce marché plus sûr, notamment grâce à la création d’une
chambre de compensation centrale pour l’ensemble des dérivés négociés de gré à
gré.
En 2016, la Commission européenne et le régulateur américain, la CFTC (Commodity
Futures Trading Commission) sont parvenus à trouver un accord de réciprocité sur
l'encadrement des dérivés : les chambres de compensation situées des 2 côtés de
l’Atlantique vont pouvoir fournir leurs services plus facilement, ce qui constitue un
premier pas vers une convergence réglementaire.

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