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Chapitre 1 : Mutation et libéralisation financière : chemins vers

l’instabilité de la finance internationale:


Introduction :

Actuellement l’économie internationale connait plusieurs changements et mutations très


importants qui se manifestent par des différentes formes.

En effet la libéralisationfinancière est à l’origine de ces mutations du système financier


international. C’est un terme très vague surtout dans les pays en voie de développement
où elle est considéréecomme étant un moyen et un objectif auquel les autorités
monétaires font recours pour assurer le développement de leurs systèmes financiers.

Elle s’articule alors autour de la libre circulation des capitaux dans les marchés
concurrentiels : les marchés qui sont libres et non administrés de toutes les
interventions publiques.

La régulation et le fonctionnement de ces marchés est libre et se fera par les prix qui
seront déterminés par le jeu de l’offre et de la demande du marché.

Dans ce cadre, ce processus a pour objectif de dynamiser et promouvoir le


fonctionnement des marchés de capitaux en diversifiant les actifs financiers et en
autorisant l’accès à ces derniers aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers.

Ce concept est apparu au début des années 70 dans les écrits de McKinnon et Shaw.
D’après les travaux de ces deux écrivains on conclut qu’elle est un moyen simple et
efficace pour accélérer la croissance économique des PEVD étant donné que la réussite
de ce phénomène est un élément déterminant de la stratégie de croissance des pays.

Le processus du développement économique était un postulat de départ dans les travaux


de McKinnon et Shaw.

Section 1 : la globalisation financière : définition,facteurs et avantages :

Depuis un quart de siècle, le capitalisme a beaucoup changé dans les pays


développés. La finance a été un vecteur décisif de ces changements depuis la
disparition du système de Bretton Woods et la grande inflation des années
soixante-dix.
La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont
affecté les principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des
transformations très profondes qui associent étroitement la libéralisation des
systèmes financiers nationaux et l'intégration internationale.

1.1 Définition:
La globalisation financière :c’est la mise en place d'un marché unifié des capitaux au
niveau mondial. Cela signifie que les entreprises multinationales industrielles ou
financières peuvent emprunter ou placer des capitaux sans limites où et quand elles le
souhaitent, en utilisant tous les instruments financiers existants.Le système financier
international est devenu alors un Méga- marché unique des capitaux, qui se caractérise
par une double unité:

de lieu : les places sont de plus en plus interconnectées grâce aux réseaux
modernes de communication.
de temps : il fonctionne en continu, 24 h sur 24, successivement sur les places

financières d'Extrême-Orient, d'Europe et d'Amérique du Nord.

Désormais, celui qui investit (ou emprunte) recherche le meilleur rendement en passant
d'un titre à l'autre, ou d'une monnaie à l'autre, ou d'un procédé de couverture à l'autre
: de l'obligation en euro à l'obligation en dollar, de l'action à l'option au future etc…

Au total, ces marchés particuliers (financier, change, options, futures ...) sont devenus
les sous-ensembles d'un marché financier global, lui-même devenu mondial.

Cette globalisation financière accompagne le développement des échanges


internationaux de biens et services. Dés lors, On assiste à la création d’un véritable
marché planétaire.

Les multiples définitions de la globalisation financière :

La globalisation financière selon Michel Aglietta :

Dans les écrits de Michel Aglietta, elle est définie comme suit :

« La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont


affecté les principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des
transformations très profondes qui associent étroitement la libéralisation des
systèmes financiers nationaux et l'intégration internationale.

Cette transformation des systèmes financiers est liée intimement aux


Changements de régime de croissance dans les pays de capitalisme avancé. »
La globalisation financière selon Dominique PLihon :
« La globalisation financière peut être définie comme un processus
d’interconnexion des marchés de capitaux aux niveaux national et international,
conduisant à l’émergence d’un marché unifié de l’argent à l’échelle planétaire. »

Définition de ZYGMUNT BAUMAN :


La globalisation traduit non seulement l'extension géographique des échanges,
mais également l'extension du domaine de ces échanges. Elle ne concerne plus
seulement les marchandises, mais englobe les capitaux, la main-d’œuvre, les
services, la propriété intellectuelle, les œuvres d'art.

1.2 Facteurs à l’origine de la globalisation financière :


Cette globalisation est la conséquence de quatre réalités dont les impacts
continueront à se faire sentir pendant longtemps.
Elle se repose sur les quatre composantes suivantes « les 4 D » :
la déréglementation, la désintermédiation, le décloisonnement des marchés
financiers nationaux et enfin le développement des technologies et des
communications.

 a déréglementation : La déréglementation visait la suppression progressive


L
des règlements et des contrôles en matière de fixation des prix des services
bancaires.

La déréglementation s'est accompagnée d'une vague d'innovations financières.


Avec des taux d'intérêt plus mobiles et des taux de change plus volatils , le
système financier international a sécrété toute une série de nouveaux
instruments pour gérer cette double instabilité : Facilités d'émissions (RUFs :
Revolving Underwriting Facilities, NIFs : Note Issuance Facilities), Facilités à
options multiples (MOFs : Multiple Option Facilities), Contrats de fixation de
taux d’intérêt (FRA : Fixed Rates Agreements), Options, Futures, Swaps, etc.

Exemples

* La déréglementation de taux et des commissions.


* La suppression de l'encadrement du crédit.
* La déspécialisation géographique et fonctionnelle.
* La suppression des obstacles à la mobilité des capitaux (cf. en Europe la
libéralisation des mouvements de capitaux (1990) et la libre prestation des
services bancaires et financiers (1993)).
* Les réformes touchant les systèmes bancaires ( cf. en France la loi bancaire de
1984).

 a désintermédiation : Ceci signifie que maintenant les entreprises peuvent


L
satisfaire leurs besoins financiers en intervenant directement sur les marchés
financiers sans faire appel aux banques, les intermédiaires traditionnels et,
jusqu’à récemment presqu’uniques, entre la demande et l’offre de fonds.
La désintermédiation par titrisation : les capitaux disponibles sont directement
orientés par les marchés vers les agents ayant des besoins de financement, les
transactions s'effectuant sous la forme de titres allant du très court terme au
long terme.
Pour tenir compte de l'essor des marchés de capitaux, les banques sont amenées
à développer leurs emplois et leurs ressources en intervenant plus activement
sur ces marchés dans le cadre d'un processus de marchéisation et de titrisation
de l'activité bancaire.
* L'expression de marchéisation traduit la présence de plus en plus forte
des banques sur les marchés monétaires et financiers. Elle exprime aussi
le fait que, dans la distribution du crédit, les banques sont amenées de
plus en plus souvent à déterminer leurs conditions débitrices en fonction
des taux d'intérêt pratiqués sur les marchés de capitaux pour mieux
affronter la concurrence accrue résultant du mouvement de
déréglementation.

* La notion de titrisation tend à souligner le développement des titres


négociables dans les emplois et les ressources des banques. Elle désigne
également l'opération qui permet aux banques de convertir auprès de
fonds communs de créances (cf. leur introduction en France en 1988) des
blocs de crédit pouvant être négociés sur le marché financier.
Exemples de titrisation : RUFs, NIFs, MOFs, Fonds commun de créance .Dans
ce dernier cas, l'objet du Fonds est d'acquérir auprès des banques des
créances inférieures à deux ans . Celui-ci, à son tour, émet des parts
représentatives qui font l'objet d'un placement public ou privé. C'est le Fonds
qui, une fois qu'elles sont titrisées, endosse les risques bancaires; les créances,
dès qu'elles sont cédées au Fonds, ne figurent plus au bilan des banques.

 e décloisonnement : Ce phénomène réfère à plusieurs éléments :


L
Sur le plan interne : Peu de distinction entre le long terme et le court terme;
frontières progressivement abolies entre les banques commerciales et les
banques d’affaires, entre les lieux de services d’assurance et de services
bancaires, entre les marchés de change et les marchés financiers, ...
Sur le plan externe : Essentiellement, on réfère à l’ouverture de la bourse et du
marché des créances de l’État et des grandes firmes aux opérateurs étrangers.
Ceci, c’est très sérieux. En France par exemple, le montant des achats des titres
français à court terme par des étrangers est maintenant supérieur aux
exportations de biens et services.

Exemples :
* Déspécialisation des activités avec la remise en cause de la distinction
traditionnelle entre banques commerciales et banques d'investissement ( les
Etats-Unis).
* Le "Big-Bang" de la City (1986) a conduit non seulement à la confusion des
fonctions des contrepartistes (Jobbers) et des Brokers (courtiers) mais a
également permis aux non-résidents d'être co-chefs de file dans les émissions
étrangères.
* En France, on peut signaler la création du MATIF, des billets de trésorerie,
des certificats de dépôt, et plus généralement toute la révolution de la finance
directe.

 Développement des Technologies et des communications :


Le développement de l'informatique et des télécommunications a contribué à
l'essor et à la mondialisation des marchés de capitaux. Il a permis une réduction
du coût des opérations, une sophistication des services, une amélioration de la
vitesse de circulation des informations et des possibilités de transferts
immédiats. Par les opérations d'arbitrage entre places financières
internationales, le système financier est aujourd'hui mondial et fonctionne en
continuité 24 heures sur 24.

Tous ces changements ont amené à concevoir la finance comme une « industrie »,
où le commerce de l’argent et des valeurs est envisagé comme une activité
transnationale, objet d’une compétition au plan mondial comme tout autre
produit. La finance, dans un tel contexte, n’est pas directement envisagée comme
moyen de faire des échanges et d’améliorer l’allocation des ressources.
L’objectif, c’est plutôt d’exploiter un savoir-faire pour faire plus de profit sans
passer par l’investissement productif. C’est en somme l’argent qui s’auto
reproduit sans passage par un processus de création de plus-value, tel la
production et la commercialisation.

1-3 Avantages et effets positifs de la globalisation financière :

1-3-1 la diminution des coûts :

Le coût des transactions diminue car on a de moins en moins recours aux banques et la
concurrence entre banques est donc accrue.
Cette concurrence interbancaire et le moindre recours au financement
intermédié (finance directe) réduisent le coût de l’accès aux capitaux.
De plus, les nouveaux instruments (produits dérivés) procurent une meilleure
protection contre les risques.
1-3-2 une meilleure allocation de ressource :

Le transfert des capitaux s’opère plus aisément entre les pays disposant de
ressources de financement (excédents de la balance des transactions courantes)
et ceux ayant des besoins de financement (déficits de la balance des
transactions courantes).
Les transferts se font alors plus facilement entre les pays à besoin et ceux à
excédent.
1-4 Déconnexion entre les deux sphères :

Le développement des marchés financiers dépasse dans les années 80 et 90 le


développement de l'activité économique créant ainsi une déconnexion entre d'une
part, un marché financier en pleine croissance, et d'autre part une économie
réelle dont la croissance s'est brutalement ralentie depuis les chocs pétroliers
de 1973 et 1979.

Illustration : Comparaison de l'évolution de certains indicateurs (croissance en %


entre 1980 et 1988)

Indicateur taux de variation

PIB des pays de l'OCDE + 95 %

Echanges commerciaux + 100 %

Investissements directs à l'étranger + 250 %

Flux financiers sur le marché des changes + 750 %

* Cette déconnexion se retrouve à travers plusieurs indicateurs :

- Diminution de la part des transactions courantes dans le total des


règlements de la balance des paiements.
- Forte progression des cours boursiers en 1993 en Allemagne et en France alors
que ces deux pays connaissaient leur plus grave récession depuis 1945
(explication : baisse des taux d'intérêt).
- En 1994, la remontée des taux longs en Europe, dans le sillage d'un mouvement
initié aux Etats-Unis, a été bien injustifiée au regard notamment de la
désynchronisation forte entre la conjoncture américaine et la conjoncture
européenne.
- Ventes massives d'actifs des pays émergents à la suite de la hausse des taux
aux Etats-Unis (début 1995).
- Retour des capitaux japonais au début 1995 qui, pour des raisons purement
internes (événements de Kobé et chute du Nikkéi), a amplifié la baisse du $.

Section2 :l’internationalisation des systèmes financiers et l’émergence des


marchés internationaux de capitaux :

A partir des années 70, l’économie mondiale a été marquée par l’émergence des
marchés internationaux des capitaux qui ont été nommé les « euromarchés ».
Ce sont des marchés où, se crée circulent et s’effacent des créances et actifs
monétaires et financiers liées à des opérations qui dépassent le cadre national
d’un état.
Le préfixe « euro » ne fait en rien référence à l’Europe, mais signifie que la
monnaie n’est pas celle du pays où l’opération a lieu.

1-1 Eurodevises, Euromarché : définition et caractéristiques :

1-1-1 Définition du marché des eurodevises :

Les eurodevises englobent l’ensemble des crédits et des dépôts en cette devise
auprès des banques situées hors du pays d’émission de celle-ci et que ces dépôts
et ces crédits soient le fait de non résidents (internationalisation de la monnaie
nationale) ou de résidents (délocalisation de la monnaie nationale)

Les euromarchés sont alors des marchés de capitaux sur lesquels se réalisent
des opérations financières libellées en eurodevises, c’est-à-dire dans des
monnaies différentes de la monnaie du pays où sont réalisées ces opérations.

1-1-2 Origines du marché des eurodevises :

✔ La crise du livre sterling 1957.


✔ Le rétablissement de la convertibilité externe des monnaies.
✔ La réglementation américaine : réglementation Q
✔ L’internationalisation de l’activité bancaire internationale.
1-1-3 Caractéristiques :
✔ Un marché peu réglementé :
S’agissant bien d’un marché qui est basé sur les dépôts et les crédits, ces
derniers ne sont soumis ni à l’obligation des réserves obligataires ni
cotisation des assurances dépôts. De plus toutes les activités sur ce
marché sont moins fiscalisées que sur les marchés monétaires.
Il répond donc au souhait d’éviter la réglementation.
✔ Un marché de teneur de marché :
C’est un marché de market makers. En effet, un certain nombre
d’eurobanque sont toujours disposé à traiter à des taux qu’elles affichent
en permanence.
✔ Un marché de gros :
Il s’agit d’un marché sur le quel les montants unitaires des transactions
sont très importants, l’unité est en effet de 1 million de dollar.
1-1-3 Euromarché, réglementation et déréglementation :
………………………………………………………………………………………………………………………………………
…….
…………………..
……………………………………..
…………………………
1-2 l’essor des eurocrédits :
……………………………….
……………………………………………
1-3 les emissions internationales :
1-3-1 Obligati intern
1-3-1-1 euro obligat
1-3—1-2 obliga etrangère
1-3-2 les euro billets de trésorerie et les euro effets
1-3-3 les actions internationales .
1-4 l’interconnexion entre les places financières internationales :
………………………..

1-5 le développement des mouvements internationaux de capitaux :


A – Des flux de capitaux indépendants des échanges de biens et services
Ces mouvements de capitaux sont en constante progression. Selon la BRI
(Banque des règlements internationaux3), le montant des transactions
financières internationales est près de 80 fois plus élevé que la valeur des
échanges de biens et services sur l’année 2004.
Cela signifie qu’il y a une totale déconnexion entre les flux réels et les flux de
capitaux. Ces derniers sont devenus totalement autonomes.
L’étude des balances des paiements des pays industrialisés fait apparaître la
part prépondérante des flux de capitaux. Les transactions financières dominent
largement les transactions réelles. L’importance des mouvements de capitaux est
une caractéristique incontournable de la mondialisation des économies.
De plus, la composition des flux de capitaux a également évolué. La hausse des
mouvements de capitaux à long terme (par rapport aux capitaux à Court terme)
est surtout due au développement des investissements de portefeuille et dans
une moindre mesure des investissements directs.
B – L’orientation des mouvements de capitaux
Les mouvements de capitaux vont naturellement des pays qui disposent de
ressources de financement vers ceux qui présentent des besoins de financement.
Depuis une quarantaine d’années, les flux de capitaux ont connu des périodes
distinctes :
- les années 60-70 : les pays développés financent les pays en développement.
- du milieu des années 70 au milieu des années 80 : les deux chocs pétroliers
consécutifs (1973-1979) permettent aux pays exportateurs de pétrole
dépourvus de pétrole ainsi qu’au financement des déficits de certains pays
industrialisés.
- depuis le milieu des années 80 : l’essentiel des mouvements de capitaux
impliquent les pays industriels entre eux, et notamment le Japon et l’Allemagne
qui financent le déficit américain.

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