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ENTREPRISE ET LES
RELATIONS FINANCIERES
INTERNATIONALES
Par
Université de Ngaoundéré
INTRODUCTION GENERALE
Objet du cours :
Les entreprises sont des unités de production des biens et services destinés à la vente.
Les sources de financement des entreprises sont informelles ( épargne personnelle, les
dons et les aides des amis et des parents ) et formelles ( banques et marchés financiers ).
Aujourd’hui, grâce à la libéralisation croissante des économies, les sources de
financement des entreprises se sont encore multipliées. Les entreprises peuvent se financer à
la fois sur le plan interne et externe soit auprès des banques commerciales, soit auprès du
marché financier. Il est de même pour les placements.
Les marchés internationaux des capitaux sont des marchés où s’échangent, se créent,
circulent et circulent des actifs financiers et monétaires liés à des opérations qui dépassent le
cadre d’un Etat.
Le dirigeant d’entreprise, s’il veut obtenir des résultats meilleurs, c'est-à-dire s’il veut
être plus compétitif par rapport aux autres entreprises, doit intégrer cette logique dans sa
gestion, en ce sens qu’il peut trouver à l’extérieur des conditions de crédit ou de placement
plus avantageux ( taux d’intérêt, échéance… )
L’entreprise qui se finance sur le plan international peut avoir des avantages, mais est
aussi soumise à beaucoup de risques ( des risques de change et des risques de taux par
exemple ).
Le financement à l’étranger peut se faire soit dans la monnaie de ce pays, soit dans une
monnaie étrangère.
Les monnaies les plus utilisées dans le monde par les entreprises qui se financent dans
les pays étrangers aujourd’hui sont le dollar, l’euro, le yen, la livre sterling.
Il faut signaler ici que les opérations financières que font les entreprises dans les pays
étrangers donnent lieu à des mouvements internationaux des capitaux.
Les mouvements internationaux de capitaux sont constitués de 3 catégories
d’opérations :
- les prêts bancaires,
- les opérations sur valeurs mobilières
- et les investissements directs.
Typiquement les investissements directs consistent à un apport de capital d’une
entreprise par une autre, à la création d’une filiale à l’étranger ou de l’augmentation du capital
de celle – ci, à un rachat d’une entreprise étrangère…
Le contenu du cours :
Le présent enseignement porte sur les possibilités de financement que les entreprises
ont sur le plan international, ainsi les problèmes auxquelles elles sont confrontées celles – ci.
Le marché de change peut se définir comme le lieu d’échange d’une monnaie contre
une autre monnaie ou d’une devise contre une autre devise.
Les échanges de monnaies se font dans de nombreuses places financières : Londres,
New York, Tokyo, Francfort et Singapour.
Les différentes places financières du monde sont interconnectées par des lignes
téléphoniques et par des réseaux informatiques. En principe elles constituent chacun un
maillon d’un unique marché mondial qui fonctionne 24/24 heures.
Les principaux acteurs du marché des changes sont les entreprises engagées dans le
commerce international, les banques commerciales, les institutions financières non bancaires,
les banques centrales. Les ménages n’interviennent pas directement sur le marché des
changes. Ils ont recours à leurs banques pour acheter et vendre les devises.
Les traders achètent généralement bon marché les devises sur une place financière et
les revendent au même moment plus chers sur une autre. Ils réalisent ainsi des arbitrages,
c'est-à-dire des profits sans risque et sans mise de fonds initiale parce que ces opérations
d’achat et de vente des devises se font au même moment.
Le marché des produits dérivés n’est pas un marché des devises, mais un marché des
actifs ( les swaps de devises, les contrats à terme et les options de devises )
Les agents économiques interviennent sur le marché des changes pour effectuer les
opérations de spéculation, de couverture, d’arbitrage et de teneur de marché.
- La spéculation est une opération d’achat ( ou de vente ) d’un actif avec pour
objectif le rachat ( ou la revente ) à une date ultérieure afin de tirer profit de la
modification des prix de cet actif.
- L’activité de couverture correspond au recours au marché des changes à terme
ou des produits dérivés afin de se prémunir contre une variation défavorable
des cours.
- L’arbitrage consiste à profiter de la différence des cours des monnaies entre 2
places financières en opérant simultanément une opération d’achat sur la place
où le cours est bas et une opération de vente sur la place où le cours est élevé.
- L’activité de teneur de marché consiste à afficher les prix d’achat et de vente
des devises sur lesquels la banque s’engage.
Le taux de change ou le cours de change est le prix d’une monnaie par rapport à une
autre monnaie
Le taux de change varie en fonction des offres et des demande des monnaies ( ou des
devises ) sur le marché.
La cotation des taux de change représente quant à elle l’expression de la relation entre
2 monnaies en présence. Elle permet de connaître au jour le jour les cours des principales
monnaies sur les différentes places financières.
Il existe 2 types de cotations : la cotation au certain et la cotation à l’incertain. La
cotation au certain définit le nombre d’unités de monnaies étrangères nécessaires pour obtenir
une unité de la monnaie nationale. La cotation à l’incertain est l’inverse.
Des études montrent que le taux de change ou le cours de change dépend du solde de
la balance commerciale d’un pays.
En fait, les importations d’un pays correspondent à une demande de la monnaie
étrangère et à une offre de la monnaie nationale. Les exportations correspondent à une offre
de devises étrangères et à une demande de la monnaie nationale.
Un excédent commercial constitue une demande nette de la monnaie nationale. Il fait
monter le prix ou le cours de la monnaie nationale. En revanche, un déficit commercial
constitue une offre nette de la monnaie nationale. Il fait baisser le prix de la monnaie
nationale.
Les offres et demandes de monnaie sur le marché ne dépendent pas uniquement des
opérations commerciales, mais aussi des opérations financières.
Les taux de change restent aussi fortement influencés par les facteurs extra –
économiques. Il est possible que les simples rumeurs ou les discours des hommes politiques
fassent modifier les taux de change.
Les monnaies qui flottent ( le dollar, l’euro, le yen, la livre sterling…) ne font pas
l’objet des dévaluations, mais connaissent plutôt des dépréciations et des appréciations sur les
marchés des changes.
Les monnaies qui sont rattachées à d’autres par une parité fixe font l’objet des
dévaluations ou des réévaluations.
La dévaluation d’une monnaie est la diminution du prix d’une monnaie par rapport à
l’autre d’une façon autoritaire par un Etat sous l’autorisation du FMI, lorsque le déficit de la
balance commerciale d’un pays devient chronique et que ses efforts en matière d’emprunt
restent vaincs.
Ainsi lorsque la modification du taux de change est faite autoritairement par l’Etat, on
parle de dévaluation ( cas d’une modification à la baisse ) ou de réévaluation ( cas d’une
modification à la hausse ).
Les euro – dollars sont des dépôts bancaires libellés en dollars et effectués dans une
banque située hors des Etats – Unis. Gérés en dehors des Etats – unis, ils perdent toutefois
leur nature d’euro – dollars s’ils sont utilisés pour des règlements aux Etats – Unis. A
l’inverse, les dollars inscrits dans un compte ouvert dans les banques américaines peuvent
devenir des euro – dollars s’ils sont utilisés à des règlements extérieurs et déposés, puis gérés
par des banques situées hors des Etats – Unis.
Les caractéristiques essentielles des euro – dollars sont les suivantes :
- Les euro – dollars sont des avoirs en monnaie scripturale, ils ne revêtent jamais la
forme de billets.
- Les créances en dollars sont détenues par les non résidents des Etats – Unis; elles
sont gérées en dehors des Etats – Unis et relèvent de l’euro – dollar que dans la
mesure où elles apparaissent au bilan des banques situées hors des Etats – Unis.
Les euro – dollars perdent leur nature d’euro – dollars s’ils sont utilisés pour des
règlements aux Etats – Unis. Tout dollar représente un euro – dollar potentiel s’il
est géré par une institution financière située hors des Etats – Unis, puis à nouveau
redevenir un dollar lorsqu’il est à nouveau géré par une banque américaine.
- Le marché de l’euro –dollar un marché de gros. En général les transactions portent
sur plus d’un million de dollars et sont essentiellement réservées aux entreprises de
grand renom.
- Le marché de l’euro – dollar est international : la loi qui s’y applique est celle que
les contractants choisissent de se donner. La réglementation édictée par les
différents pays ne peut que contrôler l’accès de leurs résidents au marché, et non le
marché lui-même. Les taux d’intérêt se déterminent en fonction des offres et des
demandes d’euro – dollars, indépendamment des taux d’intérêt nationaux.
Par analogie, les avoirs en monnaies convertibles confiés par leurs titulaires à des
institutions financières situées hors de la zone de circulation légale de ces monnaies sont les
euro – francs, les euro – livres, les euro - yens … L’ensemble des avoirs ainsi gérés hors de
leur territoire d’origine est appelé euro –devises.
Système monétaire
et financier allemand
Système monétaire
et financier
britannique
Autres systèmes
monétaires et
financiers nationaux
Système monétaire
et financier
américain
Bien évidemment, si les résidents d’un pays pouvaient prêter ou emprunter sur
d’autres systèmes financiers, ils devraient nécessairement recourir au marché des changes
pour échanger les devises contre la monnaie nationale et réciproquement comme l’indique le
graphique ci – dessous :
Capacité de Système monétaire Besoin de
financement et financier français financement
Système monétaire
et financier allemand
Marché des Marché des
changes changes
Système monétaire
et financier
britannique
Autres systèmes
monétaires et
financiers nationaux
Système monétaire
et financier
américain
Le marché des euro - devises est apparu à partir du moment où les emprunteurs,
généralement les européens ont trouvé qu’il était moins coûteux et plus facile d’emprunter les
dollars à Londres plutôt de le faire à New York ou de s’endetter en monnaie nationale. La
possibilité de s’endetter à Londres s’expliquait par la présence d’excédents des dollars
déposés dans les banques anglaises.
Capacité de Besoin de
financement financement
En fait le marché des euro –dollars est né spontanément à la fin des années 50 en
Europe occidentale. Le développement des économies européennes après les aides du plan
Marshall avait mis fin au déficit en dollars. Le dollar devenu abondant, avait vu son rôle
comme moyen de transaction s’accroître au détriment de la livre sterling lorsque la banque
d’Angleterre, à la suite de l’affaire de Suez, imposa des restrictions quant à l’utilisation de la
livre pour le financement extérieur des pays ne faisant pas partie de la zone sterling. Les
crédits en sterling devenaient à la fois plus coûteux et même inaccessibles pour certaines
opérations.
Les banques anglaises cherchèrent des ressources de remplacement pour leurs
clientèles et se mirent à utiliser le dollar.
De plus les détenteurs des créances en dollars préférèrent ne pas les déposer dans les
banques américaines en raison de la « réglementation Q », qui pendant de longues années
avait limité la rémunération des dépôts bancaires aux Etats - Unis à des niveaux inférieurs des
taux pratiqués en Europe.
De même, la taxe de péréquation des taux d’intérêt qui empêchaient les entreprises
américaines et étrangères d’emprunter les dollars sur le marché américain pour des opérations
situées hors des Etats – Unis, les incita à se financer sur les euro –marchés.
Ces mesures réglementaires qui avaient permis au marché de l’euro – dollar de prendre
son essor ont aujourd’hui disparu, néanmoins ce marché s’est poursuivi grâce au
développement du métier de banquier qui a eu la possibilité de donner des crédits dans une
monnaie différente de la monnaie nationale du pays où est géographiquement installée le
banquier. La clientèle du banquier résidant par exemple en Grande - Bretagne est, à mesure
grâce au marché de l’euro –dollar de déposer des dollars à Londres et prendre des crédits en
dollars, alors qu’auparavant, ces opérations n’auraient pas été possibles.
CHAPITRE 3
Les euro – crédits sont formés par une juxtaposition de crédits accordés par un
ensemble de banques constitués en syndicat. Ils sont accordés sur une période de moyen –
long terme pouvant aller de 3 à 12 ans, et même 20 ans dans le cas de la restructuration de la
dette des PED.
Leur montant est très variable : d’une vingtaine de millions de dollars à plusieurs
milliards.
Les euro –crédits peuvent prendre plusieurs formes :
L’on peut classer les euro – crédits en fonction de la manière dont le crédit est débloqué
et remboursé :
- Les crédits à moyen terme ou les « term loans » : Ces crédits se caractérisent par 2
phases : la phase de tirage et la phase de remboursement.
La phase de tirage est d’une durée inférieure à un an, sauf dans le cas des crédits liés
au financement des importations. Le montant maximal est prévu dans le contrat, mais à l’issue
de la période de disponibilité des fonds, l’emprunteur ne devra rembourser que ce qu’il a tiré.
Il n’est pas tenu d’utiliser l’intégralité du crédit accordé.
La phase de remboursement : dans la plupart des cas, le remboursement ne s’effectue
pas à la fin de la période de tirage. L’emprunteur bénéficie d’une période de grâce qui prend
la forme de différé d’amortissement.
- Les crédits revolving ou crédits renouvelables :
Dans ce cas, les tirages et remboursements s’effectuent au gré de l’emprunteur durant
toute la vie du crédit. Les tirages successifs qui doivent respecter un montant minimal
s’effectuent dans la limite du crédit accordé.
L’on peut aussi classer les euro – crédits en fonction de la monnaie de libellé.
- Les euro - crédits mono – devises : Dans ce cas, le choix de la devise peut être fait
définitivement lors du tirage. Remboursement et paiements d’intérêts étant alors
effectués dans cette devise jusqu’à la fin du crédit.
- Les euro – crédits multi – devises : les euro – crédits peuvent être assortis d’une
clause multi – devises. Dans ce cas, il est possible que, le contrat donne la
possibilité à l’emprunteur de changer de devise, dans un éventail prévu par le
contrat. Au début de chaque période où s’applique un nouveau taux d’intérêt,
l’emprunteur choisit la monnaie dans laquelle est libellé le montant du principal et
les intérêts versés en fin de période
S’agissant des prêts consentis sur la base de taux à court terme, les eurocrédits laissent
aux emprunteurs une incertitude sur le coûts de leurs fonds .
Les banques, pour leur part doivent faire face :
- aux éventuelles demandes de renégociation de conditions (et de durée), notamment
lorsque la concurrence resserre les marges.
- Et surtout au risque de perte de solvabilité de leurs clients
a ) LA SYNDICATION.
Contrairement à la pratique en vigueur pour les crédits à court terme en euro – devises,
les euro – crédits, étant donné leur taille et leur caractère de crédits financiers secs, c'est-à-dire
sans objet défini, font l’objet d’une répartition des risques par formation d’un syndicat
bancaire.
Le syndicat bancaire peut être confidentiel et ne regrouper qu’un nombre qu’un
nombre restreint de banques ( moins de 10 ), c’est le club deal, mais dans la plupart des cas, le
syndicat peut regrouper jusqu’à une quarantaine de banques. Ce nombre peut atteindre
plusieurs centaines pour les crédits nouveaux accordés aux pays très endettés.
A l’occasion d’une démarche commerciale, un emprunteur signifie à une banque ses
besoins de financement. Celle – ci peut alors lui proposer un schéma de financement
comportant des propositions des formes de crédits, de montant, de durée, de taux.
L’emprunteur fait jouer la concurrence en faisant le tour des banques et retient la proposition
la plus intéressante.
Le choix de la banque par l’emprunteur résulte de plusieurs facteurs :
- capacité à émettre des propositions correspondant aux caractéristiques souhaitées.
- Aptitude à innover et à proposer des conditions financières intéressantes.
b ) LES CONDITIONS :
Le coût d’un euro – crédit se compose de commissions, d’un taux d’intérêt et d’une
marge.
- Le taux d’intérêt : Il est variable dans le temps, mais identique pour tous les
emprunteurs. C’est un taux inter – bancaire. Il est encore appelé interbank offered rate. On
parle de PIBOR à Paris et LIBOR à Londres.
Ce taux est calculé au moyen des banques de référence. La banque agent calcule la
moyenne des taux côtés par ces banques au jour J et à l’instant T. Les périodes d’intérêt
varient de un à 12 mois.
- La marge ou « spread »
Elle varie selon les emprunteurs, mais elle est fixe pendant la durée du crédit, hormis
le cas où on prévoie un relèvement de la marge. La marge rémunère les banques du risque de
non paiement d’intérêt. Elle est faible pour les meilleurs risques ( gouvernements et
entreprises des pays de l’OCDE ). Les marges sont beaucoup plus élevées, lorsque les crédits
sont consentis pour financer les opérations de rachat des entreprises, ou pour les crédits
accordés aux pays pauvres.
CHAPITRE 4
Les euro – obligations : l’euro – obligation est un titre libellé en euro – devises et
placé par un syndicat international de banques, principalement les pays autres que celui dont
la monnaie sert à dénommer l’emprunt.
Ainsi une émission en franc suisse à Zurich d’obligations d’une entreprise française
est elle une simple émission étrangère en Suisse. Le même emprunt émis à Luxembourg,
Francfort, Londres est une euro – émission non soumise aux réglementations nationales. En
théorie, les parties prenantes se rattachent à 3 centres financiers distincts : celui de l’émetteur,
celui de l’investisseur et celui de l’institution organisatrice.
II – LA DIVERSIFICATION SUR LE MARCHE DES EURO - OBLIGATIONS.
Les innovations financières tendent à se multiplier sur les marchés euro – obligataires,
ouvrant les possibilités de choix pour les investisseurs, aussi bien pour les gros institutionnels
que pour les investisseurs privés de plus petite dimension. L’on note :
- Les obligations à taux variable formules mini – max impliquant un plafond et un
plancher au taux d’intérêt flottant, et les obligations à taux variable formule mis –
match par laquelle les intérêts sont révisés tous les mois mais ne sont payés que
tous les 6 mois.
- Les obligations avec option : Parmi les euro – obligations à option, on distingue
des options permettant :
Le choix de la durée de l’emprunt grâce à 2 types d’options : les put option et les
call option. Les put option correspondent à une option de remboursement anticipé au
gré du porteur permettant à celui – ci de se faire rembourser dans le cas d’une hausse
du taux d’intérêt. Inversement, les call options au gré de l’emprunteur autorisent ce
dernier à profiter d’une baisse du taux d’intérêt en annulant la dette ancienne et en
réempruntant à un taux plus avantageux.
Le choix de la monnaie de remboursement : Cette option donne à l’obligataire le
choix entre 2 monnaies pour le remboursement et généralement pour le service des
intérêts .
Les obligations garanties par les actifs : Ces obligations sont garanties par les fonds
communs d’actifs non négociables : créances hypothécaires, effets représentatifs des
prêts automobiles.
Les obligations avec warrants : Les warrants sont les certificats donnant au détenteur
le droit d’acquérir les actions, d’autres obligations voire de l’or à des conditions
déterminées lors de l’émission. On note, en particulier, les obligations à taux fixe
auxquels sont attachés les warrants donnant droit à l’acquisition d’obligations à taux
variable
Les réglementations établies par les autorités financières américaines sont à l’origine
de l’ouverture du marché des euro – obligations en 1963. Etablies pour fermer le marché
financier des Etats – Unis aux non résidents, elles amenèrent ceux – ci à émettre en Europe
des obligations libellés en dollars.
Ainsi les placements en euro – dollars se sont développés initialement en raison
d’une réglementation bancaire restrictive aux Etats – Unis, et surtout de l’opportunité des
banques européennes à gérer les importants montants de dollars issus du déficit de la balance
de paiements des Etats – Unis. Tous les demandeurs de crédits en dollars et notamment les
filiales des firmes multinationales américaines ont utilisé les ressources en euro – dollars.
Le succès du marché des euro – obligations s’explique par le cadre juridique souple
dont il bénéficie, puisqu’il n’existe aucune réglementation centralisée. Les émetteurs d’euro –
obligations ne sont pas soumis, en général aux formalités compliquées qui sont imposées aux
émissions nationales ( calendrier d’émissions, conditions d’admission…).
Les euro – obligations disposent de 2 avantages importantes qui sont consentis aux
investisseurs par rapport aux autres instruments : Le fait que les intérêts soient versés sans
déduction de la taxe à la source, et surtout, la forme au porteur de ces émissions, qui permet
au détenteur de ces titres de conserver l’anonymat le plus total . Elles bénéficient aussi de
l’existence d’un marché secondaire sur lequel sont librement négociées les euro – obligations
une fois que l’émission est elle – même souscrite par le syndicat bancaire et que l’emprunteur
a recueilli les fonds recherchés. La cote de ces euro – obligations sur le marché secondaire est
alors considérée par les professionnels comme la meilleure estimation de la qualité de la
signature et du crédit dont peut se prévaloir l’emprunteur sur le marché international.
Parler des caractéristiques du marché des euro – obligations revient à parler de la taille
des opérations, de l’échéance des euro – obligations et du choix de la monnaie de libellé.
- la taille des opérations
La taille d’une euro – obligation dépend de plusieurs facteurs. Du côté de l’offre des
titres, l’on retiendra naturellement l’importance des besoins de financement de l’emprunteur,
mais aussi sa capacité à attirer les investisseurs. De ce point de vue, une première émission ne
pourra être que de taille limitée ( 100 millions de dollars ). Une émission mal ajustée aux
capacités du marché portera préjudice à la réputation de l’entreprise et de ses conseillers.
Les conditions de marché sont également de première importance ; ainsi, une émission
à taux fixe sera plus difficile à lancer, dans une période où les taux courts se rapprochent des
taux longs.
La concurrence pour l’obtention des mandats peut éventuellement gonfler de manière
excessive l’offre des titres, lesquels deviennent alors difficiles à placer.
A mesure que le stock de titres augmentent, le marché devient plus liquide et sa
capacité d’absorption de nouvelles émissions progresse. Cette évolution autorise les
opérations de très grande taille, comme par exemple l’emprunt de 4 milliards de dollars au
trésor britannique en septembre 1986.
- Tout d’abord les banques commerciales ont dû servir d’écran entre les emprunteurs
et les détenteurs des euro – actions.
- Puis le marché euro – obligataire a permis aux entreprises d’émettre de la dette de
mieux en mieux acceptée par le marché. Cette acceptation allant jusqu’au point où
quelques entreprises purent émettre directement des titres sans intermédiaire. Cette
étape fut affranchie avec le développement du marché des euro –actions.
Les euro –actions ou euro – équities sont des actions émises par un syndicat
international de banques pour le compte d’une entreprise généralement de grande envergure
sur des marchés autres que les marchés domestiques. L’émission des actions sur le marché
international peut être faite de paire avec l’émission sur le marché domestique.
CHAPITRE 6 : LES SWAPS
Un swap est l’échange entre deux parties de quantités de monnaies portant intérêt
avec obligation réciproque de paiement des intérêts et remboursement du principal selon les
modalités et selon la périodicité connue.
L’échange peut porter sur une seule monnaie (on parle de swap de taux ou interest
swap ou encore coupon swap) ou sur deux monnaies différentes (on parle de swaps de devises
ou currency swap). Le taux d’intérêt qui peut être variable ou fixe est naturellement lié à la
devise et à la durée. Au-delà des swaps élémentaires, on rencontre des swaps hybrides de taux
et de devises. L’essor des swaps (plus de 2/3 des euro émissions sont « swappées ») tient à la
variété des services qu’ils peuvent rendre.
Financement à coût réduit,
Accès au marché international,
Couverture de risques de taux d’intérêt et de devises,
Fixation immédiat d’un taux pour les emprunts futurs,
Gestion de dettes et d’actifs.
Les swaps des taux d’intérêt et de devise sont des instruments permettant d’accéder
au marché dans les meilleures conditions et qui offrent aussi la possibilité de se couvrir des
risques.
La société IRON works dont le rating (Baa) est très moyen peut s’attendre à
un taux fixe de 10,80% et un taux variable moyennant un spread de 0,40% au LIBOR à 6
mois.
Rating Condition sur le taux fixe Condition sur le taux variable
ELECTRONIC Aaa 10,00% Libor + 0,10%
CORPORATION
IRON WORKS Baa 10,80% Libor +0,40%
10,20%
10,30%
ELECTRONIC Marché
CORPORATION IRON WORKS
des
Swaps
LIBOR LIBOR
10,00%
LIBOR + 0,40%
Investisseurs du
Marché Obligataire Préteurs à taux variables
La possibilité d’accéder à de meilleures conditions de marché est l’un des deux motifs
d’utilisation des swaps. Ceux-ci permettent également de répondre à un souci de couverture
contre les risques de taux.
Un très bon rating (Aaa) confère à une banque B un avantage certain sur le marché des
obligations à taux fixe.
B B
Marché
Des
Taux variable Swaps Taux variable Taux variable
(LIBOR 6 (LIBOR 6 mois) (LIBOR 6 mois)
Taux fixe mois)
Supposons que la majeure partie des engagements à l’actif de B soit à taux variable.
Rien à priori ne justifie que B utilise sa capacité d’emprunter à taux fixe. Elle serait alors en
position de taux (exposé au risque de taux) et serait confrontée à une situation difficile dès
lors que les taux d’intérêt baisseraient.
Grâce aux swaps, son avantage sur la marché obligataire peut ne pas rester inexploité.
Il suffit pour cela de monter un swap avec une entreprise E disposant d’un bon rating que lui
et recherchant des fonds à taux fixe. Chacun pourra en fin de compte obtenir des fonds à un
coût intéressant et assorti des caractéristiques souhaitées pour éviter ce risque de taux. On
vérifiera sur le schéma suivant que B paie des taux variables à E et reçoit à taux fixe lequel
couvre le paiement de coupons aux investisseurs obligataires. B n’est donc aucunement en
risque de taux.
Les différences de rating créent des disparités de conditions offertes aux emprunteurs.
Elles engendrent ainsi des opportunités d’arbitrage. Reprenons l’exemple du swap de dette et
concluons l’opportunité d’arbitrage. On cherchera d’abord la prime payée sur chacun des
marchés par l’entité pourvue du rating le moins bon.
Taux fixe Taux variable
Electronic Corporation 10,00% LIBOR + 0,10%
Iron Works 10,80% LIBOR + 0,40%
Prime 0,80% 0,30%
Il existe deux types de swaps :Les swaps de dette et les swaps d’actifs.
Deux entités A et B de nationalité différente réputées sur leur propre marché financier
vont naturellement trouver sur celui-ci de meilleures conditions que sur un marché financier
qui ne les connaît pas.
Si A peut s’endetter en de bonnes conditions en monnaie A, souhaite une dette en
monnaie B, et si, réciproquement, B souhaite obtenir un financement en monnaie A, il sera
plus avantageux, pour chacune des entités considérées, de s’endetter dans sa propre monnaie
pour ensuite procéder à un swap, que d’accéder directement à un endettement dans la devise
désirée.
Dans ces conditions A et B conviendront :
D’échanger le montant du principal de leurs dettes obtenus sur leur marché national
respectif ;
Du taux de change et des taux d’intérêt qui serviront de base au swap ;
De dates bien spécifiées pour le paiement des intérêts et pour le rééchange du principal
de chaque dette à l’échéance du swap.
La société Electronic Industries est endettée en dollars. Elle remporte un contrat qui lui
rapportera un flux de recettes en yen sur plusieurs années. Pour éliminer l’inadéquation entre
les recettes et ces obligations, elle conclura un contrat de swap avec une contrepartie qui lui
assurera des recettes en dollars contre les paiements en yen.
1. Exemple
La société Sun Industries veut s’endetter à taux variable en yen pour une durée de 5 ans.
La société Yama Corporation recherche un endettement en dollars à taux fixe pour la même
durée.
Sun Industries peut s’endetter à taux fixe à 9% sur le marché obligataire américain.
Yama Corporation paierait sur ce marché 10%. Sur le marché des taux variables, Sun
Industries paierait des intérêts TV + 0,9% pour des yen contre du taux variable sec pour
Yama Corporation.
Dès lors, les deux entités ont intérêt grâce à l’intermédiaire à procéder à une opération
de swap. Au départ chaque entreprise empruntera sur le marché intérieur. Sun Industries
obtiendra du dollars à taux fixe et Yama Corporation du yen à taux variable. Le principal des
emprunteurs sera échangé sur le marché de change au taux de change courant. 5 ans plus tard
à la date convenue, les parties rééchangent le principal au taux de change comptant initial et
en remboursant leurs créanciers respectifs. Entre temps elles échangent leurs obligations en
matière d’intérêt.
9% 9,10%
Sun Industries TF TF
Marché Yama Corporation
Des
Swaps
Taux fixe 9% TV TV TV
Le risque de défaut
Le risque de défaut réside dans l’éventuelle défaillance d’une contrepartie rendue
incapable pour des raisons quelconques de faire face à ses engagements contractuels.
Le risque de taux
Il réside dans l’incertitude des mouvements du taux d’intérêt. Le risque est d’autant
plus grand que la période couverte est plus longue. La conséquence peut être de trouver la
nécessité de trouver de nouvelles contreparties avec les risques associés de ne pas pouvoir
trouver soit le montant adéquat, soit les conditions aussi favorables que dans le swap initial.