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Introduction
Il faut savoir que le marché des changes est le plus vaste marché du monde. Sur
ce marché, qu’on désigne parfois par son acronyme anglais FOREX (Foreign exchange), il
s’échange quotidiennement près de 5300 milliards de $ américains (en 2013), soit plus
de 3 fois le PIB du canada1. En 2022, ce volume dépasse 7500 milliards de $ américains.
1. Définition
Le taux de change correspond au prix d’une monnaie exprimé dans une autre
monnaie. A titre d’exemple, à la clôture des marchés vendredi 21 février, 1$ canadien
valait 0,797829 $ américain et 0,7008 euro. C’est donc un prix relatif entre monnaies.
1
Ce chiffre est considérable puisque le PIB est une production annuelle
1
2. Calcul simple
Par ailleurs, si 1$CAD= 0797829 et 1$ CAD= 0,7008 euros, alors 0,7008 euros =
0,797829 $ US → 1 euro = 0,798929/0,7008 $ US = 1,13845 $ US.
3. Modes de cotation
Le taux de change est un prix relatif. Il existe donc deux modes de cotation des
monnaies. La cotation au certain et la cotation à l’incertain.
Avant l’avènement de l’euro, tous les pays du monde cotaient leurs monnaies à
l’incertain à l’exception du Royaume-Uni et certaines de ses anciennes colonies. Depuis
1999, les pays de la zone euro cotent leur monnaie unique (l’euro) au certain.
Sur un autre plan, il faut savoir que sur le marché des changes, il y a toujours deux
cours, le cours acheteur et le cours vendeur. Les premiers, présentent les valeurs
auxquels les combistes sont prêts à acheter la monnaie considérée. Les seconds
indiquent les prix auxquels ils seront prêts à vendre la monnaie. Dans cette double
cotation, les cours vendeurs sont plus élevés que les cours acheteurs. Le prix auquel on
achète une devise (l’ask) est donc toujours moins élevé que le prix auquel on la vend (le
bid). Cet écart entre l’asK et le Bid s’appelle la fourchette de prix ou le spread. Il est sert
à rémunérer l’intermédiaire financier pour son service. Le marché des changes, n’est pas
le seul marché où cette fourchette existe. Plus proche de nous, on peut citer le marché
le marché de l’or physique. Lorsqu’un particulier désire vendre ces bijoux à un bijoutier,
le prix qu’il obtient est toujours plus bas que le prix auquel ce même bijoutier vend ses
bijoux aux clients. Cet écart sert à rémunérer le travail du bijoutier. Sur le marché des
changes, comme sur tous les marchés qui fonctionnent en continue, il y a une double
cotation, avec d’un côté les cours acheteurs et d’un autre côté les cours vendeurs. C’est
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le cas notamment du marché actions. Analysons d’autres aspects de ce marché des
changes.
Parmi les agents qui interviennent sur le marché des changes, figurent les banques,
les institutions financières non bancaires, comme les sociétés d’assurance, les fonds de
pension et plus généralement les sociétés de gestion d’actifs. On trouve également les
banques centrales et les entreprises engagées dans le commerce international ainsi que
la quasi-totalité des multinationales. Enfin, les ménages interviennent également sur ce
marché, notamment lorsqu’ils échangent des devises au guichet avant un voyage
touristique par exemple. Néanmoins, par rapport aux sommes traitées sur ce marché,
leurs interventions demeurent marginales.
Sur le plan légal, toute transaction en devises doit partir d’un compte bancaire
vers un autre compte bancaire pour éviter notamment le blanchiment de l’argent de la
criminalité et diverses autres fraudes. Dans ces conditions, les arbres deviennent
incontournables. Tous les agents économiques qui doivent faire des transferts de fonds
internationaux le font d’un compte bancaire vers un autre compte bancaire. Même
lorsqu’elles ne sont pas directement impliquées 2 dans une opération de change, les
banques interviennent sur le marché des changes pour répondre aux besoins de leurs
clients.
Par ailleurs, il faut savoir que le rôle des banques est beaucoup plus large que
celle de l’ouverture de comptes. A titre d’exemple, les taux de change «au détail »
auxquels les entreprises ont accès sont beaucoup moins favorables que les taux de «
gros» interbancaires. Cela est compréhensible dans la mesure où les banques
bénéficient d’économies d’échelle dans puisqu’elles interviennent quotidiennement
pour le compte de centaines, voire de milliers de clients. Sur le marché interbancaire, il
n’y a aucune transaction qui soit inférieure à un million de dollars. En mutualisant, les
2
Dans le sens où elles n’interviennent pas pour leur propre compte en utilisant leurs fonds propres.
3
demandes et les offres de leurs clients, les banques achètent et vendent de gros
montants dans les différentes devises étrangères, ce qui leur permet d’obtenir des prix
plus favorables avec des spread plus petits. En revanche, les particuliers ou les PME
(petites ou moyennes entreprises) exportatrices ne peuvent obtenir de telles conditions.
Enfin, les fonds de couverture, appelé également fonds spéculatifs (hedge funds),
sont des agents très actifs sur le marché des change, tant pour des motifs de couverture
du risque de change, que pour des raisons purement spéculatifs.
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1.4- Les banques centrales
- Rappelons que le marché des changes est le plus vaste marché de capitaux du
monde avec une croissance régulière des volumes et un fonctionnement
presque en continue (24h/24h). en 1989, ce marché enregistrait un volume
d’échange de 600 milliards de dollars par jour, en 2010, ce volume atteint 4000
milliards soit une croissance de 566,67% en 21 ans (près de 27% par an).
- Les places financières qui accueillent les plus gros volumes d’échange sont
Londres, New York, Tokyo, Frankfurt, et Singapour.
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arriver, la situation est vite corrigée grâce aux opérations d’arbitrage. Supposons
que l’euro cote 1,2 dollar à New York mais qu’au même moment sa valeur est de
1,3 dollar à Londres. Dès qu’ils repèrent cette anomalie, les traders (courtiers)
vont simultanément acheter l’euro à New York et le revendre à Londres. Si un
trader achète 1 million d’euro à New York, il devra débourser 1,2 million de
dollars. En revendant le million d’euros acheté à New York à Londres, il percevra
1,3 million de dollars. Il réalisera alors un profit net de 100 000 dollars (soit 1,3
million de dollars – 1,2 million de dollars) sans aucun risque. Ce trader ne sera
pas seul à agir ainsi. D’autres traders qui surveillent les cours des principales
devises adopteront la même stratégie. De ce fait, la demande de l’euro
augmentera sur la place de New York, tandis que c’est l’offre d’euros qui va
augmenter sur la place de Londres. Dans le premier cas, l’euro va s’apprécier sur
la place américaine, tandis qu’il va se déprécier sur la bourse anglaise.
Conséquence de ces interventions des traders, la parité euro/dollar va évoluer
vers un taux de change unique dans les deux places financières. Ces anomalies
disparaissent rapidement grâce à l’action des traders qui sont attentifs à la
moindre opportunité d’arbitrage
- En théorie, les échanges sur le marché des changes peuvent se produire entre
n’importe quel couple de devises. Pourtant, plus 80% des transactions
impliquent le dollar américain. Supposons qu’une banque souhaite vendre des
francs suisses pour acheter des shekels israéliens. Souvent cette banque va
d’abord vendre ses francs suisses contre des dollars américains. Ces derniers lui
serviront alors pour acheter la monnaie israélienne. On parle alors, de taux de
change croisés. Bien qu’elle effectue deux transactions au lieu d’une seule, cette
façon de faire est, dans les faits, moins onéreuse qu’un échange direct entre
francs suisse et shekels. Les volumes change impliquant le dollar américain sont
tellement élevés, qu’il est facile de trouver une contrepartie (une banque, un
investisseur institutionnel, etc.) prête à échanger ses francs suisse, ses shekels ou
toute autre devise contre le dollar américain, ou dans le sens inverse, ses dollars
américains, contre toute autre devise. En revanche, trouver immédiatement un
agent qui veut vendre des francs suisses contre des shekels est plus difficile, car
ce sont des devises moins liquides. De ce fait, le dollar américain joue un rôle
majeur dans la majorité des transactions de change. On parle de monnaie
véhiculaire ou de monnaie internationale. Introduit en 1999, l’euro est peut-être
appelé à jouer un rôle véhiculaire dans le future. Toutefois, en 2010, seulement
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39% des échanges mondiaux ont impliqué l’euro. La livre Sterling quant à elle
perd progressivement son influence.
Les taux de change à terme sont souvent différents des taux de change au comptant.
Dès qu’un agent s’apprête à recevoir ou à régler un montant dans une devise étrangère,
il y a un risque de change associé à cette opération à terme. Nous verrons, dans une
section ultérieure, les différentes situations, les risques associés et les moyens de se
couvrir contre ses risques.
Enfin, comme les taux change à terme sont différents des taux de change au
comptant, il y a des appellations spécifiques qui désignent ces différences.
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Pour une monnaie cotée au certain (comme l’euro ou la livre sterling), lorsque la
différence entre le taux de change à terme et le taux de change au comptant est
positive, on parle de report. Lorsque cette différence est négative, on parle de déport.
Pour une monnaie cotée à l’incertain (comme le dollar canadien ou le yen), on parle
de report lorsque la différence est négative et de déport lorsque cette différence est
positive. C’est exactement le contraire d’une monnaie cotée au certain.
8
Les contrats à terme et les options sont d’importants instruments de couverture
contre le risque de variation des taux de changes3.
Il est également possible de conclure un contrat à terme sur devise similaire avec
une contrepartie privée. Il est alors appelé contrat forward. Ce dernier a l’avantage
d’être fait sur mesure. Autrement dit, on peut choisir le montant précis dont on a besoin
et la date précise qu’on désire. A l’inverse, les contrats futures sur devises sur devise
sont plutôt standards tant en termes de durée que de montants. Ils sont par conséquent
plus contraignants que les contrats forward. En revanche, ils sont plus liquides que ces
derniers. Avec un marché plus liquide, un contrat future peut être revendu à tout
moment (donc même avant échéance) sur le marché4, ce qui n’est pas le cas du forward.
Cette flexibilité est d’autant plus appréciée que les anticipations sur les taux de change
ont changé5. Les forwards sont moins liquides car c’est le prix à payer pour avoir des
contrats sur mesure. Comme ce type de contrat est conclue avec des contreparties
privées, et non sur un marché organisé, alors chaque co-contractant doit attendre que le
son partenaire, avec lequel il a conclu cette transaction honore son engagement.
Les options de change sont essentiellement des droits. Lorsque nous achetons une
option d’achat ou une option de vente pour un montant en devise à une date donné,
nous achetons un droit. A titre d’exemple, une entreprise qui a une dette de 20 millions
de livres sterling payable dans un moins, peut acheter une option d’achat de cette
devise. Elle peut par exemple prendre l’option d’acheter 20 millions de livres sterling
d’une échéance d’un mois, donc exerçable au plus tard le 19 avril avec la parité
suivante : 1£ = 1,8847 $ CAD. Si d’ici le 19 avril, la livre sterling s’apprécie et côte
3
Les options peuvent également être utilisées comme instruments de spéculation.
4
En réalisant un gain ou une perte comme dans le cas d’autres actifs (actions, obligations,).
5
Supposons que nous avons acheté un contrat à terme en vertu duquel nous nous engageons à acheter
20 millions d’euros avec une parité à 1€=1,25 $ à une échéance de 3 mois. Dans ce contrat, le but est de
se protéger contre la hausse de la monnaie européenne. Si quarante jours, après la conclusion du contrat,
le dollar américain connait une nette appréciation face à l’euro, avec une nouvelle parité de 1€= 1,1 $
alors les anticipations de taux de change vont changer radicalement. L’euro s’inscrit désormais dans une
tendance baissière et il est donc inutile de se protéger contre sa hausse. Il faut alors vendre ce contrat
pour ne pas aggraver nos pertes.
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largement au-dessus de cette parité (exemple 1£ = 2,0135 $ CAD) alors, l’entreprise
canadienne va exercer son option en achetant ainsi les 20 millions de livres sterling à
une parité de change plus favorable que la parité constatée sur le marché. Dans ce
scénario, l’entreprise canadienne se serait protégée contre la dépréciation de la devise
canadienne (ou domestique) face à la devise britannique (ou ce qui revient au même,
elle se serait protégée contre la hausse de la devise britannique contre la monnaie
canadienne). En revanche, si à l’approche de la date d’échéance du 19 avril 2015, la
devise britannique côte largement en dessous de la parité initiale, (1£ = 1,8847) par
exemple 1£ = 1,7126 $ CAD, alors l’entreprise va abandonner son option (on dit qu’elle
ne va pas l’exercer) car elle peut acheter des livres sterling moins cher sur le marché.
Bien entendu, elle perd dans ce cas-là la prime payée pour l’achat de cette option.
Au total, selon la position dans laquelle on se trouve à l’égard des devises étrangères
(emprunteur ou créancier qu’on appelle également positon courte et position longue),
nous pouvons nous prémunir contre le risque de change en achetant deux types
d’options, l’option d’achat (acheter le droit d’acheter) ou l’option de vente (acheter le
droit de vendre).
Options d’achat
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Attention, si un agent achète une option d’achat, c’est qu’il y a un agent, une
contrepartie, qui a vendu cette option en faisant le pari inverse sur l’évolution des taux
de change. On peut vendre l’option d’achat ou une option de vente. Mais dans ce cas-là,
il ne s’agit pas d’une stratégie de couverture du risque mais bien de la spéculation. En
effet, si l’agent qui a acheté l’option d’achat décide de l’exercer, c’est l’agent qui a
vendu l’option qui doit lui fournir les devises à l’échéance. Le risque de perte peut être
potentiellement très élevé, tandis qu’elle se limite à la prime dans le cas d’une option
d’achat.
Options de vente
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La gestion du risque de change
Introduction
4. Définition
On parle de position de change dès lors qu’un agent possède une créance ou une
dette dans une ou plusieurs devises étrangères. Lorsqu’une entreprise a simultanément
une créance et une dette (ou engagement) dans deux devises étrangères, elle aura une
double position de change. Même si la créance et la dette sont la même devise, la
position sera toujours double. Toutefois, une créance et un engagement peuvent
s’annuler s’il y a une triple coïncidence, soit la même devise, les mêmes montants et les
mêmes échéances.
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5. Position courte, position longue et position fermée
Dans les positions de change il faut distinguer les positions courtes des positions
longues. La position fermée signifie l’absence de risque de change.
On parle de position courte lorsqu’une entreprise possède une créance dans une
devise étrangère. Bombardier vend cinq avions d’affaires au Royaume-Uni pour
l’équivalent de 160 millions de livres sterling. Cette somme est payable dans 45 jours.
Bombardier est alors dans une position longue. On dit qu’elle est longue en livres
sterling.
Une entreprise est dans une position fermée lorsque trois conditions sont
réunies.
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- L’échéance pour le paiement de la dette correspond à l’échéance de la
réception ou de l’encaissement de la créance
Toutefois, si l’une de ces trois conditions n’est pas satisfaite, on se retrouve dans
deux voire plusieurs positions de change (notamment pour certaines multinationales).
Pour illustrer cela prenons l’exemple suivant :
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CAD. A ce niveau, la SAQ doit débourser 20 262 000 dollars canadiens. Mais, si à
l’échéance, le taux de change de l’euro devait augmenter avec une parité supérieure à
1€=1,3508 $ CAD (exemple 1€=1,3850 $ CAD par exemple), alors la SAQ devrait
débourser 20 775 000 dollars canadiens, soit une somme supplémentaire de 513 000
dollars (ou une perte de change potentielle de 513 000 dollars canadiens). Cette perte
serait plus élevée si l’euro devait coter encore plus haut que 1,3850 dollars canadiens.
Dans toute position longue, le risque de change réside dans la dépréciation (ou
baisse du taux de change au certain) de la devise dans laquelle on possède une créance.
Autrement dit, le risque est l’appréciation de la monnaie domestique face à la devise
étrangère dans laquelle sera remboursée la créance.
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l’existence de l’entreprise ainsi que des milliers d’emploi. Il est donc impératif pour elle
de recourir à des instruments de couverture du risque de change
- Un agent qui est dans une position courte, peut conclure un contrat à terme,
en vertu duquel il s’engage à acheter (dans le futur), à une échéance fixée
d’avance un montant dans une devise étrangère selon une parité de change
fixée au présent. Dans notre exemple de la SAQ, qui doit payer quinze
millions d’euros (15 millions) aux vignerons français, elle peut voir s’il y a des
contrats à terme aux alentours de la parité actuelle, 1€ = 1,3508 $ CAD et
acheter 15 millions aujourd’hui mais livrables et payables (en dollars
canadiens) le 01 mai. Si les anticipations des agents accréditent une
poursuite de la baisse de l’euro, la parité retenue sera de 1,3508 ou moins
par exemple 1€ = 1,3243 $ CAD. En revanche, si les analystes s’attendent
plutôt à l’inversion de la tendance du fait par exemple de la baisse des prix
du pétrole et des matières premières en général, qui affectent l’économie
canadienne, alors ce contrat peut être signé avec une parité au-dessus du
taux de change au comptant, soit par exemple 1€ = 1,3778 $ CAD. En signant
un tel contrat, la SAQ sait à l’avance la somme exacte qu’elle devra
débourser à l’échéance. Si elle ne pense avoir de contrainte de liquidité à
court terme, elle peut signer un contrat forward, sinon elle opterait pour un
contrat à terme standard (future).
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et s’échange au-delà de la parité initiale retenue (soit plus que 1€ = 1,3610 $
CAD) par exemple 1€ = 1,3845 $ CAD, alors la SAQ va exercer son option.
Dans le cas contraire, par exemple 1€ = 1,3392 $ CAD, alors la SAQ, va
abandonner son option et acheter les 15 millions d’euros directement sur le
marché au comptant car ils sont moins chers. Dans cette optique, l’option
offre plus de flexibilité que le contrat à terme tout en protégeant du risque
de change. Il y a un prix pour cela, puisque la souscription (achat) d’une
option n’est pas gratuit et nécessite de payer une prime. Cette dernière est
perdue lorsque l’option n’est pas exercée.
- L’utilisation d’un contrat à terme sur mesure (forward) peut être envisagée
également lorsque les devises concernées ne sont pas les monnaies les plus
traitées sur le marché des changes (faible liquidité).
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chinoise et de dévaluer sa monnaie avec par exemple un taux de change de
6,7 yuans = 1 dollar américain, alors ce qui aurait été une mauvaise nouvelle
pour GM si elle ne s’était pas couverte serait plutôt une bonne nouvelle. En
effet, sa contrepartie (avec laquelle elle a signé le contrat forward non
délivrable) doit lui verser la différence [(1/6,6)-(1/6,7)]* 10 000 000 yuans =
22 614 dollars.
- Les swaps de change peuvent convenir dans certains cas. Supposons qu’une
entreprise canadienne ait un engagement en euros de 20 millions d’euros
pour le 10 juin 2015, ainsi que deux créances respectivement de 8 millions
d’euros et de 12 millions d’euros à percevoir le 10 juillet 2015. Si elle trouve
une entreprise européenne qui a besoin de l’équivalent de 20 millions
d’euros en dollars canadiens, (soit 27 millions de $CAD) 6 pendant le même
laps de temps (entre le 10 juin et le 10 juillet) alors elles peuvent procéder à
un swap de devises.
Il s’agit dans cette partie, de mette en exergue les déterminants les plus
important qui sous-tendent la variation des taux de change. L’évolution du taux de
change d’une monnaie dépend de l’évolution de l’offre et de celle de la demande de
cette monnaie. Mais alors pourquoi les agents achètent-ils ou vendent-ils une
monnaie ?
Une monnaie peut être achetée (demandée) si les actifs libellés dans cette
monnaie offrent un couple rendement risque plus attractif et plus intéressant que ceux
6
Sur la base d’un taux de change de 1€= 1,3500 $CAD
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d’autres monnaies. Dans le cas contraire, cette monnaie est plutôt vendue (offerte).
Cela se manifeste particulièrement à la suite d’une évolution des taux d’intérêt à court
terme.
Dans le même ordre d’idées, une monnaie d’un pays est achetée dans le but de
payer les biens et services importés de ce pays (que ce pays exporte). A l’inverse,
lorsque c’est ce pays lui-même qui importe, sa monnaie sera vendue pour acheter
d’autres devises qui serviront à payer les biens et services acquis à l’étranger. Enfin, les
niveaux de taux de change peuvent s’expliquer, notamment à long terme, par le pouvoir
d’achat des devises. C’est cela que montre la théorie de la parité des pouvoirs d’achat
(P.P.A). Avant d’aborder certains détails de cette théorie, disons qu’on peut expliquer le
niveau du taux de change par les différentiels de taux d’inflation entre les pays.
Exemple : supposons que le taux de change courant (au comptant) soit 1 euro=
1,22 dollar ou bien à l’incertain 1$ =082 €. Le taux de change anticipé dans un an est 1$=
0,8 euro (suite par exemple à une dégradation prévue de la situation économique
américaine). Le taux d’intérêt d’un dépôt d’un an en dollars R $ = 6% et un dépôt
similaire en euro rapporte 4% (R€ = 4%).
19
Dans un an, un dépôt d’un dollar vaudra 1,06$ et un dépôt d’un euro vaudra
quant à lui 1,04 €. Quel dépôt offre le meilleur taux de rentabilité ?
4. Le prix courant en euros d’un dépôt d’un dollar (1$) est de 0,82 € et nous
pouvons prévoir sa valeur en euros dans un an soit 0,85 €. Il nous est donc possible de
prévoir le taux de rentabilité annuel anticipé d’un dépôt en dollars :
=[(0,85-0,82)/0,82]*100 = 3,7%.
5. Nous savons par ailleurs que la rentabilité annuelle d’un dépôt en euros (taux
d’intérêt) est de 4%. Nous pouvons donc déduire que le placement en euros offre une
meilleure rentabilité anticipée que le placement en dollars. Bien que les taux d’intérêt
en dollars soient 2% plus élevés (6% vs 4%), la dépréciation anticipée du dollar par
rapport à l’euro offre à ceux qui détiennent les euros une perspective de gain en capital
suffisamment importante pour compenser le différentiel de taux d’intérêt.
R€ = R$ + (Ee-E)/E
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taux de croissance du prix en dollars de l’euro. C’est la parité des taux d’intérêt non
couverte
Selon la théorie de la parité des taux d’intérêt, le taux de change qui s’établit sur
le marché correspond au taux auquel les agents acceptent de détenir des dépôts dans
différentes devises. Dans ce cas, le marché de change est à l’équilibre. Autrement dit, le
marché des changes est à l’équilibre lorsque tous les dépôts bancaires libellés dans
toutes les monnaies offrent la même rentabilité anticipée. Cela signifie que les
rentabilités de deux placements (dépôts) libellés dans deux monnaies différentes, mais
exprimée (ou mesurée) dans la même monnaie soient égales à l’équilibre.
Exemple 1 : pour mieux comprendre cette parité des taux d’intérêt, prenons
l’exemple suivant : Supposons que le taux d’intérêt en dollars américains soit de 6% et
que pour le même type de placement, le taux d’intérêt en euros est de 4%. Supposons
qu’on s’attende cette année à une dépréciation du dollar de 4% face à l’euro. Dans ce
cas de figure, la rentabilité anticipée des dépôts (ou placements) en euros dépasse de
2% le taux anticipé des dépôts en dollars. Comme les investisseurs sont censés préférer
détenir les actifs offrant la plus grande rentabilité (hypothèse), aucun d’entre eux ne
voudra détenir des dépôts en dollars. Leurs détenteurs vont les vendre pour des dépôts
en euros. Nous aurons alors une hausse de l’offre du dollar américain et une hausse de
la demande de l’euro. Conséquence de cette évolution, ce dernier va s’apprécier face au
dollar américain
Exemple 2 : Si les taux d’intérêt en euros sont de 4% mais ceux en dollars sont de
3%. Supposons que le dollar soit susceptible de s’apprécier par rapport à l’euro de 2%
au cours de l’année à venir. La rentabilité anticipée des dépôts en dollars dépasse de 1%
en euros. Dans cet exemple 2, aucun investisseur ne voudra conserver des dépôts en
euros. Ceux qui en détiennent les vendront pour faire des placements en dollars. La
monnaie américaine va s’apprécier face à l’euro.
Exemple 3 : Si les taux d’intérêt en dollars sont de 6%, et ceux en euros sont de
4%. Si le dollar est susceptible de se déprécier de 2% face à l’euro au cours de l’année.
Dans ce cas de figure, les deux dépôts offrent la même rentabilité anticipée. Les
investisseurs seront donc indifférents entre les placements en dollars et les placements
en euros. Dans ce cas-là, on peut dire que le marché des changes est à l’équilibre.
21
Le marché des changes est à l’équilibre si et seulement si la parité des taux
d’intérêt (P.T.I) est satisfaite. La représentation mathématique de la P.T.I est la
suivante :
R€ = R$ + (Ee-E)/E
R$ = 6%
Supposons que le taux de change au comptant entre les deux monnaies atteigne
brusquement 0,97 euro par dollar, le taux de change futur anticipé restant néanmoins à
0,95 euro par dollar. Qu’adviendra de la prime précédente, résultat de la perte de valeur
du dépôt en dollar mesuré en euro ? Le taux de dépréciation de dépréciation de l’euro
par rapport au dollar est maintenant de -2% par an =[(0,95-0,97)/0,97]*100 = -2% au
22
lieu de -5%. Comme R$ reste inchangé, la rentabilité anticipée du dépôt en dollar
exprimé en euro va augmenter à 6% - 2% = 4%
Nous allons voir dans cette section comment sont déterminés les taux de change
à terme. La méthode est identique à la parité des taux d’intérêt non couverte. La seule
différence est que le taux de change futur anticipé est remplacé par le taux de change à
terme. En optant pour ce dernier l’investisseur est certain du rendement qu’il va
réaliser, ce qui n’est pas toujours garanti dans le cas du taux de change anticipé puisque
l’anticipation peut s’avérer erronée.
R$ = 8% ou 0,08 et R€ = 4% ou 0,04
R€ = R$ + (F-E)/E
La différence avec la parité non couverte est qu’au lieu du taux de change
anticipé Ee (non garanti), nous avons un taux à terme F (garanti). C’est pour cela qu’on
l’appelle la parité des taux intérêt couverte.
De manière générale, il existe une forte corrélation entre les variations des taux
de change au comptant et les variations des taux de change à terme. Cette corrélation
23
se vérifie pour les principales devises. En revanche, la parité des taux d’intérêt non
couverte (PTINC) ne se vérifie pas toujours.
Les variations des taux de change ont un impact direct sur le commerce
extérieur. En effet, le solde de la balance courante est déterminé principalement par
deux facteurs : le taux de change réel7 et le revenu disponible8. Les variations du taux de
change réel reflètent les modifications des prix des biens et services domestiques
comparativement aux prix des biens et services étranger. Ils sont donc déterminants
pour l’équilibre de cette balance. Le revenu disponible (revenu après impôt) agit sur la
balance courante via les dépenses courantes des ménages domestiques. Dans cette
section nous limiterons l’analyse à l’impact de de la variation des taux de change sur
l’équilibre de la balance courante.
2.1- Exemple
Avant d’aller dans le cœur de l’analyse prenons un exemple pour illustrer le taux
de change réel
Supposons ici que l’euro est coté à l’incertain contre le dollar américain
24
Ici, q correspond au prix en euros d’un panier américain par rapport au panier
européen.
Autrement dit une hausse du taux de change réel signifie une dépréciation. Cela
peut sembler surprenant ou contre intuitif. Mais, il ne faut surtout pas perdre de vue
qu’il s’agit du taux de change à l’incertain.
2.2- L’impact d’une variation du taux de change réel sur le solde du compte
courant
- L’effet de cette augmentation du taux de change réel sur les importations est
plus ambigu. Les consommateurs résidents vont certes moins acheter de
biens et services étrangers. Mais cela n’implique pas que les importations
diminuent forcément. En effet, on considère ici la valeur des importations
mesurée en unités de biens domestiques et non le volume des biens et
services importés (ici c’est le raisonnement par les termes de l’échange). La
hausse de EP*/P accroît la valeur des biens importés en termes d’unités de
biens domestiques. Autrement dit, la valeur des importations peut
augmenter même si le volume de ses importations baisse. Par conséquent,
l’effet d’une modification des taux de change sur le solde de la balance
courante (ou du compte courant demeure ambigu).
25
- L’impact final dépendra de l’effet dominant entre l’effet valeur et l’effet
volume. Si on suppose que l’effet volume l’emporte, alors il y aura une
amélioration du solde de la balance courante.
26
Souvent le solde de la balance courante commence par se détériorer, ce qui peut
sembler contradictoire. Comment l’expliquer ?
Même si les taux de change peuvent réagir à court terme à diverses annonces ou
facteurs, économiques ou géopolitiques, les taux de change sont fondamentalement
déterminés par les différences de niveaux de prix (parité des pouvoirs d’achat), et donc
aussi le solde de la balance courante et à court terme par les différentiels de taux
d’intérêt.
Toutes choses étant égales par ailleurs, si les taux d’intérêt à court terme
augmentent au Canada, cela rend actifs canadiens plus rémunérateurs. Les investisseurs
étrangers (ainsi que les investisseurs canadiens qui ont des fonds à l’étranger) vont
vouloir faire des placements en dollar canadien. Ils vont alors vendre leurs monnaies
domestiques pour acheter des dollars canadiens en prélude à ces placements. Ainsi, si
des investisseurs britanniques veulent faire des placements à court terme en achetant
des Bonds de Trésor canadiens, ils vont vendre la livre sterling qui sera alors offerte et
vont acheter des dollars (hausse de la demande). Dans ce cas, le $ canadien va
s’apprécier face à livre sterling. Et pour ce qui est du taux de change ? A ce niveau, si on
raisonne comme Krugman et les autres auteurs du livre à l’incertain, alors le taux de
change du dollar canadien va baisser tandis que celui de la livre sterling va augmenter. A
27
l’inverse, si la cotation est au certain, c’est le taux de change du dollar canadien qui va
augmenter et la celui de la livre sterling va baisser.
En résumé, ce qu’il faut retenir est que, toutes choses étant égales par ailleurs
(autrement dit, si tout reste inchangé sauf un, les taux d’intérêt dans le cas présent)
- Une hausse des taux d’intérêt dans le pays domestique → entraine une
appréciation de la monnaie du pays domestique et une dépréciation de la
monnaie du pays étranger.
- Une baisse des taux d’intérêt dans le pays domestique → entraine une
dépréciation de la monnaie du pays domestique et une appréciation de la
monnaie du pays étranger.
- Une hausse des taux d’intérêt dans le pays étranger → entraine une
appréciation de la monnaie du pays étranger et une dépréciation de la
monnaie du pays domestique.
- Une baisse des taux d’intérêt dans le pays étranger → entraine une
dépréciation de la monnaie du pays étranger et une appréciation de la
monnaie du pays domestique.
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Une augmentation des exportations d’un pays entrainera, toutes choses étant
égales par ailleurs, une entrée de devises étrangères dans ce pays, notamment des
dollars américains10. Mais à l’intérieur du pays, les salaires, les impôts, les fournisseurs
et les différentes dépenses sont faites dans la monnaie locale. Dans cette optique, les
entreprises exportatrices vendront une partie11 de leurs devises étrangères pour acheter
la monnaie domestique. L’offre de la devise étrangère (ou des) augmentera, tandis que
la demande de la monnaie domestique sera également à la hausse. Résultat de ces
mouvements, la monnaie domestique va s’apprécier (baisse de son taux de change si
elle cotée à l’incertain ou hausse de ce même taux de change si la cotation est au
certain). La devise étrangère offerte va au contraire se déprécier (hausse du taux de
change à l’incertain ou baisse du taux de change si la cotation est au certain).
Une augmentation des importations d’un pays entrainera, toutes choses étant
égales par ailleurs, une sortie de devises étrangères de ce pays, notamment des dollars
américains. En effet, le pays doit bien payer les biens et services importés. Mais pour
obtenir ces devises (notamment des dollars américains) Il faut les acheter, et pour cela,
les entreprises de ce pays doivent vendre la monnaie domestique. Cette dernière sera
donc offerte tandis que la devise étrangère (ou les devises étrangères) sera demandée.
Résultat de ces mouvements, la monnaie domestique va se déprécier (hausse de son
taux de change si elle cotée à l’incertain ou baisse de ce même taux de change si la
cotation est au certain). La devise étrangère demandée va au contraire s’apprécier
(baisse du taux de change à l’incertain ou hausse du taux de change si la cotation est au
certain).
Mais qu’en est –il lorsque les exportations ou les importations sont à la baisse ?
Un recul des exportations d’un pays entrainera, toutes choses étant égales par
ailleurs, une moindre entrée de devises étrangères dans ce pays, notamment moins de
dollars américains. Dans cette perspective, les entreprises exportatrices vendront moins
de devises étrangères et achèteront également moins de monnaie domestique. L’offre
de la devise étrangère (ou des) diminuera au même titre que la demande de la monnaie
domestique, qui sera également en recul. Résultat de ces mouvements, la monnaie
domestique, moins demandée, va se déprécier (hausse de son taux de change si elle
cotée à l’incertain ou baisse de ce même taux de change si la cotation est au certain). La
10
Car en matière de commerce international, plusieurs marchandises sont facturées en dollar américain,
même si la transaction n’implique pas les États-Unis.
11
L’autre partie sera investie à l’étranger (voir la balance des paiements).
29
devise étrangère, moins offerte va au contraire s’apprécier (baisse du taux de change à
l’incertain ou hausse du taux de change si la cotation est au certain).
Un recul des importations d’un pays entrainera, toutes choses étant égales par
ailleurs, une moindre sortie de devises étrangères de ce pays, notamment moins de
sortie de dollars américains. Dans ce cas, les entreprises importatrices vendront moins
la monnaie domestique et achèteront également moins la devise étrangère. L’offre de la
monnaie domestique diminuera au même titre que la demande de la devise étrangère,
qui sera également en recul. Résultat de ces mouvements, la monnaie domestique,
moins offerte, va s’apprécier (baisse de son taux de change si elle cotée à l’incertain ou
hausse de ce même taux de change si la cotation est au certain). La devise étrangère,
moins demandée va au contraire se déprécier (hausse du taux de change à l’incertain ou
baisse du taux de change si la cotation est au certain).
En résumé :
30
Remarque : La hausse des exportations a le même impact sur les taux de change que la
baisse des importations mais les mécanismes conduisant à ce résultat sont différents.
De la même façon une baisse des exportations a le même effet sur les taux de change
qu’une augmentation des importations. Dans ce cas également, les mécanismes
explicatifs (les mouvements des courbes d’offre et de demande) sont différents.
12
Qui est la composante essentielle de la balance courante.
31
Si le solde (X-M) augmente, cela signifie que le solde de la balance commerciale
s’améliore. Cette amélioration peut signifier une hausse de l’excédent commercial ou
bien une baisse du déficit commercial. Mais, dans les deux cas la monnaie du pays
domestique va s’apprécier (baisse du taux de change à l’incertain ou hausse de son taux
de change au certain) tandis que la devise du pays étranger avec lequel elle échange va
se déprécier (hausse du taux de change à l’incertain ou baisse de ce taux de change si la
devise étrangère est cotée au certain).
32
3.3- Le niveau général des prix
La loi du prix unique stipule que des marchés compétitifs, sans coûts de
transport et sans barrières aux échanges commerciaux (droits de douane, quotas,…) des
biens identiques commercialisés dans des pays différents doivent être vendus au même
prix, lorsqu’ils sont exprimés dans la même monnaie. Supposons que le taux de change
du dollar canadien contre livre sterling est de 2 $ CAD = 1 £. Si un ordinateur se vend à
500 $ CAD à Montréal, son prix doit être de 500/2 = 250 £ à Londres. Supposons
maintenant que le prix des ordinateurs à Londres augmente et passe à 270 £. Comme le
taux de change exprime le rapport des prix, il va évoluer. La nouvelle parité sera donc de
500$/270£ = 1,85185 $ CAD= 1 £. Ici le taux de change à l’incertain du dollar canadien
diminue. Autrement dit le $ canadien s’apprécie par rapport à la livre sterling. Celle-ci se
déprécie suite à une hausse des prix domestique au Royaume-Uni. Cette conclusion
semble très logique dans la mesure où le pouvoir d’achat d’une monnaie est
inversement proportionnel au niveau général des prix constaté dans un pays.
Cette corrélation entre l’évolution du niveau des prix et celle des taux de change
est encore plus élaborée dans la théorie de la parité des pouvoirs d’achat (P.P.A).
La théorie de la parité des pouvoirs vient d’une idée développée aux XIX siècle par
des économistes, parmi lesquels, figure David Ricardo. Elle stipule que le taux de change
entre deux monnaies doit être égal au rapport du niveau des prix dans les deux pays.
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Soit P€ : le prix en euros d’un panier de biens de référence vendu dans la zone euro
A cette étape, on suppose que le panier des biens de référence est le même dans les
deux pays.
Ainsi, le panier de biens de référence coute 200$ aux États-Unis et 160 € dans la
zone euro, alors le taux de change sera de 0,8 E= 160/200. Si le niveau de prix était deux
fois plus élevé dans la zone euro, E= 320/200 = 1,6 euros pour un dollar.
E= P€ / P$ donc P€ = P$ *E
A droite, P$ *E représente le prix en euros du même panier de biens mais acheté aux
États-Unis. Il exprime le pouvoir d’achat de l’euro lorsqu’il échangé en dollars puis
dépensé aux États-Unis
Les deux prix sont les mêmes si la PPA est vérifiée. C’est le cas lorsque le pouvoir
d’achat exprimé en monnaie domestique est toujours identique à celui exprimé en
monnaie étrangère.
La PPA énonce que le niveau général des prix dans le pays domestique et à l’étranger
est égal quand ces derniers sont mesurés dans la même monnaie.
La différence entre la loi du prix et unique et celle de la parité des pouvoirs d’achat
(P.P.A) et que la première est appliquée pour deux bien particuliers alors que la PPA
s’applique au niveau général des prix. Elle est donc moins contraignante. Sa validité
n’exige pas que la loi du prix unique soit systématiquement vérifiée pour tous les biens.
34
3.3.2- PPA absolue et PPA relative
La PPA qui décrit le taux de change comme le rapport du niveau général des prix est
la PPA absolue. La PPA relative stipule que c’est la variation en pourcentage du niveau
de prix entre deux pays sur une période donnée qui est égale à la variation du taux de
change entre les monnaies de ces deux pays. A titre d’exemple, si le niveau de prix au
Japon progresse de 1% tandis que la progression est de 3% au Canada, alors la PPA
relative prédit une dépréciation de 2% du dollar canadien par rapport au yen japonais.
Cette dépréciation de 2% élimine la différence de 2% qu’il y a entre l’inflation au Canada
et l’inflation au Japon, tout en laissant le pouvoir d’achat relatif de chaque monnaie
inchangée. La même chose se produira dans le cas de n’importe quel couple de devises.
Formellement la PPA relative entre la zone euro et les États-Unis s’écrit de la façon
suivante :
(Et-Et-1)/Et-1 = (π€,t-π$,t)
Avec :
Les instituts nationaux de statistiques ne calculent pas leurs indices de prix à partir
d’un panier de bien standardisé au niveau international. Or la PPA n’a de pertinence que
si les deux paniers de biens qui servent à la comparaison sont identiques. En effet, il n’y
a pas de raison pour que des paniers de biens différents soient vendus au même prix. En
revanche, il est plus concevable de comparer les variations en pourcentage du taux de
change avec des différentiels d’inflation, même si les paniers de biens sont différents
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- D’abord les coûts de transport sont loin d’être négligeable, ce qui limite les
échanges de certains biens. Les grandes différences dans le prix du Big Mac
(même produit) entre pays s’explique en partie par ces coûts ;
- Les statistiques d’inflation sont basées sur des paniers de biens différents.
Dans ces conditions, La PPA ne peut être vérifiée même en l’absence de
barrières aux échanges.
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