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COURS D’EXPERTISE INTERNATIONALE


SYLLABUS
Introduction
- Contexte macroéconomique de Madagascar
- Sources de financement des investissements publics et privés
- Branche de l’économie internationale
Chapitre 1 : Le Système Monétaire International (SMI)
- Définitions
- Les caractéristiques d’un SMI
- Le système de compensation
- Historique du système monétaire international
Chapitre 2 : Le taux de changes
- Le marché des changes
 Les intervenants du marché des changes
 Les comportements du taux de changes : couverture, spéculation, arbitrage
 Les compartiments du marché des changes
 Les options sur devises
- Les déterminants du taux de changes
 Parité des Pouvoirs d’Achat,
 Influence du solde courant
 Parité des Taux d’Intérêt
Chapitre 3 : Fondements conceptuels de l’Investissement Direct Etranger
- Les flux internationaux de capitaux : IDE, Investissement de Portefeuille, les prêts.
- L’Entreprise d’investissement direct étranger
- La firme multinationale
- Historique de l’IDE
Chapitre 4: Les soubassements théoriques de l’internationalisation
- Approches théoriques de l’internationalisation
- Diverses stratégies d’internationalisation
- Attractivité territoriale
Chapitre 5: Les effets directs et indirects de l’IDE dans le pays d’accueil
- Effets microéconomiques :
 Le capital humain,
 La productivité
 Les transferts technologiques
- Effets macroéconomiques
 Le PIB
 Le commerce extérieur
 L’investissement national
 L’emploi et la réduction de la pauvreté
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INTRODUCTION
A la veille de la première guerre mondiale, l’économie mondiale paraissait déjà
fortement intégrée, avec une forte ouverture des économies les unes envers les autres.
Ensuite, la preuve de la mondialisation de l’économie s’est concrétisée par la convergence
internationale des prix de marchandises, qui est elle-même le reflet de la chute vertigineuse
des coûts de transport et de l’accélération de l’intensité des échanges internationaux. Ce
processus de mondialisation de la production a eu comme résultat l’essor des flux des
capitaux dans le monde entier, notamment au sein des firmes multinationales.

 CONTEXTE MACROECONOMIQUE A MADAGASCAR


Faible exploitation des terres cultivables
- Le secteur agricole a toujours renfermé la majorité des emplois à Madagascar, soit à
hauteur de 80,5% en 2010.
- Pourtant, les terres cultivables sont faiblement utilisées car les terres arables (ou
labourées) n’en représentent que moins de 6%.
- L’irrigation ne touche que 2% des terres cultivées.
- De plus, l’usage des avancées technologiques est de moins en moins fréquent. En
effet, le nombre des MET (machines, équipements, tracteurs) utilisés par 100 km2 de terres
arables ont chuté considérablement entre 1970 et 2000 en passant de 12 à 3 unités durant la
période (
- Figure 1).
- Désormais, la situation n’a pas beaucoup évolué durant les années 2000.

Figure 1 : Indicateurs du secteur agricole à Madagascar

Source : Banque Mondiale/ Base des données WDI.


Figure 2: Taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB)
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Source : Banque Mondiale/Base des données WDI.

Figure 3: PIB par tête (prix constant 2005 US$)

Source : Banque Mondiale/Base des données WDI.

L’industrialisation demeure minime


Selon les économistes de développement, l’industrialisation se révèle être une phase
inéluctable dans le processus de développement, à l’instar des pays actuellement
industrialisés à économie de marché et émergents. Cependant, l’analyse de la structure des
valeurs ajoutées créées à Madagascar montre la prédominance du secteur des services, avec
plus de 50% de part dans le PIB entre 1970 et 2009, et le faible dynamisme de l’industrie
dont la contribution au PIB n’a pas dépassé 15,5% (Figure 4). Le secteur primaire qui
emploie plus de 80% de la population y participe à hauteur de 27% par an (moyenne de la
période 1970-2009).
Figure 4: Répartition du PIB selon le secteur d’activités

Source : Banque Mondiale/Base des données WDI.


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 COMPARAISON INTERNATIONALE

Figure 5: PIB dans les pays de la COI 2009-2013 (en milliards d’USD aux prix
constants)

Source: http://data.worldbank.org/indicator/

Figure 6: PIB par habitant dans les pays de la COI 2009-2013 (en US$ aux prix
constants)

Source: http://data.worldbank.org/indicator/
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 Sources de financement des investissements publics et privés

- Internes : ressources naturelles, facilitation de crédit, incitations fiscales (amnistie


fiscale, etc.).
- Externes : projets/ programmes (aide publique au développement), investissement
direct étranger (IDE, IPF), emprunts, etc.

Figure 7: Evolution des flux entrants d’IDE en milliards d’USD

Source : www.worldbank/statistics/indicator

Figure 8: Evolution des flux entrants d’IDE en milliards d’USD

Source : www.worldbank/statistics/indicator
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CHAPITRE 1 : LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL


Section 1 : Définitions
a) Un Système Monétaire International (SMI):
On appelle SMI l’ensemble des méthodes utilisées pour permettre l’échange des biens, des
services et des dettes entre pays de devises ou monnaies différentes. En d’autres termes, un
SMI se définit comme l’ensemble des mécanismes qui permettent aux transactions
commerciales et financières entre résidents et non-résidents d’être réglées.

b) Un Résident :
Sont considérés résidents les agents économiques installés sur le territoire national et ayant
une activité économique régulière sur celui-ci. Les résidents sont donc les agents
économiques nationaux (ménages, entreprises, Etat, institutions financières, ISBL) ayant une
activité régulière dans le pays mais également les filiales et les succursales des firmes
étrangères exerçant dans le pays.
Par contre, les membres des ambassades, les consulats et les missions militaires envoyées
par le gouvernement d’un pays A sont considérés comme résidents de A et non pas du pays
où ils sont installés.

Section 2 : Les caractéristiques d’un SMI


On caractérise un SMI par :
- Les différentes monnaies employées au niveau international ;
- Les relations qui existent entre les flux de paiement entre pays et les variables
caractéristiques de l’activité économique des pays : le prix, le taux d’intérêt, la masse
monétaire, le revenu national, l’investissement, la consommation, etc.
- Les régimes de taux de change : flexibles ou fixes

Remarques :
- Les monnaies utilisées internationalement dépendent des plusieurs facteurs qui
s’influencent mutuellement tels que les préférences des agents privés, le poids
économique des divers pays et les accords passés entre les gouvernements.
- On distingue généralement 2 types de régimes de change :
o Le régime de change flexible : dans un système de change parfaitement
flexible, les banques centrales n’interviennent pas dans le mécanisme de
marché de changes qui détermine les prix des monnaies les unes par rapport
aux autres. Elles laissent les comportements des agents privés déterminer le
taux de change.
o Le régime de change fixe : est un système dans lequel chaque banque
centrale choisit la parité de sa monnaie dans la monnaie – étalon ou de
référence et agit sur le marché des changes s’il le faut pour ramener le taux
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de change au niveau de la parité officielle. Mais le plus souvent, les banques


centrales tolèrent des petites fluctuations autour de la parité officielle ; elles
n’agissent que quand le cours atteint la limite inférieure (cours plancher) ou
la limite supérieure (cours plafond).

Section 3 : Le système de compensation


La compensation est la suppression ou le paiement (remboursement) d’une dette par la
fourniture d’une marchandise. Il s’agit d’un troc international, les marchandises sont
échangées l’une contre l’autre ou de façon triangulaire. La compensation est le seul système
possible lorsqu’il n’y a pas de convertibilité de monnaies entre elles.
Le commerce triangulaire est un bon exemple de système de compensation à l’échelle de la
planète.
Le système de compensation est un système primitif et très pénalisant pour les échanges
commerciaux dès lors que le nombre des zones monétaires et de produits à l’échange
augmente. Cependant lorsqu’une monnaie n’est pas convertible, le système de compensation
est le seul système de paiement international qui peut être pratiqué.
N.B. Aujourd’hui encore un grand nombre de monnaies locales ne sont pas convertibles.

Section 4 : Historique du système monétaire international


Chaque monnaie dispose d’une zone monétaire où elle a cours, c’est-à-dire, où elle sert
d’instrument de paiement dans les échanges commerciaux. La question qui se pose est
alors : que faire pour effectuer des échanges entre 2 zones monétaires différentes ?
Pour répondre à cette question, différents types de SMI se sont succédés depuis le 19ème
siècle :
- L’étalon – Or ;
- L’étalon de change Or (Gold Exchange Standard) ;
- Le système de Bretton- Woods ;
- Le système du flottement impur ;
- Le système monétaire européen.

4-1 : L’étalon-or (XIXème siècle -1914)


1) Définition
L’étalon-or est un système monétaire idéal analysé par les économistes classiques. En fait, il
n’a jamais complètement fonctionné. Ce système repose sur les principes suivants :
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- sur l’utilisation de l’or comme monnaie de référence tant au niveau interne


qu’externe (toutes les monnaies sont convertibles en or)
- sur le régime de changes fixe (la fixité des changes).
L’étalon-or a été le système monétaire international pendant tout le XIXème siècle jusqu’ à
la guerre de 1914.
2) Le rôle de l’or
Dans le système d’étalon-or, les monnaies de tous les pays sont définies par un certain poids
d’or.
Les moyens monétaires utilisés sont l’or et des monnaies convertibles en or (billets et
monnaies divisionnaires).
La quantité d’or dont dispose la banque centrale d’un pays détermine la masse monétaire de
celui-ci, à cause de la convertibilité. Ce stock d’or officiel dépend lui-même des entrées d’or
dans le pays, liées aux paiements de l’extérieur et des apports des particuliers qui désirent
convertir l’or qu’ils possèdent en pièces.

3) Fixité des changes et les points d’or


Si on suppose que le coût de transport de l’or entre les pays soit nul, dans ce cas, le taux de
change d’une monnaie en une autre est égal au rapport des poids d’or des deux monnaies
concernées.
Ce taux de changes résulte des arbitrages que les opérateurs réalisent sur le marché des
changes, lorsqu’ils comparent le taux de change au prix officiel.
Exemple : supposons que la parité officielle du franc français (FF) soit de 0,32 gramme d’or
et que celle de la livre sterling soit de 8 grammes d’or. Le taux de change d’équilibre va
8g
être : 1 £   25 FF
0,32 g

Si le taux de change étant inférieur à 25 FF, valait par exemple 22 FF, les agents qui veulent
se procurer des francs avec des livres passeraient par l’or et non par le marché des changes.
Avec une livre, ils obtiennent 8 grammes d’or auprès des autorités monétaires britanniques
puis, avec cet or, 25 francs auprès des autorités monétaires françaises. Par contre, avec cette
même livre, ils n’obtiennent que 22 francs sur le marché des changes.
L’offre de livres contre francs sur le marché des changes disparaît donc, ce qui fait remonter
le prix de la livre en francs au taux officiel de 25 francs.
Un mécanisme symétrique aurait lieu si le prix de la livre était supérieur à 25 francs sur le
marché des changes.
N.B. Le taux de change tend donc à revenir au pair, c’est-à-dire à un niveau égal au rapport
des poids d’or, appelé point d’or.
4) L’existence réelle du système d’étalon-or
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Dans la 1ére partie du 19éme siècle, un très grand nombre de pays adoptent le bimétallisme,
c’est-à-dire que l’or et l’argent ont été utilisés comme étalons et moyens de paiement. Ce
n’est qu’après 1870 que la plupart des pays en particulier d’Europe n’utilisent plus que l’or.
Est-ce que le système d’étalon-or est vraiment existé ?
En effet, entre la période 1870 à 1914, la livre sterling a été le principal instrument de
règlement et de réserves au niveau international. Les demandes de conversion de la livre
sterling en or par les non-résidents sont limitées et la banque centrale anglaise, par
conséquent, possède une réserve peu élevée en or.
N.B. On se trouve donc beaucoup plus dans un système de change fixe où l’Or trouve sa
force dans la puissance de la livre sterling que dans un véritable système d’étalon-or.

4-2 : L’étalon de change- Or (1918-1938)


Après 1918, les puissances européennes ont ressenti la nécessité de définir un nouveau ordre
monétaire international qui ne repose plus uniquement sur la livre sterling et or.
A la conférence de Gênes de 1922, elles décident :
 d’abandonnes la convertibilité des billets en pièces d’or et de la limiter au lingot d’or,
qui peut-être utilisé pour financer les grosses transactions internationales.
 de reconnaitre officiellement les divises comme moyens de réserves par les banques
centrales à côté de l’or.
 de permettre aux autorités monétaires d’avoir le choix entre les changes flexibles et
fixes.
Remarque : choisir les changes flexibles conduit à un climat de grande instabilité pour les
intervenants sur le marché des changes, mais c’est aussi se doter d’un instrument
d’ajustement sûr et fiable en cas de crise ou d’inflation.
Les changes fixes suppriment le risque lié à l’incertitude mais reportent sur d’autres
variables économiques le poids des adaptations.
Exemple : La crise de 1929 conduit les pays à se protéger des influences extérieures en
établissant ou en renforçant les barrières à l’importation et en cherchant à se créer un
avantage de compétitivité grâce à une dévaluation ou à une dépréciation de la monnaie
nationale.

4-3 : Le système de Bretton- Woods (1945 – 1971)


En juillet 1944, une conférence internationale regroupant 44 pays se tient à Bretton-Woods
pour discuter du système monétaire international à adopter après la seconde guerre
mondiale.
Le système issu du Bretton-Woods est un système de parité fixe accordant au dollar un rôle
monnaie internationale.
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Ce système est doté d’un organe de crédit : le Fonds Monétaire International (FMI) qui
assure un approvisionnement international en liquidités monétaires au niveau international.

a) Le système de parités fixes


Dans le système de Bretton-Woods, chaque pays doit déclarer auprès du FMI, la valeur
officielle de sa monnaie en or ou en dollars. C’est un système de parité fixe qui tolère
toutefois des variations de faible ampleur du taux de change sur le marché des changes.
En fait, les taux de changes ne doivent pas s’écarter des parités officielles de plus ou moins
1 .

b) Le dollar : monnaie internationale


Le dollar et l’or se trouvent à la base du système monétaire international mis en place après
la seconde guerre mondiale. Les Etats-Unis s’engagent à convertir tout dollar en or au
cours de 35 $= l’once d’or, avec l’once d’or = 31 g d’or (1934).
Les réserves des pays sont constituées d’or et de dollar. Les Etats-Unis assurent la
convertibilité en or de leurs dettes en dollar, tandis que les différents pays assurent la
convertibilité en dollar de leur monnaie.
Il s’agit donc d’un système de convertibilité en double niveau qui se réalise sur deux
marchés différents: le marché des changes et le marché de l’or.
1. Le marché des changes :
En ce qui concerne le marché des changes, chaque pays doit défendre la valeur officielle de
sa monnaie par rapport au dollar en achetant sa propre monnaie lorsque celle-ci tend à
baisser et en le vendant lorsque son cours s’élève de façon excessive.
NB : tous les pays doivent donc mettre leurs réserves à contribution pour défendre leur
monnaie à l’exception de l’un d’entre eux : les Etats-Unis.
2. Le marché de l’or
Dans le système de Bretton-Woods, on intègre aussi le marché de l’or. En effet si le dollar
n’a aucune parité à défendre par rapport aux autres monnaies, en revanche les Etats-Unis
doivent défendre le taux de 35$ l’once d’or.
Sur le marché de l’or où interviennent les entreprises, les utilisateurs, les banques et les
particuliers, les Etats-Unis doivent veiller au maintien du prix officiel. Plus précisément
lorsque le prix de l’or tend à s’élever au-dessus de 35$ l’once d’or, les Etats-Unis doivent
offrir de l’or et demander du $ pour que le taux officiel soit maintenu.
Le dollar est donc une monnaie internationale dont la valeur n’a pas à être soutenue sur le
marché des changes mais sur le marché de l’or.

c) La création du FMI
L’innovation la plus importante des accords de Bretton-Woods réside de la création pour la
première fois de l’histoire d’une institution monétaire supranationale : le Fonds Monétaire
International – le FMI
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Le FMI peut-être caractérisé comme une institution inégalitaire qui accorde des crédits aux
pays membres et exerce un certain contrôle sur les pays déficitaires.
A l’inverse de l’ONU (où chaque pays détient une voix à l’assemble générale), chaque pays
dispose au sein du FMI d’un membre de voix proportionnel à sa quote-part, c’est-à-dire à sa
contribution au financement du fonds.
Remarque : Le FMI est un organisme qui accorde des crédits aux pays membres et en
contrepartie, ce mécanisme doit être relié à l’obligation dans laquelle sont tenus les pays de
maintenir le taux de change de leur monnaie. En cas de difficulté, le FMI peut accorder aux
pays des devises qui leur permettront de soutenir leur monnaie sur le marché des changes.
d) De la rareté à l’abondance des dollars (1944-1971)
Dans l’immédiat après guerre, le dollar est rare parce qu’il est recherché et apprécié, on
parle alors de la disette des dollars (dollar gap). Cette rareté provient des besoins en $ de
l’Europe qui fonde sa reconstruction sur des achats de produits alimentaires et des matières
premières auprès des Etats-Unis.
A partir des années 1950, la situation évolue, le $ devient une monnaie abondante.
En 1958-1959, le système de Bretton-Woods connait ses premières difficultés. Certains pays
demandent la conversation de leurs encaisses officielles en $ en or. Le stock d’or de la
Banque fédérale américaine passe de 23 milliards de $ en 1958, à 11 milliards de $ en 1970.
En 1967-1968, la spéculation contre le $ s’intensifie.
En mars 1968, le prix de l’or se met à monter au-dessus du cours de 35$ l’once. Cet
affaiblissement de la monnaie américaine à l’égard de l’or et des autres monnaies conduit le
président Nixon à suspendre la convertibilité officielle du $ en or le 15 août 1971.
Cet événement marque le débit de l’effondrement du système de Bretton-Woods.

e) La crise et l’abandon des changes fixes (1971-1973)


La suppression de la convertibilité fait disparaitre une contrainte pour les Etats-Unis mais ne
restaure pas pour autant la confiance du marché dans le $.
La spéculation contre le $ se maintient. En décembre 1971, le gouvernement des Etats-Unis
et ceux des principaux pays d’Europe signent à Washington un accord au terme duquel :

 le dollar est dévalué de 7,9 (l’once d’or passe de 35$ à 38$),


 les marges de fluctuation de chaque monnaie par rapport à sa nouvelle parité en or
s’agrandissent et valent plus ou moins 2,25 alors qu’elles étaient antérieurement de
plus ou moins 1.
Le 11 mars 1973, les neuf (09) pays de la Communauté Economique Européenne (CEE)
décident à la conférence monétaire de Paris de laisser fluctuer ou flotter leur monnaie par
rapport au $.
N.B. Le système monétaire international mis en place à Bretton Woods disparait donc en
mars 1973 puisque les 2 éléments sur lesquels il repose (les changes fixes et la convertibilité
du $ en or) ont été abandonnés.
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4-4 : Le système du flottement impur (1973 à aujourd’hui)


Depuis 1973, on se trouve dans un système de flottement impur (Dirty Float) où la
flexibilité des taux de change n’est pas totale. En effet, certains pays forment des zones de
parités fixes (comme le Système Monétaire Européen) et les banques centrales, même si
elles ne déclarent aucune parité, elles interviennent sur les marchés des changes quand elles
jugent que les mouvements des cours sont excessifs.
Les années 70’s et 80’s sont caractérisées par l’importance croissante des transactions
financières sur les marchés des changes. De plus, ces opérations ont un caractère fortement
spéculatif qui provoque l’instabilité des cours.
En fait, à partir de 1973, la monnaie américaine se déprécie progressivement notamment par
rapport aux monnaies européennes et à la monnaie japonaise (yen) malgré la hausse du prix
du pétrole en 1973 et 1974 qui ne stimule que temporairement la demande de dollars.
N.B : La pratique des changes flexibles est finalement entérinée par l’accord signé par les
membres du FMI à la Jamaïque en janvier 1976.
4-5 Le système monétaire européen et la monnaie unique
Le traité de Rome de 1957, acte fondateur de la CEE prévoit la formulation d’une zone
monétaire dans laquelle les taux de change doivent être fixes, les politiques monétaires
harmonisées et la circulation des capitaux libéralisée.
En avril 1989, un processus d’unification monétaire qui doit déboucher sur l’acceptation
d’une monnaie unique est effectivement proposé par le plan Delors. Ce plan débouche sur la
signature des accords de Maastricht en février 1992 qui précisent les étapes de la marche
vers l’union.
 Phase 1 : 1er juillet 1990 au 31 décembre 1993 :
La phase 1 est caractérisée par l’instauration de la liberté totale de la circulation des capitaux
entre les pays.

 Phase 2 : 01er janvier 1994- Décembre 1998 :


La phase 2 est une période de transition vers l’Union Européenne monétaire permettant au
pays de se conformer aux critères de convergence.
 Phase 3 : Janvier 1999- Janvier 2002
C’est une phase de passage à la monnaie unique.

Remarque :
 En décembre 1995, le conseil Européen de Madrid décide que la monnaie unique
s’appellera l’Euro.
 Dans la phase 3 de l’Union, le système Européen des banques centrales est mis en
place et l’euro remplace les monnaies nationales sur les marchés des changes avant
de devenir la monnaie unique de chaque pays membre en 2002.
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 Pour faire partie de la zone euro, les pays doivent se conformer à certains critères
économiques qu’on appelle les critères de convergence :
 Posséder une banque centrale indépendante ;
 Avoir un taux d’inflation qui ne dépasse pas la moyenne des taux d’inflation
des 3 pays les moins inflationnistes, moyenne augmentée de 1,5% au plus ;

 Posséder un défit public qui ne dépasse pas 3 du PIB ;

 Présenter une dette publique qui ne dépasse pas 60 du PIB ;


 Posséder des taux d’intérêt à LT qui ne dépassent pas la moyenne des taux
d’intérêt des 3 pays les moins inflationnistes, moyenne augmentée de 2 ;
 Appartenir depuis au moins 2 ans au mécanisme de change européen.

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