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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

«E.S.U »
UNIVERSITE DE L’ASSOMPTION AU CONGO
« U.A.C. »
B.P. 104 BUTEMBO / NORD-KIVU
********************************************* **

GESTION INFORMATIQUE

NOTES DE COURS DE FINANCE ET FISCALITE


Destinées aux étudiants de G3 Gestion Informatique

Par

KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


Chef de Travaux

ANNEE ACADEMIQUE 2022 - 2023


1

INTRODUCTION GENERALE
Paul de BRUYNE écrit que les besoins publics diffèrent fondamentalement des
besoins privés que le jeu du marché permet à chaque individu de satisfaire librement en
fonction de ses désirs et de ses ressources. Aux choix qu’expriment les particuliers se
substituent une décision du gouvernement qui détermine la nature et l’ampleur des besoins
publics ainsi que les moyens d’en assurer la satisfaction. Ainsi, les finances publiques se
fondent sur un principe dichotomique : d’une part quelle que soit leur préférence
personnelle, tous les citoyens sont en effet contraints par le biais de la fiscalité de participer au
financement des dépenses qui en résultent. D’autre part, quelle que soient leurs contributions
personnelles, ils bénéficient tous également des services de l’Etat teintée d’utilité collective. Ce
principe fait des finances publiques une réalité effective.
Par ricochet, les ressources fiscales et non fiscales qui sont les impôts et taxes
constituent, de nos jours, les principales sources de revenus dans la plupart des Etats en
développement. Elles sont à la base de la souveraineté des nations et sont des instruments de
régulation des activités socio-économiques capables d’influencer la production et la
consommation des biens et des services, d’encourager l’épargne et l’investissement voire
d’orienter le mode d’organisation d’entreprises.1
Cela étant, le cours de FINANCE et FISCALITE est bien inscrit au programme
national pour les étudiants de troisième graduat en Gestion Informatique. En ce qui nous
concerne à l’Université de l’Assomption au Congo, ce cours comporte deux parties
essentielles.
La première qui est relative à la « FINANCE » attend :
 Maitriser l’étendue de l’assiette de l’Etat afin de maximiser les finances de celui-ci et de
limiter, dans la mesure du possible l’évasion fiscale ;
 Amener l’étudiant à mieux cerner les notions de la bonne gouvernance des entreprises, des
Entités Territoriales Décentralisées (E.T.D) ainsi que de la nation en vue d’en assurer le
développement économique ;
 Connaître avec minutie les notions de finance, d’investissement, d’épargne afin de
déterminer le meilleur crédit à solliciter dans une institution financière bancaire et non
bancaire ;
 Maîtriser les principales dépenses et les ressources de la nation voire des E.T.D afin d’en
être capable d’élaborer le budget.
Quant à la facette « FISCALITE » :
 Permettre à l’étudiant d’acquérir les notions élémentaires en fiscalité de façon à lui
permettre d’analyser avec rigueur les implications fiscales sur la vie sociale, économique et
politique de son pays ;
 Apprendre les droits et les devoirs des citoyens mais aussi ceux de l’administration en
matière fiscale ;
 Pouvoir bénéficier des réductions et avantages prévus trop souvent méconnus ;
 Devenir un contribuable éclairé connaissant avec plaisir comment remplir correctement
une déclaration, calculer l’impôt réellement dû, contrôler l’avertissement extrait de rôle,
éviter les erreurs ;
 Maîtriser le système et la pratique fiscale en R.D.C, en province du Nord-Kivu ainsi que
dans les E.T.D de son aire.
1 BAKANDEJA wa MPUNGU, Les finances publiques, éd. Afrique Larcier, Paris
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2

PREMIERE PARTIE : FINANCE

INTRODUCTION

Les activités productrices des biens et services font corps avec l’histoire de
l’humanité. En effet, les besoins humains sont innombrables (illimités) et nécessitent une
production des biens et services pour leur satisfaction. Certains biens sont disponibles dans la
nature, dans leur état final de consommation (l’air, l’eau du lac au lac, ...). D’autres, par
contre, nécessitent une transformation préalable avant toute utilisation (transformation d’un
tas de ferrailles et d’autres matériels en voiture,…). Cette deuxième catégorie regroupe la
grande partie des biens et services. Pour la transformation des matières premières en produits
finis, les entrepreneurs ont besoin des ressources humaines, matérielles et financières. Les
notions sur les ressources financières intéressent particulièrement cette première partie du
cours.

CHAPITRE PREMIER : DES NOTIONS GENERALES

SECTION 1 : FINANCE ET FINANCES


D’après M. LITTRE, le terme finance a deux significations. Il désigne au
singulier l’argent, tandis qu’au pluriel il désigne soit les recettes et les dépenses de l’Etat, soit
l’art d’établir et de gérer le trésor public.
Revenant au Grand Robert, finance équivaut au singulier à ressources
pécuniaires ou argent ; tandis qu’au pluriel, il désigne l’ensemble des recettes et des dépenses
de l'État; activité de l'État dans le domaine de l'argent; science régissant cette activité.
| Finances publiques. (Denier, fonds (publics), recette; contribution, fisc, impôt, taxe;
emprunt.)

Dans d’autres cieux, on emploie le terme finance au singulier pour désigner les
groupes nationaux ou étrangers détenant les moyens financiers très importants. C’est dans ce
sens qu’on parle de la haute finance nationale ou internationale. Et pour d’autres, finance au
singulier désigne la profession. Par contre, le terme finance au pluriel désigne actuellement la
situation de fortune d’une personne ou de la collectivité.
Les finances constituent, lorsqu’elles sont considérées dans leur ensemble un
champ d’analyse particulièrement vaste parce qu’il concerne toutes les administrations
publiques, et plus particulièrement l’Etat.

Dans ce cours, nous prenons les finances à l’acception de Littré.


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SECTION 2 : LE MARCHE FINANCIER ET LE MARCHE MONETAIRE


Jean François GOUX ne manque pas à l’affirmer que « La finance occupe une place
indispensable, mais qui est devenue excessive, dans l’économie actuelle et cela grâce au
marché financier et au marché monétaire. »
 Le marché financier
C'est le marché où s'échangent les titres à moyen et long terme (valeurs mobilières :
actions, obligations) contre de la monnaie. Il comprend un marché primaire, qui
permet aux entreprises de se financer et aux épargnants d'acquérir de nouveaux titres
et un marché secondaire, qu'on appelle la Bourse, qui permet de revendre des titres.
 Le marché monétaire
C'est le marché où s'échangent les titres à court terme contre de la monnaie.
C’est également le marché où les banques se refinancent et où intervient la banque
centrale (BCE). Il comprend surtout un marché primaire, qui permet aux banques de
se refinancer (entre elles ou auprès de la BCE). Le taux directeur de la BCE sur ce
marché commande toute la gamme des taux d’intérêt.
De ce qui précède, une distinction se dessine entre la finance directe et la finance
indirecte. La finance directe met en relation directe demandeurs et offreurs des capitaux alors
que dans la finance indirecte, offreurs et demandeurs des capitaux passent par un
intermédiaire (banque) qui récolte les fonds auprès des agents économiques en excédent de
capitaux et les redistribue, sous certaines conditions (intérêts), aux agents économiques en
besoin de capitaux : on parle de l’intermédiation bancaire.
Le rôle des marchés financiers est de tout premier ordre. En effet, les marchés
financiers permettent :
 A l’État et aux entreprises de lever (trouver) « les capitaux » nécessaires à leurs
financements ;
 Aux investisseurs de placer leurs fonds dans les meilleures conditions possibles ;
 Aux entreprises et aux particuliers de se couvrir des coûts (variation de prix) etc.
Notons que toute source de financement a un coût à supporter et il appartient aux
gestionnaires de l’entreprise en besoin de financement, de choisir la source la moins coûteuse.
Se plaçant précisément dans l’optique du demandeur de fonds, trois possibilités s’offrent à
l’entreprise qui voudrait financer ses activités :
 Le financement par fonds propres : qui est réalisé soit par une augmentation du capital en
faisant directement recours aux actionnaires, soit par scission des éléments d’actifs, soit par
autofinancement ;

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 Le financement par quasi-fonds propres : il existe des sources de financement hybrides


(c'est-à-dire à mi-chemin entre les fonds propres et les dettes) dont la nature se situe entre les
fonds propres et les fonds empruntés. Ce sont les titres participatifs, les prêts participatifs, les
titres subordonnés ainsi que les primes et subventions.
 Le financement par emprunt : il constitue le complément indispensable du financement
par capitaux propres. Ses formes peuvent être diverses. Nous retenons néanmoins ces trois
grandes catégories :
 Les emprunts « classiques » auprès des établissements de crédit ;
 Les emprunts auprès du public (emprunts - obligations) ;
 Le crédit-bail (leasing) : c'est-à-dire une location ou un contrat de location portant
sur un bien meuble ou immeuble assortie d’une option d’achat à un prix fixé d’avance.

SECTION 3 : LA NOTION DE MONNAIE


Si le mot « monnaie » est une métonymie, les « fonctions » qu’elle est censée remplir
sont une symbolique. En effet, depuis le philosophe grec, ARISTOTE (384-322, av. J.C.), tout
bien économique devient un signe monétaire lorsqu’il réunit trois propriétés :
Est réputé signe monétaire, tout bien économique qui remplit simultanément le rôle
d’unité de compte, de moyen de paiement et d’instrument de réserve des valeurs-Unité de
compte, c’est un instrument qui sert à compter, à mesurer les autres biens. A ce titre, on peut
le décréter étalon de mesure, comme le mètre (pour la longueur), le kilogramme (pour le
poids), le Watt (pour l’influx électrique), le litre (pour le liquide), etc. C’est, dès lors, le money
metric, comme on le dit en anglais. C’est la norme, la référence de valeur économique. C’est la
fonction qui monétise l’économie, qui convertit donc l’économie de troc en économie
monétaire.

1. Les notions préliminaires

A. Définition
La monnaie est difficile à définir. Souvent, on la définit par ses fonctions, c'est-à-dire
parce qu’elle fait et non par ce qu’elle est. La définition qu’on peut retenir est sans doute la
suivante : « la monnaie est un bien procurant un pouvoir d’achat immédiat, général et
indéterminé »
- un pouvoir d’achat : parce que la monnaie confère à celui qui la détient la faculté de
s’approprier la plus grande variété des biens ;
- Immédiat : parce que ce pouvoir d’achat peut s’exercer sans attendre et sans
intermédiaire. En ce sens KEYNES a dit que la monnaie est le bien qui possède la liquidité
la plus grande ;

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- Général : parce que ce pouvoir d’achat peut s’exercer en principe sur tous les biens dans le
commerce ;
- Indéterminé : parce que le détenteur de la monnaie conserve sa faculté de choisir tant qu’il
conserve la monnaie. C’est pourquoi on dit aussi que la monnaie est essentiellement un
pouvoir de choix.
B. Les fonctions monétaires
On distingue trois fonctions de la monnaie :
- la fonction de numération ou de compte ;
- la fonction de paiement ou d’échange et
- la fonction de rétention, d’accumulation ou encore d’épargne
1. La fonction de numération ou de compte
La monnaie est un « instrument de compte » ou un « étalon de valeur ». En tant
qu’instrument de compte, la monnaie est considérée comme un instrument de mesure de la
valeur. En effet, on remarque que la monnaie est l’étalon de mesure accepté par tous pour
l’évaluation des marchandises achetées ou vendues, ainsi que les services rendus. C’est ainsi
qu’on dit : « Tel objet ou bien vaut autant d’unités monétaires ou ce travail doit être rémunéré
pour autant d’unités monétaires. L’unité de compte est appelée « l’Unité monétaire ».
Exemple : le Franc CFA, le FB, le FC, le £ US, le YEN ;…
Exemple : Le prix du pain est de 1 $, celui d’une chemise est de 15 $ càd que le
porteur de 1 $ peut se procurer 15 pains ou 1 chemise (nombre numération).
On appelle prix, la valeur d’un bien exprimé en monnaie. Cette fonction de
numération peut être facilement dissociée d’un bien ou d’un signe concret.
Quand la fonction de numération est dissociée d’un bien, on parle de : « corpus » (ex
intelligence).
2. La fonction de paiement d’échange
La monnaie est un « instrument d’échange ». Elle est aussi un « instrument de
paiement ». En tant qu’instrument à l’échange, elle élimine la difficulté du troc, celui-ci
consistant à l’échange des biens ou services contre biens et ou services.
Exemple : 10 jours de travail contre 1 sac de manioc service /bien ; 10 jours de travail chez
moi et 10 jours chez vous ( service/service)
Le troc est un système imparfait présentant des inconvénients :
- L’équivalence des prestations : Chaque échangiste doit en effet trouver quelqu’un qui
possède ce que vaut ce qu’il détient.
Exemple : quelqu’un qui détient une houe pour chercher quelque kgs de viande, le
détenteur de la chèvre va-t-il amputer un quartier de sa chèvre vivante ?

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- Les désirs réciproques des candidats : chaque échangiste doit en effet trouver quelqu’un
qui possède ce qu’il convoite et qu’il soit en même temps désireux d’acquérir ce que le 1er
veut céder.
Exemple : celui qui a une houe et désirant une poule se retrouvera devant celui qui a une
poule désirant du manioc ou du blé.
En scindant l’opération, la monnaie corrige ces inconvénients et va permettre une
extension considérable des échanges.

En somme, en tant qu’instrument d’échange, la monnaie facilite les échanges. Celui


qui désire louer ses services en obtiendra un salaire avec lequel il lui sera aisé de se procurer
ce qu’il veut.
Ce rôle de la monnaie est possible parce qu’elle est un bien intermédiaire
couramment accepté en échange de n’importe quel autre bien ou service. La Liquidité d’un
bien est la facilité avec laquelle on peut se procurer n’importe quel autre bien en cédant le
premier. C’est ainsi que la monnaie est le plus liquide des biens, malgré que tous les biens
soient liquides à un certain degré.
En tant qu’instrument de payement, la monnaie permet l’extinction des dettes.

3. La fonction de rétention, d’accumulation ou d’épargne

La monnaie est un « instrument d’épargne » et « de placement » ou un « instrument


de conservation » ou « de réserve de valeur ». Tout stock monétaire représente un pouvoir
d’achat susceptible d’être exercé à n’importe quel moment et à l’égard de tout ce qui est
négociable.
Le fait de retenir de la monnaie, permet de choisir, non seulement entre les biens,
mais aussi entre le moment où s’exerce le pouvoir de choix. La monnaie permet alors
l’aménagement de décisions dans le temps (je construirais 3 mois après et je commence à
détenir la monnaie).

2..Les Qualités d’une bonne Monnaie

Les biens ayant exercé la fonction monétaire sont plus variés (exemple : sel, or,
argent, …) mais aussi des biens immatériels (créances, lettre de change, billet à ordre, …)
Ces biens immatériels doivent être représentés par des signes : billets de banque,
écriture dans un livre, …
Pour qu’un bien joue efficacement le rôle de monnaie, il est désirable que ce bien
soit :
- économiquement divisible : après division la valeur demeure constante. exemple : le
blé (après division, la valeur total rente même).

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- Homogène : exemple un billet de 1 $ neuf doit avoir la même valeur qu’un billet de 1 $
chiffonné.
- Précieux : c'est-à-dire fortement recherché par rapport à son poids et à son volume. Un
bien précieux est nécessairement difficile à produire soit pour des raisons naturelles ou
techniques (on ne peut pas cultiver l’or, le diamant, …, ce n’est pas n’importe qui, qui
fabrique le filigrane) soit pour des raisons légales (la loi punit le contrefacteur de
servitudes pénales ou de travaux forcés).
- indestructible : c'est-à-dire pouvant être conservé sans perte physique (exemple : les
marchandises qui se détériorent avec le temps).

SECTION 4 : LA FONCTION DE L’INVESTISSEMENT

1. Définition

Un investissement représente l’accumulation de capitaux physiques ou de biens


durables par les agents économiques. L’investissement est la variation du stock des capitaux
physiques par unité de temps. La totalité des dépenses d’investissement au cours d’une période
constitue l’investissement brut (IB). Il comporte deux composantes : la formation brute de
capital fixe et la variation des stocks. L’investissement net (IN) est égal à la différence entre
l’investissement brut et l’investissement de remplacement du capital usagé : il correspond à
l’accroissement du capital.

2. Importance de l’investissement

Les dépenses d'investissement sont importantes car elles font partie à la fois de la
demande globale et de l'offre globale. Elles s'ajoutent en effet aux trois autres grandes
catégories des dépenses qui assurent l'écoulement de la production courante de biens et de
services (la consommation, les dépenses de l’Etat et les exportations).
De plus, toute variation autonome des dépenses d'investissement entraîne un effet
multiplicateur qui stimule les dépenses induites de consommation. Aussi, les dépenses
d'investissement sont autant d'additions au stock de capitaux Physiques et, en ce sens, elles
accroissent la capacité de production de l'économie. A ce titre, les dépenses d'investissement
font partie de l'offre globale. C’est pourquoi, les économistes le considèrent comme étant le
moteur de la croissance et de développement.

3. Les raisons d’investissement

Les entreprises investissent parce qu'elles ont besoin du stock de capitaux


physiques, nécessaire pour produire ou fabriquer les biens qu'elles peuvent vendre à profit. Le
stock de capitaux physiques constitue le fondement de la capacité de production d'une

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entreprise. Chaque firme doit décider : le type et la quantité de capitaux physiques dont elle a
besoin pour atteindre un objectif de production et de vente : C'est la première raison
d'investir.

Une entreprise peut aussi investir pour rajeunir et moderniser son stock existant
de capitaux. En effet, les capitaux physiques sont des biens de production qui incorporent de
la technologie ou des techniques de production qui peuvent être plus ou moins à jour. On
peut, par exemple, remplacer une machine désuète par une plus moderne. Le but recherché
est d'accroître la production à meilleur coût. La troisième raison d'investir est de maintenir
intact le stock existant de capitaux physiques en remplaçant le capital usé ou déprécié.
En résumé, donc, trois raisons d'investir motivent une entreprise:

 L'accroissement de sa capacité de production par l'accroissement de son stock des capitaux


physiques ;
 La modernisation du stock existant des capitaux physiques afin d'utiliser la technologie la
plus avancée ou la mieux adaptée à ses besoins;
 L'entretien du stock existant des capitaux par le remplacement du capital usé ou déprécié.

4. La fonction d’investissement

Elle consiste à déterminer les facteurs explicatifs de l’investissement : Les


entreprises investissent parce qu'elles anticipent que ces investissements seront rentables et
ajouteront de la profitabilité. Plusieurs facteurs entrent en jeu, certains sont objectifs,
observables et mesurables tel que le taux d’intérêt, et d’autres le sont moins tel que la
confiance dans le milieu des affaires…

SECTION 5 : NOTION SUR L’EPARGNE ET LA THESAURISATION

 EPARGNE
Dans une approche statique, l’épargne 2 est la fraction du revenu non consommée.
Cette épargne des ménages est offerte sur le marché des capitaux aux entreprises qui ont
besoin d’investir et qui ne disposent pas d’un autofinancement suffisant. Cette épargne est
demandée sous la forme des prêts (créances, obligations) ou de parts de capital social
(actions). Les entreprises doivent par la suite rembourser ces prêts divers. Les revenus versés
par l’entreprise comprennent également ceux correspondant à la rémunération du capital
appelée (les dividendes, revenus de la propriété et de l’entreprise. Ceux-ci comprennent les
dividendes, les intérêts et loyers divers.
A. Théorie de la préférence pour les liquidités

2
R. BENAD, C.NAVA, Économie Générale, éd. Hachette, Paris 1990, P76.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
9

Cette théorie a été ébauchée par Léon WALRAS et mise au point par John Maynard
KEYNES. Elle tend à dissocier l’intérêt de l’épargne comme telle. La décision d’épargner est
prise avant que l’on ne considère le taux d’intérêt. Les consommateurs tentent de mettre en
réserve une partie de leur pouvoir d’achat dès que leur revenu est suffisant ne fût ce que pour
se prémunir contre des incidents futurs. Plus le revenu s’élève, plus l’on épargne. D’où la
théorie de KEYNES considère que l’épargne est essentiellement fonction directe du revenu.
Une fois prise la décision de mettre en réserve, l’épargnant se demande quelle forme il doit
donner à sa réserve. Il peut la garder sous forme liquide (thésaurisation) ou bien se procurer
un bien ou un titre de créance de valeur durable et susceptible d’être revendu à un prix élevé
(c’est le placement). C’est à ce stade du problème que le taux d’intérêt intervient.
KEYNES énumère trois motifs incitant l’agent économique à garder son épargne
sous forme monétaire, ce sont les motifs de détention de liquidité au sens de KEYNES.
 Le motif de spéculation
Avoir de l’argent sur soi pour saisir « les bonnes occasions » de profit. La spéculation
consiste à acheter un actif pour le revendre en espérant réaliser une plus-value. Un
spéculateur cherche à acheter des titres au prix le plus faible pour le revendre au prix
le plus élevé. C’est aussi la détention des encaisses afin de pouvoir manœuvrer plus
facilement, de jouir des occasions rares.
 Le motif de précaution
« On conserve donc de la monnaie parce qu’on ne peut prévoir toutes les transactions
qu’on va être amené à effectuer, autrement dit dans le souci de parer aux éventualités
qui exigent inopinées.
Ce motif de « précaution » et de là découle une forme d’épargne dite « épargne de
précaution » qui sert de réserves en cas de « coups durs » dans l’objectif de « se
protéger des risques contre lesquels on ne peut pas s’assurer. Ce genre d’épargne est
approprié pour les propriétaires de petites sociétés et des agriculteurs car ils n’ont pas
des revenus stables. Il s’agit des encaisses liquides détenues pour couvrir des dépenses
imprévisibles (risques imprévus), mais inévitables du genre maladies, accident,
dépenses professionnelles, …).
 Le motif de transaction
Les agents économiques détiennent de la monnaie liquide dans le but de procéder à des
échanges. Il faut donc garder une encaisse pour les dépenses courantes entre deux
moments où l’on perçoit le revenu, exemple : 1 mois pour les salariés, un temps pour
la vente, …ou pour la constitution du fonds de roulement (motif de revenu).
Ce motif d’épargne consiste à épargner en vue d’un objectif précis. Il s’agit dans ce cas
« d’une épargne ciblée répondant à des besoins pour lesquels il est difficile
d’emprunter les fonds nécessaires. C’est celui de Transaction. EX : achat d’une maison,
frais scolaires

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10

Toute chose restant égale par ailleurs, les fonds offerts pour placement seront
d’autant plus abondants que le taux d’intérêt est plus élevé. La conclusion est donc aussi que :
l’offre de la monnaie est une fonction croissante (directe) du taux d’intérêt.

B. Aspects économiques de l’épargne

L’épargne par son affectation, joue plusieurs rôles dans la vie économique.
 La THESAURISATION
D’après LAROUSSE, la thésaurisation3 est le fait d’amasser de l’argent sans le faire
fructifier. « L’avare thésaurise »
En effet, la thésaurisation reste la manière la plus simple d’épargner une partie de
son revenu. Il s’agit de l’immobiliser dans sa caisse, dans un matelas pour la retrouver plus
tard identique à elle-même c’est donc l’épargne improductive. Elle est stérile tant pour
l’individu que pour la collectivité. Pour un gestionnaire informé, cette forme d’épargne est à
décourager dans le circuit économique moderne.
Il est aussi plus risqué et peut causer la déflation.
 Le placement
 L’investissement

3
LAROUSSE, Dictionnaire encyclopédique illustré, Paris CEDEX 06, 1991, P.1356.
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11

CHAPITRE II : LE CREDIT ET LES INSTITUTIONS FINANCIERES

SECTION 1 : NOTION SUR LES CREDITS

1. Définition

 Un crédit est une ressource prêtée par une Banque ou un établissement financier à un
agent économique qui s’engage à payer des intérêts et à rembourser le capital du prêt à
une échéance convenue.
 Selon le dictionnaire, le crédit est une possibilité d’obtenir des capitaux par suite de la
solvabilité que l’on présente.
 En comptabilité en partie double, la partie gauche s’appelle « débit » et la partie droite
s’appelle « crédit ».
Le crédit met en présence prêteur et emprunteur, le prêteur remet à l’emprunteur
un bien matériel ou de la monnaie ; il reçoit en échange un engagement de bien reçu ou le
bien semblable ou encore une quantité égale de monnaie suivie d’un avantage c’est-à-dire la
rémunération de capital appelée intérêt.

2. Origine

Le mot « Crédit » vient du latin « Creditum » qui signifie chose confiée. Creditum
se rattache au verbe « credere » qui signifie ici faire confiance à quelqu’un. D’où l’expression
« On ne prête qu’à ceux qui pourront rembourser »
Le crédit fait intervenir une institution financière dans l’échange. Le vendeur livre
la marchandise mais l’acheteur s’adresse à un créancier (la Banque) qui s’acquitte
immédiatement ou qui échelonne son remboursement dans le temps. Ce faisant, le Banquier
qui prend le risque de ne pas être remboursé, fait donc un pari sur le futur et fournit un
service rémunéré par le taux d’intérêt. Le Banquier prendra donc des précautions et adaptera
la forme du crédit aux besoins et à la situation du futur débiteur.

3. Les caractéristiques d’un crédit4

a. Le montant
C’est la valeur monétaire qui peut être exprimé en francs congolais ou en devise étrangère.
b. La durée
On distingue habituellement trois catégories de crédit selon la durée :

4
R. BENAR, C.NAVA, Opcit, P. 128, 129
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12

 Le crédit à court terme (CT) durée inférieure à deux ans et le plus souvent à quelques
mois.
 Le crédit à moyen terme (MT) : durée comprise entre deux et sept ans.
 Le crédit à long terme (LT) : durée supérieure à sept ans et en principe ne dépassant
pas vingt ans. Ils correspondent aux investissements lourds.
Ces crédits représentent respectivement 20%, 60% de l’ensemble des crédits. Pour
un établissement de crédit, la proportion entre ces différentes catégories de crédit conditionne
la liquidité Bancaire.
c. Les garanties
Le crédit étant fondé sur la confiance, des garanties sont nécessaires pour enlever
la décision au Banquier. La boutade « On ne prête qu’aux riches » prend tout son sens si on
associe richesse et garantie. Elles concernent :
- L’assurance que le créancier pourra obtenir les remboursements prévus. Elles
dépendent de la part du revenu consacrée au remboursement, de la pérennité de ce
revenu pour les particuliers et pour les entreprises de la rentabilité attendue des
investissements ou de la situation financière.
- La possibilité de présenter des garanties juridiques réelles comme le nantissement, le
cautionnement, l’aval, le gage, l’hypothèque
d. La mobilisation du crédit
Un crédit est mobilisable lorsque le titre représentatif du crédit peut être échangé
par son détenteur contre de la liquidité auprès d’un Banquier, comme c’est le cas pour les
créances commerciales, auprès de la Banque ou sur des marchés comme le marché monétaire
ou le marché hypothécaire.

4. FORMES DE CREDITS

JOHN STUART MILL5 classe les différents types de crédits en fonction de certains
critères, notamment : la durée, le degré de libéralité des Banques, l’objet, la forme et d’après
l’origine de crédits.
Le critère le plus utilisé est la durée selon laquelle on distingue le crédit à court
terme, le crédit à moyen terme et le crédit à long terme.
1. Le crédit à court, Moyen et Long Terme
Le crédit à court terme est celui dont la durée est inférieure à deux ans. Il sert à
financer le besoin d’exploitation des entreprises et/ou de couvrir la partie des actifs circulants
qui n’est pas financée.

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


13

Les décalages qui interviennent souvent dans des nombreuses opérations lors de
l’analyse du bilan qu’il ne s’agisse réellement d’opérations de crédit. La durée de ce crédit6 est
en général renouvelable. Les conditions de la qualité de la situation financière et du type aussi
de l’importance des opérations traitées. Les crédits à court terme est toujours consenti en
fonction de la réalisation d’une opération c’est-à-dire l’encaissement d’une recette alors que
les crédits à long terme sont fondés sur le profit attendu c’est –à- dire sur le crédit à court
terme7, l’opération la plus courante est celle de l’escompte des effets de commerce.

Le coût des opérations de crédit8


D’une manière générale, les établissements prêteurs déterminent librement le coût
de leur intervention selon les caractéristiques du prêt et la qualité de l’emprunteur. Les taux
pratiqués sont définis en fonction du coût des ressources des établissements prêteurs et
notamment du loyer de l’argent sur le marché dont le niveau est principalement commandé
par l’action des autorités monétaires. Ils dépendent en outre, de l’intensité de la concurrence
qui peut exister entre divers organismes financiers.
Des avis publiés au journal officiel à la fin de chaque trimestre civil (taux effectifs
moyens pratiqués par les Banques et les établissements financiers) et de chaque semestre civil
(double taux de rendement des obligations à l’émission) permettent de déterminer les taux de
référence qui ne peuvent être dépassés ou cours du trimestre ou du semestre à venir. Les
fréquentes modifications dont sont affectés depuis quelques années les taux soumis aux lois
du marché nous conduisent à ne plus citer en règle générale ceux qui sont en vigueur.
L’intérêt comme prix du crédit9
L’intérêt est la somme d’argent que l’emprunteur doit rembourser en plus de la
somme empruntée (dénommée le « capital »). Si demander des intérêts a été historiquement
controversé, régulé (limitation du phénomène d’usure), voire condamné, l’exigence d’intérêt
est justifiée de nos jours par une série d’arguments :
 C’est le prix à payer au créancier ou au financeur pour le dédommager de sa
renonciation à sa préférence pour la liquidité.
 Le risque du préteur : si certaines personnes ne remboursent pas et ne sont pas
solvables, c’est-à-dire que la vente de leurs biens ne permet pas de récupérer la somme
prêtée, les intérêts sont censés couvrir les pertes (au moins en partie)
 L’inflation : l’inflation entraîne une dévalorisation continuelle du pouvoir d’achat de la
m onnaie en laquelle la dette est libellée.

6
XXX, Crédits_ P. 586.
7
J.BOUREAU et Alii, Commerce, Teme 2 éd. Foucher, Paris 1975, P. 120, 122
8
XXX, Les principaux mécanismes de distribution du crédit, 7è éd, éd, PUF,
9
http : // www.wto.org
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14

 La rémunération de l’activité Bancaire : le capital placé mérite rémunération, il faut


qu’il y ait un bénéfice à pratiquer le prêt d’argent.
En outre, le placement d’un capital comme l’octroi d’un crédit sont conditionnés
par l’intérêt

5. La politique de crédit

La monnaie étant indispensable pour financer toute activité économique des


opérateurs exprimant le besoin suite à une insuffisance, nécessite une gestion efficace au sein
d’un établissement de crédit. Ces opérateurs économiques sont amenés à négocier et à obtenir
des moyens de paiement ou de facilités qui leur permettent à réaliser leurs désirs. Cette mise à
la disposition de la monnaie ou de facilité accordée contre la promesse remboursée plus tard
est appelée « crédit ». Cette gestion efficace du crédit est assumée par les institutions
financières dénommées Banques. De par leur politique de crédit, ces banques ne rendent pas
accessibles, le crédit que les établissements de crédit tendent pallier.
Le taux d’intérêt
Le taux d’intérêt est parmi les variables économiques les plus attentivement
surveillées par les observateurs de l’économie. Leurs variations sont diffusées régulièrement
par les medias car ils affectent à la fois notre vie quotidienne et la santé économique. Ce taux
influence le choix des particuliers entre consommation et épargne, leur décision d’acheter un
immeuble ou soit des obligations et/ou des investissements dans un compte d’épargne. Le
taux d’intérêt affecte aussi le choix d’investissement des entreprises. C’est ainsi que la
politique de crédit doit aussi se baser à un aspect concurrentiel avant de fixer ce taux
d’intérêt.

6. Les mécanismes d’octroi de crédit10

Tenant compte de sa clientèle composée essentiellement des personnes ne pouvant


pas avoir accès aux crédits et d’autres à mesure d’y accéder, pour pourvoir leurs activités, les
établissements de crédit ont mis en place certaines procédures à suivre afin de répondre aux
besoins de leurs clients.
En République Démocratique du Congo, le bénéficiaire d’un crédit dans un
établissement de crédit doit en général remplir les conditions suivantes :
Les critères liés à l’entreprise et à l’entrepreneur
A ce niveau, l’accent est mis sur certains points à savoir :
 L’entreprise ou l’entrepreneur doit être de nationalité congolaise.
 L’entreprise doit avoir une activité existante, viable et bien gérée.
L’ouverture de compte
10
XXX, Les principaux mécanismes de distribution du crédit, 7è édition, ed. PUF.P.141.
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15

L’ouverture d’un compte constitue un moyen d’adhésion. Elle se fait par le paiement
des frais de formalité. A cette phase, le client est identifié et fournit son identité et une copie
de sa pièce d’identité.
Le client peut être une personne physique ou une personne morale.
L’établissement du dossier
La dernière étape est celle relative à l’établissement du dossier. A ce niveau, le client
fournit toutes les pièces nécessaires pour l’obtention du crédit à savoir :
- Une demande de prêt précisant le montant et la durée du prêt que le client doit
remplir.
- Une photocopie de sa pièce d’identité
- Une attestation de sa résidence délivrée par le chef de quartier du lieu de sa résidence.
- Un cautionnement signé de préférence par un ancien client sain
- La dernière fiche de paie du demandeur de crédit (cas des salaries)
- Le relevé de compte Bancaire si l’intéressé en dispose.
Il existe trois types de garanties :
a. Les garanties personnelles
Pour ce genre de garantie, l’établissement de crédit exige de son client,
l’engagement d’une personne appelée « avaliseur » qui est tenu de rembourser la dette au cas
où le client ne s’acquitte pas. L’avaliseur garantit la totalité de la dette en faveur de qui il
intervient en opposant une signature sur un document écrit qui garantit le remboursement de
la dette.
b. Les garanties réelles
Pour ces garanties, on exige au client de présenter les titres d’acquisition des biens
de grande valeur :
Comme :
- Un titre de propriété à jour
- Un titre foncier (concession, parcelles bornées ou non)
Ces garanties permettent de réduire le risque d’insolvabilité pour le client car elles sont
utilisées comme moyen de pression de pression par le chargé de prêt en cas de défaillance du
client dans le remboursement.
La preuve
c. Les garanties financières
A part les garanties personnelles et réelles, on peut exiger aux clients des garanties
financières « le fonds de garantie » qui représente un taux de crédit obtenu et est obligatoire.
d. Les procédures d’octroi de crédit
Ces procédures se font en 3 étapes :

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16

1. L’entretien avec le client


Cet entretien commence après le dépôt de sa demande de crédit. Apres réception
de la demande du client, le Banquier invite le client est tenu à répondre à un certain nombre
de questions qui permettent le remplissage de la fiche d’entretien.
- L’identification du client pour l’enregistrement
- L’identification de l’activité ou du projet
- Le montant sollicité par le client
- L’entreprise du client et la gestion qu’il fait.
Après avoir répondu aux questions précédentes, l’agent de crédit lui fixe un
rendez-vous pour viser la visite du terrain.
2. La visite du terrain
Une fois l’entretien est terminé, l’agent du crédit se rend sur le lieu avec le client
pour la vérification des informations fournies par ce dernier à une enquête de moralité du
client auprès de ses voisins ou de son entreprise cela permet de savoir si le client ne s’est pas
endetté, s’il n’a pas des engagements, remboursement du crédit qui sera mis à sa disposition
et de recueillir les informations sur son activité.
Après validation de ces informations, elles font l’objet d’une étude financière et technique du
projet.
3. L’étude financière et technique
Celle-ci se fait par l’activité licitée et génératrice de revenu. Elle consiste à analyser
toutes les informations qui justifient la rentabilité et la viabilité de l’entreprise ou de ses
activités par l’identification du besoin de financement et la situation financière. Cette étude
prend en compte l’inventaire des stocks, les matériels d’exploitation éventuellement des
immobilisations et la consultation des cahiers des charges s’ils existent.

e. Le rôle socio économique d’un crédit


Le crédit joue un rôle capital dans les finances de l’économie moderne. Dans leurs
transactions les industriels, les commerçants, les opérateurs économiques industriels de
quelque taille qu’ils soient, sont souvent confrontés aux problèmes de moyens financiers.
Pour cette raison, le recours au crédit devient un moyen indispensable pour la
prospérité de leurs affaires. Lorsque la Banque accorde une autorisation appelée « accréditif »
qui peut être utilisé dans le cadre :
 D’une ouverture de crédit
 D’un crédit permanent
 D’une autorisation de découvert.

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17

SECTION 2 : LES INSTITUTIONS FINANCIERES

1. Aperçu historique sur les institutions financières11

Si le commerce des Banques a pour objet de mettre de liquidités de ceux qui en


possède ou de leurs besoins immédiats à la disposition de ceux qui n’en ont pas, il est évident
que la profession des Banques doit remonter très loin dans le temps. L’évolution de cette
profession peut être retracée dans 3 grandes périodes différentes :
Dans l’antiquité, les activités semblables à celles qui sont exercées aujourd’hui par
les Banques s’exerçaient dans le temple (Cfr Bible). A Babylone et en Europe en particulier, les
temples étaient des institutions puissantes, elles jouaient le rôle des Banques pour la simple
raison qu’on avait l’habitude d’effectuer des dépôts. On y déposait des grains.
Conséquemment, les avances se faisaient aussi en grain contre promesse de remboursement à
la moisson suivante.
Au moyen âge, les Banques furent des agents de crédit, leur fonction originaire
étant d’échanger de la monnaie et de fournir des pièces métalliques. Le mot « Banque » vient
de « BANCO » mot italien qui signifie « table monnaie » La monnaie jadis était la seule
représentation du capital. Les premières Banques du moyen âge ont été créées dans les villes
commerçantes comme VENISE (Italie) en 1957 et GENEVE (Suisse)
Avant le deuxième quart du 19e siècle, les Banques étaient des entreprises
particulières comme les firmes commerciales et industrielles, maisons appartenant et dirigées
par l’homme ou une famille qui a accumulé dans le commerce une fortune et a décidé de se
consacrer aux affaires financières. Le 18è siècle et le temps contemporain peuvent être
considérés comme périodes de développement des Banques.

2. Le rôle économique et distinction des institutions financières

La fonction économique des Banques est double :


- Concentrer l’épargne flottante (en dehors du circuit Bancaire) c’est – à –dire permettre
à ceux qui ont un excédent de trésorerie de rentabiliser cet excédent en accordant du
crédit à ceux qui en ont moins ;
- Repartir les capitaux en vue de financement du commerce ou de l’industrie.
Le rôle que jouent les Banques dans la vie économique d’un pays est primordial. Le
système bancaire assure l’intermédiation entre les offreurs (agents à capacité de financement)
et les demandeurs (agents à besoin de financement). Les offreurs effectuent des dépôts auprès
des établissements de crédit. Ceux-ci transforment ces ressources en crédits aux demandeurs.

11
MUTSUVA KASIKA, la gestion des crédits au sein de la COOPEC COODEFI, inédit, TFC ISP/MUHANGI, 2014-
2015.
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18

3. Sortes d’institutions financières

Il existe deux sortes d’institutions financières :


- Les institutions financières Bancaires.
- Les institutions financières non bancaires

A. Les institutions financières Bancaires


Les institutions financières bancaires regroupent les institutions d’émission ou la
Banque centrale du Congo et toutes les autres Banques de dépôts.
Il y a trois catégories de Banques :
 Les Banques de dépôts : sont spécialisées dans les opérations à court terme. Elles
reçoivent des dépôts à vue ou à court terme et réalisent des opérations de crédit à
court terme.
 Les Banques d’affaires : prennent des participations dans les entreprises, en mobilisant
des ressources stables, ressources propres ou produit d’ablégations.
 Les Banques de crédit à moyen et long terme effectuent des opérations de crédit long à
partir des ressources d’épargne.
En, plus, sur le niveau international, on peut trouver d’autres grandes institutions
financières comme la Banque de France, la BIRD, la Banque Africaine de Développement, le
FMI, …
A présent, nous allons parcourir en quelques points les institutions financières nationales.

B. Les institutions financières non bancaires


Ces institutions font profession habituelle qui consiste à accomplir les opérations
ci-après :
 Servir de commissionnaires, de courtiers ou intermédiaire dans les opérations portant
sur les valeurs immobilières, les fonds de l’Etat, des effets de commerce et les effets
publics.
 Effectuer les opérations de crédit à court terme, moyen et long terme et les opérations
de change.
 Escompter et prendre en nantissement ou encaissement les effets de commerce et des
effets publics.
A la différence des Banques, ces institutions financières non Bancaires ne
procèdent pas à la monétarisation des créances. Leurs ressources proviennent généralement
d’emprunts obligatoires tenus pour le public ou de dépôts effectués auprès d’autres
institutions (caisse d’épargne pour la caisse des dépôts). Démunies de la mission d’émettre la
monnaie, elles sont donc des organismes qui font essentiellement le commerce de crédit.

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19

La structure financière congolaise donne les grandes catégories d’institutions


financières non Bancaires :
 Les institutions financières spécialisées12 dans le financement de la construction et
dans l’immobilisation
Elle sont les suivantes : la Caisse Générale d’Epargne du Congo (CADECO), la
campagne financière de KINSHASA (COFIKI), la société, immobilière et mobilière ( LOBIMO),
la Société Nationale d’Assurance SONAS , la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (C N S S)

 Les coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC)

C’est le mouvement le plus développé de l’intermédiation Bancaire financière


participative et sans but lucratif. Une coopérative est une entreprise collective dont les
membres ont comme travail et éventuellement capital pour satisfaire eux-mêmes leurs
besoins sans dépendre du marché et sans rechercher le profit. Les fonds publics spéciaux de
financement du Congo
Ceux-ci peuvent être regroupés à catégories suivantes : le fonds de promotion
industrielle, le fond de relance, le fond de conversion et de développement, le fonds de la
promotion du tourisme et le fond social.

Différence entre coopérative financière, Banques et caisse d’épargne13


Critères choisis BANQUES COOPEC CADECO
Propriétaire Les actionnaires Les membres Etat
Utilisateurs de Les clients Les membres Les clients
services
Qui dirigent et Les actionnaires Les membres Le conseil
comment ? celui qui a plus La démocratie d’administration
d’actions
Bénéficiaire Bénéfice Trop-perçu Bénéfice
A qui vont les Aux actionnaires Aux membres selon Tout va à l’Etat.
bénéfices ? selon les actions l’épargne et crédit

12
MUTSUVA KASIKA, La gestion des crédits au sein de la COOPEC COODEF, TFC ISP/MUHANGI.
13

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20

CHAPITRE III : LES FINANCES PUBLIQUES

Pour Paul de BRUYNE, le but de l’Etat consiste à appliquer la justice sociale par la
mobilisation des ressources pour satisfaire les besoins publics (les besoins de l’intérêt général).
Les finances publiques constituent un moyen approprié pour la réalisation de l’intérêt
général. C’est ainsi qu’elles visent quatre principaux objectifs :
 Objectif de bonne gouvernance : par les finances publiques, la gestion orthodoxe des
ressources de l’Etat et de ses corollaires se veut être réalisée en vue d’éviter les
détournements financiers. Il importe dès lors de mettre en place des mécanismes
publics et transparents d’établissements du budget et de gestion de ses ressources,
d’arrêter des principes qui peuvent en garantir la bonne conservation et une utilisation
rationnelle des sommes mobilisées.
 Objectif politique : on ne connaît pas une activité des autorités centrales ou
provinciales voire des administrations publiques qui leur sont rattachées et qui ne
nécessitent pas le recours à l’argent. Toute décision politique importante a presque des
incidences financières et la plupart des mesures financières ont des conséquences
politiques. Dans un régime démocratique, c’est le souverain primaire qui doit autoriser
les recettes et les dépenses de l’Etat, par le vote du budget au parlement.
 Objectif économique : assurer le développement économique de la nation autrement
dit favoriser la création des richesses tant pour le pays que pour ses habitants. Il
importe en effet que d’année en année, les habitants de la RDC constatent
l’amélioration de leurs conditions économiques et sociales grâce aux richesses
nouvelles acquises. L’influence économiquse des décisions financières prises par le
pouvoir central est trop importante pour qu’on puisse ignorer la dimension
économique des finances publiques.
 Objectif social : si dans un pays, il existe des grandes disparités se traduisant par
l’existence des personnes très riches à côté d’une majorité très pauvre, cela engendre la
fracture sociale pouvant être à la base des guerres et autres désordres sociaux. Une
telle justice est établie par la surimposition des pauvres ou tout simplement en leur
attribuant des exonérations. C’est l’un des grands objectifs des finances publiques de
garantir au sein de la nation, la justice sociale, l’équité, de sorte à éviter des disparités
de richesses entre les citoyens.

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21

SECTION 1 : CONCEPTS DE BASE

1. FINANCES PUBLIQUES

Historiquement, on situe la naissance des finances publiques au lendemain de la


1ère guerre mondiale : c’est effectivement à partir de cette période que le rôle des finances
publiques dans la vie économique et sociale des pays a commencé à se développer.

Les finances publiques sont étroitement liées au phénomène de pouvoir politique.


Elles étaient initialement considérées comme étant du domaine de juriste car on les
considérait comme une partie du droit administratif. Actuellement, elles sont également
insérées dans le domaine des économistes.
Au fur et à mesure de renforcement du pouvoir de l’Etat, les finances publiques se
sont progressivement développées ; mais elles ont surtout joué le rôle essentiel dans la lutte
pour le pouvoir qui a opposé le gouvernement et le parlement.

1.1. Les finances publiques classiques

Les finances classiques limitaient au minimum les activités de l’Etat et ne


considéraient que les activités de la police, la justice, l’armée et la diplomatie. Les autres
activités étaient réservées aux privés. Dans les domaines économiques surtout, l’Etat
n’intervenait pas. La libre concurrence et la libre initiative s’observaient sur le marché. Le but
de finances publiques était donc de fournir à l’Etat les ressources nécessaires pour couvrir les
frais des tâches administratives qui lui étaient réservées. Seul le fonctionnement de l’appareil
politico-administratif de l’Etat était utile.

1.2. Les finances publiques modernes

Pour l’Etat moderne du 20ème siècle, les finances publiques ne sont pas seulement
un moyen d’assurer la couverture de ses dépenses administratives, mais aussi un moyen
d’intervenir dans la vie sociale, d’exercer une pression sur les citoyens afin d’organiser
l’ensemble de la société. De nos jours, en plus du maintien de l’ordre public, l’Etat intervient
dans la vie socio-économique. C’est pour stimuler la production dans la période de crise,
empêcher la hausse de prix et maintenir le pouvoir d’achat de la monnaie dans les périodes
d’inflation, assurer en tout temps une meilleure utilisation des richesses du pays et une
meilleure redistribution du revenu national.

1.3. Définition des finances publiques

Pour M. DUVERGER, c’est une science des moyens par lesquels l’Etat et les
collectivités publiques se procurent et utilisent les ressources nécessaires à la couverture des
dépenses publiques et par la répartition entre les individus des charges qui en résultent.

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22

 Les finances publiques, science de la couverture des dépenses publiques


C’est le but des finances classiques. Ainsi, tout problème financier se ramène à un
problème de couverture des dépenses. Il en est ainsi pour les questions de l’impôt et des
ressources publiques en général.
Par la définition même, leur raison d’être est d’assurer le règlement des dépenses
de l’Etat. C’est aussi le cas de crédit public et d’emprunts : comme les particuliers l’Etat
recourt au crédit pour acquitter la partie de ses dépenses lorsque ses ressources ordinaires
sont insuffisantes.
 Les finances publiques : science de la répartition des charges publiques
Il s’agit des moyens employés. Les ressources de l’Etat consistent à prélever sur les
biens des particuliers dans le cadre des impôts et taxes.
 Les finances publiques et l’égalité devant les charges publiques
La répartition des charges publiques entre les citoyens doit se faire de telle façon
que le sacrifice imposé à chacun soit également aux sacrifices exigés aux autres.
En définitive, les finances publiques deviennent la science qui étudie l’activité de
l’Etat, en tant qu’elles emploient des techniques particulières dites techniques financières,
dépenses, taxes, impôts, emprunt, procédé monétaire, budget …
Ainsi, les finances publiques modernes et les finances publiques classiques étudient
les mêmes procédés. Mais celles-ci le conçoivent comme mode de couverture des dépenses
publiques alors que l’on doit analyser plus leurs emplois pour réaliser une intervention de
l’Etat en matière économique, sociale, politique, …

2. BUDGET DE L’ETAT

1. NOTION SUR LE BUDGET


Mot d’origine anglaise signifiant « sac de trésorerie » de l’ancien « Bougette »
diminutifs de « Bouge » qui signifie sac, valise, … ce mot signifie aujourd’hui « l’Etat
prévisionnel et limitatif des dépenses et recettes à réaliser au cours d’une période donnée par
une unité économique. »
Le budget est un état de prévoyance des recettes et des dépenses pendant une
période déterminée, un tableau évaluatif et comparatif des recettes à réaliser et des dépenses à
effectuer ; c’est en outre une autorisation ou une injonction par les pouvoirs compétents à
faire des dépenses et à réaliser ces recettes.
Soulignons avec CROS que le budget constitue une sorte de planification à court
terme des activités économiques et financières de la puissance publique. En effet, l’ensemble

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23

des dépenses et des recettes de l’Etat fait l’objet dans ce document comptable, encore appelé
loi de finances, d’une prévision annuelle détaillée qui revêt un caractère limitatif.

D’autres auteurs renchérissent les définitions à ces termes :

CLOSON :
(Cours d’économie politique, Paris ; 1905, Tome III, 1ère partie, P 7) : avant que l’année
commence, un état préalable résume les prévisions (des recettes et des dépenses) : Cet état
prend le nom de Budget, quand il reçoit une sanction officielle par un acte qui autorise
l’encaissement des ressources et leur emploi conformément aux tableaux approuvés.
STOURM :
(Le Budget, 7ème édition, Paris 1912, P 4) : Le budget de l’Etat est un acte contenant
l’approbation préalable des recettes et des dépenses publiques.
JEZE :
(Sciences des finances ; Paris, 1909, P 8) : Dresser le budget, c’est énumérer, évaluer et
comparer périodiquement, à l’avance et pour une période de temps à venir, les dépenses à
faire et les recettes à percevoir.
Le Budget prévoit donc, énumère, évalue et considère les dépenses et les recettes
pour une période à venir qui est habituellement d’une année. Il revêt deux caractères : Il est
acte de prévision et un acte d’autorisation.

 LE BUDGET COMME ACTE DE PREVISION

Gouverner, dit-on, c’est prévoir, administrer ; c’est dépenser. Le caractère prévisionnel


implique donc l’antériorité du budget par rapport aux opérations qui le concernent. Il importe en
effet que les recettes et les dépenses publiques soient ordonnées suivant un plan et des bases
délibérément arrêtées par le pouvoir compétent, plutôt que de voir ce dernier se contenter
d’enregistrer passivement leurs faits et d’établir les statistiques.

 BUDGET COMME ACTE D’AUTORISATION

Ce principe suppose l’antériorité de l’autorisation par rapport aux opérations à réaliser.


Le vote du budget par le parlement doit en principe précéder l’ouverture de l’exercice.

2. Objet et champ d’application de la loi des finances publiques


Le Budget est approuvé par une loi annuelle appelé LOIS BUDGETAIRES ou LOI
DES FINANCES voté avant le début de chaque année et précisant les documents budgétaires
nécessaires :
 Budget général : c’est le compte unique auquel sont imputés toutes les recettes et dépenses
de l’Etat ;

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 Budget annexe : ce sont les budgets établis par les entités administratives décentralisées
(provinces, Mairies, Territoires, Collectivités, …) ;
 Budget pour ordre : budget élaboré pour les opérations financières à exécuter par l’Etat
aux comptes des tiers. Ex. : des dons étrangers.
La Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques fixe :
 Les règles générales qui concernent les finances publiques ;
 Les règles spécifiques relatives à l’affectation des ressources et des charges à
l’élaboration, à la présentation, à l’adoption et à l’exécution des Lois des finances, des
édits et décisions budgétaires ;
 Les règles spécifiques relatives au contrôle des finances publiques, à la détermination
des responsabilités et des sanctions qui en découlent ainsi qu’aux rapports en matière
des finances publiques entre le Pouvoir central et les provinces ainsi qu’entre les
Provinces et les Entités Territoriales Décentralisées.
La loi des finances publiques s’applique aux finances de l’Etat :
 Pouvoir Central,
 Provinces,
 Entités Territoriales Décentralisées (ETD),
 Organismes auxiliaires qui se rattachent aux Pouvoir Central, aux Provinces et aux ETD.

3. LES PRINCIPES BUDGETAIRES


Tout budget est soumis aux principes primordiaux suivants :

§1 : PRINCIPE D’ANNALITE OU ANNUALITE


Tout budget est élaboré pour une période d’une année appelée exercice budgétaire.
En RDC, le budget doit donc être voté au terme de la constitution avant le 1er janvier de
chaque année. Ainsi, l’article 172 stipule que l’exercice budgétaire commence le premier
janvier et se termine le 31 décembre.
Les classiques estiment que le cadre annuel est la périodicité pour l’exécution
budgétaire. Mais, la nécessité d’intégrer le budget dans le cadre de l’économie générale a
apporté les exceptions à ce principe.
1. Contenu du principe de l’annualité du budget dans la théorie classique

L’annualité budgétaire a un double aspect et s’explique par des raisons politiques


et financières.
a. Double signification de l’annualité
L’annualité budgétaire signifie que le parlement vote pour le budget chaque année
et pour un an seulement au cours d’une session particulière consacrée à cet effet. Il faut que le

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vote du budget intervienne avant son exécution car l’activité du gouvernement risque d’être
arrêtée. Ainsi, la période du budget coïncide avec l’année civile.
Par ailleurs, le gouvernement se soumettra à l’exécution annuelle du budget, toutes
les dépenses et recettes prévues doivent recevoir leurs affectations dans le cadre de l’année.
Mais, il apparaît des difficultés d’application et à cet effet, deux écoles ont proposé des
solutions consistant à distinguer le système de l’exercice de celui de gestion.
b. Raison d’être de l’annualité budgétaire : deux fondements sont donnés
 Le fondement politique : le motif essentiel, c’est la raison politique. L’annualité intervient
dans le cadre de la séparation des pouvoirs et permet au parlement de contrôler l’activité
de l’exécutif car on sait que il est celui qui tient le cordon de la bourse Qui contrôle le tout.
 Le fondement technique : L’annualité s’est révélée utile du point de vue de la technique
financière. En effet, l’organisation dans le cadre annuel évite le désordre financier de l’Etat
grâce à une planification de l’action financière de l’Etat à court terme et permet d’éviter le
gaspillage en ajustant le cycle des finances publiques à celui de l’ensemble de l’activité
économique et sociale.
Le cadre annuel fixe la périodicité idéale du budget. Il englobe, en effet, le cycle
des saisons qui influence différemment l’activité économique et financière d’un pays et tient
compte des habitudes comptables de presque toutes les entreprises privées ou publiques
(calcul du TFE à la fin de l’année pour les opérateurs économiques). Le budget en raison de ses
caractères de prévision et d’autorisation, s’accommoderait mal d’une durée différente.
2. Remise en cause du principe dans la théorie moderne

Ce principe se heurte actuellement à des nombreuses exceptions tant dans le cadre


de l’année qu’en dehors du cadre annuel et présente des inconvénients évidents :
a. Exceptions dans le cadre de l’année

Il arrive souvent que malheureusement le parlement soit en retard sur le vote du


budget et que parfois les prévisions faites au début de l’année s’avèrent par la suite
insuffisantes.
Dans le premier cas, c’est-à-dire celui de retard, on fait appel aux crédits
provisoires, dans le second cas aux crédits additionnels.
- Les crédits provisoires : ils sont décidés par le parlement et on en distingue deux catégories,
il s’agit notamment :
Des crédits provisoires proprement dits : C’est le vote du budget limité à quelques mois
que l’on intègrera par la suite au budget général
Les reconductions des crédits : Le gouvernement, sur autorisation du parlement
reprend le vote précédent de celui-ci, soit par l’ensemble des dépenses et recettes soit
pour certaines catégories.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
26

 Les crédits additionnels : Lorsque les prévision des recettes et dépenses s’avèrent inefficaces
et insuffisantes, on procède à une correction par des crédits supplémentaires. Mais la
liberté du gouvernement est limitée selon les dépenses. Dans ce cas, on recourt
généralement à la révision du budget.
b. Exceptions au-delà du cadre annuel

Les nécessitées économiques imposent parfois le dépassement du cadre annuel.


Une tendance a proposé le budget cyclique, alors que certaines dépenses en capital sont
programmées en plusieurs années en général. Cette théorie du budget cyclique résulte de
l’intégration du budget dans le champ économique d’ensemble. Il s’agit de lier le cycle
financier au cycle économique et par la amener les budgets successifs à être complémentaires.
Dans le même ordre d’idée, Robert CROS pense que les autorités de programme
constituent une exception à ce principe dans la mesure où elles permettent à l’Etat d’engager,
dans les limites fixées par le gouvernement, des opérations, en général des investissements,
pouvant s’exécuter sur plusieurs années.
Jean-François FORESTIER estime que trois reproches peuvent être formulés à
l’encontre de cette règle, à savoir :
- Sa lourdeur est invoquée en effet, la préparation d’un budget mobilise chaque année des
dizaines de fonctionnaires et d’élus et donne lieu à l’éditeur de nombreux documents ;
- L’application stricte de cette règle rend difficile la gestion des crédits budgétaires dont le
montant est très exactement fixé par la loi de finances sans pouvoir être dépassé. Cette
rigidité dans l’utilisation des dotations peut être sources de graves inconvénients lorsqu’il
s’agit de faire face à certaines dépenses inattendues et urgentes.
- Cette règle paraît inadaptée aux réalités économiques, en effet, les cycles économiques ont
de durées qui ne correspondent pas à l’année.

§2 PRINCIPE D’UNIVERSALITE
Toutes les recettes et toutes les dépenses de l’Etat doivent intégralement figurer
dans le budget, sans aucune contraction, compensation, confusion ou atténuation de leurs
montants bruts. Le budget brut mentionne par exemple, pour ce qui concerne les impôts
perçus par l’Etat :
 Le montant brut des impôts (dans la colonne recettes) ;
 Le montant des frais de perception (dans la colonne dépenses mystère des finances ;
 Les parts revenant aux provinces, aux Districts, aux territoires, etc.
Il présente ainsi toutes les indications utiles.
La règle de l’universalité a pour corollaire la Non affectation des recettes. D’après
ce principe, toutes les recettes constituent une masse qui est centralisée dans une caisse

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commune et dans laquelle sont prélevées les fonds nécessaires aux dépenses sans qu’il soit
possible de fixer quelle recette particulièrement a permis de couvrir telle ou telle dépense.
Ce principe doit s’appliquer tant pour le budget de l’Etat que celui des provinces et autres
entités territoires décentralisées.
Il faut déployer la tendance actuelle à enfreindre la règle de non affectation des
recettes dans la plupart des Ministères du Gouvernement et surtout dans les provinces où il
est difficile de se faire une idée exacte du Budget, tant les ressources sont dilapidées à la
source.
Cette situation présente les inconvénients suivants :
a. Certaines administrations accroissent, au moyen des recettes budgétaires et le contrôle du
législateur s’en trouvent ainsi amoindris.
b. Ces administrations ne sont toujours pas assez préoccupées de l’emploi judicieux des
recettes affectées.
c. Les dépenses risquent d’être fixées non pas en fonction des besoins réels, mais en tenant
compte des recettes affectées, ou gaspillage.
En RDC, plusieurs organismes et services ont été créés et auxquels il a été reconnu
le droit d’utiliser à la source les recettes publiques. C’est le cas de l’Office Congolais du
Contrôle (OCC), qui ne perçoit souvent pas la rémunération des services rendus comme on a
coutume de l’affirmer, du Fonds de promotion de tourisme (FPT), du fonds de promotion du
tourisme, du fonds de promotion de la culture etc.
Il s’agit là des occasions toutes indiquées pour ouvrir des caisses particulièrement échappant
aux mécanismes budgétaires classiques. Cette situation a été particulièrement épinglée par les
députés et sénateurs lors des séances budgétaires du mois de décembre 2008.

§3 : PRINCIPE DE SPECIALITE DU BUDGET


Le principe signifie que les crédits sont inscrits au budget par article litera et les recettes
comme les dépenses sont classées par service et Ministère. Ceci empêche le pouvoir exécutif de
répartir, à sa fantaisie, les crédits accordés par le budget entre les divers services et facilite
grandement le contrôle de l’exécution du budget
Il est donc permis aux gestionnaires d’effectuer des dépenses en dépassement des
crédits leurs accordés, comme il est interdit de procéder aux transferts d’article à article
(virement des crédits) sans passer par un arrêté du Ministre des Finances. Le virement d’un
article d’un Ministre à un celui d’un autre Ministre ne peut être réalisé qu’avec l’autorisation
du parlement.
Soulignons avec CONAN que la règle de spécialité budgétaire impose que les
crédits ouverts par la loi des finances soient affectés à une catégorie des autorisations des
dépenses que vient compléter la spécialité des votes. Les crédits ne sont pas accordés en bloc
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28

pour n’importe quel usage, l’autorisation de dépense est détaillée par son montant, par son
objet et elle est sanctionnée à chaque fois par un vote particulier du parlement.
« Le principe consiste pour le parlement, à être en mesure de contrôler les
dépenses qui seront détaillées le plus possible (…) l’idée de spécialisation apparaît au XIXème
siècle dans un but politique, sous l’impulsion des penseurs libéraux comme Benjamin
CONSTANT. On commence par présenter le budget par ministère.

§4 : PRINCIPE DE PUBLICITE DU BUDGET


Les débats sur le budget se font en séance publique au parlement lorsque la loi
budgétaire est votée. Elle doit être promulguée par le Chef de l’Etat et inscrite ainsi au Journal
officiel et disponible à la presse.
La publicité du budget et des comptes de l’Etat permet à l’opinion publique
d’exercer un utile contrôle de la politique financière du gouvernement. Elle donne à voir
comment les programmes sont répartis dans le temps, et par secteur d’activité. Les citoyens
(investisseurs et autres) habituées à travailler avec des crédits d’Etat, sont ainsi informés de la
consistance des montants affectés à travailler avec des crédits d’Etat, sont ainsi informés de la
consistance des montants affectés à chaque Ministère et peuvent ainsi se déterminer par
rapport aux marchés publics qu’ils peuvent passer avec les services publics. Ceux à qui l’Etat
doit de l’argent (dette intérieure ou extérieure) sont édifiés sur la sincérité des chiffres prévus
pour l’extinction des dites dettes.
Les pays étrangers ou organisations internationales (FMI) Banque Mondiale,
Banque Africaine de Développement) ayant prêté de l’argent à la RDC s’assurent grâce à la
publicité du budget des intentions réelles du gouvernement par rapport aux nécessités
d’apurement de ses dettes.
Il faut néanmoins regretter le caractère ennuyeux et démagogique des débats sur le
budget au parlement qui ne permet pas au commun des mortels de suivre ce qui se passe
réellement.
Bien souvent, on monte fortement les enchères au départ pour accepter dans ces
grandes lignes les budgets quelques jours plus tard.
§5 : PRINCIPE D’UNITE DE LA CAISSE BUDGETAIRE
L’unité de caisse est une conséquence de la non affectation des recettes : une seule
caisse tant au niveau central que provincial ou d’Entité Territoriale Décentralisée les fonds
appartenant aux divers services et pouvoir pour toutes les dépenses.
§6 : PRINCIPE DE LA LEGALITE DES RECETTES ET DES DEPENSES
 En matière des recettes
Le principe dit que l’exemption, ou l’allégement fiscal ne peut pas être établi que
par une loi pour la première tandis qu’en vertu de la loi pour le second.

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29

Le principe dit également que les Assemblées provinciales ou les organes


délibérants des ETD ne peuvent créer ni impôt, ni taxe, ni droit, ni redevance.
 En matière des dépenses
Le principe dit qu’aucune dépense ne peut être exécutée :
* Si elle ne rentre pas dans les compétences du Pouvoir central, des provinces ou des
ETD telles que définies dans la constitution et les lois ;
* Si elle n’est pas définie par un texte régulièrement adopté par l’autorité compétente.
Ce texte peut être notamment une loi, un édit, une décision, une ordonnance, un
arrêté ou n contrat ;
* Si les crédits nécessaires ne sont pas disponibles au budget.

§7 : PRINCIPE DE LA SINCERITE DU BUDGET


Le principe dit que le budget du Pouvoir Central, des Provinces ou des ETD
présente de façon sincère l’ensemble de leurs ressources et de leurs charges. La sincérité
s’apprécie compte tenu des informations disponibles et des pressions en découlant.

§8 : PRINCIPE DE L’EQUILIBRE BUDGETAIRE


C’est le principe des classiques : les recettes et dépenses doivent être égales. Le
déficit est proscrit car comportant deux défauts, qui sont l’endettement extérieur ou intérieur
et risque de création monétaire sans contrepartie, d’où l’inflation.
Pour les financiers modernes, le déficit est acceptable selon eux, si le déficit est
passager et vise un équilibre économique durable, cela n’est pas mauvais.
Pour les années de prospérité, l’excédent réalisé peut intervenir en cas des déficits
des années de crise, c’est la conception du budget cyclique.

3. SORTES DES LOIS DES FINANCES, D’EDITS ET DES DECISIONS BUDGETAIRES

1. Dispositions relatives aux lois des finances


Les lois des finances déterminent pour un exercice, la nature, le montant et
l’affectation des ressources et des charges du pouvoir central. Compte tenu d’un équilibre
économique et financier qu’elles définissent en tenant compte des priorités du Gouvernement
inscrites dans son programme de développement économique et social.
Les lois qui ont le caractère de loi de Finances sont :
 La loi des Finances de l’année : celle prévoyant habituellement les ressources et les
charges du pouvoir central pour un exercice budgétaire qui est l’année civile ;
 La loi portant ouverture des crédits provisoires : celle qui autorise le recouvrement des
recettes et l’engagement des dépenses nécessaires au fonctionnement minimum des

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30

services publics lorsque la loi des finances de l’année ne peut être promulguée avant le
début de l’exercice budgétaire pour diverses raisons ;
 La loi des Finances rectificative : celle qui peut intervenir au courant de l’année pour
modifier les prévisions initiales des ressources et des charges prévues dans la loi des
finances de l’année ;
 La loi portant reddition des comptes : celle qui constate les résultats définitifs de
l’exécution de la loi de finances de l’année, éventuellement complétée par la loi de
finances rectificative et / ou la loi portant ouverture des crédits provisoires ;

2. Dispositions relatives aux édits et aux décisions budgétaires


Les édits ou les décisions qui ont le caractère d’édit ou de décision budgétaire
sont :
 L’édit ou la décision budgétaire de l’année : celle prévoyant habituellement les
ressources et les charges soit de la province soit de l’E.T.D pour un exercice budgétaire
qui est l’année civile ;
 L’édit ou la décision budgétaire portant ouverture des crédits provisoires : celle qui
autorise le recouvrement des recettes et l’engagement des dépenses nécessaires au
fonctionnement minimum des services publics lorsque l’édit ou la décision budgétaire
de l’année ne peut être promulguée avant le début de l’exercice budgétaire pour
diverses raisons ;
 La loi des Finances rectificative : celle qui peut intervenir au courant de l’année pour
modifier les prévisions initiales des ressources et des charges prévues dans l’édit ou la
décision budgétaire de l’année ;
 L’édit ou la décision budgétaire portant reddition des comptes : celle qui constate les
résultats définitifs de l’exécution de l’édit ou la décision budgétaire de l’année,
éventuellement complétée par l’édit ou la décision budgétaire rectificative et / ou
l’édit ou la décision budgétaire portant ouverture des crédits provisoires ;

SECTION 2 : RESSOURCES ET CHARGES DU POUVOIR CENTRAL, DES


PROVINCES ET DES E.T.D

2.0 PREAMBULE

2.0.1 DEPENSES (CHARGES) PUBLIQUES

Lorsqu’on examine les différentes dépenses ou charges effectuées par l’Etat, le


problème de leur contenu a un caractère fondamental. En fait, toutes les dépenses publiques
n’ont pas la même signification, ni la même portée. Par exemple, un traitement donné à un

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fonctionnement de l’Etat diffère de la rémunération d’un entrepreneur qui a construit un


barrage, d’une subvention octroyée à un exportateur. Toutes ces dépenses sont autant
publiques car sont sorties de la caisse du trésor public.
Comment distinguer les dépenses publiques aux dépenses privées face à
l’interprétation progressive du public et du privé ? L’on constate en réalité qu’une définition
socio-économique tend à remplacer la définition juridique en ce sens :
a. La définition juridique des dépenses publiques
Sur le plan juridique, ce qui donne à une dépense le caractère public c’est la
qualité juridique de l’auteur de la dépense, le fait qu’il s’agit d’un organe ou d’une institution
publique c'est-à-dire une personne morale publique agissant dans l’intérêt général avec une
puissance publique. Dans ce contexte, toutes les dépenses des collectivités publiques sont des
dépenses publiques tandis que toutes les dépenses des particuliers et des collectivités privées
telles que les associations, les sociétés, des Eglises, des mutualités sont de dépenses privées.
La notion juridique des dépenses publiques est liée à la conception classique des
finances publiques qui veut que les dépenses soient réalisées pour le fonctionnement de l’Etat
et le maintien de l’ordre public (police, armée, justice, diplomatie …) Les limites de cette
conception sont venus au fur et à mesure de l’extension des tâches de l’Etat, l’on a vu des
collectivités publiques se charger progressivement des fonctions analogues à celles des
organismes privés, comme le transport et le ravitaillement.

b. Définition socio-économique des dépenses publiques

Les finances publiques se définissent ici comme celles que l’Etat fait dans l’exercice
de son pouvoir de commandement. Par contre les dépenses faites par l’Etat et les autres
collectivités publiques dans les conditions analogues à celles des particuliers ou organismes
privées sont considérées comme des dépenses privées. Ainsi, toutes les dépenses de
collectivités publiques ne sont pas des dépenses publiques sauf une partie d’entre-elles
seulement. Ex. les dépenses de l’ONATRA, la Régie de Distribution des eaux (REGISO) SNEL,
Office des Routes, ne sont pas des dépenses publiques.
En effet quand un organisme privé ou semi-privé reçoit le droit d’utiliser des
pouvoirs de commandement ou quand il a le droit d’imposer des obligations aux citoyens ses
dépenses doivent être considérées comme des dépenses publiques. Exemple les dépenses de la
DGI, DGDA, DGRNK, DGM, DGRAD sont des dépenses publiques.
Le terme dépenses publiques proprement dit est employé en pratique dans un sens
plus étroit : il désigne les dépenses incluses dans le budget général de l’Etat, les comptes
spéciaux du trésor, le budget annexes et les budgets des collectivités.
c. L’utilité des dépenses publiques

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Les dépenses publiques constituent-elles une simple consommation ayant un


caractère destructeur ou plutôt sont-elles un transfert des richesses ?
Divers auteurs anglo-saxons (STONE en Grande-Bretagne, MILTON GILBERT aux
USA), considèrent l’Etat comme un pur consommateur des produits et des services. Cette
notion de consommation est plus considérable dans la plupart des cas, on ne peut effectuer
des partages aussi nets entre l’utilisateur et le consommateur, bénéficiaire de ces sciences.
Lorsque l’Etat paie des traitements des professeurs de l’enseignement public ou entretient les
réseaux routiers, c’est essentiellement pour rendre service non pas à lui-même en tant que
entité indépendante, mais aux étudiants qui reçoivent cet enseignement aux automobilistes
qui utilisent la route. Même chose pour les services diffus. Comme l’administration générale
ou le maintien de l’ordre, on doit reconnaître que ce sont les membres de la collectivité qui,
d’une manière difficile à préciser, en retirent avantage.
Pour certains spécialistes, les fonctions traditionnelles de l’Etat correspondent aux
besoins de la société dans son ensemble et on ne voit pas comment déterminer si elles
bénéficient aux entreprises ou aux individus entant que membre de la communauté. Il y a des
dépenses publiques utiles au point de vue économique, parce que leur productivité est
supérieure à celle que donnerait l’initiative privée. Par exemple, si l’Etat fait des
investissements productifs (construction des barrages, forages …) avec les sommes que les
épargnants privés auraient thésaurisées ou placés à l’étranger, il accroît le potentiel de
production de la nation. Au lieu de disparaître dans un gouffre, la dépense publique
ressemble en quelque sorte à un germe planté en terre, qui produira plus qu’il n’a été semé.
Notons qu’il y a aussi des dépenses publiques qui ne sont pas utiles au point de vue
de l’intérêt général.
Exemple :
- Développer les dépenses militaires consiste à soustraire de l’argent des matières premières
à la production des biens consommables, pour les affecter à des activités économiquement
stériles. Mais dans la mesure où la sécurité de la nation est assurée par ce moyen, il y a
une utilité générale qui prime l’inutilité économique.
- Accroitre les dépenses d’enseignement c’est soustraire des capitaux au circuit
économique ; mais cela peut permettre de développer la formation technique et humaine
qui assurera un essor futur de l’économie.
« La règle de la priorité aux dépenses »

Cette règle enseigne traditionnellement que le budget de l’Etat se caractérise à la


différence des budgets des particuliers par la priorité des dépenses. Les particuliers fixent
leurs dépenses d’après leurs recettes dans leur budget, ils déterminent donc en premier lieu

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33

leurs recettes, au contraire l’Etat fixe ces recettes en fonction de ses dépenses et calcule
d’abord celles-ci.
Cependant, pour les finances modernes, il n’y a plus priorité des dépenses ou
recettes, il y a une priorité des buts, des objectifs économiques et sociaux mais aussi des
objectifs politiques que l’Etat veut obtenir par sa politique budgétaire. C’est en fonction de ces
buts et de ces objectifs que sont établis et ajustés les recettes et les dépenses.

2.0.2 RECETTES (RESSOURCES) PUBLIQUES

Les ressources par lesquelles l’Etat se procure de l’argent sont très variées. Nous
pouvons citer : le revenu du domaine (mine) et des services, les impôts, les taxes, la
parafiscalité, emprunt, moyen de trésorerie. On peut dès lors adopter une classification
rigoureuse qui distingue d’une part les ressources publiques proprement dites (les revenus du
domaine et de services, import et parafiscalité) d’autres parts les moyens de trésorerie
(emprunt et trésor). Notons cependant que seulement une partie de trésorerie constitue les
ressources dans la mesure où ses moyens sont des anticipations des ressources.
Au sens large, la trésorerie englobe l’emprunt et le trésor. La question que l’on se
pose est de savoir s’il y a une distinction entre emprunt et trésor. Dans la pratique, les deux
termes sont souvent mêlés.
En fait, l’emprunt est une anticipation des ressources futures permettant de faire
face immédiatement à des dépenses. L’emprunt permet un aménagement des recettes aux
dépenses sur une longue période. Il est une véritable ressource du budget.
Le trésor permet aussi cet aménagement des ressources existantes mais à court
terme (1 an) cependant contrairement à l’emprunt, le trésor assure également d’autres tâches
telles que :
- Le contrôle des opérations des banques ;
- Le contrôle des opérations des bourses et
- Le contrôle des changes afin d’assurer l’équilibre de l’économie et de la monnaie.
Le trésor s’attend ainsi à la fois comme une caisse où sont déposés les fonds de
l’Etat et comme une activité à court terme de crédit chargé d’équilibrer à tout moment les
entrées et les sorties des fonds (au sens comptable). Mais le trésor est aussi utilisé dans un sens
organique. Il s’agit d’un service disposant d’une action de contrôle sur l’ensemble des activités
financières.

2.1. RESSOURCES ET CHARGES DU POUVOIR CENTRAL

2.1.1. RECETTES (RESSOURCES) BUDGETAIRES

Les ressources budgétaires comprennent les recettes courantes, les recettes en


capital et les recettes exceptionnelles.
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34

a) Recettes courantes
Il s’agit de :
 Le produit des impôts et taxes relevant de la fiscalité directe et indirecte ;
 Le revenu du domaine et des participations financières ainsi que la part du pouvoir
central dans les bénéfices des entreprises publiques ;
 Le produit des recettes administratives et judiciaires, des redevances et des taxes
rémunératoires des services rendus ;
 Le produit des amendes ;
 Les produits divers.
b) Recettes en capital
Entre autres :
 Le produit des cessions du domaine ;
 Le produit des cessions des participations financières et des autres actifs et droits.

c) Recettes exceptionnelles
Ce sont :
 Les dons et legs intérieurs et extérieurs courants pour les dépenses courantes ;
 Les dons et legs intérieurs des projets pour les dépenses d’investissement ;
 Le remboursement des prêts et avances ;
 Les produits des emprunts intérieurs ;
 Les tirages sur emprunts extérieurs.

2.1.2. DEPENSES (CHARGES) DU POUVOIR CENTRAL

Les charges budgétaires comprennent les dépenses courantes, les dépenses en


capital et les prêts & avances.
a) Dépenses courantes
Entre autres :
 Dette publique en capital ;
 Frais financiers,
 Dépenses du personnel ;
 Biens et matériels,
 Dépenses de prestations,
 Transferts et les interventions
b) Dépenses en capital
Il s’agit de :
 Equipements ;

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35

 Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrages et d’édifices, acquisitions


immobilières.
c) Prêts et avances (toutes sortes confondues)
2.2.1. RECETTES (RESSOURCES) BUDGETAIRES
a) Recettes courantes de la Province
Il s’agit de :
 La part des recettes à caractère national allouée aux provinces dont une partie est
réservée aux ETD ;
 Les impôts et taxes provinciaux d’intérêt commun dont une quote part est réservée aux
ETD ;
 Les recettes administratives rattachées aux actes générateurs dont la décision relève de
la province ;
 Les recettes des participations de la Province.
b) Recettes en capital de la Province
Entre autres :
 Les produits de cession d’actifs ;
 Les ressources et subventions affectées aux dépenses d’investissement provenant des
ressources de la caisse nationale de péréquation.
N.B : la caisse de péréquation est une institution financière étatique qui a vocation à
financer les charges des provinces et des ETD qui n’ont pas un grand potentiel fiscal
par rapport aux autres grâce aux 10% des recettes du pouvoir central qui alimentent
cette caisse.
c) Recettes exceptionnelles de la Province
Il s’agit de :
 Les dons et legs intérieurs des projets,
 Les dons et legs extérieurs des projets,
 Les subventions éventuelles du pouvoir Central autres que ceux affectées à
l’investissement ;
 Le produit des emprunts contractés par la Province et garantis par le Pouvoir Central.
Les charges budgétaires comprennent les dépenses courantes, les dépenses en
capital et les prêts & avances.
a) Dépenses courantes
Entre autres :
 Dette publique en capital ;
 Frais financiers,
 Dépenses du personnel ;

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36

 Biens et matériels,
 Dépenses de prestations,
 Transferts et les interventions
b) Dépenses en capital
Il s’agit de :
 Equipements ;
 Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrages et d’édifices, acquisitions
immobilières.
c) Prêts et avances (toutes sortes confondues)

2.3. RESSOURCES ET CHARGES DES E.T.D

2.3.1. RECETTES (RESSOURCES) BUDGETAIRES


a) Recettes courantes des ETD
Il s’agit de :
 La part des recettes à caractère national allouée aux ETD ;
 La quote part des impôts et taxes provinciaux ;
 Les impôts et taxes spécifiques aux ETD relevant de la fiscalité directe et indirecte ;
 Les recettes administratives rattachées aux actes générateurs dont la décision relève de
la province ;
 Les recettes des participations de la Province.
b) Recettes en capital des ETD
Entre autres :
 Les produits de cession d’actifs ;
 Les ressources et subventions affectées aux dépenses d’investissement provenant des
ressources de la caisse nationale de péréquation.
c) Recettes exceptionnelles des ETD
Il s’agit de :
 Dons et legs intérieurs des projets,
 Dons et legs extérieurs des projets,
 Subventions éventuelles du pouvoir Central et des provinces autres que celles affectées
à l’investissement ;
 Produit des emprunts contractés par les ETD et garantis par le Pouvoir Central.
2.3.2. CHARGES (DEPENSES) BUDGETAIRES
Les charges budgétaires comprennent les dépenses courantes, les dépenses en
capital et les prêts & avances.
a) Dépenses courantes

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37

Entre autres :
 Dette publique en capital ;
 Frais financiers,
 Dépenses du personnel ;
 Biens et matériels,
 Dépenses de prestations,
 Transferts et interventions
b) Dépenses en capital
Il s’agit de :
 Equipements ;
 Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrages et d’édifices, acquisitions
immobilières.
c) Prêts et avances (toutes sortes confondues)

SECTION 3 : TECHNIQUE BUDGETAIRE


La technique budgétaire comprend quatre phases :
 Etablissement du Budget,
 Examen et vote du Budget,
 Exécution du Budget et
 Contrôle du Budget.

3.1 L’ETABLISSEMENT DU BUDGET

Il constitue l’acte fondamental de la vie pécuniaire de l’Etat. Préparer le budget,


c’est dresser le programme d’action du gouvernement pendant un an. L’élaboration du budget
revient au Conseil exécutif (gouvernement) et à son administration. Elle comprend
l’évaluation des dépenses et l’évaluation des recettes. Le projet de la loi budgétaire est préparé
par le Ministre ou l’échevin ayant le Budget dans ses attributions sous l’autorisation du
Premier Ministre ou du Chef de l’Exécutif provincial ou de l’ETD.
Dans le budget moderne, on recourt aux techniques des prévisions en faisant
intervenir la statistique.

3.2 L’EXAMEN ET LE VOTE DU BUDGET

En démocratie, l’examen et vote du budget constitue une prérogative du parlement


(conseil législatif). Cependant, il est bon de limiter le pouvoir du conseil législatif par deux
motifs suivants :
 Poussés par leurs électeurs, les députés risquent d’être démagogues, en dressant le
gaspillage et les saupoudrages de crédit ;
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
38

 Les députés ne sont pas nécessairement économistes et souvent dans leur jugement ne
tiennent pas compte de la conjoncture économique, élément essentiel pour
l’établissement du budget.

3.3 EXECUTION DU BUDGET

Exécuter le budget, c’est le mettre en application c’est-à-dire réaliser les dépenses


et recettes prévues. L’exécution du budget revient au conseil exécutif (Gouvernement) et à son
administration.
A cette étape, le budget devient un document qui autorise de dépenser et aussi de
recouvrer les recettes aux assujettis.
 L’engagement des dépenses : l’engagement est le fait générateur de la dépense (acte
juridique qui rend l’Etat débiteur).
 La liquidation : consiste à déterminer le montant exact des dépenses engagées, sa
légalité et son imputation en charge du crédit budgétaire adéquat.
 L’ordonnancement des dépenses : est l’ordre de payer par un ordonnateur ou
comptable payeur.
Le paiement étant un versement de fonds aux créanciers de l’Etat. Il s’effectue par
le comptable après vérification de la légalité de l’ordonnance.
Revenant aux opérations de recouvrement des recettes :
 Recouvrement des recettes fiscales : ensemble des opérations et technique qui
permettent aux receveurs d’impôt, aider par les comptables publics et des caissiers de
l’Etat d’encaisser au compte trésor public les sommes dues par les tiers.
 Recouvrement des recettes non fiscales : le schéma est le même que pour les recettes
fiscales, la différence réside dans le fait qu’en matière des recettes non fiscales, il n’y a
pas des mentions obligatoires.

3.4 CONTROLE BUDGETAIRE

En vue de vérifier si le conseil exécutif (Gouvernement) a bien appliqué les


décisions du conseil législatif en matière budgétaire (but politique du contrôle) et éviter le
gaspillage de ceux qui manient le fonds (but financier du contrôle), contrôle de diverses
formes est nécessaire pour la bonne gestion des finances de l’Etat.

SECTION 4 : GESTION DES FINANCES DU POUVOIR CENTRAL, DES


PROVINCES ET DES E.T.D
4.1 PHASES D’EXECUTION DES RECETTES ET DES DEPENSES
4.1.1. EN MATIERE DES RECETTES
a) Constatation de la recette
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La constatation a pour objet d’identifier et d’évaluer la matière imposable.


b) Liquidation de la recette
La liquidation de la recette consiste à déterminer le montant de la créance du
redevable en indiquant les bases, taux et tarif appliqués.
c) Ordonnancement de la recette
L’ordonnancement de la recette consiste à établir un titre de perception destiné à la
prise en charge de la recette.
d) Recouvrement de la recette
Le recouvrement de la recette est l’encaissement de la recette par le comptable
4.1.2. EN MATIERE DES DEPENSES
a) Engagement de la dépense
L’engagement d’une dépense est l’acte par lequel le Pouvoir Central, la Province ou
l’ETD crée ou constate à son encontre une obligation pour laquelle résultera une charge.
b) Liquidation de la dépense
La liquidation de la dépense a pour objet, de vérifier la réalité de la dette et
d’arrêter le montant exact de la dépense.
c) Ordonnancement de la dépense
L’ordonnancement de la dépense est l’acte administratif par lequel, conformément
aux résultats de la liquidation, l’ordre est donné au comptable public concerné de payer la
dette du pouvoir Central, de la Province ou de l’E.T.D.
c) Paiement de la dépense
Le paiement de la dépense est l’acte par lequel le Pouvoir Central, la Province ou de
l’ETD se libère de sa dette.
4.2 COMPTABILITES
Il est tenu au sein des Administrations une comptabilité administrative, une
comptabilité budgétaire, une comptabilité des matières et une comptabilité générale.
4.2.1. COMPTABILITE ADMINISTRATIVE
La comptabilité administrative, est celle qui est tenue par l’institution, le Ministère
sectoriel et les Budgets annexes y rattachés. Elle a pour objet l’établissement et la mise en
recouvrement des recettes ainsi que l’engagement et l’ordonnancement des dépenses.
L’ordonnateur est chargé de la tenue de la comptabilité administrative.
4.2.2. COMPTABILITE BUDGETAIRE
La comptabilité budgétaire est celle qui retrace les opérations de recouvrement des
recettes et de paiement des dépenses. Elle complète la comptabilité administrative tenue par
l’Ordonnateur dont elle doit être rapprochée.
Le comptable public est chargé de la tenue de la comptabilité budgétaire.

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40

4.2.3. COMPTABILITE MATIERE


La comptabilité matière a pour objet la description des existants et des mouvements
qui concernent :
 Les biens meubles et immeubles,
 Les stocks de toute catégorie,
 Les titres et les valeurs.
Le comptable public est chargé de la tenue de la comptabilité matière.
4.2.4. COMPTABILITE GENERALE DU POUVOIR CENTRAL, DE LA PROVINCE ET DE L’E.T.D
C’est une comptabilité d’exercice ou comptabilité des droits constatés dans laquelle
les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent,
indépendamment de leur date d’encaissement ou de paiement.
Le comptable public est chargé de la tenue de cette comptabilité.
4.3 COMPETENCE ET RESPONSABILITE EN MATIERE D’EXECUTION DU BUDGET
La compétence en matière d’exécution du budget est exercée par l’ordonnateur et
le comptable public.
4.3.1. ORDONNATEUR
L’ordonnateur au niveau national est le responsable de l’institution, le ministre, le
responsable du budget annexe ou la personne déléguée par lui au niveau central et au niveau
déconcentré.
Ex : Le Président de la République, le Président du Sénat, Président de l’Assemblée Nationale, le
Premier Ministre, les Ministres, les Gouverneurs des provinces, les Administrateurs de
Territoires, …
L’ordonnateur a le pouvoir dans les limites des crédits budgétaires qui leur sont
accordés par les lois de finances, d’engager, de liquider et d’ordonnancer les dépenses
nécessaires au fonctionnement des institutions ou ministères ou services déconcentrés.
L’ordonnateur au niveau provincial est le responsable de l’institution, le Ministres
provinciaux, le responsable du budget annexe ou la personne déléguée par lui.
Ex : le Gouverneur de Province, le Président de l’Assemblée Provinciale, le Ministre Provincial,
etc.
L’ordonnateur au niveau local est soit le responsable de l’organe local, soit
l’échevin, soit le responsable du budget annexe ou la personne déléguée par lui.
Ex : le Maire, le bourgmestre, le Chef de secteur ou de chefferie, Président du Conseil urbain,
communal, de secteur ou de chefferie, l’échevin urbain, communal, …
L’ordonnateur a le pouvoir dans les limites de crédit budgétaire qui lui sont
accordés par les Edits ou décisions budgétaires d’ordonnancer les dépenses nécessaires au

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41

fonctionnement de l’institution ou de l’organe local, du Ministère, du service de l’échevin ou


au budget annexe y rattaché.
Ex : Les dépenses communes sont le carburant, l’eau, l’électricité, la dépense de
télécommunication, les billets de voyage, …
4.3.2. COMPTABLE PUBLIC
Le comptable public est tout agent qui a qualité d’exécuter au nom et pour le
compte du pouvoir central, de la Province ou de l’E.T.D des opérations des recettes et des
dépenses, de maniement des fonds et des valeurs qu’il détient ainsi que toutes les opérations
qui se rapportent aux biens publics.
Le comptable public relève de la responsabilité du Ministre du pouvoir central
ayant les finances dans ses attributions qui procède à sa nomination.

SECTION 5 : INSPECTION GENERALE DES FINANCES ET COUR DES COMPTES


5.1 INSPECTION GENERALE DES FINANCES (I.G.F)
5.1.1. DEFINITION
L’Inspection Générale des Finances est un corps de contrôle qui relève de la
Présidence de la République, mise à la disposition du Gouvernement et les Autorités
Judiciaires, dotée d’une compétence générale et supérieure en matière de contrôle des
finances et des biens publics.
5.1.2. MISSIONS
L’I.G.F a pour missions :
 Le contrôle des opérations des recettes et des dépenses de l’Etat (pouvoir central et
provinces), des ETD, des établissements publics et des entreprises publiques ;
 Le contrôle des recettes et des dépenses des organismes ou entreprises privés de toute
nature qui bénéficient d’un concours financier de l’Etat (pouvoir central et provinces) ,
des ETD, des établissements publics et des Entreprises Publiques sous forme notamment
d’une participation au capital, d’une subvention, d’un prêt, d’une avance où d’une
garantie ;
 Le contrôle au second degré des situations douanières, fiscales et parafiscales des
contribuables ou des redevables d’impôts, droits, taxes ou redevances en cas de la
découverte d’une fraude.
N.B : Le contrôle au premier degré dans ce domaine étant réservé aux régies financières.
5.1.3. SUITES DU CONTROLE
Le contrôle de l’I.G.F aboutit :
 A la mise en jeu éventuelle de la responsabilité disciplinaire, financière et pénale des
ordonnateurs secondaires et des comptables publics ;

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42

 Aux propositions éventuelles de mise en place des réformes susceptibles de rendre efficace
la gestion des services publics en matière des finances publiques.
Dans le cadre de la responsabilité disciplinaire, les Inspecteurs des finances
saisissent les autorités hiérarchiques des agents contrôlés pour l’application d’une sanction
prévue en matière de discipline.
Dans le cadre de la responsabilité financière, les inspecteurs des finances saisissent
la Cour des comptes pour l’application des amendes prévues en matière de discipline
budgétaire et financière (fautes de gestion).
Dans le cadre de la responsabilité pénale, les inspecteurs des finances à leurs
qualités d’Officier de Police Judiciaire, saisissent le parquet (procureur de la république) pour
les poursuites en matière des infractions pénales et application éventuelle d’une sanction
pénale.
5.2 COUR DES COMPTES
5.2.1. DEFINITION
La Cour des comptes est un organisme public qui dépend de l’Assemblée Nationale,
chargée du contrôle de la gestion des finances de l’Etat (pouvoir central et provinces), des
ETD, des établissements publics, des Entreprises Publiques et des organismes ou des
entreprises privés qui bénéficient d’un concours financier de l’Etat sous forme notamment
d’une participation au capital, d’une subvention, d’un prêt, d’une avance, d’une garantie etc.
5.2.2. MISSIONS
La Cour des comptes a pour missions :
 Le contrôle juridictionnel des comptables publics et des comptables de fait sur la tenue de
leurs comptes annuels ; elle se prononce sur ces derniers pour déterminer, si le comptable
est quitte ou en débet ;
 Le contrôle budgétaire des opérations financières de l’Etat (pouvoir central et provinces) et
des ETD en vue d’établir la déclaration de conformité ou non du projet de loi des finances,
d’édit ou de décision budgétaire portant reddition des comptes avant leur transmission
respective soit au parlement, soit à l’Assemblée Provinciale ou soit à l’organe délibérant
local.
 Le contrôle de gestion des services de l’Etat (pouvoir central, provinces) des ETD ;
 La discipline budgétaire et financière pour sanctionner les fautes de gestion commises par
les agents de l’Etat, des ETD, des Etablissements publics.

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43

CONCLUSION PARTIELLE
Dans la mesure du possible, le projet de budget au niveau central est tributaire d’un
examen au préalable par la commission économique et financière du parlement. A propos de
son rôle, on peut dire qu’il est variable et plus ou moins important selon les pays et selon les
époques. Le système Américain de la Commission des Finances s’oppose nettement au système
anglais.
a) Le système Franco-américain est basé sur la discussion préalable en Commission des
Finances du projet de budget. Le budget est d’abord discuté, parfois modifié par la
Commission avant d’être présenté au parlement.
b) En Grande-Bretagne, il est discuté devant le parlement entier qui se transforme totalement
en commission des finances. On parle du comité de la « Chambre entière ».
Le système congolais s’inspire, lui du système franco-Américain.
Notons cependant que les prérogatives du parlement sont assez limitées et que c’est le
projet du gouvernement qui est présenté à la séance plénière, la Commission se bornant à
porter des critiques et amendements qui n’ont aucun impact de fond.
Ainsi dans le système congolais, le projet du budget est d’abord discuté en
Commission Economico-financière, les membres des autres Commissions du parlement ayant
la latitude d’y prendre part. Par définition il est examiné article par article, litera par litera et
service par service.
Mais dans les faits, les membres de la commission ne s’adonnent qu’à un examen
superficiel et très politique du budget. Au niveau des recettes, la commission se préoccupe
souvent de la faiblesse des recettes de la DGDA, des contributions et des recettes pétrolières,
sans se soucier de l’aménagement ou de la réorganisation du cadre institutionnel et juridique
pour permettre l’accroissement de ce type de recettes.
En dépenses, la commission focalise souvent son attention sur le budget
d’investissement, ne se souciant pas des dépenses d’Institutions et des dépenses par imputation
directe au compte du Trésor, qui sont à la base de grands dérapages dans le domaine des
finances publiques du pays.
Dans le cadre des investissements chacun cherchera à obtenir l’inscription au budget
d’un bout de route ou d’une école dans son village natal, pour des raisons purement
électoralistes et quand bien même le Gouvernement ne se préoccupera que très peu de telles
inscriptions dans la phase d’exécution.
Les projets de budget en RDC sont très rarement porteurs d’espoir en matière du
social ou du vécu quotidien de la population. Rien de concret n’y est prévu dans le domaine
du logement, de la santé, de l’enseignement, d’eau potable, d’électricité etc. Ces projets ne sont
axés que sur le fonctionnement des grands services et ministères et sur le remboursement de
la dette extérieure. En dépit de cela, lorsque les ténors de la Commission sont satisfaits sur
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leurs propres projets privés, le projet est adoptée par la Commission, qui dès cet instant, en
fait son affaire et se fait forte de le faire adopter par l’Assemblée réunie en séance plénière.
On peut donc affirmer que grosso modo, c’est le projet du Gouvernement qui bien
souvent est adopté, avec les légères modifications au parlement.
Au sujet de la souveraineté financière du parlement, Christian BIGAUT estime que
l’usage du pouvoir budgétaire fait apparaître que le vote du budget se résume pour l’essentiel
à l’approbation d’un programme global élaboré par le Gouvernement qui dispose pour le
défendre d’armes de grande efficacité.
En caudale, il conviendra de signifier que dans la mesure du possible, les théories de
l’élaboration du budget participatif foisonnent et exigent par conséquent cette nouvelle façon
de concourir du bas à haut et mutatis mutandis à l’œuvre de la Res publica.

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45

DEUXIEME PARTIE : FISCALITE


O. INTRODUCTION
Le mot « Fisc » est tiré de l’adjectif Fiscal qui vient du latin « Fiscus » qui signifie
panier ou corbeille. Dans la Rome antique, il désignait une sorte de panier dans lequel on
récoltait l’argent que les citoyens romains devaient verser pour le compte du roi.

Aujourd’hui, il désigne « l’Administration chargée de la perception des impôts ou


le Trésor public. »
Donc, parler de la fiscalité c’est parler des impôts qui constituent de nos jours la
ressource principale de beaucoup d’Etats. Mais pour éviter l’anarchie dans le prélèvement des
impôts, il existe dans chaque pays un ensemble des lois et des règlements qui régissent c
domaine, et le cours de Fiscalité a pour objet d’élucider cette réglementation dont la technicité
est de notoriété publique.

Cette partie du cours a pour sources :

o Les lois et règlements en matière fiscale : la plupa²rt de ces textes légaux se trouvent
dans ce qu’on appelait Code des Contributions aujourd’hui Code des Impôts ;

o La doctrine ;

o La jurisprudence et

o Les principes généraux de droit applicables en matière fiscale.

0.1 IMPORTANCE DE LA FISCALITE

L’importance majeure de la fiscalité consiste au renforcement financier de l’Etat :


« il faut des recettes abondantes pour l’Etat. » Des états responsables sont des acteurs
indispensables pour appréhender et surmonter les défis actuels du développement tant au
plan national qu’au plan mondial.

Sur le plan national, un pays se doit de fournir des services à ses citoyens : la
protection contre les envahisseurs possibles avec une armée ; la protection contre les tueurs,
les voleurs, etc. avec la police ; l’éducation avec l’école ; le développement économique avec la
construction des routes, des autoroutes, des chemins de fer, des ports et des aéroports ; la
santé avec les hôpitaux, etc. Tout cela coûte de l’argent.

Il faut donc, par la fiscalité, une certaine mobilisation des fonds pour parvenir à
réaliser tous ces projets et chacun des citoyens doit y participer. C’est forcément l’argent des
citoyens qui sert à financer les dépenses. L’argent de l’Etat est notre argent à tous et ceux qui
le gaspillent sont des salauds ou des inconscients.
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Partout dans le monde, les gouvernements reconnaissent que la mobilisation des


ressources est l’élément central de cet objectif. Des systèmes fiscaux plus efficaces peuvent
mobiliser l’assiette fiscale nationale :
 Qui devient le mécanisme principal permettant aux pays en développement
d’échapper à la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure ;
 Qui permet de renforcer la légitimité du gouvernement à travers la promotion de sa
responsabilité vis-à-vis des citoyens contribuables, une administration d’Etat efficace
et une bonne gestion financière des affaires publiques ;
 Qui permet de promouvoir la croissance économique, réduire les inégalités extrêmes et
par conséquent, améliorer sensiblement la vie des citoyens ;
 Qui permet de parvenir à un partage plus équitable des coûts et des avantages de la
mondialisation.

0.2 HISTORIQUE ET EVOLUTION DE L’IMPOT

L’impôt ne date pas d’aujourd’hui. Sa naissance est liée à une certaine forme de
société étatique. Le texte le plus ancien traitant de l’impôt est situé au troisième millénaire
avant Jésus-Christ, à l’époque sumérienne, brillante civilisation qui servit de point de départ à
l’empire babylonien.
Dans le temps antique, l’impôt était considéré comme un attribut de la puissance
du prince, fondé sur les droits régaliens14. La notion de l’impôt a évolué en même temps que
celle de l’Etat. Ainsi sous l’empire romain et sous la deuxième dynastie c’est-à-dire pour
supporter les dépenses des armées.

Dans la phase libérale classique, l’Etat considérait l’impôt comme un mode


exceptionnel de couverture des dépenses publiques. Il était neutre dans les affaires
économiques et sociales et ne s’occupait que des tâches essentielles comme la Police, la
Diplomatie, … L’impôt aussi était marqué par ce caractère de neutralisme et n’avait qu’un
rôle financier à jouer, du reste limité aux seules dépenses publiques nécessaires. Mais, depuis
la fin du 19ème siècle, avec le passage de l’Etat gendarme à l’Etat providence, l’impôt n’a plus
seulement une importance financière et politique mais aussi économique et sociale. Cette
irruption de la fiscalité dans les domaines économique et social s’est accompagnée non
seulement de l’évolution de la notion d’impôt mais aussi d’un perfectionnement de l’outil
fiscal, si bien qu’on a débouché sur des véritables systèmes fiscaux d’une grande complexité.

14 TROTABAS et COTTERET J.M, Droit fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1977, p. 343
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47

0.3 DEFINITION DE L’IMPOT ET SES ELEMENTS CARACTERISTIQUES

0.3.1 Définition de l’impôt

Les auteurs proposent plusieurs définitions de l’impôt selon que l’on met l’accent
sur l’un ou l’autre de ses aspects. Mais la définition classique est de Gaston JEZE, l’un des plus
grands financiers du 16è siècle que les auteurs modernes n’ont jamais contredit sur le plan du
fond.
Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des particuliers
par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques. »15 Eu égard à l’évolution de cette notion d’impôt, la définition de Gaston Jeze ne
peut être acceptée aujourd’hui que moyennant quelques retouches :
 En parlant d’une prestation pécuniaire requise des particuliers, l’auteur ne voyait
comme contribuables que les individus, or il s’avère aujourd’hui que l’impôt est
requise non seulement des personnes physiques mais aussi des personnes morales de
droit privé et parfois de droit public ;
 De plus, les fiscalistes modernes se souciant de la justice fiscale estiment que la
prestation pécuniaire doit être requise en fonction de la capacité contributive du
contribuable ;
 Gaston JEZE dit que l’impôt est payé « sans contrepartie ». sans le contredire sur le
fond, nous estimons qu’il faut ajouter une précision à cet élément de la définition car
dans une certaine mesure, l’impôt comporte toujours une contrepartie. En effet, en
payement de l’impôt, le contribuable bénéficie en contrepartie (de la part des pouvoirs
publics) de la sécurité et de bien d’autres services publics, seulement, cette
contrepartie n’est pas déterminée et il n’y a pas proportionnalité entre le service reçu
et l’impôt payé.
 Si au 19ème siècle, l’impôt était uniquement payé « en vue de la couverture des charges
publiques » mais certains impôts modernes servent surtout d’instrument
d’interventionnisme de l’Etat dans la vie économique et social. Cet élément est donc à
tenir compte dans la tentative
Après ces mises au point, nous pouvons définir l’Impôt comme étant une prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit privé voire de droit public,
d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention de la
puissance publique16.

15 JEZE Gaston cité par DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, P.U.F, Paris, 1988, p. 125
16 MEHI L. et BELTRAME P. cités par KOLA GONZE, Cours de droit fiscal, Inédit, UNIKIN, L1 Droit, 2007- 2008, p. 3
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0.3.2 ELEMENTS CARACTERISTIQUES DE L’IMPOT

L’examen de cette définition montre qu’en dépit du caractère mouvant et évolutif


que présente la notion d l’impôt, celle-ci s’organise toujours autour de quelques éléments
stables. A savoir :

 L’IMPOT EST UNE PRESTATION PECUNIAIRE :

A travers cet élément, nous notons que l’impôt est toujours payable en argent et se
distingue des autres prestations en nature comme les réquisitions qui peuvent aussi
être exigées des citoyens.

 L’IMPOT EST PAYE D’APRES LES FACULTES CONTRIBUTIVES :

Cela veut dire que l’on doit payer l’impôt en fonction de ses capacités et en fonction
des charges supportées.

 L’IMPOT EST PAYE PAR VOIE D’AUTORITE :

Cet élément met en évidence le caractère forcé de l’impôt. Il s’agit d’un prélèvement
imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de contrainte et non d’un prélèvement
volontaire.

 L’IMPOT A UN CARACTERE DEFINITIF :

En principe, le contribuable ne se verra jamais restituer l’argent de l’impôt à


l’exception des cas de double imposition et d’erreurs matérielles.

 L’IMPOT EST PAYE SANS CONTREPARTIE DETERMINEE

Sans doute, le contribuable bénéficie de la Sécurité, de l’assurance et d’autres


avantages que lui procure l’existence de l’Etat, mais il n’y a aucune proportion ni
relation directe entre les avantages reçus et l’impôt.

 L’IMPOT EST PERCU EN VUE DE LA COUVERTURE DES CHARGES PUBLIQUES OU A


DES FINS D’INTERVENTION DE LA PUISSANCE PUBLIQUE :

Cela signifie que l’impôt sert non seulement à financer les services traditionnels mais
permet aussi à l’Etat d’intervenir dans la vie économique et sociale.
0.3.3 LES REGLES GENERALES DU PRELEVEMENT FISCAL OU REGLES D’ADAM SMITH

On vise ici à circonscrire le type d’impôt idéal. D’où, l’on rencontre dans la
doctrine de la fiscalité une diversité de règles générales, fondamentales qui doivent présider à
tout système fiscal et des controverses à leur sujet.

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49

Les plus connues sont les 4 règles d’Adam SMITH dégagées au 19e siècle. Il faut
tout de suite préciser que ces règles sont liées au libéralisme économique de l’époque et n’ont
rien de scientifique.

1° la règle de justice
Signifie que la contribution de chaque citoyen à la dépense de l’Etat doit être
proportionnée à sa capacité contributive, c'est-à-dire, en proportion des revenus dont il jouit
sous la protection de l’Etat.

2° la règle de certitude
La part d’impôt exigée de chaque citoyen doit être certaine et déterminée et non
pas arbitraire.

Ceci veut dire que : l’époque, le mode de paiement, le montant à payer doivent
être clairs et précis, déterminés à l’avance.

Cette règle implique notamment que :

 Les impôts doivent être établis par une loi : pour que tout le monde sache ce qu’il doit
payer ;
 Le contentieux fiscal, la procédure fiscale doivent être soigneusement organisée.

3° la règle de commodité
Signifie que tout impôt doit être levé au moment et de la manière qui paraissent
les plus convenables au contribuable. Il faut réduire le sacrifice, la souffrance des
contribuables au minimum.

Ex. : pour la déclaration des revenus : il faut laisser suffisamment de temps au contribuable
pour faire la déclaration.

4° la règle d’économie
Tout impôt est établi et perçu de manière qu’elle à retirer des mains du peuple
aussi peu possible au-delà de ce qui entre dans les caisses du Trésor public.
Au-delà de l’impôt légal, il faut éviter de réclamer aux contribuables des impôts
supplémentaires.

0.4. L’IMPOT ET LES NOTIONS VOISINES

0.4.1 DIFFERENCE ENTRE L’IMPOT ET L’EMPRUNT

La différence essentielle réside dans le fait que l’impôt est un prélèvement


définitif tandis que l’emprunt fait l’objet d’un remboursement au prêteur, parfois avec intérêt.
Il n’y a pas donc de remboursement dans l’impôt.
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0.4.2 DIFFERENCE ENTRE L’IMPOT ET LA TAXE ADMINISTRATIVE

Le terme Taxe est fréquemment employé dans un sens impropre. Ainsi l’on parle
parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) alors qu’il
s’agit des impôts.
En fait, la taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et t qui lui
est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mis à la disposition du redevable. C’est
aussi « une rémunération pour service rendu… » D’où, le surnom de la taxe rémunératoire
donné à certaines taxes.

1. Caractéristiques communes entre l’impôt et la taxe

 L’impôt tout comme la taxe est un prélèvement pécuniaire opéré sur les
individus pour le besoin d’intérêt public ;
 Les deux prélèvements sont perçus par voie de contrainte ;
 L’un comme l’autre est normalement établi par la loi ;
 Les deux ont un caractère commun : le caractère unilatéral c’est-à-dire aucun
consentement n’est demandé ni au contribuable ni à l’usager.

2. Différence entre l’impôt et la taxe

 La taxe est liée à la prestation d’une contrepartie de ce fait son importance doit
normalement être proportionnelle à celle du service rendu ;
 Le caractère parfois non obligatoire de la taxe donne au redevable la liberté
d’utiliser ou non le service qui lui est offert.

0.4.3 DIFFERENCE ENTRE L’IMPOT ET LA TAXE PARAFISCALE

Si les taxes parafiscales sont « des prélèvements opérés sur leurs usagers par
certains organismes publics ou semi-publics, économiques et sociaux en vue d’assurer entre
autres le financement autonome » (INPP, CNSS, …) : elles ont le plus souvent un caractère
absolument obligatoire en ce sens que tout redevable ne peut s’y soustraire. D’autre part, il n’y
a pas de proportionnalité entre la redevance payée et le service rendu.
Les avantages sociaux ne sont pas donnés en principe en fonction du montant
de la cotisation payée, mais des besoins exprimés. D’après la définition retenue par certaines
lois financières étrangères, sont considérées comme taxes parafiscales, celles qui sont perçues
dans un intérêt économique ou social au profit d’une personne morale de droit privé ou
public autre que l’Etat ou les collectivités territoriales.
La taxe parafiscale se rapproche comme son nom l’indique du prélèvement
fiscal en ce sens qu’elle ne correspond pas nécessairement à un service rendu et elle est

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51

obligatoire. Mais à la différence de l’impôt et de la taxe administrative, elle est souvent


instituée au profit d’organismes publics ou privés par voie réglementaire.

0.4.4 DIFFERENCE ENTRE L’IMPOT ET LES REVENUS DOMANIAUX

Les revenus domaniaux sont nombreux (revenus des immeubles publics,


redevance d’occupation du domaine public, …). Ces revenus sont suivant le cas, affectés au
budget de l’Etat, au budget des collectivités locales ou à celui des entreprises publiques. Mais
quel que soit leur destination, les tarifs de ses ressources sont fixés par l’Etat et à quelques
exceptions près, leur perception est effectuée selon les prérogatives et les sanctions du droit
public. L’impôt ne fait pas l’objet d’une affectation spéciale comme le sont les revenus
domaniaux.

0.4.5 DIFFERENCE ENTRE L’IMPOT ET LA REDEVANCE

La redevance est la rémunération pour service rendu mais qui n’est due que si
la contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et non pas seulement mis à sa
disposition. C’est le cas des redevances téléphoniques, des droits d’inscription dans des
universités.

0.5. L’OBJET, LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU DROIT FISCAL OU DE LA


FISCALITE

0.5.1 PROCEDURES OU OPERATIONS FISCALES

Les règles de la fiscalité sont relatives à trois opérations, à savoir : l’établissement


de l’impôt, sa liquidation et son recouvrement.
1° L’établissement de l’impôt
Établir un impôt, c’est rechercher sur quelle base il doit être assis. Cette
opération pose trois questions : qui va être contribuable ? Quelle va être la matière
imposable ? Enfin, quel va être le fait générateur de l’impôt ?
2° La liquidation de l’impôt
C’est, en droit fiscal, l’opération qui consiste à déterminer le montant de l’impôt,
à calculer l’impôt.
Cette opération soulève trois problèmes : déterminer la valeur de la matière
imposable (=le problème de l’évaluation de la matière imposable), le problème du tarif (c’est-
à-dire : le taux à appliquer, les réductions, les majorations d’impôt, etc.) et, enfin, le calcul de
l’impôt, c’est-à-dire, l’application du tarif à la matière imposable évaluée.
3° Le recouvrement
C’est l’opération ou l’ensemble des opérations qui consiste à faire passer l’impôt
liquidé du patrimoine du contribuable dans les caisses de l’Etat.

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52

La dette de l'impôt a été liquidée, il reste à l'acquitter. Le contribuable en opère


alors le paiement. Ce paiement est théoriquement volontaire et spontané. Mais dans de
nombreuses hypothèses, les services fiscaux doivent mettre en œuvre de multiples opérations
destinées à faire verser par le contribuable le montant de l'impôt dans les caisses de l'Etat.
L'ensemble de ces opérations constitue le recouvrement, par l'administration, de
sa créance fiscale. Le point de départ du recouvrement est la déclaration, Si le contribuable
s'acquitte volontairement, on parle du recouvrement à l’amiable; dans le cas contraire, le
recouvrement est forcé. Enfin, l’Etat dispose de garanties pour assurer la bonne fin du
recouvrement.
Le recouvrement de l’impôt soulève diverses questions, notamment : la
distinction éventuelle entre les délais de paiement, la procédure de recouvrement forcé de
l’impôt, les garanties du Trésor, les recours ouverts au contribuable, etc.
3.1. Administrations ayant la charge de liquider, de recouvrer l’impôt en RDC et en
Province du Nord-Kivu
A. REGIES FINANCIERES DE L’ETAT

 La Direction Générale des Impôts (D.G.I) : elle est chargée de percevoir tous les
impôts. Les sociétés dont le Chiffre d’affaire est supérieur à 100000USD relèveront
de la Direction des Grandes Entreprises (D.G.E) qui fait partie intégrante de la
D.G.I.
 La Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de
Participation (D.G.R.A.D) : elle est chargée de percevoir toutes les autres ressources
de l’Etat c’est-à-dire les droits, taxes, redevances, …
 La Direction Générale des Douanes et Accises (D.G.D.A) : elle est chargée de
percevoir les droits de douanes, les droits d’accises et de recevoir les impôts et
taxes à l’importation et à l’exportation pour le compte des autres régies
financières.
 La Direction Générale des Recettes du Nord-Kivu : elle est chargée de percevoir
tous les impôts de la Province du Nord-Kivu.
B. ENTITES ADMINISTRATIVES DECENTRALISEES (E.A.D)
Ce sont les services de l’Etat en province qui sont chargés de percevoir les
ressources de l’Etat en province.
3.2. La déclaration
1) Principe
Tout contribuable est obligé d’introduire chaque année une déclaration
annonçant les éléments imposables en double exemplaire et de l’adresser au centre des
impôts. Il est tenu de se faire connaître dans les 15 jours qui suivent le début de ses activités,

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53

en formulant une « demande de N° impôt » auprès de l’administration fiscale. Dans le cas


contraire, il fera l’objet d’une lettre de relance, valant mise en demeure de déclaration. Cette
déclaration doit être faite même si le contribuable n'a pas réalisé des revenus ou a subi des
pertes (en cas d'impôt sur le revenu).

La déclaration des revenus peut être faite également par un mandataire


justifiant d'un mandat général ou spécial en vertu duquel il agit. Pour le revenu mobilier ou
professionnel dont le montant est retenu à la source, la déclaration sera souscrite par
l'entremise de l'employeur en lieu et place des bénéficiaires. Pour les entreprises familiales, la
déclaration sera souscrite par le chef de famille. En cas de décès du redevable, les déclarations
doivent être souscrites par ses héritiers, légataires et donataires universels ou par leurs
mandataires.

Les engagés locaux des missions diplomatiques et des organismes


internationaux souscrivent eux-mêmes auprès des services compétents de l’Administration
des impôts les déclarations sur les rémunérations leur allouées et acquittent l’impôt
correspondant. Toutefois, ces missions diplomatiques et organismes internationaux peuvent
souscrire lesdites déclarations pour le compte de leurs engagés locaux et acquitter l’impôt
correspondant.

Les déclarations peuvent être souscrites soit sur support papier, soit par voie
électronique ; et les déclarants déterminent, dans leurs déclarations et sous leur propre
responsabilité, les bases d’imposition et le montant des impôts et autres droits dus,
conformément aux dispositions légales.

Sont dispensés de l'obligation de déclarer les revenus ou les biens imposables :

 Les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un contrat d'entreprise.
Exemple: le salarié ;
 Les personnes et organismes exemptés de l'impôt sur les revenus locatif et
professionnel ou de l'impôt réel, notamment les organismes et associations ne
poursuivant pas un but lucratif. Toutefois, ces personnes exemptées ont l'obligation de
souscrire les déclarations afférentes aux impôts dont elles sont redevables légaux;
 Les diplomates et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires accrédités en
République Démocratique du Congo du chef de leur rémunération touchée en leur
qualité officielle.
Il est précisé que l'obligation de souscrire la déclaration mensuelle de la taxe sur la
valeur ajoutée ne s'impose qu'aux redevables soumis au régime d'imposition de droit
commun..

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54

2) Délais de dépôt des déclarations par impôt


A. Impôt foncier
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite et déposée
dans chaque ressort où est située la maison ou le terrain au plus tard le 1er février de chaque
année.
B. Impôt sur le véhicule
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite et déposée au
moment de l'immatriculation pour les nouvelles acquisitions et avant le 1er avril de chaque
année pour les anciennes acquisitions. En cas de vente, de cession ou de remplacement, le
redevable doit faire la déclaration dans les 30 jours qui suivent.
C. Impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite au plus tard le
1er février de l'année d'imposition par le titulaire de la concession au 1er janvier dans le
ressort fiscal où cette dernière est située.
D. Impôt sur les revenus locatifs
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite au plus tard le
1er février de l'année qui suit celle de la réalisation du revenu imposable. Elle doit être
appuyée d'un état détaillé qui précise pour chacune des propriétés imposables : la nature de la
maison, sa situation géographique, l'affectation, la désignation des occupants, la superficie
développée de la partie bâtie.
E. Impôt mobilier
La déclaration doit être souscrite par le redevable au moment du paiement et faire
l'objet d'un dépôt aux services des impôts dans les dix jours qui suivent le mois du paiement
ou de la mise à la disposition des bénéficiaires.
Pour les sociétés de droit étranger, la déclaration de l'impôt mobilier calculée sur
base forfaitaire doit être souscrite et déposée aux services des impôts au plus tard le 31 mars
de l'année suivant celle de la réalisation du bénéfice et des revenus locatifs imposables.
F. Impôt sur le bénéfice
La déclaration est souscrite par le redevable de l'impôt au plus tard le 31 mars de
l'année qui suit celle de la réalisation du revenu imposable. La déclaration doit être faite
même en cas de pertes et de non réalisation de revenus. Elle doit également être souscrite dans
le mois en cas de dissolution, de liquidation de société ou de cessation d'affaires.
G. Impôt professionnel sur les rémunérations
La déclaration mensuelle est souscrite par les redevables de l'impôt au plus tard
dans les dix jours qui suivent le mois du paiement des salaires. A la fin de l'année comptable,
une déclaration récapitulative est souscrite et déposée à l'Administration fiscale. Cette
déclaration doit être souscrite même si les rémunérations ne sont pas versées.
H. Impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié

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Les règles fiscales qui concernent le champ d'application, l'assiette ainsi que les
obligations déclaratives sont les mêmes que pour l'impôt professionnel sur les rémunérations,
à l'exception du taux appliqué à la base imposable (25%).
I. Impôt sur le profit des professions libérales
La déclaration est souscrite par les redevables de l'impôt au plus tard le 31 mars de
l'année qui suit celle de la réalisation du revenu imposable.
J. TVA de livraison de biens et de prestation de services
La déclaration est souscrite mensuellement par chaque personne physique ou
morale redevable de cet impôt, et ce, au plus tard le 15 du mois suivant celui de la réalisation
des affaires imposables.
3.3. RECOUVREMENT A L’AMIABLE ET EXIGIBILITE DES IMPOTS
Le recouvrement revêt souvent un caractère amiable, en ce sens que le redevable
du montant de l'impôt est invité par l'administration à travers un document comportant une
échéance pour s'acquitter de la dette. C'est l'opération de recouvrement à l'amiable.
Le recouvrement se fait lorsque la dette fiscale devient exigible. Les règles
d'exigibilité diffèrent selon qu'il s'agit des droits constatés ou des droits spontanés.
Le principe général est que l'exigibilité doit courir après un certain délai à partir
de l'émission du titre de recouvrement (rôle). Toutefois, des exceptions existent où l'exigibilité
commence à courir avant la mise en recouvrement du titre. C'est le cas des acomptes
provisionnels, du précompte « BIC » ou des acomptes sur divers impôts..

3.4. RECOUVREMENT FORCE


En cas d'échec du paiement de la dette du redevable à l'amiable, l'administration
est autorisée à procéder au recouvrement par la force. Le recouvrement forcé trouve sa raison
d'être dans l'exigibilité de l'impôt. L'exigibilité de l'impôt est le délai dans lequel le trésor
public peut valablement réclamer l'impôt au redevable. Elle doit être distinguée du fait
générateur qui est le fait matériel ou juridique donnant naissance à la dette fiscale du
redevable envers le trésor public..
 PROCEDURE DE POURSUITE EN RECOUVREMENT

Tout contribuable peut être poursuivi lorsqu'il n'a pas acquitté sa dette fiscale à
l'échéance fixée par la loi. En matière de recouvrement forcé, les poursuites peuvent être
exercées soit directement, soit indirectement..

3.5. GARANTIES DU TRESOR PUBLIC


En fiscalité congolaise, les garanties du trésor public sont :

o L'hypothèque légale sur les biens du contribuable de l'impôt :

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Les biens immeubles du contribuable sont grevés d'une hypothèque légale au profit
du Trésor. En cas d'insolvabilité, ce dernier peut les vendre pour se faire payer.
o Le privilège du Trésor :
Sauf quelques rares exceptions, les droits du Trésor passent avant tous les autres. Il
a le privilège général sur tous les biens meubles et immeubles du redevable, quel que soit
l'endroit, y compris ceux de son conjoint et ce, deux ans à compter de la date de dépôt de la
déclaration ou de l'émission de l'avis de mise en recouvrement.
o La solidarité :
Il existe une solidarité entre le contribuable et ses héritiers souvent après la mort
de celui-ci, ou encore entre le contribuable et son conjoint, pour ce qui est du paiement des
créances fiscales.
Ainsi, "le recouvrement de l'impôt établi à charge du mari peut être poursuivi sur
tous les biens meubles ou immeubles de la femme, à moins qu'elle prouve qu'elle possédait ces
biens avant son mariage ou que lesdits biens ou les fonds au moyen desquels ils ont été acquis
proviennent de succession, de donation par des personnes autres que son mari ou de ses
revenus personnels. De même, " les sociétés étrangères doivent avoir un représentant en
République Démocratique du Congo qui est tenu solidairement avec elles au paiement des
impôts, des accroissements, des majorations, des amendes et des frais".

o Document de sortie

D'après l'article 82 de la loi n° 004/03 du 13 mars 2003 portant réforme des


procédures fiscales, « la sortie du territoire est subordonnée à la présentation, au service de la
sûreté de l'Etat, d'un document délivré par le Receveur des impôts attestant que le redevable
est quitte des impôts en RDC ».

0.5.2. LES PRINCIPES GENERAUX DE LA FISCALITE

1. Le principe de la légalité de l’impôt

L’impôt est une matière réservée au pouvoir législatif dans les constitutions de
presque tous les pays. Normalement, ces textes constitutionnels prévoient qu’il ne peut être
institué d’impôt que par la loi ou en vertu de la loi.

En plus, il faut le vote annuel d’une loi budgétaire, c’est-à-dire du budget


annuel de l’Etat (appelé également « loi des finances », dans certains pays).Ce vote annuel
constitue l’autorisation annuelle de percevoir les impôts qui est donnée au pouvoir exécutif
par le pouvoir législatif.

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2. Le principe de l’égalité devant l’impôt

Ce principe est généralement et également énoncé dans les constitutions.


En droit fiscal, ce principe comporte deux règles :
 Il ne peut être établi de privilèges en matière d’impôt : Ceci veut dire que ceux qui
se trouvent dans une situation de fait identique doivent être soumis à l’impôt dans
une même mesure.

Mais, ce principe n’interdit pas que l’application de la loi fiscale soit


limitée à des catégories déterminées des citoyens, ni que ceux qui appartiennent à
des catégories déterminées soient atteints plus lourdement, ni qu’ils soient
totalement ou partiellement exemptés.

 Il ne peut être établi des exemptions ou allégements d’impôts que par ou en vertu
de la loi

Ce qui veut dire qu’en dehors de la loi, le ministre des finances ou un


fonctionnaire quelconque de l’administration ne peut accorder une exemption ou
une modération d’impôt, si ce droit ne lui est pas reconnu par un texte de loi.

3. Les lois d’impôt sont d’ordre public

Elles mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat.


Conséquences :
 L’interdiction pour l’administration de transiger, sauf en vertu d’une
autorisation spéciale et expresse de la loi ;
Une fois le montant de l’impôt déterminé, le contribuable doit payer l’impôt
(possibilité de s’entendre avec le fisc sur les modalités de paiement, mais c’est exceptionnel et
dans des cas de force majeure).
 Les lois fiscales s’imposent à tous, en commençant par l’administration fiscale
elle-même ;
 L’administration ne peut renoncer aux délais d’imposition ;
 L’administration ne peut déroger à la loi par voie de circulaires ou
d’instructions administratives.

4. Le principe de non-rétroactivité

Ce principe signifie que la loi ne dispose que pour l’avenir. Elle n’a pas d’effet
rétroactif, sauf disposition expresse de la loi.

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C’est une garantie fondamentale pour le contribuable : sécurité, stabilité et


équité. Mais c’est aussi un principe de bonne administration tout simplement.
Remarque : très souvent, cependant, il existe une certaine forme de rétroactivité
lorsque les lois d’impôts votées en cours d’exercice s’appliquent à l’exercice en cours.
5. Le principe « non bis in idem »

Signifie en droit fiscal qu’une même matière imposable ne peut être frappée
plus d’une fois dans le chef d’un même contribuable. Ce principe est également connu en
droit fiscal sous le nom de l’ « interdiction de la double imposition ».
Il faut cependant distinguer :

 La double imposition économique : qui consiste dans l’imposition d’un même revenu
deux fois dans le chef de deux sujets de droit différents.
Cette double imposition n’est pas interdite et est d’ailleurs courante en droit
fiscal. Ex. : la double imposition économique des bénéfices de société : à l’impôt sur
les bénéfices des sociétés et ensuite dans le chef des actionnaires lors de la distribution
des dividendes.

 La double imposition juridique : c’est l’imposition d’un même revenu deux fois dans
le chef d’un même individu. C’est cette double imposition qui est interdite ou qui doit
du moins être évitée. Ex : la double imposition des dividendes transitaires.
La double imposition peut être :

 Nationale

 Ou internationale : ici deux ou plusieurs pays imposent un même revenu. C’est


antiéconomique. D’où, les Etats signent des conventions pour l’éviter. (Cf. ; infra)
6. Le principe de la territorialité des lois fiscales

Participant de la souveraineté de l’Etat, le pouvoir d’imposer s’arrête aux


frontières. On dit que l’application des lois fiscales est limitée au territoire de l’Etat. L’Etat ne
peut donc imposer que des biens situés sur son territoire et les personnes qui y vivent ou y
exercent une activité. Il suffit qu’une de ces conditions soit remplie.
N.B : Pour ce qui est des critères d’imposition, les critères que l’on trouve généralement dans
les législations fiscales sont les suivants :
 La localisation sur le territoire : pour l’imposition des biens
 Le lieu, la source ou de la perception : pour les revenus ;
 Le domicile : pour les personnes. On trouve très rarement l’utilisation en droit fiscal
du critère de la nationalité (ex. : les Etats-Unis d’Amérique : ceux-ci se reconnaissent

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le droit d’imposer leurs citoyens, tant qu’ils gardent la nationalité américaine, même
s’ils ont coupé toute attache avec le pays).
L’utilisation de ces critères par les différents pays entraine que des doubles
impositions internationales peuvent apparaitre. On verra plus loin comment les Etats tentent
de les éviter ou de les atténuer.
7. L’application des principes généraux du droit en matière fiscale
On admet qu’à côté de ces règles écrites constitutionnelles ou légales, il existe
des principes généraux du droit, sorte de règles fondamentales d’une société civilisée
auxquelles le législateur lui-même ne peut pas déroger, même en matière fiscale.

Plusieurs de ces principes sont contenus dans la convention de sauvegarde des


droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Ex. :
 le respect du droit à la défense ;
 le respect de la vie privée et familiale ;
 le principe de la bonne administration : l’administration ne peut user
de ses pouvoirs que pour réaliser les objectifs en vue desquels ces
pouvoirs lui ont été conférés. Elle doit en plus proportionner son
action à ces objectifs
8. LES REGLES D’INTERPRETATION DE LA LOI FISCALE
L’impôt étant une matière d’ordre public, il faut toujours un texte de loi pour
instituer un impôt. Il arrive cependant qu’une loi fiscale soit hâtivement rédigée ou qu’elle ne
soit pas claire. D’où la nécessité de l’interpréter.
Les principes suivants président à l’interprétation de la loi fiscale :
1° Tout d’abord, lorsque le texte de la loi est clair, non équivoque : on s’arrête au texte, sans
l’interpréter.
Cette règle s’applique strictement en matière fiscale, en raison du caractère
d’ordre public de lois fiscales. Il n’y a interprétation que si le texte de loi est ambigu ou
obscur.
2° Pas d’interprétation par analogie en matière fiscale
L’interprétation est exclue en droit fiscal, car contraire au caractère d’ordre
public de la loi fiscale, anticonstitutionnelle, car l’impôt ne peut être établi que par la loi.
Ainsi, lorsqu’un cas n’est pas prévu par la loi fiscale, on doit en conclure que le législateur
fiscal n’a pas voulu viser ce cas. Il n’y aura donc pas impôt.
3° Lorsque deux sens de la loi sont possibles : il faut écarter celui qui n’est conforme au bon
sens, et cela même en forçant un peu le sens littéral des mots utilisés par le législateur.
4° La règle « In dubio contra fiscum » : Dans le doute, on décide contre le fisc.
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Lorsqu’un texte de loi en matière fiscale est obscur et susceptible de diverses


interprétations, le juge, en l’absence de toute autre donnée ou élément d’interprétation, doit
choisir l’interprétation la plus favorable au débiteur de l’impôt(le contribuable).
Cet adage est cependant contesté par d’autres auteurs.
Il ne peut concerner que les seuls cas d’obscurité ou d’ambigüité réelle du texte
légal.

0.6. QUELQUES GENERALITES DE L’IMPOT

0.6.1 LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE L’IMPOT

1. Les éléments relatifs au champ d’application de l’impôt


a) La matière imposable
Définition
C’est l’élément économique qui sert directement ou indirectement de base
(d’assiette) à l’impôt.
 Directement : c’est l’élément qui constitue la matière imposable. Cet élément peut
être un bien (ex. : une propriété immobilière), un revenu (ex. : un salaire), un
service ou un capital.
 Indirectement : l’élément économique n’est pas directement la matière imposable,
mais sert de support à l’impôt.
Ex. : l’impôt sur les revenus locatifs : a pour support : l’immeuble ; les droits de succession : le
support est l’immeuble ou les autres biens qi se trouvent dans la succession.
b) La personne imposable
Appelée aussi : le contribuable, le redevable ou l’assujetti.
Définition
C’est la personne obligée de payer l’impôt. La personne imposable est
déterminée par la loi qui établit l’impôt.
Ex. : pour la contribution foncière : la personne imposable, le contribuable=le propriétaire de
l’immeuble ; pour la contribution sur les revenus professionnels : le contribuable=la
personne qui perçoit le revenu.
Distinctions :
Mais très souvent, la personne obligée de payer l’impôt n’est pas nécessairement
celle qui en définitive en supporte la charge. Ce phénomène est celui dit de la « translation de
l’impôt ».
On parle ainsi :
1° du contribuable légal (ou de droit) : la personne qui est désignée par la loi
comme contribuable (=notion juridique) ;
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61

2° du contribuable effectif (=notion économique) : c’est la personne qui


supporte effectivement la charge de l’impôt.
c)Le fait générateur

C’est la réalisation des situations ou des événements qui donnent naissance à la


dette d’impôt.

L’existence de la matière imposable n’emporte pas nécessairement une


conséquence fiscale. Pour que la créance d’impôt naisse dans le chef du fisc, il faut que le
contribuable se soit placé dans le champ d’application de la loi fiscale et que le législateur ait
créé le titre d’impôt par le vote annuel de la loi budgétaire.
Le fait générateur doit donc être légalement qualifié.
Ex. : pour la contribution mobilière : la matière imposable= le revenu mobilier ; le fait
générateur=le paiement effectif du revenu ou la simple mise du revenu à la disposition
du bénéficiaire.

Pour la contribution foncière sur les propriétés bâties : le fait générateur = la


détention d’un titre de propriété de l’immeuble.

a) Période imposable, exercice imposable

Période imposable :

C’est le laps de temps – en principe l’année civile- durant laquelle ont été
recueillis les revenus imposables.

L’exercice d’imposition :
C’est l’année pendant laquelle l’impôt est établi et peut être réclamé par le fisc.
C’est en principe l’année qui suit la période imposable.
Notion importante : car ce sont généralement les règles applicables pendant
l’exercice d’imposition qui déterminent le régime d’imposition(les taux applicables, les
amendes, majorations, réductions, etc.).
2. Les éléments relatifs à la détermination du montant de l’impôt
a) La base imposable, dite aussi l’assiette de l’impôt
Une fois la matière imposable déterminée, il faut encore la calculer, l’évaluer en
quantité, pour asseoir effectivement le montant de l’impôt à payer.
La détermination de la base imposable ou de l’assiette de l’impôt, comporte une
double opération :
 On dénombre d’abord (ou recensement, dénombrement) : c’est la
détermination en quantité de la matière imposable ;
 Puis, on détermine la valeur de la matière imposable (=l’évaluation).
i. On distingue : la base brute et la base nette
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62

La base d’imposition déterminée par dénombrement ou évaluation est la plupart


de temps une base brute. Il faut déterminer ensuite une base nette, en appliquant suivant
chaque type d’impôt et surtout la loi en vigueur certaines déductions. Ex. : déduction au titre
de charges professionnelles, déduction pour charges familiales.
ii. La recherche de la matière imposable
Se fait, soit par la déclaration, soit par le recensement.
La déclaration peut être initiale, c.à.d. intervenir avant de commencer l’activité,
avant la cessation ou la cession d’une activité.
Ex. : la déclaration d’ouverture d’un débit de boisson : pour la perception de la CCA ; la
déclaration de propriété : pour la contribution foncière.
Mais, la déclaration peut également servir à évaluer la base d’imposition (v ; c)
ci-après).
iii. Les méthodes d’évaluation de la base imposable
L’évaluation de la base imposable se fait généralement suivant 4 méthodes :
1° la plus classique : la déclaration contrôlée
La déclaration est faite soit par le contribuable, soit par les personnes tenues de
verser l’impôt pour le compte d’un tiers.
Ex. : pour la contribution mobilière ; c’est la banque qui paie le revenu mobilier qui doit faire
la déclaration, retenir l’impôt à la source et le verser au fisc pour le compte du bénéficiaire du
revenu.
2° le forfait
Ici, la base imposable est fixée d’office par la loi (=le forfait légal), soit par
convention entre le fisc et le contribuable (=le forfait conventionnel).
Ex. : le forfait convenu entre le fisc et l’organisation professionnelle qui représente les
contribuables de la profession.
3° l’évaluation administrative
Ici, l’administration évalue elle-même la base d’imposition.
Ex. : en cas de taxation d’office, de taxation sur base d’indices ou par comparaison avec des
redevables similaires.
4° la méthode indiciaire
Ici, l’évaluation est basée sur des signes extérieurs (=les indices), qui sont
supposés être des révélateurs de l’existence d’une matière imposable.
b) Le tarif
C’est la partie du système fiscal relative au calcul de l’impôt (les taux, barèmes,
majorations, réductions, etc.).
L’élaboration des tarifs est un acte de politique fiscale (donc elle est
généralement l’œuvre du législateur fiscal), tandis que son application est un acte d’exécution
administrative.

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63

L’élément essentiel du tarif est évidemment le taux d’imposition.


Il existe plusieurs espèces de taux :
1° Distinction entre : taux spécifique et taux ad valorem
 Un taux spécifique est celui qui est exprimé en unités monétaires par unité de
poids, de volume, de surface, etc. de la base imposable.
Ex. : 100F. / Par kg/par litre.
 Un taux ad valorem est celui exprimé par pourcentage de la base imposable
évaluée en argent.
Ex. : impôt de 20% sur une marchandise dont la valeur en douane est de X millions de F.
2° le taux fixe
Consiste en un montant fixe quelle que soit la valeur de la base imposable.
Ex. : impôt de 1000F.forfaitaire. On ne tient pas compte de la valeur de la base.
3° le taux proportionnel
C’est un taux constant, mais qui donne un montant d’impôt proportionné à la
valeur de la base d’imposition.
Ex.: contribution mobilière : taux=20%.
Ce taux est pratiquement synonyme du taux ad valorem.
4° le taux progressif(ou régressif)
C’est un taux qui croit(ou décroit) par rapport à la valeur de la base
d’imposition.
Ex. : contribution sur les revenus professionnels : le taux varie de 4 à 60% suivant le montant
du revenu.
On distingue :
 La progressivité globale
 La progressivité par tranches de revenus
Dans le 1er cas, le taux retenu s’applique au montant total du revenu.
Dans le second cas, le taux s’applique au montant du revenu divisé en tranches.
Ex. : la contribution sur les revenus professionnels.
Un exemple pratique illustre les deux taux.
Le système de progressivité globale n’est pratiquement pas employé, car on
considère qu’il est injuste.
Ex. : un contribuable qui à quelques francs de plus tombe dans la tranche supérieure.
L’application du tarif à la base d’imposition constitue l’opération que l’on
appelle en droit fiscal la liquidation de l’impôt (c.à.d. le calcul de l’impôt). La liquidation est
en principe faite par l’administration fiscale, parfois par le contribuable lui-même (ex : cas
des versements anticipatifs), mais toujours sous le contrôle a posteriori de l’administration.

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Le recouvrement de l’impôt ainsi liquidé est également assuré par


l’administration, parfois par les particuliers ou les personnes morales chargées légalement de
retenir l’impôt à la source à charge du contribuable, mais toujours sous le contrôle de
l’administration.
La dette de l’impôt est portable et non quérable.
0.6.2 LE PROBLEME DEVANT LA FUITE DE L’IMPOT
Il est clair que l’impôt entraine une réaction se défense de la part du
contribuable. Celui-ci veut éviter le prélèvement ou du moins en réduire l’ampleur. C’est le
phénomène de la fuite devant l’impôt.
1. Les conséquences de la fuite devant l’impôt
 Du point de vue de la justice sociale : il risque de fausser l’équilibre du système fiscal en
permettant à certains contribuables d’éluder leur charge fiscale tandis que d’autres le
supportent pleinement
 Il compromet le rendement de l’impôt et diminue les recettes fiscales
 Répercussions économiques : il entraine des distorsions économiques, car fausse le jeu de
la libre concurrence.
2. Les causes de la fuite devant l’impôt
Des causes multiples :
 L’affaiblissement du sens de devoir civique et donc du devoir fiscal. Cet affaiblissement a
lui-même plusieurs causes, notamment, l’impression du contribuable de ne rien recevoir
en retour de l’Etat, impression de gaspillage des deniers publics
 La lourdeur de la charge fiscale (ex : taux marginal de l’impôt qui atteint et dépasse
même 50% ; superposition d’impôts sur une même matière imposable=> l’impôt apparait
comme spoliateur)
 La complexité du système fiscal et des formalités administratives.
3. Les manifestations de la fuite devant l’impôt
1°la fraude fiscale
C’est la violation directe et volontaire de la loi fiscale. C’est le fait de se
soustraire frauduleusement ou à tenter de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou
au paiement total ou partiel de l’impôt.
Il s’agit d’un délit pénal, puni par tous les codes fiscaux.
Cette fraude peut prendre des formes variées : omission volontaire de
déclaration, dissimulation volontaire de la matière imposable, l’organisation de son
insolvabilité et autres manœuvres pour ne pas payer.
Sans en être exhaustifs, nous citons quelques causes :
 L’inadaptation du système fiscal : le système fiscal congolais reste encore inégalitaire ;
 Les mentalités i.e le manque de culture fiscale,

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 La pression fiscale : on dit souvent Trop d’impôts tue l’impôt ;


 La conjoncture économique : la majeure partie des contribuables vit dans la pauvreté en
RDC ;
 L’appât du gain & l’idéologie et l’étatisme,
 Les refus des contraintes : c’est dans le sens du caractère obligatoire ou contraignant de
l’impôt. Se référant explicitement à Emmanuel KANT17, il est mal de forcer un individu à
payer un impôt pour financer des biens ou des services auxquels il n’a pas consenti.
 Le goût du risque : en effet, certains contribuables veulent souvent défier l’Administration
fiscale. Ils veulent s’assurer si son contrôle est efficace.
2° l’évasion fiscale
C’est le fait pour le contribuable d’éluder l’impôt sans violer la loi, mais en
profitant des failles, de l’obscurité ou de la complexité du système fiscal. Il n’y a pas ici de
délit.
L’évasion fiscale peut être interne ou internationale. Dans cette dernière, le
contribuable se soustrait à l’impôt ou essaie d’alléger sa charge fiscale en profitant du
concours des souverainetés fiscales de deux ou plusieurs pays. Ex. : une matière imposable est
soustraite du fisc national et placée sous une souveraineté fiscale d’un autre Etat où elle est
évidemment moins taxée ou exonérée d’impôt ; un contribuable s’installe ou une société
installe son siège social dans un pays étranger pour se dérober au fisc de son pays.
4. Les remèdes techniques à la fraude et à l’évasion fiscale
1°les remèdes à la fraude
 La prévention : perfectionner les contrôles fiscaux (ex : informatisation des services
fiscaux), utiliser des techniques fiscales où l’intérêt du contribuable n’est pas en
contradiction flagrante avec son devoir fiscal (ex : déclaration du contribuable contrôlée
par celle des tiers ; octroi au contribuable déclarant de certaines déductions).
 La répression : les sanctions pensables (emprisonnement, amendes et des peines
complémentaires comme fermeture d’établissement, interdiction d’exercer une activité
commerciale), les sanctions fiscales (amendes fiscales et majorations d’imposai ont le
caractère à la fois répressif et réparateur pour le Trésor) et enfin les sanctions civiles (ex :
indemnité civile de réparation à la suite d’un partage de terres fixée sur base des
déclarations fiscales des contribuables propriétaires fonciers).
2° Les remèdes à l’évasion fiscale interne
 La simplification du système fiscal, l’uniformisation des taux, la diminution des
abattements et dégrèvements, la suppression des privilèges fiscaux, bref la réduction des
dépenses fiscales.
3° Les remèdes à l’évasion fiscale internationale
 Passation d’accords internationaux d’assistance et de collaboration entre administrations
fiscales et entre juridictions nationales
 La lutte contre les pays « paradis fiscaux »

17 LEMERNICIER Bertrand, « L’évasion fiscale est-elle un devoir moral ? » in Revue éthique, octobre 2001
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66

LA LEGISLATION FISCALE CONGOLAISE

INTRODUCTION

La législation fiscale congolaise, comme beaucoup d’autres, subdivise les impôts


en deux : les impôts directs et les impôts indirects.

Il faut reconnaître qu’en pratique il n’est pas aisé de distinguer les impôts
directs des impôts indirects. La meilleure distinction entre ces deux types d’impôt devrait
s’apprécier au regard d’un certain nombre de critères, notamment :

a) A travers le critère de l’incidence ou de la répercussion légale : « est considéré


comme impôt direct, celui qui ne peut être légalement répercuté dans le prix » parce qu’il est,
en Droit, supporté et payé par la même personne, tandis que « est considéré comme impôt
indirect, celui qui est légalement répercutable dans le prix de telle sorte que c’est l’acheteur
ou les acheteurs successifs qui, en Droit, le supportent ».

b) A travers le critère de recouvrement : certains auteurs affirment que l'impôt


indirect est celui qui est perçu sans intervention du rôle nominatif ; par contre, tout impôt
perçu par voie de rôle nominatif est un impôt direct. Toutefois, il y a des impôts directs sans
rôle nominatif. A titre d'exemple : la retenue à la source ou le stoppage à la source de l'impôt
professionnel sur les rémunérations.

c) A travers le critère de la matière imposable : dans ce sens, les impôts directs


atteignent périodiquement ou annuellement une matière imposable permanente ou qui se
renouvelle régulièrement, tandis que les impôts indirects sont intermittents et n'atteignent que
des simples faits (faits de production, de consommation ou d'échange ou tout simplement la
dépense).

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67

TITRE PREMIER : LES IMPOTS DIRECTS

L’impôt direct est divisé à son tour en impôt réel et impôts cédulaires sur les
revenus.

CHAPITRE I : LES IMPOTS REELS

L’impôt réel est un impôt qui s’applique à un bien du fait que ce bien existe et
qu’il est source de revenus, sans considération de la personne qui le supporte. Il est régi par
l’édit provincial du Nord Kivu N 001/2014 du 23 août 2014 et complété par l’édit n 002
/2015 du 22 décembre 2015. L’impôt réel se subdivise à son tour en quatre impôts distincts,
à savoir : l’impôt foncier, l’impôt sur le véhicule ou la vignette, l’impôt sur les concessions
forestières et l’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures.

SECTION 1 : L’IMPOT FONCIER


Il sied de faire remarquer que conformément à l’article 171 et à l’article 204,
alinéa 16 de la nouvelle constitution de la RDC promulgué le 18 février 2006, les matières ci-
dessous sont aussi de la compétence exclusive des provinces « les impôts, les taxes et les droits
provinciaux locaux, notamment l’impôt foncier, l’impôt des revenus locatifs et l’impôt sur les
véhicules automobiles».
A cela s’ajoute la loi n°98/012 du 31 juillet 2008 portant principes
fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.

1.1. Définition de l’impôt foncier

L’impôt foncier est celui qui frappe la détention ou la jouissance des propriétés
(superficies) foncières bâties et les propriétés foncières non bâties suivant l’usage, la nature
des constructions et les rangs des localités.

Notons que le terme « propriété» est incorrect car selon la loi BAKAJIKA le sol et
le sous-sol congolais sont des propriétés de l’État congolais qui est l’unique propriétaire, les
particuliers ne peuvent avoir que le droit de jouissance, mais aussi pour la loi foncière le sol
est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat.

1.2. Repères terminologies

Au sens de l’édit précité et ce en conformité avec les dispositions de l’article 6 de


l’édit provincial du Nord Kivu du 22 décembre 2015, il faut entendre par :

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1. Superficies foncières bâties: les immeubles destinés à l’habitation ou au logement,à


l’entreprise des biens, au commerce, à l’industrie et l’usine.
2. Superficies foncières non bâties : les concessions dans lesquelles aucune construction
n’est érigée. Sont assimilées à cette catégorie, les concessions dans lesquelles sont
érigées des maisons en pise ou les maisons en bois non traités.
3. Villa : Une maison d’habitation, de plaisance ou de villégiature renfermant les critères
indicatifs ci-après:
i .La superficie bâtie supérieure ou égale à 200 m2.
ii. L’affectation au logement, d’une salle de bain, un vaste salon ;
iii. Les éléments de confort :
a .au moins trois chambre à coucher ;
b. une cuisine, une salle de bain ; un vaste salon ;
c. un jardin privé, un garage fermé, les annexes couvertes ;
d. une piscine, un raccordement en eau et en électricité ;
e. un nombre d’étages supérieurs deux pour les
Immeubles collectifs ;
iv. Les éléments de modernité relatifs à l’aisance:
a .le téléphone fixe,
b. l’internet
c. l’antenne parabolique.
Les éléments de modernité cités ci -hauts ne sont pas cumulatifs.
4. Appartement : un immeuble collectif d’habitation ou de bureau, dont l’usage est
autonome. Il y a autant d’appartements qu’il y a des locataires .Est assimilé à un
appartement, un immeuble à usage résidentiel n’ayant pas la dimension d’une villa
disposant de quelques éléments de confort et de modernité ;
5. Étage : une construction échelonnée à partir de la cave ou du rez - de –chaussée jusqu’
en haut y compris le comble habitable ;
6. Chalet : une maison en bois traité.
7. Autres immeubles: constructions qui ne sont ni villas, ni appartements, ni étages, ni
chalets.
Sont assimilées à cette catégorie, les unités d’un immeuble exploitées économiquement
d’une manière autonome: boutique ; magasin, dépôt, alimentation, supermarché,
pharmacie, papeterie et autres annexes aux constructions principales.

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1.3. Redevable à l’impôt foncier

Conformément aux dispositions de l’article 11 de l’édit 009/2014 du 10


février 2014:

«Est redevable de l’impôt foncier, tout titulaire de droit de propriété


d’emphytéose, de superficie, de cession, de concession ou d’usufruit des biens imposables
ainsi que toute personne occupant , en vertu d’un bail, des biens immobiliers faisant soit du
domaine privé de l’État , soit du patrimoine de la immobiliers faisant partie soit du domaine
privé de l’État , soit du patrimoine de la province du Nord - Kivu ou des Entités territoriales
Décentralisées du Nord Kivu »
L’impôt foncier est dû par le propriétaire, même par convention de bail, le
locataire s’est engagé à le payer et si cette convention a été portée à l’administration fiscale
provinciale.

1.4. Fait générateur de l’impôt foncier

C’est l’existence d’une maison ou d’un terrain au 1er janvier de l’année


d’imposition.
1.5. Matière imposable à l’impôt foncier

L’impôt foncier frappe les propriétés bâties et non bâties suivant la nature des
immeubles et le rang des localités.

1.6. Exigibilité de l’impôt foncier

Le redevable de l’impôt foncier est tenu de souscrire une déclaration au plus


tard le 1er février de chaque année. Cette déclaration est accompagnée d’un état énonçant tous
les éléments imposables ou non imposables dont les redevables est propriétaire au 1er Janvier
de l’année en cours. Toutefois, sauf notification contraire du redevable avant le 1er Janvier de
l’exercice, l’état le plus récent est valable pour les années suivantes ; renseigne les dispositions
de l’article 12 de l’édit du 10 février 2014.
Remarque :
L’impôt foncier ne doit pas être confondu avec les redevances domaniales
perçues conjointement par le ministère des affaires foncières et la DGRAD, quoique
s’appliquant sur la même matière imposable.

1.7. Base de l’impôt foncier

Il y a deux catégories :
 Les villas sont imposables par mètre carré ;
 Les autres constructions et terrains restent imposables forfaitairement ;

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Dans les deux cas les taux sont fixés en fonction du rang et des localités.

1.8. Modalités de calcul de l’impôt foncier

Il ressort des prescrits des dispositions de l’article 7 –9 de l’édit n° 002 / 2015


du 22 décembre 2015, l’impôt foncier frappe la détention ou la jouissance des superficies
bâties et non bâties suivant l’usage, la nature des immeubles et les rangs des localités.
L’impôt foncier d’une villa ou d’un chalet est calculé sur la base de la superficie
utile du bâtiment de la localité dans laquelle elle est située.
L’impôt foncier des établissements hôteliers, industriels et des usines est calculé
sur la base de la superficie au même titre que la villa.
Sous l’empire de l’ancienne loi, c’était le ministre qui déterminait par arrêté,
suivant l’évolution socio-économique les différentes localités18. Actuellement, c’est le
Gouverneur de Province par voie d’Edit. L’Edit qui classifie les localités et les rangs au Nord-
Kivu c’est l’Edit provincial n°01/004/CAB/GP-NK/2016 du 17 février 2016 modifiant et
complétant l’Arrêté provincial N°01/034/CAB/GP-NK/2010 du 13 juillet 2010 fixant les
rangs des localités en matière d’impôt foncier en province du Nord-Kivu. Tout de même, le
Gouverneur se base du service technique du ministère qui a les finances dans ses attributions.
La ville de Butembo est subdivisée en différentes localités et rangs (cfr Arrêté ci haut cité).

1.9. Tableau des taux d’imposition de l’impôt par localité

Conformément aux dispositions de l’édit N°002/2015 DU 22/12/2015


modifiant et complétant l’édit n°0
001/2014 DU 03 Juillet 2014 fixant la nomenclature et les
règles relatives aux taux des impôts, droits ,taxes et redevances de la province du Nord Kivu.

LIBELLES FAITS PERIODICITE TAUX


GENERATEURS
1er rang 30$
2e rang 15$
3e rang 6$
4e rang 4$
 Propriété foncière bâtie
1. Localité de 1er rang
- Villa, hôtels, usines et industries 1.50$
- Etage & chat
*Appartenant aux personnes morales 75$/
* Appartenant aux personnes étage
physiques 30$/

18 Edit provincial n°001/2014 du 03 juillet 2014

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LIBELLES FAITS PERIODICITE TAUX


GENERATEURS
étage
- Appartement 75$
- Station-service 50$
- Autres immeubles 30$
- Beach, Port et Quai d’accostage 50$
- Antenne de communication 50$
cellulaire
2. Localité de 2e rang
- villa 1$/m²
- Etage & chalet
*Appartenant aux personnes morales 37.50$/
* Appartenant aux personnes physiques Etage
19$/
Etage
- appartement 37.50$
- Station-service 40$
- autres immeubles 20$
- Beach, Port et Quai d’accostage 40$
- Antenne de communication 40$
cellulaire
3. Localité de 3e rang
- Villa, hôtels, usines et industries 0.50$
- Etage & chalet
*Appartenant aux personnes morales 30$
* Appartenant aux personnes physiques 15$
- Appartement Titres fonciers Annuelle 20$
ou mobiliers
-station-service 30$
-autres immeubles 10$
-Beach, Port et Quai d’accostage 20$
-Antenne de communication cellulaire 30$
4. Localité de 4ème rang
- Villa, hôtels, usines et industries 0.30$
- Etage & chalet :
* Appartenant aux personnes morales 30$/Etag
* Appartenant aux personnes physiques e
15$/Etag
e

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LIBELLES FAITS PERIODICITE TAUX


GENERATEURS
- appartement 10$
- station-service 20$
-Beach, Port et Quai d’accostage 10 $
-Antenne de communication cellulaire 20$

1.10. Exemptions et exonération de l’impôt foncier

- Sont exemptés :

Les propriétés appartenant aux collectives publiques (État, Provinces, Communes,


Circonscriptions Administratives, ainsi qu’aux offices et autres Établissements public de droit
congolais n’ayant d’autres ressources que celles provenant de subvention budgétaires) aux
institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques, A.S.B.L, ambassades ou consulats
sous réserve de réciprocité.

-Les exonérations sont accordées :

*aux propriétés foncières affectées par le propriétaire exclusivement à l’agriculture ou


l’l’élevage propriétés affectés à l’exercice d’un culte public, a l’enseignement à la recherche
scientifique, à l’installation d’hôpitaux ou autres œuvres analogues de bienfaisance.

*des exonérations peuvent être accordées en vertu du code des investissements ou par des
conventions spéciales.

SECTION II. IMPOT SUR LES VEHICULES EN PROVINCE DU NORD KIVU

§1. Les redevables de l’impôt sur les véhicules.

L’impôt sur les véhicules est du par les personnes physiques ou morales
propriétaires ou utilisatrices d’un ou plusieurs véhicules. Elles ont l’obligation de souscrire
chaque année une déclaration par véhicule et avant toute mise en circulation. Il leur est
délivré, pour ce faire, une vignette qui atteste le paiement de l’impôt annuel sur les véhicules.
Cette vignette intègre l’impôt sur les véhicules, la taxe spéciale de circulation routière, le
certificat de contrôle technique, l’autorisation de transport des personnes et / ou des biens
selon le cas. En cas de vente ou de cession, de remplacement, de modification ou de mise hors
d’usage temporaire ou définitive d’un véhicule imposable, le redevable doit dans les 30 jours
de survenance de l’évènement, en faire la déclaration auprès de l’administration fiscale
provinciale.

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§2 Fait générateur

C’est l’utilisation du véhicule, cela veut dire que les immobilisés pour raison de
panne mécanique ou d’accident ne sont pas concernés.

§3 Base imposable

Elle est déterminée d’une part par la puissance du véhicule (cylindré pour les
motos, cheval-vapeur pour les voitures et bateaux, poids pour les gros véhicules) et d’autres
part l’objet du véhicule à savoir, caractère utilitaire ou tourisme, transport des personnes ou
des marchandises et enfin selon la qualité de l’utilisateur, personne physique ou morale.

§4 Les matières imposables.

L’impôt sur les véhicules frappe tous les véhicules à moteur sous réserve de
certaines exceptions. Le terme « véhicule » est utilisé ici dans le sens le plus large possible
puisqu’il ne désigne pas uniquement les véhicules automobiles mais aussi « Tout moyen de
transport par terre et par eau et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé ». 19

Le concept véhicule est tellement général qu’il offre un champ d’application


plus vaste. Dans ce contexte, le concept « véhicule » pourrait être entendu comme tout
moyen de transport moderne qui selon le cas peut –être maritime, aérien, lacustre ou fluvial.

§5 Les taux de l’impôt sur les véhicules en Province du Nord-Kivu.

Conformément aux dispositions de l’édit N°002/2015 DU 22/12/2015


modifiant et complétant l’édit n°001/2014 DU 03 Juillet 2014 fixant la nomenclature et les
règles relatives aux taux des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu le
taux de l’impôt sur les véhicules est fixe de la manière suivante :

NATURE FAITS PERIODICITE TAUX


DE LA LIBELLES GENERATEURS
RECETTE
IMPOTS ET TAXES PROVINCIAUX D’INTERET COMMUN
17121200 d) Impôts sur les véhicules Mise en Annuelle
automoteurs (vignettes) circulation 6$
Motocycles d’un véhicule
Véhicules utilitaires automoteur 10$
* De moins de 2,5 T 16$
* De 2,5 à 10 T 19$
* Plus de 10 T
Véhicules de tourisme

19Nguyen Chanh Tam, P Dartois et C Simon, Lexique des droits des affaires, Unaza, Faculté de Droit de Kinshasa,
1972,p 161,
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NATURE FAITS PERIODICITE TAUX


DE LA LIBELLES GENERATEURS
RECETTE
* Personnes physiques 16$
1 à 10 CV 19$
11 à 15 CV 23$
+ de 15 CV
* Personnes morales 25$
1 à 10 CV 32$
11 à 15 CV 45$
+ de 15 CV
Remorques 10$
- de 2,5 T 15$
2,5 à 10 T 20$
+ de 10T
Véhicules tracteurs (machines)
* Personnes physiques 10$
1 à 10 CV 15$
11 à 15 CV 19$
+ de 15 CV
* Personne morales 25$
1 à 10 CV

11 à 15 CV Mise en Annuelle 30$


+ de 15 CV circulation 35$
d’un véhicule
Bateaux automoteur
* Transport des personnes 3$/CV
* Transport des marchandises 2$/CV
Baleinières, Barges et embarcation 1$/CV
remorquées 5$/CV
Bateaux en embarcation de
plaisance

§6 La période d’imposition de l’impôt sur les véhicules en province du Nord-


Kivu.

Le redevable de l’impôt sur le véhicule est tenu de souscrire une déclaration par
véhicule, à l’administration fiscale provinciale du Nord- Kivu avant toute mise en circulation.
Il lui est délivré, pour ce faire, une vignette qui atteste le paiement de l’impôt annuel sur les
véhicules et de la taxe de circulation routière.

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75

En cas de vente, de cession, de remplacement, de modification ou de mise hors


d’usage temporaire ou définitive d’un véhicule imposable, le redevable doit, dans les trente
jours de la survenance de l’événement, en faire la déclaration auprès de l’administration
fiscale provinciale du Nord-Kivu.

§7 Les véhicules exonérés de l’impôt

L’article 15 alinéa 2 de l’édit n°005/2009 du 25 mai 2009 qui prévoit la


matière énonce ce qui suit : « l’impôt sur les véhicules n’est pas établi en ce qui concerne :
- les véhicules appartenant au pouvoir central, à la province, aux entités territoriales
décentralisées, aux offices et aux établissements publics de droit congolais n’ayant
d’autres ressources que celles provenant de subventions budgétaires.
- les véhicules appartenant aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage d’agents
diplomatiques. Cette exemption n’est consentie que sous réserve de réciprocité.
- Les véhicules appartenant aux Nations-Unies, aux organisations du système des Nations-
Unies et aux organismes multilatéraux œuvrant dans la province du Nord-Kivu.
- Les véhicules à moteur équipés spécialement pour l’extinction des incendies et les auto-
ambulances ».

SECTION III. : IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS MINIERES ET


D’HYDROCARBURES
Lorsqu’une entreprise installée en R.D.C s’occupe de la recherche et de
l’exploitation de minerais, d’hydrocarbures, elle doit payer à l’État congolais l’impôt sur la
superficie des concessions minières et d’hydrocarbures. Le droit à l’exploitation et à la
recherche que détient l’entreprise privée s’obtient en vertu d’une convention signée entre elle
et l’Etat congolais ; convention par laquelle ce dernier lui accorde le droit d’effectuer la
recherche et l’exploitation sur le terrain concédé à cette fin dans l’acte de concession.

§1. MATIERES IMPOSABLES ET FAIT GENERATEUR

Le terrain concédé par la République Démocratique du Congo aux entreprises


privées pour leur permettre de rechercher ou d’exploiter les minerais et les hydrocarbures
constitue l’élément sur lequel est assis l’impôt sur la superficie de concessions minières et
d’hydrocarbures.

L’acte matériel d’exploitation ou de recherche en est le fait générateur.

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§2 BASE ET TAUX

Ledit impôt est établi sur la base de la superficie d’un terrain concédé. Les taux
de l’impôt sur les superficies des concessions minières et d’hydrocarbures sont restés
longtemps inchangés, soit :

 1 likuta 50 sengi par hectare de concession ayant pour l’objet l’exploitation de mines
ou d’hydrocarbures ;

 50 sengi par hectare de concession ayant pour objet le droit de rechercher à titre
exclusif une ou plusieurs substances minérales ou des hydrocarbures.

L’inflation aidant, ces taux non indexés ont fait perdre tout leur sens à cet
impôt, si bien que cette législation est pratiquement tombée en désuétude. Voilà qui justifie
l’intrusion de l’arrêté ministériel n°039/CAB/MIN/FIN/98 dans ce domaine de la loi qui a
revu et indexé les taux comme suit :

 L’équivalent en FC de 0,04$ US par hectare de concession ayant pour objet


l’exploitation des mines et des hydrocarbures ;

 L’équivalent en FC de 0,02 $ US par hectare de concession ayant pour objet le droit de


rechercher à titre exclusif une ou plusieurs substances minérales ou des
hydrocarbures.
On se limite à l’unité. En cas de recherche, ce taux est augmenté de 50% pour la
2ème année, de 75% pour la 3ème année et de 100% pour la 4ème année. L’objectif poursuivi est
de ne pas perdurer les concessions ayant pour objet la recherche. Ce texte privilégie plutôt les
concessions d’exploitation des mines ou d’hydrocarbures.

§3 PERSONNES IMPOSABLES

L’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures est dû par


tout titulaire d’une concession de recherche ou d’exploitation. La concession est due pour
l’année entière si les éléments existent, dès le mois de janvier.

SECTION IV. : IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS FORESTIERES


Aux termes de l’ordonnance-loi n°13/001 du 23 février2013 fixant la
nomenclature des impôts, des droits, des taxes et redevances des provinces et des Entités
Territoriales Décentralisées ainsi que leurs modalités de répartition, les impôts
provinciaux sont :
1) L’impôt sur les véhicules automoteurs ;
2) L’impôt sur les revenus locatifs ;
3) L’impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties et non bâties ;
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77

4) L’impôt sur la superficie des concessions forestières.


Partant de cette typologie des impôts provinciaux, il apparaît qu’un nouvel
impôt a déjà été inséré sur la liste des impôts organisés par les ordonnances-lois du 10 février
1969. Il s’agit de l’impôt sur les superficies des concessions forestières.

Avant l’avènement du nouveau code forestier de 2002, il régnait un désordre


généralisé en matière de fiscalité forestière ; c’est ainsi qu’actuellement le législateur
provincial est en train d’enrichir cette matière en attendant que les textes soient mis au clair,
le taux applicable est de 0,25$ par hectare.

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78

CHAPITRE II : IMPOTS CEDULAIRES SUR LES REVENUS

GENERALITES
Il n’existe pas de définition légale de revenu sur le plan fiscal en République
Démocratique du Congo. Le législateur se contente d’énumérer les revenus imposables.

Du point de vue fiscal et d’après la doctrine, le revenu est généralement


considéré comme « la richesse nouvelle du contribuable que lui procure chaque année ses
biens ou son travail. »
D’une façon plus explicite, nous pouvons dire que les revenus d’un individu
sont constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail (salaire, traitement, …) ou de
son capital mobilier ou immobilier (loyer, dividende, intérêt, …) ou simultanément de son
travail et de son capital, c-à-d des revenus mixtes (bénéfice, profits, …).

Il s’agit en principe des ressources périodiques et régulières à l’exclusion des


moyens financiers sporadiques comme des gains exceptionnels de fortune (ex. une loterie) qui
en principe ne sont pas considérés comme des revenus du point de vue fiscal.

L’imposition cédulaire, analytique ou séparée des revenus est un système


d’imposition où des impôts fragmentaires ou cédulaires atteignent chacun une catégorie
particulière des revenus appelée « cédule ». Ainsi, les revenus locatifs, mobiliers,
professionnels et autres seront atteints séparément.

SECTION I : L’IMPOT SUR LES REVENUS LOCATIFS (I.R.L)

§1. Les redevables

Sont redevables réels de l’impôt sur les revenus locatifs tels que dispose l’article
17 de l’édit du 03.07 .2014 :
1. Les propriétaires, le possesseur ou le titulaire d’un droit réel immobilier pris en
location ;
2. Le propriétaire d’un immeuble dont les constructions ont été préfinancées par le ou les
locataires. Le paiement commence à la signature du contrat ;
3. Le bénéficiaire du produit brut de la sous location des bâtiments et terrains ;
4. Le bénéficiaire des indemnités de logement occupant sa propre maison ou celle de son
conjoint ;
5. Les bénéficiaires des indemnités de logement vivant sous tutelle.

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79

Dans les deux cas, l’institution, l’entreprise, le service public, la personne


physique ou morale, est tenu de retenir à la source et de verser le montant de l’impôt sur les
revenus locatifs calculé sur base des indemnités de logement à chaque payement.
En cas d’aliénation de tout ou partie des droits immobiliers du redevable, celui-
ci est tenu de souscrire une déclaration des revenus recueillis depuis le 1er Janvier de l’année
de l’aliénation. Dans ce cas, les informations relatives à la plus-value éventuelle sont
transmises à l’administration fiscale provinciale.
Par ailleurs, les personnes physiques ou morales assujetties à l’impôt sur les
revenus locatifs sont tenues de joindre à leurs déclarations un état sous forme de tableau dont
le modèle est fixé par l’administration fiscale de la province du Nord-Kivu précisant pour
chacune des propriétés : « la nature, l’adresse (commune, avenue, rue) ;numéro d’impôt ;
l’affectation (jouissance personnelle, location à titre onéreux, mise à disposition à titre
gratuit) ;la désignation complète du ou des occupants avec pour chacun d’eux ;la destination
de l’immeuble ou de portion d’immeuble occupé (logement, commerce, industrie …) ;le
montant du loyer annuel ;la superficie développée de la partie bâtie » .

§2 Taux de l’impôt sur les revenus locatifs.

Le taux de l’impôt sur les revenus locatifs est de 15 % du revenu locatif brut.
Quant à l’acquittement de l’impôt précité, il sied de distinguer le redevable réel du redevable
légal. En effet, les redevables légaux sont ceux qui sont désignés par le législateur comme
devant payer l’impôt, même s’ils n’en supportent pas la charge. Dans le cas d’espèce, ce sont
les locataires et sous locataires qui doivent retenir une partie de l’impôt à la source. Par
contre les redevables réels sont ceux-là qui doivent effectivement supporter l’impôt sur les
revenus locatifs. Ce sont les bénéficiaires des loyers et des profits de la sous location qui sont
les contribuables réels.
Par-dessus le marché, le défaut du paiement par le bailleur ou de la retenue par
le locataire constitue une infraction fiscale dont l’amende est de 100 % de l’impôt sur les
revenus locatifs. Pareillement, lorsque le locataire s’est abstenu de retenir l’impôt sur les
revenus locatifs, il est solidairement redevable de l’impôt avec son bailleur.

§3 Taux d’imposition des revenus locatifs en Province du Nord Kivu.

Le taux de l’impôt sur le revenu locatif est fixé conformément à l’édit portant
nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu ainsi que
ses mesures d’application. Ce taux est celui fixe dans l’édit fixant la nomenclature et les
règles relatives aux taux des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu.
Eu égard à ce qui précède, l’édit n° 005/2015 du 22/12/ 2015 modifiant et
complétant l’édit n°001/2014 du 03 Juillet 2014 fixant la nomenclature et les règles

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80

relatives aux taux des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu fixe, le
locataire est tenu de retenir à charge du bailleur 15 % du loyer qu’il réserve à l’administration
fiscale provinciale dans les dix jours qui suivent celui du paiement du loyer.

§4. Les exemptions à l’impôt sur les revenus locatifs en Province du Nord-Kivu.

Sont exemptés de l’impôt sur les revenus locatifs :


1°) L’État, les provinces, les villes les territoires, les communes ainsi que les offices et autres
établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources que celles
provenant des subventions budgétaires ou qui assurent sous la garantie de l’État la
gestion d’assurance sociales.
2°) Les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques créées par application de la
loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions applicables aux ASBL et aux
établissements d’utilité publique.
3°) Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvres religieuses scientifiques
qui ont reçu la personnalité civile en vertu des décrets spéciaux.
4°) Les établissements d’utilité publique.
5°) Les associations sans but lucratif ayant pour finalité de s’occuper d’œuvres religieuses,
scientifiques ou philanthropiques qui ont une personnalité civile.
6°) Les organismes internationaux.

SECTION II : L’IMPOT SUR LES REVENUS MOBILIERS (I.R.M)

§1. NATURE ET TERRITORIALITE DE L’IMPOT MOBILIER

L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel qui ne frappe que
les revenus produits par des capitaux mobiliers investis en République Démocratique du
Congo.
En effet, depuis l’Ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus, le législateur congolais a renoncé à imposer tous les
revenus des sources étrangères, pour ne prendre en considération que l’aspect réel de la
territorialité de l’impôt. Le texte ou le contenu de l’art 1er de l’ordonnance-loi précitée est
explicite à ce sujet lorsqu’il est établi un impôt mobilier sur les revenus des capitaux mobiliers
investis en RDC.
Il en résulte que les dividendes, les intérêts et les redevances produits par des
capitaux mobiliers investis à l’étranger sont exonérés de toute imposition en RDC. Ceci
constitue un manque à gagner important pour l’Administration fiscale, à défaut de
l’application du domicile fiscal ou d’une convention fiscale internationale.

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81

§2. MATIERES IMPOSABLES A L’IMPOT MOBILIER

Le revenu mobilier est la partie de l’argent encaissée au-delà du capital engagé.


A partir de ce moment, l’impôt mobilier n’atteint que le profit réel qui se dégage après
utilisation des capitaux mobiliers. Il est à souligner que la nationalité ou la qualité du
bénéficiaire ou encore sa situation familiale ou sociale n’a aucune importance. Sont seules
instituées par la loi comme débitrices d’impôt, les SARL et les sociétés autres que par actions
de droit congolais ou étranger disposant dans le pays d’un établissement stable au moment où
elles effectuent le décaissement.
L’art 13 de l’Ordonnance-loi précitée énumère les différentes sortes de revenus
imposables à l’impôt mobilier. Ces revenus sont de quatre ordres :
 Les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres
que par actions ;
 Les intérêts d’obligations et les intérêts des capitaux empruntés à des fins
professionnelles ;
 Les tantièmes et
 Les redevances.
Le droit fiscal étant de stricte interprétation, aucun autre revenu mobilier non
prévu par l’art. 13 ne peut être soumis à l’impôt mobilier.
Quant aux caractéristiques afférentes aux revenus mobiliers :
 Le revenu mobilier n’est imposable qu’à partir du moment où il y a attribution ou mise
à la disposition du créancier. L’existence d’une créance ou d’un revenu ne suffit pas ;
 Le revenu mobilier n’est pas nécessairement un revenu perçu régulièrement. Il peut
aussi être un revenu perçu occasionnellement ou exceptionnellement ;
 Le revenu mobilier ne peut pas constituer un capital, il garde son caractère de revenu.

A. DIVIDENDES ET REVENUS DES PARTS DES ASSOCIES NON ACTIFS DANS LES
SOCIETES AUTRES QUE PAR ACTIONS

Le terme de dividende désigne la partie du bénéfice que la société distribue à ses


actionnaires. Mais le législateur précise que les revenus des actions visés comprennent « les
dividendes, les intérêts, … et tous les autres profits attribués à quelque titre et sous quelque
forme que ce soit.»
L’origine des dividendes importe peu pour que l’impôt soit dû. Ce qui compte,
c’est l’enrichissement nouveau opéré dans le chef de l’actionnaire par la distribution des
dividendes.
Ainsi, sont notamment considérés comme dividendes passibles de l’impôt
mobilier :

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


82

- Les intérêts intercalaires ou dividendes intercalaires i.e les revenus attribués aux
actionnaires pendant la période préparatoire qui précède l’exploitation proprement
dite d’une société et qui sont imputés sur les frais généraux ;
- Les dividendes fictifs distribués par la société alors qu’elle n’a pas réalisé de bénéfices ;
- Les dividendes intérimaires qui sont des dividendes répartis en cours d’exercice mais à
valoir sur ceux escomptés en fin d’exercice ;
- Les dividendes complémentaires : ce sont ceux qui sont distribués à la suite de la
restitution par le trésor d’un supplément au titre de l’impôt mobilier.
La compréhension des termes « associés non actifs » et « sociétés autres que par
actions » nous semble nécessaire pour une meilleure application de cet impôt :
 Les associés non actifs : ce sont ceux qui ne participent pas à la gestion journalière de
l’entreprise c’est-à-dire ceux qui ne font pas fructifier par leur travail le capital qu’ils
ont investi. Ex. le commanditaire, le bailleur des fonds, …
 Les sociétés autres que par actions : on entend les autres formes des sociétés reconnues
par le droit commercial à part la société anonyme.
B. INTERETS D’OBLIGATIONS ET INTERETS DES CAPITAUX EMPRUNTES A DES FINS
PROFESSIONNELLES

Ces revenus sont notamment : les intérêts des obligations, les obligations
participantes ainsi que tous les autres intérêts, primes attribués aux porteurs d’obligations, de
bon de caisse de reconnaissance et de tous autres titres constitutifs d’emprunts qu’elle qu’en
soit la durée.
Les capitaux empruntés à des fins professionnelles sont des capitaux engagés
dans l’exploitation d’une entreprise et qui sont rémunérés par des intérêts fixes. La personne
physique ou morale débitrice des intérêts doit retenir l’impôt mobilier à la source. Est exclu, le
revenu du capital emprunté à des fins personnelles. Ex. capital emprunté pour la construction
de sa maison.
Toutefois, il faut signaler que dans la pratique ne sont imposés à l’impôt
mobilier que les revenus perçus par les personnes physiques établies en RDC ou par les
personnes morales non établies en RDC. Par contre, les revenus perçus par les sociétés
congolaises ou les sociétés étrangères établies au Congo sont imposables non pas à l’impôt
mobilier mais à l’impôt professionnel sur les bénéfices.

C. TANTIEMES

On entend par tantième, une somme variable prélevée sur le bénéfice annuel
réalisé par une société par actions et allouée aux administrateurs en rémunération de leur
fonction comme membres du conseil d’administration.

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83

Les tantièmes soumis à l’impôt mobilier attribués par une société par actions
étrangère sont fixés forfaitairement à 10% des revenus réalisés et imposés tant au niveau
professionnel qu’à celui cédulaire sur les revenus locatifs.

D. REDEVANCES

Par ce vocable, le législateur considère :


 Tous les revenus tirés de l’usage ou de la concession de l’usage, les droits d’auteurs sur
des œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques, y compris les films et d’autres
bandes pour la radio et la télévision ;
 Tous les revenus tirés de l’usage ou de la concession de l’usage des biens mobiliers
corporels ou incorporels de la propriété industrielle, commerciale et scientifique.

C’est à ce titre que sont assujettis à l’impôt mobilier les revenus de toute nature
perçus par la cession ou la concession d’un équipement industriel, d’une enseigne
commerciale, d’un droit d’auteur et d’une propriété intellectuelle. Par ailleurs, l’imposition de
redevance porte essentiellement sur la valeur nette déduction faite des charges réellement
exposées en vue de leur acquisition ou de leur conservation par les bénéficiaires. A défaut
d’éléments probants, les dépenses ou les charges sont fixées forfaitairement à 30% du montant
de redevance.

§3. LES EXONERATIONS A L’IMPOT MOBILIER

Certains paiements sont exonérés de l’I.M. C’est le cas notamment de :


 Remboursement du capital social et du rachat d’actions ;
 Distribution des primes d’émission ;
 Souscription par les anciens actionnaires des titres en dessous de prix d’émission ;
 Transformation des parts des fondateurs en action (capital) ;
 Remise d’action en paiement de dette ;
 Fusion des sociétés ;
 Changement de forme juridique des sociétés.

SECTION III : L’IMPOT SUR LES REVENUS PROFESSIONNELS (I.R.P)


Le terme « entreprise » utilisé en droit fiscal congolais vise toute organisation
professionnelle constituant une unité économique d’exploitation au sens large du terme. Il
concerne à la fois les entreprises ne jouissant pas d’une autonomie juridique et celles
organisées sous forme sociétaire.
Le régime d’imposition des entreprises s’applique d’une manière générale à
toute entreprise industrielle, commerciale, artisanale, agricole et immobilière. Ce régime

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s’oppose à celui des professions libérales, charges, offices et autres occupations lucratives. La
différence entre les deux régimes est constituée par le fait que les entreprises sont imposées
sur la base du résultat comptable, tandis que les professions libérales, charges, offices et autres
occupations lucratives sont imposés sur la base de la différence entre les recettes totales et les
dépenses effectives inhérentes à l’exercice de la profession, c’est- à- dire sur base des profits.
La notion de revenus professionnels se définit par rapport à deux théories : la
théorie de la source ou théorie du compte d’exploitation générale, et la théorie
d’accroissement d’avoir ou théorie du bilan. C’est cette dernière théorie qui répond mieux à
l’imposition des bénéfices d’une entreprise, parce qu’elle tient compte de la capacité
contributive et touche même les revenus occasionnels (plus-value ou moins-value) qui ne
proviennent pas de l’exploitation.
Dans les entreprises sociétaires, tous les revenus sont professionnels étant donné
qu’une société n’existe que pour les besoins d’exploitation. Tandis que dans les entreprises
individuelles, les revenus professionnels doivent provenir d’une occupation lucrative.
En droit congolais, il y a trois catégories de revenus professionnels qui
bénéficient chacune d’un régime d’imposition propre : les bénéfices des entreprises, les
rémunérations, les profits des professions libérales. En effet, aux termes de l’article 27 de l’OL
n° 69/009 du 10 février 1969 relative à l’impôt cédulaire sur les revenus, sous réserve des
dispositions des conventions internationales, l'impôt professionnel atteint les revenus désignés
ci-après, provenant d’activités professionnelles exercées en République démocratique du
Congo alors même que le bénéficiaire n’y aurait pas son siège social, son principal
établissement administratif, son domicile ou sa résidence permanente :
1°) les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles ou immobilières, y compris les libéralités et avantages quelconque accordés aux
associés non actifs dans les sociétés autres que par actions ;
2°) les rémunérations diverses de toutes personnes rétribuées par un tiers, de
droit public ou de droit privé, sans être liées par un contrat d’entreprise, celles des associés
actifs dans les sociétés autres que par actions ou que l’exploitant d’une entreprise individuelle
s’attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, ainsi que les pensions, les
rémunérations diverses des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des sociétés,
et de toutes personnes exerçant des fonctions analogues ;
3°) les profits, quelle que soit leur dénomination, des professions libérales,
charges ou offices;
4°) les profits, quelle qu’en soit la nature, des occupations non visées aux 1° à
3° du présent article.

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5°) les sommes payées en rémunération des prestations de services de toute


nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République démocratique du Congo.

§1. REGIME FISCAL DES ENTREPRISES

Le régime fiscal des entreprises peut être subdivisé en deux : le régime des
sociétés par actions congolaises, et le régime des sociétés autres que par actions.
A. Régime d’imposition des sociétés par actions congolaises
L’assiette de l’impôt professionnel d’une société par actions comprend quatre
éléments envisagés indépendamment de leur affectation. Il s’agit de :
 Réserves, fonds de provision quelconque, reports à nouveau de l’année et toutes
affectations analogues. En principe, tous les bénéfices non distribués sont imposables
dans le chef de la société, quelle que soit l’affectation qui leur est donnée. Il en est
ainsi, notamment, des provisions constituées en vue de faire face à des pertes de
change ou à des dépréciations des éléments de l’actif ou à des provisions pour risque, à
l’exception des provisions pour reconstitution des gisements miniers qui ne sont pas
imposables.
 Dividendes ;
 Tantièmes ;
 Dépenses non admises en déduction ou libéralités : ce sont toutes celles qui sont
fiscalement rejetées comme charges professionnelles, parce que non nécessitées par les
besoins de l’exploitation.
Actuellement, le taux de l’impôt sur le bénéfice des entreprises est fixé à 35%.
Ce taux frappe le bénéfice des sociétés tant étrangères que de droit national.
A. 1 Détermination du bénéfice brut
Le bénéfice brut comprend :
- les revenus d’exploitation proprement dits : il s’agit des bénéfices de toutes les entreprises
industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y compris les libéralités et
avantages quelconques accordés aux associés non actifs dans les sociétés autres que par
actions. En bref, tous revenus provenant de l’exploitation normale de l’entreprise sont
imposables et ce, quelle que soit leur affectation..
- les autres revenus imposables, à part les revenus d’exploitation. C’est le cas notamment des
primes d’émission, des plus- values ou gains en capital.
A.2. Détermination du bénéfice net
Les bénéfices des entreprises sont imposables sur leur montant net, c'est-à-dire à
raison de leur montant brut diminué des seules dépenses professionnelles faites, pendant la

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période imposable, en vue d'acquérir ou de conserver leurs revenus, ainsi que toutes les autres
charges ou pertes dont la loi fiscale autorise la déduction.

1°) Dépenses professionnelles


Il résulte de la loi fiscale qu'une dépense doit réunir trois conditions pour qu'elle
soit considérée comme une charge d'exploitation fiscalement déductible :
 elle doit d'abord être faite en vue d'acquérir ou de conserver le revenu, c'est-à-dire
qu’elle doit avoir un lien nécessaire et direct avec l'exercice de l'activité
professionnelle..
 la charge doit diminuer l'actif net de l'entreprise. Autrement dit, elle doit être une
dépense à fonds perdus..
 Elle doit être faite pendant la période imposable, c'est-à-dire elle doit être une charge
effective de l'exercice social ou se rapportant à la période au cours de laquelle les
bénéfices ont été réalisés et appuyée de justifications suffisantes. Sont considérées
comme faites pendant la période imposable, les dépenses et charges professionnelles
qui, pendant cette période, ont été payées ou ont acquis le caractère de dettes ou pertes
liquides et certaines.
Au regard des dispositions de l’article 43 de l’ordonnance ̵ loi n° 13/008 du
23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance-loi n°
69/009 du 10 février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus ; sont
notamment considérées comme dépenses professionnelles déductibles des revenus imposables:
1°) Le loyer réellement payé et les charges locatives afférents aux immeubles ou
parties d’immeubles affectés à l’exercice de la profession et tous les frais généraux
résultant de leur entretien, éclairage, etc.
Toutefois, la valeur locative des immeubles ou parties d’immeubles dont le
redevable est propriétaires n’est pas considérée comme loyer ou comme charge
locative ;
2°) les frais généraux résultant de l’entretien du matériel et des objets mobiliers affectés
à l’exploitation ;
3°) les traitements, salaires, gratifications et indemnités des employés et des ouvriers
au service de l’exploitation, les avantages en nature pour autant qu’ils aient
été ajoutés aux rémunérations tel qu’il est dit au paragraphe 2 de l’article 47 ;
4°) les intérêts des capitaux empruntés à des tiers et engagés dans l’exploitation et
toutes charges, rentes ou redevances analogues relatives à celle-ci.
Ne sont pas considérés comme tiers, les associés dans les sociétés autres que par
actions.

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En aucun cas, les intérêts des créances hypothécaires sur des immeubles donnés
en location en tout ou en partie, ne peuvent être considérés comme dépenses
professionnelles déductibles ;
5°) les frais de transport, d’assurance, de courtage, de commission.
Toutefois, les dépenses consistant en commissions, courtages, ristournes
commerciales ou autres, vacations, honoraires occasionnels ou non, gratification et
autres rétributions quelconques ne sont admises en déduction que s’il en est
justifié par l’indication exacte du nom et du domicile des bénéficiaires ainsi que de
la date des paiements et des sommes allouées à chacun d’eux. A défaut de
déclaration exacte, des sommes précitées ou de leurs bénéficiaires, lesdites sommes
sont ajoutées aux bénéfices de celui qui les a payées, sans préjudice des sanctions
prévues en cas de fraude ;
6°) a) le montant du bénéfice réparti entre les membres du personnel de
l’entreprise ;
b) les traitements alloués dans les sociétés par actions aux membres du Conseil
général lorsqu’il est justifié qu’ils correspondent à des appointements normaux
en rapport avec la nature des fonctions réelles et permanentes exercées dans
ces sociétés en République Démocratique du Congo ;
7°) les amortissements des immobilisations servant à l'exercice de la profession ainsi
que ceux des immobilisations donnés en location par une Institution de crédit-bail
agréée par la Banque Centrale du Congo;
8°) l’impôt réel ayant le caractère d’une charge d’exploitation acquittée dans le
délai, pour autant qu’il n’ait pas été établi d’office ;
9°) les charges professionnelles afférentes aux bâtiments et terrains donnés en location
par les sociétés immobilières. »
L’article 43 de la loi précitée précise que pour être admis en déduction des
bénéfices imposables, les amortissements visés à l’article 43.7°) doivent remplir les conditions
suivantes:
1°) être pratiqués sur des immobilisations, en ce compris celles données en location par
une Institution de crédit-bail agréée par la Banque Centrale du Congo, figurant à
l’actif de l’entreprise et effectivement soumises à dépréciation ;
2°) être pratiqués sur la base et dans la limite de la valeur d’origine des biens ou, le
cas échéant, de leur valeur réévaluée ; ils cessent à partir du moment où le total des
annuités atteint le montant de cette valeur.
Le montant de la dépréciation subie au cours de chaque exercice se calcule au moyen
d’un taux d’amortissement fixé d’après la durée normale d’utilisation déterminée selon
les usages de chaque nature d’industrie, de commerce ou d’exploitation.
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Toutefois, cette durée correspond à celle du contrat de crédit-bail en ce qui


concerne les biens donnés en location par une Institution spécialisée dûment agréée par la
Banque Centrale du Congo.
3°) être effectivement pratiqués en comptabilité et figurer sur le tableau des
amortissements.
Le petit matériel et outillage ainsi que le matériel de bureau sont admis en
déduction pour la totalité de leur prix de revient au cours de l’exercice d’acquisition si leur
valeur n’excède pas le montant fixé par arrêté du Ministre ayant les Finances dans ses
attributions.»
2°) Déduction des pertes des exercices antérieurs
Les pertes professionnelles d'un exercice comptable peuvent, sur demande
expresse du redevable adressée à l'administration, être déduites des bénéfices réalisés au
cours des exercices suivants jusqu'au cinquième exercice qui suit l'exercice déficitaire.

A titre d'exemple, pour l'année 2012, il y a eu un déficit de 1.000 FC. L'année 2013, il y a eu
un bénéfice de 200 FC, l'année 2014 un bénéfice de 700 FC, l'année 2015 un bénéfice de
100 FC.
L'imposition du bénéfice se fera de la manière suivante :
- pour l’année 2013, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 200FC, le résultat fiscal
est égal à 0 ;
- pour l’année 2014, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 700FC, le résultat fiscal
est égal à 0 ;
- pour l’année 2015, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 100FC, le résultat fiscal
est égal à 0.
On devra toutefois retenir que :
a) Une entreprise ne peut pas transférer le déficit reportable à une autre. C'est le cas
notamment :

- de la fusion des sociétés par absorption : les pertes de la société absorbée ne peuvent pas être
transférées à la société absorbante, de sorte qu'elle puisse les déduire de ses résultats ;
- lorsqu'une société se transforme en une autre, en changeant sa raison sociale et son objet ;
- des pertes subies par un établissement étranger de la société, qui ne peuvent pas être
déduites de ses revenus réalisés au Congo
b) Il n'y a pas de report pour les sociétés en liquidation.
c) Il n'y a pas de report lorsque les pertes d'une société sont prises en charge par les
actionnaires ou les administrateurs.

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d) Il n'y a pas de report en ce qui concerne le déficit provenant d'amortissements


comptabilisés en période déficitaire.

B. Régime d’imposition des sociétés autres que par actions

Le régime d'imposition de ces sociétés est en principe le même que celui des
sociétés par actions, mais moyennant quelques réserves.

B.1 Matières imposables des sociétés autres que par actions


Dans les sociétés autres que par actions, sont imposables à l'impôt professionnel
: les réserves y compris les provisions et le report, les revenus des parts sociales, les libéralités
et avantages quelconques accordés aux associés non actifs.

Ainsi, comparativement avec les sociétés par actions, la matière imposable se


présente schématiquement comme suit :

Sociétés par actions Sociétés autres que par actions


Réserves (+provisions et reports à Réserves + provisions et reports à nouveau
nouveau)
Dividendes Revenus des parts sociales
Tantièmes -
Libéralités Libéralités et avantages quelconques
accordés aux associés non actifs

B. 2 Régime fiscal des sociétés coopératives


Sont considérés comme bénéfices des sociétés coopératives, les ristournes et
avantages attribués. Les ristournes accordées avant le bilan sont considérées comme une
promotion consistant en une réduction des prix de vente pour pouvoir augmenter le chiffre
d'affaires. Ces ristournes ne sont pas considérées comme bénéfices imposables.
Cependant, les ristournes après bilan, octroyées sur base du nombre d'achats
effectués par un non associé, constituent une répartition de bénéfices comptables imposable.
Les ristournes et avantages attribués aux associés sur leurs propres achats ne sont pas
considérés comme bénéfices imposables.
L'article 62 de la loi n° 002/2002 du 02 février 2002 portant dispositions
applicables aux coopératives d'épargne et de crédit dispose que « la coopérative d'épargne et
de crédit est exonérée de tous impôts et taxes afférents à ses opérations de collecte de
l'épargne et de distribution du crédit. Le membre de la coopérative d'épargne et de crédit est
également exonéré de tous impôts et taxes sur les parts sociales et sur les revenus de son
épargne ».

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B.3 Régime d’imposition des entreprises individuelles, des exploitations familiales et des
entreprises de petite taille
1°) Régime fiscal des entreprises individuelles
Une entreprise individuelle est celle dont le propriétaire est une personne
physique et qui n'a pas de personnalité juridique ni de patrimoine propre au regard du droit
civil. Dans notre pays, une entreprise individuelle est souvent considérée comme un simple
établissement.
Sont généralement assimilées aux entreprises individuelles, les exploitations
familiales dans la mesure où elles ne constituent pas des associations de fait.
L'assiette de l'impôt professionnel des entreprises individuelles comprend, outre
le revenu d'exploitation proprement dit et le bénéfice exceptionnel, tous les avantages en
nature que l'exploitant s'octroie. Ces avantages sont évalués à leur valeur réelle.
A titre d’exemple : les sacs de haricots mis de côté par l’exploitant pour le
besoin du ménage constituent un élément du bénéfice imposable.
Sont également compris dans la base imposable, les profits issus des
prélèvements effectués par l'exploitant sur le bénéfice de son entreprise en vue d'assurer sa
subsistance et celle de sa famille. Quant aux rémunérations que l'exploitant d'une entreprise
s'attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, elles sont imposables à
l'impôt professionnel sur les rémunérations.
Il est admis à l'entreprise individuelle de déduire des bénéfices imposables, les
frais médicaux et les frais d'assurance dans un but purement social. Les entreprises
individuelles ont droit également à une réduction de 2% pour chacun des membres de la
famille à charge, avec un maximum de 9 personnes. Aucune réduction n'est accordée sur
l’impôt qui se rapporte à la partie du revenu imposable qui excède la septième tranche du
barème progressif, ainsi que sur l’impôt professionnel sur les rémunérations versées au
personnel domestique et aux salariés des micro-entreprises.
Sont considérés comme étant à la charge du redevable : l’épouse ; les enfants
célibataires nés d’un ou de plusieurs mariages ou hors mariage mais reconnus, ainsi que les
enfants sous tutelle, dont il prouve l’existence au début de l’année ; les ascendants des deux
conjoints à la condition qu’ils fassent partie du ménage du redevable. Les enfants célibataires
et les ascendants ne sont toutefois considérés comme étant à charge que pour autant qu’ils
n’aient pas bénéficié personnellement pendant l’année précédant celle de la réalisation des
revenus, de ressources nettes ne dépassant pas les revenus de la première tranche du barème
prévu à l’article 84 de l’ordonnance-loi 69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée et
complétée par l’ordonnance ̵ loi n° 13/008 du 23 février 2013

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Les entreprises individuelles sont redevables de l'impôt professionnel sur base


des bénéfices auxquels on applique des taux progressifs comme suit :
- 0% pour la tranche de revenus de 0,00FC à 524.161,00FC ;
- 15% pour la tranche de revenus de 524.161,00FC à 1.428.000,00FC ;
- 20% pour la tranche de revenus de 1.428.001,00FC à 2.700.000,00FC ;
- 22,5% pour la tranche de revenus de 2.700.001,00FC à 4.620.000,00FC ;
- 25% pour la tranche de revenus de 4.620.001,00FC à 7.260.000,00FC ;
- 30% pour la tranche de revenus de 7.260.001,00FC à 10.260.000,00FC ;
- 32,5% pour la tranche de revenus de 10.260.001,00FC à 13.908.000,00FC ;
- 35% pour la tranche de revenus de 13.908.001,00FC à 16.824.000,00FC ;
- 37,5% pour la tranche de revenus de 16.824.001,00FC à 22.956.000,00FC ;
- 40% pour le surplus.

On notera que :

- lorsque certaines circonstances économiques, sociales et budgétaires l'exigent, le Ministre


ayant les finances dans ses attributions peut, par voie d’arrêté, modifier ce barème
d'imposition ;
- en aucun cas, l'impôt professionnel total ne peut excéder 30% du revenu imposable ;
- ces taux s'appliquent à l'impôt sur les revenus de toute personne physique, y compris les
rémunérations.
- les rémunérations versées au personnel domestique et aux salariés relevant des micro-
entreprises sont imposées suivant les taux forfaitaires fixés par voie d’arrêté du ministre ayant
les finances dans ses attributions. L’impôt professionnel individuel y afférent est reversé par
quotités trimestrielles.
- en aucun cas, l’impôt professionnel individuel, après déduction des charges de famille, ne
peut être inférieur à 1.500 FC par mois.

Quant à l'imposition forfaitaire, elle s'applique pour les agriculteurs et autres


exploitants qui ne peuvent tenir une comptabilité régulière. L'administration propose des
bases forfaitaires d'imposition qui sont des minima susceptibles d’être redressés après
vérification.

2°) Régime fiscal des exploitations familiales


Par exploitation familiale, on entend celle au sein de laquelle œuvrent les
membres d'une même famille autres que le conjoint de l'exploitant. Elle peut être une
exploitation en commun des membres d'une même famille habitant ensemble, ou une
entreprise propriété du chef de famille.

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Du point de vue de l'imposition des bénéfices, si elle a nécessairement une


comptabilité propre, elle est assimilable à une association de fait. Dans ce cas, le taux
d'imposition est proportionnel et fixé à 35%. Si l'on prend l'hypothèse d'un chef de famille
qui est propriétaire d'une entreprise dans laquelle il travaille avec les membres de sa famille
autres que son conjoint, c'est-à-dire des simples salariés, les rémunérations que l'exploitant
s'attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail sont imposables à l'impôt
professionnel sur les rémunérations, et donc déductibles de l’impôt professionnel sur les
bénéfices.

3°) Régime fiscal des entreprises de petite taille


L’ordonnance-loi n° 003/2012 du 21 septembre 2012 portant régime fiscal
applicable aux entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits a
abrogé la loi n° 06/004 du 27 février 2006 portant régime fiscal applicable aux Petites et
Moyennes Entreprises en matière d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôt sur le
chiffre d'affaires à l'intérieur. Cette ordonnance-loi qui institue, en dérogation au droit
commun, un régime d’imposition des entreprises de petite taille, distingue deux catégories
d’entreprises de petite taille :

 la micro-entreprise, qui est toute entreprise qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne
dépassant pas 10.000.000 FC. On considère aussi comme micro-entreprise, toute
profession libérale et toute profession constituée en charge ou office dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur à 10.000.000 FC. La micro-entreprise peut tenir une
comptabilité suivant les dispositions réduites de la législation comptable en vigueur ;
 la petite entreprise qui est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000 FC et inférieur à 80.000.000 FC. On considère aussi comme petite
entreprise, toute profession libérale et toute profession constituée en charge ou office
dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 10.000.000 FC, mais inférieur à
80.000.000 FC. La petite entreprise a l’obligation de tenir une comptabilité suivant les
dispositions réduites de la législation comptable en vigueur.
a) Imposition de la petite entreprise
La petite entreprise est imposée sur la base du chiffre d’affaires annuel réalisé
ou à raison de toute somme proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à
un an. Le taux est fixé à 1% pour les activités de vente, et 2% pour les activités de prestations
de services. Lorsqu’un contribuable exerce à la fois des activités de vente et de service, les
chiffres d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant l’activité principale.

Cet impôt est payé en deux quotités : un acompte de 60%, représentant la


première quotité, est payée au plus tard le 31 janvier de l’année qui suit celle de la

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réalisation des revenus imposables, et le solde, c’est-à-dire 40%, est payée à la souscription
de la déclaration autoliquidative au plus tard le 31 mai de la même année.

Si, au cours de deux années successives, la petite entreprise vient à réaliser un


chiffre d’affaires qui dépasse 80.000.000 FC, elle accède, sur décision de l’administration des
impôts, au régime de droit commun.

La petite entreprise peut opter pour l’imposition selon le régime de droit


commun, à condition de formuler par écrit cette option avant le 1er février de l’année de
réalisation des revenus, et de remplir toutes les obligations fiscales et comptables prévues par
ce régime. Cette option est définitive et irrévocable.

En cas de minoration avérée dans le chef de la petite entreprise ayant faussé sa


catégorisation, celle-ci est reclassée et imposée conformément au régime de droit commun,
sans préjudice des pénalités prévues par la loi.

b) Imposition de la micro-entreprise
La micro-entreprise acquitte un impôt forfaitaire annuel de 50.000 FC. Elle
n’est pas soumise à la vérification de comptabilité. Les activités de l’administration des impôts
se limitent au recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à l’évaluation du chiffre
d’affaires et à la facilitation en vue du paiement de l’impôt forfaitaire.

L’impôt forfaitaire est acquitté par la micro-entreprise au moyen d’une


déclaration autoliquidative au plus tard le 31 mars de l’année qui suit celle de la réalisation
des revenus imposables.

Si, au cours de deux années successives, la micro-entreprise vient à réaliser un


chiffre d’affaires qui dépasse 80.000.000 FC, elle accède, sur décision de l’administration des
impôts, au régime de droit commun.

En cas de minoration avérée dans le chef de la petite entreprise ayant faussé sa


catégorisation, celle-ci est reclassée et imposée conformément au régime de droit commun,
sans préjudice des pénalités prévues par la loi.

On retiendra également que :


 les personnes morales ou physiques qui ne relèvent pas du régime d’imposition des
entreprises de petite taille sont assujetties à un impôt minimum fixé à 1/1000è du
chiffre d’affaires déclaré, lorsque les résultats sont déficitaires ou susceptibles de
donner lieu à une imposition inférieure à ce montant. En aucun cas cet impôt
minimum ne peut être inférieur à 750.000 FC pour les moyennes entreprises, et
2.500.000 FC pour les grandes entreprises.

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 l’impôt minimum n’est dû que pour un douzième par mois ou fraction de mois si le
contribuable a commencé les activités après le mois de janvier.
 les personnes physiques ou morales en cessation d’activités, sans s’être fait radier, selon
le cas, du nouveau registre du commerce ou de l’ordre de la corporation, sont
soumises au paiement d’un impôt forfaitaire fixé à 500.000 FC pour les grandes
entreprises, 250.000 FC pour les moyennes entreprises, 30.000 FC pour les entreprises
de petite taille.
 lorsque les circonstances l’exigent, le Ministre ayant les finances dans ses attributions
est habilité à réajuster les chiffres limites des catégories des entreprises de petite taille,
et le montant de l’impôt forfaitaire annuel des micro-entreprises.

B.4. Régime d’imposition des personnes physiques ou morales étrangères exerçant une
activité en République Démocratique du Congo
Selon la loi, les personnes physiques ou morales étrangères qui exercent une
activité en République Démocratique du Congo sont imposables sur les bénéfices réalisés par
leurs établissements permanents ou leurs établissements fixes qui y sont situés.
Elles sont considérées comme ayant un établissement en République
démocratique du Congo soit lorsqu’elles disposent dans le pays d’une installation matérielle
telle que siège de direction effective, succursales, fabriques, usines, ateliers, agences,
magasins, bureaux, laboratoires, comptoirs d’achat ou de vente, dépôts, immeubles donnés
en location, ainsi que toute autre installation fixe ou permanente quelconque de caractère
productif ; soit, en l’absence d’installation matérielle, lorsqu’elles exercent directement sous
leur propre raison sociale, une activité professionnelle pendant une période au moins égale à
six mois.
Cette notion d'établissement utilisée par la loi fiscale congolaise comme
condition exclusive de l'imposition des bénéfices réalisés en République Démocratique du
Congo par les personnes physiques ou morales étrangères, suppose trois éléments : la fixité
ou la permanence, la productivité, la dépendance.
La filiale, entité juridique indépendante, ne constitue pas normalement un
établissement de la société mère. Toutefois, si elle n'a pas d'autonomie financière, c'est-à-dire
si elle agit comme agent dépendant de la société mère en concluant des contrats au nom de
celle-ci, alors elle peut être considérée comme un établissement stable.
Du point de vue des charges déductibles, seules sont admises comme charges
professionnelles déductibles, les dépenses faites dans ces établissements en vue d'acquérir et
de conserver lesdits bénéfices. Les autres sont non déductibles. Les frais exposés à l’étranger,
notamment les frais d'administration du siège social à l'étranger, ne sont pas déductibles.

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


95

A cet effet, il est fait obligation à ces personnes de tenir, au siège de leurs
établissements situés en République démocratique du Congo, une comptabilité spéciale des
opérations traitées par ces établissements. Cette comptabilité exprimée en franc congolais
doit être tenue en français suivant les règles en vigueur en République démocratique du
Congo.
Concernant les exonérations à l'impôt professionnel, sont exonérés sous réserve
de réciprocité, les bénéfices qu'une entreprise établie dans un pays étranger retire de
l'exploitation des navires ou d'aéronefs dont elle est propriétaire ou affréteur et qui font
escale au Congo pour y décharger, y charger des marchandises ou des passagers.
A titre d'exemple : Agence Air France…
C'est une dérogation en faveur des compagnies maritimes et aériennes
nationales en vue de leur permettre d'étendre également leur réseau d’exploitation au-delà
des frontières nationales sans devoir payer un quelconque impôt au pays étranger.
Sont également exonérées de l'impôt professionnel, les sommes payées par une
entreprise congolaise à une personne physique ou morale étrangère en rémunération
normale de ses activités d'assistance.

B.5. Le régime fiscal des entreprises publiques


Le régime fiscal est déterminé par les statuts propres de chaque entreprise. En
cas de silence, c'est le droit commun qui sera d'application. Il faut noter que ce dernier sera
le même que celui des entreprises privées ou mixtes non admises au système dérogatoire.
Avant la réforme des entreprises du portefeuille de l’Etat opérée en 2008, les
entreprises publiques étaient réparties en trois catégories du point de vue fiscal, à savoir :
celles qui subissaient une imposition totale, celles qui bénéficiaient d’une exonération
générale, et celles qui étaient assujetties à une fiscalité partielle.

§2. REGIME FISCAL DES REMUNERATIONS

1. IMPOT PROFESSIONNEL SUR LES REMUNERATIONS (IPR)

L'impôt professionnel sur les rémunérations concerne les rémunérations de


toutes les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un autre contrat que celui de la
subordination. En d'autres termes, les contribuables de l'impôt doivent se trouver dans un
lien de subordination vis-à-vis de la personne à qui ils rendent service et qui les rémunère.
Il concerne également les rémunérations des associés actifs dans les sociétés
autres que par actions ou que l’exploitant d’une entreprise individuelle s’attribue ou attribue
aux membres de sa famille pour leur travail, ainsi que les pensions, les rémunérations
diverses des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des sociétés, et de toutes
personnes exerçant des fonctions analogues.

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A. Les éléments de la rémunération qui sont imposables


Sont imposables, tous les éléments de la rémunération qui constituent un
enrichissement chez le salarié, notamment les salaires, les indemnités, les avantages en
nature, les émoluments, les primes, les gratifications, les pensions de toute nature.

Deux conditions permettent d'imposer les indemnités à l'impôt professionnel


sur les rémunérations :

- que celles-ci ne constituent pas le remboursement des dépenses supportées par le salarié
dans l'exercice de sa profession ;
- que ces indemnités ne soient pas explicitement exonérées par la loi.

Sont notamment exonérées dans les limites fixées par l'Administration Fiscale,
les indemnités ci-après:

- indemnités compensatoires de logement, dans la mesure où elles ne dépassent pas 30% du


traitement brut ;
- indemnités de transport, en ce sens que l'employeur est tenu d'assurer le transport de ses
travailleurs lorsque ceux-ci résident à plus de 3 km du lieu de travail. L’indemnité journalière
de transport doit être égale au coût du billet pratiqué localement avec un maximum de quatre
courses de taxi pour les cadres et quatre courses de bus pour les autres membres du
personnel ;
- allocations familiales ;
- autres indemnités non taxables versées aux salariés dans le but de l'exploitation
professionnelle : les frais de mission, les frais de représentation.

Les avantages en nature sont des biens et des fournitures, prestations des
services divers. Leur liste n'est pas limitée. Nous citons notamment :

- la fourniture de vivres ou denrées alimentaires ou boissons ;


- la cession de marchandises à un prix inférieur au prix de revient réel ;
- la fourniture gratuite d'eau et d'électricité ;
- la fourniture gratuite de vêtements non professionnels ;
- les communications privées à charge de l'entreprise (téléphone) ;
- la fourniture de repas pris sur place dans l'entreprise ;
- l'usage des véhicules automobiles de l'entreprise (véhicules de fonction et véhicules de
service) ;
- les frais médicaux ;
- la réparation, le ravitaillement (carburant, huile, ...).

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97

Pour ces avantages en nature, la base de l'imposition est leur valeur réelle. Sont
cependant exonérés, les avantages en nature concernant le logement, le transport, les frais
médicaux dans la mesure où ils ne revêtent pas un caractère exagéré.

Pour la fourniture de boissons, elle est exonérée si elle n'est pas alcoolisée et
consommée sur le lieu du travail. Mais si l'employeur donne un casier chaque mois au salarié,
il sera imposable.

B. Taux de l’impôt sur les rémunérations


Le taux de l’impôt professionnel sur les rémunérations sont progressifs et varient
entre 0% et 40% suivant les tranches de revenus annuels. Il n’y a pas un taux unique, mais
11 taux qui progressent de 3 à 40% (art. 84, §1er)
Pour les rémunérations des personnes autres que celles visées au paragraphe 3
du présent article, l’impôt est fixé à :
0 % pour la tranche de revenus de 0,00 FC à 524.160,00 FC
15 % pour la tranche de revenus de 524.161,00 FC à 1.428.000,00 FC
20 % pour la tranche de revenus de 1.428.001,00 FC à 2.700.000,00 FC
22.5 % pour la tranche de revenus de 2.700.001,00 FC à 4.620.000,00 FC
25 % pour la tranche de revenus de 4.620.001,00 FC à 7.260.000,00 FC
30 % pour la tranche de revenus de 7.260.001,00 FC à 10.260.000,00 FC
32.5 % pour la tranche de revenus de 10.260.001,00 FC à 13.908.000,00 FC
35 % pour la tranche de revenus de 13.908.000,00 FC à 16.824.000,00 FC
37.5 % pour la tranche de revenus de 16.824.000,00 FC à 22.956.000,00 FC
40 % pour le surplus.
La première tranche des revenus considérée comme substantielle est imposable à
0% tandis que la dernière est soumise au taux de 40%.
Pour les rémunérations perçus après cessation des activités professionnelles
lorsqu’elles sont recueillies après l’expiration de l’année pendant laquelle les activités ont pris
fin, le taux est de 20% (art. 85).
Indépendamment de l’hypothèse de la cessation des activités, lorsque le paiement
de la rémunération a lieu après l’expiration de l’année à laquelle elle se rapporte par le fait
d’une autorité publique ou de l’existence d’un litige, la rémunération sera comprise dans
l’ensemble des revenus imposables de l’année au cours de laquelle elle a été payée et imposée
au taux moyen afférent à l’ensemble des autres revenus imposables de cette dernière (art. 81)

C. Exemptions et exonérations
Sont exemptés de l'impôt sur les rémunérations :

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- les employés des organisations internationales, du chef des rémunérations touchées par eux
et payées par lesdits organismes ;
- les diplomates et les agents consulaires, sous réserve de réciprocité.
Sont par contre exonérées, les pensions versées en cas d'invalidité prématurée ou de
décès ou aux veuves, aux orphelins, aux descendants des anciens combattants, aux victimes
d'accidents du travail ou de maladies professionnelles, ou les pensions alimentaires.
D. Dispositions spéciales concernant l’impôt professionnel sur les rémunérations à charge des
membres des institutions politiques
Les membres des institutions politiques forment une partie des membres des
institutions publiques, au sens de l’article 47, paragraphe 1er, 4ème tiret, de l’ordonnance-loi
n° 69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus. Ils sont donc
assujettis à l’impôt professionnel sur les rémunérations selon les règles spéciales prescrites par
le décret n° 011/19 du 14 avril 2011 portant modalités de calcul et de recouvrement de
l’impôt professionnel sur les rémunérations des membres des institutions politiques et
assimilés.
Par membres des institutions politiques, il faut entendre ici : le Président de la
République, le Premier Ministre, les Sénateurs, les Députés nationaux, les autres membres du
Gouvernement central, les Députés provinciaux, les membres des Gouvernements
provinciaux.
Sont assimilés aux membres des institutions politiques, en matière d’impôt
professionnel sur les rémunérations : les membres du Cabinet du Chef de l’Etat ; les attachés
financiers du Secrétariat Général à la Présidence ; le Coordonnateur du Fonds Social de la
République ; l’Administrateur-Délégué Général des Réserves Stratégiques Générales ;
l’Administrateur Général en Chef de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) ;
l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service et son Adjoint ainsi que les membres de
leurs Cabinets respectifs ; les membres du Cabinet du Premier Ministre ; les anciens Vice-
Présidents de la République ; les membres des Cabinets Ministériels (Gouvernement Central et
Gouvernements provinciaux) ; les membres des Cabinets des membres du Bureau de
l’Assemblée Nationale ainsi que les Assistants des Députés Nationaux ; les membres des
Cabinets des membres du Bureau du Sénat ainsi que les Assistants des Sénateurs ; les membres
des Cabinets des membres des Bureaux des Assemblées provinciales ; le Premier Président, les
Présidents et Conseillers à la Cour Suprême de Justice ; le Procureur Général de la République,
les Premiers Avocats Généraux et Avocats Généraux de la République ; le Président de la Cour
des Comptes, le Procureur Général près la Cour des Comptes et les Magistrats de la Cour des
Comptes ; le Président de la Haute Cour Militaire et l’Auditeur Général des FARDC ainsi que
les membres de leurs Cabinets ; les membres des Cabinets du Premier Président de la Cour
Suprême de Justice, du Procureur Général de la République et du Président de la Cour des
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
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Comptes ; les membres de la Haute Autorité des Médias ainsi que les membres des Cabinets
des membres du Bureau de la Haute Autorité des Médias ; les membres de la Commission
Nationale Electorale Indépendante ainsi que les membres des Cabinets du Bureau de la
Commission Electorale Nationale Indépendante ; les membres de la Délégation Générale à la
Francophonie ; les membres du Bureau de la Délégation Générale à la MONUSCO.
L’impôt professionnel sur les rémunérations à charge des membres des institutions
politiques et assimilés est assis, conformément sur l’ensemble des traitements, salaires,
émoluments et autres avantages leur octroyés, à l’exception des éléments immunisés,
notamment les indemnités ou allocations familiales dans la mesure où elles ne dépassent pas
les taux légaux ainsi que les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le
transport et les frais médicaux, dans les limites fixées par la loi. Toutefois, en l’absence de
ventilation des rémunérations susvisées, un forfait de 30% de celles-ci est déduit au titre
d’éléments non imposables.
Le Ministre ayant le budget dans ses attributions, en tant qu’autorité des services
chargés de la liquidation des rémunérations des membres des institutions politiques et
assimilés, est institué redevable légal de l’impôt professionnel sur lesdites rémunérations. A ce
titre, il procède à la retenue à la source de l’impôt et souscrit la déclaration y relative auprès
de l’Administration des impôts. L’impôt ainsi déterminé est communiqué à l’Ordonnateur
délégué du Gouvernement pour prise en compte dans les recettes nivelées de la Direction
générale des impôts à la Banque centrale du Congo.

2. IMPOT EXCEPTIONNEL SUR LES REMUNERATIONS DU PERSONNEL EXPATRIE (I.E.R.E)

Il a été introduit dans notre pays par l'O-L n° 69-007 du 10 février 1969 afin de
protéger la main d'œuvre locale contre les risques d'envahissement du marché de l'emploi par
la main d'œuvre étrangère. Cet impôt a comme spécificité de ne pas être à la charge du
bénéficiaire des rémunérations. Il doit être supporté par l'employeur lui-même, personne
physique ou morale. Il se superpose à l'impôt que doit payer un salarié expatrié sur la même
rémunération brute, à charge de l'employeur.
Les travailleurs originaires des pays limitrophes sont assimilés aux nationaux en
matière d'imposition sur les rémunérations et ne sont par conséquent pas concernés par
l'impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié.
En vertu des dispositions de l’article 83 d’Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février
2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10
février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus le taux de l’impôt professionnel
est fixé à 14 % sur les sommes payées en rémunération des prestations de services de toute
nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République Démocratique du Congo. »

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


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Le décret-loi n° 109/2000 du 19 juillet 2000 tel que modifié et complété par le


décret-loi n° 015/2002 du 30 mars 2002 précise que « pour le personnel expatrié, la base
minimum d'imposition ne peut être inférieure au salaire minimum interprofessionnel garanti
appliqué dans le pays d'origine du travailleur concerné ».

3. Impôt sur les rémunérations des prestations de services fournies par des personnes
physiques ou morales étrangères non établies en République démocratique du Congo

On retiendra aussi qu’aux termes de l’article 27 de l’ordonnance-loi n° 69/009 du


10 février 1969 telle que modifiée par l’ordonnance-loi n° 004/2002 du 21 septembre 2012,
l’impôt professionnel atteint les sommes payées en rémunération des prestations de services de
toute nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République démocratique du Congo. Ces revenus, précise l’article 29, sont imposables sur
leur montant brut. Le taux de l’impôt professionnel se rapportant à ces sommes est fixé à 14
% (art. 83, al. 2). Le redevable dudit impôt est toute personne physique, toute communauté,
toute société ou autre personne juridique qui paie les revenus imposables (art. 77, 2°).

§3. REGIME FISCAL DES PROFESSIONS LIBERALES, CHARGES, OFFICES ET AUTRES


OCCUPATIONS LUCRATIVES

Selon la loi fiscale, l'impôt professionnel atteint les profits, quelle que soit leur
dénomination, des professions libérales, charges, offices ainsi que les profits, quelle qu'en soit
la nature, des autres occupations lucratives.
A la différence des entreprises, les professions libérales, charges, offices et autres
occupations lucratives sont imposables, non pas sur la base des résultats comptables, mais sur
celle de la différence entre les recettes totales effectives et les dépenses effectives inhérentes à
l'exercice de la profession. Autrement dit, dans la détermination des profits imposables des
professions libérales, les créances et les dettes n'entrent pas en ligne de compte.

1. PROFESSIONS LIBERALES

Une profession libérale est celle où l'activité intellectuelle joue le rôle principal, qui
consiste en la pratique personnelle d'une science ou d'un art, et dans laquelle il y a absence
d'un lien de subordination à un supérieur hiérarchique.
Tels sont notamment les cas des professions d'avocats, de médecins, de vétérinaires,
d'architectes, d'ingénieurs conseils, d'écrivains, d'artistes peintres, d'orthopédistes, de
masseurs-kinésithérapeutes. C'est une profession par excellence indépendante et non
salariale.
Toutefois, le médecin qui fournit des prestations dans un centre médical en vertu
d'un contrat de travail est un salarié, et sa rémunération doit être imposée au titre de l'impôt

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


101

professionnel sur les rémunérations. Si le même médecin a un cabinet qui lui appartient à la
cité, il sera imposé à l'impôt professionnel sur le profit.

A. Profession libérale sous forme sociétaire


L'exercice des professions libérales sous forme sociétaire n'est pas interdit. En droit
commercial congolais, le législateur a adopté le critère de la commercialité par la forme, en ce
sens que sont considérées comme commerciales et soumises aux règles du droit commercial,
toutes les sociétés à but lucratif, quel que soit leur objet, constituées dans les formes du code
de commerce. Tandis qu'en droit fiscal, la distinction entre le régime d'imposition des
entreprises et celui des professions libérales est basée sur la nature de l'objet social. Ainsi,
toutes les sociétés dont l'objet social est une activité industrielle, commerciale, agricole,
artisanale et immobilière, sont soumises au régime des entreprises. Celles dont l'activité
sociale n'entre pas dans cette énumération limitative sont assujetties au régime des professions
libérales.
A titre d’exemple, le cas des sociétés d’expertise comptable et d’audit, les sociétés
d’études qui au regard du droit commercial sont des sociétés commerciales, mais qui, en droit
fiscal, sont considérées comme des professions libérales.

B. La territorialité des professions libérales


Le revenu d'origine professionnelle implique, pour être réputé congolais, l'existence
d'une installation professionnelle permanente en RD Congo en vue de permettre sa réalisation.
Dès lors qu'une telle installation existe, les profits qu'elle réalise sont réputés congolais, même
s'il s'agit d'une rémunération d'une activité qui a été exercée à l'étranger.

C. Détermination du profit imposable


Le profit imposable est constitué par l'excédent des recettes totales sur les dépenses
de l'exercice de la profession. Les recettes et les dépenses à prendre en compte pour la
détermination du profit d'une année sont normalement les recettes encaissées et les dépenses
acquittées au cours de cette année (principe d'annualité fiscale).
Les recettes imposables s'entendent donc des sommes versées aux membres d'une
profession libérale en contrepartie des services rendus aux clients, et on peut ajouter à ces
sommes, qualifiées d'honoraires, des produits divers (remboursement des frais, indemnités,
intérêts de placements lorsqu'ils sont perçus dans le cadre de l'exercice de la profession).
Une provision versée à un avocat pour une instance à entreprendre constitue la
rémunération probable de l'intervention fixée de manière approximative ; elle conserve le
caractère rétributif d'un service. Elle reste donc imposable au moment de sa perception.
Tandis que les provisions pour frais que perçoivent les avocats, destinées à garantir la
récupération des dépenses qu'ils doivent effectuer pour le compte de leurs clients, sont
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
102

considérées par la doctrine comme ne représentant pas un revenu effectif, et par conséquent
elles ne sont pas imposables.

D. Bases forfaitaires d’imposition


L'Administration Fiscale peut proposer des bases forfaitaires d'imposition
éventuellement avec les groupements professionnels intéressés ayant une existence, en vue de
déterminer les bénéfices imposables des personnes physiques ne tenant pas une comptabilité
régulière. Cela suppose un forfait conventionnel.
Ces bases sont déterminées comme des minima par le ministre des finances. Ainsi,
l'arrêté ministériel n° 002 du 08 octobre 1997 a fixé les bases forfaitaires minima des
professions libérales que l'administration peut redresser à la suite d'une vérification.
A titre d'exemple, les bases sont fixées de la manière suivante :
- pour les avocats inscrits au barreau depuis deux ans, l'équivalent en FC de 300$ US ;
- pour les avocats inscrits au barreau depuis plus de deux ans, l'équivalent en FC de 500$ US.
La loi prévoit des abattements de l'ordre de 25 à 50% lorsque la profession est
exercée en province.
Mais conformément à l’ordonnance-loi n° 003/2012 du 21 septembre 2012
portant régime fiscal applicable aux entreprises de petite taille en matière d’impôt sur les
bénéfices et profits, les professions libérales et les professions constituées en charges ou offices
dont le chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas 10.000.000 FC sont considérées comme de
micro-entreprises et suivent leur régime d’imposition ; tandis que celles dont le chiffre
d’affaires annuel est supérieur à 10.000.000 FC et inférieur à 80.000.000 FC sont considérées
et imposées comme de petites entreprises.
On notera aussi que les professions libérales qui ne relèvent pas du régime
d’imposition des entreprises de petite taille sont assujetties à un impôt minimum fixé à
1/1000è du chiffre d’affaires déclaré, lorsque les résultats sont déficitaires ou susceptibles de
donner lieu à une imposition inférieure à ce montant. En aucun cas cet impôt minimum ne
peut être inférieur à 750.000 FC pour les moyennes entreprises, et 2.500.000 FC pour les
grandes entreprises.
En outre, l’impôt minimum n’est dû que pour un douzième par mois ou fraction de
mois si le contribuable a commencé les activités après le mois de janvier.
Et enfin, les personnes en cessation d’activités, sans s’être fait radier de l’ordre de la
corporation, sont soumises au paiement d’un impôt forfaitaire fixé à 500.000 FC pour les
grandes entreprises, 250.000 FC pour les moyennes entreprises, 30.000 FC pour les
entreprises de petite taille.
E. Dépenses professionnelles et autres sommes déductibles des profits nets imposables
Sont à déduire comme dépenses professionnelles, la dotation de l'exercice, les
amortissements ainsi que le paiement à des tiers des sommes perçues pour leur compte.

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


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A titre d'exemple :
- les loyers réellement payés et les charges locatives afférentes aux immeubles ou parties
d'immeubles affectés à l'exercice de la profession et tous frais généraux résultant de leur
entretien, éclairage, ...
- les frais généraux résultant de l’entretien du matériel et des objets mobiliers affectés à
l'exploitation ;
- les traitements, salaires, gratifications et indemnités des employés et des ouvriers au service
de l'exploitation ; les avantages en nature.
Par contre, ne peuvent être déduites, toutes les dépenses à caractère personnel ainsi que celles
se rapportant aux revenus d'une autre cédule.
Sont déductibles des profits nets imposables, les versements effectués en vue de la constitution
d'une rente viagère, d'une pension, d'une assurance-maladie ; les frais médicaux supportés
par le contribuable tant pour lui-même que pour sa femme ainsi que ses enfants célibataires à
charge et ce, dans les conditions définies par l'O-L de 1969.

2. Charges, offices et autres occupations lucratives

A. Charges et offices
Il s'agit des professions comme celles de notaire, huissier, … Ailleurs, notamment
en France et en Belgique, ces professions sont exercées à titre libéral. En République
démocratique du Congo, les notaires et les huissiers sont des fonctionnaires, et il n'y a pas lieu
de leur appliquer les dispositions de la loi concernant l’impôt professionnel sur les profits. Ils
sont donc soumis à l'impôt professionnel sur les rémunérations.

B. Autres occupations lucratives


Une occupation lucrative suppose l'existence de deux éléments :
 une activité personnelle à caractère permanent et professionnel, se détachant d'une
simple gestion du patrimoine ;
 la poursuite d'un profit.
A titre d’exemple : le courtier, le commissionnaire ou l’agent d'affaires exercent
une occupation lucrative qui ne constitue pas une profession libérale.

SECTION IV .LES DISPOSITIONS PARTICULIERES A L’IMPOT PERSONNEL


MINIMUM (IPM)

§1. De l’impôt et de la procédure de recouvrement


1. De l’impôt

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


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Toute personne physique de nationalité congolaise ou étrangère, vivant en


République Démocratique du Congo (RDC) et âgée d’au moins de 18 ans est tenue de payer
l’impôt personnel minimum (IPM) au service de l’administration fiscale de l’ETD au sein de
laquelle elle réside au plus tard le 1er février de l’année qui suit celle où elle a réalisé des
revenus.
Aux termes de l’édit, les ETD bénéficiaire de l’IPM sont les communes, les secteurs
ou les chefferies.
2. De la procédure
A. Du recouvrement à l’amiable
Toute personne physique adulte qui réside effectivement en RDC, à l’exception des
femmes exclusivement ménagères, se présente au bureau de la commune, l’entité en vue de
s’acquitter de son OPM à partir du 1er janvier au 1er février de l’année qui suit celle pour
laquelle il est levé. Les lieux ou la personne doit payer l’IPM ainsi que les taux doivent faire
l’objet d’une large diffusion par voies médiatiques et communiqués dans les églises avant 1er
janviers de l’exercice concerné. Le payement ainsi que le contrôle de l’IPM ne peuvent
nullement s’opérer dur les voies publiques ou les chemins ruraux. Le payement de l’IPM doit
se faire moyennant la remise d’une quittance ou d’un timbre servant d’acquit libératoire. A
partir du 2 février de l’année qui suit pour laquelle l’IPM est dû responsable de l’entité lance,
par voies des ondes, un communiqué valant mise en demeure à l’encontre de tous ceux qui ne
sont pas en ordre. Cette mise en demeure a un délai de quinze jours. Toutefois, ce délai peut
être porté à trente jours. A l’expiration de la mise en demeure, le responsable de l’entité lance
un avis de mise en recouvrement collectif par simple communique à travers les medias et les
églises et affiches publiques. L’avis de mise en recouvrement a un délai de quinze à trente
jours.
B. Du recouvrement forcé

A l’expiration du délai de l’avis en recouvrement, qui vaut sommation de


payement, le responsable de l’entité, à travers son administration fiscale, procède au
recouvrement forcé. L’administration fiscale de la commune, travaille en collaboration avec
les chefs des quartiers, des cellules et d’avenues ainsi que les forces de l’ordre en sillonnant
toutes les parcelles des contribuables. Pour ce qui concerne les secteurs aux chefferies,
l‘administration fiscale provinciale travaille en collaboration avec les chefs de groupements,
des localités et des villages ainsi que les forces de l’ordre pour le recouvrement forcé.

Le recouvrement forcé se fait moyennant payement des pénalités dont le montant


varie du double au quintuple du taux de l’impôt personnel minimum .Aux termes du présent
édit, le recouvrement forcé constant aux contraintes par corps est prohibé.

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien


105

§2. Des exemptions

Sont exemptés de l’IPM :

a. Les anciens combattants toutes catégories confondues :


b. Les détenteurs du certificat d’indigence délivré par le service des affaires Sociales de
l’entité après avis du responsable de cette entité ;
c. Des élèves et étudiants poursuivant le cycle régulier de leurs études même s’ils sont
boursiers ;
d. Les malades chroniques, les invalides dont l’infirmité a un caractère permanent ainsi
que les personnes âgées de plus de 55 ans n’exerçant aucune fonction lucrative :
e. Le personnel étranger membre du corps diplomatique et des agences du système des
Nations Unies ;
f. Les chômeurs des milieux urbains porteurs de la carte de l’ONEM et n’exerçant aucune
activité lucrative ;
g. Les épouses des militaires et policiers autres que les offices supérieurs ;
h. Les déplacés de guerre et les réfugiés identifiés comme tels :
i. Les personnes assujetties à l’impôt professionnel sur les revenus.
Aux termes de cet édit, l’Echevin en charge des finances, après avis du collège
exécutif, peut exempter de l’IPM les redevables d’une commune, d’un secteur ou d’une
chefferie ou d’une partie de ces entités dont les biens ont été anéantis ou fortement
endommagés suite aux sinistres.

Cette décision ne vaut que l’exercice fiscal au cours duquel l’événement s’est
produit ou, si l’impôt a été déjà payé, pour l’exercice suivant. Elle peut être renouvelée pour
un ou plusieurs exercices.

§3. De la réclamation et des sanctions pénales

1. De la réclamation

La réclamation se rapporte à la recevabilité, à l’exigibilité et à la perception. Elle est


adressé tant par écrit que verbalement, selon le lieu de résidence du contribuable, au chef de
secteur ou de chefferie ou au bourgmestre.

Ceux-ci peuvent déléguer leurs pouvoirs de décision en la matière mais la décision


finale sur le recours leur revient.

a. Pour être recevable, la réclamation doit être motivée


b. Sous peine de déchéance, la réclamation doit être introduite dans un délai de trois (3)
mois prenant cours à la date du payement

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106

2 Des sanctions pénales

Sera d’une peine :

a. De un (1) à sept (7) jours de servitude pénale principale et d’une amende de


l’équivalent en francs Congolais de 20$us au maximum ou l’une de ces peines, un
redevable en défaut qui, sans autre raison que d’échapper aux paiement, a retarde
celui-ci jusqu’au moment où il est l’objet des voies d’exécution forcée ;
b. De six (6) à douze (12) mois de servitude pénale principale et une amende de
l’équivalent en francs Congolais de 20 à 100$us ou de l’une de ses peines seulement,
celui qui aura incité les contribuables à ne pas payer l’IPM ;
c. De 6 à 12 mois de servitude pénale principale et d’une amende dont le montant ne
dépassera pas l’équivalent en francs Congolais de 100$us, sans préjudice de l’impôt
dû :
1e le contribuable qui, de mauvaise foi, se soustrait ou tente de se soustraire au paiement
de l’IPM soit en présentant comme lui appartenant, l’acquit, le certificat d’exemption, ou
l’attestation de contrainte délivrée à un tiers, soit en omettant dans la déclaration les
éléments entrant dans la composition du revenu réel :
2e le contribuable qui, dans le but de tromper l’administration, aura remis son acquit ou
son certificat d’exemption ou son attestation de contrainte à un autre :
3e Toute personne qui aura d’une manière ou autre aidé le contribuable à se soustraire au
paiement de l’IPM.

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107

TITRE DEUXIEME : IMPOTS INDIRECTS

Nous commencerons par quelques considérations générales sur les impôts


indirects (chapitre 1), avant de voir comment ces impôts sont organisés en République
démocratique du Congo (chapitre II).

CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS GENERALES

L'impôt indirect vise les revenus, mais ne les frappe pas en tant que tels. Il les
saisit dans leur emploi lors des achats des biens ou des services ou même de la consommation.
1l est destiné à être supporté en définitive par le consommateur, dans la mesure où il est
systématiquement intégré dans le prix des marchandises ou des services. Le contribuable le
paie souvent sans s'en rendre compte.

Cet impôt peut être prélevé selon trois modalités : la taxe unique, la taxe
cumulative ou en cascade, et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou taxe à paiement
fractionné.
Ces trois grandes catégories d'impôts indirects sont fondées sur l'idée que toute
marchandise achetée par le consommateur est le produit d'un processus de production, de
distribution et de consommation. La dépense constituée par l'achat de cette marchandise peut
donc être taxée, non pas uniquement au niveau de la consommation finale, mais à n'importe
quel stade du circuit économique, l'impôt se trouvant en toute hypothèse répercutée dans le
prix payé par le consommateur.

SECTION 1 : LA TAXE UNIQUE


Elle n'est perçue qu'à un seul point du circuit économique, soit à la production,
soit à la distribution, soit à la consommation. L'imposition intervient une fois, et on peut dire
qu'il y a neutralité pour les autres stades.

SECTION 2 : LA TAXE CUMULATIVE OU TAXE EN CASCADE


La taxe cumulative frappe les produits à chaque transaction sur un prix qui
inclut les taxes acquittées lors des transactions antérieures. Ainsi, pour un produit passant
entre les mains de 3 intermédiaires A, B, et C, vendu respectivement par ces derniers à un
prix de 200 FC, 300 FC et 400 FC, supportant le taux de la taxe cumulative de 2%, on aura du
point de vue de la taxe cumulative un impôt de 4 FC au 1er stade (200x2%), 6 FC au second
(300x2%), et 8 FC au troisième (400x2%). L'impôt total supporté par le produit est de 18 FC.

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108

Cette modalité d'imposition est celle qui était, jusqu’il y a peu, d'application en
République démocratique du Congo sous forme d'impôt sur le chiffre d'affaires (ICA). L'ICA
avait été institué par l'O-L n° 69/058 du 5 décembre 1969. C'était un impôt général qui
frappait certaines opérations à l'intérieur, et certaines importations.

Il comprenait jusqu’au début de cette année : l'ICA à l'intérieur et l'ICA à


l'importation. L'ICA à l'exportation avait déjà été supprimé par l'article 3 de la loi n° 04/013
du 15 juillet 2004 modifiant et complétant certaines dispositions de l'O.L. n° 69/058 du 05
décembre 1969 relative à l'impôt sur le chiffre d'affaires.

SECTION 3. LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE (TVA)


La TVA est une synthèse de l'impôt unique et de la taxe en cascade dont elle
réunit les avantages respectifs : neutralité et rendement.
La TVA est un impôt neutre. En effet, la taxe due est calculée sur les prix des
biens vendus ou des services rendus, déduction faite de celle de la TVA ayant grevé les
éléments constitutifs du prix de revient. Autrement dit, lors de chaque transaction, la valeur
du produit est frappée à un taux uniforme. Mais chaque redevable est autorisé à imputer sur
la TVA qu'il doit (TVA brute), le montant de la TVA qui a déjà grevé le produit au stade
antérieur (TVA déductible) ; il ne versera au trésor public que la différence (TVA nette).
A titre d’exemple : pour un produit passant entre les mains de trois
intermédiaires A, B et C, vendu respectivement par ces derniers à un prix de 200 FC, 300 FC
et 400 FC, supportant le taux de la TVA de 2%, on aura du point de vue de la TVA un impôt de
4FC au 1er stade, de 2FC au second (6-4) et de 2Fc au 3ème (8-6). L’impôt total supporté par
le produit est de 8FC.
C’est cette modalité qui est actuellement d’application en RD Congo. En effet,
l’article 1er de l’ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la taxe sur
la valeur ajoutée dispose : il est institué, conformément aux articles 122 point 10 et 174 de la
Constitution, un impôt général sur la consommation dénommé « taxe sur la valeur ajoutée »,
TVA en sigle. Mais l’article 78 du même texte précise : « la présente ordonnance-loi entre en
vigueur endéans dix-huit mois à dater de sa signature ».

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109

CHAPITRE II : IMPOTS INDIRECTS PROPREMENT DITS EN RDC

L'impôt indirect en République Démocratique du Congo comprend


essentiellement la taxe sur la valeur ajoutée.
Les droits de douanes, qui relèvent de la compétence de la Direction Générale
des Douanes et Accises (DGDA), font également partie des impôts indirects en République
Démocratique du Congo.

SECTION 1 : GENERALITES SUR LA TVA


La TVA est définie par le législateur congolais comme un impôt indirect qui
touche tous les biens et services de toutes origines consommés ou utilisés en République
Démocratique du Congo (art. 2 O.L. portant institution de la TVA). Elle est un impôt unique à
paiements fractionnés, perçu à chaque stade du circuit économique d’un produit et supporté
par le consommateur final, l’impôt payé en amont étant déductible de l’impôt collecté (art. 2
Décret portant mesures d’exécution).

§1. Le droit à déduction

Le principe est que la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé en amont les
éléments du prix d'une opération imposable est déductible de la taxe applicable à cette
opération pour l’assujetti. Celui-ci ne reversera donc au Trésor public que la différence
éventuelle qui se dégagera après avoir effectué la déduction.
Trois situations peuvent en effet découler de l’exercice, par un assujetti, du droit
à déduction : il peut y avoir une TVA nette lorsque la TVA collectée est supérieure à la TVA
déductible ; une TVA nulle si la TVA collectée est égale à la TVA déductible ; un crédit de TVA
lorsque la TVA collectée est inférieure à celle déductible.
Le droit à déduction est cependant subordonné à des conditions de forme, de
fond et de temps.

A. Conditions de forme

Sur le plan de la forme, la loi prévoit que pour être déductible, la TVA doit
figurer:
 de façon générale, sur une facture ou un autre document en tenant lieu, dûment
délivré par un assujetti et mentionnant son numéro impôt. Toutefois, en ce qui
concerne les factures émises par les prestataires étrangers, cette condition n’est pas
exigée. Les modalités de liquidation de la taxe sur la valeur ajoutée pour ces
prestataires sont déterminées par voie réglementaire ;
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
110

 en cas d'importation, sur la déclaration de mise à la consommation établie par la


douane;
 en cas de livraison de biens ou des prestations de services à soi-même, sur une facture
à soi-même.
Les déductions afférentes aux exportations ne sont définitivement acquises que
lorsque l’effectivité de l’exportation est établie par les documents douaniers.
B. Conditions de fond
La taxe sur la valeur ajoutée n’est déductible que si elle a grevé le prix d’un bien
ou d’un service :
 qui concourt à la réalisation d’une opération imposable ;
 qui est nécessaire et réellement affecté à l’exploitation ;
 qui n’est pas exclu du droit à déduction.
Il découle de ceci que le droit à déduction peut être limité, et qu’il y a des biens
et services qui sont exclus du droit à déduction.
Il est limité pour les entreprises qui réalisent à la fois des opérations ouvrant
droit à déduction et celles qui n’ouvrent pas droit à déduction. Dans ce cas, la déduction
s’opère par application d’un prorata. Celui-ci est calculé à partir de la fraction du chiffre
d'affaires afférente aux opérations imposables qui ouvrent droit à déduction.
Cette fraction est le rapport entre le montant annuel des recettes afférentes aux
opérations ouvrant droit à déduction de la taxe sur la valeur ajoutée, y compris les
exportations et opérations assimilées, et le montant annuel des recettes de toute nature
réalisées par l'assujetti à l'exclusion des cessions d'éléments de l'actif immobilisé, des
subventions d'équipements, des indemnités d'assurance ne constituant la contrepartie d'une
opération soumise à la taxe sur la valeur ajoutée, et des débours.
La TVA n’est pas déductible lorsqu’elle a grevé un certain nombre de biens et
services indiqués par la loi (Cfr art. 41 et 42 O.L. portant institution de la TVA). C’est le cas
notamment de la TVA ayant grevé :
 les dépenses de logement, d'hébergement, de restauration, de réception, de spectacles,
de location de véhicules de tourisme et de transport de personnes, à l’exclusion des
dépenses supportées, au titre de leur activité imposable, par les professionnels du
tourisme, de la restauration et du spectacle ;
 les biens et services acquis par l'entreprise mais utilisés par des tiers, les dirigeants ou
le personnel de l'entreprise à l’exclusion des vêtements de travail ou de protection, les
locaux et le matériel affectés à la satisfaction collective des besoins du personnel ainsi
que le logement gratuit sur les lieux de travail du personnel salarié chargé
spécialement de la surveillance ou de la garde de ces lieux ;

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111

 les produits pétroliers, à l'exception des carburants destinés à la revente par les
grossistes ou acquis pour la production d'électricité devant être revendue ou pour être
utilisés par des appareils fixes comme combustibles dans les entreprises industrielles ;
 les services de toute nature notamment la location, l'entretien, la réparation, afférents à
des biens, produits ou marchandises exclus du droit à déduction;
 les objets mobiliers autres que ceux utilisés par l'assujetti pour son exploitation;
 les immeubles autres que les bâtiments et locaux à usage professionnel ;
 les biens cédés et les services rendus gratuitement ou à un prix inférieur au prix de
revient, à titre de commissions, salaires, gratifications, bonifications, cadeaux, quelle
que soit la qualité du bénéficiaire, sauf quand il s'agit d'objets publicitaires de faible
valeur unitaire hors taxe.
 la taxe sur la valeur ajoutée sur les véhicules ou engins, quelle que soit leur nature,
conçus ou aménagés pour le transport des personnes ou pour les usages mixtes,
constituant des immobilisations ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée sur leur location,
leurs pièces détachées et accessoires ou les services afférents à ces mêmes biens.
Toutefois, cette exclusion ne concerne pas : des véhicules routiers comportant dix
places assises ou plus, chauffeur inclus, et utilisés par des entreprises pour le transport
exclusif de leur personnel ; des véhicules ou engins acquis par les entreprises de
transport public de voyageurs et affectés de façon exclusive à la réalisation desdits
transports ; des véhicules particuliers acquis par les entreprises de location de
voitures ;
 les transports de personnes et les opérations accessoires auxdits transports, à
l'exclusion des transports réalisés, soit pour le compte d'une entreprise de transport
public de voyageurs, soit en vertu d'un contrat permanent de transport conclu par les
entreprises pour amener leur personnel sur les lieux de travail.
C. Conditions de temps
Le droit à déduction prend naissance lorsque la taxe devient exigible chez
l'assujetti, c’est-à-dire le fournisseur des biens ou le prestataire des services.
Ce droit est exercé jusqu'au 31 décembre de l'année qui suit celle au cours de
laquelle la taxe est devenue exigible. A l'expiration de ce délai, la taxe sur la valeur ajoutée
non déduite est acquise définitivement au Trésor public et ne peut faire l’objet d’aucune
déduction.
La déduction est opérée sans attendre le moment où les biens et les services sont
effectivement utilisés.

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112

§2. Quelques éléments de ressemblance et de dissemblance entre l’ICA et la TVA


A. Éléments de ressemblance
L’ICA et la TVA sont :
 des impôts indirects, dans la mesure où ils sont collectés et répercutés par les
entreprises (redevables légaux) sur les tiers (contribuables réels) qui les supportent ;
 des impôts ad valorem car ils sont calculés sur la valeur du bien ou du service sans
référence à sa qualité physique ;
 des impôts réels parce qu’ils sont perçus en fonction de la nature de l’opération taxable
sans tenir compte de la situation personnelle du consommateur, qu’il s’agisse de ses
revenus ou de sa situation familiale.
B. Éléments de dissemblance
 L’ICA est un impôt cumulatif du fait de la superposition de l’impôt chaque fois que le
produit concerné est utilisé pour la fabrication d’un autre bien, incorporé dans le prix
de revient et n’est donc pas neutre par rapport au résultat de l’entreprise. La TVA, par
contre, est un impôt déductible du fait que l’impôt supporté sur les achats et services
reçus est récupéré sur la TVA collectée avant reversement au Trésor public. En plus,
avec la TVA, l’impôt n’est pas incorporé dans le prix de revient car elle est neutre par
rapport au résultat de l’entreprise.
 L’ICA est un impôt dont le champ d’application est réduit car limité aux opérations de
vente faites par les fabricants en RDC pour la mise à la consommation sur le territoire
local, aux prestations de services de toutes natures, aux travaux immobiliers et aux
importations. La TVA est un impôt dont le champ d’application est large car il couvre
toutes les livraisons de biens, y compris les exportations, toutes les prestations de
services, y compris les travaux immobiliers, les importations..
 L’ICA est un impôt comportant plusieurs taux (3%, 6%, 9%, 15%, 18%, 30%), alors que
la TVA comporte un taux unique de 16% à côté du taux 0 pour les exportations.
 L’ICA est un impôt qui compromet la rentabilité des investissements du fait de son
incorporation au prix de revient. Il est par conséquent inflationniste car il favorise
l’augmentation des prix des biens et services. Il influe aussi négativement sur la
compétitivité des produits de fabrication locale sur le marché international. En
revanche, la TVA est un impôt qui accroît la rentabilité des investissements du fait de
l’allègement des coûts d’exploitation ; elle n’est pas inflationniste car elle ne favorise
pas l’augmentation des prix, et elle permet le renforcement de la compétitivité des
produits de fabrication locale sur le marché international.

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113

§3. Champ d’application de la TVA


Le champ d’application de la TVA doit être apprécié du point de vue matériel,
personnel et territorial.

A. Champ d’application matériel

Il s’agit ici de dire sur quoi s’applique la TVA. De ce point de vue, on retiendra
que la taxe sur la valeur ajoutée vise toutes les opérations qui relèvent d’une activité
économique et qui sont effectuées, à titre onéreux, par un assujetti agissant en tant que tel.
Par activités économiques, il faut entendre les activités de production, d'importation, de
prestation de services et de distribution, y compris les activités extractives, agricoles, agro-
industrielles, artisanales et celles des professions libérales ou assimilées.
Les opérations imposables à la taxe sur la valeur ajoutée comprennent : les
livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers ou à soi-même, les prestations de
services faites à des tiers ou à soi-même, les importations.
Ceci nous permet, pour des raisons de clarté, de diviser la TVA en trois
catégories : la TVA des livraisons des biens, la TVA des prestations de services, et la TVA à
l’importation.

B. Champ d’application personnel

La question ici est celle de savoir qui applique la TVA. Le champ d’application
personnel de la TVA est constitué des personnes physiques ou morales qui sont appelées
« assujettis ». Il s’agit de toute personne physique ou morale, de droit public ou de droit privé,
qui effectue de manière indépendante, à titre habituel ou occasionnel, des opérations
imposables à la taxe sur la valeur ajoutée, c’est-à-dire des personnes qui exercent une activité
sous leur propre responsabilité et jouissent d’une totale liberté dans l’organisation et
l’exécution des travaux qu’induit ladite activité, en ce compris les membres des professions
libérales.

Initialement fixé à 50.000.000 de francs congolais par l’article 14 de


l’Ordonnance-loi n° 10/001, le seuil d’assujettissement a été porté à 80.000.000 FC par
l’arrêté ministériel n° 037/CAB/MIN/FINANCES/2001 du 11 août 2011 portant
modification du seuil d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée ; ce qui veut dire que
les personnes morales et physiques sont assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée lorsqu'elles
réalisent un chiffre d'affaires annuel égal ou supérieur à 80.000.000 de francs congolais, sauf
en ce qui concerne les membres des professions libérales qui, eux, sont assujettis à la taxe sur
la valeur ajoutée sans considération de leur chiffre d'affaires, et les importations qui sont
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée quelle que soit leur valeur.

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114

Pour l’application de ce seuil d’assujettissement, on tient compte, pour les


entreprises existantes, du chiffre d’affaires de l’année précédente et, pour les entreprises
nouvelles, du chiffre d’affaires prévisionnel.
Lorsque le chiffre d'affaires réalisé par un assujetti devient inférieur au seuil
fixé par la loi, celui-ci conserve sa qualité les deux années suivant celle de la constatation de
la diminution du chiffre d'affaires.
La loi reconnaît aux personnes physiques ou morales dont le chiffre d’affaires
annuel est inférieur au seuil d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée le droit de faire
option pour le régime de la taxe sur la valeur ajoutée en adressant une demande expresse à
l’Administration des impôts. Cette option est définitive pendant les deux ans suivant l’exercice
où elle a été faite, sauf révocation de l’Administration des impôts.
S’agissant des personnes morales de droit public (l’Etat, les provinces, les entités
territoriales décentralisées et les établissements publics), elles ne sont pas assujetties à la taxe
sur la valeur ajoutée pour l’activité de leurs services administratifs, sociaux, éducatifs,
culturels et sportifs, lorsque leur non-assujettissement n’entraîne pas de distorsions dans les
conditions de la concurrence. Il y a distorsion à la concurrence lorsque les personnes morales
de droit public réalisent leurs activités dans les mêmes conditions que les privés quant au
public visé, aux prix pratiqués et aux moyens publicitaires utilisés et qu’elles ne sont pas
assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée pour les services repris ci-dessus.
Lorsqu’un assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée est établi ou domicilié hors de
la République Démocratique du Congo, il est tenu de désigner un représentant résidant sur le
territoire national. Celui-ci est solidairement responsable avec l’assujetti, de la déclaration et
du paiement de la taxe sur la valeur ajoutée ainsi que des suppléments de taxe établis par
l’Administration des Impôts. A défaut de désignation d’un représentant, la taxe et, le cas
échéant, les pénalités y afférentes, sont dues par la personne cliente pour le compte de
l’assujetti établi ou domicilié hors de la République Démocratique du Congo.

C. Champ d’application territorial

Toutes les opérations qui rentrent dans le champ d’application matériel de la


TVA sont imposables si elles sont réalisées en République démocratique du Congo, même si le
domicile ou la résidence de la personne physique ou le siège social de la personne morale
assujettie est situé en dehors du territoire national.

SECTION 2 : TVA DE LIVRAISON DE BIENS


La loi distingue les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers et les
livraisons de biens à soi-même.

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115

§1. Les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers

La livraison d'un bien meuble corporel consiste en un transfert du pouvoir de


disposer de ce bien comme propriétaire, en ce compris le transfert opéré en vertu d'une
réquisition de l'autorité publique. Ce transfert est effectif même s’il n’y a pas remise matérielle
du bien.

Les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers sont imposables
lorsqu'elles sont effectuées entre deux personnes distinctes, moyennant une contrepartie, en
espèces ou en nature, quels que soient les buts recherchés ou les résultats obtenus. Par
personnes distinctes, il faut entendre :

- les personnes juridiques différentes, si toutes les parties à l'opération sont établies en
République Démocratique du Congo,
- les personnes différentes ou les établissements, agences, bureaux, succursales, si l'une des
parties est située hors de la République Démocratique du Congo, qu'ils aient ou non un statut
juridique distinct,

Dans tous les cas où il y a contrepartie, l'association momentanée est considérée


comme une personne distincte de ses membres lorsqu'elle traite avec l'un d'entre eux ou avec
tous.

A. Matière imposable

Les livraisons de biens meubles corporels sont notamment l’échange de biens,


l’apport en société, la location-vente, la vente à tempérament, les ventes d’articles et matériels
d’occasion faites par des professionnels, les cessions d’éléments d’actifs, ainsi que les
exportations de marchandises et les opérations assimilées.
Les opérations assimilées aux exportations de marchandises comprennent :
 les opérations de construction, de transformation, de réparation, d’entretien, d’affrètement
portant sur des aéronefs utilisés par des compagnies de navigation aérienne, et celles
portant sur les bâtiments de mer congolais et étrangers de la marine marchande, les
bateaux affectés à la pêche professionnelle maritime, fluviale ou lacustre, les bateaux de
sauvetage et d’assistance, ainsi que la fourniture de tout article ou produit destiné à être
incorporé dans ces mêmes bâtiments et bateaux ;
 la fourniture de tout article ou produit destiné à être incorporé dans les aéronefs utilisés
par des compagnies de navigation aérienne ;
 les livraisons de marchandises ou d’objets destinés au ravitaillement de ces aéronefs
effectuant des liaisons internationales ;

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116

 les opérations consistant en la livraison d’engins et filets de pêche ainsi que la fourniture de
tout article ou produit destiné aux bateaux pratiquant la pêche professionnelle maritime,
fluviale ou lacustre ;
 les opérations de manutention, de magasinage et d’aconage portant sur les marchandises
manifestées en transit international ainsi que sur les marchandises exportées ;
 les livraisons de biens effectuées sous un régime suspensif de droits de douane ou avant
dédouanement sous réserve de leur exportation effective ;
 les livraisons de biens et les prestations de services effectuées en faveur des bénéficiaires
des régimes fiscaux d’exonérations fiscales ainsi que des conventions particulières conclues
conformément à la loi.

B. Fait générateur

Le fait générateur de la TVA est l’événement qui donne naissance à la créance


fiscale.
Le fait générateur est ici constitué par :
 la livraison des biens pour les ventes de biens meubles corporels ;
 Le franchissement des frontières pour les exportations de marchandises.

C. Base d’imposition

La base d’imposition de la TVA des livraisons des biens meubles corporels est
constituée par le prix de base des marchandises, augmenté des impôts, taxes et autres
prélèvements constituant les charges d’exploitation pour le redevable, et des autres frais
divers et versements effectués en faveur du vendeur au titre de complément du prix (frais de
transport, d’emballage, de manutention, d’entreposage, de gardiennage, d’assurance, de poste,
les commissions, les indemnités autres que les dommages-intérêts, les subventions, les
abandons de créance et les aides interentreprises, …).
Elle est composée de la valeur FOB pour les exportations de marchandises.
Celle-ci est la valeur des marchandises jusqu'à bord du moyen de transport au port, à la gare,
à l'aéroport du pays d'exportation.
Pour les ventes de biens d’occasion réalisées par les négociants en biens
d’occasion, la base d’imposition est déterminée comme pour les autres biens. Toutefois,
lorsque les biens d’occasion vendus ont été acquis auprès des non-assujettis, la base
d’imposition est constituée par la marge bénéficiaire réalisée par le négociant, diminuée du
montant de la taxe sur la valeur ajoutée afférente à la marge bénéficiaire elle-même. Cette
dernière est égale à la différence entre le prix de vente facturé par le négociant et le prix de
revient.

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117

La base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée des biens d'occasion importés
est déterminée conformément à la législation douanière.

D. Exonérations

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations de livraison de biens et
d’importation ci-après :
1. les ventes de biens meubles d'occasion effectuées par les personnes qui les ont utilisés pour
les besoins de leur exploitation lorsque ces biens n'ont pas ouvert droit à déduction de la taxe
lors de leur acquisition;
2. les ventes réalisées par les associations sans but lucratif légalement constituées lorsque ces
opérations présentent un caractère social, sportif, culturel, religieux, éducatif ou
philanthropique conforme à leur objet ;
3. les ventes et les cessions effectuées par l'Etat, les provinces, les entités territoriales
décentralisées et les organismes publics n'ayant pas le caractère industriel et commercial ;
4. les ventes de timbres officiels ou de papiers timbrés;
5. les ventes des équipements agricoles destinés à l’agriculture sur base d’une liste déterminée
par voie réglementaire ;
6. les opérations ayant pour objet la cession d'immeubles par des personnes autres que les
promoteurs immobiliers et passibles de droits d'enregistrement;
7. la livraison des organes et du sang humains par les institutions médicales ou organismes
agréés ainsi que les fournitures des prothèses;
8. la vente de bateaux et filets de pêche;
9. l'acquisition des produits pharmaceutiques destinés à la prévention, au diagnostic et au
traitement des maladies, des emballages des produits pharmaceutiques et des intrants
pharmaceutiques, dont la liste est fixée par voie réglementaire, réalisées par les industries
pharmaceutiques, ainsi que l’acquisition des matériels médicaux;
10. la vente de moustiquaires ;
11. l'acquisition des équipements, des matériels, des réactifs et autres produits chimiques
destinés exclusivement à la prospection, à l'exploration, à la recherche et à la construction et
développement du projet minier et pétrolier, avant exploitation ;
11. les ventes d'œuvres d'art originales par l'artiste créateur.
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, dès lors qu'elles sont soumises à
des taxations spécifiques exclusives de toute taxation sur le chiffre d'affaires, les opérations
suivantes, soumises aux droits d'enregistrement :
 les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou d'usufruit de biens
immeubles, des fonds de commerce ou de clientèle, de droit au bail, à l'exclusion des ventes
d'immeubles neufs bâtis effectuées par les promoteurs immobiliers;

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118

 les ventes publiques aux enchères;

Sous réserve de réciprocité et selon des quotas fixés par arrêté conjoint des
ministres ayant les Finances et les Affaires étrangères dans leurs attributions, sont exonérés de
la taxe sur la valeur ajoutée, les biens destinés à l'usage officiel des missions diplomatiques
étrangères ainsi que des organisations internationales et dont la liste est transmise au
Gouvernement par le chef de mission. Toutefois, en application de différentes conventions
internationales en vigueur, les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et
assimilés en poste en République Démocratique du Congo sont soumis à la taxe sur la valeur
ajoutée incorporée dans le prix des marchandises.

§2. Livraison de biens à soi-même

A. Matière imposable

La livraison de biens à soi-même se réalise lorsque l’entreprise fabrique elle-


même les biens et se les livre en l’état.

Elle se réalise également lorsque les biens acquis par l’entreprise et qui ont fait
l’objet d’une déduction de taxe sur la valeur ajoutée, sont affectés à des besoins autres que
ceux de l’entreprise. Sont ainsi visés les biens affectés aux besoins privés des dirigeants, du
personnel ou des tiers, notamment la distribution gratuite de biens et le prélèvement dans le
stock.

B. Fait générateur

Le fait générateur est la première utilisation pour les biens que les redevables se
livrent à eux-mêmes.

C. Base d’imposition

Elle est faite du prix de base des marchandises, augmenté des impôts, taxes et
autres prélèvements constituant les charges d’exploitation pour le redevable, et des frais
accessoires.

SECTION 3. TVA DE PRESTATIONS DE SERVICES

La loi distingue également les prestations de services faites à des tiers et les
prestations de services à soi-même.

§1. Les prestations de services faites à des tiers

A. Matière imposable

Constituent des prestations de services, toutes les opérations autres que les
livraisons de biens meubles corporels. Elles comprennent toutes les activités qui relèvent du

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119

louage d’industrie ou du contrat d’entreprise, par lequel une personne s’oblige à exécuter un
travail quelconque moyennant contrepartie.
Les prestations de services comprennent notamment les locations de biens
meubles, les locations d’immeubles meublés, les opérations portant sur des biens meubles
incorporels (c’est-à-dire la cession ou la concession des droits d’utilisation d’actifs industriels
tels que les inventions, les dessins et modèles industriels, les signes distinctifs, les
dénominations commerciales et géographiques ainsi que les enseignes, des droits de propriété
littéraire et artistique ainsi que des droits de propriété intellectuelle telle que le savoir-faire et
les secrets industriels ou commerciaux), les opérations de crédit-bail, le transport de
personnes et de marchandises, le transit et la manutention, les opérations réalisées dans le
cadre d’une activité libérale, de travaux d’études, de conseil, d’expertise et de recherche, la
fourniture des télécommunications, la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz, d’énergie
thermique et des biens similaires, les opérations d’entremise, les ventes à consommer sur
place, les réparations avec ou sans pose de pièces et le travail à façon (c’est-à-dire une activité
qui consiste à transformer ou adapter des matières ou des pièces en produit fini ou semi-fini à
la demande d’un tiers, le donneur d’ouvrage, qui en est propriétaire), les travaux immobiliers,
les locations des terrains non aménagés et des locaux nus réalisées par des personnes
assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations concourant à la production ou à la
livraison d’immeubles par les promoteurs immobiliers, les jeux de hasard et de divertissement..

B. Fait générateur

Il s’agit de l’exécution des services et de travaux ou de tranches de services et de


travaux pour les prestations de services, y compris les travaux à façon et les travaux
immobiliers.

C. Base d’imposition

La base d’imposition de la TVA des prestations de services comprend le prix de


base de l’opération, les impôts, taxes et autres prélèvements constituant les charges
d’exploitation pour le redevable, les autres frais divers et versements effectués en faveur du
prestataire au titre de complément d’indemnités (frais de transport, d’emballage, de
manutention, d’entreposage, de gardiennage, d’assurance, de poste, les commissions, les
indemnités autres que les dommages-intérêts, les subventions, les abandons de créance et les
aides interentreprises, …), les fournitures employées pour prester le service.

Les fournitures s’entendent des matières ou des produits indispensables à la


réalisation de services et dont l’incorporation dans l’objet réparé nécessite un façonnage, une
transformation ou une adaptation préalable, ou encore des matières ou des produits qui
disparaissent avec la réalisation de la prestation.

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Pour les opérations d’entremise des agences de voyage et des organisateurs des
circuits touristiques, la TVA est calculée sur la différence entre le prix total, toutes taxes
comprises, payé par le client et le prix, toutes taxes comprises, facturé à l’agence ou à
l’organisateur de circuits touristiques par les entreprises qui exécutent matériellement les
services utilisés par le client. Toutefois, lorsque les services sont rendus aux clients à l’aide des
moyens d’exploitation dont l’agence est propriétaire, la base d’imposition est déterminée
comme pour toutes les autres prestations de services.
Quant à la base d’imposition des opérations réalisées par les transitaires, les
commissionnaires de transport et les commissionnaires en douane, elle est constituée par la
rémunération brute, comprenant la totalité des sommes encaissées, déduction faite de la taxe
sur la valeur ajoutée et des seuls débours afférents au transport lui-même et au
dédouanement lorsqu’ils sont justifiés.

D. Exonérations

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les prestations de services ci-
après:
1) les opérations de composition, d'impression, d'importation ct de vente des journaux, livres
et périodiques à l'exclusion des recettes afférentes à la publicité;
2) la location des livres, périodiques et autres supports magnétiques contenant des
informations à caractère scientifique, éducatif, culturel ou religieux ainsi que les
prestations de services fournies aux lecteurs des bibliothèques, les services d'archives et de
documentation;
3) les recettes liées aux visites des monuments historiques et musées nationaux, des parcs
zoologiques et botaniques :
4) les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l'activité des
établissements d'enseignement national régulièrement autorisés selon le cas, par le
ministre ayant l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel ou l'Enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions;
5) les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d'analyse et de biologie
médicale pour les humains;
6) le transport des malades et des blessés par des moyens de transport spécialement équipés
à ces fins;
7) les prestations faites par les pompes funèbres et le transport de corps;
8) les prestations effectuées dans le cadre de leur activité normale par les associations sans
but lucratif légalement constituées, lorsque leur non assujettissement n'entraîne pas de
distorsion dans les conditions de la concurrence;

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9) les prestations de services ci-après, relatives aux aéronefs destinés aux compagnies de
navigation aérienne dont les services à destination ou en provenance de l'étranger
représentent au moins 80 % de l'ensemble des services qu'elles exploitent :
 atterrissage et décollage;
 usage des dispositifs d'éclairage, du stationnement, de l'amarrage et de l'abri des
aéronefs;
 usage des installations aménagées pour la réception des passagers et des marchandises
;
 usage des installations destinées à l'avitaillement des aéronefs;
 opérations techniques afférentes à l'arrivée, au stationnement et au départ des
aéronefs;
 usage des dispositifs d'assistance à la navigation aérienne, de la mise en œuvre des
moyens mécaniques, électriques ou pneumatiques pour la mise en route des moteurs
des aéronefs;
 transports de l'équipage sur l'aire des aéroports;
 opérations d'entretien et de réparation des aéronefs ainsi que des matériels et
équipements de bord;
 service de prévention et de lutte contre l'incendie;
 visites de sécurité, des expertises techniques, du relevage et du sauvetage des aéronefs;
 expertise ayant trait à l'évaluation des dommages subis par les aéronefs et des
indemnités d'assurances destinées à réparer le préjudice en résultant;
 opérations réalisées par les consignataires d'aéronefs et agents aériens.
10) le transport aérien de personnes ou de marchandises à destination ou en provenance
de l'étranger;
11) le transport terrestre, lacustre, fluvial, maritime ct ferroviaire de personnes ou de
marchandises pour la partie du trajet accomplie hors des limites du territoire national;
12) les prestations de contrôle technique portant sur le poids ct la qualité des marchandises
destinées à l'exportation effectuées par un organisme public;
13) les prestations de services ci-après, effectuées pour les besoins directs des navires de
commerce maritime, des bateaux utilisés pour l'exercice d'une activité industrielle en
haute mer, des travaux de sauvetage et d'assistance en mer:
 pilotage;
 amarrage ;
 remorquage ;
 location des portiques ;
 séjour des bateaux ;
 utilisation des installations portuaires;

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 assistance ct sauvetage de navires et de bateaux ;


 entretien du navire et du matériel de bord ;
 services de prévention et de lutte contre l'incendie;
 usage des installations aménagées pour la réception des passagers et des marchandises,
 usage des installations destinées à l'avitaillement des navires;
 visites de sécurité, examen des' carènes, expertises techniques;
 expertises ayant trait à l'évaluation des dommages subis par des navires.
14) les intérêts relatifs aux crédits bancaires à l'investissement, aux crédits-bails, aux
crédits agricoles et aux découverts bancaires;
15) les intérêts rémunérant les dépôts effectués auprès des établissements de crédit par des
non professionnels ;
16) les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs;
17) les opérations de crédit social ou agricole effectuées par les caisses de crédit mutuel, les
coopératives d'épargne et de crédit et les autres institutions de micro-finance.
18) Sont aussi exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les activités et prestations ci-
après, dès lors qu'elles sont soumises à des taxations spécifiques exclusives de toute
taxation sur le chiffre d'affaires :
1. les ventes de billets d'accès aux manifestations de loisirs dans les installations sportives;
2. les droits d'entrée dans une manifestation culturelle.
3. les opérations suivantes, soumises aux droits d’enregistrement : les opérations ayant pour
objet la transmission de propriété ou d’usufruit de biens immeubles, des fonds de commerce
ou de clientèle, de droit au bail, à l’exclusion des ventes d’immeubles neufs bâtis effectuées
par les promoteurs immobiliers ; les ventes publiques aux enchères ;
4. les gains de parieurs dans le cadre des jeux de hasard.
Sous réserve de réciprocité, les biens et services destinés à l’usage officiel des
missions diplomatiques et consulaires et des organisations internationales sont exonérées de la
taxe sur la valeur ajoutée. Les modalités d’application de cette exonération sont déterminées
par voie réglementaire. Toutefois, en application de différentes conventions internationales en
vigueur, les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et assimilés en poste en
République Démocratique du Congo sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée incorporée
dans le prix des marchandises ou des services.

§2. Prestations de services à soi-même

A. Matière imposable

Les prestations de services à soi-même consistent en des services que les


assujettis réalisent à partir des moyens de l’entreprise :

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- soit pour les besoins de leur entreprise ;


- soit pour d’autres besoins dans le cadre normal de leur activité.

Ainsi, il y a prestation de services à soi-même :

- en cas d’utilisation d’un bien affecté à l’entreprise ou de prestations effectuées à titre gratuit
par l’assujetti pour les besoins de l’entreprise ;
- en cas d’utilisation d’un bien affecté à l’entreprise pour les besoins privés de l’assujetti, ceux
de son personnel ou à des fins étrangères à l’entreprise ;
- en cas de prestations effectuées à titre gratuit par l’assujetti pour ses besoins privés, ceux de
son personnel ou à des fins étrangères à l’entreprise.

B. Fait générateur

Le fait générateur de la TVA est la première mise en service pour les prestations
de services que les redevables se livrent à eux-mêmes.

C. Base d’imposition

Elle est composée de la même manière que celle de la TVA des prestations de
services faites à des tiers.

Section 4 : TVA des importations


L’importation s’entend de l’entrée en République Démocratique du Congo d’un
bien ou d’un service. Elle est réalisée par le seul fait matériel du franchissement de la frontière
de la République Démocratique du Congo, sans qu’il ne soit besoin de rechercher si la
personne qui importe a la qualité d’assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée, ou si elle a acquis
ce bien à la suite d’un contrat ou si elle en était déjà propriétaire, ou si ce bien est importé à
des fins purement privées ou professionnelles.
L’importation d’un service vise le service reçu de l’étranger par des résidents sur
base d’un contrat commercial ou de tout autre document faisant office de contrat.
La TVA à l’importation a pour objet de protéger la production intérieure contre
la concurrence étrangère et de rapporter à l’Etat des ressources fiscales supplémentaires. Ces
deux objectifs sont, dans une certaine mesure, contradictoires dans la mesure où si cet impôt
réussissait à décourager l'importateur, le trésor public percevrait moins de recettes fiscales.
L’article 61 de l’Ordonnance-loi portant institution de la taxe sur la valeur
ajoutée affirme qu’en cas d’importation, la TVA doit être déclarée et versée avant l’enlèvement
de la marchandise.

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§1. Matière imposable

La TVA à l'importation frappe toutes les marchandises importées en République


Démocratique du Congo et destinées à la mise en consommation, à moins qu'elles ne soient
expressément exonérées, ainsi que les services reçus de l’étranger.

§2. Fait générateur

Le fait générateur de la TVA à l'importation, ainsi que celui des D.E. et de la taxe
statistique, est constitué par l'introduction des biens sur le territoire national ou le
franchissement des frontières de la RDC. C'est donc au moment de la mise en consommation
au Congo que l’impôt est dû. Par mise en consommation, il faut entendre le passage de la
frontière, c'est-à-dire la déclaration faite par l'importateur ou son représentant de son
intention de faire entrer des marchandises en sa possession sur le territoire national.

§3. Base d’imposition

L'assiette imposable est constituée par la valeur en douane des marchandises ou


la valeur CIF ou CAF majorée des droits d'entrée, et éventuellement des droits de
consommation.

La valeur CIF ou CAF (Cost Insurance Freight ou Coût-Assurance-Fret) est la


valeur de la marchandise au moment où les droits de douane deviennent exigibles, c'est-à-
dire au moment du dépôt de la déclaration pour la mise en consommation de la marchandise.
Cette valeur est établie à partir du point d'entrée en République Démocratique du Congo. Elle
fait intervenir plusieurs paramètres, notamment:
 la valeur FOB (Free On Bord ou Franco à bord) : C'est la valeur de la marchandise
jusqu'au bord du moyen de transport au port, à la gare, à l'aéroport du pays d'exportation
ou de provenance. FOB= Prix d'achat + Frais accessoires d'achat + Frais de chargement.
 le fret, c'est le prix payé pour le transport de la marchandise par voie normale jusqu'au
pays d'importation. Le point de départ est le pays de provenance.
 les frais d'assurance : ce sont les frais payés pour assurer le parcours de la marchandise
du pays de provenance jusqu'en République Démocratique du Congo (pays de
destination).
 Ces trois éléments constituent la valeur CIF, appelée aussi la valeur en douane. Ainsi
donc, la valeur CIF = FOB + Fret + Assurance.
 les droits d'entrée = valeur CIF x un taux donné.
De ce qui précède, la base imposable de la TVA à l'importation est la valeur CIF
ou valeur en douane, majorée des droits d'entrée (D.E.). La TVA à l’importation s’obtient en
multipliant cette base par le taux.

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§4. Exonérations

Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations d'importation ci-
après:
1°) les importations des timbres officiels ou de papiers timbrés;
2°) l’importation des billets de banque, des intrants, des équipements servant à la fabrication
des signes monétaires et leurs pièces de rechange réalisées exclusivement par l’institution
d’émission ;
3°) les importations des équipements agricoles destinés à l’agriculture sur base d’une liste
déterminée par voie réglementaire ;
4°) l'importation des organes et du sang humains par les institutions médicales ou organismes
agréés ainsi que l'importation des prothèses;
5°) l'importation de bateaux et filets de pêche;
6°) l'importation des produits pharmaceutiques destinés à la prévention, au diagnostic et au
traitement des maladies, des emballages des produits pharmaceutiques et des intrants
pharmaceutiques, dont la liste est fixée par voie réglementaire, réalisées par les industries
pharmaceutiques, ainsi que l’importation des matériels médicaux;
7°) l’importation de moustiquaires ;
8°) l'importation des équipements, des matériels, des réactifs et autres produits chimiques
destinés exclusivement à la prospection, à l'exploration, à la recherche et à la construction et
développement du projet minier et pétrolier, avant exploitation ;
9°) l'importation des :
- échantillons sans valeur commerciale qui sont considérés par la douane comme étant de
valeur négligeable et qui ne sont utilisés que pour rechercher des commandes de
marchandises du genre de celles qu'ils représentent ;
- biens mobiliers, à l'exclusion des matériels de caractère industriel ou commercial, destinés à
l'usage personnel d'une personne ou des membres de famille qui sont amenés en République
Démocratique du Congo en même temps que cette personne ou à un autre moment aux fins
du transfert de sa résidence;
- biens recueillis par voie de succession par une personne ayant, à la date du décès du de
cujus, sa résidence principale en République Démocratique du Congo, à condition que ces
biens aient été affectés à l'usage personnel du défunt ;
- récompenses décernées à des personnes ayant leur résidence en République Démocratique
du Congo, sous réserve du dépôt des documents justificatifs jugés nécessaires par la douane;
- cercueils contenant les dépouilles mortelles et les urnes funéraires contenant des cendres des
dépouilles incinérées, ainsi que les objets d'ornement qui les accompagnent;

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- produits en vue de subir des essais, à condition que les quantités ne dépassent pas celles
strictement nécessaires aux essais et que les produits soient entièrement consommés au cours
des essais ou que les produits non consommés soient réexportés ou traités, sous le contrôle de
la douane, de manière à leur ôter toute valeur commerciale;
- dons, legs ou matériels fournis gratuitement à l'Etat, aux provinces, aux entités territoriales
décentralisées et aux organismes de droit public;
- bagages des voyageurs non passibles des droits et taxes prévus par la législation douanière ;
10°) l’importation de cercueils.

SECTION 5. DROITS DES DOUANES ET DROITS D’ACCISES


Nous allons, dans cette section, parler d'abord des notions de droits d'entrée et
de sortie ; ensuite, des droits d'accises tels qu'organisés en République Démocratique du
Congo.
§1. Droits d’entrée (ou droits à l’importation) et de sortie (ou droits à
l’exportation)
Les droits d’entrée ont pour objectif de protéger la production intérieure contre
la concurrence étrangère et de fournir à l'Etat des ressources fiscales complémentaires. Ces
deux objectifs sont, dans une certaine mesure, contradictoires car si ces droits réussissent à
décourager l'importation des produits qu'ils frappent, le trésor percevra moins de recettes.
Quant aux droits de sortie, ils sont propres aux pays en voie de développement.
Ils frappent les matières premières exportées comme le pétrole, le cacao, le sucre, le bois en
grume. Le taux doit être aménagé de façon à être répercuté dans les prix afin de ne pas
entraver les échanges. De plus, leur rendement est très variable en fonction de la conjoncture
économique mondiale et de certaines matières premières. Ces pays continuent à tirer de leur
fiscalité extérieure une part importante de leurs ressources budgétaires.
Les règles en matière de droits d’entrée et de sortie sont essentiellement
consignées dans l’ordonnance-loi n° 10/002 du 20 août 2010 portant code des douanes et le
décret n° 011/46 du 24 décembre 2011 portant mesure d’application de l’Ordonnance-loi n°
10/002 du 20 août 2010 portant code des douanes.

§2. Notions et sortes de droits d’accises

Au début, les droits d'accises désignaient les prélèvements intérieurs effectués


sur la production de certains produits. Ce concept a pris de l'extension, englobant aujourd'hui
aussi bien les taxes sur la vente que sur la production de certaines marchandises particulières.
On distingue comme droits d'accises : les droits somptuaires, les droits sur les
carburants, les accises sur les services, les droits spéciaux divers, les accises généralisées.

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127

A. Les accises somptuaires


Ce sont des prélèvements traditionnels sur les spiritueux et les tabacs. Ils sont les
plus anciens droits d'accises et les plus importants du point de vue des recettes produites. Ils
frappent la bière, le vin, les spiritueux et les tabacs, et produisent des recettes fiscales
importantes sans trop gêner le développement de l'économie.
B. Les droits d’accises sur les carburants
Beaucoup de pays qui ont des raffineries prélèvent des droits d'accises sur les
carburants. Des raisons de justice autorisent de faire payer les usagers de ces produits, au lieu
de percevoir les péages. Et en faisant payer les usagers, l'Etat devient moins tributaire d'autres
impôts qui risquent d'exercer une action préjudiciable à l'activité économique.
C. Les droits d’accises sur les services
Ils sont communément perçus sur certains types de services, surtout quand ils
sont réputés services de luxe. On y trouve plus couramment la taxe sur les spectacles, les taxes
sur l'hôtellerie et la restauration, la taxe d'aéroport (au départ), ainsi que la taxe sur les
services de transport et les droits sur les jeux.
D. Les droits spéciaux divers
Un petit nombre de pays perçoivent des accises à des taux relativement forts, du
genre des accises somptuaires, sur d'autres articles considérés comme offrant des moyens
particulièrement bons de mesurer la faculté contributive.
§3. Droits d’accises en RDC
A. Produits frappés par les droits d’accises
Les droits d’accises sont régis en RDC par l'ordonnance-loi n° 68/010 du 06
janvier 1968 telle que modifiée et complétée par la loi n° 04/011 du 5 juillet 2004 modifiant
et complétant l’ordonnance-loi n° 68/010 du 06 janvier 1968 relative aux droits d’accises et
de consommation et au régime des boissons alcoolisées, et par la loi n° 08/002 du 16 mai
2008 modifiant et complétant l'Ordonnance-loi n° 68/010 du 06 janvier 1968 relative aux
droits d'accises et de consommation et au régime des boissons alcooliques, qui en constituent
la base juridique.
Le fait générateur de l'imposition aux droits d'accises est soit la production sur le
territoire de la République des biens désignés, soit l'importation de ces mêmes produits sur le
territoire national.
Les marchandises importées placées sous des régimes suspensifs (entrepôt,
transit ou importation temporaire) ne sont pas assujetties aux droits de consommation aussi
longtemps qu'elles restent placées sous l'un de ces régimes.
Sont frappés de droits de consommation et d’accises : les alcools et les boissons
alcooliques ; les eaux de table et limonades ; les tabacs fabriqués ; les huiles minérales ; les
parfums liquides alcooliques ; les produits de beauté ou de maquillage ne contenant ni
hydroquinone, ni iodure de mercure ; les préparations capillaires ; les préparations pour le
prérasage, le rasage ou l'après-rasage ; les savons, agents de surface organiques, préparations

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128

lubrifiantes et cirages ainsi que les crèmes pour chaussures ; les articles et ouvrages en
matières plastiques ; les articles ct ouvrages en caoutchouc synthétique ; la communication
cellulaire ; les véhicules.
B. Perception des droits d’accises
Trois modes de taxation :
 la taxation spécifique, qui se réfère au volume, poids, pièces, etc. ex. : 15 FC le kilo ;
 la taxation « ad valorem », qui se base sur la valeur du produit sur lequel s'opère
l'imposition. Exemple : 15% du prix hors taxes.
 la taxation mixte, qui associe les deux modes de taxation supra. Ex. 10% assorti d'un
minimum de perception de 2FC le kilo.
La douane retient la taxation qui lui parait la plus avantageuse.
L'assiette imposable est déterminée comme suit :
 pour les produits locaux : prix ex-usine hors taxes, c'est-à-dire le prix de revient, plus la
marge bénéficiaire, ainsi que les amortissements, taxes non comprises. Pour les huiles
minérales, c'est le prix moyen frontière (PMF) qui est considéré. Ce PMF est publié par le
ministère de l'Économie Nationale et Industrie. Le prix ex-usine est communiqué par le
fabricant à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA). Pour éviter qu'il soit
injustement minoré, la loi permet à la DGDA de vérifier la comptabilité analytique du
fabricant;
 pour les produits importés : la valeur CIF à l'importation, majorée des droits d'entrée.
C. Détermination de la quantité imposable
La quantité soumise au paiement des droits est celle réellement produite au
cours d'une période donnée. De cette quantité peuvent être déduites :
 les freintes qui sont des destructions probables après fabrication, résultant de la
manutention des produits. Les seules à être réglementées à ce jour sont les freintes
découlant de la fabrication des bières et limonades. Elles sont établies forfaitairement à
0,5% de la quantité fabriquée contenue dans des bouteilles susceptibles de se casser ;
 la quantité produite exportée moyennant présentation de preuves d'exportation et de mise
en consommation en territoire étranger ;
 la quantité de produits avariés et détruits, mais couvert d'un procès-verbal de destruction
dûment établi par les agents des accises.
D. Taux de perception
Ils sont déterminés par l’Ordonnance-loi n° 68/010 du 06 janvier 1968
relative aux droits de consommation, et au régime des boissons alcooliques telle que modifiée
et complétée à ces jours. L’ordonnance-loi du 06 janvier 1968 énumère également, à son
article 12, les produits exemptés de ces droits.

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CONCLUSION GENERALE

Plutôt que de se conclure, cours de FINANCE et FISCALITE devrait culminer


dans la pratique des cadres et futurs cadres, dirigeants des entreprises créées quotidiennement
ou dans lesquelles ils sont engagés.

En effet, imprégnés de préceptes éthiques et des valeurs spirituelles, religieuses,


culturelles, bref humaines, ces acteurs de développement devront influencer l’administration
fiscale et les entreprises de sorte à jouer leurs rôles sociaux respectifs susceptibles de
contribuer au développement intégral de l'humanité, grâce à leur capacité à asseoir, à liquider
et à recouvrer les impôts d’une part, et à collaborer dans le paiement effectif d’autre part.

Le système fiscal congolais étant déclaratif et autoliquidatif, les redevables en


quelque sorte qu’ils soient, ont l’obligation de déclarer leurs impôts pour que la fiscalité
incarne ses objectifs traditionnels : financier, économique et social.

Autant dire que la Finance est si importante pour la vie, la Fiscalité en est la
pierre angulaire pour les bonnes professions et les bonnes affaires.

La préoccupation principale est sous cet aspect la recherche, l’élaboration d’un


système fiscal idéal ou d’un projet de réforme fiscal existant. Prétendument, l’élaboration d’un
système fiscal idéal n’est pas facile et n’existe pas en raison de nombreux paramètres dont les
pouvoirs publics doivent tenir compte. Il faut notamment tenir compte du niveau de
développement économique, des structures sociales et politiques, du niveau de développement
de l’administration dans le pays ou doit être appliqué le système fiscal. Tous ces paramètres
déterminent notamment le type d’impôts à lever, le niveau des tarifs ou les techniques fiscales
à mettre en œuvre, les secteurs économiques ou les redevables-cible, etc. Il faut également
tenir compte des objectifs de politique économique et sociale que l’État veut mener à travers le
système fiscal.

Le présent cours à ses deux grandes facettes : Finance et Fiscalité se veut déjà
une réponse aux multiples préoccupations en la matière que les cadres gestionnaires
informaticiens viennent d’acquérir pour être non seulement des bon financiers mais aussi des
bons analystes fiscaux.

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BIBLIOGRAPHIE
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13.8. J.S.T.MILL, le crédit dans l’économie, PUF, 1967
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20) Loi n°008/03 du 18 mars 2003 portant modification de l’O.L n°69-058 du 5
décembre 1969 relative à l’Impôt sur le chiffre d’affaires.
21) Loi n°10/001 du 20 août 2010 portant introduction de la taxe sur la valeur ajoutée
22) Edit provincial n°001/2013 du 22 juillet 2013
23) Edit provincial n°001/2014 du 03 juillet 2014
24) Edit provincial n°002/2015 du 22 décembre 2015
25) Recueil des arrêtés provinciaux fixant les taux, taxes et redevances de la province du
Nord-Kivu, juin 2018

Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien

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