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«E.S.U »
UNIVERSITE DE L’ASSOMPTION AU CONGO
« U.A.C. »
B.P. 104 BUTEMBO / NORD-KIVU
********************************************* **
GESTION INFORMATIQUE
Par
INTRODUCTION GENERALE
Paul de BRUYNE écrit que les besoins publics diffèrent fondamentalement des
besoins privés que le jeu du marché permet à chaque individu de satisfaire librement en
fonction de ses désirs et de ses ressources. Aux choix qu’expriment les particuliers se
substituent une décision du gouvernement qui détermine la nature et l’ampleur des besoins
publics ainsi que les moyens d’en assurer la satisfaction. Ainsi, les finances publiques se
fondent sur un principe dichotomique : d’une part quelle que soit leur préférence
personnelle, tous les citoyens sont en effet contraints par le biais de la fiscalité de participer au
financement des dépenses qui en résultent. D’autre part, quelle que soient leurs contributions
personnelles, ils bénéficient tous également des services de l’Etat teintée d’utilité collective. Ce
principe fait des finances publiques une réalité effective.
Par ricochet, les ressources fiscales et non fiscales qui sont les impôts et taxes
constituent, de nos jours, les principales sources de revenus dans la plupart des Etats en
développement. Elles sont à la base de la souveraineté des nations et sont des instruments de
régulation des activités socio-économiques capables d’influencer la production et la
consommation des biens et des services, d’encourager l’épargne et l’investissement voire
d’orienter le mode d’organisation d’entreprises.1
Cela étant, le cours de FINANCE et FISCALITE est bien inscrit au programme
national pour les étudiants de troisième graduat en Gestion Informatique. En ce qui nous
concerne à l’Université de l’Assomption au Congo, ce cours comporte deux parties
essentielles.
La première qui est relative à la « FINANCE » attend :
Maitriser l’étendue de l’assiette de l’Etat afin de maximiser les finances de celui-ci et de
limiter, dans la mesure du possible l’évasion fiscale ;
Amener l’étudiant à mieux cerner les notions de la bonne gouvernance des entreprises, des
Entités Territoriales Décentralisées (E.T.D) ainsi que de la nation en vue d’en assurer le
développement économique ;
Connaître avec minutie les notions de finance, d’investissement, d’épargne afin de
déterminer le meilleur crédit à solliciter dans une institution financière bancaire et non
bancaire ;
Maîtriser les principales dépenses et les ressources de la nation voire des E.T.D afin d’en
être capable d’élaborer le budget.
Quant à la facette « FISCALITE » :
Permettre à l’étudiant d’acquérir les notions élémentaires en fiscalité de façon à lui
permettre d’analyser avec rigueur les implications fiscales sur la vie sociale, économique et
politique de son pays ;
Apprendre les droits et les devoirs des citoyens mais aussi ceux de l’administration en
matière fiscale ;
Pouvoir bénéficier des réductions et avantages prévus trop souvent méconnus ;
Devenir un contribuable éclairé connaissant avec plaisir comment remplir correctement
une déclaration, calculer l’impôt réellement dû, contrôler l’avertissement extrait de rôle,
éviter les erreurs ;
Maîtriser le système et la pratique fiscale en R.D.C, en province du Nord-Kivu ainsi que
dans les E.T.D de son aire.
1 BAKANDEJA wa MPUNGU, Les finances publiques, éd. Afrique Larcier, Paris
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
2
INTRODUCTION
Les activités productrices des biens et services font corps avec l’histoire de
l’humanité. En effet, les besoins humains sont innombrables (illimités) et nécessitent une
production des biens et services pour leur satisfaction. Certains biens sont disponibles dans la
nature, dans leur état final de consommation (l’air, l’eau du lac au lac, ...). D’autres, par
contre, nécessitent une transformation préalable avant toute utilisation (transformation d’un
tas de ferrailles et d’autres matériels en voiture,…). Cette deuxième catégorie regroupe la
grande partie des biens et services. Pour la transformation des matières premières en produits
finis, les entrepreneurs ont besoin des ressources humaines, matérielles et financières. Les
notions sur les ressources financières intéressent particulièrement cette première partie du
cours.
Dans d’autres cieux, on emploie le terme finance au singulier pour désigner les
groupes nationaux ou étrangers détenant les moyens financiers très importants. C’est dans ce
sens qu’on parle de la haute finance nationale ou internationale. Et pour d’autres, finance au
singulier désigne la profession. Par contre, le terme finance au pluriel désigne actuellement la
situation de fortune d’une personne ou de la collectivité.
Les finances constituent, lorsqu’elles sont considérées dans leur ensemble un
champ d’analyse particulièrement vaste parce qu’il concerne toutes les administrations
publiques, et plus particulièrement l’Etat.
A. Définition
La monnaie est difficile à définir. Souvent, on la définit par ses fonctions, c'est-à-dire
parce qu’elle fait et non par ce qu’elle est. La définition qu’on peut retenir est sans doute la
suivante : « la monnaie est un bien procurant un pouvoir d’achat immédiat, général et
indéterminé »
- un pouvoir d’achat : parce que la monnaie confère à celui qui la détient la faculté de
s’approprier la plus grande variété des biens ;
- Immédiat : parce que ce pouvoir d’achat peut s’exercer sans attendre et sans
intermédiaire. En ce sens KEYNES a dit que la monnaie est le bien qui possède la liquidité
la plus grande ;
- Général : parce que ce pouvoir d’achat peut s’exercer en principe sur tous les biens dans le
commerce ;
- Indéterminé : parce que le détenteur de la monnaie conserve sa faculté de choisir tant qu’il
conserve la monnaie. C’est pourquoi on dit aussi que la monnaie est essentiellement un
pouvoir de choix.
B. Les fonctions monétaires
On distingue trois fonctions de la monnaie :
- la fonction de numération ou de compte ;
- la fonction de paiement ou d’échange et
- la fonction de rétention, d’accumulation ou encore d’épargne
1. La fonction de numération ou de compte
La monnaie est un « instrument de compte » ou un « étalon de valeur ». En tant
qu’instrument de compte, la monnaie est considérée comme un instrument de mesure de la
valeur. En effet, on remarque que la monnaie est l’étalon de mesure accepté par tous pour
l’évaluation des marchandises achetées ou vendues, ainsi que les services rendus. C’est ainsi
qu’on dit : « Tel objet ou bien vaut autant d’unités monétaires ou ce travail doit être rémunéré
pour autant d’unités monétaires. L’unité de compte est appelée « l’Unité monétaire ».
Exemple : le Franc CFA, le FB, le FC, le £ US, le YEN ;…
Exemple : Le prix du pain est de 1 $, celui d’une chemise est de 15 $ càd que le
porteur de 1 $ peut se procurer 15 pains ou 1 chemise (nombre numération).
On appelle prix, la valeur d’un bien exprimé en monnaie. Cette fonction de
numération peut être facilement dissociée d’un bien ou d’un signe concret.
Quand la fonction de numération est dissociée d’un bien, on parle de : « corpus » (ex
intelligence).
2. La fonction de paiement d’échange
La monnaie est un « instrument d’échange ». Elle est aussi un « instrument de
paiement ». En tant qu’instrument à l’échange, elle élimine la difficulté du troc, celui-ci
consistant à l’échange des biens ou services contre biens et ou services.
Exemple : 10 jours de travail contre 1 sac de manioc service /bien ; 10 jours de travail chez
moi et 10 jours chez vous ( service/service)
Le troc est un système imparfait présentant des inconvénients :
- L’équivalence des prestations : Chaque échangiste doit en effet trouver quelqu’un qui
possède ce que vaut ce qu’il détient.
Exemple : quelqu’un qui détient une houe pour chercher quelque kgs de viande, le
détenteur de la chèvre va-t-il amputer un quartier de sa chèvre vivante ?
- Les désirs réciproques des candidats : chaque échangiste doit en effet trouver quelqu’un
qui possède ce qu’il convoite et qu’il soit en même temps désireux d’acquérir ce que le 1er
veut céder.
Exemple : celui qui a une houe et désirant une poule se retrouvera devant celui qui a une
poule désirant du manioc ou du blé.
En scindant l’opération, la monnaie corrige ces inconvénients et va permettre une
extension considérable des échanges.
Les biens ayant exercé la fonction monétaire sont plus variés (exemple : sel, or,
argent, …) mais aussi des biens immatériels (créances, lettre de change, billet à ordre, …)
Ces biens immatériels doivent être représentés par des signes : billets de banque,
écriture dans un livre, …
Pour qu’un bien joue efficacement le rôle de monnaie, il est désirable que ce bien
soit :
- économiquement divisible : après division la valeur demeure constante. exemple : le
blé (après division, la valeur total rente même).
- Homogène : exemple un billet de 1 $ neuf doit avoir la même valeur qu’un billet de 1 $
chiffonné.
- Précieux : c'est-à-dire fortement recherché par rapport à son poids et à son volume. Un
bien précieux est nécessairement difficile à produire soit pour des raisons naturelles ou
techniques (on ne peut pas cultiver l’or, le diamant, …, ce n’est pas n’importe qui, qui
fabrique le filigrane) soit pour des raisons légales (la loi punit le contrefacteur de
servitudes pénales ou de travaux forcés).
- indestructible : c'est-à-dire pouvant être conservé sans perte physique (exemple : les
marchandises qui se détériorent avec le temps).
1. Définition
2. Importance de l’investissement
Les dépenses d'investissement sont importantes car elles font partie à la fois de la
demande globale et de l'offre globale. Elles s'ajoutent en effet aux trois autres grandes
catégories des dépenses qui assurent l'écoulement de la production courante de biens et de
services (la consommation, les dépenses de l’Etat et les exportations).
De plus, toute variation autonome des dépenses d'investissement entraîne un effet
multiplicateur qui stimule les dépenses induites de consommation. Aussi, les dépenses
d'investissement sont autant d'additions au stock de capitaux Physiques et, en ce sens, elles
accroissent la capacité de production de l'économie. A ce titre, les dépenses d'investissement
font partie de l'offre globale. C’est pourquoi, les économistes le considèrent comme étant le
moteur de la croissance et de développement.
entreprise. Chaque firme doit décider : le type et la quantité de capitaux physiques dont elle a
besoin pour atteindre un objectif de production et de vente : C'est la première raison
d'investir.
Une entreprise peut aussi investir pour rajeunir et moderniser son stock existant
de capitaux. En effet, les capitaux physiques sont des biens de production qui incorporent de
la technologie ou des techniques de production qui peuvent être plus ou moins à jour. On
peut, par exemple, remplacer une machine désuète par une plus moderne. Le but recherché
est d'accroître la production à meilleur coût. La troisième raison d'investir est de maintenir
intact le stock existant de capitaux physiques en remplaçant le capital usé ou déprécié.
En résumé, donc, trois raisons d'investir motivent une entreprise:
4. La fonction d’investissement
EPARGNE
Dans une approche statique, l’épargne 2 est la fraction du revenu non consommée.
Cette épargne des ménages est offerte sur le marché des capitaux aux entreprises qui ont
besoin d’investir et qui ne disposent pas d’un autofinancement suffisant. Cette épargne est
demandée sous la forme des prêts (créances, obligations) ou de parts de capital social
(actions). Les entreprises doivent par la suite rembourser ces prêts divers. Les revenus versés
par l’entreprise comprennent également ceux correspondant à la rémunération du capital
appelée (les dividendes, revenus de la propriété et de l’entreprise. Ceux-ci comprennent les
dividendes, les intérêts et loyers divers.
A. Théorie de la préférence pour les liquidités
2
R. BENAD, C.NAVA, Économie Générale, éd. Hachette, Paris 1990, P76.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
9
Cette théorie a été ébauchée par Léon WALRAS et mise au point par John Maynard
KEYNES. Elle tend à dissocier l’intérêt de l’épargne comme telle. La décision d’épargner est
prise avant que l’on ne considère le taux d’intérêt. Les consommateurs tentent de mettre en
réserve une partie de leur pouvoir d’achat dès que leur revenu est suffisant ne fût ce que pour
se prémunir contre des incidents futurs. Plus le revenu s’élève, plus l’on épargne. D’où la
théorie de KEYNES considère que l’épargne est essentiellement fonction directe du revenu.
Une fois prise la décision de mettre en réserve, l’épargnant se demande quelle forme il doit
donner à sa réserve. Il peut la garder sous forme liquide (thésaurisation) ou bien se procurer
un bien ou un titre de créance de valeur durable et susceptible d’être revendu à un prix élevé
(c’est le placement). C’est à ce stade du problème que le taux d’intérêt intervient.
KEYNES énumère trois motifs incitant l’agent économique à garder son épargne
sous forme monétaire, ce sont les motifs de détention de liquidité au sens de KEYNES.
Le motif de spéculation
Avoir de l’argent sur soi pour saisir « les bonnes occasions » de profit. La spéculation
consiste à acheter un actif pour le revendre en espérant réaliser une plus-value. Un
spéculateur cherche à acheter des titres au prix le plus faible pour le revendre au prix
le plus élevé. C’est aussi la détention des encaisses afin de pouvoir manœuvrer plus
facilement, de jouir des occasions rares.
Le motif de précaution
« On conserve donc de la monnaie parce qu’on ne peut prévoir toutes les transactions
qu’on va être amené à effectuer, autrement dit dans le souci de parer aux éventualités
qui exigent inopinées.
Ce motif de « précaution » et de là découle une forme d’épargne dite « épargne de
précaution » qui sert de réserves en cas de « coups durs » dans l’objectif de « se
protéger des risques contre lesquels on ne peut pas s’assurer. Ce genre d’épargne est
approprié pour les propriétaires de petites sociétés et des agriculteurs car ils n’ont pas
des revenus stables. Il s’agit des encaisses liquides détenues pour couvrir des dépenses
imprévisibles (risques imprévus), mais inévitables du genre maladies, accident,
dépenses professionnelles, …).
Le motif de transaction
Les agents économiques détiennent de la monnaie liquide dans le but de procéder à des
échanges. Il faut donc garder une encaisse pour les dépenses courantes entre deux
moments où l’on perçoit le revenu, exemple : 1 mois pour les salariés, un temps pour
la vente, …ou pour la constitution du fonds de roulement (motif de revenu).
Ce motif d’épargne consiste à épargner en vue d’un objectif précis. Il s’agit dans ce cas
« d’une épargne ciblée répondant à des besoins pour lesquels il est difficile
d’emprunter les fonds nécessaires. C’est celui de Transaction. EX : achat d’une maison,
frais scolaires
Toute chose restant égale par ailleurs, les fonds offerts pour placement seront
d’autant plus abondants que le taux d’intérêt est plus élevé. La conclusion est donc aussi que :
l’offre de la monnaie est une fonction croissante (directe) du taux d’intérêt.
L’épargne par son affectation, joue plusieurs rôles dans la vie économique.
La THESAURISATION
D’après LAROUSSE, la thésaurisation3 est le fait d’amasser de l’argent sans le faire
fructifier. « L’avare thésaurise »
En effet, la thésaurisation reste la manière la plus simple d’épargner une partie de
son revenu. Il s’agit de l’immobiliser dans sa caisse, dans un matelas pour la retrouver plus
tard identique à elle-même c’est donc l’épargne improductive. Elle est stérile tant pour
l’individu que pour la collectivité. Pour un gestionnaire informé, cette forme d’épargne est à
décourager dans le circuit économique moderne.
Il est aussi plus risqué et peut causer la déflation.
Le placement
L’investissement
3
LAROUSSE, Dictionnaire encyclopédique illustré, Paris CEDEX 06, 1991, P.1356.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
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1. Définition
Un crédit est une ressource prêtée par une Banque ou un établissement financier à un
agent économique qui s’engage à payer des intérêts et à rembourser le capital du prêt à
une échéance convenue.
Selon le dictionnaire, le crédit est une possibilité d’obtenir des capitaux par suite de la
solvabilité que l’on présente.
En comptabilité en partie double, la partie gauche s’appelle « débit » et la partie droite
s’appelle « crédit ».
Le crédit met en présence prêteur et emprunteur, le prêteur remet à l’emprunteur
un bien matériel ou de la monnaie ; il reçoit en échange un engagement de bien reçu ou le
bien semblable ou encore une quantité égale de monnaie suivie d’un avantage c’est-à-dire la
rémunération de capital appelée intérêt.
2. Origine
Le mot « Crédit » vient du latin « Creditum » qui signifie chose confiée. Creditum
se rattache au verbe « credere » qui signifie ici faire confiance à quelqu’un. D’où l’expression
« On ne prête qu’à ceux qui pourront rembourser »
Le crédit fait intervenir une institution financière dans l’échange. Le vendeur livre
la marchandise mais l’acheteur s’adresse à un créancier (la Banque) qui s’acquitte
immédiatement ou qui échelonne son remboursement dans le temps. Ce faisant, le Banquier
qui prend le risque de ne pas être remboursé, fait donc un pari sur le futur et fournit un
service rémunéré par le taux d’intérêt. Le Banquier prendra donc des précautions et adaptera
la forme du crédit aux besoins et à la situation du futur débiteur.
a. Le montant
C’est la valeur monétaire qui peut être exprimé en francs congolais ou en devise étrangère.
b. La durée
On distingue habituellement trois catégories de crédit selon la durée :
4
R. BENAR, C.NAVA, Opcit, P. 128, 129
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
12
Le crédit à court terme (CT) durée inférieure à deux ans et le plus souvent à quelques
mois.
Le crédit à moyen terme (MT) : durée comprise entre deux et sept ans.
Le crédit à long terme (LT) : durée supérieure à sept ans et en principe ne dépassant
pas vingt ans. Ils correspondent aux investissements lourds.
Ces crédits représentent respectivement 20%, 60% de l’ensemble des crédits. Pour
un établissement de crédit, la proportion entre ces différentes catégories de crédit conditionne
la liquidité Bancaire.
c. Les garanties
Le crédit étant fondé sur la confiance, des garanties sont nécessaires pour enlever
la décision au Banquier. La boutade « On ne prête qu’aux riches » prend tout son sens si on
associe richesse et garantie. Elles concernent :
- L’assurance que le créancier pourra obtenir les remboursements prévus. Elles
dépendent de la part du revenu consacrée au remboursement, de la pérennité de ce
revenu pour les particuliers et pour les entreprises de la rentabilité attendue des
investissements ou de la situation financière.
- La possibilité de présenter des garanties juridiques réelles comme le nantissement, le
cautionnement, l’aval, le gage, l’hypothèque
d. La mobilisation du crédit
Un crédit est mobilisable lorsque le titre représentatif du crédit peut être échangé
par son détenteur contre de la liquidité auprès d’un Banquier, comme c’est le cas pour les
créances commerciales, auprès de la Banque ou sur des marchés comme le marché monétaire
ou le marché hypothécaire.
4. FORMES DE CREDITS
JOHN STUART MILL5 classe les différents types de crédits en fonction de certains
critères, notamment : la durée, le degré de libéralité des Banques, l’objet, la forme et d’après
l’origine de crédits.
Le critère le plus utilisé est la durée selon laquelle on distingue le crédit à court
terme, le crédit à moyen terme et le crédit à long terme.
1. Le crédit à court, Moyen et Long Terme
Le crédit à court terme est celui dont la durée est inférieure à deux ans. Il sert à
financer le besoin d’exploitation des entreprises et/ou de couvrir la partie des actifs circulants
qui n’est pas financée.
Les décalages qui interviennent souvent dans des nombreuses opérations lors de
l’analyse du bilan qu’il ne s’agisse réellement d’opérations de crédit. La durée de ce crédit6 est
en général renouvelable. Les conditions de la qualité de la situation financière et du type aussi
de l’importance des opérations traitées. Les crédits à court terme est toujours consenti en
fonction de la réalisation d’une opération c’est-à-dire l’encaissement d’une recette alors que
les crédits à long terme sont fondés sur le profit attendu c’est –à- dire sur le crédit à court
terme7, l’opération la plus courante est celle de l’escompte des effets de commerce.
6
XXX, Crédits_ P. 586.
7
J.BOUREAU et Alii, Commerce, Teme 2 éd. Foucher, Paris 1975, P. 120, 122
8
XXX, Les principaux mécanismes de distribution du crédit, 7è éd, éd, PUF,
9
http : // www.wto.org
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
14
5. La politique de crédit
L’ouverture d’un compte constitue un moyen d’adhésion. Elle se fait par le paiement
des frais de formalité. A cette phase, le client est identifié et fournit son identité et une copie
de sa pièce d’identité.
Le client peut être une personne physique ou une personne morale.
L’établissement du dossier
La dernière étape est celle relative à l’établissement du dossier. A ce niveau, le client
fournit toutes les pièces nécessaires pour l’obtention du crédit à savoir :
- Une demande de prêt précisant le montant et la durée du prêt que le client doit
remplir.
- Une photocopie de sa pièce d’identité
- Une attestation de sa résidence délivrée par le chef de quartier du lieu de sa résidence.
- Un cautionnement signé de préférence par un ancien client sain
- La dernière fiche de paie du demandeur de crédit (cas des salaries)
- Le relevé de compte Bancaire si l’intéressé en dispose.
Il existe trois types de garanties :
a. Les garanties personnelles
Pour ce genre de garantie, l’établissement de crédit exige de son client,
l’engagement d’une personne appelée « avaliseur » qui est tenu de rembourser la dette au cas
où le client ne s’acquitte pas. L’avaliseur garantit la totalité de la dette en faveur de qui il
intervient en opposant une signature sur un document écrit qui garantit le remboursement de
la dette.
b. Les garanties réelles
Pour ces garanties, on exige au client de présenter les titres d’acquisition des biens
de grande valeur :
Comme :
- Un titre de propriété à jour
- Un titre foncier (concession, parcelles bornées ou non)
Ces garanties permettent de réduire le risque d’insolvabilité pour le client car elles sont
utilisées comme moyen de pression de pression par le chargé de prêt en cas de défaillance du
client dans le remboursement.
La preuve
c. Les garanties financières
A part les garanties personnelles et réelles, on peut exiger aux clients des garanties
financières « le fonds de garantie » qui représente un taux de crédit obtenu et est obligatoire.
d. Les procédures d’octroi de crédit
Ces procédures se font en 3 étapes :
11
MUTSUVA KASIKA, la gestion des crédits au sein de la COOPEC COODEFI, inédit, TFC ISP/MUHANGI, 2014-
2015.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
18
12
MUTSUVA KASIKA, La gestion des crédits au sein de la COOPEC COODEF, TFC ISP/MUHANGI.
13
Pour Paul de BRUYNE, le but de l’Etat consiste à appliquer la justice sociale par la
mobilisation des ressources pour satisfaire les besoins publics (les besoins de l’intérêt général).
Les finances publiques constituent un moyen approprié pour la réalisation de l’intérêt
général. C’est ainsi qu’elles visent quatre principaux objectifs :
Objectif de bonne gouvernance : par les finances publiques, la gestion orthodoxe des
ressources de l’Etat et de ses corollaires se veut être réalisée en vue d’éviter les
détournements financiers. Il importe dès lors de mettre en place des mécanismes
publics et transparents d’établissements du budget et de gestion de ses ressources,
d’arrêter des principes qui peuvent en garantir la bonne conservation et une utilisation
rationnelle des sommes mobilisées.
Objectif politique : on ne connaît pas une activité des autorités centrales ou
provinciales voire des administrations publiques qui leur sont rattachées et qui ne
nécessitent pas le recours à l’argent. Toute décision politique importante a presque des
incidences financières et la plupart des mesures financières ont des conséquences
politiques. Dans un régime démocratique, c’est le souverain primaire qui doit autoriser
les recettes et les dépenses de l’Etat, par le vote du budget au parlement.
Objectif économique : assurer le développement économique de la nation autrement
dit favoriser la création des richesses tant pour le pays que pour ses habitants. Il
importe en effet que d’année en année, les habitants de la RDC constatent
l’amélioration de leurs conditions économiques et sociales grâce aux richesses
nouvelles acquises. L’influence économiquse des décisions financières prises par le
pouvoir central est trop importante pour qu’on puisse ignorer la dimension
économique des finances publiques.
Objectif social : si dans un pays, il existe des grandes disparités se traduisant par
l’existence des personnes très riches à côté d’une majorité très pauvre, cela engendre la
fracture sociale pouvant être à la base des guerres et autres désordres sociaux. Une
telle justice est établie par la surimposition des pauvres ou tout simplement en leur
attribuant des exonérations. C’est l’un des grands objectifs des finances publiques de
garantir au sein de la nation, la justice sociale, l’équité, de sorte à éviter des disparités
de richesses entre les citoyens.
1. FINANCES PUBLIQUES
Pour l’Etat moderne du 20ème siècle, les finances publiques ne sont pas seulement
un moyen d’assurer la couverture de ses dépenses administratives, mais aussi un moyen
d’intervenir dans la vie sociale, d’exercer une pression sur les citoyens afin d’organiser
l’ensemble de la société. De nos jours, en plus du maintien de l’ordre public, l’Etat intervient
dans la vie socio-économique. C’est pour stimuler la production dans la période de crise,
empêcher la hausse de prix et maintenir le pouvoir d’achat de la monnaie dans les périodes
d’inflation, assurer en tout temps une meilleure utilisation des richesses du pays et une
meilleure redistribution du revenu national.
Pour M. DUVERGER, c’est une science des moyens par lesquels l’Etat et les
collectivités publiques se procurent et utilisent les ressources nécessaires à la couverture des
dépenses publiques et par la répartition entre les individus des charges qui en résultent.
2. BUDGET DE L’ETAT
des dépenses et des recettes de l’Etat fait l’objet dans ce document comptable, encore appelé
loi de finances, d’une prévision annuelle détaillée qui revêt un caractère limitatif.
CLOSON :
(Cours d’économie politique, Paris ; 1905, Tome III, 1ère partie, P 7) : avant que l’année
commence, un état préalable résume les prévisions (des recettes et des dépenses) : Cet état
prend le nom de Budget, quand il reçoit une sanction officielle par un acte qui autorise
l’encaissement des ressources et leur emploi conformément aux tableaux approuvés.
STOURM :
(Le Budget, 7ème édition, Paris 1912, P 4) : Le budget de l’Etat est un acte contenant
l’approbation préalable des recettes et des dépenses publiques.
JEZE :
(Sciences des finances ; Paris, 1909, P 8) : Dresser le budget, c’est énumérer, évaluer et
comparer périodiquement, à l’avance et pour une période de temps à venir, les dépenses à
faire et les recettes à percevoir.
Le Budget prévoit donc, énumère, évalue et considère les dépenses et les recettes
pour une période à venir qui est habituellement d’une année. Il revêt deux caractères : Il est
acte de prévision et un acte d’autorisation.
Budget annexe : ce sont les budgets établis par les entités administratives décentralisées
(provinces, Mairies, Territoires, Collectivités, …) ;
Budget pour ordre : budget élaboré pour les opérations financières à exécuter par l’Etat
aux comptes des tiers. Ex. : des dons étrangers.
La Loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques fixe :
Les règles générales qui concernent les finances publiques ;
Les règles spécifiques relatives à l’affectation des ressources et des charges à
l’élaboration, à la présentation, à l’adoption et à l’exécution des Lois des finances, des
édits et décisions budgétaires ;
Les règles spécifiques relatives au contrôle des finances publiques, à la détermination
des responsabilités et des sanctions qui en découlent ainsi qu’aux rapports en matière
des finances publiques entre le Pouvoir central et les provinces ainsi qu’entre les
Provinces et les Entités Territoriales Décentralisées.
La loi des finances publiques s’applique aux finances de l’Etat :
Pouvoir Central,
Provinces,
Entités Territoriales Décentralisées (ETD),
Organismes auxiliaires qui se rattachent aux Pouvoir Central, aux Provinces et aux ETD.
vote du budget intervienne avant son exécution car l’activité du gouvernement risque d’être
arrêtée. Ainsi, la période du budget coïncide avec l’année civile.
Par ailleurs, le gouvernement se soumettra à l’exécution annuelle du budget, toutes
les dépenses et recettes prévues doivent recevoir leurs affectations dans le cadre de l’année.
Mais, il apparaît des difficultés d’application et à cet effet, deux écoles ont proposé des
solutions consistant à distinguer le système de l’exercice de celui de gestion.
b. Raison d’être de l’annualité budgétaire : deux fondements sont donnés
Le fondement politique : le motif essentiel, c’est la raison politique. L’annualité intervient
dans le cadre de la séparation des pouvoirs et permet au parlement de contrôler l’activité
de l’exécutif car on sait que il est celui qui tient le cordon de la bourse Qui contrôle le tout.
Le fondement technique : L’annualité s’est révélée utile du point de vue de la technique
financière. En effet, l’organisation dans le cadre annuel évite le désordre financier de l’Etat
grâce à une planification de l’action financière de l’Etat à court terme et permet d’éviter le
gaspillage en ajustant le cycle des finances publiques à celui de l’ensemble de l’activité
économique et sociale.
Le cadre annuel fixe la périodicité idéale du budget. Il englobe, en effet, le cycle
des saisons qui influence différemment l’activité économique et financière d’un pays et tient
compte des habitudes comptables de presque toutes les entreprises privées ou publiques
(calcul du TFE à la fin de l’année pour les opérateurs économiques). Le budget en raison de ses
caractères de prévision et d’autorisation, s’accommoderait mal d’une durée différente.
2. Remise en cause du principe dans la théorie moderne
Les crédits additionnels : Lorsque les prévision des recettes et dépenses s’avèrent inefficaces
et insuffisantes, on procède à une correction par des crédits supplémentaires. Mais la
liberté du gouvernement est limitée selon les dépenses. Dans ce cas, on recourt
généralement à la révision du budget.
b. Exceptions au-delà du cadre annuel
§2 PRINCIPE D’UNIVERSALITE
Toutes les recettes et toutes les dépenses de l’Etat doivent intégralement figurer
dans le budget, sans aucune contraction, compensation, confusion ou atténuation de leurs
montants bruts. Le budget brut mentionne par exemple, pour ce qui concerne les impôts
perçus par l’Etat :
Le montant brut des impôts (dans la colonne recettes) ;
Le montant des frais de perception (dans la colonne dépenses mystère des finances ;
Les parts revenant aux provinces, aux Districts, aux territoires, etc.
Il présente ainsi toutes les indications utiles.
La règle de l’universalité a pour corollaire la Non affectation des recettes. D’après
ce principe, toutes les recettes constituent une masse qui est centralisée dans une caisse
commune et dans laquelle sont prélevées les fonds nécessaires aux dépenses sans qu’il soit
possible de fixer quelle recette particulièrement a permis de couvrir telle ou telle dépense.
Ce principe doit s’appliquer tant pour le budget de l’Etat que celui des provinces et autres
entités territoires décentralisées.
Il faut déployer la tendance actuelle à enfreindre la règle de non affectation des
recettes dans la plupart des Ministères du Gouvernement et surtout dans les provinces où il
est difficile de se faire une idée exacte du Budget, tant les ressources sont dilapidées à la
source.
Cette situation présente les inconvénients suivants :
a. Certaines administrations accroissent, au moyen des recettes budgétaires et le contrôle du
législateur s’en trouvent ainsi amoindris.
b. Ces administrations ne sont toujours pas assez préoccupées de l’emploi judicieux des
recettes affectées.
c. Les dépenses risquent d’être fixées non pas en fonction des besoins réels, mais en tenant
compte des recettes affectées, ou gaspillage.
En RDC, plusieurs organismes et services ont été créés et auxquels il a été reconnu
le droit d’utiliser à la source les recettes publiques. C’est le cas de l’Office Congolais du
Contrôle (OCC), qui ne perçoit souvent pas la rémunération des services rendus comme on a
coutume de l’affirmer, du Fonds de promotion de tourisme (FPT), du fonds de promotion du
tourisme, du fonds de promotion de la culture etc.
Il s’agit là des occasions toutes indiquées pour ouvrir des caisses particulièrement échappant
aux mécanismes budgétaires classiques. Cette situation a été particulièrement épinglée par les
députés et sénateurs lors des séances budgétaires du mois de décembre 2008.
pour n’importe quel usage, l’autorisation de dépense est détaillée par son montant, par son
objet et elle est sanctionnée à chaque fois par un vote particulier du parlement.
« Le principe consiste pour le parlement, à être en mesure de contrôler les
dépenses qui seront détaillées le plus possible (…) l’idée de spécialisation apparaît au XIXème
siècle dans un but politique, sous l’impulsion des penseurs libéraux comme Benjamin
CONSTANT. On commence par présenter le budget par ministère.
services publics lorsque la loi des finances de l’année ne peut être promulguée avant le
début de l’exercice budgétaire pour diverses raisons ;
La loi des Finances rectificative : celle qui peut intervenir au courant de l’année pour
modifier les prévisions initiales des ressources et des charges prévues dans la loi des
finances de l’année ;
La loi portant reddition des comptes : celle qui constate les résultats définitifs de
l’exécution de la loi de finances de l’année, éventuellement complétée par la loi de
finances rectificative et / ou la loi portant ouverture des crédits provisoires ;
2.0 PREAMBULE
Les finances publiques se définissent ici comme celles que l’Etat fait dans l’exercice
de son pouvoir de commandement. Par contre les dépenses faites par l’Etat et les autres
collectivités publiques dans les conditions analogues à celles des particuliers ou organismes
privées sont considérées comme des dépenses privées. Ainsi, toutes les dépenses de
collectivités publiques ne sont pas des dépenses publiques sauf une partie d’entre-elles
seulement. Ex. les dépenses de l’ONATRA, la Régie de Distribution des eaux (REGISO) SNEL,
Office des Routes, ne sont pas des dépenses publiques.
En effet quand un organisme privé ou semi-privé reçoit le droit d’utiliser des
pouvoirs de commandement ou quand il a le droit d’imposer des obligations aux citoyens ses
dépenses doivent être considérées comme des dépenses publiques. Exemple les dépenses de la
DGI, DGDA, DGRNK, DGM, DGRAD sont des dépenses publiques.
Le terme dépenses publiques proprement dit est employé en pratique dans un sens
plus étroit : il désigne les dépenses incluses dans le budget général de l’Etat, les comptes
spéciaux du trésor, le budget annexes et les budgets des collectivités.
c. L’utilité des dépenses publiques
leurs recettes, au contraire l’Etat fixe ces recettes en fonction de ses dépenses et calcule
d’abord celles-ci.
Cependant, pour les finances modernes, il n’y a plus priorité des dépenses ou
recettes, il y a une priorité des buts, des objectifs économiques et sociaux mais aussi des
objectifs politiques que l’Etat veut obtenir par sa politique budgétaire. C’est en fonction de ces
buts et de ces objectifs que sont établis et ajustés les recettes et les dépenses.
Les ressources par lesquelles l’Etat se procure de l’argent sont très variées. Nous
pouvons citer : le revenu du domaine (mine) et des services, les impôts, les taxes, la
parafiscalité, emprunt, moyen de trésorerie. On peut dès lors adopter une classification
rigoureuse qui distingue d’une part les ressources publiques proprement dites (les revenus du
domaine et de services, import et parafiscalité) d’autres parts les moyens de trésorerie
(emprunt et trésor). Notons cependant que seulement une partie de trésorerie constitue les
ressources dans la mesure où ses moyens sont des anticipations des ressources.
Au sens large, la trésorerie englobe l’emprunt et le trésor. La question que l’on se
pose est de savoir s’il y a une distinction entre emprunt et trésor. Dans la pratique, les deux
termes sont souvent mêlés.
En fait, l’emprunt est une anticipation des ressources futures permettant de faire
face immédiatement à des dépenses. L’emprunt permet un aménagement des recettes aux
dépenses sur une longue période. Il est une véritable ressource du budget.
Le trésor permet aussi cet aménagement des ressources existantes mais à court
terme (1 an) cependant contrairement à l’emprunt, le trésor assure également d’autres tâches
telles que :
- Le contrôle des opérations des banques ;
- Le contrôle des opérations des bourses et
- Le contrôle des changes afin d’assurer l’équilibre de l’économie et de la monnaie.
Le trésor s’attend ainsi à la fois comme une caisse où sont déposés les fonds de
l’Etat et comme une activité à court terme de crédit chargé d’équilibrer à tout moment les
entrées et les sorties des fonds (au sens comptable). Mais le trésor est aussi utilisé dans un sens
organique. Il s’agit d’un service disposant d’une action de contrôle sur l’ensemble des activités
financières.
a) Recettes courantes
Il s’agit de :
Le produit des impôts et taxes relevant de la fiscalité directe et indirecte ;
Le revenu du domaine et des participations financières ainsi que la part du pouvoir
central dans les bénéfices des entreprises publiques ;
Le produit des recettes administratives et judiciaires, des redevances et des taxes
rémunératoires des services rendus ;
Le produit des amendes ;
Les produits divers.
b) Recettes en capital
Entre autres :
Le produit des cessions du domaine ;
Le produit des cessions des participations financières et des autres actifs et droits.
c) Recettes exceptionnelles
Ce sont :
Les dons et legs intérieurs et extérieurs courants pour les dépenses courantes ;
Les dons et legs intérieurs des projets pour les dépenses d’investissement ;
Le remboursement des prêts et avances ;
Les produits des emprunts intérieurs ;
Les tirages sur emprunts extérieurs.
Biens et matériels,
Dépenses de prestations,
Transferts et les interventions
b) Dépenses en capital
Il s’agit de :
Equipements ;
Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrages et d’édifices, acquisitions
immobilières.
c) Prêts et avances (toutes sortes confondues)
Entre autres :
Dette publique en capital ;
Frais financiers,
Dépenses du personnel ;
Biens et matériels,
Dépenses de prestations,
Transferts et interventions
b) Dépenses en capital
Il s’agit de :
Equipements ;
Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrages et d’édifices, acquisitions
immobilières.
c) Prêts et avances (toutes sortes confondues)
Les députés ne sont pas nécessairement économistes et souvent dans leur jugement ne
tiennent pas compte de la conjoncture économique, élément essentiel pour
l’établissement du budget.
Aux propositions éventuelles de mise en place des réformes susceptibles de rendre efficace
la gestion des services publics en matière des finances publiques.
Dans le cadre de la responsabilité disciplinaire, les Inspecteurs des finances
saisissent les autorités hiérarchiques des agents contrôlés pour l’application d’une sanction
prévue en matière de discipline.
Dans le cadre de la responsabilité financière, les inspecteurs des finances saisissent
la Cour des comptes pour l’application des amendes prévues en matière de discipline
budgétaire et financière (fautes de gestion).
Dans le cadre de la responsabilité pénale, les inspecteurs des finances à leurs
qualités d’Officier de Police Judiciaire, saisissent le parquet (procureur de la république) pour
les poursuites en matière des infractions pénales et application éventuelle d’une sanction
pénale.
5.2 COUR DES COMPTES
5.2.1. DEFINITION
La Cour des comptes est un organisme public qui dépend de l’Assemblée Nationale,
chargée du contrôle de la gestion des finances de l’Etat (pouvoir central et provinces), des
ETD, des établissements publics, des Entreprises Publiques et des organismes ou des
entreprises privés qui bénéficient d’un concours financier de l’Etat sous forme notamment
d’une participation au capital, d’une subvention, d’un prêt, d’une avance, d’une garantie etc.
5.2.2. MISSIONS
La Cour des comptes a pour missions :
Le contrôle juridictionnel des comptables publics et des comptables de fait sur la tenue de
leurs comptes annuels ; elle se prononce sur ces derniers pour déterminer, si le comptable
est quitte ou en débet ;
Le contrôle budgétaire des opérations financières de l’Etat (pouvoir central et provinces) et
des ETD en vue d’établir la déclaration de conformité ou non du projet de loi des finances,
d’édit ou de décision budgétaire portant reddition des comptes avant leur transmission
respective soit au parlement, soit à l’Assemblée Provinciale ou soit à l’organe délibérant
local.
Le contrôle de gestion des services de l’Etat (pouvoir central, provinces) des ETD ;
La discipline budgétaire et financière pour sanctionner les fautes de gestion commises par
les agents de l’Etat, des ETD, des Etablissements publics.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans la mesure du possible, le projet de budget au niveau central est tributaire d’un
examen au préalable par la commission économique et financière du parlement. A propos de
son rôle, on peut dire qu’il est variable et plus ou moins important selon les pays et selon les
époques. Le système Américain de la Commission des Finances s’oppose nettement au système
anglais.
a) Le système Franco-américain est basé sur la discussion préalable en Commission des
Finances du projet de budget. Le budget est d’abord discuté, parfois modifié par la
Commission avant d’être présenté au parlement.
b) En Grande-Bretagne, il est discuté devant le parlement entier qui se transforme totalement
en commission des finances. On parle du comité de la « Chambre entière ».
Le système congolais s’inspire, lui du système franco-Américain.
Notons cependant que les prérogatives du parlement sont assez limitées et que c’est le
projet du gouvernement qui est présenté à la séance plénière, la Commission se bornant à
porter des critiques et amendements qui n’ont aucun impact de fond.
Ainsi dans le système congolais, le projet du budget est d’abord discuté en
Commission Economico-financière, les membres des autres Commissions du parlement ayant
la latitude d’y prendre part. Par définition il est examiné article par article, litera par litera et
service par service.
Mais dans les faits, les membres de la commission ne s’adonnent qu’à un examen
superficiel et très politique du budget. Au niveau des recettes, la commission se préoccupe
souvent de la faiblesse des recettes de la DGDA, des contributions et des recettes pétrolières,
sans se soucier de l’aménagement ou de la réorganisation du cadre institutionnel et juridique
pour permettre l’accroissement de ce type de recettes.
En dépenses, la commission focalise souvent son attention sur le budget
d’investissement, ne se souciant pas des dépenses d’Institutions et des dépenses par imputation
directe au compte du Trésor, qui sont à la base de grands dérapages dans le domaine des
finances publiques du pays.
Dans le cadre des investissements chacun cherchera à obtenir l’inscription au budget
d’un bout de route ou d’une école dans son village natal, pour des raisons purement
électoralistes et quand bien même le Gouvernement ne se préoccupera que très peu de telles
inscriptions dans la phase d’exécution.
Les projets de budget en RDC sont très rarement porteurs d’espoir en matière du
social ou du vécu quotidien de la population. Rien de concret n’y est prévu dans le domaine
du logement, de la santé, de l’enseignement, d’eau potable, d’électricité etc. Ces projets ne sont
axés que sur le fonctionnement des grands services et ministères et sur le remboursement de
la dette extérieure. En dépit de cela, lorsque les ténors de la Commission sont satisfaits sur
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
44
leurs propres projets privés, le projet est adoptée par la Commission, qui dès cet instant, en
fait son affaire et se fait forte de le faire adopter par l’Assemblée réunie en séance plénière.
On peut donc affirmer que grosso modo, c’est le projet du Gouvernement qui bien
souvent est adopté, avec les légères modifications au parlement.
Au sujet de la souveraineté financière du parlement, Christian BIGAUT estime que
l’usage du pouvoir budgétaire fait apparaître que le vote du budget se résume pour l’essentiel
à l’approbation d’un programme global élaboré par le Gouvernement qui dispose pour le
défendre d’armes de grande efficacité.
En caudale, il conviendra de signifier que dans la mesure du possible, les théories de
l’élaboration du budget participatif foisonnent et exigent par conséquent cette nouvelle façon
de concourir du bas à haut et mutatis mutandis à l’œuvre de la Res publica.
o Les lois et règlements en matière fiscale : la plupa²rt de ces textes légaux se trouvent
dans ce qu’on appelait Code des Contributions aujourd’hui Code des Impôts ;
o La doctrine ;
o La jurisprudence et
Sur le plan national, un pays se doit de fournir des services à ses citoyens : la
protection contre les envahisseurs possibles avec une armée ; la protection contre les tueurs,
les voleurs, etc. avec la police ; l’éducation avec l’école ; le développement économique avec la
construction des routes, des autoroutes, des chemins de fer, des ports et des aéroports ; la
santé avec les hôpitaux, etc. Tout cela coûte de l’argent.
Il faut donc, par la fiscalité, une certaine mobilisation des fonds pour parvenir à
réaliser tous ces projets et chacun des citoyens doit y participer. C’est forcément l’argent des
citoyens qui sert à financer les dépenses. L’argent de l’Etat est notre argent à tous et ceux qui
le gaspillent sont des salauds ou des inconscients.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
46
L’impôt ne date pas d’aujourd’hui. Sa naissance est liée à une certaine forme de
société étatique. Le texte le plus ancien traitant de l’impôt est situé au troisième millénaire
avant Jésus-Christ, à l’époque sumérienne, brillante civilisation qui servit de point de départ à
l’empire babylonien.
Dans le temps antique, l’impôt était considéré comme un attribut de la puissance
du prince, fondé sur les droits régaliens14. La notion de l’impôt a évolué en même temps que
celle de l’Etat. Ainsi sous l’empire romain et sous la deuxième dynastie c’est-à-dire pour
supporter les dépenses des armées.
14 TROTABAS et COTTERET J.M, Droit fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1977, p. 343
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
47
Les auteurs proposent plusieurs définitions de l’impôt selon que l’on met l’accent
sur l’un ou l’autre de ses aspects. Mais la définition classique est de Gaston JEZE, l’un des plus
grands financiers du 16è siècle que les auteurs modernes n’ont jamais contredit sur le plan du
fond.
Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des particuliers
par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques. »15 Eu égard à l’évolution de cette notion d’impôt, la définition de Gaston Jeze ne
peut être acceptée aujourd’hui que moyennant quelques retouches :
En parlant d’une prestation pécuniaire requise des particuliers, l’auteur ne voyait
comme contribuables que les individus, or il s’avère aujourd’hui que l’impôt est
requise non seulement des personnes physiques mais aussi des personnes morales de
droit privé et parfois de droit public ;
De plus, les fiscalistes modernes se souciant de la justice fiscale estiment que la
prestation pécuniaire doit être requise en fonction de la capacité contributive du
contribuable ;
Gaston JEZE dit que l’impôt est payé « sans contrepartie ». sans le contredire sur le
fond, nous estimons qu’il faut ajouter une précision à cet élément de la définition car
dans une certaine mesure, l’impôt comporte toujours une contrepartie. En effet, en
payement de l’impôt, le contribuable bénéficie en contrepartie (de la part des pouvoirs
publics) de la sécurité et de bien d’autres services publics, seulement, cette
contrepartie n’est pas déterminée et il n’y a pas proportionnalité entre le service reçu
et l’impôt payé.
Si au 19ème siècle, l’impôt était uniquement payé « en vue de la couverture des charges
publiques » mais certains impôts modernes servent surtout d’instrument
d’interventionnisme de l’Etat dans la vie économique et social. Cet élément est donc à
tenir compte dans la tentative
Après ces mises au point, nous pouvons définir l’Impôt comme étant une prestation
pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit privé voire de droit public,
d’après leurs facultés contributives par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie
déterminée en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention de la
puissance publique16.
15 JEZE Gaston cité par DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, P.U.F, Paris, 1988, p. 125
16 MEHI L. et BELTRAME P. cités par KOLA GONZE, Cours de droit fiscal, Inédit, UNIKIN, L1 Droit, 2007- 2008, p. 3
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
48
A travers cet élément, nous notons que l’impôt est toujours payable en argent et se
distingue des autres prestations en nature comme les réquisitions qui peuvent aussi
être exigées des citoyens.
Cela veut dire que l’on doit payer l’impôt en fonction de ses capacités et en fonction
des charges supportées.
Cet élément met en évidence le caractère forcé de l’impôt. Il s’agit d’un prélèvement
imposé par l’Etat au moyen de son pouvoir de contrainte et non d’un prélèvement
volontaire.
Cela signifie que l’impôt sert non seulement à financer les services traditionnels mais
permet aussi à l’Etat d’intervenir dans la vie économique et sociale.
0.3.3 LES REGLES GENERALES DU PRELEVEMENT FISCAL OU REGLES D’ADAM SMITH
On vise ici à circonscrire le type d’impôt idéal. D’où, l’on rencontre dans la
doctrine de la fiscalité une diversité de règles générales, fondamentales qui doivent présider à
tout système fiscal et des controverses à leur sujet.
Les plus connues sont les 4 règles d’Adam SMITH dégagées au 19e siècle. Il faut
tout de suite préciser que ces règles sont liées au libéralisme économique de l’époque et n’ont
rien de scientifique.
1° la règle de justice
Signifie que la contribution de chaque citoyen à la dépense de l’Etat doit être
proportionnée à sa capacité contributive, c'est-à-dire, en proportion des revenus dont il jouit
sous la protection de l’Etat.
2° la règle de certitude
La part d’impôt exigée de chaque citoyen doit être certaine et déterminée et non
pas arbitraire.
Ceci veut dire que : l’époque, le mode de paiement, le montant à payer doivent
être clairs et précis, déterminés à l’avance.
Les impôts doivent être établis par une loi : pour que tout le monde sache ce qu’il doit
payer ;
Le contentieux fiscal, la procédure fiscale doivent être soigneusement organisée.
3° la règle de commodité
Signifie que tout impôt doit être levé au moment et de la manière qui paraissent
les plus convenables au contribuable. Il faut réduire le sacrifice, la souffrance des
contribuables au minimum.
Ex. : pour la déclaration des revenus : il faut laisser suffisamment de temps au contribuable
pour faire la déclaration.
4° la règle d’économie
Tout impôt est établi et perçu de manière qu’elle à retirer des mains du peuple
aussi peu possible au-delà de ce qui entre dans les caisses du Trésor public.
Au-delà de l’impôt légal, il faut éviter de réclamer aux contribuables des impôts
supplémentaires.
Le terme Taxe est fréquemment employé dans un sens impropre. Ainsi l’on parle
parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) alors qu’il
s’agit des impôts.
En fait, la taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et t qui lui
est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mis à la disposition du redevable. C’est
aussi « une rémunération pour service rendu… » D’où, le surnom de la taxe rémunératoire
donné à certaines taxes.
L’impôt tout comme la taxe est un prélèvement pécuniaire opéré sur les
individus pour le besoin d’intérêt public ;
Les deux prélèvements sont perçus par voie de contrainte ;
L’un comme l’autre est normalement établi par la loi ;
Les deux ont un caractère commun : le caractère unilatéral c’est-à-dire aucun
consentement n’est demandé ni au contribuable ni à l’usager.
La taxe est liée à la prestation d’une contrepartie de ce fait son importance doit
normalement être proportionnelle à celle du service rendu ;
Le caractère parfois non obligatoire de la taxe donne au redevable la liberté
d’utiliser ou non le service qui lui est offert.
Si les taxes parafiscales sont « des prélèvements opérés sur leurs usagers par
certains organismes publics ou semi-publics, économiques et sociaux en vue d’assurer entre
autres le financement autonome » (INPP, CNSS, …) : elles ont le plus souvent un caractère
absolument obligatoire en ce sens que tout redevable ne peut s’y soustraire. D’autre part, il n’y
a pas de proportionnalité entre la redevance payée et le service rendu.
Les avantages sociaux ne sont pas donnés en principe en fonction du montant
de la cotisation payée, mais des besoins exprimés. D’après la définition retenue par certaines
lois financières étrangères, sont considérées comme taxes parafiscales, celles qui sont perçues
dans un intérêt économique ou social au profit d’une personne morale de droit privé ou
public autre que l’Etat ou les collectivités territoriales.
La taxe parafiscale se rapproche comme son nom l’indique du prélèvement
fiscal en ce sens qu’elle ne correspond pas nécessairement à un service rendu et elle est
La redevance est la rémunération pour service rendu mais qui n’est due que si
la contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et non pas seulement mis à sa
disposition. C’est le cas des redevances téléphoniques, des droits d’inscription dans des
universités.
La Direction Générale des Impôts (D.G.I) : elle est chargée de percevoir tous les
impôts. Les sociétés dont le Chiffre d’affaire est supérieur à 100000USD relèveront
de la Direction des Grandes Entreprises (D.G.E) qui fait partie intégrante de la
D.G.I.
La Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de
Participation (D.G.R.A.D) : elle est chargée de percevoir toutes les autres ressources
de l’Etat c’est-à-dire les droits, taxes, redevances, …
La Direction Générale des Douanes et Accises (D.G.D.A) : elle est chargée de
percevoir les droits de douanes, les droits d’accises et de recevoir les impôts et
taxes à l’importation et à l’exportation pour le compte des autres régies
financières.
La Direction Générale des Recettes du Nord-Kivu : elle est chargée de percevoir
tous les impôts de la Province du Nord-Kivu.
B. ENTITES ADMINISTRATIVES DECENTRALISEES (E.A.D)
Ce sont les services de l’Etat en province qui sont chargés de percevoir les
ressources de l’Etat en province.
3.2. La déclaration
1) Principe
Tout contribuable est obligé d’introduire chaque année une déclaration
annonçant les éléments imposables en double exemplaire et de l’adresser au centre des
impôts. Il est tenu de se faire connaître dans les 15 jours qui suivent le début de ses activités,
Les déclarations peuvent être souscrites soit sur support papier, soit par voie
électronique ; et les déclarants déterminent, dans leurs déclarations et sous leur propre
responsabilité, les bases d’imposition et le montant des impôts et autres droits dus,
conformément aux dispositions légales.
Les personnes rétribuées par un tiers sans être liées par un contrat d'entreprise.
Exemple: le salarié ;
Les personnes et organismes exemptés de l'impôt sur les revenus locatif et
professionnel ou de l'impôt réel, notamment les organismes et associations ne
poursuivant pas un but lucratif. Toutefois, ces personnes exemptées ont l'obligation de
souscrire les déclarations afférentes aux impôts dont elles sont redevables légaux;
Les diplomates et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires accrédités en
République Démocratique du Congo du chef de leur rémunération touchée en leur
qualité officielle.
Il est précisé que l'obligation de souscrire la déclaration mensuelle de la taxe sur la
valeur ajoutée ne s'impose qu'aux redevables soumis au régime d'imposition de droit
commun..
Les règles fiscales qui concernent le champ d'application, l'assiette ainsi que les
obligations déclaratives sont les mêmes que pour l'impôt professionnel sur les rémunérations,
à l'exception du taux appliqué à la base imposable (25%).
I. Impôt sur le profit des professions libérales
La déclaration est souscrite par les redevables de l'impôt au plus tard le 31 mars de
l'année qui suit celle de la réalisation du revenu imposable.
J. TVA de livraison de biens et de prestation de services
La déclaration est souscrite mensuellement par chaque personne physique ou
morale redevable de cet impôt, et ce, au plus tard le 15 du mois suivant celui de la réalisation
des affaires imposables.
3.3. RECOUVREMENT A L’AMIABLE ET EXIGIBILITE DES IMPOTS
Le recouvrement revêt souvent un caractère amiable, en ce sens que le redevable
du montant de l'impôt est invité par l'administration à travers un document comportant une
échéance pour s'acquitter de la dette. C'est l'opération de recouvrement à l'amiable.
Le recouvrement se fait lorsque la dette fiscale devient exigible. Les règles
d'exigibilité diffèrent selon qu'il s'agit des droits constatés ou des droits spontanés.
Le principe général est que l'exigibilité doit courir après un certain délai à partir
de l'émission du titre de recouvrement (rôle). Toutefois, des exceptions existent où l'exigibilité
commence à courir avant la mise en recouvrement du titre. C'est le cas des acomptes
provisionnels, du précompte « BIC » ou des acomptes sur divers impôts..
Tout contribuable peut être poursuivi lorsqu'il n'a pas acquitté sa dette fiscale à
l'échéance fixée par la loi. En matière de recouvrement forcé, les poursuites peuvent être
exercées soit directement, soit indirectement..
Les biens immeubles du contribuable sont grevés d'une hypothèque légale au profit
du Trésor. En cas d'insolvabilité, ce dernier peut les vendre pour se faire payer.
o Le privilège du Trésor :
Sauf quelques rares exceptions, les droits du Trésor passent avant tous les autres. Il
a le privilège général sur tous les biens meubles et immeubles du redevable, quel que soit
l'endroit, y compris ceux de son conjoint et ce, deux ans à compter de la date de dépôt de la
déclaration ou de l'émission de l'avis de mise en recouvrement.
o La solidarité :
Il existe une solidarité entre le contribuable et ses héritiers souvent après la mort
de celui-ci, ou encore entre le contribuable et son conjoint, pour ce qui est du paiement des
créances fiscales.
Ainsi, "le recouvrement de l'impôt établi à charge du mari peut être poursuivi sur
tous les biens meubles ou immeubles de la femme, à moins qu'elle prouve qu'elle possédait ces
biens avant son mariage ou que lesdits biens ou les fonds au moyen desquels ils ont été acquis
proviennent de succession, de donation par des personnes autres que son mari ou de ses
revenus personnels. De même, " les sociétés étrangères doivent avoir un représentant en
République Démocratique du Congo qui est tenu solidairement avec elles au paiement des
impôts, des accroissements, des majorations, des amendes et des frais".
o Document de sortie
L’impôt est une matière réservée au pouvoir législatif dans les constitutions de
presque tous les pays. Normalement, ces textes constitutionnels prévoient qu’il ne peut être
institué d’impôt que par la loi ou en vertu de la loi.
Il ne peut être établi des exemptions ou allégements d’impôts que par ou en vertu
de la loi
4. Le principe de non-rétroactivité
Ce principe signifie que la loi ne dispose que pour l’avenir. Elle n’a pas d’effet
rétroactif, sauf disposition expresse de la loi.
Signifie en droit fiscal qu’une même matière imposable ne peut être frappée
plus d’une fois dans le chef d’un même contribuable. Ce principe est également connu en
droit fiscal sous le nom de l’ « interdiction de la double imposition ».
Il faut cependant distinguer :
La double imposition économique : qui consiste dans l’imposition d’un même revenu
deux fois dans le chef de deux sujets de droit différents.
Cette double imposition n’est pas interdite et est d’ailleurs courante en droit
fiscal. Ex. : la double imposition économique des bénéfices de société : à l’impôt sur
les bénéfices des sociétés et ensuite dans le chef des actionnaires lors de la distribution
des dividendes.
La double imposition juridique : c’est l’imposition d’un même revenu deux fois dans
le chef d’un même individu. C’est cette double imposition qui est interdite ou qui doit
du moins être évitée. Ex : la double imposition des dividendes transitaires.
La double imposition peut être :
Nationale
le droit d’imposer leurs citoyens, tant qu’ils gardent la nationalité américaine, même
s’ils ont coupé toute attache avec le pays).
L’utilisation de ces critères par les différents pays entraine que des doubles
impositions internationales peuvent apparaitre. On verra plus loin comment les Etats tentent
de les éviter ou de les atténuer.
7. L’application des principes généraux du droit en matière fiscale
On admet qu’à côté de ces règles écrites constitutionnelles ou légales, il existe
des principes généraux du droit, sorte de règles fondamentales d’une société civilisée
auxquelles le législateur lui-même ne peut pas déroger, même en matière fiscale.
Période imposable :
C’est le laps de temps – en principe l’année civile- durant laquelle ont été
recueillis les revenus imposables.
L’exercice d’imposition :
C’est l’année pendant laquelle l’impôt est établi et peut être réclamé par le fisc.
C’est en principe l’année qui suit la période imposable.
Notion importante : car ce sont généralement les règles applicables pendant
l’exercice d’imposition qui déterminent le régime d’imposition(les taux applicables, les
amendes, majorations, réductions, etc.).
2. Les éléments relatifs à la détermination du montant de l’impôt
a) La base imposable, dite aussi l’assiette de l’impôt
Une fois la matière imposable déterminée, il faut encore la calculer, l’évaluer en
quantité, pour asseoir effectivement le montant de l’impôt à payer.
La détermination de la base imposable ou de l’assiette de l’impôt, comporte une
double opération :
On dénombre d’abord (ou recensement, dénombrement) : c’est la
détermination en quantité de la matière imposable ;
Puis, on détermine la valeur de la matière imposable (=l’évaluation).
i. On distingue : la base brute et la base nette
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
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17 LEMERNICIER Bertrand, « L’évasion fiscale est-elle un devoir moral ? » in Revue éthique, octobre 2001
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
66
INTRODUCTION
Il faut reconnaître qu’en pratique il n’est pas aisé de distinguer les impôts
directs des impôts indirects. La meilleure distinction entre ces deux types d’impôt devrait
s’apprécier au regard d’un certain nombre de critères, notamment :
L’impôt direct est divisé à son tour en impôt réel et impôts cédulaires sur les
revenus.
L’impôt réel est un impôt qui s’applique à un bien du fait que ce bien existe et
qu’il est source de revenus, sans considération de la personne qui le supporte. Il est régi par
l’édit provincial du Nord Kivu N 001/2014 du 23 août 2014 et complété par l’édit n 002
/2015 du 22 décembre 2015. L’impôt réel se subdivise à son tour en quatre impôts distincts,
à savoir : l’impôt foncier, l’impôt sur le véhicule ou la vignette, l’impôt sur les concessions
forestières et l’impôt sur la superficie des concessions minières et d’hydrocarbures.
L’impôt foncier est celui qui frappe la détention ou la jouissance des propriétés
(superficies) foncières bâties et les propriétés foncières non bâties suivant l’usage, la nature
des constructions et les rangs des localités.
Notons que le terme « propriété» est incorrect car selon la loi BAKAJIKA le sol et
le sous-sol congolais sont des propriétés de l’État congolais qui est l’unique propriétaire, les
particuliers ne peuvent avoir que le droit de jouissance, mais aussi pour la loi foncière le sol
est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat.
L’impôt foncier frappe les propriétés bâties et non bâties suivant la nature des
immeubles et le rang des localités.
Il y a deux catégories :
Les villas sont imposables par mètre carré ;
Les autres constructions et terrains restent imposables forfaitairement ;
Dans les deux cas les taux sont fixés en fonction du rang et des localités.
- Sont exemptés :
*des exonérations peuvent être accordées en vertu du code des investissements ou par des
conventions spéciales.
L’impôt sur les véhicules est du par les personnes physiques ou morales
propriétaires ou utilisatrices d’un ou plusieurs véhicules. Elles ont l’obligation de souscrire
chaque année une déclaration par véhicule et avant toute mise en circulation. Il leur est
délivré, pour ce faire, une vignette qui atteste le paiement de l’impôt annuel sur les véhicules.
Cette vignette intègre l’impôt sur les véhicules, la taxe spéciale de circulation routière, le
certificat de contrôle technique, l’autorisation de transport des personnes et / ou des biens
selon le cas. En cas de vente ou de cession, de remplacement, de modification ou de mise hors
d’usage temporaire ou définitive d’un véhicule imposable, le redevable doit dans les 30 jours
de survenance de l’évènement, en faire la déclaration auprès de l’administration fiscale
provinciale.
§2 Fait générateur
C’est l’utilisation du véhicule, cela veut dire que les immobilisés pour raison de
panne mécanique ou d’accident ne sont pas concernés.
§3 Base imposable
Elle est déterminée d’une part par la puissance du véhicule (cylindré pour les
motos, cheval-vapeur pour les voitures et bateaux, poids pour les gros véhicules) et d’autres
part l’objet du véhicule à savoir, caractère utilitaire ou tourisme, transport des personnes ou
des marchandises et enfin selon la qualité de l’utilisateur, personne physique ou morale.
L’impôt sur les véhicules frappe tous les véhicules à moteur sous réserve de
certaines exceptions. Le terme « véhicule » est utilisé ici dans le sens le plus large possible
puisqu’il ne désigne pas uniquement les véhicules automobiles mais aussi « Tout moyen de
transport par terre et par eau et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé ». 19
19Nguyen Chanh Tam, P Dartois et C Simon, Lexique des droits des affaires, Unaza, Faculté de Droit de Kinshasa,
1972,p 161,
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
74
Le redevable de l’impôt sur le véhicule est tenu de souscrire une déclaration par
véhicule, à l’administration fiscale provinciale du Nord- Kivu avant toute mise en circulation.
Il lui est délivré, pour ce faire, une vignette qui atteste le paiement de l’impôt annuel sur les
véhicules et de la taxe de circulation routière.
§2 BASE ET TAUX
Ledit impôt est établi sur la base de la superficie d’un terrain concédé. Les taux
de l’impôt sur les superficies des concessions minières et d’hydrocarbures sont restés
longtemps inchangés, soit :
1 likuta 50 sengi par hectare de concession ayant pour l’objet l’exploitation de mines
ou d’hydrocarbures ;
50 sengi par hectare de concession ayant pour objet le droit de rechercher à titre
exclusif une ou plusieurs substances minérales ou des hydrocarbures.
L’inflation aidant, ces taux non indexés ont fait perdre tout leur sens à cet
impôt, si bien que cette législation est pratiquement tombée en désuétude. Voilà qui justifie
l’intrusion de l’arrêté ministériel n°039/CAB/MIN/FIN/98 dans ce domaine de la loi qui a
revu et indexé les taux comme suit :
§3 PERSONNES IMPOSABLES
GENERALITES
Il n’existe pas de définition légale de revenu sur le plan fiscal en République
Démocratique du Congo. Le législateur se contente d’énumérer les revenus imposables.
Sont redevables réels de l’impôt sur les revenus locatifs tels que dispose l’article
17 de l’édit du 03.07 .2014 :
1. Les propriétaires, le possesseur ou le titulaire d’un droit réel immobilier pris en
location ;
2. Le propriétaire d’un immeuble dont les constructions ont été préfinancées par le ou les
locataires. Le paiement commence à la signature du contrat ;
3. Le bénéficiaire du produit brut de la sous location des bâtiments et terrains ;
4. Le bénéficiaire des indemnités de logement occupant sa propre maison ou celle de son
conjoint ;
5. Les bénéficiaires des indemnités de logement vivant sous tutelle.
Le taux de l’impôt sur les revenus locatifs est de 15 % du revenu locatif brut.
Quant à l’acquittement de l’impôt précité, il sied de distinguer le redevable réel du redevable
légal. En effet, les redevables légaux sont ceux qui sont désignés par le législateur comme
devant payer l’impôt, même s’ils n’en supportent pas la charge. Dans le cas d’espèce, ce sont
les locataires et sous locataires qui doivent retenir une partie de l’impôt à la source. Par
contre les redevables réels sont ceux-là qui doivent effectivement supporter l’impôt sur les
revenus locatifs. Ce sont les bénéficiaires des loyers et des profits de la sous location qui sont
les contribuables réels.
Par-dessus le marché, le défaut du paiement par le bailleur ou de la retenue par
le locataire constitue une infraction fiscale dont l’amende est de 100 % de l’impôt sur les
revenus locatifs. Pareillement, lorsque le locataire s’est abstenu de retenir l’impôt sur les
revenus locatifs, il est solidairement redevable de l’impôt avec son bailleur.
Le taux de l’impôt sur le revenu locatif est fixé conformément à l’édit portant
nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu ainsi que
ses mesures d’application. Ce taux est celui fixe dans l’édit fixant la nomenclature et les
règles relatives aux taux des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu.
Eu égard à ce qui précède, l’édit n° 005/2015 du 22/12/ 2015 modifiant et
complétant l’édit n°001/2014 du 03 Juillet 2014 fixant la nomenclature et les règles
relatives aux taux des impôts, droits, taxes et redevances de la province du Nord Kivu fixe, le
locataire est tenu de retenir à charge du bailleur 15 % du loyer qu’il réserve à l’administration
fiscale provinciale dans les dix jours qui suivent celui du paiement du loyer.
§4. Les exemptions à l’impôt sur les revenus locatifs en Province du Nord-Kivu.
L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel qui ne frappe que
les revenus produits par des capitaux mobiliers investis en République Démocratique du
Congo.
En effet, depuis l’Ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus, le législateur congolais a renoncé à imposer tous les
revenus des sources étrangères, pour ne prendre en considération que l’aspect réel de la
territorialité de l’impôt. Le texte ou le contenu de l’art 1er de l’ordonnance-loi précitée est
explicite à ce sujet lorsqu’il est établi un impôt mobilier sur les revenus des capitaux mobiliers
investis en RDC.
Il en résulte que les dividendes, les intérêts et les redevances produits par des
capitaux mobiliers investis à l’étranger sont exonérés de toute imposition en RDC. Ceci
constitue un manque à gagner important pour l’Administration fiscale, à défaut de
l’application du domicile fiscal ou d’une convention fiscale internationale.
A. DIVIDENDES ET REVENUS DES PARTS DES ASSOCIES NON ACTIFS DANS LES
SOCIETES AUTRES QUE PAR ACTIONS
- Les intérêts intercalaires ou dividendes intercalaires i.e les revenus attribués aux
actionnaires pendant la période préparatoire qui précède l’exploitation proprement
dite d’une société et qui sont imputés sur les frais généraux ;
- Les dividendes fictifs distribués par la société alors qu’elle n’a pas réalisé de bénéfices ;
- Les dividendes intérimaires qui sont des dividendes répartis en cours d’exercice mais à
valoir sur ceux escomptés en fin d’exercice ;
- Les dividendes complémentaires : ce sont ceux qui sont distribués à la suite de la
restitution par le trésor d’un supplément au titre de l’impôt mobilier.
La compréhension des termes « associés non actifs » et « sociétés autres que par
actions » nous semble nécessaire pour une meilleure application de cet impôt :
Les associés non actifs : ce sont ceux qui ne participent pas à la gestion journalière de
l’entreprise c’est-à-dire ceux qui ne font pas fructifier par leur travail le capital qu’ils
ont investi. Ex. le commanditaire, le bailleur des fonds, …
Les sociétés autres que par actions : on entend les autres formes des sociétés reconnues
par le droit commercial à part la société anonyme.
B. INTERETS D’OBLIGATIONS ET INTERETS DES CAPITAUX EMPRUNTES A DES FINS
PROFESSIONNELLES
Ces revenus sont notamment : les intérêts des obligations, les obligations
participantes ainsi que tous les autres intérêts, primes attribués aux porteurs d’obligations, de
bon de caisse de reconnaissance et de tous autres titres constitutifs d’emprunts qu’elle qu’en
soit la durée.
Les capitaux empruntés à des fins professionnelles sont des capitaux engagés
dans l’exploitation d’une entreprise et qui sont rémunérés par des intérêts fixes. La personne
physique ou morale débitrice des intérêts doit retenir l’impôt mobilier à la source. Est exclu, le
revenu du capital emprunté à des fins personnelles. Ex. capital emprunté pour la construction
de sa maison.
Toutefois, il faut signaler que dans la pratique ne sont imposés à l’impôt
mobilier que les revenus perçus par les personnes physiques établies en RDC ou par les
personnes morales non établies en RDC. Par contre, les revenus perçus par les sociétés
congolaises ou les sociétés étrangères établies au Congo sont imposables non pas à l’impôt
mobilier mais à l’impôt professionnel sur les bénéfices.
C. TANTIEMES
On entend par tantième, une somme variable prélevée sur le bénéfice annuel
réalisé par une société par actions et allouée aux administrateurs en rémunération de leur
fonction comme membres du conseil d’administration.
Les tantièmes soumis à l’impôt mobilier attribués par une société par actions
étrangère sont fixés forfaitairement à 10% des revenus réalisés et imposés tant au niveau
professionnel qu’à celui cédulaire sur les revenus locatifs.
D. REDEVANCES
C’est à ce titre que sont assujettis à l’impôt mobilier les revenus de toute nature
perçus par la cession ou la concession d’un équipement industriel, d’une enseigne
commerciale, d’un droit d’auteur et d’une propriété intellectuelle. Par ailleurs, l’imposition de
redevance porte essentiellement sur la valeur nette déduction faite des charges réellement
exposées en vue de leur acquisition ou de leur conservation par les bénéficiaires. A défaut
d’éléments probants, les dépenses ou les charges sont fixées forfaitairement à 30% du montant
de redevance.
s’oppose à celui des professions libérales, charges, offices et autres occupations lucratives. La
différence entre les deux régimes est constituée par le fait que les entreprises sont imposées
sur la base du résultat comptable, tandis que les professions libérales, charges, offices et autres
occupations lucratives sont imposés sur la base de la différence entre les recettes totales et les
dépenses effectives inhérentes à l’exercice de la profession, c’est- à- dire sur base des profits.
La notion de revenus professionnels se définit par rapport à deux théories : la
théorie de la source ou théorie du compte d’exploitation générale, et la théorie
d’accroissement d’avoir ou théorie du bilan. C’est cette dernière théorie qui répond mieux à
l’imposition des bénéfices d’une entreprise, parce qu’elle tient compte de la capacité
contributive et touche même les revenus occasionnels (plus-value ou moins-value) qui ne
proviennent pas de l’exploitation.
Dans les entreprises sociétaires, tous les revenus sont professionnels étant donné
qu’une société n’existe que pour les besoins d’exploitation. Tandis que dans les entreprises
individuelles, les revenus professionnels doivent provenir d’une occupation lucrative.
En droit congolais, il y a trois catégories de revenus professionnels qui
bénéficient chacune d’un régime d’imposition propre : les bénéfices des entreprises, les
rémunérations, les profits des professions libérales. En effet, aux termes de l’article 27 de l’OL
n° 69/009 du 10 février 1969 relative à l’impôt cédulaire sur les revenus, sous réserve des
dispositions des conventions internationales, l'impôt professionnel atteint les revenus désignés
ci-après, provenant d’activités professionnelles exercées en République démocratique du
Congo alors même que le bénéficiaire n’y aurait pas son siège social, son principal
établissement administratif, son domicile ou sa résidence permanente :
1°) les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales, artisanales,
agricoles ou immobilières, y compris les libéralités et avantages quelconque accordés aux
associés non actifs dans les sociétés autres que par actions ;
2°) les rémunérations diverses de toutes personnes rétribuées par un tiers, de
droit public ou de droit privé, sans être liées par un contrat d’entreprise, celles des associés
actifs dans les sociétés autres que par actions ou que l’exploitant d’une entreprise individuelle
s’attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, ainsi que les pensions, les
rémunérations diverses des administrateurs, gérants, commissaires, liquidateurs des sociétés,
et de toutes personnes exerçant des fonctions analogues ;
3°) les profits, quelle que soit leur dénomination, des professions libérales,
charges ou offices;
4°) les profits, quelle qu’en soit la nature, des occupations non visées aux 1° à
3° du présent article.
Le régime fiscal des entreprises peut être subdivisé en deux : le régime des
sociétés par actions congolaises, et le régime des sociétés autres que par actions.
A. Régime d’imposition des sociétés par actions congolaises
L’assiette de l’impôt professionnel d’une société par actions comprend quatre
éléments envisagés indépendamment de leur affectation. Il s’agit de :
Réserves, fonds de provision quelconque, reports à nouveau de l’année et toutes
affectations analogues. En principe, tous les bénéfices non distribués sont imposables
dans le chef de la société, quelle que soit l’affectation qui leur est donnée. Il en est
ainsi, notamment, des provisions constituées en vue de faire face à des pertes de
change ou à des dépréciations des éléments de l’actif ou à des provisions pour risque, à
l’exception des provisions pour reconstitution des gisements miniers qui ne sont pas
imposables.
Dividendes ;
Tantièmes ;
Dépenses non admises en déduction ou libéralités : ce sont toutes celles qui sont
fiscalement rejetées comme charges professionnelles, parce que non nécessitées par les
besoins de l’exploitation.
Actuellement, le taux de l’impôt sur le bénéfice des entreprises est fixé à 35%.
Ce taux frappe le bénéfice des sociétés tant étrangères que de droit national.
A. 1 Détermination du bénéfice brut
Le bénéfice brut comprend :
- les revenus d’exploitation proprement dits : il s’agit des bénéfices de toutes les entreprises
industrielles, commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières, y compris les libéralités et
avantages quelconques accordés aux associés non actifs dans les sociétés autres que par
actions. En bref, tous revenus provenant de l’exploitation normale de l’entreprise sont
imposables et ce, quelle que soit leur affectation..
- les autres revenus imposables, à part les revenus d’exploitation. C’est le cas notamment des
primes d’émission, des plus- values ou gains en capital.
A.2. Détermination du bénéfice net
Les bénéfices des entreprises sont imposables sur leur montant net, c'est-à-dire à
raison de leur montant brut diminué des seules dépenses professionnelles faites, pendant la
période imposable, en vue d'acquérir ou de conserver leurs revenus, ainsi que toutes les autres
charges ou pertes dont la loi fiscale autorise la déduction.
En aucun cas, les intérêts des créances hypothécaires sur des immeubles donnés
en location en tout ou en partie, ne peuvent être considérés comme dépenses
professionnelles déductibles ;
5°) les frais de transport, d’assurance, de courtage, de commission.
Toutefois, les dépenses consistant en commissions, courtages, ristournes
commerciales ou autres, vacations, honoraires occasionnels ou non, gratification et
autres rétributions quelconques ne sont admises en déduction que s’il en est
justifié par l’indication exacte du nom et du domicile des bénéficiaires ainsi que de
la date des paiements et des sommes allouées à chacun d’eux. A défaut de
déclaration exacte, des sommes précitées ou de leurs bénéficiaires, lesdites sommes
sont ajoutées aux bénéfices de celui qui les a payées, sans préjudice des sanctions
prévues en cas de fraude ;
6°) a) le montant du bénéfice réparti entre les membres du personnel de
l’entreprise ;
b) les traitements alloués dans les sociétés par actions aux membres du Conseil
général lorsqu’il est justifié qu’ils correspondent à des appointements normaux
en rapport avec la nature des fonctions réelles et permanentes exercées dans
ces sociétés en République Démocratique du Congo ;
7°) les amortissements des immobilisations servant à l'exercice de la profession ainsi
que ceux des immobilisations donnés en location par une Institution de crédit-bail
agréée par la Banque Centrale du Congo;
8°) l’impôt réel ayant le caractère d’une charge d’exploitation acquittée dans le
délai, pour autant qu’il n’ait pas été établi d’office ;
9°) les charges professionnelles afférentes aux bâtiments et terrains donnés en location
par les sociétés immobilières. »
L’article 43 de la loi précitée précise que pour être admis en déduction des
bénéfices imposables, les amortissements visés à l’article 43.7°) doivent remplir les conditions
suivantes:
1°) être pratiqués sur des immobilisations, en ce compris celles données en location par
une Institution de crédit-bail agréée par la Banque Centrale du Congo, figurant à
l’actif de l’entreprise et effectivement soumises à dépréciation ;
2°) être pratiqués sur la base et dans la limite de la valeur d’origine des biens ou, le
cas échéant, de leur valeur réévaluée ; ils cessent à partir du moment où le total des
annuités atteint le montant de cette valeur.
Le montant de la dépréciation subie au cours de chaque exercice se calcule au moyen
d’un taux d’amortissement fixé d’après la durée normale d’utilisation déterminée selon
les usages de chaque nature d’industrie, de commerce ou d’exploitation.
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
88
A titre d'exemple, pour l'année 2012, il y a eu un déficit de 1.000 FC. L'année 2013, il y a eu
un bénéfice de 200 FC, l'année 2014 un bénéfice de 700 FC, l'année 2015 un bénéfice de
100 FC.
L'imposition du bénéfice se fera de la manière suivante :
- pour l’année 2013, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 200FC, le résultat fiscal
est égal à 0 ;
- pour l’année 2014, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 700FC, le résultat fiscal
est égal à 0 ;
- pour l’année 2015, le déficit de 2012 sera imputé à la hauteur de 100FC, le résultat fiscal
est égal à 0.
On devra toutefois retenir que :
a) Une entreprise ne peut pas transférer le déficit reportable à une autre. C'est le cas
notamment :
- de la fusion des sociétés par absorption : les pertes de la société absorbée ne peuvent pas être
transférées à la société absorbante, de sorte qu'elle puisse les déduire de ses résultats ;
- lorsqu'une société se transforme en une autre, en changeant sa raison sociale et son objet ;
- des pertes subies par un établissement étranger de la société, qui ne peuvent pas être
déduites de ses revenus réalisés au Congo
b) Il n'y a pas de report pour les sociétés en liquidation.
c) Il n'y a pas de report lorsque les pertes d'une société sont prises en charge par les
actionnaires ou les administrateurs.
Le régime d'imposition de ces sociétés est en principe le même que celui des
sociétés par actions, mais moyennant quelques réserves.
B.3 Régime d’imposition des entreprises individuelles, des exploitations familiales et des
entreprises de petite taille
1°) Régime fiscal des entreprises individuelles
Une entreprise individuelle est celle dont le propriétaire est une personne
physique et qui n'a pas de personnalité juridique ni de patrimoine propre au regard du droit
civil. Dans notre pays, une entreprise individuelle est souvent considérée comme un simple
établissement.
Sont généralement assimilées aux entreprises individuelles, les exploitations
familiales dans la mesure où elles ne constituent pas des associations de fait.
L'assiette de l'impôt professionnel des entreprises individuelles comprend, outre
le revenu d'exploitation proprement dit et le bénéfice exceptionnel, tous les avantages en
nature que l'exploitant s'octroie. Ces avantages sont évalués à leur valeur réelle.
A titre d’exemple : les sacs de haricots mis de côté par l’exploitant pour le
besoin du ménage constituent un élément du bénéfice imposable.
Sont également compris dans la base imposable, les profits issus des
prélèvements effectués par l'exploitant sur le bénéfice de son entreprise en vue d'assurer sa
subsistance et celle de sa famille. Quant aux rémunérations que l'exploitant d'une entreprise
s'attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail, elles sont imposables à
l'impôt professionnel sur les rémunérations.
Il est admis à l'entreprise individuelle de déduire des bénéfices imposables, les
frais médicaux et les frais d'assurance dans un but purement social. Les entreprises
individuelles ont droit également à une réduction de 2% pour chacun des membres de la
famille à charge, avec un maximum de 9 personnes. Aucune réduction n'est accordée sur
l’impôt qui se rapporte à la partie du revenu imposable qui excède la septième tranche du
barème progressif, ainsi que sur l’impôt professionnel sur les rémunérations versées au
personnel domestique et aux salariés des micro-entreprises.
Sont considérés comme étant à la charge du redevable : l’épouse ; les enfants
célibataires nés d’un ou de plusieurs mariages ou hors mariage mais reconnus, ainsi que les
enfants sous tutelle, dont il prouve l’existence au début de l’année ; les ascendants des deux
conjoints à la condition qu’ils fassent partie du ménage du redevable. Les enfants célibataires
et les ascendants ne sont toutefois considérés comme étant à charge que pour autant qu’ils
n’aient pas bénéficié personnellement pendant l’année précédant celle de la réalisation des
revenus, de ressources nettes ne dépassant pas les revenus de la première tranche du barème
prévu à l’article 84 de l’ordonnance-loi 69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée et
complétée par l’ordonnance ̵ loi n° 13/008 du 23 février 2013
On notera que :
la micro-entreprise, qui est toute entreprise qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne
dépassant pas 10.000.000 FC. On considère aussi comme micro-entreprise, toute
profession libérale et toute profession constituée en charge ou office dont le chiffre
d’affaires annuel est inférieur à 10.000.000 FC. La micro-entreprise peut tenir une
comptabilité suivant les dispositions réduites de la législation comptable en vigueur ;
la petite entreprise qui est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000 FC et inférieur à 80.000.000 FC. On considère aussi comme petite
entreprise, toute profession libérale et toute profession constituée en charge ou office
dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 10.000.000 FC, mais inférieur à
80.000.000 FC. La petite entreprise a l’obligation de tenir une comptabilité suivant les
dispositions réduites de la législation comptable en vigueur.
a) Imposition de la petite entreprise
La petite entreprise est imposée sur la base du chiffre d’affaires annuel réalisé
ou à raison de toute somme proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à
un an. Le taux est fixé à 1% pour les activités de vente, et 2% pour les activités de prestations
de services. Lorsqu’un contribuable exerce à la fois des activités de vente et de service, les
chiffres d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant l’activité principale.
réalisation des revenus imposables, et le solde, c’est-à-dire 40%, est payée à la souscription
de la déclaration autoliquidative au plus tard le 31 mai de la même année.
b) Imposition de la micro-entreprise
La micro-entreprise acquitte un impôt forfaitaire annuel de 50.000 FC. Elle
n’est pas soumise à la vérification de comptabilité. Les activités de l’administration des impôts
se limitent au recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à l’évaluation du chiffre
d’affaires et à la facilitation en vue du paiement de l’impôt forfaitaire.
l’impôt minimum n’est dû que pour un douzième par mois ou fraction de mois si le
contribuable a commencé les activités après le mois de janvier.
les personnes physiques ou morales en cessation d’activités, sans s’être fait radier, selon
le cas, du nouveau registre du commerce ou de l’ordre de la corporation, sont
soumises au paiement d’un impôt forfaitaire fixé à 500.000 FC pour les grandes
entreprises, 250.000 FC pour les moyennes entreprises, 30.000 FC pour les entreprises
de petite taille.
lorsque les circonstances l’exigent, le Ministre ayant les finances dans ses attributions
est habilité à réajuster les chiffres limites des catégories des entreprises de petite taille,
et le montant de l’impôt forfaitaire annuel des micro-entreprises.
B.4. Régime d’imposition des personnes physiques ou morales étrangères exerçant une
activité en République Démocratique du Congo
Selon la loi, les personnes physiques ou morales étrangères qui exercent une
activité en République Démocratique du Congo sont imposables sur les bénéfices réalisés par
leurs établissements permanents ou leurs établissements fixes qui y sont situés.
Elles sont considérées comme ayant un établissement en République
démocratique du Congo soit lorsqu’elles disposent dans le pays d’une installation matérielle
telle que siège de direction effective, succursales, fabriques, usines, ateliers, agences,
magasins, bureaux, laboratoires, comptoirs d’achat ou de vente, dépôts, immeubles donnés
en location, ainsi que toute autre installation fixe ou permanente quelconque de caractère
productif ; soit, en l’absence d’installation matérielle, lorsqu’elles exercent directement sous
leur propre raison sociale, une activité professionnelle pendant une période au moins égale à
six mois.
Cette notion d'établissement utilisée par la loi fiscale congolaise comme
condition exclusive de l'imposition des bénéfices réalisés en République Démocratique du
Congo par les personnes physiques ou morales étrangères, suppose trois éléments : la fixité
ou la permanence, la productivité, la dépendance.
La filiale, entité juridique indépendante, ne constitue pas normalement un
établissement de la société mère. Toutefois, si elle n'a pas d'autonomie financière, c'est-à-dire
si elle agit comme agent dépendant de la société mère en concluant des contrats au nom de
celle-ci, alors elle peut être considérée comme un établissement stable.
Du point de vue des charges déductibles, seules sont admises comme charges
professionnelles déductibles, les dépenses faites dans ces établissements en vue d'acquérir et
de conserver lesdits bénéfices. Les autres sont non déductibles. Les frais exposés à l’étranger,
notamment les frais d'administration du siège social à l'étranger, ne sont pas déductibles.
A cet effet, il est fait obligation à ces personnes de tenir, au siège de leurs
établissements situés en République démocratique du Congo, une comptabilité spéciale des
opérations traitées par ces établissements. Cette comptabilité exprimée en franc congolais
doit être tenue en français suivant les règles en vigueur en République démocratique du
Congo.
Concernant les exonérations à l'impôt professionnel, sont exonérés sous réserve
de réciprocité, les bénéfices qu'une entreprise établie dans un pays étranger retire de
l'exploitation des navires ou d'aéronefs dont elle est propriétaire ou affréteur et qui font
escale au Congo pour y décharger, y charger des marchandises ou des passagers.
A titre d'exemple : Agence Air France…
C'est une dérogation en faveur des compagnies maritimes et aériennes
nationales en vue de leur permettre d'étendre également leur réseau d’exploitation au-delà
des frontières nationales sans devoir payer un quelconque impôt au pays étranger.
Sont également exonérées de l'impôt professionnel, les sommes payées par une
entreprise congolaise à une personne physique ou morale étrangère en rémunération
normale de ses activités d'assistance.
- que celles-ci ne constituent pas le remboursement des dépenses supportées par le salarié
dans l'exercice de sa profession ;
- que ces indemnités ne soient pas explicitement exonérées par la loi.
Sont notamment exonérées dans les limites fixées par l'Administration Fiscale,
les indemnités ci-après:
Les avantages en nature sont des biens et des fournitures, prestations des
services divers. Leur liste n'est pas limitée. Nous citons notamment :
Pour ces avantages en nature, la base de l'imposition est leur valeur réelle. Sont
cependant exonérés, les avantages en nature concernant le logement, le transport, les frais
médicaux dans la mesure où ils ne revêtent pas un caractère exagéré.
Pour la fourniture de boissons, elle est exonérée si elle n'est pas alcoolisée et
consommée sur le lieu du travail. Mais si l'employeur donne un casier chaque mois au salarié,
il sera imposable.
C. Exemptions et exonérations
Sont exemptés de l'impôt sur les rémunérations :
- les employés des organisations internationales, du chef des rémunérations touchées par eux
et payées par lesdits organismes ;
- les diplomates et les agents consulaires, sous réserve de réciprocité.
Sont par contre exonérées, les pensions versées en cas d'invalidité prématurée ou de
décès ou aux veuves, aux orphelins, aux descendants des anciens combattants, aux victimes
d'accidents du travail ou de maladies professionnelles, ou les pensions alimentaires.
D. Dispositions spéciales concernant l’impôt professionnel sur les rémunérations à charge des
membres des institutions politiques
Les membres des institutions politiques forment une partie des membres des
institutions publiques, au sens de l’article 47, paragraphe 1er, 4ème tiret, de l’ordonnance-loi
n° 69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires sur les revenus. Ils sont donc
assujettis à l’impôt professionnel sur les rémunérations selon les règles spéciales prescrites par
le décret n° 011/19 du 14 avril 2011 portant modalités de calcul et de recouvrement de
l’impôt professionnel sur les rémunérations des membres des institutions politiques et
assimilés.
Par membres des institutions politiques, il faut entendre ici : le Président de la
République, le Premier Ministre, les Sénateurs, les Députés nationaux, les autres membres du
Gouvernement central, les Députés provinciaux, les membres des Gouvernements
provinciaux.
Sont assimilés aux membres des institutions politiques, en matière d’impôt
professionnel sur les rémunérations : les membres du Cabinet du Chef de l’Etat ; les attachés
financiers du Secrétariat Général à la Présidence ; le Coordonnateur du Fonds Social de la
République ; l’Administrateur-Délégué Général des Réserves Stratégiques Générales ;
l’Administrateur Général en Chef de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) ;
l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service et son Adjoint ainsi que les membres de
leurs Cabinets respectifs ; les membres du Cabinet du Premier Ministre ; les anciens Vice-
Présidents de la République ; les membres des Cabinets Ministériels (Gouvernement Central et
Gouvernements provinciaux) ; les membres des Cabinets des membres du Bureau de
l’Assemblée Nationale ainsi que les Assistants des Députés Nationaux ; les membres des
Cabinets des membres du Bureau du Sénat ainsi que les Assistants des Sénateurs ; les membres
des Cabinets des membres des Bureaux des Assemblées provinciales ; le Premier Président, les
Présidents et Conseillers à la Cour Suprême de Justice ; le Procureur Général de la République,
les Premiers Avocats Généraux et Avocats Généraux de la République ; le Président de la Cour
des Comptes, le Procureur Général près la Cour des Comptes et les Magistrats de la Cour des
Comptes ; le Président de la Haute Cour Militaire et l’Auditeur Général des FARDC ainsi que
les membres de leurs Cabinets ; les membres des Cabinets du Premier Président de la Cour
Suprême de Justice, du Procureur Général de la République et du Président de la Cour des
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
99
Comptes ; les membres de la Haute Autorité des Médias ainsi que les membres des Cabinets
des membres du Bureau de la Haute Autorité des Médias ; les membres de la Commission
Nationale Electorale Indépendante ainsi que les membres des Cabinets du Bureau de la
Commission Electorale Nationale Indépendante ; les membres de la Délégation Générale à la
Francophonie ; les membres du Bureau de la Délégation Générale à la MONUSCO.
L’impôt professionnel sur les rémunérations à charge des membres des institutions
politiques et assimilés est assis, conformément sur l’ensemble des traitements, salaires,
émoluments et autres avantages leur octroyés, à l’exception des éléments immunisés,
notamment les indemnités ou allocations familiales dans la mesure où elles ne dépassent pas
les taux légaux ainsi que les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le
transport et les frais médicaux, dans les limites fixées par la loi. Toutefois, en l’absence de
ventilation des rémunérations susvisées, un forfait de 30% de celles-ci est déduit au titre
d’éléments non imposables.
Le Ministre ayant le budget dans ses attributions, en tant qu’autorité des services
chargés de la liquidation des rémunérations des membres des institutions politiques et
assimilés, est institué redevable légal de l’impôt professionnel sur lesdites rémunérations. A ce
titre, il procède à la retenue à la source de l’impôt et souscrit la déclaration y relative auprès
de l’Administration des impôts. L’impôt ainsi déterminé est communiqué à l’Ordonnateur
délégué du Gouvernement pour prise en compte dans les recettes nivelées de la Direction
générale des impôts à la Banque centrale du Congo.
Il a été introduit dans notre pays par l'O-L n° 69-007 du 10 février 1969 afin de
protéger la main d'œuvre locale contre les risques d'envahissement du marché de l'emploi par
la main d'œuvre étrangère. Cet impôt a comme spécificité de ne pas être à la charge du
bénéficiaire des rémunérations. Il doit être supporté par l'employeur lui-même, personne
physique ou morale. Il se superpose à l'impôt que doit payer un salarié expatrié sur la même
rémunération brute, à charge de l'employeur.
Les travailleurs originaires des pays limitrophes sont assimilés aux nationaux en
matière d'imposition sur les rémunérations et ne sont par conséquent pas concernés par
l'impôt exceptionnel sur les rémunérations du personnel expatrié.
En vertu des dispositions de l’article 83 d’Ordonnance-loi n° 13/008 du 23 février
2013 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10
février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les Revenus le taux de l’impôt professionnel
est fixé à 14 % sur les sommes payées en rémunération des prestations de services de toute
nature fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non établies en
République Démocratique du Congo. »
3. Impôt sur les rémunérations des prestations de services fournies par des personnes
physiques ou morales étrangères non établies en République démocratique du Congo
Selon la loi fiscale, l'impôt professionnel atteint les profits, quelle que soit leur
dénomination, des professions libérales, charges, offices ainsi que les profits, quelle qu'en soit
la nature, des autres occupations lucratives.
A la différence des entreprises, les professions libérales, charges, offices et autres
occupations lucratives sont imposables, non pas sur la base des résultats comptables, mais sur
celle de la différence entre les recettes totales effectives et les dépenses effectives inhérentes à
l'exercice de la profession. Autrement dit, dans la détermination des profits imposables des
professions libérales, les créances et les dettes n'entrent pas en ligne de compte.
1. PROFESSIONS LIBERALES
Une profession libérale est celle où l'activité intellectuelle joue le rôle principal, qui
consiste en la pratique personnelle d'une science ou d'un art, et dans laquelle il y a absence
d'un lien de subordination à un supérieur hiérarchique.
Tels sont notamment les cas des professions d'avocats, de médecins, de vétérinaires,
d'architectes, d'ingénieurs conseils, d'écrivains, d'artistes peintres, d'orthopédistes, de
masseurs-kinésithérapeutes. C'est une profession par excellence indépendante et non
salariale.
Toutefois, le médecin qui fournit des prestations dans un centre médical en vertu
d'un contrat de travail est un salarié, et sa rémunération doit être imposée au titre de l'impôt
professionnel sur les rémunérations. Si le même médecin a un cabinet qui lui appartient à la
cité, il sera imposé à l'impôt professionnel sur le profit.
considérées par la doctrine comme ne représentant pas un revenu effectif, et par conséquent
elles ne sont pas imposables.
A titre d'exemple :
- les loyers réellement payés et les charges locatives afférentes aux immeubles ou parties
d'immeubles affectés à l'exercice de la profession et tous frais généraux résultant de leur
entretien, éclairage, ...
- les frais généraux résultant de l’entretien du matériel et des objets mobiliers affectés à
l'exploitation ;
- les traitements, salaires, gratifications et indemnités des employés et des ouvriers au service
de l'exploitation ; les avantages en nature.
Par contre, ne peuvent être déduites, toutes les dépenses à caractère personnel ainsi que celles
se rapportant aux revenus d'une autre cédule.
Sont déductibles des profits nets imposables, les versements effectués en vue de la constitution
d'une rente viagère, d'une pension, d'une assurance-maladie ; les frais médicaux supportés
par le contribuable tant pour lui-même que pour sa femme ainsi que ses enfants célibataires à
charge et ce, dans les conditions définies par l'O-L de 1969.
A. Charges et offices
Il s'agit des professions comme celles de notaire, huissier, … Ailleurs, notamment
en France et en Belgique, ces professions sont exercées à titre libéral. En République
démocratique du Congo, les notaires et les huissiers sont des fonctionnaires, et il n'y a pas lieu
de leur appliquer les dispositions de la loi concernant l’impôt professionnel sur les profits. Ils
sont donc soumis à l'impôt professionnel sur les rémunérations.
Cette décision ne vaut que l’exercice fiscal au cours duquel l’événement s’est
produit ou, si l’impôt a été déjà payé, pour l’exercice suivant. Elle peut être renouvelée pour
un ou plusieurs exercices.
1. De la réclamation
L'impôt indirect vise les revenus, mais ne les frappe pas en tant que tels. Il les
saisit dans leur emploi lors des achats des biens ou des services ou même de la consommation.
1l est destiné à être supporté en définitive par le consommateur, dans la mesure où il est
systématiquement intégré dans le prix des marchandises ou des services. Le contribuable le
paie souvent sans s'en rendre compte.
Cet impôt peut être prélevé selon trois modalités : la taxe unique, la taxe
cumulative ou en cascade, et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou taxe à paiement
fractionné.
Ces trois grandes catégories d'impôts indirects sont fondées sur l'idée que toute
marchandise achetée par le consommateur est le produit d'un processus de production, de
distribution et de consommation. La dépense constituée par l'achat de cette marchandise peut
donc être taxée, non pas uniquement au niveau de la consommation finale, mais à n'importe
quel stade du circuit économique, l'impôt se trouvant en toute hypothèse répercutée dans le
prix payé par le consommateur.
Cette modalité d'imposition est celle qui était, jusqu’il y a peu, d'application en
République démocratique du Congo sous forme d'impôt sur le chiffre d'affaires (ICA). L'ICA
avait été institué par l'O-L n° 69/058 du 5 décembre 1969. C'était un impôt général qui
frappait certaines opérations à l'intérieur, et certaines importations.
Le principe est que la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé en amont les
éléments du prix d'une opération imposable est déductible de la taxe applicable à cette
opération pour l’assujetti. Celui-ci ne reversera donc au Trésor public que la différence
éventuelle qui se dégagera après avoir effectué la déduction.
Trois situations peuvent en effet découler de l’exercice, par un assujetti, du droit
à déduction : il peut y avoir une TVA nette lorsque la TVA collectée est supérieure à la TVA
déductible ; une TVA nulle si la TVA collectée est égale à la TVA déductible ; un crédit de TVA
lorsque la TVA collectée est inférieure à celle déductible.
Le droit à déduction est cependant subordonné à des conditions de forme, de
fond et de temps.
A. Conditions de forme
Sur le plan de la forme, la loi prévoit que pour être déductible, la TVA doit
figurer:
de façon générale, sur une facture ou un autre document en tenant lieu, dûment
délivré par un assujetti et mentionnant son numéro impôt. Toutefois, en ce qui
concerne les factures émises par les prestataires étrangers, cette condition n’est pas
exigée. Les modalités de liquidation de la taxe sur la valeur ajoutée pour ces
prestataires sont déterminées par voie réglementaire ;
Conçu par CT KAMBALE MUHONGYA Diallo Aurélien
110
les produits pétroliers, à l'exception des carburants destinés à la revente par les
grossistes ou acquis pour la production d'électricité devant être revendue ou pour être
utilisés par des appareils fixes comme combustibles dans les entreprises industrielles ;
les services de toute nature notamment la location, l'entretien, la réparation, afférents à
des biens, produits ou marchandises exclus du droit à déduction;
les objets mobiliers autres que ceux utilisés par l'assujetti pour son exploitation;
les immeubles autres que les bâtiments et locaux à usage professionnel ;
les biens cédés et les services rendus gratuitement ou à un prix inférieur au prix de
revient, à titre de commissions, salaires, gratifications, bonifications, cadeaux, quelle
que soit la qualité du bénéficiaire, sauf quand il s'agit d'objets publicitaires de faible
valeur unitaire hors taxe.
la taxe sur la valeur ajoutée sur les véhicules ou engins, quelle que soit leur nature,
conçus ou aménagés pour le transport des personnes ou pour les usages mixtes,
constituant des immobilisations ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée sur leur location,
leurs pièces détachées et accessoires ou les services afférents à ces mêmes biens.
Toutefois, cette exclusion ne concerne pas : des véhicules routiers comportant dix
places assises ou plus, chauffeur inclus, et utilisés par des entreprises pour le transport
exclusif de leur personnel ; des véhicules ou engins acquis par les entreprises de
transport public de voyageurs et affectés de façon exclusive à la réalisation desdits
transports ; des véhicules particuliers acquis par les entreprises de location de
voitures ;
les transports de personnes et les opérations accessoires auxdits transports, à
l'exclusion des transports réalisés, soit pour le compte d'une entreprise de transport
public de voyageurs, soit en vertu d'un contrat permanent de transport conclu par les
entreprises pour amener leur personnel sur les lieux de travail.
C. Conditions de temps
Le droit à déduction prend naissance lorsque la taxe devient exigible chez
l'assujetti, c’est-à-dire le fournisseur des biens ou le prestataire des services.
Ce droit est exercé jusqu'au 31 décembre de l'année qui suit celle au cours de
laquelle la taxe est devenue exigible. A l'expiration de ce délai, la taxe sur la valeur ajoutée
non déduite est acquise définitivement au Trésor public et ne peut faire l’objet d’aucune
déduction.
La déduction est opérée sans attendre le moment où les biens et les services sont
effectivement utilisés.
Il s’agit ici de dire sur quoi s’applique la TVA. De ce point de vue, on retiendra
que la taxe sur la valeur ajoutée vise toutes les opérations qui relèvent d’une activité
économique et qui sont effectuées, à titre onéreux, par un assujetti agissant en tant que tel.
Par activités économiques, il faut entendre les activités de production, d'importation, de
prestation de services et de distribution, y compris les activités extractives, agricoles, agro-
industrielles, artisanales et celles des professions libérales ou assimilées.
Les opérations imposables à la taxe sur la valeur ajoutée comprennent : les
livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers ou à soi-même, les prestations de
services faites à des tiers ou à soi-même, les importations.
Ceci nous permet, pour des raisons de clarté, de diviser la TVA en trois
catégories : la TVA des livraisons des biens, la TVA des prestations de services, et la TVA à
l’importation.
La question ici est celle de savoir qui applique la TVA. Le champ d’application
personnel de la TVA est constitué des personnes physiques ou morales qui sont appelées
« assujettis ». Il s’agit de toute personne physique ou morale, de droit public ou de droit privé,
qui effectue de manière indépendante, à titre habituel ou occasionnel, des opérations
imposables à la taxe sur la valeur ajoutée, c’est-à-dire des personnes qui exercent une activité
sous leur propre responsabilité et jouissent d’une totale liberté dans l’organisation et
l’exécution des travaux qu’induit ladite activité, en ce compris les membres des professions
libérales.
Les livraisons de biens meubles corporels faites à des tiers sont imposables
lorsqu'elles sont effectuées entre deux personnes distinctes, moyennant une contrepartie, en
espèces ou en nature, quels que soient les buts recherchés ou les résultats obtenus. Par
personnes distinctes, il faut entendre :
- les personnes juridiques différentes, si toutes les parties à l'opération sont établies en
République Démocratique du Congo,
- les personnes différentes ou les établissements, agences, bureaux, succursales, si l'une des
parties est située hors de la République Démocratique du Congo, qu'ils aient ou non un statut
juridique distinct,
A. Matière imposable
les opérations consistant en la livraison d’engins et filets de pêche ainsi que la fourniture de
tout article ou produit destiné aux bateaux pratiquant la pêche professionnelle maritime,
fluviale ou lacustre ;
les opérations de manutention, de magasinage et d’aconage portant sur les marchandises
manifestées en transit international ainsi que sur les marchandises exportées ;
les livraisons de biens effectuées sous un régime suspensif de droits de douane ou avant
dédouanement sous réserve de leur exportation effective ;
les livraisons de biens et les prestations de services effectuées en faveur des bénéficiaires
des régimes fiscaux d’exonérations fiscales ainsi que des conventions particulières conclues
conformément à la loi.
B. Fait générateur
C. Base d’imposition
La base d’imposition de la TVA des livraisons des biens meubles corporels est
constituée par le prix de base des marchandises, augmenté des impôts, taxes et autres
prélèvements constituant les charges d’exploitation pour le redevable, et des autres frais
divers et versements effectués en faveur du vendeur au titre de complément du prix (frais de
transport, d’emballage, de manutention, d’entreposage, de gardiennage, d’assurance, de poste,
les commissions, les indemnités autres que les dommages-intérêts, les subventions, les
abandons de créance et les aides interentreprises, …).
Elle est composée de la valeur FOB pour les exportations de marchandises.
Celle-ci est la valeur des marchandises jusqu'à bord du moyen de transport au port, à la gare,
à l'aéroport du pays d'exportation.
Pour les ventes de biens d’occasion réalisées par les négociants en biens
d’occasion, la base d’imposition est déterminée comme pour les autres biens. Toutefois,
lorsque les biens d’occasion vendus ont été acquis auprès des non-assujettis, la base
d’imposition est constituée par la marge bénéficiaire réalisée par le négociant, diminuée du
montant de la taxe sur la valeur ajoutée afférente à la marge bénéficiaire elle-même. Cette
dernière est égale à la différence entre le prix de vente facturé par le négociant et le prix de
revient.
La base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée des biens d'occasion importés
est déterminée conformément à la législation douanière.
D. Exonérations
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations de livraison de biens et
d’importation ci-après :
1. les ventes de biens meubles d'occasion effectuées par les personnes qui les ont utilisés pour
les besoins de leur exploitation lorsque ces biens n'ont pas ouvert droit à déduction de la taxe
lors de leur acquisition;
2. les ventes réalisées par les associations sans but lucratif légalement constituées lorsque ces
opérations présentent un caractère social, sportif, culturel, religieux, éducatif ou
philanthropique conforme à leur objet ;
3. les ventes et les cessions effectuées par l'Etat, les provinces, les entités territoriales
décentralisées et les organismes publics n'ayant pas le caractère industriel et commercial ;
4. les ventes de timbres officiels ou de papiers timbrés;
5. les ventes des équipements agricoles destinés à l’agriculture sur base d’une liste déterminée
par voie réglementaire ;
6. les opérations ayant pour objet la cession d'immeubles par des personnes autres que les
promoteurs immobiliers et passibles de droits d'enregistrement;
7. la livraison des organes et du sang humains par les institutions médicales ou organismes
agréés ainsi que les fournitures des prothèses;
8. la vente de bateaux et filets de pêche;
9. l'acquisition des produits pharmaceutiques destinés à la prévention, au diagnostic et au
traitement des maladies, des emballages des produits pharmaceutiques et des intrants
pharmaceutiques, dont la liste est fixée par voie réglementaire, réalisées par les industries
pharmaceutiques, ainsi que l’acquisition des matériels médicaux;
10. la vente de moustiquaires ;
11. l'acquisition des équipements, des matériels, des réactifs et autres produits chimiques
destinés exclusivement à la prospection, à l'exploration, à la recherche et à la construction et
développement du projet minier et pétrolier, avant exploitation ;
11. les ventes d'œuvres d'art originales par l'artiste créateur.
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, dès lors qu'elles sont soumises à
des taxations spécifiques exclusives de toute taxation sur le chiffre d'affaires, les opérations
suivantes, soumises aux droits d'enregistrement :
les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou d'usufruit de biens
immeubles, des fonds de commerce ou de clientèle, de droit au bail, à l'exclusion des ventes
d'immeubles neufs bâtis effectuées par les promoteurs immobiliers;
Sous réserve de réciprocité et selon des quotas fixés par arrêté conjoint des
ministres ayant les Finances et les Affaires étrangères dans leurs attributions, sont exonérés de
la taxe sur la valeur ajoutée, les biens destinés à l'usage officiel des missions diplomatiques
étrangères ainsi que des organisations internationales et dont la liste est transmise au
Gouvernement par le chef de mission. Toutefois, en application de différentes conventions
internationales en vigueur, les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et
assimilés en poste en République Démocratique du Congo sont soumis à la taxe sur la valeur
ajoutée incorporée dans le prix des marchandises.
A. Matière imposable
Elle se réalise également lorsque les biens acquis par l’entreprise et qui ont fait
l’objet d’une déduction de taxe sur la valeur ajoutée, sont affectés à des besoins autres que
ceux de l’entreprise. Sont ainsi visés les biens affectés aux besoins privés des dirigeants, du
personnel ou des tiers, notamment la distribution gratuite de biens et le prélèvement dans le
stock.
B. Fait générateur
Le fait générateur est la première utilisation pour les biens que les redevables se
livrent à eux-mêmes.
C. Base d’imposition
Elle est faite du prix de base des marchandises, augmenté des impôts, taxes et
autres prélèvements constituant les charges d’exploitation pour le redevable, et des frais
accessoires.
La loi distingue également les prestations de services faites à des tiers et les
prestations de services à soi-même.
A. Matière imposable
Constituent des prestations de services, toutes les opérations autres que les
livraisons de biens meubles corporels. Elles comprennent toutes les activités qui relèvent du
louage d’industrie ou du contrat d’entreprise, par lequel une personne s’oblige à exécuter un
travail quelconque moyennant contrepartie.
Les prestations de services comprennent notamment les locations de biens
meubles, les locations d’immeubles meublés, les opérations portant sur des biens meubles
incorporels (c’est-à-dire la cession ou la concession des droits d’utilisation d’actifs industriels
tels que les inventions, les dessins et modèles industriels, les signes distinctifs, les
dénominations commerciales et géographiques ainsi que les enseignes, des droits de propriété
littéraire et artistique ainsi que des droits de propriété intellectuelle telle que le savoir-faire et
les secrets industriels ou commerciaux), les opérations de crédit-bail, le transport de
personnes et de marchandises, le transit et la manutention, les opérations réalisées dans le
cadre d’une activité libérale, de travaux d’études, de conseil, d’expertise et de recherche, la
fourniture des télécommunications, la fourniture d’eau, d’électricité, de gaz, d’énergie
thermique et des biens similaires, les opérations d’entremise, les ventes à consommer sur
place, les réparations avec ou sans pose de pièces et le travail à façon (c’est-à-dire une activité
qui consiste à transformer ou adapter des matières ou des pièces en produit fini ou semi-fini à
la demande d’un tiers, le donneur d’ouvrage, qui en est propriétaire), les travaux immobiliers,
les locations des terrains non aménagés et des locaux nus réalisées par des personnes
assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations concourant à la production ou à la
livraison d’immeubles par les promoteurs immobiliers, les jeux de hasard et de divertissement..
B. Fait générateur
C. Base d’imposition
Pour les opérations d’entremise des agences de voyage et des organisateurs des
circuits touristiques, la TVA est calculée sur la différence entre le prix total, toutes taxes
comprises, payé par le client et le prix, toutes taxes comprises, facturé à l’agence ou à
l’organisateur de circuits touristiques par les entreprises qui exécutent matériellement les
services utilisés par le client. Toutefois, lorsque les services sont rendus aux clients à l’aide des
moyens d’exploitation dont l’agence est propriétaire, la base d’imposition est déterminée
comme pour toutes les autres prestations de services.
Quant à la base d’imposition des opérations réalisées par les transitaires, les
commissionnaires de transport et les commissionnaires en douane, elle est constituée par la
rémunération brute, comprenant la totalité des sommes encaissées, déduction faite de la taxe
sur la valeur ajoutée et des seuls débours afférents au transport lui-même et au
dédouanement lorsqu’ils sont justifiés.
D. Exonérations
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les prestations de services ci-
après:
1) les opérations de composition, d'impression, d'importation ct de vente des journaux, livres
et périodiques à l'exclusion des recettes afférentes à la publicité;
2) la location des livres, périodiques et autres supports magnétiques contenant des
informations à caractère scientifique, éducatif, culturel ou religieux ainsi que les
prestations de services fournies aux lecteurs des bibliothèques, les services d'archives et de
documentation;
3) les recettes liées aux visites des monuments historiques et musées nationaux, des parcs
zoologiques et botaniques :
4) les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l'activité des
établissements d'enseignement national régulièrement autorisés selon le cas, par le
ministre ayant l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel ou l'Enseignement
supérieur et universitaire dans ses attributions;
5) les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d'analyse et de biologie
médicale pour les humains;
6) le transport des malades et des blessés par des moyens de transport spécialement équipés
à ces fins;
7) les prestations faites par les pompes funèbres et le transport de corps;
8) les prestations effectuées dans le cadre de leur activité normale par les associations sans
but lucratif légalement constituées, lorsque leur non assujettissement n'entraîne pas de
distorsion dans les conditions de la concurrence;
9) les prestations de services ci-après, relatives aux aéronefs destinés aux compagnies de
navigation aérienne dont les services à destination ou en provenance de l'étranger
représentent au moins 80 % de l'ensemble des services qu'elles exploitent :
atterrissage et décollage;
usage des dispositifs d'éclairage, du stationnement, de l'amarrage et de l'abri des
aéronefs;
usage des installations aménagées pour la réception des passagers et des marchandises
;
usage des installations destinées à l'avitaillement des aéronefs;
opérations techniques afférentes à l'arrivée, au stationnement et au départ des
aéronefs;
usage des dispositifs d'assistance à la navigation aérienne, de la mise en œuvre des
moyens mécaniques, électriques ou pneumatiques pour la mise en route des moteurs
des aéronefs;
transports de l'équipage sur l'aire des aéroports;
opérations d'entretien et de réparation des aéronefs ainsi que des matériels et
équipements de bord;
service de prévention et de lutte contre l'incendie;
visites de sécurité, des expertises techniques, du relevage et du sauvetage des aéronefs;
expertise ayant trait à l'évaluation des dommages subis par les aéronefs et des
indemnités d'assurances destinées à réparer le préjudice en résultant;
opérations réalisées par les consignataires d'aéronefs et agents aériens.
10) le transport aérien de personnes ou de marchandises à destination ou en provenance
de l'étranger;
11) le transport terrestre, lacustre, fluvial, maritime ct ferroviaire de personnes ou de
marchandises pour la partie du trajet accomplie hors des limites du territoire national;
12) les prestations de contrôle technique portant sur le poids ct la qualité des marchandises
destinées à l'exportation effectuées par un organisme public;
13) les prestations de services ci-après, effectuées pour les besoins directs des navires de
commerce maritime, des bateaux utilisés pour l'exercice d'une activité industrielle en
haute mer, des travaux de sauvetage et d'assistance en mer:
pilotage;
amarrage ;
remorquage ;
location des portiques ;
séjour des bateaux ;
utilisation des installations portuaires;
A. Matière imposable
- en cas d’utilisation d’un bien affecté à l’entreprise ou de prestations effectuées à titre gratuit
par l’assujetti pour les besoins de l’entreprise ;
- en cas d’utilisation d’un bien affecté à l’entreprise pour les besoins privés de l’assujetti, ceux
de son personnel ou à des fins étrangères à l’entreprise ;
- en cas de prestations effectuées à titre gratuit par l’assujetti pour ses besoins privés, ceux de
son personnel ou à des fins étrangères à l’entreprise.
B. Fait générateur
Le fait générateur de la TVA est la première mise en service pour les prestations
de services que les redevables se livrent à eux-mêmes.
C. Base d’imposition
Elle est composée de la même manière que celle de la TVA des prestations de
services faites à des tiers.
Le fait générateur de la TVA à l'importation, ainsi que celui des D.E. et de la taxe
statistique, est constitué par l'introduction des biens sur le territoire national ou le
franchissement des frontières de la RDC. C'est donc au moment de la mise en consommation
au Congo que l’impôt est dû. Par mise en consommation, il faut entendre le passage de la
frontière, c'est-à-dire la déclaration faite par l'importateur ou son représentant de son
intention de faire entrer des marchandises en sa possession sur le territoire national.
§4. Exonérations
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée, les opérations d'importation ci-
après:
1°) les importations des timbres officiels ou de papiers timbrés;
2°) l’importation des billets de banque, des intrants, des équipements servant à la fabrication
des signes monétaires et leurs pièces de rechange réalisées exclusivement par l’institution
d’émission ;
3°) les importations des équipements agricoles destinés à l’agriculture sur base d’une liste
déterminée par voie réglementaire ;
4°) l'importation des organes et du sang humains par les institutions médicales ou organismes
agréés ainsi que l'importation des prothèses;
5°) l'importation de bateaux et filets de pêche;
6°) l'importation des produits pharmaceutiques destinés à la prévention, au diagnostic et au
traitement des maladies, des emballages des produits pharmaceutiques et des intrants
pharmaceutiques, dont la liste est fixée par voie réglementaire, réalisées par les industries
pharmaceutiques, ainsi que l’importation des matériels médicaux;
7°) l’importation de moustiquaires ;
8°) l'importation des équipements, des matériels, des réactifs et autres produits chimiques
destinés exclusivement à la prospection, à l'exploration, à la recherche et à la construction et
développement du projet minier et pétrolier, avant exploitation ;
9°) l'importation des :
- échantillons sans valeur commerciale qui sont considérés par la douane comme étant de
valeur négligeable et qui ne sont utilisés que pour rechercher des commandes de
marchandises du genre de celles qu'ils représentent ;
- biens mobiliers, à l'exclusion des matériels de caractère industriel ou commercial, destinés à
l'usage personnel d'une personne ou des membres de famille qui sont amenés en République
Démocratique du Congo en même temps que cette personne ou à un autre moment aux fins
du transfert de sa résidence;
- biens recueillis par voie de succession par une personne ayant, à la date du décès du de
cujus, sa résidence principale en République Démocratique du Congo, à condition que ces
biens aient été affectés à l'usage personnel du défunt ;
- récompenses décernées à des personnes ayant leur résidence en République Démocratique
du Congo, sous réserve du dépôt des documents justificatifs jugés nécessaires par la douane;
- cercueils contenant les dépouilles mortelles et les urnes funéraires contenant des cendres des
dépouilles incinérées, ainsi que les objets d'ornement qui les accompagnent;
- produits en vue de subir des essais, à condition que les quantités ne dépassent pas celles
strictement nécessaires aux essais et que les produits soient entièrement consommés au cours
des essais ou que les produits non consommés soient réexportés ou traités, sous le contrôle de
la douane, de manière à leur ôter toute valeur commerciale;
- dons, legs ou matériels fournis gratuitement à l'Etat, aux provinces, aux entités territoriales
décentralisées et aux organismes de droit public;
- bagages des voyageurs non passibles des droits et taxes prévus par la législation douanière ;
10°) l’importation de cercueils.
lubrifiantes et cirages ainsi que les crèmes pour chaussures ; les articles et ouvrages en
matières plastiques ; les articles ct ouvrages en caoutchouc synthétique ; la communication
cellulaire ; les véhicules.
B. Perception des droits d’accises
Trois modes de taxation :
la taxation spécifique, qui se réfère au volume, poids, pièces, etc. ex. : 15 FC le kilo ;
la taxation « ad valorem », qui se base sur la valeur du produit sur lequel s'opère
l'imposition. Exemple : 15% du prix hors taxes.
la taxation mixte, qui associe les deux modes de taxation supra. Ex. 10% assorti d'un
minimum de perception de 2FC le kilo.
La douane retient la taxation qui lui parait la plus avantageuse.
L'assiette imposable est déterminée comme suit :
pour les produits locaux : prix ex-usine hors taxes, c'est-à-dire le prix de revient, plus la
marge bénéficiaire, ainsi que les amortissements, taxes non comprises. Pour les huiles
minérales, c'est le prix moyen frontière (PMF) qui est considéré. Ce PMF est publié par le
ministère de l'Économie Nationale et Industrie. Le prix ex-usine est communiqué par le
fabricant à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA). Pour éviter qu'il soit
injustement minoré, la loi permet à la DGDA de vérifier la comptabilité analytique du
fabricant;
pour les produits importés : la valeur CIF à l'importation, majorée des droits d'entrée.
C. Détermination de la quantité imposable
La quantité soumise au paiement des droits est celle réellement produite au
cours d'une période donnée. De cette quantité peuvent être déduites :
les freintes qui sont des destructions probables après fabrication, résultant de la
manutention des produits. Les seules à être réglementées à ce jour sont les freintes
découlant de la fabrication des bières et limonades. Elles sont établies forfaitairement à
0,5% de la quantité fabriquée contenue dans des bouteilles susceptibles de se casser ;
la quantité produite exportée moyennant présentation de preuves d'exportation et de mise
en consommation en territoire étranger ;
la quantité de produits avariés et détruits, mais couvert d'un procès-verbal de destruction
dûment établi par les agents des accises.
D. Taux de perception
Ils sont déterminés par l’Ordonnance-loi n° 68/010 du 06 janvier 1968
relative aux droits de consommation, et au régime des boissons alcooliques telle que modifiée
et complétée à ces jours. L’ordonnance-loi du 06 janvier 1968 énumère également, à son
article 12, les produits exemptés de ces droits.
CONCLUSION GENERALE
Autant dire que la Finance est si importante pour la vie, la Fiscalité en est la
pierre angulaire pour les bonnes professions et les bonnes affaires.
Le présent cours à ses deux grandes facettes : Finance et Fiscalité se veut déjà
une réponse aux multiples préoccupations en la matière que les cadres gestionnaires
informaticiens viennent d’acquérir pour être non seulement des bon financiers mais aussi des
bons analystes fiscaux.
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