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Introduction

1. Choix et intérêt du sujet

Comme tout chercheurs doit être motivé par certains éléments objectifs pour
se choisir un sujet, ainsi nous nous sommes inscrit dans la même coutume pour la
conception de ce travail avec comme sujet « les sociétés multinationales en RDC un
obstacle ou chance pour le développement national »

Ainsi le choix de cette thématique a été motivé par le constat que nous avons
fait en Afrique généralement et particulièrement en RDC où les multinationales sont
devenues également des Acteurs actifs dans la politique internationale. Ce qui nous a
beaucoup intéressés est le fait de voir que ces sociétés au lieu de se limiter dans leur
monde économique, s’insèrent aussi dans les affaires politiques d’une manière
belliqueuse.

Ce qui ne fait que compromettre au développement des pays concernés

L’intérêt que nous pouvons retenu pour cette thématique peut être apprécié à
trois niveaux.

a) Au niveau personnel

Ce travail nous plonge dans une obligation d’acquérir des connaissances en


rapport avec le fonctionnement des sociétés multinationales en RDC, en vue de quitter le
monde spéculatif vers celui dit concret.

b) Au niveau scientifique

L’intérêt ne doit pas se limiter au niveau individuel car l’université bénéficie


aussi le travail de chercheurs, par le fait que ceux-ci contribuent à l’enrichissement de sa
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base des données dont les futurs chercheurs peuvent chercher certaines références voir
même des documents.

c) Au niveau sociétal

Une fois qu’un chercheur fait sortir les résultats de ses recherches, sans doute,
il constitue un document des références pour les personnes ayant la capacité de prendre
les décisions dans le domaine concerné par la recherche.

2. Problématique

La République Démocratique du Congo est un pays riche et envié, caractérisé


par les merveilles de la nature .C’est un pays convoité par les grandes puissances du
monde. Dès qu’il fut découvert, les explorateurs ont, après quelques temps, constaté que
le pays avait des richesses très importantes qu’il fallait exploiter. Les rapports sur ce pays
touchèrent la Belgique qui s’intéressa rapidement. Cela n’allait pas laisser indifférente les
autres puissances qui s’exprimaient à travers les sociétés multinationales.

Vers la fin du 19eme siècle, au moment où les groupes des puissances


européennes explorent le centre de l’Afrique à la recherche d’espace à subjuguer, cette
partie du continent a connu un grand changement des structures sociopolitiques qu’elle
s’est forgée au cours d’une évolution en trois étapes principales. Remarquons cependant
ces étapes ne sont ni concomitantes ni simultanées dans toutes les régions.

À cette même siècle l’Angleterre demanda à la Belgique de se partager la


RDC en deux c’est à dire d’Est à l’Ouest. Les grandes puissances ce sont mis d’accord de
pouvoir accéder et sillonner le Congo comme un bien commun. Les milieux maritimes et
terrestres seront analysés pour l'exploitation des ressources importantes qui seront
collectées. Mais le fait de laisser le roi belge toujours propriétaire ne semblait toujours pas
plaire aux autres grandes puissances.1

1
Célestin. musao .kalombo. M. Histoire politique de la République démocratique du Congo.Kinshasa.2019.PP.9-13
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Les investissements directs étrangers font l’expansion du capitalisme qui s’est


accéléré suite à une conséquence directe et l’effondrement du bloc de l’Est qui le bloquent
territorialement et idéologiquement.

L’exportation des capitaux liée à la forte croissance européenne, à une faible


demande intérieure, est souvent considérée comme l’explication clef de l’impérialisme.

Cependant, les stratégies du capitalisme obéissent à un nouveau principe que


le sociologue exprime en ces termes : “ nous n’avons pas besoin de politique, ou alors
d’une politique néolibérale “. Nous n’avons pas besoin d’État notre position est variable :
la liberté de consommation.

Autant dire que ce sont les stratégies de dérationalisation et de


déterritorialisation des zones opérationnelles du capitalisme.2

C’est pourquoi, comme le souligne bien ULRICH BECK, cette puissance


accrue des acteurs économiques passe par un affaiblissement des pouvoirs politiques
étatiques au travers de nouvelles pressions. Cette stratégie du capital est double : “ perte
de pouvoir et gain de pouvoir vont de pair: augmentation du pouvoir de capital,
diminution du pouvoir des États, dé légitimation des États, auto légitimation du capital.3

Les investissements directs étrangers constituent l’un de deux principaux


indicateurs permettant d’appréhender la dynamique de mondialisation de l’économie. Ce
sont les investissements directs étrangers qui ont accompagné l’internationalisation des
entreprises depuis le début du XIX siècle.

D’une manière générale, le retour de la croissance aux États-Unis à partir du


début des années 1980, ensuite dans les autres pays industrialisés, qui a tout d’abord créé
un environnement économique très favorable à la globalisation des firmes. Vers 1985 , il
y’a eu un mouvement de la libéralisation et de développement rapide des marchés
financiers internationaux, mais aussi, la plupart des pays du monde adoptent des
2
SALMON, A., Les nouveaux empires : fin de la démocratie ; éd. CNRS, Paris, 2011, p41
3
BECK, U., pouvoir et contre pouvoir, l’ère de la mondialisation, éd. Flammarion, Paris, 2009, p12
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procédures visant à lever les obstacles à l’entrée des IDE dans la simplification des
déclarations d’autorisation préalables , suppression de la plupart des secteurs d’activités
interdits aux IDE , relèvent des plafonds restreignant le niveau des IDE dans le capital des
firmes locales, etc…

Tous ces événements ont suscité en nous les questions suivantes :

§ Comment est-ce que Sociétés Multinationales peuvent-elles constituer un frein


au ?développement

§ Par quels mécanismes ces sociétés favorisent elles le développement de la RDC?

3. Hypothèse du travail

Selon le professeur ROGER-VINCENT KAPALAYI, le terme hypothèse est


considérée comme des propositions de réponses à la question du départ de façon
volontairement claire et faible pour qu'elle s'apprête dans des conditions satisfaisantes à
leurs vérifications, c’est à dire la confrontation de faits observés écrit pour les confirmer
ou les affirmer.4

Dans cette étude nous pourrons étaler nos opinions de cette manière:

La République Démocratique du Congo regorge de plusieurs matières premières qui


amènent les sociétés multinationales à obtenir divers titres.

Ainsi en est-il du coltan, matière première très utile dans la fabrication des
téléphones portables, ordinateurs et d'autres modèles. Le meilleur moyen de se procurer
ces matières est de se faufiler au milieu des mésententes et guerres.

Car il a été signalé dans beaucoup de rapports établis par les organismes
internationaux et nationaux que les sociétés multinationales qui sont à l’Est de la RDC
dans les marchés de minerais, favorisent l’exploitation frauduleuse de ces matières
premières afin d’en tirer plusieurs au profit de leurs intérêts et, elles seraient même les
4
Pinto et M.GRAWITZ, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris 2001.p352
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grands fournisseurs des armes et moyens financiers aux groupes armés et favoriseraient
leur la tâche de semer l’anarchie belliqueuse pour récupérer ces minerais de manière
illégale au détriment de la RDC .ce comportement entraîne une perte énorme qui ne peut
pas favoriser le développement du pays et la population locale se maintient dans une
précarité totale.

Et les mécanismes par lesquels ces sociétés transnationales peuvent favoriser


le développement, c’est dans le mesure où elles se conformeraient à l’exploitation légale
des minerais congolais, ceci permettrait la création d’emplois pour la population locale, le
payement par ces dernières des impôts dus, renforcerait le trésor public en vue de
subvenir aux besoins de la république, dans la construction des différentes infrastructures
à travers le territoire national.

L’analyse systématique consiste à distinguer dans la réalité deux parties, le


système et son environnement, l’environnement étant constitué par l’ensemble des objets
dont un changement affecte le système et qui sont eux-mêmes affectés par les variations
de celui-ci. Cette approche systémique permet d’appréhender la dynamique interne et
externe d’une organisation. Dans la logique de cette étude, la République démocratique
du Congo est considérée une organisation (un ensemble) constituée des éléments
interconnectés qui sont les provinces et les sociétés multinationales qui sont des structures
issues des autres nations (environnement externe) qui influent sur le fonctionnement et
dysfonctionnement de ce dernier (Congo).

La position des sociétés multinationales se présente compte tenu les


avantages et intérêts qu’elles tirent d'une situation contribuables.

4. Méthodologie du travail :

4.1. Méthode de la recherche :

La réalisation d'un travail scientifique exige une démarche en vue d'atteindre


son but. Dans notre travail, nous avons fait recours à la méthode systématique.
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Par définition la méthode est entendue comme un ensemble des opérations


intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit,
les démontre et les vérifies.

Cette approche fait référence à la méthode Analytique: une méthode de


gestion de systèmes complexes dans une perspective holistique sans prêter attention aux
détails.

4.2. Techniques de collecte des données :

ROGER PINTO et MADELINE GRAWITZ(5) notent que les techniques ne


doivent pas être confondues avec la méthode car, elles ne sont que des outils mis à la
disposition de la recherche et organisée par la méthode dans ce but.

Elles sont limitées en nombre et sont communes à la plupart des sciences.

Les techniques ne sont au fond que des moyens utilisés pour collecter des données

Il existe plusieurs techniques pour recueillir les données dont on a besoin pour mener une
étude.

À cet effet, nous avons utilisé les techniques suivantes;

a) Technique documentaire

Est utilisé pour recevoir les informations à partir des divers documents
relatifs à notre sujet.

b) Technique d'entretien

Celle-ci à son tour nous a permis de nous entretenir avec certaines personnes
mieux placées par rapport à notre sujet
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(Exemple: les cadres des ONG qui dénoncent ce projet, des acteurs étatique détenant les
informations..)

5. Délimitation du travail

Dans le souci de mener à bien notre étude et en sachant qu'un travail


scientifique s'effectue dans un cadre temporel et spatial bien précis afin d'éviter toute
généralisation abusive pouvant compromettre la validité des résultats, nous avons choisi
de délimiter notre travail dans le temps et dans l'espace:

§ Au plan temporel, nous considérons la période allant de 1998 à nos jours, c'est la
période à laquelle le pays a connu l'entrée triomphale des mouvements de rébellions qui
plus tard va plonger le Congo dans de conflits et crises multidimensionnels.

§ Au plan spatial, nous considérons le territoire national comme notre champ d'étude.

6. Plan sommaire du travail

Outre l'introduction et la conclusion, nous avons répartie notre travail en trois


chapitres dont, le premier porte sur les généralités, la deuxième présentation du cadre
d'étude la rdc et le troisième chapitre fait une analyse critique de la présence de sociétés
multinationales en rdc, obstacle ou chance pour son développement.

CHAPITRE 1 GÉNÉRALITÉ

Dans ce chapitre, nous allons, dans la première section définir les concepts
clés de notre travail pour permettre une meilleure compréhension de notre problématique,
et dans la seconde section, nous allons développer sur les notions des sociétés
multinationales et de la conformité telles qu'envisagées par H. Descroche.5

SECTION 1 CADRE CONCEPTUEL

5
Dictionnaire Larousse de poche,2010
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1.1 SOCIETE

Étymologiquement le mot société vient du latin " societas” Partant de la définition du


dictionnaire français Larousse :

Une société est un ensemble d'être humain vivant en groupe organisé :

Milieu humain dans lequel quelqu'un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses
règles :

Tout groupe social formé de personnes qui se réunissent pour une activité ou des intérêts
communs:

Au plan juridique, une "société " est une fiction légale conférant, la
personnalité juridique à une entité économique formée de plusieurs personnes qui mettent
en commun des biens, des droits, des capitaux ou des services en vue d'un objet que leurs
conventions déterminent.6

A. UN PREMIER REGARD

Société, ce n'est ni vous, ni moi, ni les autres, ni nous tous: c'est l'immense
faisceau des relations entre nous. La matière dont est faite la société n'a rien de commun
avec la matière que traquent les sciences de la nature. Les champs et les villes, les routes
et les machines et tous les autres matériaux transformés qui semblent emplir la société,
n'en constituent pas la substance; ce sont les produits matériels- naturels d'une activité
sociale dont la substance est ailleurs: elle est faite non pas des produits, ni même de la
production, mais des rapports de production (économiques), de domination (politiques) et
de communication (idéologiques).

Mais ces rapports, ces relations sociales d'une infinie diversité sont, eux-aussi
matériels, c'est-à-dire inscrits dans l'activité des êtres humains-en-société, seuls agents de
toutes les relations sociales, les relations économiques comme les relations religieuses, les
relations politiques comme les relations esthétiques. La société est faite de ce que font les
6
Le Monde dans ma poche, Afrique Espoir,éd. médias Paul,2007.
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êtres humains-en-société, mais ce qu'ils font s'inscrit toujours dans une structure donnée
de relations sociales que leur activité actualise».7

«La société n'est pas un organisme vivant assimilable à une espèce animale
d'un genre un peu particulier. Elle n'est pas comparable à une usine ou à quelque autre
assemblage de machines. Elle constitue un objet original, un ordre de réalité à nul autre
pareil. Telle est du moins notre hypothèse maîtresse:8

D'une manière générale, l'on pourrait dire que la société est un vaste
groupement d'êtres humains organisé de manière cohérente et fondé sur un ou plusieurs
modes de production.

«Le terme société sert à désigner les groupements humains les plus généraux,
les plus importants. Mais, il ne s'identifie pas à une simple juxtaposition d'êtres humains,
Tout au contraire, La société réunit les êtres humains selon une certaine disposition. Elle
apparaît d'emblée, non comme une collection, mais comme un ensemble structuré et
comme une totalité.

«À cet égard, la société englobe nécessairement • un niveau économique et •


des niveaux extra-économiques (c'est-à-dire politique et idéologique). D'habitude,
lorsqu'on parle de société, (dans les théories sociologiques fonctionnaliste et structuro-
fonctionnaliste), on se réfère principalement à ces derniers niveaux. Dans cette optique, la
société peut se définir comme la réunion d'êtres humains ayant les mêmes usages ou les
mêmes lois ou encore soumis à des coutumes ou à des lois communes».9

Dans la théorie sociologique néo-marxiste par contre, une société comporte


souvent, à un même moment, plusieurs modes de production (MP), l'un de ces modes de
production étant dominant par rapport aux autres.

C. SOCIÉTÉ Et DROIT
7
Robert Fossaert, La société, tome 1, Une théorie générale, éd du seuil,Paris 1977,P.171.
8
Robert Fossaert, La société, tome 3 ,Les appareils, éd du seuil,Paris,1978, P.445.
9
Centre d'études et de recherches marxistes (C.E.R.M.), Dictionnaire économique et social, éd. sociales, Paris, P.
619.
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La société, une association organisée faite de droit.

La société est une association organisée d'individus, caractérisée par ses


institutions ses lois, ses règles.

Le droit peut se définir comme un ensemble de règles dont la finalité est


d'agencer les rapports entre personnes dans la société.

D'un point de vue historique, durant l’Antiquité, deux cités grecques spartes
et Athènes seront retenues pour leur modèle d’organisation sociale et politique.

En effet sparte est caractérisé par de nombreuses règles qui régissent et contrôlent la vie
des spartiales.

Le droit, n'est autre que l'ordre convenu qui règne dans la société. Sans cet
ordre, il y avait anarchie. Autrement dit, le droit est l'ordre qui règle les différentes
relations humaines dans une société déterminée. II constitue ce principe de cohésion dans
lequel la société ne peut que tomber dans l'anarchie. De ce fait, il n'existe pas de société
sans droit. " ubi societas, ubi jus". L'une des fonctions essentielles du droit est d'établir les
règles de l* actions de l'homme dans ses rapports sociaux avec les autres.10

1.2 SOCIETE MULTINATIONALE

Selon le petit Robert, Une société multinationale est une entreprise qui fait
des affaires dans quelques pays sélectionnés et qui exploite des installations, comme des
entrepôts ou des centres de distribution, dans au moins un pays étranger.

Une multinationale est aussi appelée une firme transnationale. Il s'agit d'une
entreprise qui étend ses activités dans d'autres pays en plus en plus de son pays d'origine.

Que cela concerne, une société privée ou publique, la caractéristique


commune est la présence d'établissements ou de filiales à l'étranger.11

10
Felicien lukiana. M., Introduction aux notions de droit, G1 RI, UPN, Kinshasa, 2020, notes de cours inédit.
11
https:// infonet.Fr>…>Entreprise
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D'après Charles Albert MICHALET une Multinationale est : « une entreprise


le plus souvent de grande taille, qui, à partir d'une base nationale, a implanté à l'étranger
plusieurs filiales dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçue à
l'échelle mondiale.12

Mais nous pouvons aussi considérer ce que CATHAL J. NOLAN ‚Professeur


d'histoire à l'Université de Boston, dit sur les multinationales.

Pour lui elles s'occupent principalement des capitaux, des biens et des
technologies extrêmement flexibles. Elles pensent d'une manière globale et n'ont pas une
certaine loyauté spécifique. Elles prennent leurs décisions selon des questions d'économie
d'échelle, de politique fiscale et de rapatriement des profits.

Dans le domaine économique, elles sont en fait des puissances économiques


incontestables et incontournables. Grâce à l'évolution de la technologie elles peuvent
détenir certaines missions qui normalement devaient être assignées à leurs états d'origine
et surtout aux Etats d'accueil en créant des emplois, en apportant un soutien à l'économie
des Etats par l'investissement, etc.

Dans le domaine des Relations Internationales, les firmes multinationales,


agissent comme des acteurs privent et ne peuvent être négligées car elles ont une certaine
influence dans le système international.

1.3 SOCIÉTÉ NATIONALE

Une société nationale est une entreprise qui est détenue et contrôlée par l'État
d'un pays donné. Elle est souvent créée pour gérer des secteurs stratégiques de l'économie
nationale, tels que l'énergie, les transports, les télécommunications, les ressources
naturelles, etc.

12
Charles-Albert Michalet, “Capitalisme mondial”, presses universitaires de France, coll. quadrige, Paris,1976, p25
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Les sociétés nationales sont généralement créées dans le but de promouvoir


les intérêts nationaux et de garantir la souveraineté économique du pays. Elles peuvent
être créées à partir de zéro ou résulter de la nationalisation d'entreprises privées existantes.

En tant qu'entreprises publiques, les sociétés nationales sont soumises à des


réglementations spécifiques et sont souvent chargées de missions d'intérêt public. Elles
peuvent être responsables de la fourniture de services essentiels à la population, de la
gestion des ressources naturelles du pays, de la promotion du développement économique
ou de la réalisation d'objectifs stratégiques fixés par le gouvernement.

Les sociétés nationales peuvent jouer un rôle important dans l'économie d'un
pays en contribuant à la création d'emplois, à la génération de revenus pour l'État et à la
promotion du développement économique. Cependant, elles peuvent également faire face
à des défis tels que la bureaucratie, la corruption et la gestion inefficace, ce qui peut
limiter leur efficacité et leur rentabilité.

Il convient de noter que la structure et le fonctionnement des sociétés


nationales peuvent varier d'un pays à l'autre en fonction des politiques économiques et des
réglementations spécifiques de chaque pays.

1.4 MARCHÉ INTERNATIONAL

Une société multinationale est une entreprise qui fait des affaires dans
quelques pays sélectionnés et qui exploite des installations, comme des entrepôts ou des
centres de distribution, dans au moins un pays étranger.

Bien que la société exerce ses activités dans d'autres pays, elle accorde
principalement son attention à son marché intérieur. Ses produits nationaux peuvent être
modifiés pour répondre aux besoins des clientes et clients des autres pays, par exemple,
en changeant la langue sur l'emballage.

Une société multinationale se distingue d'une entreprise mondiale qui possède


des installations dans de nombreux pays et régions du monde. Bien qu'on puisse
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considérer chaque entreprise mondiale comme une multinationale, toute société


multinationale ne constitue pas une entreprise mondiale.

A. GÉNÉRALITÉ SUR L’ÉTUDE DE MARCHÉ INTERNATIONAL

Le marché : D’un point de vue économique, un marché est un lieu de


rencontre réel ou fictif entre l’offre et la demande sur lequel se déterminent un prix
d’équilibre et les quantités échangées.

D’un point de vue mercatique, un marché est constitué des vendeurs et des
acheteurs impliqués dans l’échange d’un produit (bien ou service) et influencés par les
variables de leur environnement.

I –Qu’entendre par étude de marche internationale

L’étude de marche est un ensemble organise et hiérarchise d’informations


concernant les marches de l’entreprise, recueillies de façon mythologique pour préparer
les décisions relatives au développement de la firme, cet dont la nature des décisions à
prendre qui déterminera l’objet de la méthodologie des études de marche.

Il est essentiel de déterminer les objectifs précis de l'étude de marché


international car, de ces objectifs, découlent la méthodologie et la nature des informations
à collecter.

Les principaux objectifs d’une étude de marché sont :

La mise en place d'un processus rationnel et formalisé de sélection de marchés cible qui
permet de déceler les opportunités à l'étranger, de les évaluer et de comparer leur
attractivité.

Ainsi, l'entreprise pourra identifier les marchés les plus prometteurs (en
termes de potentiel de ventes et d'accessibilité) sur lesquels elle concentrera ses efforts de
prospection et sur lesquels elle se concentra ses efforts de prospection et sur lesquels elle
mènera des études plus poussées.
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La mise en place d'outils d'aide aux décisions stratégiques afin de construire


une stratégie marketing efficace et appropriée au marché étranger visé. Ceci passera par la
description de l'environnement et des spécificités des marchés étrangers (facteurs
politiques, économiques, culturels, ...) et par l'identification des besoins des
consommateurs locaux et la manière de les satisfaire.13

B. LE COURS DES PRODUITS SUR LE MARCHÉ INTERNATIONAL

Sur le marché international, une baisse des prix des matières premières
entraîne la diminution de la production tandis qu’une hausse le stimule. Ces produits
vendus à l’état brut rapportent peu de devises. Le pays doit arriver à les transformer sur
place pour disposer de produits à forte valeur ajoutée.

La politique des quotas fixés par les organisations des pays exportateurs: crée
à l’image de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le CIDEP (conseil
intergouvernemental des pays Exportateurs de cuivre), a pour objet de stabiliser et
d’organiser le marché de cuivre.

Pour y parvenir, il harmonise la politique et les plans de développement


minier des pays membres; il établit des conditions de marché qui leur soit favorables ; il
coordonne leurs politiques commerciales.14

1.5 COMMERCE INTERNATIONAL

Par définition le commerce international est l’échange de biens, de services


entre pays.

Ce type de commerce existe depuis siècles, mais il connaît un nouvel essor du


fait de la mondialisation économique.

13
PASCO BEHRO «MARKETING INTERNATIONAL»EDITION DUNOD 2000 P.P.63-70.
14
Jeannot-Mokili. Danga Kassa., Notes de cours de géographie Économique et humaine, G1 R.I UPN, 2020-2021,
inédit.
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La théorie du commerce international est la branche de l’économie qui étudie


et modélise le commerce international.

Par ailleurs, il existe un “droit des opérations de commerce international “,


formalisé notamment par les incoterms de la Chambre de commerce internationale.

Selon la Banque mondiale, en 2019, le volume mondial total d'exportations de biens et de


services était de $24 795 milliards de dollars et le volume mondial total d'importations de
biens et de services était de $24 312 milliards de dollars.15

A. L’ÉVOLUTION DU COMMERCE INTERNATIONAL

Le développement des moyens de transport de personnes et de marchandises


a conduit le commerce mondial à croître plus vite que le produit

Intérieur brut (PIB) dès le xix° siècle. Le développement de la flotte à vapeur,


l'ouverture du canal de Suez, la multiplication des réseaux de communication et des
installations bancaires et commerciales ainsi que l'élargissement de l'espace colonial (où
les colonies sont devenues un territoire vers lequel les produits finis de la métropole sont
vendus et les matières premières achetées) qui passe de 25 à 51 millions de kilomètres
carrés ont fait que le volume du commerce International a triplé entre 1876 et 1913.16

Le volume des exportations rapporté au produit intérieur brut réel a atteint un


sommet en 1913, avant de redescendre entre les deux guerres mondiales.17

Depuis 1950, le commerce mondial a recommencé à croître plus vite que le


PIB: entre 1950 et 2010, le volume des exportations mondiales a été multiplié par 33
quand le PIB réel mondial augmentait d'un facteur 8,6. La crise bancaire et financière de
l'automne 2008 a conduit à une forte baisse des exportations en 2009, de plus de 12 % en
volume, mais celle-ci a été annulée par un rebond d'ampleur équivalente l'année suivante.
15
Rapport de I'OCDE sur l'Investissement Internationale, n°2002/1, Mai
2002
16
Rory CAROLL, « history » in the guardian, 22 Octobre 2002
17
Jean-Marie Albertini, Les rouages de l'économie nationale, Paris, Les Éditions Ouvrières, 1982, pp.189-317
P a g e | 16

Cette configuration a été profondément modifiée par un changement


structurel: une étude conjointe du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale
révèle que les changements structurels de l'économie chinoise expliquent en grande partie
le ralentissement du commerce international : le commerce a progressé de guère plus de 3
% en 2012 et 2013 contre une moyenne constatée de 7,1 % entre 1987 et 2007, avant la
crise ; pour la première fois en plus de quarante ans, le commerce a progressé plus
lentement que l'économie mondiale elle-même. L'étude montre que la modification de la
relation entre le commerce et l'évolution du PIB mondial est due essentiellement au
changement des chaînes d'approvisionnement commerciales des deux principales
économies du monde, les États-Unis et la Chine : dans les années 1990 et 2000, la Chine
importait massivement des composants, principalement des Etats-Unis, pour les assembler
et les réexporter.18

FS.CD & [archive].

« Tendances du commerce international » © [archive],

B. PRINCIPAUX ACTEURS DU COMMERCE INTERNATIONAL

D'après l'OMC (l'organisation mondiale du commerce), 10 économies


seulement représentent 53,3% du commerce mondial de marchandises. Ce classement est
établi en additionnant importations et exportations :

1. Les États-Unis

2. La Chine

3. L'Allemagne

4. Le Japon

18
La mutation de la Chine en cause dans le ralentissement du commerce mondial E [archive], Les Echos, 21
novembre 2014.
P a g e | 17

5. La France

6. Le Royaume-Uni

7. Les Pays-Bas

8. Hong-Kong

9. La Corée du Sud

10. L'Italie

Le classement concernant le commerce de services est sensiblement le même:

1. Les États-Unis

2. La Chine

3. L'Allemagne

4. Le Royaume-Uni

5. La France

6. Les Pays-Bas

7. L'Irlande

8. Le Japon

9. L'Inde

10. Singapour

Il faut noter le dynamisme de l'Asie. En effet, les flux commerciaux asiatiques ont été
multipliés par 1,5 entre 2008 et 2018.
P a g e | 18

En outre, certains pays dits émergents ont su rapidement évoluer dans le classement
mondial.

L'Inde a par exemple gagné 8 places en termes d'exportations tandis que le Vietnam est
grimpé de 18 places dans le classement mondial des pays importateurs.19

C. ACCORDS COMMERCIAUX RÉGIONAUX

1. Classification

Les accords commerciaux régionaux sont de différents types, reflétant


chacun des degrés d'intégration économiques distincts. Béla Balassa, dans The theory of
economic intégration, a proposé en 1961 une typologie en six grandes catégories :

· la « zone d'échange préférentielle » qui lève les obstacles au commerce


interrégional pour certains produits;
· la « zone de libre-échange » qui est marquée par une suppression des obstacles
tarifaires, comme l'ALENA depuis 1994 ;
· l'« union douanière » qui combine une libre circulation des marchandises et
l'adoption d'un tarif extérieur commun, c'est-à-dire des taxes douanières identiques
à chaque pays membre vis-à-vis des pays tiers;
· le « marché commun » correspond à la libre circulation des marchandises, des
capitaux et des personnes;
· l'« union économique et monétaire » ajoute l'instauration d'une monnaie unique;
· l'« union politique » correspond à l'étape ultime et intègre une politique étrangère
et de défense commune, dans un cadre qui peut rester fédéral : l'Allemagne du xix°
siècle a atteint ce stade en 1870, soit 46 ans après la création d'une union douanière
entre différents États allemands, le Zollverein.

1. Dangers vis-à-vis du multilatéralisme


19
M. Andreas LOWENFELD, Rapport de la Session Lisbonne (1995) sur Les obligations des entreprises
multinationales et leurs sociétés membres.
P a g e | 19

Il est enfin à noter que la constitution d'espaces économiques régionaux


réduit le nombre de négociateurs lors des réunions de l'OMC (l'Union européenne est par
exemple représentée en tant que membre de l'organisation), ce qui peut faciliter les
accords. En permettant le développement des économies dans un cadre protégé, le
régionalisme peut être une étape préalable au multilatéralisme, permettant à certains pays
de prendre de l'assurance. C'est ainsi que Mike Moore, ancien président de l'OMC,
déclarait que le régionalisme pouvait servir à compléter et à promouvoir le
multilatéralisme, mais qu'il ne devait en aucun cas le remplacer. Mais le risque est grand
selon lui de voir les économies se refermer sur des zones restreintes de commerce
privilégié, encourageant en retour les autres économies à faire de même, spirale négative
qui pourrait mener à une contraction des échanges mondiaux et du PIB mondial.

L'autre danger est une focalisation des ensembles économiques régionaux


sur leur compétitivité face aux autres grandes économies. Le vocable de « guerre
économique » ou la recherche systématique de la « compétitivité » sont les symptômes
d'un retour des dogmes mercantilistes, de ce que Paul Krugman appelle la « théorie pop
du commerce international ». Cette mentalité qui associe le commerce international à une
compétition où il y aurait des gagnants et des perdants se manifeste régulièrement dans les
discours politiques liés à la constitution de zone de coopération économique : « il faut
faire l'Europe pour faire le poids ! » disent certains. Sur le long terme, la diffusion de ce
genre d'idées pourrait nuire au libre-échange et donc au commerce international.

D. DIFFÉRENTS TYPES DE COMMERCE INTERNATIONAL

Le commerce international comprend toutes les opérations sur le marché


mondial. Il est l'organe regroupant les divers pays du monde engagés dans la production
des biens destinés aux marchés étrangers.

Le commerce mondial comprend :


P a g e | 20

o le commerce de concentration : qui consiste à assembler les petites


productions locales ou régionales dans des comptoirs créés à cette fin, en
quantités convenables pour être manipulés sur le marché mondial;
o Le commerce de distribution : consiste à se procurer les marchandises en
très grandes quantités sur le marché mondial et à les emmagasiner pour les
distribuer aux consommateurs sur le plan mondial.

Le commerce extérieur s'effectue entre les habitants de deux ou plusieurs


pays. Il comprend les importations, achats à l'étranger et les exportations, ventes à
l'étranger des biens produits à l'intérieur d'un pays.

Le commerce de transit n'est rien d'autre que la faculté accordé à un produit


originaire du pays X et destiné à la consommation dans le pays Y, de traverser le pays Z
sans acquitter les droits de traverser le pays Z sans acquitter les droits de douane.

On distingue le commerce général qui est l'ensemble de commerce


d'importation, d'exportation et de transit, du commerce spécial qui ne comprend que le
commerce d'importation et le commerce d'exportation. Il ne comprend pas non plus le
commerce en relation avec des zones franches et des entrepôts douaniers.

De nouvelles formes de commerce international se développent, comme le


commerce de compensation. Donnant lieu à des contrats non standards dans le cadre de
grands marchés publics (définition légale dans l'article XVI de l'Annexe 46 de l'accord de
Marrakech en 1994) :

Compensations commerciales :

- troc : échange de marchandises sans transfert financier ni mention de la valeur de


la transaction;
- contre-achat : l'exportateur achète ou fait racheter des produits de l'importateur;
- compensation au sens strict : échange de marchandises avec transfert financier et
mention de la valeur de la transaction.
P a g e | 21

Compensations industrielles :

o Achat en retour (buy-back) : achat par l'exportateur de produits fabriqués par


l'importateur et directement liés techniquement aux biens exportés;
o Accords d'offset : l'exportateur associe l'importateur à la fabrication du produit
vendu (coproduction, sous-traitance ou transfert de technologie);

Compensations financières :

- clearing : deux Etats, par accord bilatéral, s'achètent leurs produits avec transaction
à terme, alors que leur Banque centrale paye les fournisseurs nationaux;
- switch : si la balance clearing est déséquilibrée, la créance est transférée à un pays
tiers contre un paiement en devises (switch financier) ou en marchandises (switch
commercial).

1.6 COMMERCE EXTÉRIEUR

De nos jours, le commerce extérieur constitue l'un des moteurs indéniables du


développement économique et social. Il est devenu un facteur déterminant dans les
stratégies de croissance adoptées par les pays optant pour le libéralisme, dans un contexte
marqué par la globalisation poussée des marchés et la mondialisation croissante des
échanges internationaux.

Le Maroc est l'un des pays précurseurs en Afrique et dans le monde arabe à
avoir opté pour la libéralisation de son économie et de ses échanges, et ce depuis le début
des années 80, ce qui a permis son adhésion au GATT en 1987 et la conclusion en 1994
des accords de Marrakech ayant donné naissance à l’organisation Mondiale du Commerce
(OMC) en 1995.

Cette politique s'est renforcée par l'adoption d'une nouvelle génération de


réformes volontaristes qui a porté principalement sur l’élimination des mesures non
P a g e | 22

tarifaires tant à l'importation qu'à l'exportation, la simplification du système de taxation


des importations et la rationalisation du tarif douanier.

La stratégie d'ouverture et de libéralisation entreprise par le Maroc s'est


traduite également par la conclusion d'une série d'accords de libre-échange avec ses
principaux partenaires commerciaux tels que l'Union Européenne, les pays arabes, les
Etats-Unis d'Amérique et la Turquie. De même, d'autres projets d'accords sont en cours de
négociation avec notamment les pays de l'Union du Maghreb Arabe et de la CEDEAO.
Ces accords émergent comme principal outil de la stratégie d'ouverture visant à renforcer
l'intégration du pays à l'économie mondiale et à son environnement régional.

Cette option d'ouverture a été reconduite à travers l’adaptation sans cesse


aux changements l’environnement national et international du commerce international,
par l'engagement, au début des années 2000, d'une nouvelle génération de réformes qui
s'est concrétisé par l'élaboration et la mise en œuvre d'une nouvelle stratégie de
développement et de promotion des exportations.

De ce fait, le développement du commerce extérieur est érigé en


composante essentielle de la politique économique générale du Maroc qui vise la
modernisation des structures de production dans le cadre des nouvelles stratégies
horizontales et sectorielles pour la mobilisation d'une offre exportable compétitive,
l'intégration dans des ensembles dynamiques régionaux complémentaires et la
diversification des relations commerciales internationales.20

A.LES INDICATEURS DU COMMERCE EXTÉRIEUR

Dans cette section, vous en apprendrez plus sur une sélection d'indicateurs
que nous compilons et sur la manière dont ils doivent être interprétés.21

#1. Indice de concentration des marchés à l'exportation

20
https:// www.cnea.ma
21
Unctadstat. Unctad.Org
P a g e | 23

Cet indicateur mesure, pour chaque produit, le degré de concentration des


marchés à l'exportation par pays d'origine. II nous indique si les exportations d'un produit
sont concentrées sur quelques économies ou si, au contraire, elles sont réparties de façon
plus homogène entre un plus grand nombre de pays. Le tableau sur l'indice
déconcentration des marchés est disponible dans le Centre de données.

#2 .Indice de concentration des marchés à l'importation

Cet indice mesure, pour chaque produit, le degré de concentration des


marchés à l'importation selon les pays de destination. II nous indique si une grande part
des importations d'un produit est concentrée sur un petit nombre de pays, ou au contraire,
si les importations sont réparties de façon plus homogène entre beaucoup de pays.

Le tableau sur l'indice de concentration des marchés est disponible dans le


Centre de données.

#3. Indice de concentration des produits à l'exportation

Cet indice mesure, pour chaque pays, le degré de concentration des produits
à l'exportation (les services ne sont pas inclus). Il nous indique si une part importante des
exportations d'un pays provient d'un nombre limité de produits ou si, au contraire, elles
sont réparties d'une manière plus homogène entre un plus grand nombre de produits.Le
tableau sur l'indice de concentration des produits est disponible dans le Centre de
données.

#4. Indice de concentration des produits à l'importation

Cet indice mesure, pour chaque pays, le degré de concentration des produits
à l'importation. Il nous indique si les importations d'un pays dépendent d'un nombre limité
de produits ou si, au contraire, elles sont réparties d'une manière plus homogène entre un
grand nombre de produits. Le tableau sur l'indice de concentration des produits est
disponible dans le Centre de données.
P a g e | 24

#5. Indice des prix à la consommation

L'indice des prix à la consommation (IPC) est un indice représentant le


niveau actuel du prix des choses que les consommateurs utilisent généralement. II
compare le prix d'un « panier » fixe et représentatif de biens/services de consommation au
prix de ce même panier à une période de base arbitraire. Un IPC élevé indique un niveau
général des prix élevé. Le tableau sur l'indice de prix à la consommation est disponible
dans le Centre de données.

1.7 DÉVELOPPEMENT NATIONAL

Le développement national fait référence à un processus par lequel un pays


cherche à améliorer le bien-être de sa population et à renforcer son économie, son
infrastructure, ses institutions et ses ressources humaines. Il vise à promouvoir la
croissance économique, la réduction de la pauvreté, l'amélioration des conditions de vie,
l'équité sociale, la durabilité environnementale et la stabilité politique.

Le développement national englobe un large éventail de domaines,


notamment l'économie, l'éducation, la santé, l'infrastructure, l'agriculture, l'industrie, la
gouvernance, l'environnement, la technologie, la culture et bien d'autres encore. Il s'agit
d'un processus complexe qui nécessite une planification stratégique, des politiques
appropriées, des investissements, des ressources financières, des partenariats
internationaux et une participation active de la société civile.

Le développement national peut être mesuré à l'aide d'indicateurs tels que le


produit intérieur brut (PIB), l'indice de développement humain (IDH), le taux de pauvreté,
le taux d'alphabétisation, l'espérance de vie, l'accès à l'eau potable, l'emploi, l'indice de
développement des infrastructures, l'indice de perception de la corruption, et d'autres
encore. Ces indicateurs permettent d'évaluer les progrès réalisés dans différents domaines
et d'identifier les défis à relever.
P a g e | 25

Le développement national est souvent soutenu par des politiques publiques,


des programmes de développement, des investissements dans les secteurs clés, des
réformes institutionnelles, des partenariats avec des acteurs internationaux, des initiatives
de renforcement des capacités, et une participation active de la population. Il vise à créer
un environnement propice à la croissance économique, à l'amélioration des conditions de
vie et à la réalisation des objectifs de développement durable.

A. STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT

Une stratégie de développement est un ensemble d’objectifs et de moyen


permettant d’accéder au progrès. On a plusieurs stratégies de développement dont il faut
retenir les stratégies sectorielles agricoles et industrielles.

1. Les stratégies de développement agricole

Parmi ces stratégies mises en place on peut retenir : la valorisation du


potentiel agricole, la réforme agraire et la révolution verte.

La valorisation du potentiel agricole

Il s'agit de transformer l'agriculture traditionnelle en mettant en place des actions


spécifiques :

- De développement agricole extensif : travaux d'irrigation (barrages, réservoirs,


canaux), grands travaux de protection contre les menaces naturelles, inondations...)
- De développement agricole intensif : utilisation d'engrais chimiques de pesticides
ou de semences à haut rendement, diversification des façons culturales, ce qui
permet de rompre avec la monoculture.

La réforme agraire

Dans les pays où les terres appartiennent à peu de propriétaires, des réformes
agraires sont envisageables. Elles permettent ainsi de distribuer les terres aux petits
paysans sans terre. Puis il faut introduire le système de métayage et de fermage pour
P a g e | 26

inciter les paysans à l'effort. Enfin les gouvernements doivent faciliter l'achat des terres
par les paysans ainsi que les investissements nécessaires.

La révolution verte

C'est un stade avancé de la révolution valorisation du potentiel en assurant :

- La formation et l'encadrement des agriculteurs afin qu'ils soient plus productifs;


- La responsabilisation des agriculteurs;
- La modernisation avec la mécanisation (machines, tracteurs...) de l'agriculture
- La maîtrise de l'eau avec le développement des pluies artificielles, de l'irrigation
par la méthode goutte - goutte;
- La motivation des agriculteurs;
- L'octroi de terres cultivables;
- La création de magasins de stockage des produits agricoles;
- Le financement de l'agriculture en accordant des crédits aux producteurs;

Cette stratégie a été utilisée en Asie (Chine, Inde, Pakistan).

L'agriculture produit alors deux à trois récoltes par an. Ces politiques doivent
avoir pour objectifs : nourrir la population, fournir des matières premières à l'industrie qui
sera source de devises.

Ces politiques appliquées dans les pays en voie de développement rencontrent


beaucoup de difficultés : manque de moyens financiers, insuffisance des terres
cultivables, aléas climatiques, prix des produits aux producteurs démotivants, instabilité
politique...

2. Les stratégies de développement industriel

Les pays développés ont connu une croissance forte avec l'industrialisation.
C'est pourquoi cette stratégie est pertinente dans les pays en développement.
P a g e | 27

Plusieurs politiques de développement peuvent être mises en place pour


développer l'industrie. Parmi ces politiques on peut retenir la substitution aux
importations, le développement des industries industrialisantes, la substitution des
exportations et la promotion des exportations.

Les industries industrialisantes.

La stratégie d'industries industrialisantes consiste à choisir des industries qui


exerceront des effets d'entraînement dans le reste de l'économie à partir des produits, des
emplois, mais surtout des salaires qu'elles fourniront Comme exemple on peut retenir le
cas de l'Algérie qui avait installé des industries pétrochimiques et sidérurgiques.

Cependant il faut noter ce n'était pas une réussite parce qu'elles n'étaient pas
utilisées au plein emploi.

En répondant aux besoins du pays, ces industries de biens intermédiaires


nécessitent la mise en place d'usines de biens de consommation et assurent le
développement industriel.

Cependant cette stratégie nécessite une main d'œuvre qualifiée et des capitaux
importants.

L'industrie de substitution aux importations

La stratégie de substitution aux importations consiste à favoriser le


développement de la production locale afin de limiter les importations. Il s'agit pour un
pays de créer des usines dans le pays pour fabriquer localement les biens de
consommation jusque-là importés. On distingue deux types de substitutions:

- il faut substituer les biens de consommation par des biens de production servant a
produire pour la consommation locale (exemple : dans l'habillement on peut
importer des machines à coudre à la place des habits)
P a g e | 28

- Il faut ensuite produire sur place et substituer les produits importés par les produits
locaux (remplacer les habits importés par ceux confectionnés sur place)

Dans certains pays comme le Brésil ces politiques ont produit les effets
escomptes, mais elles ont rapidement atteint leurs limites : exclusion du marché
international, limitation de la production, importation des biens d'équipement (maintien de
la dépendance commerciale et technologique)

La stratégie de valorisation d'exportations

C'est une stratégie qui consiste à utiliser une richesse particulière d'un pays
(main d'œuvre nombreuse, fiscalité légère) pour fabriquer en vue de l'exportation. Cette
stratégie peut être une stratégie de promotion d'exportation (choisir parmi ses exportations
celles qui sont plus compétitives et les développer) ou de substitution d'exportation (au
lieu de conserver les produits bruts qui apportent de faibles valeurs ajoutées, se lancer sur
l'exportation des produits manufactures comme les pays développés)

Cette stratégie orientée vers l'exportation est considérée comme un moyen sûr de
développement car elle permet :

- D'améliorer la balance des paiements;


- D'augmenter les ressources permettant l'industrialisation;
- De développer les efforts de recherches pour réussir une production vendue au
niveau mondial;
- De supprimer l'endettement car les produits tirés de la vente des produits vont
servir à payer la dette
- D'utiliser une main d'œuvre abondante et à bon marché
- D'augmenter la production, les emplois et les revenus
- De créer un transfert de technologie (accès aux techniques de gestion,
d'information technique)
P a g e | 29

L'industrie exportatrice est pertinente dans les PED Dans les pas qui
disposent d'une main a œuvre est abondante. De salaires bas et de protection sociale quasi
inexistante. Ainsi certains pays peuvent bénéficier de l'affluence des investissements
étrangers.

La stratégie de la promotion des exportations a été utilisée en Asie (en Corée


du sud, Hong Kong où le textile, les industries électroniques, l'automobile ont été
développées) et au Brésil.

Les limites de cette stratégie est que l'économie risque d'être spécialisée dans
un secteur peu dynamique au niveau mondial et dépendante en cas de crise de la demande
globale. Elle entretient la dépendance technologique car jusque-là, elle s'appuie sur la
technologie étrangère.

3. LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE

Elle trois axes directeurs :

- Le développement prioritaire de l'agriculture et une industrialisation maîtrisée


répondant aux besoins essentiels de la population;
- La satisfaction du marché intérieur;
- L'utilisation de technologies intermédiaires entre les techniques traditionnelles et
les techniques modernes rapidement dépassées.

L'originalité de ce modèle est qu'il doit rompre avec les techniques anciennes
et créer de nouvelles techniques qui économisent du capital et qui utilisent la main
d'œuvre abondante disponible. Ce modèle doit offrir des emplois à tous.22

Le développement national est un processus complexe qui vise à améliorer la


qualité de vie des citoyens d'un pays et à promouvoir la croissance économique, sociale et
environnementale. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de mettre en place des

22
https:// www.terminales.examen.sn
P a g e | 30

politiques et des stratégies efficaces qui favorisent la création d'emplois, l'éducation, la


santé, l'infrastructure, la protection de l'environnement et la participation citoyenne.

Tout d'abord, il est important de promouvoir une croissance économique


durable et inclusive. Cela peut être réalisé en investissant dans des secteurs clés tels que
l'agriculture, l'industrie, les services et les nouvelles technologies. Il est également
essentiel de promouvoir l'entrepreneuriat et de faciliter l'accès au financement pour les
petites et moyennes entreprises, qui sont souvent des moteurs de croissance économique
et de création d'emplois.

En parallèle, il est crucial d'investir dans le capital humain en améliorant


l'accès à l'éducation de qualité, à la formation professionnelle et à la santé. Une main-
d'œuvre qualifiée et en bonne santé est essentielle pour stimuler l'innovation, la
productivité et la compétitivité économique. Il est également important de promouvoir
l'égalité des chances en matière d'éducation et d'emploi, en particulier pour les femmes,
les jeunes et les groupes marginalisés.

Par ailleurs, le développement national doit prendre en compte la protection


de l'environnement et la durabilité. Il est essentiel de promouvoir des pratiques agricoles
durables, de développer les énergies renouvelables, de préserver les ressources naturelles
et de lutter contre le changement climatique. La transition vers une économie verte peut
créer de nouvelles opportunités d'emploi et de croissance économique tout en préservant
l'environnement pour les générations futures.

Enfin, pour assurer un développement national réussi, il est essentiel de


promouvoir la participation citoyenne et la bonne gouvernance. Cela implique de
renforcer la transparence, la responsabilité et l'État de droit, ainsi que de promouvoir la
participation active des citoyens dans la prise de décisions politiques et économiques. La
lutte contre la corruption et la promotion de l'éthique dans les affaires sont également des
éléments clés pour garantir un développement national équitable et durable.
P a g e | 31

Le développement national est un processus complexe qui nécessite une


approche holistique et intégrée. En investissant dans la croissance économique, le capital
humain, la durabilité environnementale et la participation citoyenne, les pays peuvent
réaliser un développement national équilibré et durable, qui profite à tous les citoyens.

SECTION 2. NOTIONS SUR LES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES

En Relations Internationales, Les sociétés multinationales, également connues


sous le nom d'entreprises transnationales, sont des acteurs majeurs de l'économie
mondiale. Elles sont caractérisées par leur présence dans plusieurs pays, où elles exercent
leurs activités commerciales, de production et de services. Ces entreprises opèrent souvent
dans des secteurs clés tels que la technologie, l'énergie, l'automobile, l'agroalimentaire et
bien d'autres.

Une des principales caractéristiques des sociétés multinationales est leur


capacité à exploiter les avantages de la mondialisation et de l'intégration économique.
Elles peuvent tirer parti des différences de coûts de production, des ressources naturelles,
des marchés émergents et des compétences locales dans les pays où elles sont implantées.
Cela leur permet de maximiser leurs profits et leur compétitivité sur les marchés
mondiaux.

Cependant, les sociétés multinationales sont également confrontées à de


nombreux défis et controverses. L'une des principales critiques à leur encontre concerne
leur impact sur les pays d'accueil. Certaines entreprises sont accusées d'exploiter les
travailleurs, de nuire à l'environnement, de contourner les réglementations et de ne pas
contribuer équitablement aux économies locales. Ces préoccupations ont conduit à des
appels en faveur d'une plus grande responsabilité sociale et environnementale des
entreprises.

Par ailleurs, les sociétés multinationales jouent un rôle important dans la


dynamique économique mondiale. Elles contribuent à la création d'emplois, au transfert
de connaissances et de technologies, à l'investissement étranger direct et à la croissance
P a g e | 32

économique. Leurs activités peuvent également stimuler l'innovation, l'efficacité et la


compétitivité des économies locales.

Dans un contexte de mondialisation croissante, les sociétés multinationales


sont devenues des acteurs incontournables dans la recherche de solutions aux défis
mondiaux tels que le changement climatique, la pauvreté, les inégalités et la durabilité.
Certaines entreprises ont adopté des politiques de responsabilité sociale et
environnementale, et cherchent à contribuer positivement aux communautés et aux
environnements dans lesquels elles opèrent.

2.1 APPERÇU DES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES ET LEUR RÔLE DANS


L’ÉCONOMIE MONDIALE.

Les sociétés multinationales, également appelées entreprises multinationales ou


transnationales, sont des entreprises qui opèrent dans plusieurs pays à travers le monde.
Elles sont caractérisées par leur capacité à mener des activités commerciales et à prendre
des décisions stratégiques au-delà des frontières nationales.

Le rôle des sociétés multinationales dans l'économie mondiale est significatif. un aperçu
de leur impact :

1. Investissement étranger direct (IED) :

Les sociétés multinationales sont souvent les principaux acteurs de l'IED, qui
consiste à investir dans des activités économiques dans un pays étranger. Elles apportent
des capitaux, des technologies, des compétences et des emplois, contribuant ainsi au
développement économique des pays hôtes.

2. Création d'emplois

Les sociétés multinationales sont de grands employeurs, créant des emplois directs et
indirects dans les pays où elles opèrent. Elles offrent souvent des opportunités d'emploi,
de formation et de développement de carrière aux populations locales.
P a g e | 33

3. Transfert de technologie

Les sociétés multinationales jouent un rôle clé dans le transfert de


technologies avancées et de savoir-faire dans les pays hôtes. Cela peut stimuler
l'innovation, améliorer la productivité et renforcer les capacités technologiques des
économies locales.

4. Commerce international

Les sociétés multinationales sont des acteurs majeurs du commerce


international. Elles facilitent les échanges de biens et de services entre les pays en utilisant
leurs réseaux de distribution, leurs chaînes d'approvisionnement mondiales et leurs
relations commerciales.

5. Contribution fiscale

Les sociétés multinationales génèrent des revenus importants et contribuent


aux recettes fiscales des pays où elles opèrent. Cependant, il est important de noter que
certaines entreprises peuvent utiliser des stratégies d'optimisation fiscale pour minimiser
leurs obligations fiscales.

6. Innovation et recherche et développement (R&D)

Les sociétés multinationales investissent souvent dans la recherche et le


développement de nouvelles technologies, de produits et de services. Cela favorise
l'innovation et stimule la compétitivité économique mondiale.

7. Défis et controverses

Les sociétés multinationales peuvent également faire face à des critiques et à


des controverses. Certains leur reprochent d'exploiter les ressources naturelles et les
travailleurs des pays hôtes, de causer des dommages environnementaux, de favoriser les
inégalités économiques et de contourner les réglementations nationales.
P a g e | 34

Il est important de noter que les sociétés multinationales sont soumises à des
réglementations nationales et internationales, et leur impact sur l'économie mondiale peut
varier en fonction de nombreux facteurs, tels que les politiques économiques, les
réglementations, les relations commerciales internationales et les dynamiques
géopolitiques.23

2.2 MODE D’OPÉRATION DE SOCIÉTÉS MULTINATIONALES À


L’ÉCHELLE INTERNATIONALES.

Les sociétés multinationales sont des entreprises qui opèrent dans plusieurs
pays à travers le monde. Elles ont généralement leur siège social dans un pays d'origine,
mais elles étendent leurs activités à l'étranger pour exploiter de nouveaux marchés,
accéder à des ressources spécifiques ou bénéficier d'avantages économiques.

Lorsqu'une société multinationale souhaite opérer dans un pays étranger, elle


doit interagir avec le gouvernement et les autorités locales de ce pays. Elle doit souvent
obtenir des autorisations et des licences pour exercer ses activités. Ces autorisations
peuvent varier en fonction du secteur d'activité de l'entreprise et des réglementations
spécifiques du pays hôte.

Une fois établie dans le pays hôte, la société multinationale peut interagir
avec les acteurs locaux de différentes manières. Elle peut créer des partenariats avec des
entreprises locales, investir dans des infrastructures, embaucher des travailleurs locaux et
contribuer au développement économique du pays. Ces interactions peuvent se traduire
par des transferts de technologie, des investissements directs étrangers, des créations
d'emplois et des échanges commerciaux.24

Cependant, les interactions entre les sociétés multinationales et les pays hôtes
peuvent également poser des défis. Certaines sociétés multinationales peuvent chercher à
maximiser leurs profits en exploitant les ressources naturelles du pays hôte sans prendre
23
Onésime. kukatula. Falash. Ouvrage, Entreprises Multinationales. Enjeux du développement socioéconomique et
de la réduction de la pauvreté en RDC. Édit. EUE.2020, PP.7-10
24
https://www.ilo>empent> areus
P a g e | 35

en compte les conséquences sociales et environnementales. Cela peut entraîner des


problèmes tels que l'épuisement des ressources, la dégradation de l'environnement et
l'exploitation des travailleurs.

Pour réguler ces interactions, de nombreux pays ont mis en place des
réglementations et des lois pour encadrer l'activité des sociétés multinationales. Ces
réglementations peuvent inclure des exigences en matière de protection de
l'environnement, de respect des droits des travailleurs et de partage équitable des
bénéfices.

Les sociétés multinationales opèrent à l'échelle internationale en interagissant


avec les pays hôtes à travers des autorisations, des partenariats et des investissements. Ces
interactions peuvent avoir des impacts positifs sur le développement économique, mais
elles nécessitent également une réglementation adéquate pour éviter les abus et maximiser
les avantages pour les pays hôtes.

2.3 AVANTAGES DES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES

Premièrement, les multinationales peuvent réaliser des économies d’échelle


en s’étendant au-delà du marché intérieur. Cela permet aux entreprises de profiter
d’avantages en ce qui concerne les coûts et d’améliorer le rendement de leurs
investissements.25

Quelques avantages des sociétés multinationales

1. Accès aux marchés internationaux : Les sociétés multinationales peuvent profiter


d'un accès direct aux marchés internationaux, leur permettant d'élargir leur
clientèle et d'augmenter leurs ventes. Cela leur offre également la possibilité de
diversifier leurs sources de revenus et de réduire leur dépendance à un seul marché
national.

25
Les économies d'échelle devraient être interprétées d'une manière générale. Des idées, des pratiques de gestion ou
des technologies élaborées par des entreprises étrangères peuvent, par exemple, être utilisées librement par leurs
filiales au Canada.
P a g e | 36

2. Économies d'échelle : Les sociétés multinationales peuvent réaliser des économies


d'échelle en produisant et en vendant des biens ou des services à grande échelle.
Cela leur permet de réduire leurs coûts de production, d'améliorer leur efficacité et
de proposer des prix compétitifs sur les marchés internationaux.
3. Accès aux ressources : Les sociétés multinationales peuvent accéder à des
ressources naturelles, des matières premières et des compétences spécifiques dans
les pays où elles opèrent. Cela leur permet de bénéficier de coûts de production
plus bas, de garantir l'approvisionnement en matières premières et de tirer parti des
avantages comparatifs de chaque pays.
4. Transfert de connaissances : Les sociétés multinationales peuvent transférer des
connaissances, des compétences et des technologies avancées des pays développés
vers les pays en développement. Cela favorise le développement économique et
technologique des pays hôtes, en améliorant leur productivité et en renforçant leurs
capacités industrielles.
5. Création d'emplois et développement des compétences : Les sociétés
multinationales créent des emplois directs et indirects dans les pays où elles
opèrent, ce qui contribue à réduire le chômage et à améliorer les conditions de vie
des populations locales. Elles offrent également des opportunités de formation et
de développement des compétences, ce qui peut avoir un impact positif sur le
capital humain des pays hôtes.
6. Stimulus pour l'innovation : Les sociétés multinationales investissent souvent dans
la recherche et le développement (R&D), ce qui favorise l'innovation et la création
de nouvelles technologies, de produits et de services. Cela peut stimuler la
compétitivité économique et favoriser la croissance économique à long terme
7. Partage des meilleures pratiques : Les sociétés multinationales peuvent partager
leurs meilleures pratiques en matière de gestion, de gouvernance d'entreprise et de
responsabilité sociale des entreprises avec les pays hôtes. Cela peut contribuer à
améliorer les normes et les pratiques commerciales dans ces pays.
P a g e | 37

Il est important de noter que les avantages des sociétés multinationales peuvent varier en
fonction du contexte économique, social et politique de chaque pays.

2.3.1 INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS DIRECTS, DU TRANSFERT DE


TECHNOLOGIE Et DE SAVOIR-FAIRE DE LAUGMENTATION DES
EXPORTIONS.

Les investissements étrangers directs (IED), le transfert de technologie et de savoir-faire,


ainsi que l'augmentation des exportations et importations :

1. Investissements étrangers directs (IED) : Les investissements étrangers directs sont


des flux de capitaux investis par des entreprises étrangères dans des pays étrangers
pour établir ou étendre leurs activités. Les IED peuvent prendre la forme de la
création de nouvelles filiales, de l'acquisition de sociétés existantes ou de la
participation à des coentreprises. Les IED peuvent apporter de nombreux avantages
aux pays hôtes, notamment des investissements en capital, des emplois, des
transferts de technologie et de savoir-faire, ainsi que des opportunités de
développement économique.
2. Transfert de technologie et de savoir-faire : Les sociétés multinationales qui
investissent à l'étranger peuvent transférer des technologies et des savoir-faire
avancés aux pays hôtes. Cela peut se faire par le biais de licences, de
collaborations de recherche et développement, de formations et de transferts de
personnel qualifié. Le transfert de technologie et de savoir-faire peut contribuer à
améliorer les capacités technologiques et industrielles des pays hôtes, à stimuler
l'innovation et à favoriser le développement économique.
3. Augmentation des exportations : Les sociétés multinationales peuvent augmenter
les exportations des pays hôtes en utilisant leurs réseaux de distribution
internationaux et leur expertise en matière de commerce international. Elles
peuvent aider les entreprises locales à accéder à de nouveaux marchés
internationaux, à promouvoir leurs produits et services à l'étranger et à bénéficier
de l'image de marque et de la réputation des sociétés multinationales. Cela peut
P a g e | 38

stimuler la croissance des exportations, diversifier les sources de revenus et


renforcer la compétitivité des pays hôtes sur les marchés mondiaux.
4. Augmentation des importations : Les sociétés multinationales peuvent également
contribuer à l'augmentation des importations dans les pays hôtes en important des
biens intermédiaires, des technologies, des équipements et des matières premières
nécessaires à leurs activités. Cela peut favoriser le développement de secteurs
d'approvisionnement locaux, stimuler la création d'emplois et améliorer la
compétitivité des industries nationales grâce à l'accès à des ressources et des
technologies de pointe.

Il est important de noter que les avantages des investissements étrangers


directs, du transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi que de l'augmentation des
exportations et importations peuvent varier en fonction du contexte économique, social et
politique de chaque pays.26

Capabilities of Developing Countries in their Dealings with Transnational


Corporations, Economic and Social Council, New York, Nations Unies, 28 p.

Commission des Sociétés transnationales (1984), Les sociétés transnationales


dans le développement mondial : une mise à jour, Conseil économique et social,New
York, Nations Unies, 45 p.

2.3.2 OBJECTIF DES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES

L'objectif principal des sociétés multinationales est de maximiser leurs profits


et de créer de la valeur pour leurs actionnaires. Elles cherchent à atteindre cet objectif en
développant leurs activités à l'échelle mondiale et en exploitant les opportunités offertes
par les marchés internationaux.

26
Commission on Transnational Corporations (1985), Mesures t0 Strengthen the Capabilities of Developing
Countries in their Dealings with
Transnational
Corporations, Economic and Social Council, New York, Nations Unies, p.28
P a g e | 39

Voici quelques objectifs spécifiques des sociétés multinationales :

1. Expansion internationale : Les sociétés multinationales cherchent à étendre leurs


activités au-delà de leurs marchés domestiques afin de profiter des opportunités de
croissance et de rentabilité offertes par les marchés étrangers. Elles peuvent le faire
en établissant des filiales, des succursales ou des partenariats avec des entreprises
locales dans d'autres pays.
2. Accès à de nouveaux marchés : Les sociétés multinationales cherchent à pénétrer
de nouveaux marchés pour élargir leur base de clients et augmenter leurs ventes.
Elles peuvent le faire en adaptant leurs produits ou services aux besoins et aux
préférences des consommateurs locaux.
3. Réduction des coûts : Les sociétés multinationales cherchent à réduire leurs coûts
de production en exploitant les avantages comparatifs offerts par différents pays.
Elles peuvent délocaliser leurs activités de production dans des pays où la main-
d'œuvre est moins chère, les réglementations sont moins contraignantes ou les
matières premières sont plus abondantes.
4. Accès à des ressources : Les sociétés multinationales cherchent à accéder à des
ressources naturelles, des technologies, des compétences ou des connaissances
spécifiques disponibles dans d'autres pays. Elles peuvent le faire en établissant des
partenariats, en acquérant des entreprises locales ou en investissant dans la
recherche et le développement.
5. Avantages fiscaux : Les sociétés multinationales cherchent à bénéficier de régimes
fiscaux favorables en établissant leurs sièges sociaux ou leurs filiales dans des pays
offrant des avantages fiscaux tels que des taux d'imposition bas ou des incitations
fiscales.

Il est important de noter que les objectifs des sociétés multinationales peuvent varier en
fonction de leur secteur d'activité, de leur taille, de leur stratégie commerciale et des
conditions économiques et réglementaires dans lesquelles elles opèrent.
P a g e | 40

CHAPITRE 2: PRESENTATION DU CADRE D'ÉTUDE : LA RDC

Dans ce chapitre nous aurons deux sections pour nous amener à une bonne
compréhension de notre champ d’étude. La première section présentera l’aperçu histoire
de la RDC et la deuxième l’entreprise coloniale et ébauche d’une histoire des compagnies
boursières internationales au Congo

SECTION 1 APERÇU HISTORIQUE DE LA RDC

Le pays qui porte aujourd’hui le nom de république démocratique du Congo


est peuplé depuis au moins 200 000 ans av. J.-C. environ.

Il y eut des grands États centralisés sur ce territoire comme les Kongo, les
Basongyes de la province de Lomami Kuba, Garengaze, Lunda et l'Empire Luba... Les
Européens ne reconnaissent la région qu'en 1482-1483 avec la découverte de
l'embouchure du fleuve Congo par le marin portugais Diego Cão,c’était également
l’influence des sociétés multinationales. Le royaume Kongo est alors à son apogée.

À partir de 1879, l'explorateur Henry Morton Stanley explore l'intérieur du


futur pays pour le compte du roi des Belges Léopold II. Au cours de la conférence de
Berlin (1884-1885), ce dernier parvient à faire reconnaître aux autres puissances
européennes sa prise de possession du Congo.
P a g e | 41

C'est le début de la colonisation. Le secteur contrôlé prend le nom d'État


indépendant du Congo bien qu'il soit en fait la propriété personnelle de Léopold. En 1908,
le Parlement belge reprend, par legs du roi Léopold II, la tutelle sur le territoire,
nouvellement dénommé Congo belge.27

Le 30 juin 1960 le Congo arrache son indépendance à la Belgique. Patrice


Lumumba joue un rôle capital dans cette émancipation. Chargée d'espoir, l'indépendance
bascule le pays dans le chaos : le Katanga puis le Kasaï font sécession ; craignant pour
leur vie, les Belges s'enfuient ; la Belgique puis les Nations unies envoient des troupes ;
les gouvernements congolais se succèdent après l'assassinat de Lumumba (janvier 1961).

En 1965, Mobutu, chef d'état major de l'armée, renverse par un coup d’État le
président Joseph Kasa-Vubu. Le Congo retrouve une certaine stabilité au prix d'un régime
autoritaire. Il devient le Zaïre. Mobutu se maintient au pouvoir pendant trente-deux ans.
En 1997, l'avance de l'AFDL avec M'zée Laurent Désiré Kabila, une force armée rebelle,
l'oblige à fuir Kinshasa. Le régime tombe, affaibli par la crise économique, discrédité par
la corruption, et abandonné par les puissances occidentales. Le porte-parole de l'AFDL,
Laurent-Désiré Kabila, se proclame chef d'État en mai 1997. Le pays change encore une
fois de nom devenant la république démocratique du Congo. Kabila conduit le pays d'une
manière aussi autocratique que son prédécesseur et le plonge dans la guerre (Deuxième
guerre du Congo). Depuis l'assassinat de Kabila (2001) et la fin du conflit, le Congo est
entré dans une phase de démocratisation, marquée notamment par la tenue d'élections
libres en 2006, 2011 et 2018. Le président actuel est Félix Tshisekedi, fils d'Étienne
Tshisekedi, succédant à Joseph Kabila (soi-disant le fils de Laurent Kabila) depuis janvier
2019. Cette succession marque pour la première fois l'alternance pacifique en RDC.28

1.2.1 SITUATION GÉOGRAPHIQUE

27
Bernard Clist, Découvertes archéologiques en république démocratique du Congo .
28
Roger-Claude Liwanga, « RDC : la stratégie de Félix Tshisekedi », Jeune Afrique, 10 décembre 2019
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La RDC est le plus vaste pays en Afrique au sud du Sahara et le troisième du


continent par sa taille.29

Au centre de l'Afrique, à cheval sur l'équateur, elle bénéfice des conditions


géographiques privilégiées qui jouent en sa faveur.

Compris entre 50°20' de latitude de Nord et 130° de latitude de Sud, il s'étend


entre 12°15' et 13°15' de longitude Est.

La RDC couvre une superficie de 2.345.000 km7, environ 33 fois plus grand
que le BENELUX (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), quatre fois plus grand que la
France ou deux fois plus que le Québec. En Afrique seuls le Soudan et l'Algérie sont plus
étendus que la RDC.

Partageant neuf frontières avec ses voisins, le Congo-Kinshasa est limité à


l'Ouest par le Congo-Brazzaville, au Nord par la République centrafricaine et le Soudan,
l'Est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie au Sud par la Zambie et
l'Angola.

La disposition de relief accentue la situation continentale du pays dont les


relations extérieures dépendent en partie des pays voisins

En réalité la RDC est un pas semi-enclavé du fait qu'en plus de la faible


densité de ses réseaux de communication, elle ne posséde qu'une façade maritime, sur
l'océan Atlantique de 37km. En raison de sa superficie, de ses richesses et de son
importante population, le Congo demeure l'un des géants de l'Afrique, avec l'Egypte, le
Nigeria et l'Afrique du Sud.

Par ailleurs, signalons aussi bien que la constitution de 2005 de la RDC


prescrit un nouveau découpage du pays en 25 provinces, tout en conservant la ville-
province de Kinshasa comme capitale du pays, mais actuellement le Congo se compose

29
KABENGELE DIBWE, K., Manuel de géographie économique et humaine de la RDC, Ed. Sirius, Kinshasa 2006,
p.54
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des provinces suivantes : le Bandundu, le Bas-Congo, le Kasaï occidental et oriental, le


Maniema, le nord et sud Kivu.

Parmi les avantages à faire valoir de sa situation géographique, la RDC est le


premier pays d'Afrique du point de vue de l'étendue de ses forêts dont la moitié du
territoire Nationale est occupé par la forêt équatoriale au nord et le plus important pour la
préservation de l'environnement mondial. L'Est du pays est le domaine des montagnes,
des collines, des grands lacs mais aussi des volcans. Le Sud et le Centre en savane
arborées, fortement un haut plateau en minerais divers.

La position de la RDC sur l'équateur a une influence essentielle sur les


données climatiques et lui fait bénéficier du privilège d'appartenir à une zone
intertropicale. Le climat général du pays est chaud et humide, mais cette situation varie
selon les provinces, ainsi donc le pays comprend trois types de climat : le climat tropical,
le climat tempéré et le climat équatorial.

L'existence des tels climats produit une végétation dense et régit les activités
Agricoles de la population Congolaise. Car à l’exception des montagnes, tout le pays
bénéficie des températures moyennes élevées, assurant le minimum de chaleur
indispensable à la vie végétale.30

Il nous faut retenir que la RDC se classe parmi le dix premiers pays de la
méga biodiversité du monde avec plusieurs espèces divers ; de mammifères, d'oiseaux, de
poissons, de reptiles, de batraciens et angiospermes. Elle dispose d'une faune naturelle
exceptionnelle où l'on y trouve tous les grands animaux de l'Afrique et des espèces rares.

Elle dispose aussi d'abondantes ressources en eau, des lacs poissonneux notamment le lac
Tanganyika (plus grand que le Burundi) le plus poissonneux du monde.31

1.2.2 SITUATION POLITIQUE

30
KABENGELE, D, K., Op. Cit., p.29
31
27 J-C, YAWADI, Procès de la société congolaise, Ed. Mabiki, Bruxelles 2008, p, 34
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La situation politique de la RDC est restée fortement mouvementé depuis


l'accession du pays à l'indépendance, par plusieurs événements marquants notamment des
guerres de sécessions, les mutineries, les rebellions, ainsi que des conflits qui se traduisent
d'une part par un processus de militarisation accentuée de la société congolaise avec la
présence accrue des groupes armés étrangers, le recrutement massif des jeunes et des
enfants, la création des milices d'autodéfense et une augmentation du trafic illicite d'armes
légères.

Constatons le, ensemble avec le Professeur BANYAKU, qui estime que


l'histoire politique du Congo est faite de moments de soubresaut d'espoir pour la libération
de tout un peuple et de moments de sombrement profond dans le désastre et le chaos d'un
grand Etat en perdition ou en partition. Cette dynamique contrariante se traduit par des
courts moments d'apaisements et de longs moments de turbulence généralement violente
emportant les grands espoirs de la population pour l'idéal démocratique ainsi que pour
leur bien-être socio-économique.32

La RDC a été plongée dans plusieurs conflits, certains désormais résolus


tandis qui d'autres couvent encore; mais en dépit de tous ces événements la RDC voit
aujourd'hui s'offrir une occasion unique. Elle émerge peu à peu d'un passé difficile : une
longue période coloniale suivie d'une naissance pendant la guerre froide, puis plusieurs
décennies d'instabilité chronique suivies de deux guerres concentrées sur une période de
cinq ans.33

En effet c'est après un temps relativement concentré entre les événements de


Léopoldville en janvier 1959 et les résolutions de la table ronde de Bruxelles en mai 1960,
que la RDC va faire une entrée fracassante dans le concert des nations en accédant à son
indépendance au 30 juin 1960. Cet événement va raviver les espoirs de la population pour
la libre gestion de leurs propres destinés.

32
Eugène BANYAKU, L, E., Chronique, monographie et document sur l'histoire politique du Congo. Des années 60
aux années 90, Ed.
33
http://www.monuc.org/ news.asp. pp.1-2
P a g e | 45

Mais cela ne durera pas longtemps pour qu'en juillet 1960 on assiste aux
premières fragmentations de mouvements sécessionnistes et des mouvements réfractaires
ou révolutionnaires de 1961, aussi tôt le pays sera plongé dans une crise institutionnelle
entre le Premier Ministre Lumumba et le Chef de l'Etat KASA-VUBU, à la suite de
l'éviction du premier Ministre et sa liquidation en janvier 1961. Ces événements laisseront
la place à une suite de conflit constitutionnel entre le Président KASA-VUBU et les deux
chambres du parlement; à propos de l'interprétation de la disposition transitoire de la loi
fondamentale sur l'élaboration de la constitution et sur la formation de la constituante, se
terminera par la suspension du parlement.

Il va s'en suivre d'une suite d'événements conflictuels mettant en cause le


Chef de l'Etat et son premier Ministre Moïse TSHOMBE avec son parti le CONACO
longuement majoritaire au parlement. Face au refus du président de nommer un premier
Ministre issu de la majorité parlementaire de la CONACO, les institutions de la
République seront paralysées. Face à cette situation, le front démocratique du Congo,
incite le haut commandement militaire à prendre le pouvoir et place le Lieutenant Général
Joseph Mobutu au pouvoir comme Président de la République en novembre 1965.

Des sons accession au pouvoir, les signes forts étaient donnés par le nouveau
Président à la classe politique pour l'obliger à se soumettre à son autorité. Confrontée à la
fois à la recherche d'une légitimité politique interne et à la subvention de la haute finance,
lésée par la première Nationalisation des Société à charte intervenues pendant les années
66-67. C'est ainsi que sera réprimé un premier complot auquel se trouveront associés
l'ancien Premier Ministre KIMBA et trois autres parlementaires M.M. Jérôme ANANY,
Alexis MAHAMBA et Emmanuel BAMBA. Ils seront condamnés à mort et exécutés par
la pendaison publique.34

Une terreur va s'installer, par la création d'un parti unique dominant, le


Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). On assiste à la suppression du parlement

34
Eugène BANYAKU, L, E., Op. Cit., p.9
P a g e | 46

et l'obligation faite à tous les citoyens de devenir membre du nouveau mouvement de


rassemblement populaire et révolutionnaire.

La conséquence de la Zaïrianisation se manifeste par les mouvements de


déstabilisation et à une grande crise sociopolitique. L'installation de multiples atteintes
aux droits de l'homme est constatée par des multiples abus de pouvoir avec des
relégations d'opposants, des arrestations arbitraires et des tracasseries dans la société
civile organisée par les services de sécurité, les brigades de parti-Etat et les milices
paramilitaires.

Les années 90 marquées par la libéralisation politique, sera inaugurées par les
consultations populaires : sur le plan de l'évolution des institutions du pays, le chef de
l'Etat a présenté les décisions suivantes.35

- L'introduction du multipartisme à trois au Zaïre, l'abolition de l'institutionnalisation


du MPR;
- La désignation d'un Premier Commissaire d'Etat ou Premier Ministre suivi de la
formation d'un gouvernement de transition;
- La révision de l'actuelle constitution en vue de l'adapter à la période de transition
qui s'instaure;
- La mise sur pied d'une commission chargée d'élaborer la constitution de la
troisième république, constitution qui sera sanctionnée par un référendum
populaire;
- L'élaboration, enfin, d'un projet de loi devant régir les partis politiques dans notre
pays et organiser leur financement. L'ouverture de la CNS

(Conférence Nationale Souveraine) donna lieu au débat National public, mais les
nouvelles exigences sociales d'une population ayant totalement perdu confiance à ses
dirigeants prirent une tournure dramatique avec le désordre social, qui s'illustra par le
pillage instantané du 3 décembre 1990 et les deux grands pillages de 1991 et 1992.
35
Vincent de Paul LUNDA BULULU, Conduire la première transition au Congo-Zaïre, Ed. Harmattan, Paris,
septembre 2003, pp. 15-16
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La RDC, ex-Zaïre à l'époque en 1994 voit s'aggraver sa situation politique par


l'arrivée des réfugiés Rwandais, fuyant les massacres perpétrés chez eux.

Une nouvelle opposition politico-militaire, née à l'Est du pays, l'Alliance des


Forces Démocratique pour la Libération du Congo (AFDL), dirigée par Laurent Désiré
KABILA est appuyée par l'Ouganda et le Rwanda, déclare la guerre au pouvoir central de
Kinshasa. Le Président Mobutu Sese Seko est renversé le 17 mai 1997. L'AFDL et le
Président Laurent Désiré KABILA prennent le pouvoir.36

C'est en voulant limiter l'influence de l'Ouganda et du Rwanda, par le


Président Laurent D. KABILA, que va éclater la guerre d'agression Rwando- Ougando-
Burundaise en RDC. Les belligérants signent à Lusaka un accord de cessez-le feu, qui
conduit les forces étrangères des pays présents sur le territoire de la RDC à retirer leur
troupes, le conseil de sécurité créera la MONUC (Mission d'Observation des Nations
Unies au Congo) dans le but de maintenir une liaison sur le terrain avec toutes les parties
à l'Accord de cessez-le feu.

Alors commandant en chef des forces terrestres, Joseph KABILA fils du feu
le Président Laurent-D. KABILA, succède à la tête de l'Etat son père, qui est assassiné en
janvier 2001.

Durant le conflit, le Rwanda et l'Ouganda ont créé des groupes ou de milices


qui ont provoqué une guerre civile impliquant trois fonctions principales : le
gouvernement de la RDC (Kabilistes ou PPRD, appuyés par l'Angola, la Namibie et le
Zimbabwe), le RCD-G (soutenu par le Rwanda) et le MLC (par l'Ouganda)37.

Ainsi donc, sur le plan de la transition politique et à l'issue des négociations


particulièrement ardues et suite aux pressions internationales redoublées, le long
processus de DIC (dialogue inter-congolais) va aboutir à la signature le 17 décembre 2002
par les représentants des composantes et entités au DIC, de l'Accord Global et Inclusif. Le

36
http://www.monuc.org /news.asp, p.1
37
www.monuc.org/news.asp, p.2
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2 avril 2003, l'Accord de cessez-le feu de Lusaka est alors complété par « l'Accord Global
et Inclusif » à Sun City (Afrique du Sud), les participants au DIC signent l'Acte final des
négociations politiques, par lequel ils approuvent formellement l'ensemble des Accords
qui constitue un programme global de restauration de la paix et de la souveraineté
Nationale en RDC pendant une période de deux ans.

Ces accords comprennent l'accord global de décembre 2002, la constitution


de la transition, le mémorandum sur les questions militaires et les questions de sécurité de
mars 2003 et les 36 résolutions adoptées par les participants à Sun City en mars et Avril
2002. La signature de l'Acte final maquera un nouveau chapitre important dans le
processus de reconstruction Nationale et de la paix en RDC.

Une constitution de transition est promulguée par le Président Joseph Kabila,


le 4avril 2003. Le gouvernement d'union nationale, ainsi formé, le 30 juin 2003, est
chargé de mettre en œuvre le processus électoral dont le referendum constitutionnel,
organisé en décembre 2005, constitue la première étape, suivie par les élections
présidentielle et législatives en juillet et octobre 2006.

Le gouvernement a aussi pour mission de rétablir l'autorité de l'Etat dans les


provinces, autorité bafouée par les belligérants qui se sont répartis leur contrôle
Administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs intérêts économique.38

Le pouvoir est donc partagé selon la formule « 1+4 » :c'est-à-dire, un


Président de la République et quatre vice-présidents.

On croyait que la transition politique était bien partie en RDC, les réalités de
terrain démentaient les professions de foi des plus optimistes. Quand ce ne sont pas les
incompatibilités d'humeurs entre Ministres qui gangrènent le bon fonctionnement de
l'équipe gouvernementale, ce sont les provinces ex-rebelles qui rappellent au
gouvernement central que la réunification physique du pays est très loin de devenir une
réalité.
38
http://www.ladocumentationfrançaise.fr/conflit/conflit-grands-lacs/transition-democratique-congo.shtml.
P a g e | 49

Le troisième rapport spécial du secrétaire du conseil de sécurité de l'ONU sur


la MONUC; rapporte qu'en dépit de la mise en place des institutions de transition, des
freins à l'action du gouvernement de transition ont été observé. Certains éléments des
anciens belligérants conservaient une mentalité de guerre et cherchaient activement à faire
échouer la transition.39

D'une part des freins au rétablissement de l'autorité de l'Etat sont observés par
le fait que le pouvoir de l'Etat fut déficient ou inexistant dans de nombreuses parties du
pays où l'autorité est exercée par les Administrations parallèles qui ont été créées par les
groupes armés, y compris d'anciens éléments belligérants du gouvernement de transition.
La réunification des structures Administratives parallèles au niveau local n'a guère
avancé. De plus, des milices armées, qui cherchent à conserver leur contrôle illicite sur les
ressources naturelles, continuent de s'opposer aux efforts visant à mettre en place des
Administrations légitimes. D'autre part, des freins au rétablissement de la sécurité sont
observés, or cette dernière constitue pourtant la pierre angulaire de la réussite de la
transition politique.

L'absence de progrès concernant le désarmement, la démobilisation et la


réinsertion (DDR) des ex-combattants congolais a constitué un important facteur de
déstabilisation. Malgré le déploiement, durant l'automne de 2003, de commandants de
région militaire chargés d'assurer l'intégration dans les Forces Armées de la RDC
(FARDC), les groupes armés du pays sont encore loin d'être véritablement intégrés et les
commandants de région militaire n'ont guère de prise sur les éléments armés qui leur ont
été confiés. De même, la lenteur de l'application du programme désarmement,
démobilisation, rapatriement, réinstallation et réinsertion (DDRRR) des combattants
étrangers, avec l'aide de la MONUC, est resté une préoccupation majeure.40

Mais en dépit de tous les événements fâcheux qu'a traversé la RDC, cette
dernière a sût quand même se ressaisir et accédée enfin à des institutions politiques

39
Troisième rapport spécial du secrétaire général du conseil de sécurité de l'ONU sur la MONUC, 16 août 2004.
40
Troisième rapport spécial du secrétaire général du conseil de sécurité de l'ONU sur la MONUC, août 2004.
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démocratiques et cela à travers des actes forts de la démocratie, que sont les élections
libres et transparentes lui permettant ainsi de tourner une nouvelle page en vue d'écrire un
nouveau chapitre de son histoire.

Comprodor, Kinshasa 2000, p.5

1.2.3 SITUATION SOCIO-ÉCONOMIQUE

La RDC, qui est l'un des pays parmi les plus vastes et les plus peuplés du
continent Africain, n'a pour autant pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses
immenses ressources naturelles (minerais, bois précieux, produits agricoles,...) et cela par
le simple fait que son système socio-économique a longtemps été handicapé par une
guerre civile lavée et un niveau de corruption les plus élevés de la planète.

Le classement 2005 de “Transparency International “, sur l'indice de


perception de la corruption, classait la RDC sixième sur 158 pays évalués. Après une
période de relatif dynamique économique, la RDC a subi une sévère dépression entre le
milieu des années 1980 et le milieu des années 2000 liée à une gestion marquée par la
corruption, puis aux guerres civiles qui ont ravagé le pays.

En 2006 la RDC est l'un des dix pays les plus pauvres du monde, et les
inégalités y sont très marquées. Une grande partie de la population vie en dessous du seuil
de pauvreté fixé à deux dollars par jour avec une majorité des femmes et des hommes, qui
n'ont aucun revenu, les disparités sont très fortes, avec un taux de chômage très élevé, des
salaires et des prestations sociales dérisoires dans tout le pays.

Le forum économique et mondial sur l'Afrique rapporte que l'économie


congolaise est une des économies les moins compétitives d'Afrique.

Cette économie occupe en 2008, selon le rapport de la Banque mondiale sur


le climat d'affaire, la 178menacition c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du
monde considérés d'après leurs capacités d'offrir de réelles facilités de faire des affaires.
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L'histoire économique récente de la RDC est galonnée de plusieurs tentatives


d'assainissement et de redressement de l'économie bien que confronté aux déséquilibre
financiers, à la montée de l'endettement et à la stagnation de la production, mais malgré
cela les relations commerciales entre différentes régions du pays dans leur ensemble
restent faibles encore aujourd'hui.

La production minière, qui a commencé plus d'un siècle, a joué un rôle


important dans la gestion économique. En effet, le sous-sol de la RDC est compté parmi
les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie. Etant donné cet
avantage naturel, la défaillance de l’économie congolaise est généralement attribuée à la «
malédiction des ressources naturelles ».

La RDC possède des gisements, contenant une cinquantaine de minerais,


mais seulement une douzaine de ces minerais sont exploitées. La Gécamines (Générale
des Carrières et des Mines) était la principale entreprise minière du pays, elle jouait un
rôle social et économique important pour beaucoup de PME (petite et moyenne
entreprise) se trouvant dans sa périphérie.

Mais aujourd'hui la réalité n'est plus la même, la Gécamines a été déchue, la


production minière industrielle s'est aussi effondrée avec elle; plusieurs mesures de
restriction et de libéralisation du secteur minier n'ont rien donné, d'autant plus qu'on
assiste à l'exploitation des terres des paysans au profit de nouvelles concessions minières,
à la fraude généralisée et aux contrats léonins.

Cependant, l'agriculture reste le principal secteur de l'économie de la vie de la


population active. Le secteur secondaire (industriel) par contre est très peu développé et
caractérisé par une forte présence de l'Etat, marginalisant ainsi le secteur privé.

L'économie congolaise est aujourd'hui bien plus pauvre qu'elle ne l'était à


l'indépendance. Selon un rapport de la Conférence Nationale Souveraine, le secteur
P a g e | 52

informel présente près de 60% des activités économiques. Douze ans après, il est évident
que ce pourcentage représente plus de 80% des activités.41

La part de l'économie informelle dans la création d'emplois s'est accrue continuellement


au point de devenir le secteur dominant de la RDC. Bien que le volume de production de
ce secteur ait grandement augmente, le secteur informel congolais ne joue pas un rôle
essentiel dans l'économie nationale fournissant des revenus minimum à ses employés.

Incidents des pratiques commerciales sur le fonctionnement de l'économie. Voir journées


des droits de l'homme sur : « la déclaration universelle de droit de l'homme et la
construction de l'Etat de droit », UNIKIN, 19 - 20 février 2002, p.2

SECTION 2: L’ENTREPRISE COLONIALE ET ÉBAUCHE D’UNE HISTOIRE


DES COMPAGNIE BOURSIÈRES INTERNATIONALES AU CONGO

2.2.1 EXERCICE DU POUVOIR POLITICO-ÉCONOMIQUE SOUS L’E.I.C.

Lorsque le roi Léopold II avait initié le projet de la création d’une colonie au


centre de l’Afrique, l’opinion publique belge s’était montrée si hostile à cette entreprise
que le roi avait dû se résoudre à placer son projet sous tutelle d’un organisme
international. Par la suite, cependant deux facteurs allaient changer cet état d’esprit et
pousser la Belgique à reprendre à Léopold II la gestion de l’État indépendant du Congo
qui deviendra dès lors une colonie belge sous la dénomination du Congo-Belge. Il s’agit
de l’essor économique de l’E.I.C et du scandale provoqué par le système Léopoldien
d’exploitation économique de l’E.I.C.

A. L’ESSOR ÉCONOMIQUE DE L’E.I.C

L’E.I.C était fondamentalement une entreprise privée dans laquelle le Roi


Léopold II avait dû investir sa fortune personnelle. Mais l’importance de la tâche à
41
BAKANDEJA WA MPUNGU, L'informel et le droit économique : les incidents des pratiques commerciales sur le
fonctionnement de l'économie. Voir journées des droits de l'homme sur : « la déclaration universelle de droit de
l'homme et la construction de l'Etat de droit », UNIKIN, 19 - 20 février 2002, p.2
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exécuter était telle que cette fortune était manifestement dérisoire, obligeant ainsi Léopold
II à recourir aux emprunts. Après avoir obtenu quelques financements timides dans le
secteur privé, Léopold II sollicita et obtint l’intervention de l’État belge pour un montant
total de 35 millions de francs belges.

L’une des clauses de ce prêt stipulait que le remboursement devait s’effectuer


dans un délai de 10 ans à partir de 1900 et que le Belgique aurait alors la possibilité de
choisir entre la récupération de l’emprunt et la reprise de L’E.I.C. à titre de colonie pour
le compte du royaume.

À partir de 1984, L’E.I.C devenait une entreprise financière rentable. En


effet, d’une part, l’économie de cueillette instaurée au Congo par léopard II donne à l’État
des quantités appréciables de produits de chasse et de cueillette. Ainsi, la quantité d’ivoire
exportée par L’E.I.C était passée de 5.800 kg en 1889 à 223.000 kg en 1893 et à 330.0000
kg en 1900; pendant la même période l’exportation du caoutchouc avait fait un bond , de
30.000 kg en 1889 à 576.000kg en 1895, 3.750.000 kg en 1889 et 5.316.000 kg en 19000.
De 120.000 francs en 1895 les recettes ordinaires de L’E.I.C s’élevaient à plus de
1.430.000 francs en 1907.42

42
BAVAKAJE, conflit belgo-zaïrois, présence Africaine. Paris ,1990,p.16.
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CHAPITRE 3: ANALYSE CRITIQUE DE LA PRÉSENCE DE SOCIÉTÉS


MULTINATIONALES EN RDC: OBSTACLE OU CHANCE POUR SON
DÉVELOPPEMENT

Dans ce chapitre nous aurons deux sections pour amener à une bonne
compréhension des actions des transnationales. La première section analysera la présence
des sociétés multinationales en RDC comme obstacle ou chance pour son développement,
la deuxième section traitera sur le rapport entre les conflits armés en Afrique et les
sociétés multinationales.

SECTION: 1 PRÉSENCE DES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES EN RDC :


Obstacle ou chance pour son développement

La présence des sociétés multinationales en République démocratique du Congo peut être


à la fois un obstacle et une chance pour son développement. Les éléments à prendre en
compte:

Obstacles potentiels :

1. Exploitation des ressources naturelles : la RDC est riche en ressources naturelles


telles que les minerais, le pétrole et le bois. Cependant, la présence des sociétés
multinationales peut entraîner une exploitation excessive et non durable de ces
ressources, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur l'environnement et les
communautés locales.
2. Extraction non équitable : les sociétés multinationales peuvent parfois bénéficier
d'accords inéquitables avec le gouvernement congolais, ce qui peut entraîner une
extraction des ressources sans réel bénéfice pour la population congolaise. Cela
peut aggraver les inégalités économiques et sociales dans le pays.
3. Corruption : la présence des sociétés multinationales peut également favoriser la
corruption au sein du gouvernement congolais. Les pots-de-vin et les pratiques de
P a g e | 55

corruption peuvent affaiblir les institutions et entraver le développement


économique et social du pays.

4. Extraction abusive des ressources naturelles : les entreprises multinationales sont souvent accusées d'exploiter
abusivement les ressources naturelles de la RDC, notamment en ce qui concerne l'or, le cobalt, le cuivre et le coltan,
contribuant à l'épuisement rapide de ces ressources et à la dégradation de l'environnement.

5. Accaparement des terres : les entreprises multinationales peuvent accaparer des terres appartenant à des
communautés locales, ce qui a des répercussions négatives sur l'agriculture, les cultures vivrières et l'accès aux
ressources naturelles.

6. Faible contribution aux revenus de l'État : les sociétés multinationales sont souvent accusées de ne pas payer une
juste part des impôts et des taxes à l'État congolais, privant ainsi le pays des revenus nécessaires pour financer les
services publics et le développement économique.

7. Exploitation des travailleurs : les entreprises multinationales peuvent exploiter les travailleurs locaux en leur
imposant des conditions de travail précaires, des salaires insuffisants et des heures supplémentaires excessives, ce qui
peut aller à l'encontre des pratiques sociales responsables.

8. Impact sur la santé et l'environnement : les activités des entreprises multinationales en RDC peuvent avoir des
effets néfastes sur la santé et l'environnement des communautés locales en raison de la pollution, des déchets
toxiques et des émissions de gaz à effet de serre.

Il est donc important que les sociétés multinationales soient conscientes de ces désavantages et prennent des mesures
pour minimiser leur impact négatif, en respectant les droits humains, en contribuant équitablement aux recettes de
l'État et en protégeant l'environnement.
P a g e | 56

Chances potentielles :

1. Investissements et création d'emplois : les sociétés multinationales peuvent


apporter des investissements importants dans des secteurs clés tels que l'industrie
minière, l'agriculture, l'énergie, etc. Cela peut stimuler la croissance économique et
créer des emplois pour la population congolaise.
2. Transfert de connaissances et de technologies : les sociétés multinationales peuvent
apporter des connaissances et des technologies avancées dans des secteurs
spécifiques. Cela peut contribuer au développement des compétences locales et
favoriser l'innovation et la modernisation dans certains domaines.
3. Responsabilité sociale des entreprises : De nombreuses sociétés multinationales ont
adopté des politiques de responsabilité sociale des entreprises (RSE) qui visent à
minimiser leur impact négatif sur l'environnement et les communautés locales.
Cela peut inclure des initiatives de développement durable, des programmes de
responsabilité sociale et des projets de développement communautaire. Notamment
dans les domaines de la santé, de création d’emplois pour les femmes, dans les
œuvres philanthropiques.

La présence des sociétés multinationales en RDC doit être encadrée par des
réglementations solides et une gouvernance transparente. Cela permettrait de maximiser
les avantages potentiels tout en minimisant les risques et les inconvénients. Il est
également essentiel d'impliquer les communautés locales dans les décisions et de veiller à
ce qu'elles bénéficient réellement des investissements et des activités des sociétés
multinationales.

3.1. LES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES DANS LES PAYS EN CONFLIT.


P a g e | 57

Les sociétés multinationales ont un grand problème de sécurité dans les pays
où elles s'installent. Les projets et les opérations les ont toujours amenés à ce trouvé face
aux intérêts de la population.

Les problèmes de sécurité, qui prennent des formes multiples, sont une
grande préoccupation pour les entreprises multinationales. Celles-ci découvrent bien
souvent qu'elles sont incapables de maintenir leurs opérations à l'écart des conflits qui
sévissent dans le voisinage immédiat. Tel est particulièrement le cas des industries
extractives dont les entreprises ont été impliquées (directement ou indirectement) dans des
épisodes de conflit dont la gravité allait de la petite escarmouche à la véritable guerre
civile.43

Deux raisons expliquent pourquoi les entreprises se trouvent impliquées dans


de telles situations. Premièrement, elles doivent protéger leurs biens et leur personnel.
Assurer cette protection est partout difficile mais ce l'est plus encore quand la société
environnante est en proie à des conflits et que le gouvernement et ses rivaux sont violents.
Deuxièmement, les relations avec les populations locales peuvent se détériorer à la suite
de programmes de réinstallation ou à cause de facteurs externes (par exemple, pollution
de l'eau, destruction de territoires de chasse ou de pêche). Les problèmes qui se posent
aux entreprises sont décrits dans ce qui suit :

1. La protection des personnels et des biens. La plupart des pays autorisent, dans des
circonstances qui varient et à des degrés divers, le recours à la force en vue d'assurer la
protection des biens. S'acquitter convenablement de cette fonction est l'un des plus graves
problèmes de responsabilité qu'une entreprise est tenue de résoudre. En règle générale, le
recours à la force en vue de protéger les biens est étroitement surveillé par les pouvoirs
publics. L'une des principales difficultés pour les entreprises multinationales opérant dans
des pays mal gouvernés consiste à maîtriser cette fonction suffisamment bien pour ne pas
se trouver elles-mêmes impliquées dans des violations des droits de l'homme.

43
Colette BRAECKMAN, « Guerre sans vainqueurs en République Démocratique du Congo », in le Monde
Diplomatique, Avril 2001
P a g e | 58

2. La réinstallation et l'atténuation de ses effets. Les entreprises multinationales ayant leur


siège dans un pays de l'OCDE peuvent se trouver elles-mêmes en conflit avec les
populations locales lorsque leurs opérations chassent la population de ses terres ou sont à
l'origine de bouleversements sociaux et économiques. Les projets d'investissement qui
aboutissent à déplacer des populations contre leur gré peuvent faire naître de graves
problèmes économiques, sociaux et environnementaux : les systèmes de production sont
démantelés; des biens de production et des sources de revenu disparaissent; les
populations sont réinstallées dans des lieux où leurs savoirs productifs peuvent être moins
utiles et la concurrence pour les ressources plus aiguë; les structures communautaires et
les réseaux sociaux sont affaiblis, les groupes de parenté dispersés et l'identité culturelle,
les pouvoirs traditionnels et le potentiel d'assistance mutuelle amoindris.

3.2 EXEMPLES CONCRETS DE PAYS BÉNÉFICIAIRES DE LA PRÉSENCE


DE SOCIÉTÉS MULTINATIONALES.

Les exemples concrets de pays qui ont bénéficié de la présence de sociétés


multinationales :

1. Chine : La Chine est un exemple emblématique de pays qui a bénéficié de la


présence de sociétés multinationales. Au cours des dernières décennies, de
nombreuses entreprises étrangères ont investi en Chine, attirées par sa main-
d'œuvre abondante et peu coûteuse, ainsi que par son vaste marché intérieur. Ces
investissements ont contribué à la croissance économique rapide de la Chine, à la
création d'emplois, au transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi qu'à
l'augmentation des exportations chinoises.
2. Mexique : Le Mexique est un autre exemple de pays qui a bénéficié de la présence
de sociétés multinationales. En raison de sa proximité avec les États-Unis, de
nombreux fabricants étrangers ont établi des usines au Mexique pour profiter de
coûts de main-d'œuvre plus bas et d'un accès privilégié au marché américain. Cela
a stimulé la croissance économique, créé des emplois et augmenté les exportations
mexicaines vers les Etats-Unis.
P a g e | 59

3. Irlande : L'Irlande est un exemple intéressant de pays qui a attiré de nombreuses


sociétés multinationales grâce à sa politique fiscale favorable. De nombreuses
entreprises technologiques mondiales, telles que Google, Apple et Facebook, ont
établi leur siège européen en Irlande pour bénéficier d'un taux d'imposition bas.
Cela a créé des emplois hautement qualifiés, stimulé l'innovation et attiré d'autres
investissements étrangers dans le pays.
4. Brésil : Le Brésil est un pays qui a bénéficié de la présence de sociétés
multinationales dans le secteur de l'automobile. Des entreprises telles que
Volkswagen, General Motors et Ford ont établi des usines de production au Brésil,
créant ainsi des emplois et stimulant le développement de l'industrie automobile
locale. Cela a également contribué à l'augmentation des exportations brésiliennes
de véhicules et de pièces détachées.

Ces exemples illustrent comment la présence de sociétés multinationales peut


avoir un impact positif sur l'économie d'un pays, en favorisant la croissance économique,
la création d'emplois, le transfert de technologie et de savoir-faire, ainsi que
l'augmentation des exportations. Cependant, il est important de noter que chaque pays est
unique et que les avantages peuvent varier en fonction de ses caractéristiques spécifiques
et de son environnement économique.

Les multinationales, ainsi définie par les différents auteurs, nous donne une
idée plus claire que, nous pouvons reprendre la définition d'une manière plus simple. Elle
est normalement une grande entreprise qui ne se limite pas seulement pour son
implantation dans son pays d'origine. Elle s'étant dans plusieurs pays grâces à des filiales
qui le représentent lui et ses intérêts. Mais ces filiales sont soutenues totalement ou
partiellement par ce groupe.

Elles ont une grande participation et influence dans le monde au point qu'elles
sont considérées comme acteurs dans les Relations Internationales et une puissance dans
le monde économique. Les multinationales sont aussi caractérisées par une structure
importante.
P a g e | 60

Elles se différencient par les représentations comme la société mère, les


filiales et les succursales.

A. La Société Mère

Une Société-mère est une société ou une autre entité qui possède, directement
ou indirectement, la majorité des actions des autres sociétés constituant une entreprise
multinationale ou qui contrôle sous une autre forme, directement ou indirectement, de
telles sociétés. Une société-mère peut-être, mais n'est pas nécessairement, une entreprise
exploitante qui se livre à la production ou à la distribution de biens ou de services. La
propriété d'une société-mère peut appartenir à un petit groupe ou même à un individu;
mais plus couramment, la propriété d'une société-mère est dispersée dans le public et ses
actions sont traitées en bourse.

B. La Filiale

Une filiale est une société qui appartient à une autre société faisant partie du
même groupe de sociétés ou qui est contrôlée par une telle société. Une filiale est
habituellement constituée conformément à la loi de l'Etat dans lequel elle est établie. Mais
nous pouvons encore avancer en précisant qu'à part la filiale il existe aussi une succursale.

Celle-ci n'est qu'une unité d'une société dont elle n'est pas séparée par un acte de
constitution distinct dans l'Etat dans lequel elle est établie ou exerce ses activités.44

3.3 LES RAPPORTS ENTRE LES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES ET LES


ÉTATS.

Dans ce point nous établirons les différents rapports qui existent entre les
sociétés multinationales et les Etats. Ces rapports seront appréciés à deux niveaux. D'une
part nous apprécierons ces rapports avec les Etats d'origine et d'autre part avec les Etats
d'accueil. Nous finirons ce point en fixant notre attention sur le cas de la RDC.

44
NTUAREMBA, Onfre. Sociétés multinationales et movements internationaux des capitaux, notes de cour G2,
SSAP, UNIKIN, 2010.
P a g e | 61

§1. Les rapports des sociétés multinationales avec les Etats d'origine

Les gouvernements des pays d'origine rendent divers services aux entreprises
qui désirent aller à l'étranger. Ils assistent ces entreprises en leur fournissant l'information
nécessaire en leur facilitant les contacts qu'il faut, aussi bien par des services spécialisés
dans les pays d'origine que par la collaboration du personnel diplomatique se trouvant
dans les pays d'implantation considérés. Les gouvernements dépassent parfois ces formes
d'assistance pour aller jusqu’à promouvoir l'investissement à l'étranger : incitation à
investir à l'étranger ou à accorder des licences de fabrication, encouragement a prêter à
l'étranger pour les banques, programmes visant à assurer les investissements contre les
risques de non convertible, d'expropriation ou de guerre etc. Ces actions visant à
promouvoir les investissements à l'étranger peuvent aller parfois jusqu'à un financement
gouvernemental, partiel ou total de certains investissements et jusqu'à la recherche d'un
climat favorable à l'investissement par la conclusion des traités avec les pays
d'implantation possibles.45

Les gouvernements recourent aussi à la taxation dans le but de s'assurer que


les projets entrepris a l'étranger seront traités de la même façon que les projets nationaux.
Ils fixent les conditions dans lesquelles la divulgation de certains renseignements
financiers relatifs aux opérations à l'étranger devra se faire afin de donner satisfaction aux
actionnaires du pays d'origine. Parfois ils peuvent réglementer les exportations de biens et
de techniques dans le but d'empêcher que des pays ennemis les obtiennent par
l'intermédiaire de filiales implantées à l'étranger.

Les gouvernements des pays d'origine imposent aussi des contraintes aux
sociétés internationales. Comme régulateurs de l'activité économique, les gouvernements
déterminent les régulateurs de l'activité économique, les gouvernements déterminent les
règles du jeu, c'est-à-dire à l'intérieur duquel se déroule l'activité privée des entreprises :
contrôle de change et d'échanges commerciaux, les accords de licence et de mouvement
de capitaux ou le mouvement des personnes. Pour éviter que leurs politiques de maintien
45
B. Bonin, l'Entreprise Multinationale et l'Etat, Montréal, Editions vivantes, 1984, PP. 140-141.
P a g e | 62

de la concurrence ne soient pas rendues inopérantes chez eux, certains gouvernements des
pays d'origine tentent d'étendre l'application de leurs lois antitrust à l'étranger en
s'appuyant sur l'effet que l'expansion internationale des activités des entreprises nationales
peut avoir sur la structure du marché par Kadony.46

§2.Les rapports entre les sociétés multinationales et les Etats d'accueil

Les tensions qui sont soulevées par ces rapports sont dites globales par le fait
qu'elles concernent aussi bien les pays en voie de développement que les pays
industrialisés. Les entreprises multinationales ont été, et sont encore l'objet des critiques.
On leur reproche d'exploiter la main d'œuvre ou les ressources et les intérêts nationaux
des pays d'accueil, d'être au centre de conflits entre les politiques nationales et les intérêts
nationaux des pays étrangers, de trop centraliser la prise des décisions au siège social de
l'entreprise, de concentrer les importants efforts de recherche et développement dans le
pays d'origine des sociétés mères, de n'être pas suffisamment sensibles aux besoins et aux
coutumes des pays d'accueil, d'adopter des comportements qui déséquilibrent les
économies des pays d'accueil.

En se référant à l'étude de monsieur Bonin, nous pouvons retenir quatorze


grief qui font l'objet d'un échantillon représentatif des critiques que l'on adresse aux
sociétés multinationales qu'elles soient originaires des pays en voie de développement ou
des pays industrialisés. Voici ces griefs.

1er. Ces entreprises restreignent l'activité d'exportation de leurs

Filiales, font une allocation des marchés d'exportation entre les filiales et ne permettent
pas aux filiales de l'industrie manufacturière de développer véritablement des marchés
d'exportation.

2e. Elles sont en mesure d'extraire des profits et des honoraires excessifs étant donné
qu'elles tiennent un avantage monopolistique.

46
B. Bonin, cité par Kadony, op. cit., p.31.
P a g e | 63

3e. Plutôt que créer des nouvelles installations de production, elles entrent dans un pays
d'accueil en achetant des entreprises existantes ou en s'emparant de leur contrôle.

4e. Elles financent leur entrée dans les pays d'accueil surtout au moyen de capital de dette
emprunté dans ce pays, et la société mère conserve la majorité, voire la totalité du capital-
actions.

5e. Elles détournent les épargnes accumulées dans le pays d'accueil de l'investissement
productif qui pourrait être fait par les ressortissants nationaux.

6e. Elles restreignent l'accès du pays d'accueil à la technologie moderne en centralisant les
efforts de recherche dans les pays d'origine de l'entreprise et en accordant des licences aux
filiales et producteurs indépendants que pour l'utilisation de technologies existantes et
parfois même désuètes.

7e. Elles limitent le processus de l'apprentissage par les nationaux en confiant les
principaux postes, aussi bien dans le domaine de la gestion que dans celui de la technique,
à des personnes qui viennent de l'extérieur des pays d'accueil.

8e. Elles ne s'adonnent pas suffisamment à la formation et au perfectionnement des


travailleurs du pays d'accueil.

9e. Elles se comportent de façon répréhensible en ce qui concerne le respect des coutumes
sociales et des objectifs du plan national.

10e. Elles introduisent des distorsions que l'on ne désire pas dans la répartition du revenu.

11e. Elles stimulent la demande de consommation de biens de luxe et incitent à la


satisfaction de désirs frivoles.

12e. Elles contribuent à l'inflation.

13e. Elles dominent des secteurs industriels vitaux.


P a g e | 64

14e. Elles répondent à un gouvernement étranger.

En dépit de ces griefs, les actions des sociétés multinationales sur le théâtre
d'opération à l'étranger provoquent des tensions entre elles et les gouvernements des pays
d'accueil. Les structures d'organisation, le pouvoir de décision, le choix de politique, les
prix de cession interne, l'extension de l'entreprise est à la base de ces tensions. Pour
boucler ce chapitre nous allons essayer d'analyser les rapports des sociétés multinationales
avec l'Etat congolais.

§3.Les rapports des sociétés multinationales et la RDC

Les rapports entre les multinationales et l'Etat congolais ne sont pas dépourvus des
critiques par le fait que ceux-ci font l'objet parfois des contentieux d'une part et d'autre
part les analyses de certaines scientifiques qui estiment que les sociétés règnent avec un
grand pouvoir en RDC.

a) le pouvoir des sociétés multinationales en RDC

Un grand nombre des critiques sont émises par les chercheurs envers les
sociétés multinationales qui œuvrent en RDC. Ces critiques sont faites par différentes
personnalités. L'étendue du pouvoir des multinationales a fait l'objet d'une conférence-
débat sur le pouvoir des sociétés multinationales en RDC. Les conférenciers ont signalé
que La RDC est au centre de grands enjeux. Les multinationales disputent aux Etats la
souveraineté économique. C'est à la RDC de savoir résister pour ne pas subir la dure loi
de ces empires économiques. 53() Voici les différentes considérations soutenues au cours
de la conférence :

Dans son argumentation le professeur Philippe Bivova avait remonté dans


l'histoire en liant l'histoire de la RDC aux multinationales. Pour lui, l'ancêtre du Congo
actuel, l'Association internationale du Congo (A.I.C) n'était rien d'autre qu'une
multinationale. Avant un pouvoir essentiellement financier, les multinationales sont
considérées et souvent se considèrent comme «des rivaux des Etats», avait constaté le
P a g e | 65

professeur Biyoya. Par la suite, Pour situer l'étendue du pouvoir des multinationales à
travers le monde.

Le professeur Nzanda Bwana Kalemba, Pense que les vrais gestionnaires des
multinationales restent toujours invisibles. Ils sont dans un bâtiment, élaborent des
stratégies, des politiques de gestion qu'ils font exécuter par des filiales. Ayant adopté le
capitalisme actionnarial, les multinationales ont réussi à désarticuler le bon
fonctionnement des trois entités d'une société à savoir les actionnaires, les gestionnaires et
les salariés. Toutefois, les performances de gestion peuvent servir d'exemple aux Etats. La
RDC, mal partie et voulue comme un espace et non une entité à part entière, Elle est dotée
d'une législation attrayante. II s' agit des Paradis fiscal, paradis juridique, les lois
congolaises ne sont plus fortes. Elles condamnent les Congolais à ne pas entreprendre.
Des espaces attractifs comme l'Angola, la RSA, ..., se placent comme des émergents grâce
à une bonne organisation. Ces Etats ont su tirer le meilleur profit. lls ont réalisé le
développement indépendant.

La RDC est mal partie, dans la mesure où, elle ne se montre pas capable de
prendre le bon bout. Le passage des multinationales induit malheureusement des conflits.
Une énigme difficile à déchiffrer par les dirigeants. Dans ce monde globalisé, pleinement
intégré dans le vent de la mondialisation, les multinationales sont plus que jamais
incontournables. Elles rythment désormais la marche de l'économie mondiale. Mais, c'est
aux pays dans lesquels elles opèrent de mieux les encadrer pour ne pas se laisser
emporter. La RDC n'échappe pas à cette logique. Le gouvernement doit se fixer des choix
économiques et recentrer son action en même temps pour leur réalisation. C'est le destin
du pays qui est en jeu. Car, tout en travaillant activement pour la recherche du profit, base
de leur expansion à travers le monde, les multinationales peuvent bien aider leur pays
d'accueil à s'épanouir économiquement. Pourvu cependant que le pays sache s'imposer
avec une vision. C'est la grande leçon de cette conférence-débat. Car, malgré leur opacité,
les multinationales sont plus qu'indispensables.

Elles incarnent aujourd'hui la mondialisation. Impossible de les écraser ou de les ignorer.


P a g e | 66

II est évident que le poids des sociétés multinationales dans l’économie


mondiale n'a cessé de progresser. Mais le contrôle de leurs activités reste embryonnaire.
La montée en puissance des multinationales constitue une des caractéristiques majeures
de la mondialisation. Elle se mesure en particulier à l'accroissement de ce qu'on appelle
l'investissement direct étranger. Par opposition aux investissements de portefeuille,
réalisés à des fins financières et n'impliquant pas d'engagement à long terme,
l'investissement direct étranger désigne des investissements effectués a priori pour une
longue période par une entreprise d'un pays donné dans un pays étranger, que ce soit sous
la forme du rachat d'une entreprise existante ou par une implantation ex nihilo. En 2000,
la valeur de l'ensemble de ces investissements représentait 20% du PIB mondial. Contre
6.1% en

1980. Ce triplement traduit une dynamique beaucoup plus forte que celle du commerce
international qui, lui, n'est passé que de 41% du PIB mondial en 1980 à 46%.

Danny se pose la question dans son article 47de savoir comment le pays le plus
riche en matières premières peut-il appartenir "au club des nations les plus pauvres de la
planète"? Pour y répondre il pense que divers mécanismes en cours du temps du dictateur
Mobutu (1965 - 1996) peuvent expliquer cette situation. A cette époque, Il y avait le
remboursement de la dette et les prix de plus en plus élevés des produits importés, mais il
y avait aussi les avantages exceptionnels dont bénéficiaient les multinationales minières.
Elles ont reçu des contrats à long terme leur permettant d'exploiter les matières premières,
dont le prix demeurait fixe, alors qu'il fluctuait au niveau mondial. Le journal "Le Phare"
avait évoqué ainsi l'exemple d'une compagnie qui payait la tonne de cuivre 500 $, alors
que ce minerai atteignait presque les 8.000 $, sur les marchés internationaux, soit un profit
de 1.500 % (pour les multinationales).

47
P a g e | 67

48
La "Cellule Technique de Coordination et de Planification Minière" (CTCPM) est un
organe conseil d'études et de coordination des activités du secteur minier en République
Démocratique du Congo. Au-delà de ce rôle, la C.T.C.P.M est aussi chargée de la
conception des politiques et stratégies visant l'optimisation de l'exploitation des ressources
minérales en R.D. Congo, Danny s'est servi de son rapport pour comprendre le paradoxe
entre là les potentialités de la RDC et son état économique. C. Danny, les contrats miniers
en RDC: Le hold-up du siècle, Globalize solidarity, 2008.

b) Les contentieux entre les sociétés multinationales et la RDC

La RDC s'était affrontée plusieurs fois aux intérêts privés des sociétés
multinationales minières présentes sur son territoire. C'est le cas de certaines sociétés qui
ont vu leurs contrats résiliés par le gouvernement congolais après avoir constaté des
irrégularités sur les closes. Quelques entreprises ont même menacé de poursuivre l'Etat
congolais en justice. C'est le cas de la multinationale Emaxon qui avait reçue à vil prix le
monopole de l'achat du diamant congolais surtout l'étendue du territoire national.

Quant à Banro, il a jugé bon de traduire le gouvernement congolais à une


juridiction internationale. C'est ce que pense Alain DENEAULT. Selon lui, Banro a
intenté un procès au gouvernement de la RDC (...) et a réclamé des réparations pour un
montant d'un milliard de dollars auprès du tribunal de l'international center for the
settlement of investment disputes.49

C'est l'entreprise Banro qui a finalement gagné le procès par suite d'un jugement de
condamnation par défaut rendu par la cour fédérale du district de Colombia aux Etats
Unis entre la RDC pour déchéance unilatérale de la convention minière du 13 Février
1997.

48
49 A-K. AOUL et alii, cité par Josué WABULAKOMBE, les enjeux des sociétés multinationales dans les guerres
en RDC. Cas des AMFI, BARRICK COLD, BANRO, ANVIL MINING ET HERITAGE OIL, Mémoire, UOB,
FSSPA, R.I, 2009-2010.
49
Ph. BIYOYA, La politique internationale et ses enjeux géopolitiques en Afrique centrale, in Le potentiel,
Kinshasa, Décembre 2013.
P a g e | 68

AMFI, BARRICK COLD, BANRO, ANVIL MINING ET HERITAGE OIL, Mémoire,


UOB, FSSPA, R.I, 2009-2010.

SECTION 2: LE RAPPORT ENTRE LES CONFLITS ARMÉS EN AFRIQUE Et


LES SOCIÉTÉS MULTINATIONALES

§1.Les enjeux des sociétés multinationales en Afrique

Le professeur BIYOYA pense que l'enjeu géopolitique de l'Afrique centrale


de la politique mondiale, c'est certainement l'accès aux ressources énergétiques
particulièrement le pétrole dont les gisements se trouvent au Cameroun, au Congo, en
Guinée Equatoriale, au Tchad, en Angola, en RDC, au Sud-Soudan, au Gabon et
certainement en RCA.50

L'Afrique continentale représente 12% de la production mondiale de pétrole


et 10% des réserves mondiales prouvées. Les Etats-Unis importent environ 60% du
pétrole africain (celui-ci constitue plus de 90% des exportations africaines vers les Etats-
Unis) contre 20% respectivement pour la Chine (plus de 60% des exportations vers la
Chine) et pour l'Union européenne. Nombreux pays africains sont devenus pétroliers du
fait des progrès technologiques de prospection et d'exploitation, de l'anticipation de la
hausse de la demande et des stratégies de diversification des risques de la part des
opérateurs et Etats importateurs. Les principaux producteurs sont le Nigeria, l'Algérie et
l'Angola.

Les puissances européennes la France avec Elf (devenue Total) et la Grande-


Bretagne et les Pays-Bas avec British Petroleum et Shell ont longtemps dominé le jeu
pétrolier dans les anciennes colonies. La France a cherché à se constituer un espace vital
énergétique autonome. La situation postcoloniale des chasses gardées et des rapports entre
les trois E (Elysée, Elf, Etat-major militaire) a disparu ou du moins s'est fortement
transformée. Le jeu est devenu plus complexe et moins transparent avec l'arrivée de

50
Ph. HOGON. les nouveaux acteurs de la coopération en Afrique 2010.
P a g e | 69

nouveaux acteurs, notamment chinois, cherchant à être présents sur ces territoires par des
pratiques peu claires (accords de troc, prêts à taux zéro ou rémunération en nature).
L'Afrique est désormais le théâtre d'une compétition entre les oligopoles, dans un contexte
aujourd'hui mondialisé.51

L'assemblée de Marrakech au Maroc a fait allusion aux Minerais qui font parler d'eux en
Afrique.

C'est le cas du pétrole, du gaz, des terres arables... les ressources naturelles
dont l'Afrique dispose en quantités encore largement inexploitées peuvent-elles enfin
devenir le levier de développement du continent ? Une décennie de croissance sans
précédent, portée par ce que des économistes ont baptisé "supercycle des matières
premières et des découvertes d'hydrocarbures, a ouvert de nouveaux horizons à plusieurs
pays dont le revenu par habitant figure parmi les plus faibles du monde, comme le
Mozambique ou la Tanzanie. Dans cette assemblée Hela Cheikhrouhou, directrice du
département énergie-climat à la BAD a reconnu que les obstacles liés à la bonne
exploitation de ces minerais en Afrique n'ont pas encore disparu. “La corruption existe,
mais là n'est pas le principal problème. Le fait que les Etats ne savent pas ce qu'ils sont en
train de vendre et qu'ils n'ont pas les moyens de négocier face aux multinationales pèse
davantage".52

Cela a conduit la BAD à créer en 2008 la Facilité africaine de soutien


juridique pour venir en aide aux gouvernements dans la rédaction des contrats qui les lient
pour plusieurs décennies aux entreprises étrangères. C'est le tour du directeur de la BAD
Stephen Karangizi de penser ce qui suit :

"La plupart des pays n'ont pas les moyens de négocier d'égal à égal avec des
multinationales qui s'entourent de bataillons de juristes, d'avocats, de géologues... Il faut

51
E. HARSCH, conflit et ressources, op.cit. p.1.
52
M. ABDELMOUMEN, Les multinationales liées à Gertler arment les milices et financent les guerres en Afrique,
in Algérie patriotique, Alger, Février 2014.
P a g e | 70

cinq ans pour former un bon expert. Dans des pays pauvres ou qui sortent de conflits, il
n'y en a pas" explique ce directeur.

53
Il s'agit l'assemblée de Marrakech où se tenaient les assemblées annuelles de
la Banque africaine de développement (BAD) jusqu'au vendredi 31 mai 2013. Voir
Laurence Carmel, Le combat de l'Afrique pour se réapproprier ses ressources naturelles,
in le Monde, mai 2013. (www.Le Monde. fr, consulté le 26 Mars 2014)

54
Ernest pense que lorsque les gouvernements africains souhaitent mieux
encadrer ou réglementer les ressources naturelles de leur pays, ils n'en ont souvent pas les
moyens. Notamment dans les pays en proie à des conflits ou sortant juste de guerres, ces
pays manquent des capacités institutionnelles permettant de surveiller les grandes
étendues où se trouvent les ressources naturelles. Certaines zones riches en ressources
naturelles se trouvent parfois près de frontières peu surveillées, comme par exemple les
mines de diamants de la Sierra Leone et du Libéria et les régions minières de l'Est de la
République Démocratique du Congo. D'autres sont situées en terrain difficile, comme le
delta marécageux du Niger, au Nigéria. D'après une étude effectuée en 2004 à l'université
du Québec à Montréal (Canada) par un groupe de recherches sur l'industrie minière
africaine, les politiques d'austérité économique recommandées par le FMI et la Banque
mondiale pendant les années 1980 et 1990 ont généralement affaibli les capacités de
nombreux Etats africains. Bien que ces politiques aient été en partie modifiées en vue de
consolider les institutions publiques, les récentes réformes des réglementations de
l'industrie minière et des investissements en Afrique ont octroyé aux sociétés minières des
avantages tels que les pouvoirs publics nationaux ne peuvent exercer qu'un contrôle
restreint et que leur trésor public et leur économie n'en tirent que de faibles bénéfices.

Ce ne sont pas seulement les minerais qui intéressent les sociétés


multinationales en Afrique car en 2012, les entreprises alimentaires multinationales se
53
P. BARACYETSE, l'enjeu géopolitique des sociétés minières internationales en République Démocratique Du
Congo, op.cit, p.15.
54
103 Christopher WRIGLEY, The Privatization of Violence New Mercenaries and the State, mars 1999, posté sur le
< www.caat.org.uk/publications/
government/.
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sont rapprochées des producteurs de cacao, en Afrique subsaharienne notamment, pour


suivre le rythme de la demande en chocolat. Les ONG internationales estiment que ces
initiatives entraînent souvent des effets secondaires néfastes. Les géants de l'agro-
alimentaire Nestlé et Barry Callebaut l'affirment: l'amélioration des rendements des
cultures de cacao, c'est tout bénéfice pour les entreprises, les agriculteurs et les
consommateurs. C'est en tout cas une nécessité, avec une population mondiale en
expansion rapide, le pouvoir d'achat accru des consommateurs dans les économies
émergentes et donc une demande en perpétuelle augmentation.

§2. Les sociétés multinationales impliquées dans les conflits armés en Afrique

Un grand nombre des sociétés multinationales sont citées dans les différentes
guerres que connait l'Afrique. Celles-ci y participent directement ou indirectement, l'étude
de monsieur Mohsen Abdelmoumen100 en est une bonne illustration. Cette étude fait
allusion à différentes sociétés multinationales qui soutiennent les guerres en Afrique.

C'est le cas d'Anglo American qui est accusée d'atrocités massives en Afrique
(deux mille civils tués pour le contrôle de la mine de Mongbwalu entre 2002 et 2004) et
de pratiques environnementales destructrices au Ghana et au Mali, sans compter la sortie
clandestine de millions de dollars d'or envoyés vers la Suisse.

Depuis 1995, American Mineral Fields a été impliquée au Brésil, en Russie,


en Norvège, en Zambie, en Angola et en RDC (exploitation du cuivre, cobalt, zinc). Le
financier criminel de la guerre en RDC, Jean-Raymond Boulle, qui détient 36,4% des
actions de la société, était l'ancien directeur général de De Beers au Zaïre, allié de
Templesman dans le terrorisme pratiqué sous le régime Mobutu. Anvil Mining a aussi été
impliquée dans les massacres en RDC. Parmi les administrateurs d'Anvil Mining figure
l'ancien ambassadeur américain Kenneth L. Brown, en poste à Bruxelles, Kinshasa,
Congo-Brazzaville, Ghana, Côte d'Ivoire et en Afrique du Sud.55

55
DENAULT et alli, op. cit., p.39 .
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Pierre pense que la compagnie canadienne d'Adolf LUNDIN avait poussé


l'audace assez loin en concurrençant les grandes compagnies sur le terrain; elle s'est
cependant associée à une firme de sécurité, l'International Défense and Security (IDAS)
reconnue au Danemark et aux Antilles, et qui a remplacé en Angola l'Exécutive Outcome,
une agence de sécurité sud-africaine, qui fut donc obligée de quitter ce pays. Cette Société
Exécutive Outcome a été citée lors de l'attaque et le démantèlement des camps des
réfugiés à l'est du Zaïre en 1996, pour avoir bombardé ces camps et les colonnes de
réfugiés. Le gouvernement de l'Angola a octroyé à IDAS des contrats pour assurer la
sécurité, mais aussi l'exploitation de quelques mines angolaises en échange de ses
services, pour faire face à l'UNITA de Jonas SAVIMBI. Et à son tour IDAS a chargé
l'AMFI d'exploiter ces mines à sa place.56

L'AMI en Angola dans les années 1990, a fait tout pour tirer profit dans le
contexte de violence qu'elle y entretenait elle-même. Tenu par Clinton « d'abandonner les
mercenaires qu'il utilisait au profit des groupes de mercenaires approuvés par
Washington, le patron d'AMFI commença à acheter la filiale d'une société de sécurité
émergente, IDAS, société installée en Belgique. Cela avec les droits des diamants en
payant 2,3 millions US et des actions. En effet, à IDAS, société qui devait fournir à
l'Angola des mercenaires approuvés par Washington, le gouvernement angolais avait
accordé 50 % des droits des diamants sur une étendue de 36 000 km2 de brousse
contrôlée par l'UNITA.

Autour d'intérêts strictement privés, Exécutive Outcomes (au compte


d'Heritage Oil) et AirScan (pour Chevron) ont mené en sol angolais une guerre terrible
pour les civils. Après avoir vaincu la rébellion en 1994, le gouvernement angolais passe à
la caisse et accorde à Heritage Oil, conjointement avec Ranger Oil, des gisements
pétroliers d'une valeur de 30 millions SUS Après ses lucratives aventures en Angola et en
Sierra Leone,

Consulté le 26 Mars 2014.


56
106 OALITION FOR INTERNATIONAL JUSTICE, Soil and Oil, Dirty Business in Sudan, Washington,
P a g e | 73

Exécutive Outcomes fusionne ses capitaux avec ceux de Sandine International, pour se
faire oublier le temps des controverses.

Sandline devient logiquement la société écran qu'utilise Exécutive Outcomes


pour poursuivre ses opérations. « La boucle était bouclée. Le vivier de Sud-Africains
pauvres au point d'accepter de risquer leur vie fournissait les forces physiques, Sandline
prenait sur elle l'organisation et garantissait la respectabilité de l'opération (the respectable
front). L'opération avait pour visée d'encadrer la bonne marche des affaires occidentales
en Afrique et dans d'autres points chauds du globe, de garder ses propriétés et, au besoin,
de soutenir les gouvernements lorsqu'ils étaient les mieux disposés à répondre des
exigences du business.57

Une commission de l'ONU présidée par John Harker a attesté, en 2002, de la


complicité d'une compagnie pétrolière, cette fois la canadienne Talisman, lorsque le
gouvernement soudanais a attente à la vie de civils pour dégager les terres d'exploitation
qu'il venait de lui concéder. Le Rapport Harker confirmait que, dans un Sud-Soudan déjà
éprouvé par la dictature, « les opérations pétrolières dans lesquelles une entreprise
canadienne est impliquée ne font qu'ajouter à la souffrance était de notoriété publique que
le Soudan sévissait contre les populations locales et que les titulaires de Talisman étaient
de mèche avec les autorités de Khartoum.58

Le tout commence en 1992. L'inconnue State Petroleum Corporation (SPC)


de Vancouver décroche contre toute attente ces gisements inestimables. Comme souvent,
le trafiquant d'armes Adnan

Khashoggi, versé dans les affaires pétrolières soudanaises à l'époque du


président Jaffar Muhammad Nimeiri et également présent dans les parages de Barrick
Gold. Tirait les ficelles.

57
107 G., PRUNIER, « Négociations sous tensions régionales. Paix introuvable au Soudan », Le Monde
diplomatique, décembre 2002,
58
107 G., PRUNIER, « Négociations sous tensions régionales. Paix introuvable au Soudan », Le Monde
diplomatique, décembre 2002,
P a g e | 74

L'employé de sa Triad Investment, Zayed Jan Kiani, s'est retrouvé parmi les
principaux actionnaires de la SPC, avec les Pakistano-Canadiens Yasin Muhammad et
Lutfur Rahman Kahn. Ils ont négocié leur partenariat avec l'État soudanais en compagnie
d'Imam Daoud Abdel Malik, qui s'est dit « connu et ami d'un certain nombre de ministres
et d'officiels du gouvernement soudanais Khan contestera plus tard cette version des faits.
La suite est auiourd'hui connue.59

SPC a exigé du gouvernement soudanais qu'il encadre les installations de la


pétrolière. Cette triple alliance d'ordre financier, pétrolier et militaire s'est révélée
désastreuse pour les populations civiles Fidèle à son habitude, à l'automne de 1992, « le
gouvernement soudanais et ses milices arabes ont repris leur campagne de terreur et
d'expulsion contre la population toujours là, près de Heglig, soit la partie la plus
prometteuse de la nouvelle concession de SPC.60

Tant de cadavres valaient l'ascension d'un titre à la Bourse de Vancouver.


C'est au plus fort des affrontements que SPC a finalisé son partenariat d'exploitation avec
le gouvernement soudanais, des intérêts chinois et malaisiens, de même qu'une autre
canadienne de Vancouver, Arakis. La Greater Nue Petroleum Operating Company.
(GNPOC) naissait. D'autres sociétés multinationales ont soutenues même des rebellions
pour accéder aux ressources naturelles à vil prix.

1999, posté sur le < www.caat.org.uk/publications/government/.

2006 http://www.ecosonline.org/back/pdf_réports)

2006/reports/Soil_and_Oil_Dirty_Business_in_Sudan.pdf>.

http://www mc.modediplomatique.fr/2002/12/PRUNIER/17270>.

59

60
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PERSPECTIVE

Les sociétés multinationales peuvent avoir un impact important sur l'économie et le


développement national en RDC. Cela peut être à la fois un obstacle et une chance pour le
développement national en fonction des circonstances. Voici quelques perspectives à
considérer :

Obstacle :

- Exploitation des ressources naturelles : La RDC possède d'importantes ressources


naturelles telles que les minerais, les diamants, et le pétrole. Cependant, l'exploitation et
l'exportation de ces ressources peuvent souvent être influencées par les intérêts des
sociétés multinationales et ne pas bénéficier suffisamment à l'économie nationale.

- Pressions sur l'environnement : Les sociétés multinationales peuvent exiger l'utilisation


de terres et de ressources, ce qui peut conduire à des déforestations ou à une exploitation
minière excessive.

- Absence de transfert de compétences : Les sociétés multinationales peuvent limiter


l'investissement dans la formation de la main-d'œuvre locale, réduisant ainsi les
opportunités d'emploi pour les travailleurs locaux qualifiés.

Chance :
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- Création d'emplois : Les entreprises multinationales peuvent aider à stimuler l'emploi


local et l'économie nationale en créant des emplois pour les travailleurs locaux.

- Investissement dans l'infrastructure : Les sociétés multinationales peuvent contribuer à


l'amélioration des infrastructures et des installations locales, telles que les routes et les
réseaux électriques.

- Transfert de compétences : Les entreprises multinationales peuvent aider à développer


des compétences locales en utilisant des entreprises et des travailleurs locaux, en mettant
l'accent sur la formation et le renforcement des compétences.

Il est donc important de travailler à l'établissement d'un cadre de réglementation approprié


pour s'assurer que les entreprises multinationales opèrent de manière responsable en RDC
et contribuent au développement national.
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CONCLUSION

En conclusion, les sociétés multinationales en République démocratique du


Congo (RDC) peuvent être à la fois un obstacle et une chance pour le développement
national. D'un côté, elles apportent des investissements, des connaissances et des
technologies avancées, ce qui peut stimuler la croissance économique, créer des emplois
et favoriser l'innovation. Elles peuvent également contribuer au développement des
compétences locales et soutenir des initiatives de responsabilité sociale des entreprises.

D'un autre côté, les multinationales peuvent également poser des défis et des
risques pour le développement national. Elles peuvent exploiter les ressources naturelles
de manière non durable, causer des dommages environnementaux, ne pas respecter les
droits de l'homme ou ne pas payer leur juste part d'impôts. De plus, elles peuvent créer
des inégalités économiques et sociales en concentrant les bénéfices dans les mains d'une
élite économique.

Pour maximiser les avantages et minimiser les risques, il est essentiel que le
gouvernement de la RDC mette en place des réglementations solides et une gouvernance
transparente. Cela peut inclure des politiques de responsabilité sociale des entreprises, des
réglementations environnementales strictes, des mécanismes de suivi et de contrôle, ainsi
que des incitations pour encourager les multinationales à contribuer au développement
durable du pays.

En fin de compte, les sociétés multinationales en RDC peuvent être une


chance pour le développement national si elles sont gérées de manière responsable et si
elles contribuent de manière équitable au développement économique, social et
environnemental du pays. Cela nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement,
les entreprises et la société civile pour créer un environnement propice à la croissance
durable et inclusive.

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