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0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

L’inflation est une réalité quotidienne, à des niveaux différents


des états du monde. Aucun Etat, dans une économie monétarisée ne peut
exercer des activités économiques sans un quelconque niveau d’inflation ;
l’inflation ici comprise comme une hausse généralisée et durable de prix.
Cela étant, l’inflation est un phénomène qui embrouille les signaux du
marché et perturbe de ce fait l’exercice des activités économiques d’un
pays ou d’une zone économique quelconque.
Par ailleurs, la hausse de prix qu’elle engendre est non sans
conséquence sur le pouvoir d’achat de la population, donc le cout de la vie.
Les causes de l’inflation sont légion à l’instar de l’augmentation de
la masse monétaire, du financement du déficit budgétaire, du déséquilibre de
l’économie réelle, etc…
A propos de notre sujet, nous nous sommes préoccupés de vérifier
la relation entre la masse monétaire et le taux d’inflation.
La RDC a une riche expérience en matière d’inflation, les déficits
budgétaires récurrents ont été, pour leur financement, à l’origine de la
politique monétaire expansionniste ; celle-ci a conduit le pays à
l’hyperinflation, à la dollarisation et a fait perdre au franc congolais sa valeur.
Le franc congolais perdra aussi la confiance qu’il est sensé susciter au sein de
la population.
A la lumière de ce qui précède, quelques interrogations ont servi
de soubassement à notre réflexion
 Quelle est la variable déterminante de l’inflation en RDC

 La masse monétaire est-elle le moteur ou la conséquence de l’inflation ?

0.2. HYPOTHESES

De l’observation des faits et à l’analyse statistique, l’inflation


semble être causée par la création inconsidérée de la liquidité intérieure.
En outre les impératifs de financement du déficit budgétaire
seraient à la base de l’augmentation de la masse monétaire donc de l’inflation,
toute chose restant égale par ailleurs.
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0.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL

0.3.1. Objectif principal

L’objectif principal de ce travail est de faire ressortir la relation qui


existe entre la masse monétaire et l’inflation en RDC de 2010 à 2016.

0.3.2. Objectifs spécifiques

D’une manière spécifique, les objectifs assignés sont les suivants :


- Faire ressortir les déterminants de l’inflation en RDC,
- Faire ressortir la relation entre masse monétaire et inflation,
- Donner des différentes suggestions auprès des autorités, dans le but de
participer à la mise en œuvre d’une politique monétaire efficace sur la
stabilité du niveau général des prix.

0.4. INTERET DU TRAVAIL

Notre travail qui porte sur l’analyse de la relation masse


monétaire et inflation en RDC de 2010 à 2016, est capital sur le plan
macroéconomique, puisque l’objectif de toute politique économique est
d’améliorer le bien-être de la population.
Pour la RDC, améliorer le bien-être de la population, demande
qu’on passe nécessairement par la stabilisation du niveau général des prix.
Dans ce travail, nous analysons la relation qui existe entre la masse monétaire
et l’inflation, ainsi que les déterminants de l’inflation ; et enfin nous allons
présenter des suggestions, dans le but d’amener les autorités monétaires et
politiques à mettre en place une bonne politique monétaire.
Ce travail peut servir aussi de source d’informations fiables pour
les personnes qui s'intéressent aux théories de la politique monétaire.
Nous espérons contribuer au développement de la théorie sur la
méthodologie et la conduite de la politique monétaire en RDC pour apporter
des suggestions et propositions.
Enfin, ce travail sera une rétroaction de la formation reçue, il nous
permettra certainement de répondre aux exigences pédagogiques de
l’Université William Booth.
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0.5. METHODE ET TECHNIQUES

0.5.1. Méthode

Le dictionnaire Petit Robert la définit comme l’ensemble des


démarches que suit l’esprit pour découvrir et démontrer la vérité 1.
Pour atteindre nos objectifs évoqués ci-haut et pour vérifier nos
hypothèses de départ, nous avons recouru à la méthode descriptive dans son
approche statistique ; celle-ci recourt à la quantification de l’objet d’étude de
manière à le rendre simple à saisir et à manipuler2.

0.5.2. Technique

Etant un moyen utilisé pour collecter les données, la technique


documentaire nous a permis de collecter des données et des informations
provenant de différentes sources pour la réalisation de notre travail. Nous
avons récolté les données dans les différents rapports de la Banque Centrale du
Congo et dans d’autres documents; ceux-ci ont constitué une source des
données cadrant avec notre travail.

0.6. DELIMITATION DU SUJET

Pour circonscrire ce travail, nous avons porté notre choix sur la


RDC comme espace d’étude.
La période retenue est celle de 2010 à 2016

0.7. CANEVAS DU TRAVAIL

Outre l’introduction et la conclusion, nous avons subdivisé notre


travail en trois chapitres :
 Le premier chapitre recense les théories et les concepts sur
lesquels se fonde notre sujet
 Le deuxième chapitre porte sur l’approche méthodologique de
notre travail et donne un aperçu sur la masse monétaire et l’inflation en RDC
pendant la période sous étude ;

 Enfin, le troisième chapitre est essentiellement axé sur l’analyse


1
Dictionnaire le Petit Robert, Le Robert, Paris, 2011
2
KUKUNGAMA E., Analyse des structures et des systèmes économiques, cours inédit, L1, Sciences
Economiques et de Gestion, UNIKIS, 2013-2014, p.3
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empirique de la relation masse monétaire et inflation en RDC de 2010 à 2016,


tout en présentant des données, leur traitement par les outils économiques, la
présentation des résultats et leur interprétation économique.
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CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE


Ce chapitre présente les concepts liés à l’inflation et comporte
quatre sections qui traitent tour à tour de la monnaie, la masse monétaire,
l'inflation, la volatilité de l'inflation.

1.1. LA MONNAIE
1.1.1. Origine et histoire de la monnaie

La monnaie a une histoire aussi longue que le commerce et les


transactions. Elle est une condition essentielle de l’activité économique. Son histoire
n’est pas dissociable de l’évolution des pratiques des agents économiques comme de
celles de ses formes concrètes : Depuis l’invention de ces pratiques et formes
primitives de la préhistoire, jusqu’aux pratiques et formes les plus avancées de
l’époque contemporaine, la monnaie est une conséquence d’un lent processus de
dématérialisation.

Il n’est pas possible de situer avec précision l’invention de la monnaie.


3
Adam Smith voit dans le développement de la division du travail au sein de la
société, avec la révolution néolithique et l’intensification des opérations de troc, une
des raisons de l’essor de la monnaie : facilitatrice des échanges économiques. Cette
théorie du troc primitif est cependant un mythe propagé par les économistes
libéraux du XVIIIe siècle, les économies pré-monétaires étant plus basées sur le crédit
que le troc4.

Les origines de la monnaie sont, pourtant, aussi indissociables des


échanges sociaux et rituels ; et si l’on a constaté des pratiques très anciennes telles
que le fait qu’un objet soit mis en réserve pour un usage d’échange ultérieur ou soit
utilisé régulièrement comme contrepartie des échanges ou qu’un symbole de
dénombrement est employé pour comptabiliser un bien, alors les premières
monnaies remontent aux racines de l’humanité.

La liste des matières ayant servi à l’une ou l’autre de ces fonctions se


révèle être infiniment diverse : épargner, troquer, compter peut se faire à l’aide de
n’importe quelle matière. Pour les tous petits achats, où la perte à l’échange n’a pas
grande importance, on a utilisé de tout temps comme moyen d’échange des objets
commodes à transporter et sans réelle valeur propre sans que cela soit
véritablement des monnaies.
3
David Graeber : Dette, 5000 ans d’histoire, réfute le fait que le troc soit la forme primitive des
échanges commerciaux.
4
James Rickards, The Deal of Money, Penguin, 2014, p.121
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Depuis les temps préhistoriques, les hommes comptent et échangent leurs


biens. Pour ce faire, les formes premières de la monnaie sont des plus variées car
chaque groupe humain se dote d’un étalon susceptible d’être crédible et accepté par
tous :
 Matières naturelles : la pierre, le sel qui sert à payer les légionnaires romains,
l’ambre, les pierres précieuses, les petits lingots de métal plus ou moins
précieux.
 Produits agricoles, d’élevage ou de cueillette : bétail, grain de blé, graine de
cacao, grain de poivre, feuille de tabac, peau de bêtes, morue séchée, feuilles
de thé, etc.
 Produits artisanaux : pagne, verroterie, araires, haches métalliques, hachoirs,
métrage de tissu, anneaux, trépieds métalliques, fer martelé, alcool, fusil,
coquillages ou objets symboliques tels que les monnaies-hanches de la fin de
l’âge du bronze découvertes en Bretagne, etc.
 Etres humains : esclaves utilisés entre autres dans le cadre du commerce
triangulaire.

1.1.2. Définition de la monnaie


La monnaie est constituée par l'ensemble des moyens de
paiement dont disposent les agents économiques pour régler leurs
transactions.

L'échange monétaire s'est progressivement substitué au troc.


Deux conceptions de la monnaie coexistent : celle qui voudrait que la
monnaie soit un simple intermédiaire entre des valeurs réelles, et a l’inverse,
celle qui donne à la monnaie une influence économique propre.

Le rôle qui est donné à la monnaie, peut être attribué à un bien ou


instrument de deux manières suivantes : soit par la loi et/ou par la coutume.

 Par la loi : c'est la loi qui donne cours légal à une monnaie ; celle-ci permet à
tout acheteur ou débiteur de l'imposer immédiatement en paiement d'une
marchandise ou en règlement d'une dette, sans que le vendeur ou le
créancier puisse la refuser ou discuter la valeur.
 Par la coutume : cet élément justifie que l'obligation légale n'est pas la
condition sine qua none pour qu'un bien ou instrument puisse jouer le rôle de
monnaie
Ce rôle émane de la complémentarité de l'obligation légale et d'un
consensus général de la collectivité.
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Cependant, il apparaît clairement que la confiance est


intrinsèquement liée aux problèmes monétaires. Le consensus social nécessaire
étant renforcé par l'autorité de l'Etat qui garantit l'usage de la monnaie sur sa zone
de souveraineté5.

La monnaie a pris au cours de l’histoire les formes les plus diverses :


bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, coquillages, etc. Après une très longue
période où l’or et l’argent (et divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la
monnaie est aujourd’hui principalement dématérialisée.

Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone
monétaire. Elle y prend la forme principalement de crédits qui font les dépôts, et de
pièces de monnaie, dites aussi monnaie fiduciaire. Les devises s’échangent entre
elles dans le cadre du système monétaire international.
1.1.2. Les fonctions de la monnaie

Par le passé, les historiens de l’anthropologie économique


considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d’échange,
unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels
d’économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de
paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres6.

La monnaie est ainsi appelée à remplir trois fonctions suivantes :


l'unité de compte, la réserve de valeur et intermédiaire des échanges.

1. La monnaie comme unité de compte (unité de mesure ou encore l'étalon des


valeurs) : en ce sens qu'elle permet d'exprimer en unité commune les prix des
biens et des services, la valeur des transactions ou des contrats. A titre
d'exemple, un sac de sucre coûte 71 000 CDF 7, le droit d'entrée au pourtour du
stade de martyrs pour le derby kinois AS V. club -DCMP est de 3 000 CDF. C'est
le critère commun de comparaison entre tous les biens et services.
2. La monnaie comme intermédiaire des échanges (intermédiaire des échanges) :
elle permet la réalisation ou la couverture des échanges par l'acquisition des
biens et services, le règlement des dettes et créances, etc. La fonction première
de la monnaie est de faciliter le commerce c'est-à-dire les échanges de biens
et services bénéficiant aux deux parties concernées8.
5
D. Besnard et M. Redon, La monnaie : politique et institution, éd. Dunod, paris, 1987, p.2.
6
Patrick Pion, Bernard F., Roland E.: Monnaie antique, monnaie modern, monnaie
d’ailleurs….Métissages et hybridations, De Boccard, 2012, p.195
7
Bulletin mensuel de l'indice des prix à la consommation, Banque Centrale du Congo, Mars 2012.
8
Joseph E. Stiglitz et al. :Principes d'économie moderne, éd. De Bœck université, Bruxelles, 2007,
8|Page

3. La monnaie comme réserve de valeur (actif): la monnaie est une forme de


détention des valeurs et des richesses, permettant d'établir un pont entre le
présent et le futur. En d'autres termes, la monnaie permet de différer dans le
temps les actes de vente et d'achat.

1.1.3. Les formes de monnaie

Chaque civilisation a inventé des formes de monnaie et celles-ci


ont considérablement évolué au cours du temps. Le bétail, le grain, les épices,
les coquillages, les outils ont constitué les premières formes de monnaie. Mais
la monnaie marchandise utilisée pour les transactions présentait de
nombreuses limites à l’instar de la comparaison de la valeur.

Les échanges entre biens est aléatoire ; le transport et


conservation difficiles. La monnaie a pris donc d'autres formes plus pratiques et
plus « normalisées ». Ce fut le recours aux métaux précieux, et le début du
monopole de l'État sur l'émission de la monnaie.
C’est pour ces raisons que la monnaie marchandise céda la place à
La monnaie métallique ; dans un premier temps furent utilisés à cette fin, le
fer, le cuivre et le bronze, puis des métaux plus précieux comme l'or ou l'argent
sous forme de pièces ou de lingots (monnaie frappée qui garantit le poids et la
contenance en métal précieux). Le commerce se développant intensément et
les réserves d'or et d'argent n'étant pas illimitées, le recours à d'autres formes
de monnaie fut nécessaire.
Les formes «marchandise» et «métallique» de la monnaie ne sont
plus utilisées dans nos économies contemporaines. A la place
La monnaie papier (bons du trésor, billets...) fut dès lors largement utilisée
ainsi que la monnaie divisionnaire (pièces de monnaie représentant une faible
valeur, nécessaires pour faire l'appoint).

Actuellement, les agents économiques ont à leur disposition deux


grandes formes de monnaie : la monnaie fiduciaire (qui comprend les pièces et
les billets) et la monnaie scripturale (comptes à vue qui font appel à des
instruments de paiement de plus en plus informatisés dénommés monnaie
électronique).
A ce stade de notre présentation, il est important que soit
développée chacune des formes de la monnaie pour une meilleure
compréhension de celle-ci.

p.581.
9|Page

a) Monnaie fiduciaire ou corporelle

Elle comprend, d'une part la monnaie divisionnaire matérialisée


par des pièces de monnaie fabriquées par l'administration des Monnaies et
Médailles (les pièces représentent seulement 1 % de la monnaie totale),
d'autre part les billets de banque émis par la Banque centrale. La monnaie
fiduciaire constitue la seule monnaie à « pouvoir libératoire illimité », ce qui
signifie qu'elle est normalement acceptée comme moyen de paiement. Les
billets de banque représentent 12 % de la monnaie totale. On nomme
également cette forme de monnaie des « espèces » ou encore de la « monnaie
manuelle » car la circulation se fait de la main à la main.

Par ailleurs, l’utilisation de la monnaie fiduciaire repose sur la


confiance accordée par les utilisateurs dans les institutions qui l'émettent
(fiduciaire vient du latin fiducia qui signifie confiance).

b) Monnaie scripturale

La monnaie scripturale est constituée par les dépôts à vue des


agents dans les banques. À l'origine, elle n'existait donc que sous la forme
d'écritures (du latin scriptus, écrit) sur les livres de comptes des banques.
Concrètement, la monnaie scripturale est une dette du système bancaire à
l'égard des particuliers.

L'informatique étant de plus en plus utilisée pour inscrire les avoirs


sur les comptes à vue, on parle couramment de monnaie électronique pour
désigner l'automatisation des instruments de la monnaie scripturale. Forme la
plus importante actuellement de la monnaie totale (près de 87 %), la monnaie
scripturale circule par l'intermédiaire de divers instruments. Son coût de
fabrication est moins élevé que celui des pièces ou des billets, les règlements
se font par un simple jeu d'écritures entre deux banques, et les contrefaçons
matérielles sont impossibles (bien que les cas d'utilisation frauduleuse de
monnaie électronique se multiplient).

1.1.4. La création monétaire

La création monétaire est le processus par lequel la masse


monétaire d’un pays ou d’une région est augmentée. Dans le système des
réserves fractionnaires (réserves obligatoires déposées auprès des banques
commerciales) la création monétaire résultait essentiellement de l’effet
10 | P a g e

multiplicateur du crédit de la création de dette. Les banques centrales créent


de la monnaie en achetant des actifs financiers comme des bons du trésor ou
en prêtant de l’argent aux banques commerciales en échange d’une
reconnaissance de dette.
Les banques commerciales peuvent pour leur part créer aussi de
l’argent en prêtant à des particuliers ou des entreprises. Les réserves
obligatoires exigées par les banques centrales étant devenues symboliques ou
nulles pour ne pas nuire à la liquidité bancaire, la quantité de monnaie qui peut
être créée par les banques commerciales est désormais limitée essentiellement
par des règles prudentielles de solvabilité et liquidité fixés dans des traités
internationaux comme Bale III9.

1.1.5. La masse monétaire

La masse monétaire disponible à un moment donné dans un


système économique donne la mesure du pouvoir d’achat des agents
économiques. Il est donc nécessaire de pouvoir la définir le plus précisément
possible pour que la Banque Centrale puisse mettre en place une politique
monétaire appropriée.

a. Définition :

La masse monétaire représente la quantité de monnaie en


circulation dans une économie.
Elle regroupe l’ensemble des avoirs détenus par les agents
économiques non financiers.

b. La composition de la masse monétaire :

Les avoirs détenus par les agents économiques non financiers sont
constitués de divers éléments. On définit donc différents agrégats monétaires
qui vont rendre compte de la composition des avoirs des agents économiques
non financiers.

• M 1 = monnaie divisionnaire + monnaie fiduciaire + monnaie scripturale.


M1 reprend donc l’ensemble des avoirs liquides des agents économiques non
financiers.

• M 2 = M1 + dépôts dans les comptes sur livret.


9
Isabel Hourd, Création monétaire : Le tour de magie dévoilé, Paris, 2017, p.102
11 | P a g e

Les comptes sur livrets contiennent des avoirs qui ne peuvent


directement être utilisés comme moyen de paiement.

• M 3 = M2 + ensemble des titres de placement émis par les institutions de


crédit (titres de créances négociables, dépôts à terme, etc.).
• M 4 = M3 + ensemble des titres émis par le Trésor Public et les entreprises
(bons de trésorerie, bons du Trésor).

Les agrégats monétaires regroupent donc les avoirs en fonction de


leur degré de liquidité, des plus liquides (les liquidités détenues par les agents
économiques) aux moins liquides (avoirs détenus sous la forme de bons du
Trésor ou de bons de trésorerie). Cette notion de masse monétaire ne se limite
donc pas aux formes liquides de la monnaie. La masse monétaire doit aussi
inclure l’ensemble des actifs constituant une réserve de pouvoir d’achat
mobilisable par les agents économiques pour financer des dépenses de
consommation ou d’investissement.

La Banque Centrale suit donc l’évolution de ces agrégats


monétaires pour évaluer l’évolution de la masse monétaire en circulation dans
l’économie. Elle utilise l’un de ces agrégats comme référence pour définir sa
politique monétaire : l’indicateur principal retenu est M 3.
c. Les contreparties de la masse monétaire :
La création monétaire opérée par les banques ne se fait pas sans
contrepartie.

Elle n’est possible que parce que les émetteurs de monnaie ont
acquis un certain nombre d’actifs soit auprès d’agents économiques nationaux,
soit auprès d’agents économiques étrangers. Il s’agit essentiellement de :

 Créances sur l’étranger : ensemble des devises détenues par les


institutions financières.

L’acquisition de ces devises étrangères se traduit par de la création


de monnaie nationale.

 Crédit interne : ensemble des créances détenues par les institutions


financières sur l’Etat et sur l’économie.
12 | P a g e

Aujourd’hui, les établissements de crédits assurent la majorité du


financement de l’activité économique.
1.1.5. L’offre de la monnaie
1.1.3.1. Définition de l'offre de monnaie

L'offre de monnaie est l'ensemble de moyens de paiement mis à la


disposition d'une économie.

Elle se présente sous trois formes dont le stock monétaire, la masse


monétaire et la base monétaire.

a. Le stock monétaire (M1) : c'est la masse monétaire au sens strict. Il est constitué
de la circulation fiduciaire hors banques et les dépôts à vue en monnaie
nationale.

b. La masse monétaire (M2) : c'est l'ensemble de moyens de paiement. Elle est


composée du stock monétaire et les dépôts à terme en monnaie nationale.
Dans une économie dollarisée, comme celle de la République Démocratique du
Congo, à la masse monétaire traditionnelle s'ajoute les dépôts à vue et les
dépôts à terme en monnaie étrangère ainsi que les provisions pour les
importations.

c. La base monétaire : c'est la monnaie centrale, monnaie de base ou encore


monnaie hélicoptère. Elle se compose de la circulation fiduciaire, les dépôts
(avoirs libres et les réserves obligatoires) des banques à la banque centrale,
l'offre de monnaie est ainsi déterminée et calculée à partir de ces statistiques
monétaires.
1.1.4. La demande de la monnaie
1.1.4.1. Définition de la demande de la monnaie
La demande de monnaie se définit comme la mesure dans laquelle les
agents économiques sont disposés à détenir la monnaie.
D'une manière générale et éclectique, elle varie en raison directe du
revenu réel et inverse de l'inflation.
13 | P a g e

1.1.4.2. La nature de la demande de monnaie


Analyser la demande de monnaie, c'est chercher les raisons pour
lesquelles les agents économiques détiennent la monnaie. Les raisons avancées pour
détenir la monnaie ne sont pas uniques selon les différents courants de pensée ci-après
:
A. Les classiques
La monnaie n'existe pas de façon spécifique. Elle est un bien parmi
d'autres avec seulement une valeur d'usage particulière. Cette dernière est attachée à
la seule fonction qu'elle remplit, celle d'instrument d'échange.

La monnaie n'est pas demandée pour elle-même mais uniquement pour


ce qu'elle permet d'acquérir. Elle n'a pour rôle que de couvrir les transactions ; de
faciliter la réalisation des échanges.
En d'autres termes, les économistes classiques n'admettent pas
que la monnaie puisse faire l'objet d'une demande propre, qu'elle puisse être désirée
pour elle-même. Pour eux, elle n'est qu'un intermédiaire des échanges et que sa
demande n'est qu'une demande indirecte des biens. La monnaie n'est qu'un voile,
l'échange ayant eu lieu, il est constaté qu'en fait les biens s'échangent contre d'autres
biens.
D'où leur insistance sur la neutralité de la monnaie. Une
monnaie est dite neutre lorsqu'elle n'exerce pas d'impact sur les variables réelles de
l'économie c'est-à-dire sur la production des biens et services.
Pour les classiques, la demande de monnaie n'est fonction que du revenu.
Md = f(y)
B. Les keynésiens
John Maynard Keynes distingue trios motifs qui expliquent pourquoi les agents
économiques préfèrent garder sous forme liquide une fraction de leurs avoirs10:
 Le motif de transaction : la succession des recettes n'étant pas concomitante à
celle des dépenses, chaque agent économique trouve utile de détenir une certaine
encaisse afin de pouvoir effectuer les transactions au moment désiré. Cette détention
lui permet en outre d'éviter le coût qu'impliquerait la reconversion en monnaie de
ses actifs, s'il les plaçait tous sous forme non monétaire.
 Le motif de précaution : certaines recettes ou certaines dépenses étant
aléatoires, l'agent économique juge souvent prudent de détenir plus de signes

Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, P., Fondements d'économie politique. 3e édition, De


10

Boeck, Bruxelles, 2001, p.305.


14 | P a g e

monétaires que ne nécessitent les transactions prévues de manière certaine ; et


ceci d'autant plus que la conversion d'actifs non monétaires en monnaie implique
toujours un délai.

 Le motif de spéculation : l'objectif est ici de disposer de liquidités en vue de


profiter des mouvements des prix sur les marchés pour réaliser une" bonne affaire".
De manière plus précise, un agent économique détient de la monnaie pour le motif
de spéculation lorsqu'il s'attend à une baisse des prix de telle facon que son
encaisse monétaire jouira d'un gain en pouvoir d'achat supérieur à celui qu'il
entend des autres placements.

Graphique 1 : Courbes de demande de monnaie

M=f(R,i) M(fr)

Où, M: la quantité de monnaie,


R : le montant du revenu,
i : le taux d'intérêt qui peut être obtenu en cas de placement (renonciation à
détenir la liquidité).

La fonction est croissante par rapport à R et elle est décroissante par rapport à i,
c'est-à- dire

∂M ∂M
∂ >0 et <0
∂R ∂i
15 | P a g e

C. Les monétaristes

Les monétaristes pensent que le choix à opérer ne concerne


pas seulement la monnaie et les titres. Il s'agit d'un choix global s'étendant à tous les
actifs. De ce fait la monnaie dépend du rendement des obligations r b, du rendement
des actions re, du revenu permanent yp, du rapport entre le capital humain et du capital
non humain, de la variation du niveau général de prix (1/P et dp/dt) et des goûts ou
des préférences des individus(u).
D'où Md =f (rb, re, yP,1/P. dp/dt,w, u)

D. Approche éclectique

Cette approche reprend l'essentiel de tous les courants de pensée :

Classiques : Md =f (y)
Keynésiens : Md =f (y, i)
Monétaristes :Md=f(rb,re,yp,1/P.dp/dt,w,u) :
Où : rb et re = i
Yp, w et u=y Pour l'approche éclectique : Md =f (y, i, AP/P)
Md = a+by+ci+d AP/P b>0 c<0 d<0

1.1.5. Les fondements de la valeur de la monnaie

Trois principales doctrines ont tentés d'expliquer les


fondements de la valeur de la monnaie, il s'agit : des thèses métalliste, nominaliste et
psychologiques11.
a) La thèse métalliste : selon cette doctrine, la valeur de la monnaie métallique
est définie par son contenue or ou argent. C'est une valeur intrinsèque et
réelle. En d'autres termes, la valeur de la monnaie est une valeur réelle. Les
monnaies fiduciaires tirent leur valeur de la couverture métallique, donc de
leur convertibilité en métal.
b) La thèse nominaliste : pour cette doctrine, le droit de battre la monnaie
appartient à l'autorité publique. Celle-ci a le droit d'imposer aux instruments
monétaires qu'elle choisit leur valeur nominale. Il s'ensuit que le sceau du
Prince ne se borne pas à certifier le poids et le titre, il créé la monnaie et
impose la valeur nominale.
c) La thèse psychologique : d'après cette doctrine, la valeur réelle de la monnaie,
Vincent NGONGA N., Cours des Questions spéciales de l'économie monétaire, L2
11

Economie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.


16 | P a g e

c'est son pouvoir d'achat, c'est-à-dire la quantité des biens et services que la
monnaie permet d'acquérir. Si la valeur réelle de la monnaie dépend de
l'attitude du public quant à l'évolution future de la monnaie, il importe de
demander sur quoi se fonde le public pour anticiper cette valeur. Le public se
réfère à la réputation des décideurs, à la crédibilité des politiques qu'ils
mettent en œuvre, à leur capacité de tenir leurs engagements à maintenir
stable la valeur de la monnaie.

1.2. L'INFLATION
1.2.1. Définition et origine de l'inflation

Ce point définit l’inflation avant d’identifier ses origines

1.2.1.1. Définition de l’inflation

On appelle inflation un accroissement auto-entretenu du niveau


général des prix. Ce dernier est mesuré par un indice des prix à la
consommation en sigle (IPC), qui correspond au « prix » d’un « panier » de
biens et de services représentatifs de la consommation des ménages. Des
statistiques de prix à la consommation étant publiées chaque mois, l’inflation
peut être mesurée comme une variation de l’IPC d’un mois à l’autre ou comme
une variation de l’IPC au cours des douze derniers mois (« glissement annuel »).

Une autre façon d’appréhender l’inflation consiste à voir qu’une


hausse du prix des biens et des services correspond à une diminution du
pouvoir d’achat de la monnaie. En présence d’inflation, on obtient moins pour
un CDF aujourd’hui qu’hier : la monnaie se déprécie par rapport aux biens de
consommation. En tant que gardienne de la valeur de la monnaie qu’elle émet,
la banque centrale se doit donc d’être particulièrement vigilante face à
l’inflation. C’est l’un des objectifs que se fixe la banque centrale
Elle est aussi définie comme un ensemble de déséquilibres entre les
offres et les demandes des secteurs de production et groupements de consommateurs,
prenant leur origine aussi bien dans les ruptures d'équilibres qui accompagnent les
fluctuations de la conjoncture intérieure et extérieure, que dans une modification des
caractéristiques structurelles de l'économie ; ces déséquilibres se propagent,
s'amplifient ou se résorbent, selon un processus cumulatif, en raison d'une perversion
des mécanismes économiques12.
12
Denis LAMBERT, Les inflations sud-américaine-inflation de sous-développement et inflation de
croissance.
17 | P a g e

De tout ce qui précède, Vincent NGONGA NZINGA définit l'inflation


comme étant un phénomène de hausse auto-entretenue, durable, importante du
niveau général des prix ayant pour causes le déséquilibre monétaire, soit le
déséquilibre réel, soit les défauts structurels avec comme conséquence la baisse du
pouvoir d'achat des agents économiques13.

Pour qu'il y ait inflation, il est indispensable que trois conditions soient
remplies :
a. hausse auto-entretenue : que cette hausse se nourrit d'elle-même en
vertu de la règle suivante « la hausse appelle à la hausse ».c'est-à-dire que cette
hausse du niveau général des prix soit généralisée, qu'elle affecte tous les biens et
services ;
b. durable : que cette hausse du niveau général des prix soit continue
c'est-à-dire qu'elle soit prolongée dans le temps ;
c. importante : environ à partir de 2% l'an.

1.2.1.2. Origine de l'inflation

II convient de noter que, selon la conception initiale et conformément à


l'étymologie, le concept inflation vient du latin « inflare » c'est-à-dire gonfler.
De façon originale, l'inflation a été considérée comme le gonflement de
la masse monétaire en circulation via une émission excessive de billets de la part des
banques centrales, s'il n'y avait pas de production de richesse, les prix augmentent
comme conséquence directe. Aujourd'hui, on associe cette conséquence à la
définition de l'inflation14.
1.2.2. Typologie de l'inflation
II existe trois types d'inflation à savoir :
 l'inflation par la demande ;
 l'inflation par les coûts ;
 l'inflation structurelle.

1.2.2.1. Inflation par la demande

L'inflation par la demande désigne un type d'inflation dont l'origine est


d'une part la quantité excessive de monnaie par rapport à la production et d'autre
Paris, 1959, p.37.
13
Vincent NGONGA N., Cours des Questions spéciales de l'économie monétaire, L2 Economie monétaire,
FASEG, UNIKIN, 2011-2012.
14
KABAMBA NTETA, Notes de Séminaires I, L’Economie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2010-2011.
18 | P a g e

part, l'accroissement de la demande globale ou des dépenses sans tenir compte de


l'offre globale.
Cependant, il existe deux sortes d'inflation par la demande : l'une
d'origine monétaire et l'autre d'origine réelle.

1.2.2.1.1. Inflation d'origine monétaire

Soutenue par IRVING Fisher, celui-ci part de l'équation quantitative ci-


dessous :

Avec M : la monnaie fiduciaire ;


V: la vitesse de circulation de la monnaie fiduciaire;
M': la monnaie scripturale ;
V: la vitesse de circulation de la monnaie scripturale;
P : le niveau moyen des prix ;
Q : la quantité de production.

En posant que V, V et Q sont des constantes et que M et M' sont exogènes, c'est-à-dire
déterminées et contrôlées par les autorités monétaires. En introduisant les variations,
l'équation change et devient :
MV+M'V'=PQ
MV+ M'V'=PQ
'
∆ M + M ∆=∆ P

∆ M2=∆ P

Dans ce cas toute variation de la quantité de monnaie se répercute


directement sur la variation du niveau général des prix.

Ce courant soutient l'inflation monétaire, dont la hausse du niveau


moyen des prix découle d'une augmentation excessive de la quantité de monnaie par
rapport à l'accroissement du volume des biens et services ou de la production.
La variation de la quantité de monnaie détermine celle du niveau moyen
des prix. Plusieurs auteurs se sont intéressés à connaître les origines de cette variation.
Ils ont relevé que les variations de la quantité de monnaie proviennent des
mouvements à la hausse ou à la baisse de ses contreparties : les avoirs extérieurs nets,
les avoirs intérieurs nets dont le crédit à l'Etat et le crédit à l'économie.

Du fait de la dépendance de l'économie vis à vis du monde extérieur, le


taux de change joue un rôle important, voire déterminant dans le processus de
19 | P a g e

transmission des prix. Une expansion de la masse monétaire se traduit par une
augmentation des encaisses non désirées des biens et services, soit sur le marché des
biens et services ou soit, sur le marché des changes. Il en entraînera un excès de la
demande des biens et services ou des devises, induisant ainsi la hausse du niveau
général des prix ou la dépréciation monétaire, dans le système des taux de change
flottants. La dépréciation du taux de change se répercute sur le niveau général des
prix, en passant par l'augmentation des prix des produits finis importés et par ricochet
sur le niveau général des prix.

Ces canaux se présentent de la manière ci-après :

1. ∆ M→ ∆ Enc→ ∆ DBS→AP
2. ∆ M→AEnc→ ∆ DD→ ∆ e→APm→ ∆ P
Avec M : Masse monétaire,
Enc : Encaisses,
DBS : Demande des biens et services,
e : Taux de change,
Pm : Produits finis importés,
P : Niveau général des prix. Néanmoins, les deux canaux prévalent dans l'économie
congolaise, mais avec une plus grande fréquence pour le second. Du fait de la base
productive intérieure très réduite et partant de la forte dépendance de l'économie
congolaise vis-à-vis de l'extérieur (par exemple sur 2 000 CDF mis en circulation, au
moins 70% se déversent sur le marché des changes à la recherche de la monnaie
étrangère).

Graphiquement l'inflation ou la déflation résultant de la variation de l'offre de


monnaie se présente de manière ci-après :
20 | P a g e

Graphique 2

LIS/T
LM’

o
Il résulte de ces graphiques que, le 1er présente l'inflation d'origine monétaire dont la
cause est l'augmentation de l'offre de monnaie. Ce cas est spécifié dans le graphique
par le déplacement vers la droite de la courbe LM. Alors que le 2 ème décrit la déflation
d'origine monétaire dont la cause est la contraction de LM. Ce cas est décrit par le
déplacement vers la gauche de la courbe de LM.

1.2.2.1.2. Inflation d'origine réelle

Ce type d'inflation trouve son origine dans l'excès de la demande ou


des dépenses par rapport aux possibilités de la production.
En d'autres termes, l'accroissement du niveau moyen des prix découle
d'une demande globale supérieure à l'offre globale. C'est donc lorsque l'offre des
biens et services est suffisamment élastique par rapport à la demande que ce type
d'inflation se manifeste. Il peut s'agir d'une augmentation :

 de la consommation publique issue des appuis budgétaires ;


 de la consommation privée couverte par une augmentation du revenu.

Graphiquement l'inflation ou la déflation résultant dans l'excès de la demande par


rapport aux possibilités de la production se présente comme suit :
21 | P a g e

Graphique 3 :

II s'ensuit que le graphique (1) montre l'inflation d'origine réelle dont la


cause est l'augmentation de la dépense publique (supplée par les appuis budgétaires
extérieurs) ou la demande privée (impulsée par l'augmentation de la demande
internationale). C'est pourquoi il y a déplacement vers la droite de la droite IS. Le
graphique (2) présente la déflation d'origine réelle dont la cause est la contraction d'IS.
D'où le déplacement vers la gauche de la droite IS.

1.2.2.2. Inflation par les coûts


L'inflation par les coûts est cette hausse du niveau général des prix qui
découle d'un accroissement des coûts de production répercutée par les entreprises sur
leurs prix de vente. En d'autres termes, c'est une inflation qui résulte de
l'augmentation du prix des différents facteurs de production.

Par coût, il ne faut non seulement entendre les frais engagés par les
entreprises pour produire mais également les profits des entrepreneurs qui
constituent un élément du prix au même titre que les autres rémunérations des
facteurs de production. L'accroissement des coûts de production peut avoir plusieurs
causes :
22 | P a g e

 il peut s'agir d'une inflation importée découlant d'une hausse des prix
mondiaux (prix du pétrole) ou des conséquences d'une dévaluation en régime
des changes fixes ou d'une dépréciation en régime des changes flottants. Cette
situation peut provoquer une modification des prix du carburant à la pompe.
 il peut aussi s'agir d'une hausse des revenus des facteurs de production plus
rapide que les gains de productivité, par exemple la hausse excessive des
salaires.

Le graphique ci-après illustre ce type d'inflation :

Graphique 4
OA'

P : niveau initial des prix


P' : niveau final des prix
Q : niveau initial de la production
Q' : niveau final de la production
DA : demande globale
OA : offre globale

Il résulte de ce graphique que la diminution de l'OA se traduit par le


déplacement vers la gauche de l'OA, entraînant ainsi l'augmentation de P et la
diminution de la production.
1.2.2.3. Inflation structurelle

Ce courant retient une série de distorsions et des goulots


d'étranglement et des ruptures de charge qui sont susceptibles d'enclencher le
mouvement de hausse du niveau général des prix : distorsions du commerce
extérieur, difficultés liées aux voies de communication ou en matière d'évacuation
des produits, la raréfaction des devises requises pour l'importation des produits de
première nécessité et les pénuries qui s'en suivent, le déséquilibre structurel sur les
marchés de change consistant à un excès permanent de la demande sur l'offre, se
répercutant in fine sur le marché des biens et services.
23 | P a g e

Graphiquement, l'inflation structurelle se présente de manière ci-dessous :


P ; niveau initial des prix
P' : niveau final des prix
Q : niveau initial de la production
Q' : niveau final de la production
DA : demande globale
OA : offre globale

II résulte de ce graphique que Q est constant, toute variation de l'OA


dans le sens de la diminution se traduit par le déplacement vers la gauche de l'OA ;
et toute variation dans le sens de l'augmentation de la DA implique le déplacement
vers la droite de la DA, entraînant ainsi la hausse de P.

1.2.3. Les phases de l'inflation


Les différentes phases qu'un type d'inflation peut franchir ou atteindre
sont les suivantes : l'inflation courte ou cumulative ; l'inflation rampante ou
modérée ; l'inflation déclarée ou ouverte ; l'inflation galopante ou l'hyperinflation.

a. L'inflation courte ou cumulative


Elle se caractérise par une flambée (une augmentation soudaine) et
généralisée des prix. De manière générale, sur l'année, la hausse du niveau général des
prix ne peut dépasser 2 %
24 | P a g e

b. L'inflation rampante ou modérée

Ici, sur l'année, la hausse du niveau général des prix peut varier entre 3%
à 5% pour les économies avancées ; et de 3% à 20% pour les économies sous
développées.

c. L'inflation déclarée ou ouverte

La hausse du niveau général des prix dans ce cas, peut varier entre 20% et
100% sur l'année.

Trois caractéristiques peuvent être relevées à ce niveau :

 la fuite généralisée devant la monnaie nationale, recherche des valeurs refuges,


dollarisation ;
 la désorganisation des marchés intérieurs illustrée par la dispersion des prix et la
perturbation des relatifs ;
 la perte de subsistance (transfert d'une partie de production pourtant destinée à
la consommation locale, à l'extérieur à la recherche des gains de change).
d. L'inflation galopante ou l'hyperinflation

Ici la hausse du niveau général peut varier au-delà de 100%. Cependant,


les caractéristiques décrites au niveau de l'inflation déclarée restent les mêmes, mais
s'aggravent. L'expansion monétaire est le résultat d'un phénomène de rattrapage de
la hausse antérieure des prix. Cependant, elle génère un accroissement des prix qui lui
est supérieur. Toute réponse en termes d'augmentation de l'offre de monnaie est
ravalée par la hausse des prix qu'elle entraine. D'où l'image du serpent qui mord la
queue.

Selon certaines études, seule l'inflation par la demande d'origine


monétaire peut franchir toutes ces étapes. Souvent, l'inflation par les coûts et
structurelle sont de faible ampleur et s'arrête au niveau de l'inflation rampante ou
modérée15.

Vincent NGONGA N et alli, Politique monétaire et questions spécifiques pour la RDC.


15

BCC, Juillet 2011, p.26


25 | P a g e

1.2.4. Conséquences de l'inflation

Les conséquences de l'inflation s'avèrent différentes selon


le degré de l'inflation ainsi que les secteurs et les classes sociales considérées16 :

1.2.4.1. Les effets sur production

L'activité économique aboutit à la production d'une masse de


biens et services qui constituent le produit national. Plus ce dernier augmente, plus
la communauté nationale voit son niveau d'existence s'améliorer.

1.2.4.1.1. L'inflation rampante et la croissance économique

Selon l'expérience contemporaine des pays industrialisés, il a été


remarqué que l'inflation rampante stimule la croissance économique.

Jacques Lecaillon renchérit, en disant : « non seulement les périodes


de hausse des prix coïncident généralement avec l'expansion de l'activité
économique, mais c'est un fait reconnu que l'inflation permanente a été
accompagnée, dans les notions occidentales, par une croissance soutenue de la
production, historiquement sans précédent17 ».

En effet, l'inflation allège les dettes des débiteurs, notamment les


entreprises qui ont recouru aux emprunts pour financer leurs investissements.
L'inflation a donc contribué indirectement au progrès de la production et au
maintien d'un taux de croissance élevé.

1.2.4.1.2. L'inflation et le déficit extérieur


Dans l'économie contemporaine, il y a une interdépendance
économique entre les notions. Chacune dépend des autres pour une partie de ses
approvisionnements en matières premières et en produits semi finis et finis. Pour
payer ces approvisionnements, elle doit exporter vers ses partenaires une quantité
suffisante de biens et services.
Cette dépendance impose à chaque pays une contrainte : maintenir la
hausse des prix dans les limites compatibles avec les exigences de l'exportation. Car si
les prix montent trop rapidement dans un pays et que les produits de ce pays
deviennent trop chers pour l'étranger, ses exportations se réduiront avec comme
16
MABI MULUMBA, La monnaie dans l'économie. CEDI, Kinshasa, 2001, p.146.
17
Jacques Lecaillon, L'inflation, pourquoi ? Comment ?, cité par MABI MULUMBA, La monnaie dans
l'économie, CEDI, Kinshasa, 2001, p.146.
26 | P a g e

répercussion : la diminution des activités exportatrices avec la diminution de leur


production qui pourra entraîner le chômage. Cette situation sera à la base de la
réduction des réserves de change et rendra difficile les approvisionnements à
l'extérieur, à l'occurrence ceux des matières premières destinées au fonctionnement
de l'industrie. Ce qui pourra menacer l'économie d'asphyxie (paralysie, blocage des
activités).

1.2.4.1.3. L'hyperinflation et le fonctionnement de l'économie


Lorsque l'inflation aboutit au stade de l'hyperinflation, il se produit une
désarticulation du système économique.

Lorsque la monnaie perd sa valeur, le calcul économique devient


impossible. Il devient impossible d'effectuer des échanges équitables. Il s'avère que,
lors de la livraison d'un produit, aucun prix ne peut être et la somme touchée par le
producteur ne lui permet généralement pas de mettre en place une nouvelle
production.
Durant la période d'hyperinflation, il y a fuite devant la monnaie. Il est
alors préférable de conserver les marchandises que de la monnaie. Les opérations
spéculatives comme le stockage massif des matières premières et l'accaparement des
produits deviennent plus payantes que les opérations de production.
Une telle situation affaiblit, voir même décourage, l'épargne au profit de
la consommation immédiate et rend ainsi plus difficile le financement des
investissements. Dans ce cas, le rythme de la croissance économique pourrait s'en
trouver ralenti.
1.2.4.2. Les effets sur les revenus
De façon générale, l'inflation redistribue les revenus et le pouvoir d'achat
au détriment de tous ceux dont les revenus s'élèvent moins vite que les prix et en
faveur de ceux dont les revenus montent plus vite que les prix.
1.2.4.2.1. Les titulaires des revenus fixes

Ils constituent les premières victimes de l'inflation. Lorsque les


prix augmentent, tous les revenus nominaux n'augmentent pas automatiquement.
C'est le cas des pensions, les intérêts de prêts, les loyers et tous les paiements fixes par
contrat qui restent les mêmes qu'auparavant si aucune clause d'indexation n'est
prévue.
27 | P a g e

1.2.4.2.2. Les salariés

Là où les salariés ne sont pas indexés, il va sans dire que les


salariés sont pénalisés par l'inflation. Mais il existe un système d'indexation des
salaires et des syndicats puissants, le salarié est alors suffisamment protégé des
méfaits de l'inflation.
1.2.5. La volatilité de l’inflation
1.2.5.1. Définition de la volatilité de l'inflation
La volatilité de l'inflation n'est rien d'autre que la variabilité
(différence) du taux d'inflation d'une période à une autre. Ou encore, c'est l'écart
absolu entre l'inflation actuelle et celle précédente.

1.2.5.2 Mesure de la volatilité


La volatilité peut être mesurée à partir des valeurs actuelles et
retardées du taux d'inflation considérée.

V Inf = taux inft-1 - taux inft


Où V Inf : volatilité de l'inflation ;
t : période actuelle ;
t-1 : période retardée.
28 | P a g e

CHAPITRE II. APERÇU DE LA MASSE MONETAIRE ET DE L’INFLATION


EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO DE 2010 A 2016

Notre préoccupation sur ce deuxième chapitre est de décrire l’évolution


des principaux agrégats monétaires en RDC durant la période sous examens.
Principalement la masse monétaire et, sa conséquence, l’inflation
En outre, il sera présenté les principaux déterminants de l’inflation en
RDC :
 Le déficit budgétaire
 La masse monétaire
 Le PIB
 Et le taux de change.
2.1. Evolution du solde budgétaire

La Loi de Finances 2016 a été élaborée, comme pour les quatre


années précédentes, dans l’optique de la poursuite de la mise en œuvre du
Programme d’Action du Gouvernement (PAG) 2012 – 2016.

Cependant, la dégradation de principaux indicateurs


macroéconomiques, à la suite de la baisse des recettes publiques induite par la
persistance de niveaux bas des cours notamment du cuivre, du cobalt et du
pétrole, a conduit à la rectification de la loi de finances 2016, donnant lieu au
collectif budgétaire promulgué au mois de juin de l’année sous analyse. Ainsi,
les recettes et les dépenses de l’Etat, présentées en équilibre, ont été revues à
la baisse, passant de 8.476,4 milliards de CDF dans la Loi de Finances initiale à
6.694,5 milliards dans la Loi de finances rectificative.

S’agissant des recettes publiques, elles ont été mobilisées à


hauteur de 4.962,4 milliards de CDF, soit 12,2 % du PIB contre 16,3 % en 2015,
en raison d’une faible mobilisation des recettes, consécutive à la chute des
cours des principaux produits d’exportation du pays. Dans ce contexte, la
pression fiscale est passée de 11,0 % en 2015 à 7,7 % l’année sous revue.

Quant aux dépenses publiques, projetées à 5.497,5 milliards de


CDF, elles se sont établies à 4.087,7 milliards, représentant 10,0 % du PIB
contre 13,2 %, une année plus tôt, sur fond d’une forte pression exercée par
les dépenses sécuritaires et celles relatives au processus électoral.
29 | P a g e

Pour ce qui est du solde budgétaire, les opérations financières de


l’Etat se sont clôturées par un déficit de 1,2 % du PIB en 2016 contre 0,6 % une
année auparavant. Ce déficit a été financé par la consommation des marges
budgétaires disponibles et les avances de la Banque Centrale du Congo. Il sied
de relever que l’inexistence d’un marché domestique des titres publics n’a pas
favorisé le financement sain du déficit budgétaire.

Le ralentissement de l’activité économique a sensiblement


impacté la situation des finances publiques, conduisant à la révision, en cours
d’exercice, du cadre budgétaire fixé dans la Loi de Finances 2016.

Tableau I. Evolution des opérations du cadre budgétaire (en pourcentage du


PIB)

Recette Dépense Solde


s s
2010 11,7 11 0,7
2011 11,8 12,6 -0,8
2012 14 12,5 1,5
2013 13,7 13,9 -0,2
2014 13,1 13,4 -0,3
2015 12,6 13,2 -0,6
2016 9,7 10,9 -1,2
Source : Banque Centrale du Congo (rapport annuel)
30 | P a g e

Graphique 5: Evolution des opérations du cadre budgétaire

14

12

10

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

-2

Source: Elaboré par nous-mêmes

Par ailleurs, le Gouvernement de la République a bénéficié d’un


appui budgétaire de 93,3 milliards de CDF de la Banque Africaine de
Développement (BAD) pour le financement des secteurs pro-pauvres,
notamment celui de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et du
développement rural.

En dépit de l’appui budgétaire sus-évoqué, le niveau des recettes


publiques est demeuré faible, comparativement aux ressources mobilisées en
2015.
Afin 2016, les recettes du cadre budgétaire se sont établies à
3.656,6 milliards de CDF, enregistrant un recul de 17,6 % par rapport à l’année
d’avant. Ces recettes ont représenté 9,0 % du PIB contre 12,6 %, une année
plus tôt.
Outre les effets liés à une conjoncture internationale peu favorable
marquée par le maintien à de niveaux bas des cours des produits exportés par
la RDC, d’autres facteurs ont également contribué à la baisse des recettes de
l’Etat. Il s’agit notamment de la baisse du volume et de la valeur des
marchandises importées par les sous-traitants des entreprises minières et la
diminution des recettes des accises occasionnée notamment par la fermeture
de quelques succursales des entreprises brassicoles.
31 | P a g e

La composition des ressources mobilisées reste dominée par les


recettes courantes avec une part de 99,97 %, le résidu étant constitué des
recettes exceptionnelles.

A fin 2016, les dépenses publiques ont atteint 4.087,7 milliards de


CDF, correspondant à un taux d’exécution de 74,4 % contre 60,9 % une année
auparavant. Ce taux d’exécution de l’année sous examen aurait été encore plus
faible n’eut été la révision à la baisse des prévisions budgétaires y afférentes
consacrées dans le collectif budgétaire adopté en juin 2016.

Toutefois, ces dépenses ont régressé de 11,6 % par rapport à


l’année précédente et ont représenté 10,0 % du PIB, soit un recul de 3,2 points
de pourcentage par rapport à 2015.

Les opérations du cadre budgétaire ont affiché un besoin de


financement de 479,1 milliards de CDF. En l’absence d’un marché domestique
des titres publics, ce besoin a été rencontré par la consommation des réserves
budgétaires disponibles et les avances de la Banque Centrale du Congo.

Graphique 6: Besoins de financement des opérations du cadre budgétaire

500

400 390.6

300

200
152.3
100 Solde
45.3
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
-50.4
-100 -85.9

-200 -196.9 -206.7

-300

Source : Banque Centrale du Congo (rapport annuel)


32 | P a g e

2.2. Masse monétaire

La masse monétaire est un agrégat monétaire qui comprend les


actifs liquides qui sont susceptibles d’être convertis immédiatement en
monnaie sans risque sensible en capital et qui donc représentent des moyens
de paiement potentiels réalisables, sans effet de moins-value. La
décomposition de la masse monétaire en agrégats M1, M2, M3, est fondée sur
la plus ou moins grande facilité de conversion en monnaie de leurs
composantes.

2.2.1. Evolution de la masse monétaire en RDC de 2010 à 2016

A l’instar de la base monétaire, la masse monétaire s’est accrue de


21,8 %, s’établissant à 5.304,6 milliards de CDF. Cette hausse de l’offre provient
principalement de l’accroissement des avoirs intérieurs nets, impulsé par les
créances sur le secteur privé. Cette hausse de la masse monétaire, en
décélération de 6,2 points de pourcentage par rapport à 2015, a été au-delà de
la croissance projetée de 7,7 %.

Graphique 7 : Evolution de la masse monétaire (en milliards de CDF)

6000

5000 5304.6

4355.8
4000
3965.6
3471.6
3000
2903.1
2418.4
2000
1964.6

1000

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : La BCC (rapport annuel)


La structure de la masse monétaire s’est quelque peu modifiée,
avec la baisse de la part des «dépôts à terme en monnaie nationale et en
devises», laquelle est passée de 69,2 % à 67,8 %.
33 | P a g e

Ainsi, l’augmentation de la masse monétaire observée a été


principalement localisée au niveau de la circulation fiduciaire et des dépôts en
devises qui se sont accrus respectivement de 290,3 milliards et 594,6 milliards
de CDF, soit 37,1 % et 20,2 %, par rapport à l’année précédente.

Par ailleurs, il faut relever un important ralentissement de la


croissance des dépôts à vue alors que ceux à terme ont reculé au cours de
l’année sous analyse. La situation des banques en difficulté, laquelle a entamé
la confiance des déposants, a été le principal facteur explicatif de l’évolution
observée.
A l’instar de la base monétaire, l’expansion de la masse monétaire
en 2016 a été essentiellement tirée par celle des Avoirs Intérieurs Nets. Ceux-
ci se sont accrus de 36,8%, principalement sous l’impulsion des crédits au
secteur privé.

La hausse des crédits sur le secteur privé, en accélération de 28,5%


par rapport à 2015, a été le fait de la revalorisation due à la dépréciation de la
monnaie nationale, l’essentiel du crédit étant accordé en dollar américain. En
dollar courant, ces crédits ont enregistré une baisse de près de 2,0 %, d’une
année à l’autre.

2.3. Le Produit Intérieur Brut

Après six années de croissance soutenue, l’activité économique a


fortement ralenti en République Démocratique du Congo en 2016. En effet, le
taux de croissance économique a été estimé à 2,4 % contre 6,9 % en 2015.

Le rythme de progression de l’activité économique a été affecté


par la morosité de l’environnement économique extérieur, essentiellement
sous l’effet du maintien à de niveaux bas des cours de principaux produits
exportés par le pays, conjuguée à une psychose liée au contexte politique.
34 | P a g e

Graphique 8: Croissance du PIB et du revenu réels par habitant (en


pourcentage)

10

5
9.5
8.5
4
7.1 6.9 7.1 6.9
3

1 2.4

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Taux de croissance du PIB réel


Source: BCC (rapport annuel)

2.4. Evolution de taux d’inflation en RDC de 2010 à 2016

Le taux d’inflation traduit un accroissement qui peut pousser les


agents économiques à se débarrasser des avoirs monétaires en faveur des
actifs réels (les biens durables et les objets de valeur)

Le marché des biens et services a été marqué, en 2016, par la


résurgence de tensions inflationnistes, après une stabilité remarquable au
cours des quatre années précédentes. Cette situation a été attestée aussi bien
par l’indice des prix à la consommation des ménages élaboré par l’Institut
National de la Statistique (INS) que par celui confectionné par la Banque
Centrale du Congo.

En 2016, l’inflation mesurée par l’IPC global en RDC a largement


été à la hausse, atteignant 23,60 % après 0,82 % en 2015 et 1,03 % en 2014,
contre un objectif annuel de 4,20 %, soit un écart négatif de 19,40 points. Cette
évolution est consécutive notamment à la dépréciation de la monnaie
nationale par rapport aux devises étrangères. De même, l’inflation annuelle
moyenne s’est établie à 3,69 % contre 0,63 % en 2015.
35 | P a g e

Cette situation a été observée principalement au niveau de la


fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » ainsi qu’au
niveau de celle de « Logement, Eau, Gaz, Electricité et autres combustibles ».

La tendance à la baisse de l’inflation élaborée par la Banque


Centrale du Congo observée depuis l’après crise financière s’est estompée en
2016. En effet, l’indice des prix à la consommation des ménages a affiché une
forte hausse de 25,04 % en 2016, largement supérieur à la cible de 4,20 %,
contre 1,60 % en 2015.

Cette évolution a résulté de la dépréciation du taux de change,


dans un contexte de financement monétaire du déficit public.

Graphique 9 : Evolution du taux d’inflation

30

25

20

15

10

0
2006 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Taux d'inflation

Source : BCC (rapport annuel)

L’histoire démontre que l’inflation congolaise est multidimensionnelle et


non seulement monétaire. Elle est aujourd’hui plutôt due à d’autres facteurs
dont la faiblesse du tissu entrepreneurial du fait d’un climat des affaires peu
favorable, rendant le pays dépendant des aléas d’approvisionnement.
36 | P a g e

2.5. Evolution du taux de change en RDC de 2010 à 2016

Le déterminant du taux de change reflète d’abord l’équilibre du


marché de la monnaie. Par ailleurs, la théorie monétaire de change se situe
dans le cadre du régime de change flexible. Le point de départ du
raisonnement monétaire est la demande.

La politique de change en 2016 a été menée dans un contexte


marqué par l’accentuation du déficit de la balance des paiements, suite à la
persistance de niveaux bas des cours des matières premières sur le marché
international. Cette situation a entrainé la baisse des rentrées des devises et
une forte détérioration du niveau des réserves internationales. Il s’en est suivi
des tensions persistantes sur le marché des changes.

Pour contrer les pressions sur ce marché, l’action de la politique de


change a été essentiellement orientée vers la recherche de la stabilité du taux
de change à travers des cessions des devises.

A l’instar des années précédentes, en 2016, les orientations, les


décisions et le suivi des actions de la politique de change ont été réalisés par le
Comité de Politique Monétaire.
37 | P a g e

Graphique 10 : Evolution de taux de change (CFD/USD)

1400

1200

1000

800

600 1215.59

915.13 910.82 915.17 925.5 924.51 927.92


400

200

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Taux de change
Source : BCC (rapport annuel)

Sur le marché interbancaire, le franc congolais s’est déprécié de


23,6 % selon les données à fin période et de 8,4 %, en considérant les données
moyennes annuelles contre respectivement de légères dépréciations de 0,4 %
et 0,08 % en 2015.

Sur le marché parallèle, les tensions ont été encore plus


perceptibles. En effet, le taux parallèle s’est déprécié de 25,8 % contre une
légère dépréciation de 0,4 % en 2015.

L’évolution observée sur le marché des changes est expliquée


essentiellement par la contraction de l’offre des devises, résultant de
l’accentuation du déficit de la balance des paiements.
38 | P a g e

CHAPITRE III. VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE LA MASSE


MONETAIRE ET LE TAUX D’INFLATION

Dans ce chapitre, il s’agit de vérifier empiriquement la relation


entre ces deux variables. Pour ce faire, ce chapitre comprend deux sections à
savoir : quelques théories quantitatives de références, et estimation de la
relation masse monétaire-taux d’inflation.
SECTION I. QUELQUES THEORIES QUANTITATIVES DE REFERENCES 18

1. LA THEORIE QUANTITATIVE CHEZ LES CLASSIQUES

La formulation de la théorie quantitative de la monnaie est


présentée d'une façon rigoureuse chez D. Ricardo.
Cet auteur raisonne dans une économie sans monnaie comme
tous les classiques. C'est pourquoi son approche est dite réelle. L'introduction
de la monnaie dans son modèle n'exerce aucune influence. Ricardo défend le
principe de la neutralité de la monnaie.

D'après lui, les valeurs d'échange sont déterminées par les coûts
réels c'est - à - dire les quantités de facteurs consommés.
Il suppose que la production correspond au plein emploi de la
main-d'œuvre.
L'équation monétaire de Ricardo se présente ainsi :
M = PT
T : Transactions : sont constantes et exogènes à la monnaie parce qu’elles
sont déterminées par les équations réelles ; M : masse monétaire en
circulation ; P : niveau général moyen des prix, et T étant une donnée, il s'agit
de dégager les influences réciproques de M et P.

18
MABI MULUMBA : Théories monétaires, Notes de cours destinées aux étudiants de la première licence
économie, faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université de Kinshasa, 2012-2013.
39 | P a g e

↑ ↑
M =P T
Toute variation de la quantité de monnaie se répercute de façon
directement proportionnelle sur la variation du niveau général moyen des prix.

2. LA THEORIE QUANTITATIVE CHEZ LES NEO-CLASSIQUES


La démonstration de I. FISHER
Cet auteur part de l'équation des échanges :
MV + M' V' = PT
Où P = niveau général des prix et T = les transactions (biens et services).
Cette équation est vraie par définition. Elle signifie en effet, du
point de vue des producteurs, que la dépense globale dans une période est
égale au volume des transactions multiplié par le niveau des prix; que du point
de vue des consommateurs, la dépense totale est égale à la monnaie détenue
par eux, multipliée par la vitesse de circulation de cette monnaie.
Cette théorie repose sur trois hypothèses retenues par I. Fisher :
- V et V' sont des constantes. La vitesse de circulation de la monnaie dépend
des psychologies individuelles et des conditions du milieu. Cette vitesse de
circulation (ou rythme de dépenses) est constante ou ne varie que
lentement sans aucun rapport avec M;
'
M
- Le rapport est constant, car ceux qui font des dépôts sont habitués à
M

opérer une certaine répartition de leurs avoirs en billets et en dépôts. Les


banques s'imposent à maintenir un rapport constant entre leur encaisse et
les crédits qu'elles accordent. Toute variation de dépôts provoquera une
variation proportionnelle et de même sens des crédits.
- T est une constante. Les quantités échangées dépendent de l'état des
ressources naturelles et des conditions techniques de production et non de
40 | P a g e

MV et M' V'. Ce ne sont que les progrès techniques qui peuvent modifier T.
Ces hypothèses faites, I. Fisher affirme que le niveau général des prix varie en
fonction directe de la variation des quantités de monnaie mises en circulation et
proportionnellement à ces quantités.
↑ ' ' ↑
M V + M V =P T

L'élément P est passif. Ce qui détermine une modification dans


l'équation, donc l'élément actif est le premier terme de l'équation
MV + M'V' étant donné que T est une constante.
3. LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE CHEZ KEYNES
J.M. Keynes n'a pas procédé à une critique directe de la théorie
Quantitative de la monnaie. Seulement, son enseignement a complètement
ruiné cette théorie. Rejetant l'analyse dichotomique des classiques, il a laissé
clairement voir que c'était une erreur de décomposer l'analyse économique en
deux temps:
 Dans un premier temps, considérer un monde où se pratique l'échange
pur, c'est - à - dire le troc, et préciser les relations qui le gouvernent en
excluant la monnaie;
 Dans un second temps, revenir au monde véritable et admettre que rien
n'y change en ajoutant simplement une relation supplémentaire liant la
quantité de monnaie existante et le niveau général des prix.
Alors que le problème fondamental à résoudre était celui d'évaluer l'impact de
la ventilation des effets d'une variation des facteurs monétaires entre P et T.
Keynes est parvenu à réconcilier le secteur réel avec le secteur
monétaire. Il démontre que " l'offre de monnaie, telle qu'elle résulte des
décisions des autorités monétaires, est confrontée à la préférence pour la
liquidité et détermine le taux de l'argent, celui-ci confronté à l'efficacité
marginale du capital détermine le montant des investissements, et ceux-ci, par
41 | P a g e

le jeu du multiplicateur déterminent le volume de l'activité et du revenu


national "
Keynes a fait accomplir des progrès à la théorie de la monnaie et
des prix en l'intégrant à une analyse de la variabilité du niveau du revenu global
et de l'emploi.
L'élasticité de l'offre de biens et services
1) Lorsqu'il y a sous-emploi ou chômage dans l'économie
L'accroissement de la quantité de monnaie entraîne une élévation
de la demande effective.
Si les facteurs de production sont homogènes et parfaitement
divisibles, l'accroissement de la demande effective provoquera un
accroissement de la production et de l'emploi sans qu'il y ait hausse des prix.
Les flux monétaires constituent dans ce cas une avance temporaire sur les flux
de biens et services.
2) Lorsque l'économie est en plein emploi
Tous les facteurs de production sont utilisés et leur offre devient
inélastique. Dans ce cas, la production n'est plus extensible. Une élévation de la
demande effective, provoquée par un accroissement de la quantité de
monnaie, ne pourra que provoquer une hausse générale des prix.
3) Un cas intermédiaire
L'évolution de la production ne se fait pas d'une façon
harmonieuse du sous-emploi au plein-emploi. On peut enregistrer des hausses
de prix parallèles à l'accroissement de la production avant que la situation de
plein-emploi ne soit atteinte. Les variations de la demande effective ne sont
pas exactement proportionnelles à celles de la quantité de monnaie;
La monnaie est neutre dans deux circonstances :
 La première est la situation de plein-emploi où se vérifie le modèle
42 | P a g e

quantitatif traditionnel (l'accroissement de la quantité de monnaie entraînant


la hausse des prix sans accroissement de la production);
 La deuxième circonstance est le cas spécial de la trappe monétaire où tout
 accroissement de la monnaie est thésaurisé avec refus de placement.
En dehors de ces deux circonstances, la monnaie est non neutre
dans le système keynésien.
↑ ' ' ↑
M V + M V =P T
SECTION II. ESTIMATION DE LA RELATION MASSE MONETAIRE-TAUX
D’INFLATION

I. ANALYSE GRAPHIQUE

MMR
360,000

320,000

280,000

240,000

200,000

160,000

120,000
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
PIB
40,000,000

35,000,000

30,000,000

25,000,000

20,000,000

15,000,000
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
43 | P a g e

TINF
5

-1
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

II. STATISTIQUE DESCRIPTIVE

MMR TINF PIB


Mean 240334.3 0.429252 29678679
Median 247978.8 0.092550 30180796
Maximum 344652.1 4.194405 37517392
Minimum 167899.1 0.026959 19911107
Std. Dev. 36597.31 0.763164 5000074.
Skewness 0.154989 2.655900 -0.309282
Kurtosis 2.875501 10.72225 1.840282

Jarque-Bera 0.334760 263.5452 5.182700


Probability 0.845878 0.000000 0.074919

Sum 17304072 30.90616 2.14E+09


Sum Sq. Dev. 9.51E+10 41.35178 1.78E+15

Observations 72 72 72
III. TEST DE STATIONNARITE

Une variable est stationnaire lorsqu’il ne subit l’influence du


temps. En d’autres termes, lorsque sa moyenne et sa variance sont constantes
dans le temps, et sa covariance ne dépend pas du temps mais plutôt de la
longueur du décalage. Le test de stationnarité que nous utilisons est celui de
Phillips-Perron.
Si la statistique de Phillips-Perron est inférieure à la valeur critique
44 | P a g e

de MacKinnon au seuil de 5%, on conclut que la variable est stationnaire.

Variables MMR TINF LPIB


valeur Valeur valeur Valeur valeur Valeur
calculée tabulaire calculée tabulaire calculée tabulaire
à 5% à 5% à 5%
niveau -0.953793 - 1.391334 -3.474363 -5.466278* -2.902953
3.474363
Différenc - - - -3.475305
e 8.734626 3.475305 6.158502
première * *
Nous constatons que la masse monétaire réelle et le taux
d’inflation sont stationnaire après différence première, par contre le PIB est
stationnaire à niveau.

IV. DECALAGE OPTIMAL

La AIC SC HQ
g
0 20.39577 20.49291 20.43431
1 12.06101 12.44955 12.21516
2 9.11624 9.79619 9.38600
8* 4* 5*

Dans un modèle dynamique ou dans la détermination de la


relation causale, il est important de déterminer le nombre de décalage, pour ce
faire il faut procéder par principe de parcimonie pour trouver le décalage
optimal. Nous constatons que le décalage optimal est 2, par critère d’AKAIKE
45 | P a g e

(9,116248 est la valeur minimale de toutes les valeurs de ce critère).


V. TEST DE CAUSALITE DE GRANGER
D’après les théories économiques évoquées ci-haut, c’est la
variation de masse monétaire qui entraine la variation du niveau de prix,
cependant dans la pratique ce n’est pas toujours le cas, c’est la raison d’être de
ce test. Une variable cause une autre au sens de Granger si et seulement si la
connaissance de son passé améliore la prévision de l’autre à tout horizon.
Si la probabilité est inférieure à 5%, on conclut que la première
variable cause la deuxième.
Null Hypothesis: F-Statistic Prob.
Le taux d’inflation ne cause pas la masse 2.70371 0.0746
monétaire réelle
La masse monétaire réelle ne cause pas le taux 3.42369 0.0387
d’inflation *
Le PIB ne cause pas la masse monétaire réelle 4.36052 0.0168
*
La masse monétaire réelle ne cause pas PIB 5.98911 0.0041
*
Le PIB ne cause pas le taux d’inflation 11.5080 5.E-05*
Le taux d’inflation ne cause pas le PIB 2.01652 0.1415
De ce qui précède, nous constatons que: La masse monétaire
réelle cause le taux d’inflation, Le PIB cause la masse monétaire réelle, la masse
monétaire aussi cause le PIB, et enfin Le PIB ne cause pas le taux d’inflation.

V. SPECIFICATION DU MODELE
Soit un modèle
DTINF t =β 0 + β 1 DMMRt + β 2 LPIBt + ut (1)
46 | P a g e

t ∂ DTINF
t ∂ DTINF
D’après la théorie économique: ∂ DMMR >0 ; ∂ LPIB >0, l’accroissement de la
t t

masse monétaire réelle entraine l’augmentation, et l’accroissement du PIB


entraine à un certain une augmentation du taux d’inflation.
ut :Erreur d’estimation dont sa spécification est la suivante : elle doit être en

moyenne est nulle, sa variance est constante pour toutes les observations, on
ne peut pas avoir une corrélation entre elles dans le temps, et enfin elle doit
suivre une distribution normale.
VI. RESULTATS DE L’ESTIMATION19
DTINF t =β 0 + β 1 DM MR t + β 2 LPIBt +ut
^
DTINF t =−9,35714 +0,0000 185 DMMRt + 0,5437 LPIBt +u t (1)
e .t . ( 4,687262 )( 0,00000765 )( 0,272631 )
T −stat (−1,996291 )( 2,413509 )( 1,994278 )
prob ( 0,0499 )( 0,0185 )( 0,050 )
2 2
R =13 , 38 % R =10 , 83 % F=5 , 25 DW =1, 82

VII. INTERPRETATION
Si la masse monétaire réelle augmente de 1%, le taux d’inflation va
augmenter de0,0000 185 % ,Si le produit intérieur brut augmente de 1% le taux
de d’inflation va augmenter de0,5437 % . Le pouvoir explicatif de ces variables
est de10 , 83 %, la qualité de la droite d’ajustement n’est pas bonne, le modèle
est globalement vu la statistique de fisher, il y a absence d’autocorrélation des
erreurs d’ordre 1 vu la statistique de DW, tous les paramètres sont
statistiquement significatifs au seuil de 5%.
VIII. TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA

Si la probabilité attachée à la statistique de Jarque-Bera est


supérieure à 0,05, on conclut que les erreurs sont normalement distribuées.

19
Voir annexes
47 | P a g e

20
Series: Residuals
Sample 2011M02 2016M12
16 Observations 71

Mean 1.90e-15
12 Median -0.034965
Maximum 1.885877
Minimum -1.083710
8 Std. Dev. 0.385385
Skewness 2.177871
Kurtosis 13.79849
4
Jarque-Bera 401.0902
Probability 0.000000
0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

Nous constatons que la probabilité est donc nulle, cependant si la


taille est supérieure ou égale à 30, toutes les distributions par approximation
tendent vers la distribution normale. On conclut que les erreurs suivent
approximativement là une distribution normale.

IX. TEST D’AUTOCORRELATION DE BREUSCH GODFREY

Ce test vérifie si les erreurs sont indépendantes pour ce faire, si les


probabilités sont supérieures à 0,05, on conclut qu’il y a absence
d’autocorrélation des erreurs.
48 | P a g e

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.833604 Prob. F(2,66) 0.4390


Obs*R-squared 1.749322 Prob. Chi- 0.4170
Square(2)

Nous constatons que toutes les probabilités sont supérieures à


0,05. Donc il y a absence d’autocorrélation des erreurs.
X. TEST D’HETEROSCEDASTICITE D’ARCH

Ce test vérifie si la variance des erreurs est constante pour toute


observation. Si les probabilités est supérieure à 0,05, on conclut que les
erreurs sont homoscédastiques.
Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 2.773026 Prob. F(1,68) 0.1005


Obs*R-squared 2.742737 Prob. Chi-Square(1) 0.0977

En utilisant le test d’ARCH, nous constatons que toutes les probabilités


sont supérieures à 0,05. Donc les erreurs sont homoscédastiques.

CONCLUSION

Au terme de notre étude menée sur l’analyse de la relation masse


monétaire, taux d’inflation en RDC de 2010 à 2016.

Cependant, dans le cadre de notre étude, nous sommes posées


deux grandes questions, à savoir :

 Quelle est la variable déterminante de l’inflation en RDC ?


 La masse monétaire est-elle le moteur ou la conséquence de l’inflation ?
49 | P a g e

Pour répondre à ces questions, nous sommes partis de l’hypothèse


selon laquelle, l’inflation semblerait être causée par la création inconsidérée de
liquidité interne. Les impératifs du financement du déficit budgétaire seraient à
la base de l’augmentation de la masse monétaire donc de l’inflation.

Pour obtenir les résultats, nous avions fait recours à la méthode


descriptive dans son approche statistique qui recourt à la quantification de
l’objet d’étude de manière à le rendre simple à saisir et à manipuler. Quant à la
technique, nous avions utilisé la technique documentaire, qui nous a permis de
collecter des données et des informations provenant de différentes sources
pour la réalisation de notre travail.

Au terme de cette étude, il se dégage que :

 L’inflation congolaise n’est pas seulement d’origine monétaire, elle


est fonction de plusieurs d’autres facteurs : l’extraversion élevée de l’économie
congolaise qui fait que celle-ci reçoit beaucoup plus des biens et services de
l’extérieur et qui la rend très exposée à l’inflation importée, une hyper
fragmentation de l’espace économique national engendrant des écarts des prix
à l’intérieur phénoménaux ; l’étroitesse du secteur des échanges marchands
caractérisés par une distribution poissonnière ; le climat des affaires délétère
de la RDC induit que l’offre peine à émerger d’où une inflation par manque
d’offre et de concurrence, etc.

 La masse monétaire est la conséquence de l’inflation. Dans le sens


que si la masse monétaire réelle augmente de 1%, le taux d’inflation va
augmenter de0,0000 185 %.

A la lumière de nos recherches et analyses, nous affirmons notre


hypothèse de départ.

SUGGESTIONS

Au regard de ces résultats, nous suggérons ce qui suit :

 Le gouvernement et la Banque Centrale du Congo doivent mettre en


œuvre des mécanismes pour contrôler le niveau de la masse monétaire en
circulation pour que cela ne puisse pas occasionner une hausse des prix
généralisée donner au Franc Congolais de la valeur, ce qui fera en sorte que les
50 | P a g e

investisseurs puissent venir en grand nombre en RDC.

Nous ne pensons pas avoir puisé toute la matière concernant ce


sujet, c’est pourquoi nous demandons aux futurs chercheurs d’approfondir
encore d’avantage cette étude.

L’œuvre humaine n’a jamais été parfaite, c’est pourquoi nous


sommes disposés à toutes les remarques et suggestions pour que nous
puissions améliorer notre travail.

BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES

1. Alexis Jacquemin, Henry Tulkens, P., Fondements d'économie politique,


3e édition, De Boeck, Bruxelles, 2001.
2. D.Besnard et M. Redon, La monnaie : politique et institution, éd. Dunod, paris,
1987.
3. Jacques Lecaillon, L'inflation, pourquoi ? Comment ?, cité par MABI MULUMBA,
51 | P a g e

La monnaie dans l'économie, CEDI, Kinshasa, 2001.


4. James Rickards, The Deal of Money, Penguin, 2014.
5. Joseph E. Stiglitz et al., Principes d'économie moderne, éd. De Bœck
université, Bruxelles, 2007.
6. MABI MULUMBA, La monnaie dans l'économie, CEDI, Kinshasa, 2001
7. Patrick Pion, Bernard F., Roland E.: Monnaie antique, monnaie modern,
monnaie d’ailleurs….Métissages et hybridations, De Boccard, 2012.
8. Régis Bourbonnais, Econométrie : Exercices et corrigés,9è éd., Dunod,
Paris, 2015.

II. NOTES DE COURS

1. KABAMBA NTETA, Notes de Séminaires I, L’Economie monétaire, FASEG, UNIKIN,


2010-2011.
2. Vincent NGONGA N., Cours des Questions spéciales de l'économie
monétaire, L2 Economie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.
3. Vincent NGONGA N., Cours des Questions spéciales de l'économie monétaire, L2
Economie monétaire, FASEG, UNIKIN, 2011-2012.

III. AUTRES DOCUMENTS

1. Banque Centrale du Congo, Rapports annuels, Kinshasa.


2. Bulletin mensuel de l'indice des prix à la consommation, Banque Centrale
du Congo, Mars 2012.
3. David Graeber : Dette, 5000 ans d’histoire, réfute le fait que le troc soit
la forme primitive des échanges commerciaux.
4. Denis LAMBERT, Les inflations sud-américaine-inflation de sous-
développement et inflation de croissance, Paris, 1959.
5. Isabel Hourd, Création monétaire : Le tour de magie dévoilé, Paris, 2017.
6. Vincent NGONGA N et alli, Politique monétaire et questions spécifiques
pour la RDC. BCC, Juillet 2011

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIEI
IN MEMORIAM ……………………………………………………………………………………………….II
DEDICACE……………………………………………………………………………………………………….III
REMERCIEMENTS …………………………………………………………………………………………..IV
SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………………………………….…..V
52 | P a g e

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ……………………………………………………………VI


INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………..1
PROBLEMATIQUE……………………………………………………………………………………………..1
HYPOTHESE………………………………………………………………………………………………………1
OBJECTIFS DU TRAVAIL………………………………………………………………………………..…..2
Objectif principal …………………………………………………………………………………………….2
Objectifs spécifiques ……………………………………………………………………………………….2
INTERET DU TRAVAIL ……………………………………………………………………………….………2
METHODE ET TECHNIQUES ……………………………………………………………………………..3
Méthode………………………………………………………………………………………………………... 3
Technique ……………………………………………………………………………………………………….3
DELIMITATION DU SUJET ………………………………………………………………………………..3
CANEVAS DU TRAVAIL ………………………………………………………………………………….. 3
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE..........................................................................................5
1.1. LA MONNAIE.......................................................................................................................... 5
1.1.1. Origine et histoire de la monnaie.........................................................................................5
1.1.2. Définition de la monnaie........................................................................................................ 6
1.1.2. Les fonctions de la monnaie................................................................................................... 7
1.1.3. Les formes de monnaie.......................................................................................................... 8
1.1.4. La création monétaire......................................................................................................... 9
1.1.5. La masse monétaire.......................................................................................................... 10
1.1.5. L’offre de la monnaie........................................................................................................... 12
1.1.3.1. Définition de l'offre de monnaie............................................................................................. 12
1.1.4. La demande de la monnaie............................................................................................... 12
1.1.4.1. Définition de la demande de la monnaie................................................................................12
1.1.4.2. La nature de la demande de monnaie....................................................................................13
1.1.5. Les fondements de la valeur de la monnaie........................................................................15
1.2. L'INFLATION........................................................................................................................ 16
1.2.1. Définition et origine de l'inflation............................................................................................. 16
1.2.1.1. Définition de l’inflation.......................................................................................................... 16
1.2.1.2. Origine de l'inflation............................................................................................................... 17
1.2.2. Typologie de l'inflation.............................................................................................................. 17
1.2.2.1. Inflation par la demande......................................................................................................... 18
1.2.2.1.1. Inflation d'origine monétaire................................................................................................ 18
1.2.2.1.2. Inflation d'origine réelle.................................................................................................... 20
1.2.2.2. Inflation par les coûts....................................................................................................... 21
1.2.2.3. Inflation structurelle............................................................................................................. 22
53 | P a g e

1.2.3. Les phases de l'inflation............................................................................................................ 23


1.2.4. Conséquences de l'inflation................................................................................................... 25
1.2.4.1. Les effets sur production..................................................................................................... 25
1.2.4.1.1. L'inflation rampante et la croissance économique..........................................................25
1.2.4.1.2. L'inflation et le déficit extérieur......................................................................................... 25
1.2.4.1.3. L'hyperinflation et le fonctionnement de l'économie.......................................................26
1.2.4.2. Les effets sur les revenus................................................................................................. 26
1.2.4.2.1. Les titulaires des revenus fixes......................................................................................... 26
1.2.4.2.2. Les salariés....................................................................................................................... 27
1.2.5. La volatilité de l’inflation.................................................................................................. 27
1.2.5.1. Définition de la volatilité de l'inflation..................................................................................27
1.2.5.2 Mesure de la volatilité........................................................................................................... 27
CHAPITRE II. APERÇU DE LA MASSE MONETAIRE ET DE L’INFLATION EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO DE 2010 A 2016................................................................................28
2.1. Evolution du solde budgétaire............................................................................................... 28
2.2. Masse monétaire...................................................................................................................... 32
2.2.1. Evolution de la masse monétaire en RDC de 2010 à 2016.............................................32
2.3. Le Produit Intérieur Brut......................................................................................................... 33
2.4. Evolution de taux d’inflation en RDC de 2010 à 2016...........................................................34
2.5. Evolution du taux de change en RDC de 2010 à 2016..........................................................36
CHAPITRE III. VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE LA MASSE MONETAIRE
ET LE TAUX D’INFLATION................................................................................................................. 38
SECTION I. QUELQUES THEORIES QUANTITATIVES DE REFERENCES.................................38
1. LA THEORIE QUANTITATIVE CHEZ LES CLASSIQUES..................................................38
2. LA THEORIE QUANTITATIVE CHEZ LES NEO-CLASSIQUES.........................................39
3. LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE CHEZ KEYNES....................................40
SECTION II. ESTIMATION DE LA RELATION MASSE MONETAIRE-TAUX D’INFLATION.........42
I. ANALYSE GRAPHIQUE...................................................................................................... 42
II. STATISTIQUE DESCRIPTIVE............................................................................................. 43
III. TEST DE STATIONNARITE................................................................................................ 44
IV. DECALAGE OPTIMAL........................................................................................................ 44
V. TEST DE CAUSALITE DE GRANGER................................................................................45
V. SPECIFICATION DU MODELE................................................................................................ 46
VI. RESULTATS DE L’ESTIMATION........................................................................................ 46
VII. INTERPRETATION.......................................................................................................... 46
VIII. TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA...................................................................47
IX. TEST D’AUTOCORRELATION DE BREUSCH GODFREY................................................48
X. TEST D’HETEROSCEDASTICITE D’ARCH........................................................................48
CONCLUSION..................................................................................................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................................. 51
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 52
ANNEXES..................................................................................................................................... 55
54 | P a g e
55 | P a g e

ANNEXES

I. DONNEES20

Obs MMR LMMR TINF PIB LPIB


2011M0 167899,06 12,031118 1,4561768 19911107, 16,806788
1 9 3 1 1 3
2011M0 170992,82 12,049376 1,8373671 20284444, 16,825364

20
Sources : les différents rapports annuels de la Banque Centrale du Congo. Ces données ont été
mensualisées à travers le logiciel EVIEWS
56 | P a g e

2 8 7 4 9
2011M0 178482,83 12,092247 2,5004123 20655787, 16,843506
3 9 7 5 6 1
2011M0 179621,76 12,098608 2,1131873 21024235, 16,861186
4 5 6 7 3 4
2011M0 187328,54 12,140619 2,0052056 21388886, 16,878382
5 8 3 5 3
2011M0 194677,48 12,179099 2,1111690 21748839, 16,895070
6 5 5 9 2 9
2011M0 191743,45 12,163913 0,9491986 22103192, 16,911232
7 5 6 7 6
2011M0 194245,36 12,176877 0,6550408 22451045, 16,926847
8 8 4 3 6 7
2011M0 190529,26 12,157561 0,3977265 22791496, 16,941898
9 8 1 3 5 1
2011M1 195620,69 12,183932 0,1109229 23123644, 16,956366
0 1 8 1 2 2
2011M1 199173,79 12,201933 0,1141915 23446587, 16,970235
1 3 1 5 3 5
2011M1 198887,02 12,200492 0,2319602 23759424, 16,983489
2 8 2 6 6 8
2012M0 197259,97 12,192277 1,6318578 24062369 16,996159
1 5 8 9 7
2012M0 201199,95 12,212054 0,5111715 24355307, 17,008260
2 9 5 7 2 3
2012M0 203598,24 12,223903 0,0902305 24639240, 17,019850
3 1 9 1 9
2012M0 206360,83 12,237381 0,0573676 24915168, 17,030987
57 | P a g e

4 5 5 4 8 4
2012M0 206145,62 12,236338 0,0491440 25184094, 17,041723
5 1 1 7 1 2
2012M0 203961,04 12,225684 0,0499386 25447017 17,052109
6 9 3 1
2012M0 209833,55 12,254069 0,0482771 25704938, 17,062193
7 7 9 6 4 7
2012M0 214825,09 12,277579 0,0580682 25958859, 17,072023
8 1 4 1 4 5
2012M0 214903,13 12,277942 0,0547649 26209780, 17,081643
9 8 7 6 7 2
2012M1 216230,06 12,284098 0,0269590 26458703, 17,091095
0 9 3 2 5 7
2012M1 229561,88 12,343927 0,0821294 26706628, 17,100422
1 4 9 8 5 4
2012M1 216467,31 12,285194 0,0863574 26954556, 17,109662
2 6 8 9 9 9
2013M0 215609,7 12,281225 0,0725051 27210246, 17,119104
1 1 6 9 2
2013M0 232225,12 12,355462 0,0680684 27466808, 17,128488
2 6 6 6 6 9
2013M0 230146,13 12,346469 0,0423165 27724109, 17,137813
3 7 8 3 1
2013M0 227496,9 12,334891 0,0550146 27982016 17,147072
4 9 6
2013M0 228336,52 12,338575 0,0730419 28240396, 17,156264
5 8 2 4
2013M0 229724,93 12,344637 0,0591639 28499117, 17,165383
58 | P a g e

6 5 9 5 9 7
2013M0 240915,78 12,392202 0,1137598 28758047, 17,174428
7 3 7 7 2
2013M0 235742,36 12,370494 0,1634895 29017053, 17,183394
8 9 8 2 3
2013M0 240019,51 12,388475 0,0818459 29276001, 17,192278
9 1 5 5 8 7
2013M1 243978,27 12,404834 0,1203044 29534760, 17,201078
0 2 5 5 8 5
2013M1 249533,36 12,427347 0,0680838 29793197, 17,209790
1 9 9 9 5 7
2013M1 246424,18 12,414809 0,1516414 30051179, 17,218412
2 6 8 4 5
2014M0 245621,81 12,411548 0,1103411 30310412, 17,227001
1 3 3 1 6 9
2014M0 252122,50 12,437670 0,1426159 30569410, 17,235510
2 6 4 3 7 4
2014M0 250207,15 12,430044 0,1518783 30828526, 17,243951
3 1 5 1 1
2014M0 253507,77 12,443149 0,0950006 31088111, 17,252336
4 6 8 9 2
2014M0 256314,10 12,454158 0,1234748 31348518, 17,260677
5 5 9 5 3 6
2014M0 253935,11 12,444834 0,0826403 31610099, 17,268987
6 9 1 8 9 2
2014M0 257642,85 12,459329 0,0681536 31873208, 17,277276
7 9 6 2 5 4
2014M0 254138,83 12,445636 0,0487375 32138196, 17,285555
59 | P a g e

8 5 3 8
2014M0 258355,57 12,462092 0,0432353 32405415, 17,293836
9 9 1 8 1
2014M1 255609,41 12,451405 0,0571628 32675219, 17,302127
0 6 8 8 4 5
2014M1 259894,67 12,468031 0,0472226 32947959, 17,310439
1 3 7 5 9
2014M1 263598,94 12,482184 0,0544176 33223988, 17,318782
2 9 1 8 5 7
2015M0 263578,47 12,482106 0,0372367 33469366, 17,326141
1 8 4 2 1 1
2015M0 262844,36 12,479317 0,0470659 33713847, 17,333419
2 3 7 8 2
2015M0 261450,06 12,473998 0,0572703 33952896, 17,340484
3 4 6 9 6 7
2015M0 268804,64 12,501740 0,0621366 34181975, 17,347209
4 2 8 3
2015M0 272511,36 12,515435 0,0528244 34396546, 17,353466
5 2 6 6 8 7
2015M0 269272,41 12,503478 0,0562612 34592073, 17,359135
6 8 4 9 1
2015M0 264322,2 12,484924 0,0767319 34764019, 17,364093
7 1 4 6 5
2015M0 263731,49 12,482686 0,0625252 34907846, 17,368222
8 1 8 3 6 2
2015M0 258661,23 12,463274 0,0645636 35019017, 17,371401
9 7 5 6 9 8
2015M1 262607,69 12,478416 0,0957406 35092996, 17,373512
60 | P a g e

0 4 5 5 3 1
2015M1 270483,76 12,507967 0,0788809 35125244, 17,374430
1 1 3 9 7 7
2015M1 255051,23 12,449219 0,1205525 35111226 17,374031
2 3 7 5 5
2016M0 267631,13 12,497365 0,0789729 35158959, 17,37539
1 9 3 8
2016M0 265811,57 12,490543 0,0948686 35174023, 17,375818
2 5 5 8 4
2016M0 264773,12 12,486628 0,1632888 35174552, 17,375833
3 4 6 3 4
2016M0 265070,85 12,487752 0,1506744 35178679, 17,375950
4 4 4 7 8 8
2016M0 276368,79 12,529491 0,1333589 35204540, 17,376685
5 1 5 1 7 6
2016M0 280248,07 12,543430 0,4863740 35270269, 17,378550
6 4 5 3 4 9
2016M0 285336,56 12,561424 0,5639733 35394000, 17,382052
7 6 7 4 3 9
2016M0 297722,92 12,603918 0,5704610 35593867, 17,387683
8 4 5 7 8 9
2016M0 301037,63 12,614990 1,0461376 35888006, 17,395913
9 6 6 4 7
2016M1 306616,07 12,633351 1,4714802 36294550, 17,407178
0 1 7 6 4 2
2016M1 324833,41 12,691067 1,8174295 36831634, 17,421867
1 7 8 1 2 7
2016M1 344652,12 12,750290 4,1944053 37517392, 17,440315
61 | P a g e

2 8 9 4 4 2
MMR : masse monétaire réelle, LMMR :le logarithme de MMR, TINF :le taux
d’inflation, PIB : le produit intérieur brut et LPIB :le logarithme du PIB
I. ANALYSE GRAPHIQUE

MMR
360,000

320,000

280,000

240,000

200,000

160,000

120,000
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

PIB
40,000,000

35,000,000

30,000,000

25,000,000

20,000,000

15,000,000
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
62 | P a g e

TINF
5

-1
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

II. STATISTIQUE DESCRIPTIVE

MMR TINF PIB


Mean 240334.3 0.429252 29678679
Median 247978.8 0.092550 30180796
Maximum 344652.1 4.194405 37517392
Minimum 167899.1 0.026959 19911107
Std. Dev. 36597.31 0.763164 5000074.
Skewness 0.154989 2.655900 -0.309282
Kurtosis 2.875501 10.72225 1.840282

Jarque-Bera 0.334760 263.5452 5.182700


Probability 0.845878 0.000000 0.074919

Sum 17304072 30.90616 2.14E+09


Sum Sq. Dev. 9.51E+10 41.35178 1.78E+15

Observations 72 72 72

III. TEST DE STATIONNARITE


63 | P a g e

(1) Masse monétaire réelle

Null Hypothesis: MMR has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 4 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -0.953793 0.9434
Test critical
1% level -4.092547
values:
5% level -3.474363
10% level -3.164499

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

3606525
Residual variance (no correction)
5
3933993
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
4

Phillips-Perron Test Equation


Dependent Variable: D(MMR)
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:50
Sample (adjusted): 2011M02 2016M12
Included observations: 71 after adjustments

Coefficien Std.
Variable t-Statistic Prob.
t Error
0.08517
MMR(-1) -0.061961 -0.727473 0.4694
4
C 12276.63 15428.7 0.795698 0.4290
64 | P a g e

5
@TREND(2011M0 143.002
139.2572 0.973810 0.3336
1) 5

Mean dependent
R-squared 0.024424 2489.480
var
Adjusted R- S.D. dependent
-0.004270 6123.420
squared var
Akaike info
S.E. of regression 6136.479 20.32322
criterion
Sum squared resid 2.56E+09 Schwarz criterion 20.41883
Hannan-Quinn
Log likelihood -718.4745 20.36124
criter.
Durbin-Watson
F-statistic 0.851198 2.004627
stat
Prob(F-statistic) 0.431401

Null Hypothesis: DMMR has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 4 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -8.734626 0.0000


Test critical
1% level -4.094550
values:
5% level -3.475305
10% level -3.165046
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Residual variance (no correction) 3636112
65 | P a g e

1
4214360
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
3
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(DMMR)
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:51
Sample (adjusted): 2011M03 2016M12
Included observations: 70 after adjustments

Coefficien Std.
Variable t-Statistic Prob.
t Error

0.12823
DMMR(-1) -1.116310 -8.705251 0.0000
4
1534.21
C 1169.122 0.762032 0.4487
7
@TREND(2011M0 36.5383
43.08172 1.179082 0.2425
1) 6

Mean dependent
R-squared 0.531975 238.9280
var
Adjusted R- S.D. dependent
0.518004 8877.865
squared var
Akaike info
S.E. of regression 6163.540 20.33260
criterion
Sum squared resid 2.55E+09 Schwarz criterion 20.42897
Hannan-Quinn
Log likelihood -708.6411 20.37088
criter.
66 | P a g e

Durbin-Watson
F-statistic 38.07736 1.890096
stat
Prob(F-statistic) 0.000000

(2) Taux d’inflation

Null Hypothesis: TINF has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic 1.391334 1.0000


Test critical
1% level -4.092547
values:
5% level -3.474363
10% level -3.164499

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


0.15193
Residual variance (no correction)
4
0.14236
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
4
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(TINF)
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:51
Sample (adjusted): 2011M02 2016M12
Included observations: 71 after adjustments
67 | P a g e

Coefficien Std.
Variable t-Statistic Prob.
t Error

0.08084
TINF(-1) 0.094583 1.169890 0.2461
8
0.11184
C -0.237722 -2.125449 0.0372
6
@TREND(2011M0 0.00243
0.006686 2.749654 0.0076
1) 2

Mean dependent 0.03856


R-squared 0.101242
var 7
Adjusted R- S.D. dependent 0.41408
0.074808
squared var 1
Akaike info 1.03807
S.E. of regression 0.398292
criterion 3
1.13367
Sum squared resid 10.78729 Schwarz criterion
9
Hannan-Quinn 1.07609
Log likelihood -33.85158
criter. 2
Durbin-Watson 1.69245
F-statistic 3.829981
stat 1
Prob(F-statistic) 0.026537

Null Hypothesis: DTINF has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -6.158502 0.0000
68 | P a g e

Test critical
1% level -4.094550
values:
5% level -3.475305
10% level -3.165046
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
0.15270
Residual variance (no correction)
5
0.15241
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
4
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(DTINF)
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:52
Sample (adjusted): 2011M03 2016M12
Included observations: 70 after adjustments

Coefficien Std.
Variable t-Statistic Prob.
t Error
- 0.16072
DTINF(-1) -6.163127 0.0000
0.990584 7
- 0.10012
C -2.009284 0.0485
0.201176 3
@TREND(2011M0 0.00241
0.006433 2.662804 0.0097
1) 6

Mean dependent 0.02851


R-squared 0.373662
var 1
Adjusted R- S.D. dependent 0.49733
0.354965
squared var 3
69 | P a g e

Akaike info 1.04434


S.E. of regression 0.399428
criterion 6
Sum squared 1.14071
10.68937 Schwarz criterion
resid 0
- Hannan-Quinn 1.08262
Log likelihood
33.55210 criter. 3
Durbin-Watson 1.60479
F-statistic 19.98548
stat 2
Prob(F-statistic) 0.000000

(3) Produit intérieur brut

Null Hypothesis: LPIB has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 5 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
Adj. t-Stat Prob.*
Phillips-Perron test statistic -5.466278 0.0000
Test critical
1% level -3.525618
values:
5% level -2.902953
10% level -2.588902

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Residual variance (no correction) 8.61E-06


HAC corrected variance (Bartlett kernel) 3.05E-05
70 | P a g e

Phillips-Perron Test Equation


Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:54
Sample (adjusted): 2011M02 2016M12
Included observations: 71 after adjustments

Coefficien Std.
Variable t-Statistic Prob.
t Error

0.00202
LPIB(-1) -0.020490 -10.09993 0.0000
9
0.03487
C 0.361094 10.35530 0.0000
0

Mean dependent
R-squared 0.596512 0.008923
var
Adjusted R-
0.590664 S.D. dependent var 0.004653
squared
Akaike info -
S.E. of regression 0.002977
criterion 8.768100
-
Sum squared resid 0.000611 Schwarz criterion
8.704363
Hannan-Quinn -
Log likelihood 313.2675
criter. 8.742754
Durbin-Watson
F-statistic 102.0087 0.112772
stat
Prob(F-statistic) 0.000000
71 | P a g e

IV. DECALAGE OPTIMAL

VAR Lag Order Selection Criteria


Endogenous variables: DMMR DTINF LPIB
Exogenous variables: C
Date: 04/11/19 Time: 12:21
Sample: 2011M01 2016M12
Included observations: 69
La
LogL LR FPE AIC SC HQ
g
-
0 700.654 NA 144660.8 20.39577 20.49291 20.43431
1
-
1 404.104 558.7160 34.73579 12.06101 12.44955 12.21516
9
72 | P a g e

-
198.7492 1.830736 9.116248 9.796194 9.386005
2 293.510
* * * * *
6

* indicates lag order selected by the criterion


LR: sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)
FPE: Final prediction error
AIC: Akaike information criterion
SC: Schwarz information criterion
HQ: Hannan-Quinn information criterion

V. TEST DE CAUSALITE DE GRANGER


Pairwise Granger Causality Tests
Date: 04/11/19 Time: 12:22
Sample: 2011M01 2016M12
Lags: 2
Null Hypothesis: Obs F-Statistic Prob.

DTINF does not Granger Cause DMMR 69 2.70371 0.0746


DMMR does not Granger Cause DTINF 3.42369 0.0387

LPIB does not Granger Cause DMMR 69 4.36052 0.0168


DMMR does not Granger Cause LPIB 5.98911 0.0041

LPIB does not Granger Cause DTINF 69 11.5080 5.E-05


73 | P a g e

DTINF does not Granger Cause LPIB 2.01652 0.1415

VI. ESTIMATION

Dependent Variable: DTINF


Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:27
Sample (adjusted): 2011M02 2016M12
Included observations: 71 after adjustments

Variable Coefficien Std. t-Statistic Prob.


t Error

C -9.357141 4.68726 - 0.0499


2 1.996291
DMMR 1.85E-05 7.65E-06 2.413509 0.0185
LPIB 0.543702 0.27263 1.994278 0.0501
1

R-squared 0.133801 Mean dependent 0.03856


var 7
74 | P a g e

Adjusted R- 0.108325 S.D. dependent 0.41408


squared var 1
S.E. of regression 0.391011 Akaike info 1.00117
criterion 3
Sum squared resid 10.39650 Schwarz criterion 1.09677
9
Log likelihood -32.54165 Hannan-Quinn 1.03919
criter. 3
F-statistic 5.251958 Durbin-Watson 1.82308
stat 4
Prob(F-statistic) 0.007568

VII. TEST DE NORMALITE DE JARQUE-BERA

20
Series: Residuals
Sample 2011M02 2016M12
16 Observations 71

Mean 1.90e-15
12 Median -0.034965
Maximum 1.885877
Minimum -1.083710
8 Std. Dev. 0.385385
Skewness 2.177871
Kurtosis 13.79849
4
Jarque-Bera 401.0902
Probability 0.000000
0
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

VIII. TEST D’AUTOCORRELATION DE BREUSCH GODFREY


75 | P a g e

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.833604 Prob. F(2,66) 0.4390


Obs*R-squared 1.749322 Prob. Chi- 0.4170
Square(2)

Test Equation:
Dependent Variable: RESID
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:58
Sample: 2011M02 2016M12
Included observations: 71
Presample missing value lagged residuals set to zero.

Variable Coefficien Std. t-Statistic Prob.


t Error

C 1.241657 4.79969 0.258695 0.7967


8
DMMR 2.70E-06 8.00E-06 0.337225 0.7370
LPIB -0.073055 0.27930 - 0.7945
8 0.261556
RESID(-1) -0.175305 0.15551 - 0.2637
3 1.127270
RESID(-2) -0.129777 0.15809 - 0.4147
8 0.820869

R-squared 0.024638 Mean dependent 1.90E-15


var
Adjusted R- -0.034474 S.D. dependent 0.38538
76 | P a g e

squared var 5
S.E. of regression 0.391971 Akaike info 1.03256
criterion 4
Sum squared 10.14035 Schwarz criterion 1.19190
resid 8
Log likelihood -31.65603 Hannan-Quinn 1.09593
criter. 0
F-statistic 0.416802 Durbin-Watson 1.63842
stat 7
Prob(F-statistic) 0.795941

IX. TEST D’HETEROSCEDASTICITE D’ARCH

Heteroskedasticity Test: ARCH

F-statistic 2.773026 Prob. F(1,68) 0.1005


Obs*R-squared 2.742737 Prob. Chi-Square(1) 0.0977

Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Method: Least Squares
Date: 04/11/19 Time: 12:58
Sample (adjusted): 2011M03 2016M12
Included observations: 70 after adjustments

Variable Coefficien Std. t-Statistic Prob.


t Error

C 0.113685 0.06534 1.739661 0.0864


9
RESID^2(-1) 0.314944 0.18912 1.665241 0.1005
8

R-squared 0.039182 Mean dependent 0.14445


var 9
77 | P a g e

Adjusted R- 0.025052 S.D. dependent var 0.53112


squared 6
S.E. of regression 0.524431 Akaike info criterion 1.57514
9
Sum squared resid 18.70188 Schwarz criterion 1.63939
2
Log likelihood -53.13021 Hannan-Quinn 1.60066
criter. 7
F-statistic 2.773026 Durbin-Watson stat 1.32690
0
Prob(F-statistic) 0.100466

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