Vous êtes sur la page 1sur 11

Plan

I- les clauses de convention de compte

1- les clauses générales

2- les clauses statutaires

II- l’influence de la convention de compte courant

1- en cas de respect des clauses

2- en cas de non respect des clauses

1
La convention du compte courant

Introduction :
Lorsqu’un compte de dépôt – ou compte chèques – est ouvert dans une
banque, une convention écrite doit être signée entre cette dernière et son client,
convention qui les lie par contrat. C’est la convention de compte bancaire.

Formaliser par écrit les droits et les obligations du client, mais aussi ceux
de son établissement bancaire, afin de diminuer au maximum les risques de
litiges, malentendus ou abus… Telle est la vocation principale de la convention
de compte bancaire qui, comme tout document contractuel, est censée être
élaborée en concertation puis signée par les deux parties. Vous pourrez y lire les
conséquences d’un découvert non autorisé, les conditions d’utilisation d’un
chéquier ou encore les coordonnées du médiateur bancaire…

La convention de compte, régulièrement mise à jour par votre banque, est


une bible qui contient la réponse à l’essentiel de vos interrogations, et qui doit
donc être conservée précieusement.

Selon le code de commerce, le compte courant est un contrat par lequel


deux personne, dites correspondants, conviennent de faire entrer dans un
compte par voie de remises réciproques et enchevêtrées les créances résultant
des opérations traitées entre elles moyennant un règlement exigible unique
portant sur le solde du compte lors de sa clôture. Selon une approche pratique,
le compte courant est un compte bancaire de dépôts à vue tenu en dinars par
lequel transitent les règlements effectués par et en faveur du client dans le cadre
de l’activité économique qu’il exerce.

2
• Qu’est-ce qu’une convention de compte bancaire ?

La convention de compte bancaire est un contrat passé entre le client et sa


banque, qui détaille les règles de fonctionnement du compte, les tarifs appliqués
ou encore les diverses dispositions qui régissent les rapports entre le détenteur
du compte en banque et son établissement. Il s’agit donc, concrètement, d’un
document pratique et exhaustif qui peut être assimilé aux conditions générales
d’utilisation d’un compte bancaire.

Il y a encore une quinzaine d’années, la convention de compte n’était pas


un document formalisé et n’était proposée qu’au bon vouloir de l’établissement
bancaire. Ce dernier se contentait, le plus souvent, de diffuser régulièrement
auprès de ses clients une plaquette d’information contenant l’ensemble de ses
tarifs.

L’ouverture d’un nouveau compte courant nécessite systématiquement la


signature d’une convention de compte. Les clients qui détiennent un compte
ouvert avant cette date peuvent également se faire remettre, sans frais, un
exemplaire de leur convention de compte.

Cette obligation ne s’applique toutefois qu’aux comptes bancaires pour


particuliers (et non pas aux comptes professionnels), et uniquement pour un
compte courant classique. Les livrets d’épargne ou les comptes-titres, à
l’inverse, ne sont pas concernés dans la mesure où ils font normalement l’objet
d’un contrat spécifique entre le client et sa banque.

La convention de compte bancaire, bien qu’elle se présente sous une


forme contractuelle, ne lie cependant pas le client et sa banque avec la même
force. L’établissement bancaire, en particulier, a le droit de modifier à tout
moment certaines clauses du document, par exemple en augmentant le tarif

3
d’abonnement à une carte bancaire ou en facturant des services qui étaient
gratuits auparavant (envoi de chéquier, etc.).

Dans une telle hypothèse, la banque est simplement tenue d’aviser son
client par courrier, au moins deux mois avant la date d’entrée en vigueur de la
modification. Le client est libre de ne pas réagir, auquel cas son silence vaut
consentement et la nouvelle convention de compte entre en vigueur à la date
prévue. Il peut, à l’inverse, faire savoir qu’il conteste la décision de la banque
jusqu’à quinze jours avant la date d’entrée en vigueur, et évoquer la difficulté
lors d’un rendez-vous avec son conseiller. S’il maintient sa contestation, le
client aura ensuite le choix entre deux solutions : soit renoncer purement et
simplement au service modifié, soit clôturé l’intégralité de son compte. Dans les
deux cas, la banque ne pourra lui réclamer aucun frais.

En cas de litige avec la banque, relatif par exemple à la tarification


excessive d’un service, les termes de la convention de compte bancaire doivent
constituer la source principale de votre argumentaire. Si vous estimez que la
banque n’a pas respecté ses obligations contractuelles et si la discussion avec
votre conseiller habituel échoue, il est tout d’abord obligatoire de contacter le
service chargé des relations clientèle au sein de la banque.

En cas d'échec de cette nouvelle démarche, la banque dispose


normalement d’un médiateur chargé de régler, à l’amiable, les conflits
l’opposant à ses clients. Vous trouverez les coordonnées de ce professionnel
dans votre convention de compte. À compter de votre demande, il disposera de
deux mois pour vous répondre.

I- Les Clauses de convention d’un compte courant.

Le droit bancaire tunisien et le code de commerce détaillent tous les


éléments devant obligatoirement apparaître dans la convention. Chaque banque

4
est bien sûr libre d’aller au-delà de ce socle minimal et d’informer son client sur
d’autres éléments.

1- Les clauses générales :

Préalablement à l’ouverture du Compte, le Client doit accomplir les


formalités suivantes auprès d’une agence du réseau bancaire ou postal
conformément à la législation en vigueur :

• justifier de son identité en présentant une pièce officielle en cours de


validité comprenant une photographie.

• produire un justificatif de son domicile.

• déposer un spécimen de sa signature.

• remplir et signer les conditions particulières.

Le Client doit aussi indiquer à l’organisme sa situation de résidence


(notamment au sens fiscal). En cas d’infraction à la réglementation fiscale du
pays de résidence, le Client en est seul responsable. L’organisme se réserve le
droit de demander tout document supplémentaire justificatif de sa situation
financière (source de revenus, charges et endettement) ou activité
professionnelle ou personnelle, par exemple bulletin de salaire, avis
d’imposition, contrat de travail, notamment si le Client désire obtenir des
moyens de paiement. Un dépôt de fonds préalable minimum peut alors aussi
dans ce cas être exigé. Tout document présenté à l’organisme doit l’être sous sa
forme originale. L’organisme conserve copie de ces documents. Si à l’occasion
de la production des documents demandés, des frais sont imposés au Client, ils
seront exclusivement à sa charge.

5
Le Client peut formuler à distance une demande d’ouverture de compte.
Dans ce cas, l’organisme se réserve le droit d’agréer ou non à cette demande qui
reste soumise aux vérifications préalables d’identité et de domicile. La demande
du Client doit être accompagnée d’un chèque émis par le Client à son ordre tiré
sur un compte ouvert à son nom auprès d’un établissement de crédit ou assimilé
en France ou dans un département français ou dans une collectivité d’outre-mer,
chèque qui sera encaissé par l’organisme dès réception.

LA CAPACITE : Pour l’ouverture d’un Compte, le Client doit être


pleinement capable dans tous les actes de la vie civile. À défaut, s’il est mineur
non émancipé ou majeur protégé (tutelle, curatelle, sauvegarde de justice), il
doit le cas échéant être représenté ou assisté en fonction du régime de protection
qui lui est applicable. Les obligations relatives au Client pour l’ouverture du
Compte s’appliquent dans ce cas à son représentant. Lorsque le Client est un
mineur non émancipé, le(s) représentant(s) légal(aux) doit(doivent) produire à
l’organisme le livret de famille ou l’extrait d’acte de naissance du mineur ; tous
justificatifs relatifs à l’autorité parentale quand elle est exercée par l’un des
parents dans le cadre de l’administration légale sous contrôle judiciaire ; et pour
un mineur placé en régime de tutelle, le procès-verbal de conseil de famille ou
la décision de placement en cas de tutelle d’Etat délivrée par le juge aux affaires
familiales. Lorsque le Client est un mineur émancipé, il doit justifier de sa
capacité en produisant à l’organisme soit son livret de famille ou son extrait
d’acte de mariage (émancipation par le mariage), soit la décision de justice à cet
égard. Lorsque le Client est un majeur soumis à un régime de protection, ce
dernier et/ou son représentant (tuteur, curateur, éventuellement Mandataire
nommé en cas de sauvegarde de justice) doit produire à l’organisme la décision
du juge des tutelles, et fournir en cours d’exécution de la présente Convention
de Compte toutes modifications à ce sujet. Par ailleurs, l’organisme en cas de
régime d’incapacité ou de capacité sous une législation étrangère se réserve le

6
droit de demander tout document et toutes formalités utiles (frais le cas échéant
à charge exclusive du Client) préalablement à l’ouverture du Compte.

- ACCEPTATION PAR L’ORGANISME : Après toutes vérifications


utiles, l’organisme reste libre d’accepter ou de refuser discrétionnairement
l’ouverture d’un Compte. Toute acceptation d’ouverture ou tout refus sont
signifiés par courrier. En cas de refus, l’organisme indique de plus dans son
courrier, envoyé en recommandé avec accusé de réception, la procédure du droit
au Compte (cf. partie sur le droit au Compte dans ce chapitre). En cas
d’acceptation, l’organisme est tenu de notifier toute ouverture de comptes à la
BCT

- DECLARATIONS ET ENGAGEMENT DU CLIENT Le Client


déclare et garantit à l’organisme à l’ouverture du Compte et pendant toute la
durée de la présente Convention de Compte, sauf à produire tout justificatif
adéquat à l’organisme, qu’il n’est frappé d’aucune interdiction légale ou
judiciaire, ni d’aucune incapacité, qu’il peut librement s’engager dans les
termes de la présente Convention de Compte et que les fonds déposés dans les
livres de l’organisme sont détenus pour son propre compte (le cas échéant celui
de ses co-titulaires).

La convention de compte bancaire est tout d’abord censée préciser sa


propre durée de validité, ou la période au bout de laquelle elle pourra être
soumise à une reconduction (généralement au bout d’un an), ainsi que ses
conditions de modification. Une grande partie de son contenu est ensuite dédiée
à la présentation des différents services proposés (consultation des comptes sur
Internet, conditions applicables aux virements en zone SEPA ou à
l’international, rémunération éventuelle du compte courant, etc.) et
aux tarifs pratiqués pour chacun d’entre eux.

7
Conformément à la charte établie entre banques et associations, la
convention détaille les moyens de communication qui peuvent être utilisés entre
le client et son conseiller (téléphone, courriel, alerte SMS…). Elle indique les
conditions précises dans lesquelles une demande de procuration pourra être
acceptée, et aborde par ailleurs la question du devenir du compte en cas de
décès de son propriétaire (blocage, puis intégration dans l’actif successoral).
Les démarches liées à la clôture du compte et à la résiliation de la convention
doivent enfin être abordées.

- Les moyens de paiement : Les dispositions relatives à l’utilisation des


moyens de paiement tendent à être les plus personnalisées, dans la mesure où
elles diffèrent sensiblement d’un client à un autre (plafonds de paiement, frais
bancaires divers…). Le document précise, notamment, si le compte est associé ou
pas à un chéquier, et si oui dans quelles conditions. Par ailleurs, les procédures
applicables dans l’hypothèse d’une transaction mal exécutée (soit par faute de la
banque, soit par négligence du client) sont présentées dans le détail.

Toute convention doit rappeler au client ses obligations en ce qui


concerne la protection de ses moyens de paiement et les règles de prudence
élémentaires à adopter.

2- Les clauses statutaires :

- La gestion des incidents de paiement et des découverts : Lorsque le


solde du compte devient négatif, les conséquences pour le client sont multiples
et doivent être clairement mentionnées par la convention de compte. Si la
banque a fixé un découvert autorisé, ses limites et ses conditions d’utilisation
figurent bien sûr dans le document.

Les pénalités et mesures applicables en cas de position débitrice non


autorisée (commissions d’intervention, blocage des moyens de paiement,

8
ponction d’un livret d’épargne en compensation…), enfin, ne seront légitimes
que si elles figurent bien dans la convention de compte.

II- L’influence de la convention de compte courant

La rémunération des comptes courants d'associé peut constituer dans


certains cas une convention réglementée devant être soumise à l'approbation des
associés/actionnaires.

Si l'apport en compte courant n'a pas de limite en droit des sociétés, sa


rémunération entre dans tous les cas où la loi ou les statuts le prévoient dans le
cadre des conventions dites réglementées, sauf si cette pratique est prévue
même implicitement par les statuts et qu'elle constitue une opération courante
conclue à des conditions normales.

La frontière est parfois difficile à cerner, de sorte qu'il est recommandé de


traiter sans recherche de distinction, les conventions de rémunération en compte
courant comme des conventions réglementées.

Compte courant : en quoi consiste la procédure des conventions


réglementées ?

1- Le respect de la convention de compte courant

Dans les sociétés, il est nécessaire d'obtenir l'autorisation du conseil


d'administration avant de conclure une convention de compte courant prévoyant
le versement d'intérêts. Si l'associé est également administrateur, il ne peut pas
prendre part au vote. En l'absence d'autorisation préalable, il est possible de
demander la nullité de la convention si celle-ci a eu des conséquences
dommageables pour la société.

9
Le président du conseil d'administration est tenu d'informer les
commissaires aux comptes de toutes les conventions réglementées autorisées
par le conseil d'administration.

L'assemblée générale des actionnaires doit ensuite se prononcer sur ces


conventions à l'occasion d'un vote (l'intéressé ne prenant pas part au vote et ses
actions n'étant pas pris en compte pour le calcul du quorum et de la majorité),
sur la base d'un rapport spécial présenté par les commissaires aux comptes.
Même en cas de désapprobation d'une convention réglementée par l'assemblée
générale, la convention produira ses effets à l'égard des tiers (sauf en cas de
fraude). Toutefois, les conséquences préjudiciables à la société pourront être
mises à la charge de l'intéressé (et éventuellement des membres du conseil
d'administration). L'approbation de l'assemblée générale n'est donc pas une
condition de validité de la convention.

2- Non-respect de la convention de compte courant

La partie qui ne respecte pas les termes de la convention de compte


courant d’associé engage sa responsabilité contractuelle.

• Les clauses d'une convention de compte bancaire qui stipulent :


 "Il est expressément convenu que toutes les opérations de payer, de livrer
ou de restituer entre la banque et le client entrant dans ce cadre global sont
liées par un lien de connexité, de sorte que la banque pourra, à tout moment,
procéder à leur compensation"
 "en cas de pluralité de comptes ouverts auprès de la banque, dans une ou
plusieurs agences, sous des rubriques ou des qualifications distinctes, ou
même en monnaies différentes, ces divers comptes forment irrémédiablement
un compte unique, indivisible et global. La banque aura, à tout moment et

10
sans formalité, la faculté de considérer ces comptes particuliers comme
fusionnés et d'en retenir un solde unique" sont abusives en ce qu'elles :

 octroient à la banque le pouvoir discrétionnaire de procéder à toutes


compensations en dehors des conditions légales ;
 l'autorisent à priver son cocontractant d'avantages liés à des comptes qu'il
a un intérêt manifeste à conserver distincts, en particulier les comptes
rémunérés ;
 sont susceptibles de porter au client un préjudice d'une extrême gravité,
puisque, par l'effet de la compensation telle qu'énoncée en dehors des règles
légales, il pourrait croire disposer sur son compte de dépôt d'une provision
nécessaire à ses opérations, alors que la banque aurait porté d'autres écritures
en débit sans l'en informer aussitôt, de sorte qu'il pourrait émettre à son insu
des chèques sans provision ;
 permettent à la banque d'appliquer la compensation même aux créances
litigieuses, ce qui l'autorise à mettre son cocontractant devant le fait accompli,
quand bien même la compensation serait manifestement illicite, l'obligeant à
prendre l'initiative d'une procédure judiciaire.

11

Vous aimerez peut-être aussi