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COURS DE GESTION BANCAIRE

CHAPITRE 1 : LE COMPTE
Section 1 : Généralité
Les relations entre les banques et les autres entreprises, leurs clientes, sont régis par des règles et lois dont
les sources sont variées : la réglementation communautaire (CEMAC) en vigueur depuis avril 2003
relative aux systèmes, moyens et incidents de paiement ; les Actes Uniformes OHADA portant droit des
sûretés, droit des sociétés, droit commercial général, les règles nationales dans chaque Etat membre ; les
jurisprudences, les conventions et pratiques bancaires.

Les banques utilisent des conventions comme liens juridiques les attachant à leurs clients. Cependant,
elles proposent des conventions dont elles sont les seules à définir les contenus. Dans la relation au
quotidien, ce lien se matérialise par le compte.

L’ouverture, le fonctionnement et la fermeture d’un compte sont sous conditions des règles et principes
sous régionaux édités par la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale et des
pratiques bancaires.

Paragraphe 1 : L’ouverture du compte


1. Le client.
Sellé par la signature d’une convention, l’ouverture du compte traduit la relation qui existe entre la
banque et son client. Le compte est un document qui répertorie l’ensemble des opérations effectuées
réciproquement entre la banque et son client. Son ouverture dépendant de l’expression de la liberté du
client à contracter avec la banque.

Son identification pratique se fait par le nom du client, un certain nombre éléments numériques mettant en
exergue la banque, la teneur du compte, le guichet.

 Droit.
Toute personne, en zone CEMAC, a droit à l’ouverture d’un compte de dépôt dans l’établissement
de son choix. L’établissement bancaire fournira les services de base liés aux opérations de dépôt,
de retrait, de virement etc.

 Capacité.
Toutefois, il faut signaler que le compte bancaire ne peut être ouvert qu’aux personnes physiques
ou morales ayant la capacité juridique (personnalité juridique). Dans cette optique, les mineurs
sont exclus de ces types de relations sauf le cas des mineurs représentés. C’est-à-dire qu’un
compte bancaire peut être ouvert à un mineur par l’entremise de son assistant ou son représentant
légal qui agit en ses lieux et places.

Par contre, les mineurs émancipés, dotés d’une pleine capacité, peuvent légalement accomplir
tous les actes de la vie civile à l’instar de l’ouverture d’un compte bancaire qu’il peut utiliser dans
le cadre d’une activité économique, commerciale lorsqu’ils jouissent de la qualité de commerçant.

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Aussi, les incapables majeurs peuvent accomplir sans l’assistance du curateur, les actes que le
tuteur peut accomplir seul mais l’assistance du curateur est exigée quand il s’agira de la réception
et de l’emploi des capitaux. Dans ce dernier cas de figure, l’ouverture du compte est doit réunir les
deux signatures en l’occurrence celles de l’incapable majeur et de son curateur.
Par ailleurs, sous n’importe quel régime matrimonial, une femme mariée peut ouvrir un compte
courant individuel. Ce compte ne peut servir que pour des besoins du ménage. Donc ; il
n’enregistrera que des opérations de dépôts et de retraits.

 Pouvoir
Les personnes morales sont représentées par les dirigeants qui agissent au nom et pour le compte de ces
sociétés. Mais parfois, les statuts restreignent les pouvoirs des dirigeants et limitent. Pour remédier à ces
difficultés, les banques s’appuient sur les dispositions de l’article 121 de l’Acte Uniforme de l’HOADA
portant sur le droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêts économiques au termes
desquelles toutes limitations aux pouvoirs légaux des organes de gestion, de direction ou d’administration
par les statuts est inopposables aux tiers.

 Société en constitution
Il faut remarquer qu’en ce qui concerne les sociétés en constitution, les créateurs peuvent
mandater soit l’un d’entre eux soit un tiers pour ouvrir le compte de la société. Lorsqu’une
négligence ou une imprudence caractérisée de la banque conduit ce compte au solde
débiteur, la responsabilité de la banque peut être engagée par les tiers.

 Société en participation
Quant à la société en participation, le gérant peut ouvrir un compte affecté aux opérations
de participation. Dans ce cas, il demeure le seul titulaire juridiquement. Mais dans les
relations entre les banques et les entreprises, le compte est libellé au nom de la société.
Ainsi, les associés ne peuvent être personnellement tenus responsables ; sauf si dans
l’intitulé ou l’identité du se compte figurent leurs noms.

 Société de fait
Par contre lorsqu’il s’agit d’une société de fait, un compte peut être ouvert au nom d’un
mandataire ou à celui de tous les associés.

 Société dissoute
S’agissant d’une société dissoute, elle peut toutefois ouvrir un compte pour des opérations
spécifiques en rapport avec son état de liquidation.

2. L’établissement bancaire

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L’ouverture d’un compte est un processus précédé par une série de vérifications d’un certain nombre
d’éléments (la capacité, le pouvoir, la qualité…). Elle oblige les parties contractantes au respect strict des
clauses de la convention.

2.1 L’information

L’information étant une donnée fondamentale dans la prise de décision, les lois en zone CEMAC exigent
pour l’essentiel que la convention de compte soit matérialisée par écrit. Elle fixe les obligations et devoirs
réciproques de la banque vis-à-vis client et vice versa. Cependant, il faut noter que les textes ne prévoir
pas non plus des sanctions en cas d’absence de convention écrite.

En effet, au moment d’ouverture d’un compte, la banque est ténue d’informer le client sur les conditions
d’utilisation du compte et sur les différents coûts des services offerts par la banque. Par contre le choix du
moyen de l’information à donner au client dépend de la banque. Si toutes les conditions ne sont pas
consignées dans le contrat ou la convention, elles sont incluses dans un document annexe remis au client.

Mais les conditions qui n’ont pas été portées à la connaissance du client sont considérées comme non
acceptées par le client et par conséquent ne sont pas considérées comme clauses du contrat.

2.3. L’obligation de vérification


Les vérifications dont la loi oblige la banque à faire sont de plusieurs ordres. D’abord, il est tenu de
s’assurer de l’identité et adresse du client sur présentation d’un document officiel et en cours de validité.
Ces vérifications sont faites dans le but d’éviter que le postulant n’effectue des opérations illicites sous
une fausse identité.

Paragraphe 2 : Les conditions générales

Dans son rapport avec les clients, la banque doit établir une relation de transparence à travers une
convention de compte. C’est ce document contractuel qui garantit au client plus d’informations sur les
prix des services liés à la gestion de son compte bancaire. Cette transparence sur les tarifs applicables par
la banque va permettre au client de comparer les banques entre elles. La convention met en relief les
éléments essentiels de la relation entre la banque et le client. Ainsi, cette convention présente à la fois :

 Le fonctionnement du compte. Elle fournit donc les modalités d’ouverture, de transfert et de


fermeture du compte. Elle donne le détail de tous les produits et services proposés au client. Elle
définit aussi les modalités de procuration bancaire ;
 Les modalités d’obtention, de fonctionnement et de retrait des moyens de paiement ;
 Les procédures de traitement des incidents relatifs au fonctionnement du compte et aux moyens
de paiement ;
 Les procédures à suivre faire une opposition à une opération ;

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 Les tarifs de chaque produit et service mis à la disposition du client ;
 Le fonctionnement du compte bancaire permet à la banque de percevoir des intérêts et des
commissions. Le taux effectif et le taux d’usure permettent d’avoir le coût global d’un crédit et
de plafonner le taux d’intérêt.

1. Intérêt
La gestion du compte par la banque donne droit à cette dernière de percevoir certaines sommes d’argent
représentant le prix de cette gestion ou de l’usage d’un capital. Ces sommes ou intérêts courent de plein
droit lorsqu’il s’agit d’un compte courant. Quant au compte de dépôt, on parle d’intérêts créditeurs ou
d’intérêts débiteurs. Les intérêts créditeurs sont des intérêts générés par un solde créditeur et ces intérêts
courent au profit du client. Cependant en principe, ni le compte courant ni le compte de dépôt ne
produisent des intérêts créditeurs. Les intérêts débiteurs sont générés par un solde débiteur et que les
intérêts courent au profit de la banque. En effet, ce solde traduit un crédit accordé au client sous la forme
de découvert bancaire.

En principe, le taux d’intérêt est librement fixé en s’appuyant sur le taux de base bancaire qui constitue le
taux de référence déterminé par le marché interbancaire. Le taux d’intérêt peut être fixe ou variable en
fonction d’un indice, d’un paramètre de référence (profits réalisés, coût de la construction...).

Le taux d’intérêt conventionnel doit être clairement mentionné dans la convention liant les deux parties
car la banque ne peut prétendre aux intérêts que lorsqu’ils ont été expressément stipulés. En l’absence de
cette précision du taux conventionnel d’intérêts, ceux-ci ne peuvent être dus. Dans ce cas, sera appliqué le
taux d’intérêt légal.

Mais sur d’autres types d’opérations, comme le prêt, l’escompte, l’ouverture de crédit (…), le banquier
perçoitsystématiquement des intérêts.

2. Commissions
Les commissions sont des rémunérations perçues par le banquier en contrepartie des services rendus aux
clients. A cet effet, il y a des commissions relatives à la tenue des comptes et des commissions portant sur
des opérations diverses comme :

 Les virements ;
 Les opérations de change ;
 Les opérations de crédit documentaire ;
 Les cautions ;
 Les garanties ;
 Les locations de coffre-fort ;
 Les opérations de bourse.

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Dans la pratique bancaire, ces rémunérations sont imposées aux clients alors qu’elles devaient faire
l’objet d’une fixation conventionnelle. En cours de fonctionnement du compte, tout changement ou toute
modification doit être préalablement signalée au client.

3. Taux effectif global et taux d’usure

Taux effectif global. Le taux effectif est le taux réellement pratiqué dans les opérations de crédit. Il
regroupe les intérêts, les frais, les commissions ou toute rémunération de toute nature directe ou indirecte
liée à l’opération de crédit. Il peut s’agir des frais d’ouverture du dossier, des impôts et taxes etc.

Paragraphe 3 : Le fonctionnement du compte

1. Tenue
La tenue du compte renvoi au strict respect des clauses et engagements. Elle implique le respect et
l’exécution, avec efficacité, des ordres du client. Cette efficacité doit aussi tenir compte des conditions de
banque. Ainsi, le client considère l’impact des dates de valeur lors de ses opérations. C’est-à-dire que
lorsqu’il y a une opération de paiement, de retrait ou d’alimentation, le banquier tiendra compte des jours
de banque ou des dates de valeur pour mouvementer le compte.

Les relevés bancaires indiquent deux dates pour chaque opération : la date d’enregistrement de
l’opération et la date de valeur. L’application de la date de valeur a un effet direct sur la durée des soldes
effectifs. En application du mécanisme des dates de valeurs, le titulaire d’un compte peut être amené à
payer des intérêts même si son compte n’a jamais été en position débitrice.

Dans la gestion quotidienne du compte, des erreurs peuvent se glisser. Le banquier peut omettre de crédit
le compte du client et malheureusement ne pas exécuter un ordre constatant un manque ou une
insuffisance de provision. Ou bien il peut, par erreur, créditer ou débiter le compte du client. Dès lors,
seul le banquier est responsable. Pour corriger ces erreurs il faut dans un premier temps déterminer que
l’opération en question est pourvue de cause et le banquier devra effectuer des opérations de
contrepassation dans un deuxième temps.

Le banquier, périodiquement, dresse un relevé de compte qui retrace toutes les opérations effectuées en
un moment donnée qu’il fait parvenir à son client dans le but non seulement de le renseigner sur la tenue
régulière de son compte bancaire mais aussi, et surtout, d’approuver les différentes opérations
mentionnées.

2. Surveillance
Le banquier veille à ce que les opérations effectuées sur le compte soient régulières. Il doit surveiller les
remises de chèques faites par des personnes frappées d’interdit bancaire ou judiciaire. Malgré la liberté
d’action du titulaire du compte, le banquier se doit d’être vigilent. Le banquier est tenu par le secret
bancaire ou professionnel.

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Paragraphe 4 : La fermeture du compte

La fermeture d’un compte obéit aux clauses contractuelles préétablies. Le contrat peut être rompu soit
unilatéralement soit d’un commun accord. La plupart des comptes n’ayant pas de terme, les parties
peuvent mettre fin à tout moment conformément aux principes généraux. Le compte peut être fermé pour
cause de décès ou d’incapacité du titulaire. Mais, le fait que le compte soit inactif ne constitue pas un
motif de clôture du compte par le banquier.

Le compte doit être clôturé dans le respect des engagements contractuels :

 un préavis fixé dans le contrat d’ouverture, ou la convention de compte, ou bien dans les
conditions générales de banque ;
 un délai de soixante (60) jours au moins stipulé par le règlement CEMAC pour la clôture des
comptes ouverts sur ordre de la BEAC aux personnes dépourvues de compte notamment en son
article 7.

Lorsqu’il y a des opérations en cours, après décision de fermeture, ces opérations doivent être apurées.
Cette période est appelée période de liquidation. Pendant cette période, le client ne peut plus donner
d’ordres pour mouvementer son compte. Si le solde du compte reste créditeur après apurement des
opérations en cours, il doit être versé au client ou à ses ayants droit.

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CHAPITRE 3 : LES TECHNIQUES BANCAIRES

Les entreprises, pour financer leurs besoins de trésorerie, s’orientent vers leurs banques afin de solliciter
des crédits à court terme. Les crédits octroyés par la banque répondent ainsi à une insuffisance de
trésorerie. Ils sont donc consentis en fonctions de la nature des besoins exprimés. Il peut s’agir du
financement des approvisionnements, de la fabrication ou de la commercialisation. Le remboursement des
différents crédits consentis est assuré par la vente de la production ou des marchandises.

On distingue plusieurs types de financements : les crédits par caisse (facilité de caisse, découvert…), les
crédits de mobilisation des créances commerciales ou professionnelles (escompte), les crédits par
signature (cautions, avals) les billets de trésorerie etc.

Section 1. Les crédits par caisse


Les crédits par caisse sont des crédits accordés par une banque autorisant un client à rendre son compte
débiteur. On distingue la facilité de caisse, le découvert.

Paragraphe1. Modalités d’obtention

Généralement de courte durée, ils peuvent être accordés sous forme simple par débit en compte ou sous
forme mobilisable par escompte de billets à ordre ou de billets de trésorerie.
L’octroi de ce type de crédit est subordonné à un diagnostic et une analyse de l’entreprise demanderesse
afin de minimiser au maximum les risques de faillite. Le montant du crédit accordé peut varier en
fonction de l’entreprise, des besoins, de l’objet, de la situation du client vis-à-vis de la banque ou de la
garantie accordée (caution personnelle des dirigeants, nantissement de bons de caisse, de titres, de
matériels ou de marchandises et plus rarement hypothèque sur un immeuble).

D’une façon générale, les crédits par caisse ont pour but de financer la part du besoin en fonds de
roulement (Actif Circulant – Passif Circulant) qui n’est pas financé par le fonds de roulement
(Ressources Stables – Emplois Stables).

Paragraphe 2. La facilité de caisse

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La facilité de caisse est un crédit accordé à l’entreprise lorsqu’elle a besoin de faire face à une gêne
momentanée de trésorerie. Cette autorisation est accordée pour une période donnée, jusqu’à une date
limite à partir de laquelle l’autorisation tombe et nécessite une nouvelle étude (en général les banques
revoient leurs autorisations à la lecture des résultats de l’entreprise grâce aux documents comptables que
les dirigeants leur auront remis). La facilité de caisse répond aux besoins de financement dus au décalage
des entrées et sorties de fonds, et son remboursement est assuré chaque mois par les rentrées décalées.
Bien qu’ayant généralement une validité annuelle, la facilité de caisse ne doit être en principe utilisée que
pour une période très limitée (échéance de fin de mois, par exemple).

Paragraphe 3. Le découvert

Le découvert peut être autorisé dans le cas où l’entreprise est en attente d’une rentrée de fonds et qu’elle
souhaite disposer à l’avance des fonds attendus (par exemple règlement d’un important marché).

Accordé pour une période plus longue (de quelques semaines à quelques mois), il est souvent accordé
pour assurer à l’entreprise un fonds de trésorerie lorsque les associés ne veulent pas ou ne peuvent
apporter des fonds supplémentaires à l’entreprise. Dans ce dernier cas, la banque n’apportera la plupart du
temps son concours que si elle bénéficie de bonnes garanties et est assurée notamment de la caution des
associés, ces derniers pouvant être appelés à rembourser la banque en cas de défaillance de l’entreprise.

Le découvert est un crédit qui peut être négocié. N’étant pas obligatoirement fondé sur un écrit, le
découvert peut être dangereux pour l’entreprise, surtout s’il devient trop important ou si l’entreprise
commence à avoir de sérieuses difficultés. C’est, en général, dans le cas où le besoin deviendrait de plus
en plus crucial pour l’entreprise que la banque aura tendance à se retirer en réduisant ou en supprimant
son découvert.

Paragraphe 4. Le crédit de campagne

Il s’agit d’un crédit accordé au regard d’une activité saisonnière. En effet, pour différentes raisons, une
entreprise peut avoir un important décalage entre les dépenses qu’elle règle et les rentrées qu’elle doit
avoir. Elle peut avoir ce que l’on appelle une activité saisonnière. C’est ainsi qu’elle peut fabriquer toute
l’année et vendre sur une période très courte ou bien qu’elle ne peut acheter que sur une période très
courte pour vendre toute l’année. L’entreprise ne pouvant assurer ce décalage avec ses seuls capitaux, elle
va donc solliciter un crédit de campagne.

Elle peut aussi avoir exceptionnellement une charge importante de trésorerie à assurer (lancement d’une
campagne de publicité par exemple).

Paragraphe 5. Le crédit « spot »

Il s’agit d’un découvert sous forme d’avance d’une durée de quelques heures à quelques jours, formalisé
le plus souvent par des billets financiers. Ce type de crédit, accessible aux PME d’une certaine
importance. Le principal avantage de ce type de financement réside dans la suppression des commissions
applicables au découvert, le taux proposé étant le seul coût pour l’entreprise.

Paragraphe 6. Méthodes de calcul des intérêts débiteurs

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La gestion des comptes bancaires par la banque, les crédits consentis donnent lieu à la perception d’agios
qui comprennent l’intérêt et les commissions.

6.1. L’intérêt

L’intérêt est calculé sur les capitaux mis à la disposition du débiteur en appliquant un taux de référence
accepté par l’entreprise. Les taux d’intérêt pratiqués par les banques peuvent varier en fonction de
’importance de l’entreprise, de la garantie accordée, des risques, de la solvabilité, etc.

Les banques utilisent une grille de taux fixés en fonction du chiffre d’affaires des entreprises classées par
catégories. Il faut cependant signaler que cette classification n’est souvent qu’indicative, et qu’une
entreprise peut obtenir les conditions d’une catégorie supérieure ou se voir appliquer des taux plus élevés.

Les taux pratiqués par les banques font référence soit au taux de base bancaire, taux de référence le plus
utilisé pour les crédits aux petites entreprises soit au taux du marché, taux de référence pour les grosses
PME et les grandes entreprises.

6.2. Commissions de découvert

 La commission de plus fort découvert

La commission du plus fort découvert s’applique aux pointes maximales d’utilisation des avances
bancaires. Elle est calculée sur le montant du plus fort découvert en valeur enregistré chaque mois.
La commission de plus fort découvert n’est pas soumise à la TVA. Elle a souvent pour effet de pénaliser
les entreprises qui gèrent leur trésorerie d’une manière très serrée car une seule pointe débitrice
accidentelle peut fortement majorer le taux de découvert.

 La commission de mouvement ou de compte

Cette commission a pour but de rémunérer la banque pour les services rendus. Elle est calculée sur tous
les mouvements débiteurs réels enregistrés sur un compte au cours d’une période donnée.

 Les autres commissions

Elles sont variables, suivant les banques et les entreprises. On peut rencontrer :
• la commission fixe par trimestre ou la commission fixe par mouvement plafonnée par
trimestre, intitulée souvent « Frais » (bien que ceux-ci fassent double emploi avec la
commission de mouvement) ;
• la commission de dépassement d’autorisation de découvert (ex. 0,25 % sur les
dépassements mensuels) ;
• des commissions diverses de dissuasion (par exemple, la commission d’immobilisation,
calculée au taux de x% l’an, lorsqu’aucune position créditrice n’est apparue sur le compte
au cours d’une période donnée) ;
• la commission de tenue de compte.

Section 2 : Crédits de mobilisation des créances

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Paragraphe 1. L’escompte

L’escompte est une opération qui consiste pour le banquier à racheter à une entreprise les effets de
commerce dont elle est porteuse (bénéficiaire final) avant l’échéance et ce moyennant le paiement
d’agios. Toutefois, l’entreprise qui vent l’effet reste garant du paiement. La pratique de l’escompte fait
intervenir trois parties : l’entreprise bénéficiaire de l’escompte, appelée le cédant, le débiteur de l’effet,
appelé le cédé et le banquier qui est, lui, le cessionnaire. Pratiquement, le cédant va remettre l’effet à sa
banque soit en l’endossant si le nom du bénéficiaire est déjà indiqué, soit en portant comme bénéficiaire
le banquier.

La technique de l’escompte permet d’assurer pour le cédant, la liquidité des créances avec un coût
inférieur à celui du découvert et permet au banquier de se financer et accroître ses dépôts car les
entreprises escomptent souvent plus que leurs besoins immédiats car un effet n’est pas divisible.

Paragraphe 2. Technique de l’escompte

1. Étude de la demande

L’opération d’escompte est soumise à l’observation des règles de prudence par le banquier. Il analyse
non seulement sa situation financière mais aussi sa clientèle. Ainsi, il procède à l’étude de la solvabilité
du cédant (risque cédant) et de celui de sa clientèle (risque cédé) en s’appuyant entre autres sur les autres
banques ou la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). Le banquier étudie aussi les garanties
offertes : aval, retenue de garantie et assurance-crédit.

Il procède à la fixation d’un plafond cédant (maximum autorisé) et d’un plafond par cédé (principe de la
division des risques). Le plafond d’escompte autorisé est fixé en fonction du chiffre d’affaires et de la
durée du crédit client. Il est, en général, égal à un mois de chiffre d’affaires, mais il peut atteindre deux
mois et quelquefois plus. Lorsque l’entreprise est importante, ses banquiers se concertent souvent pour la
répartition du plafond d’escompte.

2. La retenue de garantie

Pour éliminer le risque d’impayés, les banques sont emmenées à exiger l’ouverture d’un compte « retenue
de garantie » alimenté par un pourcentage des remises à l’escompte (5 % en général). Ce compte ainsi
alimenté sert à couvrir les impayés éventuels.

3. Avant l’échéance

 Refus d’acceptation : le refus d’acceptation vaut refus de paiement.


 Réclamation : un effet est réclamé lorsque le porteur demande à sa banque de lui rendre
l’effet car il a convenu avec son débiteur d’une modification des conditions de paiement.
 Le débiteur a demandé à son créancier un délai supplémentaire pour l’échéance de l’effet.

Paragraphe 3. Les incidences

A la date de règlement, l’effet peut revenir impayé ; d’où la nécessité de procéder aux opérations
suivantes :

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o surveillance des impayés : fréquence, volume ;
o contre-passation en compte de l’impayé avec perte des recours cambiaires (effet novatoire
du compte courant : l’effet est payé, mais le client peut devenir de ce fait débiteur en
compte). Dans ce cas, le banquier perd ses recours contre le cédé et les éventuels
endosseurs et avalistes ;
o recours judiciaire avec l’exercice du droit cambiaire (dans ce cas, l’impayé ne doit pas
faire l’objet d’une contre-passation en compte) ; cette méthode est utilisée lorsque le
cédant est en difficulté. En utilisant cette procédure, le banquier garde ses recours contre
tous ceux qui ont apposé leur signature sur l’effet impayé.

Paragraphe 4. Coût de l’escompte

Lorsque l’entreprise escompte les effets auprès de son banquier, elle reçoit une avance de l’argent. Cette
avance est rémunérée par ce que l’on appelle les agios. Les agios comprennent les intérêts, les
commissions et les frais divers relatifs à cette opération.

1. Intérêts

Les intérêts sont calculés au prorata temporis et en fonction du montant avancé. On les appelle souvent «
l’escompte » au sens strict du terme. Le coût de l’escompte est variable selon la qualité de l’entreprise qui
est classée dans une des catégories répertoriées par la profession bancaire. Le taux d’intérêt est fixé par
rapport au taux de base bancaire (TBB) qui est souvent encore le taux de référence (du moins pour les
PME), auquel viennent se rajouter un ou plusieurs points selon la qualité de l’emprunteur ou du papier
cédé. Cependant, il faut noter que la référence au taux de base bancaire peut être remplacée par celle du
taux du marché monétaire au jour le jour.

2. Commissions
Les commissions rémunèrent les services rendus par la banque.

2.1 Commissions variables. Il s’agit de la commission d’endos qui est calculée comme l’escompte
et majore le coût.

2.2 Commissions proportionnelles

 commission de bordereau. Elle se calcule en pourcentage de l’ensemble de la remise ;

 commission de non-acceptation. Elle se calcule en pourcentage des effets non acceptés


remis à l’escompte. Cette commission rémunère le risque supplémentaire lié à la non-
acceptation de l’effet.

2.3 Commissions fixes. Elles sont prélevées pour certaines opérations :


o Commission de manipulation et de service : elle rémunère le service apporté par la banque
lors du recouvrement des effets. Elle est prélevée pour tous les effets remis à
l’encaissement ou à l’escompte ;

o Commission d’impayé : elle est prélevée lorsque l’effet présenté à l’encaissement ou à


l’escompte revient impayé. Les frais de protêt s’ajoutent parfois à cette commission ;
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o Commission de prorogation : elle est facturée par la banque lorsque le tiré d’un effet
escompté ou présenté à l’encaissement demande, avant l’échéance ou à l’échéance, de
proroger l’effet ;

o Commission de changement de domiciliation : elle est prélevée lorsque le remettant


demande à sa banque de modifier la domiciliation bancaire d’un effet remis à
l’encaissement ou à l’escompte.

Toutes ces commissions peuvent être très différentes d’un établissement à un autre et varient
sensiblement selon que les effets soient des effets papiers circulants ou non circulants, ou encore des
effets sur supports magnétiques.

3. Frais et autres prélèvements


La banque peut percevoir aussi différents frais tels que les demandes d’avis de sort. Procéder à un avis de
sort, c’est interroger par écrit, par téléphone ou par télex la banque du cédé (de celui qui doit payer) pour
savoir si l’effet a bien été payé à l’échéance.

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