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CHAPITRE II : LES REGLES

PARTICULIERE A CERTAINS COMPTES

Il convient de distinguer l’hypothèse que l’on peut qualifier de situation simple de celle
pouvant être qualifié de situation complexe.

Section I : les situations simples

Deux principales hypothèses peuvent être rangées dans cette catégorie : il s’agit du
compte courant et des comptes spéciaux. Pour l’essentiel, les comptes de dépôt obéissent aux
règles communes alors que les comptes courant présentent des particularités qui sont
originalité.

A. Notion du compte courant

Pour qu’il ait compte courant, il faut qu’il ait des caractéristiques particulières et tous
les comptes commerciaux ne sont pas des comptes courant car un compte courant peut être
civil puisque sa nature dépend du type d’activité pour les besoins de laquelle il a été ouvert.
Le compte courant n’est pas seulement réservé aux relations entre la banque et son client. On
peut par exemple avoir un compte courant pour régler les créances entre un fournisseur et un
distributeur.

De ce qui précède, le compte courant est une convention par laquelle deux personnes
affectent toute leur créance réciproque à un mécanisme de règlement instantané par fusion en
un solde immédiatement disponible.

Pour que l’on soit en présence d’un compte courant, il faut un élément matériel et un
élément intentionnel.

 Elément intentionnel (volonté des parties) : il s’agit de la commune intention des


parties qui permet de qualifier un compte de compte courant donc qu’il ne suffit pas
d’avoir la volonté de passer un contrat il faut en plus avoir la volonté de réunir des
créances réciproques des deux parties (banque et client ou fournisseur et distributeur)
au sein d’un compte unique et que ces créances donne lieu à un règlement global.
Cette intention peut être tacite (différent de expresse (écrit)) c’est-à-dire résulter des
circonstances et des modalités de fonctionnement du compte. Cette intention doit
exister pendant toute la durée du compte sinon il n’y aurait plus de compte courant.
 Elément matériel: les remises réciproques faites par les parties. L’élément matériel est
attaché à plusieurs principes. Avant d’aborder ces principes, il est nécessaire
d’examiner la notion de remise.
La remise : c’est une créance qu’a une partie, le remettant contre l’autre partie, le
récepteur. Cette créance doit être réglée en compte. Pour cela, elle doit être certaine,
liquide et exigible. Si elle est seulement certaine sans être liquide et exigible, on parle
de différé et elle devient disponible lors qu’elle est liquide et exigible.

B. Les principes qui gouvernent le compte courant.

 Principe de généralité du compte courant : il signifie que toutes les remises c’est à
dire toutes les créances réciproques des deux parties doivent être inscrite en compte
peu importe qu’elle soit contractuel ou non, et chaque partie s’engage à faire entrer en
compte toutes ces créances même si elles peuvent se mettre d’accord ou en écarter
certaines comme les créances de pension alimentaire.
 Principe de réciprocité des remises : il ne peut y avoir de compte courant que si les
remises sont réciproquesc’est-à-dire que chaque partie est tantôt le remettant, tantôt le
récepteur.
 Les remises enchevêtrées : ce principe complète la condition de réciprocité. Elle
implique que chaque partie doit être à la fois créancière et débitrice de l’autre.

En définitive, le fonctionnement du compte courant repose sur l’entrée en compte des


remises. A sa clôture, une période de liquidation s’avère nécessaire car elle permettra
d’obtenir le solde définitif. Si le solde définitif est créditeur, c’est à la banque de payer son
client. Si le solde est débiteur, c’est au client de payer sa banque. Toutefois dans la pratique,
les banques exigent au préalable de leur client des garanties ou caution en paiement des soldes
s’il est débiteur.
C. NOTION DE COMPTE D’EPARGNE

À l'inverse du compte courant, le compte épargne ou « compte sur livret » ne peut être assorti
de moyens de paiement et d'une autorisation de découvert. Les fonds d'un compte épargne
sont rémunérés en fonction d'un taux d'intérêt régulièrement mis à jour et sont déposés à
vue, ce qui signifie qu'ils peuvent être retirés à tout moment.

On distingue traditionnellement les livrets réglementés et défiscalisés comme le Livret A, le


livret de développement durable (LDD) et le livret d'épargne populaire (LEP), soumis à un
plafond et à un taux d'intérêt fixé par les autorités publiques, des livrets fiscalisés des grandes
banques (Livret B, etc...).

D. LE COMPTE A TERME

Le compte « à terme » se différencie du fonctionnement d'un compte épargne classique (à


vue). L'épargnant s'engage alors à immobiliser la somme versée pendant un certain temps et
à ne plus pouvoir y accéder, en contrepartie d'un taux d'intérêt qui sera d'autant plus élevé que
la durée d'immobilisation est grande (entre un mois et dix ans). Certains comptes à terme, dits
« progressifs », proposent une rémunération qui augmente avec la durée de vie du contrat.
Dans tous les cas, le client reste libre de retirer ses fonds avant la date prévue, mais devra dès
lors subir des pénalités.

Le compte « à préavis » est une variante moins répandue, qui conditionne la possibilité d'un
retrait sans pénalité à un délai minimal de préavis de la part du client (un mois, trois mois...).

E. COMPTE-TITRE

À la différence des autres comptes qui abritent des valeurs numéraires, le compte-titres sert
à l'achat et au dépôt de valeurs mobilières, ce qui inclut notamment les actions boursières,
les parts de fonds de placement et de SICAV, les obligations ou encore les trackers d'indices.
Les dividendes et plus-values perçus sont soumis à une imposition spécifique.

À noter que le Plan d'Épargne en Actions (PEA) est une variante réglementée du compte-
titres, qui offre des avantages fiscaux croissants en fonction de son ancienneté.
Le compte bancaire individuel constitue la forme juridique la plus simple et la plus
commune. Il est souscrit et enregistré au nom d'une unique personne physique, généralement
désignée par son prénom et son nom. Cette personne sera la seule habilitée à effectuer ou
autoriser des opérations sur ce compte, sauf à signer une procuration en faveur d'un tiers ou à
faire l'objet d'une mesure de tutelle ou curatelle.

L'ouverture d'un compte individuel est rendue possible par la présentation d'une pièce
d'identité, d'un justificatif de domicile et par la signature d'une convention de compte
reprenant l'intégralité des services liés.

F. COMPTE JOINT ET INDIVIS

1. COMPTE JOINT

Assez répandu pour des raisons pratiques chez les couples mariés, pacsés ou en
concubinage est signé et ouvert conjointement par deux personnes, sous la formule
consacrée « X ou Y », X étant le premier cotitulaire et Y le second. Chaque cotitulaire, dès
lors, est libre de réaliser seul des opérations sur ce compte (virements, paiements,) et d'utiliser
les moyens de paiement associés.

Les dettes éventuellement générées sur ce compte bancaire engageront solidairement les
deux cotitulaires. La résiliation du compte doit faire l'objet d'un commun d'accord. À défaut, il
est possible pour l'un des deux cotitulaires de dénoncer la convention de compte existante, ce
qui aura pour effet de transformer le compte joint en compte indivis.

2. COMPTE INDIVIS

Contrairement au compte joint, plus souple dans son fonctionnement, le compte


indivis requiert la signature de chacun des cotitulaires du compte pour la réalisation d'une
opération, sauf si un mandataire commun a été nommé. Reconnaissable à la formule « X et
Y », il est relativement répandu dans le cadre du règlement d'une succession, ou suite à une
rupture de confiance entre deux anciens cotitulaires d'un compte joint.

Le nombre total de cotitulaires ne connaît pas de limite théorique, même si la banque peut en
fixer une et refuser l'ouverture du compte à ce motif.
Section II : les situations complexes

Les hypothèses regroupées concernent celles dans lesquelles soit plusieurs personnes
sont titulaire d’un compte, soit une personne est titulaire de plusieurs comptes.

A. Pluralité des titulaires d’un même compte

Comme tout bien, le compte peut appartenir à plusieurs personnes. Deux types de
compte sont accès fréquent pour ce cas : les comptes indivis et les compte joint. (Voir plus
haut)

B. Pluralité des comptes ayant un titulaire

Il arrive quelque fois qu’une même personne soit titulaire de plusieurs comptes dans
un même établissement de crédit. Ces différents comptes peuvent avoir des caractères
identiques ou différents. La question qui se pose est celle de savoir s’ils sont autonomes ou
distincts les uns des autres. La réponse est le principe de l’autonomie de ces comptes atténué
de quelques exceptions.

 Principe de l’autonomie des comptes : les différents comptes qui ont le même
titulaire sont malgré tout autonomes. Par conséquent, chacun de ces comptes
fonctionnent de manière différente et indépendante même s’ils sont tenus dans la
même agence de la banque. Ainsi, l’ordre donné par le client ne peut être exécuté
indifféremment sur l’un ou l’autre compte car le banquier doit respecter le principe de
l’indépendance des comptes et seul le client peut demander que l’un des comptes soit
débité ou crédité au profit de l’autre. Toutefois, il existe quelque dérogation.
 Dérogations au principe de l’autonomie des comptes : pour se protéger contre les
conséquences de l’autonomie des comptes, les parties peuvent insérer dans leur
convention plusieurs type de clause dérogatoire parmi lesquels la clause d’unité des
comptes et la clause de compensation.
Clause d’unité des comptes : lorsque les parties recourent à la clause d’unité de
compte, cela signifie que les différents comptes ayant le même titulaire fonctionnent
comme s’ils étaient de simple démembrement ou une section unique.
Clause de compensation : contrairement à la clause d’unité des comptes, qui permet
une fusion automatique des comptes, la clause de compensation donne seulement la
possibilité à l’une des parties (généralement le banquier) de réunir les différents soldes
quand elle estime qu’il y va de son intérêt.

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