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Chapitre I : le compte bancaire :

110- L’activité bancaire porte, d’après la loi en vigueur sur trois volets. La première
consiste en la réception des fonds du public. La seconde se résume dans le fait de consentir
des crédits. La troisième se résume dans la gestion et la mise à disposition des différents
instruments de paiements et de crédits.

La première de ces activités se réalise à travers la conclusion de contrat d’ouverture


d’un compte bancaire. C’est ce dernier qui va permettre à la banque de recevoir des fonds du
public.

Les établissements de crédits peuvent exercer des activités autres que les trois
précédemment déterminés. Ce qui est interdit, en revanche, c’est l’exercice par une personne
juridique, physique ou morale, qui n’est pas titulaire de la qualité d’établissement de crédit,
d’une activité considérée par le législateur comme étant une activité bancaire. Cet exercice
qui est considéré comme portant atteinte au monopole accordé aux banques, constitue aussi
une infraction pouvant donner lieu à des poursuites pénales.

Section I : la relation de compte

111- Une relation de compte bancaire peut revêtir trois aspects. Le premier est celui
d’un compte d’avance ou de prêt. Le second est ouvert en vue de la gestion d’actifs financiers.
Le troisième se rapporte au dépôt et à la gestion du numéraire. Ce dernier est le plus fréquent
des trois.

112- Le premier est un compte d’avance ou de prêt. Ce compte bancaire est utilisé en
vue de l’inscription des règlements opérés par le client emprunteur pour l’amortissement du
capital et le service des intérêts du prêt dont il a bénéficié.

113- Le second est le compte d’actifs financiers, dit aussi compte de titres. Ce dernier
est destiné à l’inscription des avoirs financiers possédés par le client et dont celui-ci conserve
la totale disposition. Peuvent être inscrits dans ce compte des titres tel que les bons de caisse
et les valeurs mobilières.

114- Le troisième type est le compte monétaire. Ce dernier est le plus fréquent des
trois. Il est voué à l’enregistrement des dépôts et retraits et aux transferts monétaires.

Paragraphe I : le compte bancaire :

115- Dans le cadre de ce paragraphe nous allons essayer de déterminer la teneur du


contrat de compte bancaire ainsi que les effets qu’il est en mesure de produire. Le troisième
point sera consacré au traitement des règles régissant son exécution.

A – la teneur du contrat de compte bancaire :

117- La convention de compte bancaire est un contrat liant un établissement de crédit


à son client. Aux termes de cette convention le banquier accepte de recevoir, de garder et de
rendre à vue les dépôts monétaires constitués par le client et disponibles sur compte.

118- La fonction essentielle d’un compte bancaire est le règlement par balance, de tous
les chefs de créance susceptibles d’apparaître entre le banquier et son client. Il peut être
assimilé à un réceptacle universel des créances réciproques. Ce réceptacle contient des
inscriptions bilatérales en compte des flux financiers courants et balance des écritures en sens
inverse.

B – les effets du contrat de compte bancaire :

119- Le compte bancaire engendre trois effets principaux. Ces derniers consistent en le
report de l’exigibilité, la novation et l’indivisibilité.

1. Report de l’exigibilité du solde à la clôture:

120- Lee report d’exigibilité signifie que les parties du contrat sont irréductiblement
censées avoir renoncé à se demander l’une à l’autre le règlement du solde dégagé par le
fonctionnement du compte tant que celui-ci n’est pas clôturé.

Cependant, cet effet ne joue pas d’une manière parfaitement bilatérale. Il s’impose
notamment et de façon absolu à l’établissement de crédit. Il en découle qu’une banque ne peut
pas procéder au recouvrement d’un solde contre son client titulaire du compte qu’après
fermeture préalable du compte. Seule cette fermeture aura pour conséquence de transformer
un solde provisoire en un solde définitif, exigible et pouvant faire l’objet d’une réclamation de
paiement.

121- La convention de compte bancaire comporte fondamentalement un contrat de


dépôt. Aux termes de cette convention la banque demeure obliger, sans réciprocité, de rendre
à vue les avoirs disponibles du client.

2. La novation:

122- Cet un effet qui porte uniquement sur les avoirs unilatéraux du titulaire en dépôt
auprès de la banque. Car la position éventuellement débitrice d’un compte peut ne constitue
que le fruit d’une tolérance de la banque et non pas la conséquence d’un quelconque effet
naturel de la convention initiale.

123- Le compte bancaire a vocation à enregistrer des écritures correspondant à des


créances réciproques nées d’opérations diverses. Ces écritures sont constituées de prêt, tel que
les avances, des concours, des découverts ou des rémunérations perçues par la banque, tels
que les intérêts ou les différentes commissions.

124- Le compte bancaire n’est pas descriptif d’avoirs unilatéraux, mais il est un
compte d’apurement d’intérêts croisés ou bilatéraux. La traduction scripturale en compte
d’une quelconque créance réciproque entre les parties lui fait perdre son existence juridique et
comptable correspondante. Toute créance novée, du fait de sa traduction comptable formelle,
s’éteint et se fait remplacée par une écriture autonome.

125- Les créances traduites dans le compte se projettent sous forme d’écritures
juridiquement inodores, incolores et sans saveur. L’effet novatoire départicularise les remises
comptables. Il les banalise pour les rendre parfaitement fongibles et donc propres à un
traitement arithmétique par voie de balance. Les créances deviennent insusceptibles de faire
l’objet, à titre distinct, d’un paiement séparé, d’une compensation, d’une poursuite, d’une voie
d’exécution ou de prescription.

3. L’indivisibilité :
126- L’indivisibilité est une modalité selon laquelle doit s’accomplir la fonction de
règlement du compte. Cette dernière peut se réaliser à travers deux procédés distincts. La
première consiste en le fait d’opérer la balance après chaque écriture de sorte à dégager un
solde provisoire net. La seconde est une modalité qui n’opérer cette balance qu’au terme du
compte après totalisation séparée des articles de l’actif, d’une part et du passif de l’autre.

127- L’indivisibilité signifie que toute écriture passée au compte doit aussitôt être
arithmétiquement combinée au solde des écritures antérieures. Cette technique a pour
conséquence de faire apparaître un chaque fois un nouveau solde qui va se substituer au
précédent.

C- l’exécution du contrat de compte bancaire :

128- L’exécution du contrat bancaire passe par l’analyse des modalités de son
fonctionnement et celles régissant sa clôture.

a – Fonctionnement du compte bancaire :

129 – La fonction d’un compte bancaire passe par la réalisation de deux opérations
techniques. La première est dite la remise en compte, la seconde et la contre-passation.

1. La remise en compte :

130- La remise est une opération comptable. Elle consiste en la traduction, par une
écriture adéquate, de la créance de l’une des parties contre l’autre.

131- Dès conclusion du contrat, les deux parties s’engagent à une affectation générale
et se mettent d’accord sur le règlement par balance. Les remises opérées doivent apparaître
tout à la fois réciproques et enchevêtrées. L’enchevêtrement se rapporte à la chronologie des
écritures. Cette chronologie doit être prise en considération.

132- L’enregistrement est une opération qui consiste en la réalisation d’écritures qui
correspondent à des droits acquis par la banque contre le titulaire du compte, comme en cas
d’avances, de remboursements ou de commission. Cette opération peut aussi porter sur toute
créance en faveur du client, dérivée d’un dépôt fait par le titulaire du compte ou
d’encaissement fait en son nom, suite à un virement, versement de chèque, d’effet de
commerce ou l’escompte.

2. La contre-passation :

133- Elle est l’acte par lequel un banquier débite le compte bancaire de son client du
montant total ou partiel d’une écriture antérieurement portée au crédit. C’est ce que fait, à titre
d’exemple, le banquier dans le cadre du dénouement de l’escompte, à défaut de règlement par
le débiteur principal à l’échéance de la créance cédée. Le banquier escompteur agit ainsi étant
donné qu’il dispose d’un recours contre le client cédant qu’il peut exercer en vertu de
l’affectation générale prévue par la convention de compte bancaire, en passant sa créance de
remboursement au débit du compte.

134- La contre-passation est une opération facultative. Elle engendre, en cours du


fonctionnement du compte bancaire, un effet novatoire qui emporte l’extinction de la créance
cambiaire du banquier. Ce dernier sera de ce fait dans l’obligation de restituer le titre à son
client. Néanmoins, l’acte de l’escompte est généralement supplée par une clause permettant
au banquier de conserver l’effet au titre d’un mandat de recouvrement ou à titre pignoratif
pour garantir le paiement du solde bancaire.

135- la contre-passation réalisée après la clôture du compte bancaire n’emporte


pas la perte de la propriété de l’effet. Ce dernier restera toujours dans la titularité de
l’établissement de crédit.

b – la clôture :

136- La clôture du compte bancaire est une conséquence de la cessation de la


convention liant le client à sa banque. Cette cessation peut être due à plusieurs motifs. Le
premier est la survenance du terme déterminé contractuellement. Le second consiste en la
modification de la situation juridique de l’une des parties, comme en cas de décès,
d’incapacité, de dissolution, de redressement ou liquidation judiciaire. Le troisième motif se
résume dans la dénonciation commune ou unilatérale de la convention.

137- La clôture a pour principal effet de rendre le solde débiteur pour le client titulaire
exigible envers l’établissement de crédit teneur. En l’existence d’une convention parallèle
d’ouverture de crédit, le solde débiteur ne devient exigible qu’à l’échéance, au cas où cette
convention serait conclue pour une durée déterminée.

138- En revanche, en cas d’ouverture de crédit conclue à durée indéterminée la banque


doit aviser le client et lui accorder le délai prévu dans le contrat. L’inobservation de cette
disposition d’engendre la responsabilité civile de l’établissement de crédit.

139- La clôture met fin à l’enregistrement d’opérations nouvelles. Néanmoins, cela n’a
pas pour effet d’empêcher l’écriture d’opérations initiées antérieurement mais non encore
dotées des caractères requis pour le règlement.

140- Le compte bancaire survive même après sa clôture pour permettre le traitement
comptable ultime. Ce traitement permet d’arrêter le compte duquel résultera le seul vrai solde
définitif.

Paragraphe II : les comptes pluraux :

141- Un compte bancaire est considéré comme étant pluriel en cas de pluralité. Cet
aspect peut concerner le nombre de personnes titulaires du même compte. En sera dans ce cas
devant un compte pluriel. La pluralité peut aussi se rapporter au nombre de comptes ouverts à
travers de nombreuses conventions.

a- le compte collectif :

142- Il est un compte bancaire qui fait l’objet d’une commune titularité par plusieurs
personnes. Cette situation se réalise lorsque plusieurs personnes physiques ou morales
sollicitent l’ouverture d’un compte commun. Il en est de même lorsque plusieurs personnes se
retrouvent dans une situation de co-titularisation après le décès du titulaire d’un compte
personnel. Dans ce deuxième cas de figure le compte collectif est en fait un compte indivis
entre plusieurs cotitulaires.

143- La disposition des actifs en compte n’est régulièrement ne peut avoir lieu qu’à
l’unanimité des co-titulaires. Cette unanimité se réalise à travers la signature conjointe de tous
les titulaires. On ne pourrait passer outre cette signature qu’en cas de jeu de procurations
permettant à chacun de disposer des actifs sous sa seule signature.

144- Par ailleurs, chacun des co-titulaires répond du solde débiteur du compte indivis
en proportion de sa quote-part, mais indéfiniment. Cette règle peut être écartée par toute
stipulation contraire qui prévoit une solidarité passive obligeant chaque cotitulaire au
règlement intégral du solde.

1 – le contenu de la convention de compte joint :

145- La convention de compte joint est un contrat liant un établissement de crédit à


deux ou plusieurs clients. Ces derniers seront appelés les cotitulaires. Cette convention
engendre un état de cotitularité entre tous les clients signataires, proche de part ses effets de
l’indivision propre à la matière immobilière.

146- Pour se prémunir contre les effets négatifs de cette convention et faciliter l’usage
du compte, il est d’usage que l’établissement de crédit insère dans le contrat une clause dite de
« solidarité active ». Cette clause a pour effet d’investir chaque cotitulaire d’une maîtrise
juridique personnelle et complète des avoirs en dépôts.

Les effets de cette clause se résume dans le fait qu’il permet à chaque co-titulaire
d’agir comme s’il n’y a avait qu’un seul et unique titulaire de la créance en vue d’exiger la
restitution des dépôts. Chaque co-titualire sera aussi doté de tous les attributs d’un créancier
exclusif.

2 – la portée de la convention de compte joint :

147- La convention de compte joint permet à chaque co-titulaire de disposer à lui seul
de la totalité des droits et prérogatives issus de la convention le liant à l’établissement de
crédit. Cet effet permet notamment à chaque co-titulaire du compte de disposer à tout moment
du solde créditeur disponible.

148- Pour sa part, l’établissement de crédit est fondée à recouvrir le solde débiteur
éventuel contre un tout co-titulaire. Chacun d’entre eux est considéré comme étant débiteur de
la totalité du passif.

b- comptes multiples :

149- Les comptes multiples sont des comptes bancaires ouverts et tenus au sein du
même établissement de crédit au nom et pour le compte du même titulaire.

150- Le teneur de comptes peut exiger l’établissement d’une liaison sécuritaire entre
les comptes multiples ou du moins entre les soldes. Cette liaison est réalisée de sorte que les
positions créditrices soient affectées à la garantie des positions débitrices. Autrement dit,
l’établissement de crédit vise dans ce genre de cas à écarter le principe de « l’indépendance
réciproque des comptes » qui attribue à chacun des comptes multiples l’assise d’un contrat
autonome et séparé.

1- l’accord d’unité de comptes :

151- La première modalité utilisée par un établissement de crédit tend à instaurer un


état de droit antithétique à l’étanchéité due à la règle de l’indépendance des comptes. La mise
en application de cet accord engendre la suppression du cloisonnement juridique qui dérive de
l’autonomie opératoire des contrats de base.

152- L’accord signé sert à établir la perméabilité des différents cadres comptables
correspondants. Cette perméabilité se réalise à travers la vocation donnée à leurs soldes
respectifs à se balancer.

153- Les comptes multiples sont réputés constituer seulement de simples divisions
fonctionnelles. Ces divisions découlent de l’éclatement pratique, requis par la pure
commodité, d’une seule et unique relation globale de compte entre le banquier et le client.

154- Cependant, cet accord engendre une contrepartie pécuniaire à la charge de


l’établissement de crédit. Cette dernière consiste en la perte du lucre générée normalement par
l’obligation de pourvoir au calcul des intérêts débiteurs sur positions globales résultant de la
combinaison consolidée des soldes partiels.

2 – l’accord de compensation des soldes :

155- Cet accord peut faire l’objet d’une convention séparée du contrat de compte
bancaire comme il peut découler d’une clause insérée dans un contrat dite « de
compensation ». Dans les deux cas la banque convient avec son client de son droit de
procéder à la compensation des soldes en sens inverse dégagés par les multiples comptes
ouverts au nom de ce dernier.

156- Cet accord revêt la forme d’un engagement anticipé de compensation « in


futurum ». Il incarne la mise en application de la théorie de la compensation des créances
connexes. Le solde débiteur d’un compte courant, qui devient exigible après l’ouverture de la
procédure, pourrait être, d’après cette théorie, compensé avec tout solde créditeur jugé
connexe. En revanche, la valeur protectrice de la compensation devient nulle en cas de saisie
du solde créditeur existant sur l’un des comptes.

Chapitre II : les contrats de crédit

157- L’opération de crédit revêt deux formes. La première est celle d’un acte par
lequel une personne met ou s’oblige de mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition
d’une autre personne, à charge pour celle-ci de les rembourser. La seconde forme correspond
seulement au cas dans lequel la partie qui octroie le crédit prend dans l’intérêt du bénéficiaire
un engagement par signature tel qu’un aval, un cautionnement ou toute autre garantie.

A ces opérations de crédit au sens strict du terme sont assimilées des opérations tel que
l’affacturage, la location assortie d’une option d’achat et la vente à réméré portant sur les
effets ou les valeurs mobilières.

Section I : le crédit d’investissement :

158- Sous cette catégorie s’inscrit tout crédit qui sert à financer des opérations lourdes
d’équipement ou celles portant sur des acquisitions immobilières.
Paragraphe I : le prêt d’argent :

159- C’est un contrat qui porte sur une chose qui se consomme par l’usage. Son objet
consiste en la remise d’une partie à une autre une somme d’argent afin que cette dernière, dite
l’emprunteur, puisse s’en servir à charge de lui en restituer autant de même espèce et qualité,
à l’expiration du délai convenu.

160- L’exécution de ce contrat s’articule autour de deux phases clés. La première est
celle du décaissement du capital. La seconde se rapporte à son remboursement.

I- le décaissement du capital :

161- Le capital correspond à la somme prêtée. Sa délivrance est nécessaire à la


formation du contrat. Ce dernier est considéré, en conséquence, sur le plan juridique comme
étant un contrat réel.

Par contrat réel on entend tout contrat qui nécessite pour sa validité l’accomplissement
effectif de l’obligation principale à la charge de l’une des parties. L’objet de cette obligation
qui est à la charge du prêteur consiste en le fait d’assurer à l’emprunteur une jouissance
paisible du capital pendant la durée prévue conventionnellement.

163- Le contrat de prêt d’argent est aussi un contrat synallagmatique. On entend par
cela qu’il a pour effet de créer à la charge des deux parties des obligations réciproques : la
remise de l’argent pour le prêteur et le remboursement pour l’emprunteur.

II- le remboursement du capital :

164- Le dépôt monétaire implique une restitution. Cet acte consiste en une remise en
sens inverse, au déposant et au moment convenu, des signes mêmes substantifiés en compte
par l’écriture créditrice de dépôt.

165- Le remboursement du prêt consiste en le rétablissement au prêteur d’une même


quantité en signes équivalents que la somme prêtée. L’emprunteur doit rendre une chose
semblable en quantité et en qualité à celle qu’il a reçue.

166- Le remboursement doit aussi être effectué au lieu et à la date convenue par les
parties. Au cas où ces dernières se mettent d’accord sur une date unique on sera devant un
prêt remboursable en une seule fois dit « in fine ». Les parties peuvent aussi se mettre
d’accord sur plusieurs échéances périodiques. Le remboursement s’opère dans ce cas par
fractions prédéterminées, tel que le mois, l’année ou le trimestre.

167- Généralement, le contrat de prêt énonce en faveur de l’emprunteur, une faculté


unilatérale de dénonciation du terme. Ce dernier peut l’utiliser en procédant au
remboursement anticipé. Même à défaut de toute énonciation contractuelle, l’emprunteur aura
toujours cette faculté en main en vertu des dispositions légales.

168- Cependant, le cas échéant, il sera utile de connaître la possible applicabilité de


l’indemnité réparatrice stipulée en faveur du prêteur en cas de résolution du contrat.
L’évocation de ladite clause ne pourra avoir lieu que lorsque la résolution est conséquente à
l’inexécution par l’emprunteur de son obligation ou en cas de paiement par anticipation.
169- Sur le plan juridique, cette clause sera considérée comme constituant une clause
pénale qui demeure sujette à une modulation judiciaire.

Paragraphe II : le crédit-bail :

170- C’est un contrat aux termes duquel le crédit bailleur achète un bien en son nom
propre sur la demande d’un client, dit le crédit preneur, pour le lui donner en location avec
promesse de vente. Ainsi, le crédit bailleur dispose d’un attribut sécuritaire qui consiste en le
droit de propriété du bien donné en location.

171- Les tribunaux ont tendance à assimiler le crédit bail à un contrat de louage et non
pas à une opération de crédit. Cette interprétation justifie pourquoi le législateur a choisi de
traiter ce contrat indépendamment des contrats bancaires.

172- Ce contrat relève du droit commun du louage de choses. Il a pour effet de


transférer au locataire toutes les actions contractuelles dont dispose le crédit-bailleur contre le
vendeur, et notamment celle relative à la garantie des vices cachés.

173- Cet effet peut être écarté en cas d’engagement du non recours du locataire envers
le loueur. La renonciation doit faire l’objet d’une clause de cession de créance avec
renonciation du locataire à la garantie légale du loueur.

174- La contrepartie de la jouissance du matériel ou de l’immeuble baillé consiste


dans le paiement par le locataire d’un loyer convenu à échéance périodique. Cette obligation
du locataire est souvent liée à une «clause résolutoire » ou « de déchéance du terme ». La
mise en œuvre de cette clause engendre la résiliation automatique du contrat.

175- En cas de défaillance, le locataire risque d’assumer les conséquences d’une


lourde clause pénale. Cette dernière peut prévoir une indemnité égale au montant des loyers à
échoir.

176- Au terme du contrat le locataire peut lever l’option. En agissant de la sorte le


propriétaire devient propriétaire du bien objet du contrat. En revanche, lorsque le locataire ne
lève pas l’option le contrat parvenu à son terme cesse et le bailleur aura le droit de récupérer
le bien. Le locataire qui ne lève pas l’option peut aussi bénéficier de la prorogation annuelle
du contrat moyennant un loyer prédéterminé de faible montant.

Section II : le crédit de trésorerie

177- L’élément qui permet de distinguer les crédits de trésorerie des crédits
d’investissement demeure dans l’utilisation à laquelle ce crédit sera affecté ainsi que sa durée
de remboursement. Le crédit de trésorerie a pour objectif de permettre à une entreprise de
faire face à ces dépenses quotidiennes. Son remboursement doit avoir lieu à court ou à moyen
terme

Les deux principaux types de crédit de trésorerie sont respectivement l’ouverture de


crédit et la cession de créance professionnelle. Ce sont ces deux crédits dont nous allons à
présent examiner le régime juridique.

Paragraphe I : L’ouverture de crédit :


178- L’ouverture de crédit, souvent dénommée dans la pratique « ligne de crédit »,
constitue une autorisation de crédit consentie par la banque en faveur d’un client. Elle est un
contrat par lequel un établissement de crédit promet de mettre des fonds à la disposition d’une
autre personne.

179- Cette convention a pour intérêt de permettre à l’entreprise bénéficiaire de


disposer d’une sécurité due à la source de financement offerte à sa demande. Elle représente
aussi pour l’établissement de crédit préteur un intérêt de taille, étant donner qu’elle lui permet
d’éviter de grever ses ressources comme en cas d’octroi d’un crédit par débours tout en
réalisation des bénéfices.

180- L’ouverture de crédit est un contrat consensuel qui n’exige pour sa validité
l’accomplissement d’aucune formalité. Ce contrat peut, en conséquence, être prouvé par tous
les moyens de preuve.

181- Les causes de cessation du contrat peuvent être dues à deux cas de dénonciation
qui diffèrent en vertu de sa nature. Ces derniers distinguent entre l’ouverture de crédit à durée
indéterminée et l’ouverture de crédit à durée indéterminée. Dans le premier cas, seule
l’échéance du terme permet la clôture. Dans le second, l’établissement de crédit doit adresser
un préavis au bénéficiaire soixante jours au moins avant la clôture.

182- L’établissement de crédit n’est tenu à l’observation d’aucun formalisme dans


trois cas. Le premier est celui de cessation notoire de paiement. Le second se rapporte à la
commission de la faute commise par le client à son égard ou dans le cadre de l’usage de
l’ouverture de crédit.

183- L’établissement de crédit s’engage par anticipation à honorer la demande de mise


à disposition de fonds émanant de son client. En revanche, ce dernier reste libre de n’en point
formuler la demande.

184-Le bénéficiaire de la promesse de prêter peut librement et à tout moment et par sa


seule volonté provoquer la mise à disposition convenue contractuellement. Il peut aussi opter
pour la clôture de la convention.

Paragraphe II : Cession de créances professionnelles :

185- La cession de créance professionnelle est un prêt. Sa réalisation consiste en une


cession effectuée par voie de bordereau de créances en vue de garantir tout crédit octroyé pour
le financement de l’activité professionnelle de l’emprunteur.

186- Ce contrat de prêt donne lieu à l’usage d’un support normalisé dénommé le
« bordereau ». Pour qu’il soit valable, ce dernier doit contenir plusieurs mentions. La première
mention consiste en la dénomination « acte de cession de créances professionnelles » qui doit
être apposée en haut du titre. La seconde mention se résume dans l’insertion du nom de
l’établissement bancaire bénéficiaire. La troisième est l’indication de la liste des créances
cédées et des numéros des factures afférentes à chacune d’entre elles.

187- La conclusion du contrat se réalise à compter de la signature du bordereau par le


cédant lors de sa remise. Cette signature doit être procédée du datage du bordereau par le
cessionnaire.

I- Les clauses de sécurité :


La cession de créance professionnelle contient plusieurs clauses dites de sécurité. Ces
dernières visent à mettre l’établissement de crédit à l’abri dans le cadre de sa relation avec le
remettant, les débiteurs et les tiers. L’établissement de crédit dispose de la possibilité de
renforcer cet arsenal sécuritaire de façon conventionnelle, en utilisant un accord cadre.

A. La sécurité vis-à-vis du remettant :

188- Le datage du bordereau entraîne le transfert de la titularité des créances désignées


sur le titre. Sa remise entraîne de droit le transfert des sûretés garantissant chacune des
créances concernées.

189- Le remettant n’est pas affranchi de toute possibilité quant au dénouement des
droits transmis au banquier cessionnaire. Il sera considéré après cession comme étant garant
solidairement du paiement de la créance cédée.

190- La cession d’une créance professionnelle représente le risque de double


mobilisation auprès de deux établissements de crédit différents. Cette situation se réalise en
cas de cession de la même créance par bordereau d’une part et par escompte de lettre de
change d’autre part. Cet acte peut même être assimilé à une escroquerie.

Pour contrecarrer ce risque, le cessionnaire peut intégrer dans la convention de prêt


une clause de déchéance. Cette clause à pour effet de lui permettre d’agir immédiatement
contre le remettant en cas de double mobilisation frauduleuse d’une créance cédée.

B - La sécurité vis-à-vis des tiers :

191- En cas de redressement judiciaire du remettant, la cession fiduciaire sera


opposable aux tiers. Cette opposabilité devient effective à compter de la date portée sur le
bordereau.

C - La sécurité vis-à-vis des débiteurs :

192- La cession engendre le transfert des créances en pleine titularité au banquier


cessionnaire, des créances des principaux débiteurs. Le cessionnaire a intérêt à notifier aux
débiteurs concernés une interdiction de payer le cédant afin de leur rendre opposable l’acte de
cession.

D - La sécurité conventionnelle :

193- Cette sécurité est garantit à travers la conclusion d’un accord cadre portant sur les
droits dont dispose le cessionnaire ou les obligations qui incombent au cédant. Cet accord
contient des clauses qui sont susceptibles de fournir plus de sécurité au banquier.

II- La domiciliation obligatoire :

194- C’est une clause aux termes de laquelle le cédant s’engage, auprès du banquier
cessionnaire, de domicilier au sein du compte ouvert auprès de ce dernier, tous les paiements
à intervenir du chef des débiteurs des créances cédées.

III- La clause d’exclusivité :


195- C’est une clause prévue au profit du banquier aux termes de laquelle le client
cédant s’engage à mobiliser auprès de lui toutes ses créances professionnelles. La non
observation de ces deux clauses engendre la déchéance du remettant. Le cessionnaire
deviendra alors habilité à exiger le paiement immédiat de la créance.

IV- la clause de variabilité :

196- Cette clause a pour effet de diminuer la ligne de crédit autorisée, le cas échéant,
par paliers. Cette diminution est réalisée proportionnellement à la valeur des créances
demeurées impayées dans une période donnée.

Section III : L’engagement par signature :

197- L’engagement par signature, ou le crédit par signature est un contrat par lequel
un établissement de crédit s’oblige dans l’intérêt de son client et sur demande de ce dernier à
servir éventuellement une somme d’argent déterminée ou déterminable au bénéficiaire de la
promesse.

198- Dans la pratique ce contrat consiste, en la souscription par le client d’un billet à
ordre en faveur d’un établissement de crédit. L’instrument souscrit est, ensuite, présenté à
l’escompte auprès de la même banque après l’avoir avalisé par un autre établissement.

Paragraphe I : Le Crédit par aval (acceptation):

199- C’est un contrat par lequel une personne s'engage à garantir le paiement d'une
tierce personne en faveur d’un bénéficiaire sur un effet de commerce. La partie qui donne son
aval et qui est dite l’avaliste. Cette dernière est normalement un établissement de crédit qui
s’engage à payer le porteur de l’effet de commerce en cas de non paiement du débiteur à
l’échéance.

I- Modalités :

201- L’aval peut être donné en vertu de deux modalités. Il peut soit figuré sur l’effet
de commerce soit faire l’objet d’un acte séparé.

A - Aval donné directement sur l’effet

202- L’aval consiste, dans ce cas de figure, en une signature de l’avaliste apposée au
recto de l’effet. Cette signature doit être précédée de la formule « bon pour aval».

B - Aval donné par acte séparé

203- L’aval fait l’objet dans ce cas d’un acte séparé. Ce dernier doit indiquer plusieurs
mentions dont notamment le lieu où l'aval est intervenu, le montant des sommes garanties
ainsi que la durée des engagements fournis.

II- Utilités :

204-L’aval comme crédit par signature, permet d’atteindre deux objectifs différents.
Le premier est la constitution de stock. Le second est l’obtention d’un prêt auprès d’un
établissement de crédit.
A. Facilité la constitution des stocks :

205- L’aval constitue, dans ce cas, une technique susceptible de permettre au client de
la banque avaliste de s'approvisionner sur le marché en bénéficiant de la confiance de ses
fournisseurs. Concrètement, la banque fournit ce crédit à son client à travers l’acceptation de
l’effet qu’il tiré en faveur du vendeur.

B -Facilité l'octroi d'un crédit :

206- Il se peut que le banquier manifeste réellement son souhait d’épauler une
entreprise dans la gestion de sa trésorerie sans avoir les disponibilités nécessaires. C’est dans
des situations semblables que le recours à ce mode alternative de financement peut être d’une
grande utilité.

207- L'entreprise cliente qui a besoin de fonds pour renforcer sa trésorerie peut trouver
un autre banquier qui acceptera le décaissement des fonds à condition d'être couvert en risque
par son confrère. Cette couverture consiste en l’acceptation de l’effet qui sera émis à cette
occasion. Le crédit dont bénéficie l’entreprise emprunteuse sera réparti en risque et en
trésorerie entre les deux banquiers.

Paragraphe II : Le Cautionnement

208- Le cautionnement constitue une sûreté personnelle. Il est un contrat par lequel
une banque nommée "la caution" s'engage à l'égard d'une personne dite "bénéficiaire" à payer
la dette du débiteur principal dit "cautionné", au cas où ce dernier va faillir à ses
engagements.

I- Les intérêts

209- Le cautionnement représente des intérêts aussi bien pour l’établissement de crédit
qui l’a octroyé que pour l’entreprise bénéficiaire.

A. Alléger la trésorerie de l’entreprise :

210- Le cautionnement permet d’alléger la trésorerie de l’entreprise emprunteuse en


suppléant aux débours qui devraient normalement être effectués en substitution. Ces débours
seront normalement destinés à la constitution d’une provision. A titre d’exemple, le crédit par
signature permet d’éviter le paiement de droits de douanes ou de procéder au règlement d’une
imposition fiscale.

B -Soulager la trésorerie des banques:

212- Le cautionnement a pour avantage d’être seulement une simple signature. En le


fournissant l’établissement de crédit ne se trouve obligé de faire aucun débours d’argents. Ce
produit permet ainsi à une banque de réaliser un bénéfice sans qu’elle se prive, initialement,
de ses propres fonds pendant une durée déterminée.

II- Typologie :

213- Le cautionnement bancaire est fourni dans de nombreux et divers cas. Il peut être
remis en faveur d’une administration publique ou en faveur d’une personne de droit privé.
A -Caution fiscale :

214- L’administration fiscale peut exiger un cautionnement, en substitution à la


constitution d’une provision. Cet acte a pour effet de retarder les effets d’une imposition et sa
mise au recouvrement.

B -Caution en douane :

215- Ce cautionnement peut être fourni à l’administration des douanes afin d’éviter la
constitution d’une provision. Ceci est le cas pour toute entreprise qui procède à une
importation temporaire.

C -Caution administrative :

216- Ce cautionnement est fourni notamment par les entreprises qui ont
soumissionnées à un marché public. Le document fourni se substitue à la provision qui vise à
garantir les sérieux et à donner une indication sur la bonne santé financière des différentes
entreprises qui concourent en vue de l’attribution du marché.

Paragraphe III : Lettre de garantie :

217- C’est un document émis par la banque en vue de garantir le paiement d’un
fournisseur pour les produits ou services fournis à une entreprise. Le crédit, matérialisé par
ledit document, est utilisé en cas de défaillance de l’entreprise débitrice.

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