COMPTE COURANT

 Présentation.
« il y a compte courant toutes les fois que deux personnes, appelées à se faire des remises
réciproques de valeurs, conviennent de transformer leurs créances en simples articles de crédit
et de débit, formant les éléments d’un compte unique, de sorte que le solde final de ce compte,
lors de sa clôture, constitue seul une créance exigible et disponible ».

 OUVERTURE DU COMPTE COURANT.

-Pluralité de comptes courants. Une même personne peut être titulaire de plusieurs comptes
courants. En principe, chaque compte ouvert est indépendant de l’autre. Il en résulte que la
compensation entre les comptes n’est nullement possible

II- Eléments du compte courant. On enseigne traditionnellement que le compte courant

suppose la réunion de deux éléments: l’intention des parties et les remises

 II-1- ELEMENT INTENTIONNEL – ACCORD DES PARTIES

-Nécessité du consentement. Si les parties veulent faire compenser leurs créances et dettes
réciproques hors la compensation légale par le mécanisme du compte courant, un accord
préalable est nécessaire

-Preuve de l’accord. L’intention des parties peut être expressément exprimée. Dans cette
hypothèse, il est très rare que les parties se réfèrent aux éléments du compte courant. Leur
intention s’induira de l’emploi des mots « compte courant » ou de clauses qui se réfèrent à
certaines règles du compte courant. Il appartient au juge de vérifier la qualification du compte,

Parties au contrat. D’après une terminologie longtemps en usage dans les banques, le
compte courant était un compte ouvert à un commerçant, tandis que les comptes ouverts à des
clients non-commerçants étaient des « comptes de dépôts » ou « comptes de chèques ». Mais
rien n’interdit à des non-commerçants de passer une telle convention en vertu du principe de
la liberté contractuelle, la jurisprudence a déjà admis la validité de la convention de compte
courant passé entre un notaire et son client en l’occurrence un agent de change, mais la preuve
du compte courant doit être apportée

 II-2- ELEMENT MATERIEL – REMISES RECIPROQUES

Les remises constituent l’élément matériel du compte courant
On appelle « remise » toute créance d’une partie sur l’autre, qui entre dans le compte pour y
Être réglée.

Caractères des remises

Les remises doivent répondre à trois caractères: généralité, réciprocité et alternance. A défaut
de l’un de ses caractères, le compte ne pourra être valablement qualifié de compte courant
même si telle est la volonté des parties.

Généralité des remises

Le compte courant doit enregistrer toutes les créances que les parties ont l’une sur l’autre
C’est le principe de l’affectation générale des créances encore appelé principe de généralité du
compte
En vertu de ce principe, chaque partie s’oblige à faire entrer en compte toutes les créances
certaines et liquides dont elle est titulaire à l’encontre de son cocontractant courant. En vertu
de ce principe, chaque partie s’oblige à faire entrer en compte toutes les créances certaines et
liquides dont elle est titulaire à l’encontre de son cocontractant

Réciprocité des remises

Il n’y a de compte courant que si les remises sont réciproques. Cette condition signifie que
chaque contractant doit être tantôt remettant, tantôt récepteur. Ainsi, les remises ne doivent
pas être en sens unique et ne provenir que d’une partie.
Alternance des remises
Enchevêtrement. La qualification de compte courant est subordonnée à l’alternance des
remises encore appelée enchevêtrement. Les remises doivent être « alternées et enchevêtrées »
c’est-à-dire suivant un rythme d’alternance et non de simple succession