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Le secteur bancaire représente plus de 4 % du PIB du Royaume-Uni. Les grandes banques britanniques
sont dominantes sur le marché de détail mais en concurrence pour la banque d’investissement avec les
établissements étrangers installés à Londres, la City étant l’une des premières places financières au
monde. La crise financière, qui a forcé l’État à sauver de la faillite plusieurs établissements, a conduit à
une profonde réforme du système de supervision et force les banques à revoir leur modèle économique.
Le secteur bancaire britannique est le plus important des grands pays développés en proportion
du PIB. Le secteur financier (banques et assurances) contribuait pour 7,4 % au PIB du Royaume-Uni
en 2014, dont 4,3 % pour les banques. Selon la banque d’Angleterre, les actifs des établissements
bancaires représentaient 450 % du PIB du Royaume-Uni en 2013 (cette proportion était de 383 % en
France). Le Royaume-Uni accueille environ 250 banques étrangères (dont 150 filiales et 100
succursales) représentant plus de 50 pays. 416 600 personnes étaient employées au Royaume-Uni
dans le secteur bancaire à la fin 2014. Sur les 3 178 banquiers européens gagnant plus de un million
d’euro par an en 2013, 2 086 travaillaient au Royaume-Uni soit 66 %. Le Royaume-Uni représente
moins d’un quart du secteur financier européen en termes de valeur ajouté et d’emploi en 2013 mais il
est majoritaire sur plusieurs segments clés de marché dans l’Union Européenne, en particulier celui des
changes (78 % des transactions) et des dérivés de taux (74 %).
Les banques britanniques sont dominantes sur l’activité de détail tandis que la banque de
financement et d’investissement (BFI) est très ouverte à la concurrence internationale. Le « big
four » britannique contrôle à lui seul plus de 75 % des comptes courants des particuliers et 80 % des
comptes des entreprises. Leurs parts de marché respectives en 2013 pour les particuliers étaient de
27 % pour Lloyds, 20 % pour Royal Bank of Scotland, 18 % pour Barclays et 12 % pour HSBC. En
revanche, dans la banque de financement et d’investissement, la concurrence internationale est très
forte et les banques étrangères occupent souvent les premières places des « league tables » sur les
différents segments de marché. Les cinq plus grandes banques américaines (Goldman Sachs,
JPMorgan Chase, Bank of America, Morgan Stanley et Citigroup) ont leur siège européen à Londres et
y emploient 40 000 personnes. Plus récemment, les banques chinoises ont été autorisées par le
régulateur à ouvrir des succursales à Londres et le Royaume-Uni a été le premier pays de l’Union
Européenne à autoriser les banques islamiques (6 sont agrées par la régulateur britannique).
La toute-puissance des « big four » est remise en cause depuis la crise de 2008. Leur modèle
économique est fragilisé par les nouvelles réglementations bancaires, en particulier la mise en œuvre
de la séparation bancaire et la hausse des exigences en matière de fonds propres, qui touche en
particulier les activités de marché. Elles ont dû faire face au coût des scandales financiers : les amendes
et provisions liés aux manipulations de l’indice Libor, à celles sur le marché des changes et aux ventes
abusives d’assurances emprunteurs (PPI) se sont élevées à 38,7 Md£ entre 2011 et 2014. Au total, les
coûts des cinq grandes banques britanniques (le « big four » et la grande banque d’investissement
Standard Chartered) ont fortement augmenté, et représentaient 69 % de leur produit net bancaire en
2014, contre 56 % en 2009. Dans ce contexte, les grandes banques procèdent à des restructurations
d’ampleur et réduisent la taille de leur bilan : baisse des effectifs et du nombre d’agences au Royaume-
Uni (le pays comptait 8 400 agences bancaires fin 2015 soit une baisse de 25% en 10 ans), recentrage
des activités sur le marché domestique (vente de filiales à l’étranger), diminution des activités de banque
d’investissement. Ce dernier développement inquiète certains acteurs, qui déplorent la domination
croissante des grandes banques d’affaires américaines sur le marché européen.
Face à la défiance du public vis-à-vis des grandes banques, les « challenger banks » rivalisent
d’offres innovantes pour gagner des parts de marché. Plusieurs nouveaux établissements sont
entrés sur le marché depuis la crise, avec le soutien des autorités qui cherchent à accroître la
concurrence. Ces « challengers banks » forment un groupe hétérogène : les banques totalement
nouvelles (Metro Bank, Aldermore ou la future banque en ligne Atom) côtoient celles qui ont acheté des
réseaux existants (Santander UK a repris d’Abbey National et Alliance & Leicester, Virgin Money a repris
Northern Rock) et les anciennes filiales des « big four » (Lloyds a dû se séparer de TSB et RBS va
vendre Williams & Glyn). Le transfert automatique de compte sous 7 jours a été mis en place en 2013.
En 2014, les petites banques de détail ont ainsi vu leur portefeuille de prêts augmenter de 16 % tandis
que celui des cinq plus grandes banques déclinait de 2,5 %. Toutefois, seuls 3 % des Britanniques
changent de banque chaque année et les parts de marché des « challenger banks » n’ont que
faiblement progressé sur la période récente. Les banques traditionnelles doivent en outre faire face à
la concurrence des fintech, c’est-à-dire des start-up qui utilisent les nouvelles technologies pour offrir
des services bancaires de façon plus simple et à moindre coût. Le financement participatif (crowfunding)
et le crédit communautaire (peer-to-peer lending) se sont ainsi fortement développés et représentaient
un marché de 3,2 Md£ en 2015.
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