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Cours de Macroéconomie

Monétaire et Financière
Licence 2
Equipe pédagogique de Macroéconomie
Responsable: Pr. Issoufou Soumaila MOULEYE
Objectifs du cours:

1)Comprendre les origines, les formes, et les


fonctions de la monnaie dans une
économie.
2)Comprendre le fonctionnement des
institutions financières et bancaires, ainsi
que le processus de création monétaire.
Objectifs du cours(suite):

3) Comprendre les modes de financement d’une


économie à travers les marchés de capitaux.

4) Comprendre le rôle des politiques


économiques (politiques monétaire et
budgétaire) dans la dynamique des modèles
économiques : cas du modèle IS-LM.
PLAN DU COURS
MODULE 1:
LA MONNAIE ET LES MOYENS DE PAIEMENT

I.DEFINITION ET ORIGINES DE LA MONNAIE


II.LES DIFFERENTES FORMES DE MONNAIE
III.LES FONCTIONS DE LA MONNAIE
IV.LA MESURE DE LA QUANTITE DE MONNAIE EN
CIRCULATION DANS UNE ECONOMIE: LES AGREGATS
MONETAIRES
PLAN DU COURS
MODULE 2 :
SYSTÈME BANCAIRE ET PROCESSUS DE CREATION
MONETAIRE

I.CARACTERISTIQUES DES INSTITUTIONS FINANCIERES


II.PROCESSUS DE CREATION MONETAIRE
III.SITUATION ACTUELLE DU SYSTÈME BANCAIRE AU SEIN DE
L’UEMOA
PLAN DU COURS

MODULE 3
LE MODE DE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
PAR LES MARCHES DE CAPITAUX
I.LES CARACTERISTIQUES DES MARCHES DE
CAPITAUX
II.LES MODES DE FINANCEMENT DE
L’ECONOMIE
PLAN DU COURS

MODULE 4
MONNAIE ET POLITIQUES ECONOMIQUES
I.L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MONNAIE
II.L’EQUILIBRE GLOBAL DANS LE MODELE IS-
LM
III. ANALYSE DES POLITIQUES ECONOMIQUES
DANS LE MODELE IS-LM
BIBLIOGRAPHIE
1. Azam, J.P: Théorie Macroéconomique et Monétaire, Nathan.
2. Bordes, Christian: La Politique Monétaire, La Découverte,
2007.
3. Chabert, Dominique: Manuel d’Economie Bancaire Appliquée,
Revue Banque, 2007.
4. Goux, J.F: Macroécomie Monétaire et Financière, 5e édition,
Economica, 2010.
5. Mankiw, Gregory: Macroéconomie, De BOEK .
6. Patat, J.P: Monnaie, institutions financières et politique
monétaire, 5e édition, 1993.
MODULE 1:

LA MONNAIE ET
LES MOYENS DE
PAIEMENT
INTRODUCTION

• En macroéconomie 1, nous avons étudié les agents économiques


et leurs interactions à travers les agrégats économiques (Revenu
(Y), consommation (C), épargne (S), investissement (I)…). Ces
interactions ou activités économiques s’effectuent sur des
marchés tels que celui des biens et services et celui de la
monnaie aboutissant à l’équilibre IS-LM. Ainsi, ces activités
économiques s’effectuent par l’intermédiaire de la monnaie d’où
l’étude de ce module de Macro Monétaire et Financière.
• Cependant, la monnaie n’est pas facile à définir car sa nature est
ambivalente. La monnaie peut être considérée comme un bien
économique, un bien public, un bien social, etc.
I. Définition et origines de la
monnaie

• De manière générale la monnaie peut ê tre définie


comme un moyen de paiement accepté par tous les
agents économiques d’un espace géographique
donné, et utilisable directement pour les transactions
ré elles ou/et monétaires.
• L’existence de la monnaie dans une é conomie repose
sur le principe de confiance. Cette confiance garantit
la valeur que les agents économiques attribuent à la
monnaie et aux institutions émettant cette monnaie.
I. Définition et origines de la
monnaie (suite)
• La monnaie trouve ses origines vers le 7e siècle
avant J.C.
• Elle est apparue dans un contexte de micro-sociétés
caractérisées par le système de troc.
• Ce système de troc se caractérisait par des
échanges de marchandises contre marchandises.
Cependant la nécessité de la double coïncidence
des désirs entre les coéchangistes n’était pas
toujours satisfaite d’où l’apparition de la monnaie.
I. Définition et origines de la
monnaie (suite)
Principe de la double coïncidence des désirs:
Soient deux agents X et Y possédant et voulant échanger
respectivement les biens A et B. Pour que l’échange
soit possible entre les deux agents, il faut que celui qui
possède le bien A (X) désire avoir le bien B, et que
celui qui possède le bien B (Y) désire également
obtenir le bien A. Cette double coïncidence des désirs
constituait donc un obstacle aux échanges, et il fallait
trouver un bien intermédiaire accepté par tous pour les
échanges: la monnaie est ainsi apparue.
II.Les différentes formes de
monnaie
La monnaie s’est matérialisée de différentes manières à travers le temps et l’espace. On
distingue les principales formes suivantes:

• la monnaie marchandise (bétail, coquillages etc.);

• la monnaie métallique (cuivre, bronze, or, argent);

• la monnaie fiduciaire (composée des billets de banque et des pièces de monnaie


appelées monnaie divisionnaire);

• la monnaie scripturale (compte courant, chèque bancaire, virement bancaire,


carte bancaire considérée également comme de la monnaie électronique);

• la monnaie électronique (carte bancaire, mobile banking comme Orange Money,


Mobicash, bitcoin etc.).
II. Les différentes formes
de monnaie
• la monnaie électronique: Le bitcoin
Créé en 2009 par Satoshi Nakamoto – qui pourrait être le
pseudonyme d’une personne ou d’un groupe de personnes – le
bitcoin est une crypto-monnaie1 , i.e. un instrument de
paiement électronique qui fonctionne en réseau. Le bitcoin est
«une unité de compte virtuelle stockée sur un support
électronique permettant à une communauté d’utilisateurs
d’échanger entre eux des biens et des services sans avoir
recours à la monnaie légale » (Banque de France, 2013).
III. Les fonctions de la monnaie

On attribue traditionnellement trois fonctions à la


monnaie augmentée d’une 4e fonction récente:

1.La monnaie comme intermédiaire dans les échanges:


La monnaie permet de pallier aux inconvé nients du troc
en intervenant comme moyen de règlement accepté par
tous. Elle permet non seulement d’acquérir n’importe
quel bien ou service, mais également de régler n’importe
quelle dette: on dit dans ce dernier cas que la monnaie a
un pouvoir libératoire.
III. Les fonctions de la monnaie (suite)

2. La monnaie comme unité de compte:


La monnaie permet de comptabiliser toutes les
transactions en ce sens qu’elle devient le numé raire dans
lequel les prix de tous les biens sont exprimés dans un
langage chiffré et commun à tous. Exemple: une table
coûte 15.000F.
III. Les fonctions de la monnaie (suite)

3. La monnaie comme réserve de valeur:


A partir du moment où la monnaie constitue un moyen de
paiement, il est possible de la conserver pour des achats
ou règlements futurs. Elle permet ainsi de transférer du
pouvoir d’achat d’une période à une autre. Cette fonction
de réserve de valeur dépend cependant de l’inflation
dans l’é conomie. Plus elle est forte, plus la fonction de
réserve de valeur se dé grade en raison de la diminution
du pouvoir d’achat des agents.
III. Les fonctions de la monnaie (suite)

4. La monnaie comme instrument de politique


économique
Cette 4e fonction est récente (à partir du 20e siècle), et
découle des pensées keynésiennes de non neutralité de
la monnaie sur l’économie réelle à court terme. La
monnaie est ainsi vue comme un instrument à la
disposition des autorités monétaires afin d’influencer
considérablement l’activité économique d’un pays.
IV. La mesure de la monnaie en
circulation: les agrégats monétaires

On mesure la quantité de monnaie en circulation dans une


économie (masse monétaire) à l’aide d’agrégats monétaires.
Ces agrégats sont déterminants pour au moins deux raisons:
- comprendre les préférences des agents économiques en
termes de liquidité (par exemple observation d’une
dématérialisation progressive de la monnaie);
- définir et conduire la politique monétaire du pays.
IV. La mesure de la monnaie en
circulation: les agrégats monétaires
(suite)
On distingue principalement trois (3) agrégats monétaires (M1, M2, et
M3) les plus importants incluant également les plus petits. Ce sont:

 M1= billets de banque + pièces de monnaie + dépôts à vue

Les dépôts à vue (compte courant) correspondent à des dépôts pouvant


être retirés à tout instant sans délai.

M1 est appelé agrégat monétaire au sens étroit.


IV. La mesure de la monnaie en
circulation: les agrégats monétaires
(suite)
 M2= M1 + Dépôts à terme (DAT) <= 2 ans + Dépôts
remboursables avec un préavis <= 3 mois ( livrets d’épargne
populaire, livrets d’épargne logement, CODEVI (Compte de
Développement Industriel ) etc.)

Cet agrégat est donc composé de M1 et de divers comptes d’épargne


des agents économiques (ménages et entreprises).

M2 est appelé agrégat monétaire intermédiaire.


IV. La mesure de la monnaie en
circulation: les agrégats monétaires
(suite)
 M3= M2 + pensions + OPCVM monétaires + titres de créance<=
2 ans + bons du trésor + billets de trésorerie

Cet agrégat est donc composé de M2 , des instruments du marché


monétaire, et des titres de créances négociables. Dans certains
documents, M3 est subdivisé en deux sous-agrégats donnant
naissance à un agrégat M4.

M3 est appelé agrégat monétaire au sens large.


MODULE 2 :
SYSTÈME BANCAIRE ET
PROCESSUS DE CREATION
MONETAIRE
I. Les institutions financières

Le développement des activités économiques et la


mondialisation nécessitent une quantité de plus en plus croissante
de monnaie et de moyens de paiement dans les économies.

Cette offre de monnaie émane principalement des activités des


institutions financières. Il s’avère dès lors important de
s’intéresser à l’organisation et au mode de fonctionnement de ces
institutions.
I. Les institutions financières (suite)

Ces institutions se subdivisent en deux catégories:


-les institutions financières monétaires qui collectent les dépôts
et/ou sont habilitées à créer de la monnaie (principalement les
banques et le Trésor public);

- les institutions financières non monétaires qui ne créent pas de la


monnaie mais se chargent de collecter et placer de l’épargne, ainsi
que de distribuer également du crédit. Il s’agit donc pour elles de
faire circuler de la monnaie existante (institutions de micro-finance,
fonds de placement privés…).
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières monétaires on distingue:

 la banque centrale appelée la banque des banques qui


définit et conduit la politique monétaire du pays. Elle émet les
billets de banques, et assure le bon fonctionnement du système
bancaire et financier en contrôlant la circulation monétaire et la
distribution de crédits des banques commerciales.
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières monétaires on distingue:

 les banques commerciales considérées comme les vraies


créatrices de monnaie, dans la mesure où elles créent leur
propre monnaie (monnaie scripturale) en accordant notamment
des crédits aux agents non financiers. Elles collectent les dépôts
et assurent en partie le financement de l’économie.
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières monétaires on distingue:

 le Trésor Public représente l’Etat du point de vue de ses


activités financières (opérations d’encaissement/décaissement
des recettes/règlements). Le Trésor Public crée de la monnaie
divisionnaire (pièces de monnaie), et peut s’endetter
également auprès de la Banque centrale.
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières non monétaires on


distingue:

 les institutions de micro-finance qui collectent de l’épargne


auprès des agents non financiers et banques commerciales afin
d’octroyer du crédit. Elles utilisent donc de la monnaie déjà
existante.
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières non monétaires on


distingue:

 les sociétés d’assurance qui transforment les risques


individuels en risques collectifs en collectant des ressources
constituées de primes contractuelles obligatoires ou facultatives
(assurance automobile, assurance logement …).
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières non monétaires on


distingue:

 les sociétés d’investissement se caractérisent par la


fourniture de services d’investissement ( placement, gestion de
portefeuille pour le compte de tiers, exécution d’ordres pour le
compte de tiers…).
I. Les institutions financières (suite)

Parmi les institutions financières non monétaires on distingue:

 les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières


(OPCVM) dont le rôle est l’acquisition et la gestion de portefeuilles
composés essentiellement de valeurs mobilières (actions, obligations,
titres du marché monétaire…). Ces OPCVM à l’intention des
épargnants sont constitués d’une part par les Sociétés
d’Investissement à Capital Variable (SICAV), et d’autre part par les
Fonds Communs de Placement (FCP).
II. Processus de création monétaire
1. Mécanismes de création monétaire:

 Une création monétaire consiste en la transformation de créances en


moyens de paiement. Ce pouvoir de transformation est exclusivement
réservé aux institutions financières monétaires ( banques commerciales,
Banque centrale, et Trésor public).

 Il faut cependant noter que cette création monétaire signifie la mise en


circulation d’une nouvelle quantité de monnaie et non la substitution
d’une forme de monnaie à une autre.

 Nous allons donner une illustration du processus de création monétaire


pour chacune de ces trois institutions monétaires.
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau des banques commerciales:
On parlera de création monétaire lorsqu’une banque commerciale procède à
l’une des 2 opérations suivantes:
 L’achat d’actifs réels, financiers ou de devises.
 Les opérations de crédit.
Le bilan du compte d’un agent (banque ou agent non-financier) se présente
comme suit:
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau des banques commerciales (suite):
Dans le cas d’une opération de crédit, on distingue deux phases:
- la phase de création monétaire (octroi du crédit);
- la phase de destruction monétaire (remboursement du crédit).
Exemple: à la date t, la banque B2 accorde un crédit de 100 u.m (unités
monétaires) à l’entreprise X: c’est la phase de création monétaire. A la
date t, les bilans de l’entreprise X et de la banque B2 se présentent comme
suit:
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau des banques commerciales (suite):
A la date t+1, X rembourse son crédit et son compte courant (CC) est débité de 100
u.m: on parlera alors de destruction monétaire. A t+1, les bilans de deux
agents se présentent ainsi:

On peut croire que la banque accorde le crédit à l’entreprise X sur la base des
dépôts qu’elle collecte préalablement. Il n’en est rien. Par un simple jeu
d’écriture, cette opération conduit la banque à créditer le compte courant
de l’entreprise X. On dit que les crédits font les dépôts.
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau de la Banque Centrale:
La Banque centrale crée de la monnaie lors des opérations suivantes:
- La demande de billets des agents non financiers auprès des banques
commerciales (lorsqu’un agent non financier retire des billets au GAB de sa
banque, il oblige cette dernière à se procurer de la monnaie fiduciaire auprès
de la Banque centrale, seule émettrice de billets).

- Lors de l’achat d’actifs réels, financiers ou de devises.

- Lors des opérations de refinancement des banques commerciales auprès


de la Banque centrale.
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau de la Banque Centrale (suite):

 Lors d’une opération de refinancement, la Banque Centrale crée de la


monnaie scripturale qui est inscrite dans les comptes des banques
commerciales dans les livres de la Banque centrale. Cette monnaie s’appelle
monnaie Banque centrale ou base monétaire.

 Le principe de compensation interbancaire quotidienne dégage pour


chaque banque un solde excédentaire ou déficitaire, inscrit au crédit ou au
débit de son compte dans les livres de la Banque Centrale. Ceci se traduit par
une hausse ou une baisse de ses avoirs en monnaie Banque Centrale.
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau de la Banque Centrale (suite):
Si le montant en Monnaie Banque Centrale détenu par une banque
commerciale devient insuffisant, cette banque doit immédiatement
acheter de la monnaie Banque Centrale en cédant par exemple des
titres, soit à d’autres banques commerciales, soit à la Banque Centrale:
c’est l’opération de refinancement.
II. Processus de création monétaire (suite)
1. Mécanismes de création monétaire :
 Au niveau du Trésor Public:
Le Trésor Public a le monopole de la création de la monnaie divisionnaire
(pièces de monnaie), et peut également se refinancer auprès de la Banque
centrale lorsque l’Etat a besoin d’un financement (par exemple pour
financer la croissance économique).
II. Processus de création monétaire (suite)
2. Les contreparties de la masse monétaire :

 Dans le processus de création monétaire, il est important de connaître


les sources de création monétaire, c’est-à -dire savoir si l’augmentation
de la masse monétaire est due à un achat d’actifs, un endettement de
l’Etat, ou encore un crédit à l’économie: il s’agit des contreparties de
la masse monétaire.

 Parler des contreparties de la masse monétaire, c’est donc s’interroger


sur les raisons qui ont engendré la création monétaire. On distingue
des contreparties d’origine externe (créances sur l’extérieur), et des
contreparties d’origine interne ( créances sur l’économie et sur l’Etat).
Les créances sur l’économie (octroi de crédits à l’économie)
constituent l’essentiel des contreparties de la masse monétaire.
II. Processus de création monétaire (suite)
3. Les théories de la création monétaire : Multiplicateur et diviseur de
crédit

La question principale qui se pose est de déterminer le détenteur du rôle


moteur dans le processus de création monétaire entre la Banque
centrale et les banques commerciales.

Deux approches s’opposent: l’approche du Multiplicateur et celle du


diviseur de crédit. Plus précisément, il s'agit de savoir si ce sont les
liquidités proposées aux banques commerciales par la Banque centrale
qui déterminent le niveau de la masse monétaire (approche du
multiplicateur) ou si, inversement, ce sont les crédits octroyés par les
banques commerciales qui déterminent le niveau de monnaie centrale
(diviseur de crédit).
II. Processus de création monétaire (suite)
3. Les théories de la création monétaire : Multiplicateur et diviseur de
crédit (suite)

L’approche du Multiplicateur insiste sur le rô le majeur de la Banque


centrale dans le processus de création monétaire. Selon cette approche,
les dépôts font les crédits. Ce sont les réserves excédentaires des
banques commerciales qui débouchent dans la création de monnaie
supplémentaire par le biais du crédit. Le principe est le suivant:
Supposons que les agents non financiers aient l’habitude de détenir une
partie de leurs encaisses monétaires (M) sous forme de billets (B).
Appelons b le rapport supposé stable entre le volume de billets
demandé et la quantité de monnaie à la disposition des agents non
financiers:
b=B/M ou B=bM
II. Processus de création monétaire (suite)
3. Les théories de la création monétaire : Multiplicateur et diviseur de
crédit (suite)
On sait par ailleurs que les banques commerciales sont contraintes de mettre en
réserve, c'est-à-dire de déposer dans leur compte à la BC une proportion fixe r
(taux de réserves obligatoires) de leurs dépôts. Si R est le montant des réserves,
on a :
r = R/D ou R= rD
La stabilité supposé des cœfficients b et r nous permet d’établir une relation entre la
monnaie centrale H et la masse monétaire M, soit :
H = B+ R = bM + rD = bM + r(1-b)M
De cette relation on tire :
H =[ b + r(1-b)] M
M = [1/ (b + r(1-b)] H
M=kH
II. Processus de création monétaire (suite)
3. Les théories de la création monétaire : Multiplicateur et diviseur de
crédit (suite)
De cette relation:
M = [1/ (b + r(1-b)] H
M=kH
On observe que la masse monétaire M serait un multiple de la monnaie
Banque Centrale H. Cette dernière serait donc à l’origine de la création
monétaire. Ainsi donc un excédent de monnaie Banque centrale H d’une
banque commerciale, lui permettrait d’accroître la masse monétaire M
en accordant des crédits supplémentaires.
II. Processus de création monétaire (suite)
3. Les théories de la création monétaire : Multiplicateur et diviseur de
crédit (suite)

Dans l’approche du diviseur de crédit, les crédits seraient distribués et c'est


seulement après que les banques commerciales chercheraient à se
refinancer auprès de la Banque centrale. Selon cette approche, ce sont
plutôt les crédits qui font les dépôts et non l’inverse. La Banque
centrale peut théoriquement bloquer le déroulement du processus à tout
moment. Dans les faits, un refus de refinancement pourrait avoir des
conséquences très néfastes (faillites bancaires). La formule du diviseur
de crédit découlant du modèle précédent est la suivante:
H =[ b + r(1-b)] M
III. Situation actuelle du système bancaire au sein
de l’UEMOA (source: BCEAO, UEMOA)
 Ces dernières années, le système bancaire de l’UEMOA a connu un essor
considérable marqué par l’émergence de grands groupes panafricains
comme Ecobank, Bank of Africa, Banque Atlantique, CORIS Bank, UBA, etc.

L’Union comptait 153 établissements de crédit en 2019, dont 132


banques et 21 établissements financiers à caractère bancaire. Au Mali on
compte actuellement 14 banques et 3 établissements financiers à
caractère bancaire (Fonds de Garantie Hypothécaire du Mali (FGHM), Fonds
de Garantie du Secteur Privé (FGSP), et Société Africaine de Crédit
Automobile (SAFCA-ALIOS Finance)) .

On observe une baisse significative de la part de marché des filiales


étrangères au profit des filiales africaines. Par exemple, la part de marché
cumulée des groupes à capitaux africains est passée de 49% en 2004, à
70% en 2015. Dans le même temps, celle des filiales françaises à été divisée
par deux passant de 29% à 14% sur la même période.
III. Situation actuelle du système bancaire au sein
de l’UEMOA (suite)
 Le système bancaire de l’UEMOA comptait en 2019 13,8 millions de
comptes clients (dont 1,8 millions de comptes au Mali), soit une hausse
de 10% par rapport à 2018. On compte également 3728 agences (dont
500 au Mali), soit une hausse de 2,7% par rapport à 2018. Cependant le
taux de bancarisation reste encore faible (12,6%).

Les dépô ts collectées dans la zone en 2019 s’établissent à 27 837 Mds de


FCFA (dont 3130 Mds au Mali), soit une hausse de 10,8% par rapport à
2018. De même, les encours de crédits s’établissent à 22 924 Mds de FCFA
en 2019 (dont 2710 Mds au Mali), soit une hausse de 10% par rapport à
2018.

 Le secteur bancaire est au cœur du financement des économies de la


zone. Cependant, il se heurte à trois problèmes majeurs.
III. Situation actuelle du système bancaire au sein
de l’UEMOA (suite)
 Problème 1: la nature de la structure de financement
Les crédits accordés sont majoritairement de court terme. Par exemple en 2015 en
zone UEMOA, les crédits court terme représentaient 58% du total, ceux de
moyen et long termes 42% dont à peine 5% pour le crédit long terme. Ceci ne
permet pas un développement structurel des économies.
 Problème 2: l’importance du secteur informel qui est exclu du système
bancaire conventionnel
En conséquence, les banques se trouvent très souvent sur-liquides, et allouent une
part croissante de leurs liquidités à l’achat de titres publics émis au niveau de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).

 Problème 3: l’inadéquation de l’orientation sectorielle du financement


bancaire: moins axé sur l’agriculture et l’industrie à haute VA, et beaucoup plus
axé sur le commerce mais à faible VA.
MODULE 3:
LE MODE DE FINANCEMENT
DE L’ECONOMIE PAR LES
MARCHES DE CAPITAUX
I. Caractéristiques des marchés de capitaux
Les marchés de capitaux sont des marchés où les différents agents
économiques se procurent de la liquidité dans le cadre de
leurs activités. On distingue principalement trois types de
marché de capitaux:

 le marché monétaire où marché de capitaux à court terme


(jusqu’à trois ans);

 le marché financier où marché de capitaux à moyen/long


terme (4 ans et plus);

 le marché des dérivés


I. Caractéristiques des marchés de capitaux (suite)
1. Le marché monétaire:
C’est le lieu où les banques, particuliers et établissements financiers se
prêtent ou empruntent des capitaux à court terme. Il
comprend deux compartiments:
 le marché interbancaire (réservé uniquement aux banques
et établissements financiers);
 le marché monétaire élargi ou marché des titres de
créances négociables (ouvert aussi aux entreprises et agents
non financiers en plus des banques).

Les opérations se font sur les instruments et titres du marché monétaire


(certificats de dépôts, billet de trésorerie …).
I. Caractéristiques des marchés de capitaux (suite)
2. Le marché financier:

C’est le lieu où s’échangent des titres à moyen et long terme contre de la monnaie
( principalement des actions et obligations). Il comprend également deux
compartiments:

 le marché primaire ou marché du neuf (lieu où les entreprises se


financent, et où les épargnants acquièrent des titres nouveaux);
 le marché secondaire ou la bourse ou marché des titres d’occasion
(permettant aux agents économiques de revendre des titres anciens et
assurer ainsi de la liquidité).
Notons que le marché boursier ouest africain s’appelle la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM). Créée en 1996 et basée en Côte d’Ivoire.
Cependant les conditions d’accès et de fonctionnement rendent souvent
difficile l’optimalité de cette bourse ( manque de transparence, accès
réservés aux grandes entreprises avec un capital minimum de 200
millions pour le marché des actions …).
I. Caractéristiques des marchés de capitaux (suite)

3. Le marché des dérivés:


Le marché des produits dérivés a été créé pour permettre aux agents
économiques de se prémunir contre les risques des variations
du cours des actifs. De ce fait, les opérations qui s’y passent
sont des opérations dérivées des opérations effectuées sur
les deux premiers marchés à savoir les marchés monétaire
et financier. Ces opérations définissent des contrats engageant
deux parties à acheter ou vendre un titre fictif à une échéance
et à un prix fixés. Il en existe deux compartiments:

 le marché de gré à gré où l’opération se passe directement


entre le vendeur et l’acheteur.

 le marché organisé ou réglementé, où les transactions se


concluent en bourse.
II. Le mode de financement de l’économie

 Le financement de l’économie fait référence à l’ensemble des moyens par


lesquels les agents économiques se procurent de la monnaie pour la
réalisation de leurs activités (consommation, investissements, production
etc.).

 Pour ce faire, plusieurs possibilités s’offrent à eux selon la situation dans


laquelle ils se trouvent.

 Quelle situation? Être en capacité ou en besoin de financement.

 Les agents à capacité de financement ont la possibilité de financer leurs


propres investissements. On parlera alors de financement interne ou
d’autofinancement. Ceux qui ne souhaitent pas investir toutes leurs
ressources, en placeront une partie.
II. Le mode de financement de l’économie (suite)
Les agents à besoin de financement doivent quant à eux trouver en externe les
fonds nécessaires à la réalisation de leurs activités puisqu’ils ne peuvent pas
eux-mêmes les financer. C’est le mode de financement externe.
Ils ont pour cela deux possibilités :
 Soit s’adresser aux banques et autres établissements de crédit qui collectent
les dépôts de leurs clients pour les prêter à ceux ayant un besoin de
financement. Ce type de financement est appelé financement externe
indirect ou intermédié.

 Soit aller directement sur les marchés de capitaux. Ceux ayant des besoins
de financement émettent alors des titres (actions ou obligations) qui sont
achetés par les agents à capacité de financement et désirant placer leur
épargne. On parle alors de financement externe direct.
II. Le mode de financement de l’économie (suite)
II. Le mode de financement de l’économie (suite)

Economie d’endettement versus Economie de marché


 Suivant l’approche de Gurley et Shaw, une économie
d’endettement est une économie principalement caractérisée
par la finance indirecte, c’est-à-dire que l’essentiel de l’activité
économique est financé par les banques et autres établissements
financiers; tandis que dans une économie de marché, la
finance directe prédomine c’est-à-dire que les agents à besoin
de financement préfèrent se financer directement sur les
marchés financiers.
 Dire qu’une économie est de type endettement ou de marché
ne signifie pas que l’autre type de financement n’existe pas.
Cela veut tout simplement dire qu’il y a un type de financement
qui est plus développé que l’autre dans l’économie.
II. Le mode de financement de l’économie (suite)

Economie d’endettement versus Economie de marché (suite)


 Avec le phénomène de Mondialisation qui s’est accentué à
partir des années 80, les économies jadis d’endettement ont
évolué de plus en plus vers des économies de marché.

 Ce constat est cependant plus justifié dans les pays


développés que dans les pays en développement, qui eux
sont toujours caractérisés par des économies d’endettement,
notamment en raison du faible niveau de développement de
leurs marchés financiers.
MODULE 4:
MONNAIE ET POLITIQUES
ECONOMIQUES
I. L’offre et la demande de monnaie
1. Les théories de l’offre de monnaie
Deux théories s’opposent:
- Ceux qui considèrent l’offre de monnaie comme
exogène c’est-à-dire ayant une origine indépendante
de la demande de crédit et contrôlable par une autorité
monétaire: c’est le principe du multiplicateur de crédit
(auteurs classiques et néoclassiques principalement).
- Ceux qui considèrent que l’offre de monnaie est
endogène c’est-à-dire déterminée par la demande de
crédit, et non contrôlable par l’autorité monétaire:
c’est le principe du diviseur de crédit (auteurs Post-
keynésiens notamment).
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
a. Le quantitativisme monétaire
La théorie quantitative de la monnaie exprime qu’il existe un lien
direct entre la quantité de monnaie en circulation dans
l’économie au cours d’une période, et le niveau général des prix
de cette économie : plus le stock de monnaie en circulation est
important, plus le niveau général des prix est élevé.

Ainsi, on distingue traditionnellement deux expressions


importantes de la théorie quantitative selon que l’on
s’intéresse à une approche de type transactionnel ou une
approche en termes d’encaisses monétaires réelles.
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
a. Le quantitativisme monétaire (suite)
La version traditionnelle de la théorie quantitative de la monnaie a été formulée
par Irving Fisher(1911). L’idée est qu’il y a d’une part , une identité
comptable entre la valeur totale nominale(monnaie) des biens échangés
dans une économie pendant une période de temps donné(le revenu nominal)
et, d’autre part, la valeur totale de la dépense totale en monnaie.
Revenu nominal = Dépense totale
Puisque :
- le revenu nominal total est le produit de la production en volume (en
termes réels) Y, par le niveau général des prix P
- la dépense totale est le produit du stock total de signes monétaires , M, par
la vitesse de circulation de la monnaie ,v
On a donc Revenu nominal = Dépense totale
P.Y = M.v
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
a. Le quantitativisme monétaire (suite)
A partir de l’identité Mv = PY, Fisher construit une théorie en formulant
l’hypothèse selon laquelle la vitesse de circulation de la monnaie v est
constante à long terme (v = v̄). Pour qu’enfin, cette identité comptable puisse
dériver d’une théorie causale de la détermination du niveau général des prix
par le stock de monnaie, il faut y adjoindre l’hypothèse selon laquelle le
volume de la production est insensible au déroulement des échanges
monétaires (Y = Ȳ).
On peut écrire : Mv̄ = PȲ et on en déduit que Δ M  Δ P : toute variation du
stock de monnaie se répercute par un lien direct sur le niveau général des
prix.
Cette théorie de Fisher met en évidence que :
- la monnaie, simple intermédiaire des échanges, n’est jamais demandée pour
elle même
- la monnaie n’est qu’un voile posé sur les grandeurs réelles
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
b. La vision Keynésienne de la demande de monnaie
- Le motif de transaction ou de trésorerie : Les agents économiques
(ménages, entreprises) désirent conserver une partie de leur revenu
sous forme de monnaie. Puisqu’il y a un décalage entre la perception
du revenu et la succession des dépenses.
- Le motif de précaution : Il est engendré par le souci qu’ont les
ménages ou les entreprises de parer aux imprévus qui peuvent exiger
des dépenses immédiates.
- Le motif de spéculation : Il résulte de la prise en compte de
l’incertitude, mais il est lié directement au marché monétaire, et plus
particulièrement au marché des titres financiers porteurs d’intérêts. La
demande de monnaie pour motif de spéculation va directement
dépendre des anticipations des agents sur l’évolution du taux d’intérêt
qui va déterminer en grande partie le montant des encaisses
spéculatives détenues par les agents.
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
b. La vision Keynésienne de la demande de monnaie (suite)
La forme de la fonction de demande de monnaie va dépendre
principalement du comportement des spéculateurs qui
cherchent à maximiser leurs gains en capital (plus-values) et à
minimiser leurs pertes (moins-values)

La demande totale de monnaie Md est la résultante :

- d’une demande de monnaie transactionnelle Mt pour satisfaire


les motifs de transaction et de précaution :
M1 =L1(Y) ou encore Mt = α Y, où α représente la part du revenu que
les agents désirent conserver pour satisfaire leurs besoin de
transaction et de précaution
- d’une demande de monnaie spéculative Ms destinée à acheter,
au moment opportun des titres du marché financier.
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
b. La vision Keynésienne de la demande de monnaie (suite)
M2 = L2(i), ou encore Ms = Lo –βi où Lo représente la quantité de
monnaie que les agents souhaitent garder pour maintenir leur
richesse et β la demande de monnaie spéculative dépendante
de i( le taux d’intérêt).

La fonction de préférence pour la liquidité est : L = L1(Y) + L2(i)


La demande de monnaie peut alors s’écrire
Md = M1 + M2 = L1(Y) + L2(i) ou encore Md = Mt + Ms = α Y + Lo –βi
Keynes estime qu’il y a un taux d’intérêt max, IM, à ce taux on parle
de préférence absolue pour les titres et un taux d’intérêt min,
Im, à ce taux on parlera de trappe à liquidités ou encore de
trappe monétaire.
I. L’offre et la demande de monnaie (suite)
2. Les théories de la demande de monnaie
b. La vision Keynésienne de la demande de monnaie (suite)
II. Equilibre global dans le modèle IS-LM (Rappel)
La courbe IS représente l’équilibre sur le marché des
biens et services. Elle lie le revenu négativement
au taux d’intérêt:

I IS

Y
II. Equilibre global dans le modèle IS-LM (Rappel)
La courbe LM représente l’équilibre sur le marché de
la monnaie:

i LM

IM

Im

Y
II. Equilibre global dans le modèle IS-LM (Rappel)
Au point E d’équilibre global, la masse monétaire en
circulation détermine un taux d’intérêt, iE (i*), assez bas
et un investissement assez élevé pour susciter un niveau
de revenu d’équilibre YE(ou Y*):

:
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques
1. La politique budgétaire et ses instruments:

Cette politique vise en général à stimuler l’activité


économique notamment en modifiant le niveau
d’imposition ou de dépenses publiques dans l’économie.
En période de forte croissance, la discipline budgétaire
est cependant de rigueur (réduction du déficit public).
Ses instruments sont principalement:
 les dépenses publiques (aides aux entreprises, à la
recherche, investissement en infrastructures publiques,
hausse des salaires …)
 les recettes fiscales (impôts et taxes).
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
2. Effet de la politique budgétaire dans le modèle IS-LM:
 Supposons que l’Etat souhaite relancer l’économie via une politique
budgétaire expansive (augmentation des dépenses ou réduction des
impôts). Cette politique agit principalement sur la courbe IS, et la
fait déplacer vers le haut à droite (passage de IS1 à IS2). La relance
budgétaire fera par conséquent augmenter le revenu global (passage
de Y1 à Y2), ce qui se traduira par une augmentation de la demande
de monnaie.
 L’offre de monnaie étant donnée, l’augmentation de la demande de
monnaie se traduira par une augmentation du taux d’intérêt (passage
de i1 à i2). Cette augmentation du taux d’intérêt agit négativement
sur l’investissement privé (effet d’éviction), ce qui va atténuer les
effets de la politique de relance. Les effets inverses seront observés
dans le cas d’une politique budgétaire restrictive.
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
2. Effet de la politique budgétaire dans le modèle IS-LM (graphique):
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
3. La politique monétaire et ses instruments:
La politique monétaire est l’action par laquelle les autorités
monétaires (la Banque centrale) agissent sur l’offre de
monnaie pour influencer l’économie (politiques de
stabilisation ou de relance).

Ces instruments sont traditionnellement:


- les taux d’intérêt (principalement);
- les taux de réserves obligatoires;
- le taux de change
LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONETAIRE 
• Les taux directeurs : sont les taux d’intérêt qu’une banque
centrale, telle que la BCEAO, la BCE ou la Réserve fédérale,
appliquera aux banques commerciales pour les prêts.
• Les réserves obligatoires : Les réserves obligatoires sont des
dépôts non rémunérés que chaque banque d'un pays ou d'une
zone monétaire doit effectuer sur son compte à la banque
centrale dont elle dépend, Les réserves obligatoires à déposer
sont le plus souvent calculées en pourcentage de l’encours des
dépôts.
• Le taux de change : Il représente la quantité d'une devise
étrangère que l'on peut acquérir avec une unité d'une autre
monnaie.
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
4. Effet de la politique monétaire dans le modèle IS-LM :
 Supposons que la Banque centrale souhaite relancer l’économie via
une politique monétaire expansive . Cette politique va entrainer un
déplacement de la courbe LM vers le bas à droite (passage de LM1 à
LM2). La courbe IS restant identique, le point d'intersection des
deux courbes va se déplacer vers la droite, ce qui se traduit par une
baisse des taux d'intérêt et une augmentation du revenu global
(passage de Y1 à Y2).
 Dit autrement, une augmentation de la masse monétaire va entraîner
une baisse des taux d'intérêt, ce qui va stimuler le crédit,
l'investissement, et la croissance économique. Une diminution de
l'offre de monnaie aura l'effet inverse.
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
4. Effet de la politique monétaire dans le modèle IS-LM (graphique):
III. Intégration des politiques économiques dans les
modèles économiques (suite)
5. Consensus des politiques monétaires actuelles au sein des banques
centrales:
 Depuis le choc pétrolier des années 70, un consensus général s’est
dégagé sur la conduite de la politique monétaire des banques centrales.
La théorie monétariste était donc de rigueur. La Banque centrale est
indépendante et doit se focaliser sur le principal objectif de stabilité
des prix.
 Cependant la crise financière et économique de 2008-2009 a remis en
cause cette doctrine quantitativiste, en remettant en avant les théories
keynésiennes. Le statut de Banques centrales indépendantes est de plus
en plus critiqué car les conséquences de la crise ont poussé les
Banques centrales a moins se focaliser sur leur objectif principal de
stabilité des prix, et plus se focaliser sur la relance économique en
appliquant notamment des politiques monétaires dites non-
conventionnelles comme l’achat des titres de dettes publiques.

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