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Fiches S4

Economie monétaire

Examen : Ecrit d’une heure > 3 ou 4 questions parmi la liste donnée.

Plan du cours :

1. La nature de la monnaie
2. Les fonctions de la monnaie
3. Les formes de la monnaie
4. Distinguer financement direct et indirect
5. Le rôle des intermédiaires financiers
6. Les banques dans l’Antiquité
7. Les banques au Moyen Age
8. Les banques à la Renaissance
9. Les banques au XIXe siècle
10. Les banques au XXe siècle
11. Le rôle du secteur bancaire
12. Le secteur bancaire face aux nouvelles technologies
13. Le renouveau des monnaies locales
14. Les origines de la crise des subprimes
15. La titrisation des crédits
16. Les tentatives d’endiguement de la crise des subprimes
17. Le séisme de l’automne 2008
18. L’intervention des Etats pour sauver le système bancaire
19. L’intervention des banques centrales en 2008
20. La crise de la dette souveraines
21. Les ressorts psychologiques et historiques de la crise
22. La remise en cause de la théorie de l’efficience des marchés
23. La régulation du shadowbanking
24. La surveillance des paradis fiscaux
25. La surveillance des agences de notation
26. La tentative de taxation des transactions financières
27. La crise du corona virus et la crise ukrainienne

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1. La nature de la monnaie
Introduction

Monnaie : Du latin « moneta » (déesse Junon) qui avertit des dangers.

Définition complexe car elle est à la fois :


- privée et publique
o privée car fonde l’offre et la demande > sa détention a un prix
o publique car elle est un bien collectif dont on préserve la circulation et la valeur
- économique et politique.

I. Une construction historique difficile de la nature de la monnaie

Au XVIIe siècle > les mercantilistes considèrent la quantité de monnaie en circulation est le signe de la
richesse du pays (théorie politique de la monnaie).

Fin XVIIIe siècle > les Classiques pensent que la monnaie est insignifiante (théorie de la neutralité de la
monnaie en matière économique).

Au XIXe siècle > les Néoclassiques Smith, Ricardo et Say adhère également à la théorie de la
neutralité de la monnaie, simple intermédiaire des échanges sans influence.

Fin XIXe siècle > les travaux de l’école autrichienne ainsi que Keynes conçoivent une approche
intégrationniste qui donne à la monnaie un rôle essentiel dans les phénomènes économiques.
o La monnaie est un bien qui est donc soumis à l’offre et à la demande
o Mais c’est un bien spécifique du fait de sa parfaite liquidité

De là découle la complexité de la monnaie qui joue un rôle dans plusieurs domaines : politique, social et
économique.

1. Social > l’usage de la monnaie dépend de la confiance des utilisateurs, c’est donc un construit social
facteur de cohésion. Toute monnaie est FIDUCIAIRE.

2. Politique > la numismatique en est la preuve : une discipline entière se consacre à l’étude des
représentations sur les pièces de monnaie (exemple : les empereurs romains) ; comme elle est liée à
l’Etat, il en garantit les règles collectives et a le privilège de sa création.

3. Economique > théorie quantitative de la monnaie toujours dominante explique l’inflation : la


monnaie et sa circulation a donc un rôle central dans l’économie.

II. Les définitions de la monnaie

Définition usuelle et juridique


« La monnaie est un moyen de paiement dont le pouvoir libératoire est immédiat et incontesté au sein d’un
espace monétaire donné ».

>>> La monnaie circule dans l’économie lors du processus de production en induisant une répartition des
revenus entre les agents économiques.

 Son pouvoir libératoire est général car la monnaie est toujours utilisée dans les échanges.
 C’est un instrument d’échange universel car sans coût de transaction.

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Monnaie = à la fois ACTIF et DETTE

 Actif pour ANF (agents non financiers)


o Billets de banque
o Pièces fait partie de leur richesse
o Comptes de dépôt à vue

 Passif / dette pour banques


o Comptes de dépôts à vue (passif pour les banques)
o Billets et monnaie centrale (passifs pour la BC)
o Monnaie bancaire (passif pour banques ordinaires)
o Toute monnaie en circulation (passif pour intermédiaires financiers)

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2. Les fonctions de la monnaie
Introduction

>>> Trois fonctions classiques :


- Fonction technique (unité de compte) > un étalon de valeur de tous les autres biens
- Fonction de transaction (intermédiaires des échanges) > permet à tous les détenteurs de monnaie de
pouvoir acquérir n’importe quel autre bien ou service
- Fonction de réserve de valeur (stock) > qui permet de conserver sa richesse dans le temps et de
constituer une encaisse pour effectuer des échanges ultérieurs

I. La monnaie comme unité de compte

Définition : étalon de valeur qui sert à exprimer la valeur de tous les autres biens / fonction technique qui
permet la comparaison de grandes valeurs économiques.

Cf Walras : La monnaie de compte est « une marchandise quelconque choisie comme numéraire et qui sert
simplement à exprimer la valeur (monétaire) de toutes les autres marchandises. »

II. La monnaie comme intermédiaire des échanges

Définition : La monnaie a une fonction de transaction qui a permis de supprimer le troc et conduit au
développement des échanges et donc la production = l’émergence d’une économie monétaire.

>>> La monnaie est un équivalent général dans les transactions car elle est acceptée de tous en échange de
n’importe quel bien ou service, sans délai ni coût.

>>> Pour circuler dans l’économie elle suppose un support concret qui peut prendre deux formes :
- la monnaie manuelle ou monnaie centrale, qui se présente sous forme de billets ou de pièces,
- la monnaie scripturale ou monnaie bancaire, représentée par les comptes de dépôts à vue des
ANF.

III. La monnaie comme réserve de valeur

Définition : Permet de conserver la richesse dans le temps (encaisse pour échanges futurs).

>>> Mais cette fonction ne fait pas l’unanimité parmi les économistes > car c’est une ENCAISSE OISIVE
retirée du circuit économique = THESAURISATION.

- Classiques > estiment que cette fonction n’a pas lieu d’être, car elle crée un déséquilibre entre l’offre
et la demande.
- Keynésiens > la monnaie thésaurisée permet de
o prévenir les aléas du futur (sécurité)
o créer des opportunités de placement pour les banques

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3. Les formes de la monnaie
Introduction

>>> La monnaie a un pouvoir libératoire : lorsque l’on règle un achat elle éteint sans délai la dette.
 Pour qu’il y ait libération il faut qu’il y ait consensus sur sa valeur et son pouvoir.
 En revanche les supports importent peu.
 Ils ne cessent d’ailleurs de se dématérialiser.

I. Les monnaies marchandises

>>> 1ères formes de monnaie qui sont apparues au 6 ème millénaire a.C.
Exemple : coquillage et barres de sel

>>> Elle peut également être utilisée dans une économie de troc pendant la guerre (Ukraine), mais aujourd’hui son
usage reste exceptionnel.

II. Les monnaies métalliques

>>> Sous la forme de pièces, elles s’imposent rapidement car pratiques et présentent certaines qualités :
- les métaux sont divisibles,
- faciles à transporter
- et inaltérables.

>>> Trois variétés :


 Pesée = lorsqu’il est nécessaire de la peser à chaque transaction.
 Comptée = si le métal est préalablement fractionné en morceau ayant un poids défini.
 Frappée = lorsque le poids et le titre du métal sont garantis par une autorité souveraine, par le biais d’une
effigie ou d’un symbole apposé sur les pièces.

>>> Toutes les pièces de monnaie sont qualifiées de DIVISIONNAIRE.

III. La monnaie papier

>>> Remplacer progressivement la monnaie métallique = étape majeure du processus de dématérialisation de la


monnaie. Cf 1661 en Suède 1ers billets de banque émis (bien que certains historiens rapportent que les premiers billets
circulaient en Chine sous la dynastie Tang 618-907).

>>> Transition en plusieurs étapes :

1. Les certificats or
o Billets émis par les orfèvres ou les banquiers, qui remplaçaient les lingots d’or pour faciliter le
transport de liquidités.
o Certificats vont être acceptés en raison de la confiance accordée à leur émetteur.
o Limités aux transactions commerciales importantes, ils sont assortis d’une promesse d’être échangés
sans formalité contre de l’or.

2. L’arrivée des billets de banque privée (XVIIe siècle)


o Les banquiers commencent à mettre en circulation plus de certificats que ce qu’ils détiennent
réellement en or, pour répondre à l’escompte de commerce.
o Cette initiative est attribuée à Palmstruch en 1656 et ce serait les orfèvres Londoniens Fragile et
Schmidt qui auraient eu l’idée de fractionner les billets en petites coupures de sommes rondes.

3. Les billets de Banque Centrale (XIXe)


o Monopôle obtenu par la Banque de France en 1803 pour Paris, en 1848 pour la France.
o Emission de cette monnaie « légale » est strictement réglementée par l’Etat.
 Selon l’école de la circulation, la quantité émise de billets doit être égale à l’encaissement
d’or détenu par la Banque centrale.
 Selon l’école de la banque l’émission de billet se fait en fonction du besoin économique.
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IV. La monnaie scripturale

>>> Dernière étape du processus de dématérialisation > monnaie scripturale = écriture/inscription au crédit d’un
compte à vue, immédiatement disponible sur les fichiers informatiques des banques émettrices.

>>> Monnaies bancaires :


o Chèques
o Prélèvements
o Avis de prélèvement
o Cartes de paiement
Mais elle peut aussi être centrale > comptes courants des intermédiaires financiers.

V. La monnaie électronique

>>> Sa valeur monétaire est stockée électroniquement lors de la réception de fonds, et elle sert à payer des
transactions.

>>> Formes :
o carte cadeaux
o carte prépayée
o porte-monnaie électronique
o cyber argent

VI. Les monnaies alternatives

Monnaies locales (depuis une trentaine d’années)

>>> SEL (systèmes d’échanges locaux) > instrument monétaire alternatif complémentaire de la monnaie nationale,
mais dont l’usage est limité (pas de finalité de thésaurisation).
Exemple : Canada dans les années 80 (vers 1990 en France)

>>> But = charte de valeur partagée à laquelle il faut adhérer > caractère contestataire ≠ la spéculation.

>>> Prises en compte par législateur dans les lois régissant l’économie solidaire et sociale cf loi du 31 juillet 2014 les
introduit dans le Code monétaire et financier.

Cryptomonnaies

>>> Logique alternative et contestataire apparue dans les années 2000.

>>> 3 classifications selon la BCE :


1. Monnaies virtuelles non échangeables contre de la monnaie officielle (assurent seules transactions virtuelles)
2. Monnaies virtuelles qui ont une contrepartie en monnaie légale (transactions monde réel & virtuel)
3. Monnaies virtuelles obtenues à partir de monnaies légales et échangeables comme la monnaie légale dans les deux
mondes

+ BLOCKCHAIN (technologie de stockage et de transmission de l’information) qui accompagne l’apparition des


cryptomonnaies > 3 caractères :
1. Transparence
2. Sécurité (cryptage)
3. Décentralisation (« pear to pear »)
= reflet du rêve anarchiste de l’autogestion > enjeux économiques importants.

>>> Mais ces monnaies parallèles ne peuvent couvrir toutes les fonctions traditionnelles car elles ne reposent pas sur
autorité/institutions.
- Fragiles / non acceptées de tous / surveillées par les autorités monétaires.

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4. Financement direct et indirect
Introduction

>>> Dans le cas d’un financement externe, il existe deux modalités pour se procurer des fonds suivant qu’il
y ait ou non intervention d’un intermédiaire.

>>> La distinction entre ces deux modes de financement a été dégagée dans les années 60, bien que
l’existence même des intermédiaires financiers, elle, ait existé de tout temps.

I. La finance intermédiée / indirecte

Définition > Un intermédiaire s’intercale entre :


- les agents à besoins de financement,
- les agents à capacités de financement.

But > L’intermédiaire financier émet des titres secondaires au bénéfice des agents à capacité de
financement qui veulent rentabiliser leur épargne liquide > transforme dette primaire en dette secondaire.

Typologie des intermédiaires financiers :


o Intermédiation de marché > rôle de mise en relation des agents sur le marché =
intermédiation de service.
o Intermédiation de bilan > transformation des titres : intermédiaire collecte ressources à
court terme pour les prêter à long terme
 Intermédiation financière > « Les dépôts de ménages  font les crédits ».
 Intermédiation bancaire > transforme la nature des titres > « Les crédits font les
dépôts. » = intermédiation monétaire (correspond à une anticipation d’épargne)

Catégories des intermédiaires financiers :


o Banques (les plus anciens et plus connus)
o « Zinzins » (les investisseurs institutionnels) nouveaux acteurs apparaissent années 1980
 Assurances
 Fonds mutuels (OPCVM, SICAV)
 Fonds de pension
o Fonds spéculatifs (« edge funds »)
o Fonds de « private equity » (« capital investissement » dans entreprises non cotées)
o Fonds souverains >les Etats > épargne des pays en développement et pétroliers

II. Le financement direct / désintermédié

>>> Les agents non financiers émettent des titres (obligations/actions) acquis directement par les agents à
capacité de financement sur des marchés financiers spécifiques.

>>> Inconvénients :
- Nécessite d’organiser leur rencontre
- Nécessite d’accepter de placer son épargne sur une longue période.

>>> Connait un regain d’intérêt avec la crise des subprimes de 2008 et le phénomène de désintermédiation
bancaire, fait apparaître de nouvelles techniques de financement direct :
o Crowdfunding : financement par la foule
o Crowdlending : emprunt
o Crowdequity : recherche de nouveaux actionnaires/associés (apport numéraire)
o Crowdgiving : plateforme de financement participative
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5. Le rôle des intermédiaires financiers
Introduction

>>> Bien que la crise de 2010 ait pu remettre en cause leur rôle (défiance des banques), leur rôle reste
central dans les économies actuelles.
- Permet de faire face aux défaillances de la finance directe
- En constante évolution pour faire face au processus de désintermédiation

Définition > Un intermédiaire s’intercale entre :


- les agents à besoins de financement,
- les agents à capacités de financement.

But > L’intermédiaire financier émet des titres secondaires au bénéfice des agents à capacité de
financement qui veulent rentabiliser leur épargne liquide > transforme dette primaire en dette secondaire.

Typologie des intermédiaires financiers :


o Intermédiation de marché > rôle de mise en relation des agents sur le marché =
intermédiation de service.
o Intermédiation de bilan > transformation des titres : intermédiaire collecte ressources à
court terme pour les prêter à long terme
 Intermédiation financière > « Les dépôts de ménages  font les crédits ».
 Intermédiation bancaire > transforme la nature des titres > « Les crédits font les
dépôts. » = intermédiation monétaire (correspond à une anticipation d’épargne)

Catégories des intermédiaires financiers :


o Banques (les plus anciens et plus connus)
o « Zinzins » (les investisseurs institutionnels) nouveaux acteurs apparaissent années 1980
 Assurances
 Fonds mutuels (OPCVM, SICAV)
 Fonds de pension
o Fonds spéculatifs (« edge funds »)
o Fonds de « private equity » (« capital investissement » dans entreprises non cotées)
o Fonds souverains >les Etats > épargne des pays en développement et pétroliers

I. Un rôle de mise en relation des agents financiers

>>> Pour réponses aux lacunes du marché qui engendre une asymétrie d’information faisant obstacle à la
rencontre > les intermédiaires financiers favorisent les rencontres entre agents à besoin et agents à
capacité de financement pour la conclusion de transactions.

II. Un rôle de réduction des coûts de transaction

>>> L’intermédiaire financier :


- Peut collecter de multiples dépôts, même de faibles montants
- Peut accorder des prêts aux montants élevés
- Peut donc corriger les incompatibilités entre agents

III. Un rôle d’information des agents financiers

>>> Les intermédiaires financiers assurent pour le compte des créanciers le contrôle des informations du
débiteur > limite les risques de sélection.

>>> Ils diminuent ainsi le risque de défaut de l’emprunteur par « monitoring ».


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>>> De plus ils ont un rôle créateur de confiance :
- relation personnelle de l’agent avec l’intermédiaire (confiance)
- relation impersonnelle avec le marché

+ fonction spécifique = production d’une information privée (≠ risque de sélection adverse) > la confiance
vient aussi de la confidentialité.

IV. Un rôle de garantie

>>> Les intermédiaires financiers garantissent les créanciers contre le non remboursement.

 Garantie par
o cautions
o hypothèques
o apports personnels
o gages

 Assurance de liquidités pour prêteurs

Mais problème liés à ces différents rôles !


- Erreur de sécurité sur les prêts > contrôle spéculatif des emprunteurs (crise des subprimes)
- Risque d’illiquidités > « course au guichet » / « bank run »

= fragilité du système bancaire

>>> Amène transformation d’une intermédiation bancaire vers une intermédiation de marché :
- Transformations de l’intermédiation bancaire avec TITRISATION,
- Transformation et accroissement de l’intermédiation de marché avec le marché des produits dérivés.

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6. Les banques dans l’Antiquité
Introduction

>>> Le droit bancaire est récent, mais l’activité non.

I. La banque dans le Proche-Orient antique (II millénaire)

>>> L’apparition d’une forme d’activité bancaire remonte a II millénaire avant J.C. à Babylone en
Mésopotamie cf Code Hammurabi (-1750) sur opérations bancaires :
o Prêt de marchandises, de céréales, de bétails (prêts en nature)
o Opérations effectuées dans le temple (caractère religieux et civique)

II. La banque au 7ème siècle a.C.

>>> Les Phéniciens pratiquaient également ce genre d’opérations et cherchaient à les encadrer > c’était par
essence un peuple de commerçants maritimes qui faisaient le tour de la Méditerranée.

>>> L'Égypte avec un pouvoir central fort fait de l’activité un monopole d’Etat. Les premières banques
d’États (comme la puissante Banque royale d'Alexandrie) apparaissent.

>>> En Lydie au 7ème siècle apparait la monnaie métallique > roi Gygès (alliage d’or et d’argent oval).

>>> En Grèce, les Trapézites sont l’équivalent des changeurs (trapeza, en grec, est la table sur laquelle
s’installent ces spécialistes du change des billets qui achètent et vendent les différentes pièces de monnaie en
circulation) = intermédiaires ou notaires dans les commandes maritimes, ils peuvent aussi faire crédit.

III. La banque à Rome (1er siècle a.C.)

>>> L’empire romain voit apparaître les banquiers privées (« argentarii ») placées sous l’autorité des
préfets > opérations :
o Prêts avec intérêts
o Crédits
o Tenues de compte

>>> Le droit civil romain :


o reconnait la validité du contrat de prêt
o encadre le taux

lien entre débiteur et créancier appelait NEXUS (garantie) ou STIPULATIO.

>>> Toutefois il n’existe pas de banques à succursales multiples et il faut attendre le Moyen-Âge pour voir
apparaître la banque dans son sens moderne

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7. Les banques au Moyen-Âge
Introduction

>>> Emergence des banques au sens moderne.

>>> Mais les invasions barbares ont dans un premier temps réduit la vie économique et donc l’activité
bancaire, il faut attendre le XIe siècle pour la voir réémerger dans certaines villes d’Italie du Nord.

I. Le rôle de Venise et Florence

>>> Les croisades (1095-1291) nécessitent des financiers et banquiers > l’Italie devient le centre
international de l’activité bancaire et financière.
o Première banque créée à Venise en 1141
o Florence devient une place bancaire de premier plan

>>> Les « cambiatori » (« changeurs ») se transforme en « banchieri » (nom du banc sur lequel les
changeurs étaient assis lors des foires) > ceux qui octroient les crédits.
- D’abord activité de change > par « lettre de change »
- Amène activité bancaire

Définition « banqueroute » (de l’italien « banca rota ») > le banc du commerçant défaillant était rompu
symboliquement à l’assemblée des marchands.

II. Le rôle de la religion

>>> Rôle essentiel sur la pratique bancaire cf droit canonique hostile à l’activité bancaire = interdit le prêt
à intérêt (Troisième Concile de Latran, 1179).

>>> En parallèle, les Juifs et Protestants ne subissent pas cette prohibition ce qui a une conséquence
économique importante sur le développement de certains pays et sur les préjugés.

>>> L’ancien droit a maintenu longtemps ce principe canonique jusqu’à


o l’édit de Charles IX de 1572 autorisant les « placements à rente »
o ou encore la déclaration d’Henri IV e 1609

>>> Seule la Révolution française mettra fin à cette prohibition, mais cela n’empêche pas les banques de se
développer et de devenir :
o dépositaires de fonds,
o puis dispensatrices de crédits.

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8. Les banques à la Renaissance
Introduction

>>> Renaissance = période de développement bancaire aux XIV et XVe siècle >
- la lettre de change devient un mode de paiement généralisé en Europe.
- essor lié à l’afflux de métaux précieux
- assouplissement de l’interdiction des prêt à intérêt

I. Le monopole de grandes familles

>>> L’essor bancaire passe par de grandes familles de banquiers privés internationaux :
- France = Jacques Cœur
- Florence = Médicis, Alberti, Bardi, Peruzzi
- Allemagne = les Fugger (plus grosse fortune privée de l’époque)

II. Le Monte dei Paschi di Siena

>>> Plus vieil établissement bancaire encore actif, créé en 1472 (MPS).
- Fondé d’abord comme un mont de piété > visant à lutter donc contre les pratiques excessives de
certains prêteurs sur gage
- Lutte contre capitalisme naissant suivant principes chrétiens
- ≠ accorde réellement crédits aux marchands
- Accompagne le développement et l’encadrement des activités économiques

>>> Mais aujourd’hui ne se remet pas de sa désastreuse acquisition de la Banca Antonveneta en 2007.

III. De nouvelles formes d’établissement au XVIIe siècle

>>> Etablissements se créent sous forme de sociétés.


- 1609 : Banque d’Amsterdam fondée pour lutter contre la mauvaise monnaie
- 1694 : Banque d’Angleterre créée > les billets de banque ont fait leur apparition dès 1640
- 1667 : France crée la Banque Neuflize (plus ancienne encore en activité)

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9. Les banques au XIXe siècle
Introduction

>>> Suite aux Révolutions industrielles, l’essor des banques est stimulé par trois facteurs.

I. Une période d’expansion de l’activité bancaire

>>> Trois facteurs :


1. Le développement de la monnaie fiduciaire
2. L’apparition de la monnaie scripturale (chèque)
3. L’essor des sociétés par actions et la liberté de création des SA

>>> XIXe siècle = avènement du capitalisme et essor du libéralisme économique.

II. Mais toujours pas de droit bancaire

>>> Code de commerce de 1807 = aucun article au droit bancaire > il n’existe à ce sujet aucune
réglementation particulière.

>>> Mais apparaissent les grandes banques modernes :


- Banque de France
- Société générale
- Barclays
- Deutsche Bank

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10. Les banques au XXe siècle
Introduction

>>> Un siècle en eaux troubles :


- Entre innovations
- Et régulations face aux crises du capitalisme

I. De nouvelles créations bancaires en début de siècle

1913 : Création de la FED en décembre 1913 par le Federal Reserve Act (Owen-Glass Act) après
plusieurs crises bancaires.

1930 : création de la banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle à l’initiative des banques
centrales des principaux états européens > rôle important dans l’harmonisation de la supervision
bancaire dans le monde.

II. La montée de la volonté de contrôle bancaire face aux crises

Lié au crash boursier de 1929 + « bank run »


- entraîne renforcement du rôle de l’Etat sur les banques
- Président Roosevelt sépare par le Glass Steagall Act (Banking Act) en 1933
o activités de dépôts des particuliers
o activités d’affaires

>>> En France =
- loi du 19 juin 1930 > moralisation de la profession bancaire (interdictions et incompatibilités)
- lois du 13 et 14 juin 1941 sur le contrôle des banques > création du Conseil National des Crédits

Après la IIGM, L’Etat a besoin de contrôler étroitement la direction du crédit cf loi du 2 décembre
1945 en France = nationalisation de plusieurs banques.

Dans les années 1960, l’activité des banques se déploie et se diversifie sur les marchés financiers
- nouveaux moyens de paiement se développent
- internationalisation des établissements de crédits
- concentration dans le secteur bancaire

Loi du 24 janvier 1984 = statut de base des établissements de crédit


- rénovation du système de contrôle
- sous emprise du droit européen = Code monétaire et financier
Facilite la constitution de banques universelles

III. Le secteur bancaire aujourd’hui

VOIR LE RÔLE DU SECTEUR BANCAIRE > THEME 11

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11. Le rôle du secteur bancaire
Introduction

>>> 5 missions traditionnelles des banques dans l’économie.

I. La réception des dépôts des clients

>>> Obligation de conservation


Service bancaire minimal
>>> Doit pouvoir le restituer

II. Le financement de l’économie des ménages

>>> Financement des entreprises et des familles/ménages


Exemple  : en 2021
 Encours de prêts immobiliers : 2162 milliards d’euros (1/2 français = 1 crédit)
 Encours de crédits aux entreprises : 1204 milliards d’euros

III. La fourniture de moyens de paiement

>>> Octroient et gèrent les moyens de paiement.

IV. La collecte de l’épargne

>>> Drainer, collecter, conserver et faire fructifier l’épargne des français en plaçant l’épargne sur les
marchés financiers.
Exemple  : Crise COVID a fait croitre considérablement l’épargne

V. L’intermédiation bancaire et la création monétaire

>>> Rôle fondamental d’intermédiaire > intermédiation bancaire = financement indirect de l’économie, lien
entre : déposants et candidats au financement.
- « Les dépôts font les crédits »
- « Les crédits font les dépôts » > phénomène de transformation d’échéance

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12. Le secteur bancaire face aux nouvelles technologies
Introduction

>>> Le poids du secteur bancaire en France :


- Diminution du nombre d’établissements de crédits / de banques
- 99% des français détiennent un compte bancaire > mais évolution vers services bancaires en ligne (sans
contact)
= DIGITALISATION pour s’adapter.

>>> En Europe > 600 000 emplois ont été détruits dans le secteur bancaire en 10 ans.

>>> Défi des banques se heurtent à plusieurs phénomènes liés :


- A la crise de 2007
- Aux nouvelles technologies

I. La désintermédiation bancaire favorisée par les plateformes numériques

>>> Connait un regain d’intérêt avec la crise des subprimes de 2008 et le phénomène de désintermédiation bancaire,
fait apparaître de nouvelles techniques de financement direct :
o Crowdfunding : financement par la foule
o Crowdlending : emprunt
o Crowdequity : recherche de nouveaux actionnaires/associés (apport numéraire)
o Crowdgiving : plateforme de financement participative

>>> Les plateformes numériques facilitent l’usage de ces modes de financement > part croissante du financement des
entreprises, réglementé depuis 2016 (progression de 62% entre 2019 et 2020).

II. La concurrence des Fintech

>>> Définition = entreprises qui investissent dans la technologie financière (« finance » + « technologie ») > en
défiance des banques de puis la crise de 2007.

>>> Deux catégories :


- Fintech dites de disruption (« déconstruction créatrice » de Schumpeter) > veulent bousculer l’activité
bancaire.
- Fintech dites enabler (facilitatrice) > souhaite mettre leur intelligence au service de l’activité bancaire.

>>> Développement important lié au terme de « neo banque » > profitent de statuts réglementaires plus souples.

III. L’essor des blockchains et des cryptomonnaies

>>> Logique alternative et contestataire apparue dans les années 2000.

>>> 3 classifications selon la BCE :


1. Monnaies virtuelles non échangeables contre de la monnaie officielle (assurent seules transactions virtuelles)
2. Monnaies virtuelles qui ont une contrepartie en monnaie légale (transactions monde réel & virtuel)
3. Monnaies virtuelles obtenues à partir de monnaies légales et échangeables comme la monnaie légale dans les
deux mondes

+ BLOCKCHAIN (technologie de stockage et de transmission de l’information) qui accompagne l’apparition des


cryptomonnaies > 3 caractères :
1. Transparence
2. Sécurité (cryptage)
3. Décentralisation (« pear to pear »)
= reflet du rêve anarchiste de l’autogestion > enjeux économiques importants.

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>>> Mais ces monnaies parallèles ne peuvent couvrir toutes les fonctions traditionnelles car elles ne reposent pas sur
autorité/institutions.
Fragiles / non acceptées de tous / surveillées par les autorités monétaires.

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13. Le renouveau des monnaies locales
Introduction

>>> Monnaies locales apparaissent depuis une trentaine d’années.

I. Nature

>>> SEL (systèmes d’échanges locaux)


- instrument monétaire alternatif complémentaire de la monnaie nationale (ne dépend pas de l’Etat)
- mais dont l’usage est limité (pas de finalité de thésaurisation)

Exemple : Canada dans les années 80 (vers 1990 en France)

II. Objectifs

>>> Charte de valeur partagée à laquelle il faut adhérer


- caractère contestataire ≠ la spéculation
- au service de l’homme > modèle alternatif économique

III. Portée

>>> Prises en compte par législateur dans les lois régissant l’économie solidaire et sociale cf loi du 31 juillet 2014 les
introduit dans le Code monétaire et financier.
- Volonté de contrôle du législateur
- Empêcher qu’émetteurs ne deviennent prestataires de service de paiement

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14. Les origines de la crise des subprimes
I. L’existence d’une bulle immobilière

>>> Bulle s’est créée au début des années 2000 en //


- Eclatement bulle internet de 2000 = récession en 2001
- + attentats du 11 septembre

>>> Adoption d’une politique monétaire facilitant l’abondance de liquidité cf directeur FED Alan Greenspan
- favorise l’accès au marché immobilier
- entraîne une hausse des prix immobiliers qui atteint l’Europe et s’accélère jusqu’en 2007-2008

>>> Bulle immobilière suppose que la demande de logements est supérieure à l’offre > hausse des prix soutenu par
une politique favorable à l’accès (crédit long terme).

II. Les facteurs de la bulle immobilière

Abondance des crédits accordés aux ménages

o politique monétaire de la FED à taux bas


o explosion de l’endettement et du surendettement
o banque pour accroitre volume de crédits > explosion de l’endettement des banques qui financent le crédit
avec
 utilisation de l’épargne
 recours à la TITRISATION des crédits hypothécaires

Existence d’une ample épargne mondiale depuis 2002

>>> Fruit des économies émergentes (Chine et pays exportateurs de pétrole) > sert aux banques à financer les crédits
par des emprunts.

Spécificité de l’endettement anglo-saxon et crédits hypothécaires subprimes aux US

 Pays anglo-saxons > capacité d’emprunt = valeur de garantie (prix du logement)


≠ France > capacité = revenus
! PROBLEME > en cas de baisse de la valeur du bien immobilier !

 EU > développent crédits subprimes > prêts NINJA (« no income, no job, no asset ») à fort risque de
défaillance > crédits qui sont ensuite titrisés (souvent démarchage de courtiers).

Titrisation des crédits

Définition de la titrisation : technique financière qui permet de transformer un titre de créance en titre négociable sur
les marchés de capitaux (transfert du risque) > CDO.

VOIR LA TITRISATION > THEME 15

III. L’éclatement de la bulle immobilière

Les causes de l’éclatement


>>> En 2005 = la FED double son taux d’intérêt directeur = ralentissement croissance des prix = hausse des
défaillances et saisies immobilières (découlant hausse des crédits subprimes) :
- augmentation logement disponibles
- baisse prix de l’immobilier Débâcle des crédits subprimes américains

La transformation de la crise des subprimes en crise bancaire


>>> Défaillance des emprunteurs = défaillance des banques (récupèrent biens dévalués) > déclassement des produits
titrisés = « actifs toxiques » que les banques doivent réintroduire dans leurs actifs > recapitalisation par fonds
souverains n’empêche pas une crise du refinancement interbancaire > blocage atteint les valeurs boursières.
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15. La titrisation des crédits
Introduction

Définition de la titrisation : technique financière qui permet de transformer un titre de créance en titre
négociable sur les marchés de capitaux (transfert du risque) > CDO.

I. Définition du mécanisme

>>> Permet aux banques de vendre leurs titres de créance à une société prévue à cette fin
- qui les transforme en titres
- les vend sur le marche financier primaire
- produits titrisés deviennent alors instruments de placement négociables sur marché secondaire

II. Historique

Commence dans les années 1970


>>> en // politique américaine qui encourage les ménages à accéder à la propriété. Les agences Fanny Mae
et Freddy Mac inventent titrisation
- rachètent aux banques et assurent
- émettent des obligations (considérées comme sures par investisseurs et plus rentables que bons
trésor)

Change profondément dans les années 1990


- intermédiaires financières privés se lancent dans la titrisation, mais titrisent crédits plus risqués (non
détenus par les deux agences) = crédits subprimes
- gamme de produits titrisés diversifiés avec CDO (colateralized debt obligations), portefeuille
masquant les futurs « actifs toxiques »
>>> Banques créent sociétés qui fabriquent les tires et en achètent mais structures souvent hors bilan
« shadowbanking » > paradis fiscaux.

>>> Expansion fantastique des marchés de produits titrisés > à l’origine crise immobilière de 2007.

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16. Les tentatives d’endiguement de la crise des subprimes
Introduction

>>> Les interventions publiques commencent à l’été 2007 pour endiguer la crise :
- Aide aux ménages
- Réduction des taux d’intérêt directeurs

I. L’aide aux ménages américains

>>> Plan Bush va chercher à limiter les dégâts en décidant :


o de geler les taux d’intérêts pour des crédits subprimes à taux variable.

II. La politique monétaire des taux d’intérêts directeurs

>>> La FED va baisser son taux d’intérêt directeur pour


o réduire le cout de refinancement bancaire,
o et réduire le cout des crédits.

>>> Suivie par plusieurs banques centrales mais pas la BCE !

III. L’intervention des banques centrales sur le marché interbancaire

>>>BC interviennent régulièrement comme prêteur de dernier ressort :


o accorde aux banques des prix au jour le jour ou à très court terme,
o crée de la monnaie centrale nécessaire au refinancement.

>>> Injections massives de monnaie réduisent les tensions, mais ne suffit pas à endiguer la crise >
inquiétude demeure sur actifs toxiques (peur de la chute d’une grande banque ou crise économique
généralisée).

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17. Le séisme de l’automne 2008
Introduction

>>> Le contexte du séisme : l’effondrement des bourses et des banques au premier semestre 2008.

La crise de solvabilité des banques

>>> Phénomène de « creditcrunch ».

>>> Certains fonds d’investissement sont contraints de vendre leurs portefeuilles de titres parce qu’ils ont
besoin de liquidité pour rembourser leur endettement.

>>> « Lundi noir » le 21 janvier = panique boursière dans le monde entier.

>>> Banques obligées de se refinancer sur leurs fonds propres et à réintroduire les produits titrisés dans
leurs fonds propres > cherchent des fonds sur les marchés (auprès économies émergentes fonds souverains)
= phénomène de recapitalisation très important

Les interventions des États insuffisantes

>>> Les États doivent intervenir même au royaume des anti-interventionnistes, le RU.
o Nationalisation de la banque Northern Rock au RU
o Bear Stearns Compagnies sauvée par le rachat de JP Morgan aux EU, grâce plan de sauvetage monté
par la FED et le trésor

>>> Ces sauvetages n’amènent qu’une accalmie temporaire > credo du « too big to fail » persiste jusqu’au
séisme de l’automne 2008.

>>> Divergence de politique monétaire entre EU et UE :


- EU choisit > soutien de la croissance (FED baisse son principal taux directeur à 2%) > efficace, évite
la récession
- UE choisit > lutte contre l’inflation (maintien taux directeur à 4%) > rigueur monétaire très mal
accueilli
Mais les difficultés persistent : économie en berne et banques en difficulté.

I. Les faits : la faillite de Lehman Brothers

>>> Faillite annoncée le 15 septembre 2008 4ème plus grande banque américaine)


- Négociations entre Lehman Brothers et Barclays (RU)
- Echec = Henry Paulson annonce qu’aucun plan ne sera pris, ni aucune offre de reprise émise

II. Les raisons de la faillite

Un sacrifice idéologique
>>> Secrétaire du Trésor = républicain
- ≠ interventionnisme de l’Etat dans l’économie
- ≠ nationalisation
- aux actionnaires d’assumer la mauvaise gestion
- réaction négative au sauvetage de Bear Stearns

Fusillée pour l’exemple


>>> Trésor FED veulent mettre les banques face à leur responsabilité : théorie du choc salutaire.

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III. Les effets de la faillite de LB

La sous-estimation des risques économiques

>>> Cette faillite entraine une perte de confiance généralisée.

>>> Plus d’un mois d’interventions improvisées pour éviter une crise financière systémique.

>>> La chute des bourses : 17 et 18 panique complète chute des grandes banques

Le temps des sauvetages

 La nationalisation de fait de l’assureur AIG


>>> Le groupe American International Group voit sa note dégradée et est donc nationalisé de fait : risque de
systématisation de la crise trop important pour ne pas secourir AIG (les plus grands groupes américains
s’étaient assurés chez eux)

 Le sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac (FM&FM)


>>> Le 8 septembre Paulson annonce le placement sous tutelle publique.
- ≠ vraie nationalisation puisqu’elles restent cotées en bourse,
- mais c’est une nationalisation de fait.

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18. L’intervention des Etats pour sauver le système bancaire
Introduction

Le contexte : des interventions insuffisantes courant 2008.

>>> Les États doivent intervenir même au royaume des anti-interventionnistes, le RU.
o Nationalisation de la banque Northern Rock au RU
o Bear Stearns Compagnies sauvée par le rachat de JP Morgan aux EU, grâce plan de sauvetage monté par la FED et le
trésor
>>> Ces sauvetages n’amènent qu’une accalmie temporaire > credo du « too big to fail » persiste jusqu’au séisme de l’automne
2008.
>>> Divergence de politique monétaire entre EU et UE :
- EU choisit > soutien de la croissance (FED baisse son principal taux directeur à 2%) > efficace, évite la récession
- UE choisit > lutte contre l’inflation (maintien taux directeur à 4%) > rigueur monétaire très mal accueilli
Mais les difficultés persistent : économie en berne et banques en difficulté.

Séisme de l’automne 2008 oblige un interventionnisme étatique massif.

I. Le premier plan Paulson

1er plan le 10 septembre annoncé par Paulson : le TARP (Troubled Asset Relief Program) :
- 700 milliards $ à débloquer pour que le Trésor puisse racheter les actifs toxiques.
- En échange, il détiendra des actions dans les banques.
- Le plan sera financé par l’émission des bons du Trésor sur les marchés financiers internationaux.

>>> Plan froidement accueilli par le Congrès, mais adopté.

Le 25 novembre il propose un deuxième plan :


- 800 milliards pour soulager les banques des actifs mobilier toxiques.

II. Le plan de soutien britannique du 9 octobre 2008

>>> Adopté le 9 octobre 2008, sur proposition de Gordon Brown > 3 dimensions :
- Déblocage du marché de refinancement interbancaire
o avec l’apport de liquidités illimités par la banque centrale
o et l’échange des liquidités contre les bons du Trésor
- Déblocage du financement à moyen terme des entreprises
- Recapitalisation des banques importantes et saines qui aboutit à une nationalisation partielle

III. Le plan d’action du G7 à Washington du 10 octobre 2008

>>> Les ministres de l’économie ou des finances de l’Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon vont adopter un
plan d’action = 5 objectifs :
- recapitalisation,
- acquisition d’actions bancaires,
- nationalisation partielle
- etc.

IV. Le plan d’action de l’Eurogroupe à Paris le 12 octobre 2008

>>> Après G7, Sarkozy convoque une réunion d’urgence de l’Eurogroupe pour définir un plan d’action conjoint qui s’inspirerait
du plan d’action britannique. L’Eurogroupe adopte un plan en 3 volets :
- L’État doit garantir les prêts interbancaires
- L’État doit recapitaliser les banques
- La BCE acceptera d’offre des liquidités centrales aux banques

>>> Le 13 octobre le plan de sauvetage en France et en Allemagne sont annoncés et repose sur 2 points :
- La Société de refinancement de l’économie française (SFEF) : détenue à 66% par les banques à 34% par l’État, elle
est chargée d’emprunter sur les marchés internationaux des capitaux pour prêter aux banques à court et moyen terme en
contrepartie d’actifs de bonne qualité.
- La Société de prise de participation de l’État (SPPE) = aide à la recapitalisation des banques à hauteur de 40 milliards,
elle va emprunter sur les marchés internationaux et prendre des participations au capital des banques.

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19. L’intervention des banques centrales en 2008
I. L’action traditionnelle des banques centrales sur les taux d’intérêts directeurs

. Pour faire baisser le cout du crédit BC vont procéder à une baisse


. Lutter contre la dévaluation accélérée de l’économie exceptionnelle de leurs taux directeurs

Exemple  : FED le diminue jusqu’à 0% le 16 décembre 2008  ; la BCE 2,5%

PB = déflation aux EU > chute du cours du pétrole du fait du ralentissement de la croissance économique
mondiale.

II. Les mesures non conventionnelles de la FED

>>> La FED va inaugurer une vraie révolution dans la politique monétaire =


- rachète directement sur les marchés des titres de dettes
- achète bons du Trésor pour faire baisser les taux d’intérêts longs sur le marché obligataire
- finance ces achats par de la création de monnaie centrale.

! Intervention directe pour financer l’économie > opération de monétisation du déficit budgétaire.

III. La détente quantitative ou « quantitative easing »

Définition : politique monétaire consistant à augmenter la création de monnaie centrale


- Active quand BC crée cette monnaie par achats directs
Exemple  : EU et RU
- Passive quand BC prête massivement aux banques pour accorder crédits aux ANF
Exemple  : BCE

>>> Opération de monétisation du déficit budgétaire.

Problème > crises =


crise des subprimes devient crise des
- Baisse des recettes
dettes souveraines
- Augmentation des dépenses

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20. La crise de la dette souveraine
I. La crise des dettes souveraines dans la zone euro

>>> La crise financière a mis les Etats à contribution à double titre :


- l’organisation des plans de sauvetage,
- et la crise sur les comptes de finances publiques.

>>> Explosion des déficits depuis 2008 > problème outre la crise = déséquilibres économiques de la zone
euro (Grèce, Irlande, Portugal) alors que BCE > politique monétaire unique avec un taux d’intérêt nominal.

II. Crise de la dette grecque et plans d’austérité

>>> Fruit impuissance BCE et carence de gouvernance politique de l’UE qui contrairement aux EU et RU
n’est pas devenu « prêteur en dernier ressort ».

>>> 10 mai 2010 > BCE accepte enfin de racheter de la dette souveraine après le naufrage de la gestion de
la crise grecque (110 milliard prêté par les États membres en 2013 en contrepartie de réformes destinées à
assainir les finances publiques du pays)

>>> Ministres européens des finances vont mettre en place en mai 2010
- un « mécanisme européen de stabilisation financière » couvrant tous les États jusqu’en 2013,
- un fond européen de stabilité financière (FEDF) : se finance en émettant des obligations garanties
par les États les plus solides de la zone euro.

En 2011 > mise en place de plan de rigueur budgétaire qui ne convainc pas
- manque de synchronisation des politiques budgétaires
- manque de synchronisation de plans de sauvetages
mais qui impose un assainissement des finances publiques va être réaffirmé (TSCG 2012) :
- obligation constitutionnelle qui limite le déficit structurel à 0,5 du PIB
- sanctions automatiques sont prévues en cas de déficit supérieur à 3% du PIB

>>> L’objectif de tous ces plans est de réduire le niveau trop élevé de dépenses publiques et vont
s’accompagner de quelques hausses de recettes fiscales.

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21. Les ressorts psychologiques et historiques de la crise
I. Un phénomène historique cyclique

>>> Capitalisme secoué régulièrement par des crises, 2007 ≠ la première > connait processus de formation
périodique de bulles spéculatives.

Exemple  : 1720, EU, bulle des actions de la South Sea Company cf Isaac Newton : « Je peux prévoir
les mouvements des astres, mais pas la folie des hommes.  »

II. Psychologie de la spéculation

>>> Souligne l’engouement euphorique qui stimule l’apparition des bulles :

Exemple  : envolée boursière qui précède le krach de 1929.

Cf Keynes voit dans spéculation « l’activité qui consiste à prévoir la psychologie du marché. » (+ Kaldor)
Cf Milton Friedman = idée d’une spéculation stabilisatrice.

>>> La spéculation par anticipation accentue les mouvements des cours et des marchés.
- Phase de boom et d’euphorie = Cf Hyman Minsky = « paradoxe de la tranquillité »
- Phase d’endettement et donc d’instabilité

>>> Endettement dit à la « Ponzi » qui amène les vigilances à se relâcher > banques octroi prêts dangereux
dans un excès d’optimisme.

III. Le rôle des innovations financières

>>> Monde en perpétuelle destruction création > course entre réglementation et innovations (loi de
Goodhart) > décalage = facteur de crises.

>>> Crise de 2007 montre les failles de la finance moderne qui n’est pas capable de remplir les deux
fonctions essentielles :
- Gestion du risque
- Allocation optimale des ressources financières

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