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Gestion des risques de change 


par Madihou NIAKASSO  Disponible en mode multipage
Institut Privé de Gestion de Dakar
Traductions: Original: fr Source: 
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE.................................................................................... 4

PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE ET


METHODOLOGIQUE.................. 6

CHAPITRE I  : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 6

1. LA PROBLÉMATIQUE : 6

2. LES OBJECTIFS DE L'ÉTUDE : 6

3. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL 7

4.APPROCHE CONCEPTUELLE : 7

CHAPITRE II : LE CADRE METHODOLOGIQUE 9

1.CADRE DE L'ÉTUDE : 9

2.CHAMP DE L'ÉTUDE : 9

3.TECHNIQUES D'INVESTIGATION : 9

4.DIFFICULTÉS RENCONTRÉES : 9

DEUXIEME PARTIE : L'ENVIRONNEMENT DU MARCHE DE CHANGE 10

CHAPITRE I : LES DIFFERENTES COMPOSANTES DU MARCHE DE


CHANGE 11

SECTION 1 : LE MARCHÉ AU COMPTANT (SPOT) 13

SECTION 2 : LE MARCHÉ DE DÉPÔT (MARCHÉ INTERBANCAIRE) 16

2.1. LES PARTICIPANTS AU MARCHÉ DES CHANGES INTERBANCAIRE 16

2.1.1. Les banques commerciales  et d'investissement  17

2.1.2. Les banques centrales  17

2.1.3. Les institutions financières non bancaires  18

2.1.4. La clientèle privée  19

2.1.5. Les entreprises multinationales  19

2.1.6. Les courtiers  20

2.2. LES ACTIFS NÉGOCIÉS SUR LE MARCHÉ DES CHANGES INTERBANCAIRE


AU COMPTANT 21

2.2.1. Transfert de dépôt bancaire  21

2.2.2. Les principales devises négociés  21

2.2.3. Les opérations de change au sein des pays de la zone CFA  22

2.2.4. Les sigles monétaires internationaux  24

2.2.5. Comment sont cotées les devises  ?  25

2.2.6. Les transactions sur le marché des changes  26

2.2.7. La variation des cours sur le marché des changes  28

2.3. LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DES CHANGES INTERBANCAIRE AU


COMPTANT 30

2.3.1. Le Rôle des Cambistes  30

2.3.2. Unités de cotation  32

2.3.3. Les deux (2) niveaux du marché des changes interbancaires  33

2.3.4. Cas particulier du taux euro/dollar  34

2.3.5. Les opérations sur le marché des changes  35


2.3.6. Le taux de change au comptant  39

2.3.7. Les caractéristiques du marché des changes  45

SECTION 3 : LE MARCHÉ À TERME 49

3.1. LES CONTRATS À TERME 49

3.2. LES CONTRATS D'OPTION 51

3.3. LE CONTRAT DE SWAP 53

3.3.1. Le swap de taux d'intérêt  53

3.3.2. Les utilisateurs de swap de taux d'intérêt  54

3.3.3. Le swap de devises  55

3.3.4. Le swap de matières premières  59

CHAPITRE II : LES FACTEURS QUI ENTRAINENT LE RISQUE DE CHANGE 60

SECTION 1 : LES RISQUES DE CHANGE LIÉS AUX


OPÉRATIONS COMMERCIALES....................................................................... 61

SECTION 2 : LES RISQUES LIÉS AUX OPÉRATIONS FINANCIÈRES 61

SECTION 3 : LES RISQUES DE CHANGE LIÉS AUX


INVESTISSEMENTS TRANSFRONTALIERS....................................................................
..... 61

SECTION 4 : LES RISQUES DE CHANGE LIÉS AUX OPÉRATIONS


ÉCONOMIQUES 62

SECTION 5 : L'APPARITION DU RISQUE DE CHANGE 62

CHAPITRE III : LES REGIMES DE FLUCTUATION DES MONNAIES 65

SECTION 1 : LE RISQUE DE TRANSACTION 65

1.1.LA GENÈSE DU RISQUE DE TRANSACTION 65

111. La politique de couverture  67

112.La détermination des seuils de tolérance  67

1.2. LA POSITION DE CHANGE 67

1.3. L'ESTIMATION DE L'ÉVOLUTION DES TAUX DE CHANGE 71


131.L'analyse économique  71

132.L'analyse statistique  72

133.L'analyse monétaire  72

SECTION 2 : LE RISQUE DE PERTE DE COMPÉTITIVITÉ 72

2.1. CAS DE L'EXPORTATEUR 73

2.2. CAS DE L'IMPORTATEUR 74

2.3. LES RÈGLES GÉNÉRALES 74

2.3.1. A court terme  74

3.3.2. A moyen et long terme  75

TROISIEME PARTIE : LES TECHNIQUES DE COUVERTURE DU RISQUE DE


CHANGE 76

CHAPITRE I : LES TECHNIQUES INTERNES A L'ENTREPRISE 76

SECTION 1 : LE CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION 77

SECTION 2 : LE TERMAILLAGE : 79

SECTION 3 : LES CLAUSES D'INDEXATION DANS LES CONTRATS : 81

SECTION 4 : LES COMPENSATION INTERNES : 82

SECTION 5 : LE SWAP 82

CHAPITRE II : LES TECHNIQUES EXTERNES A L'ENTREPRISE 83

SECTION 1 : LA COUVERTURE SUR LE MARCHÉ MONÉTAIRE : 84

1.1. LES PRÊTS EN DEVISES 84

1.2. LES FACTEURS DÉCISIONNELS 84

SECTION 2 : LES MARCHÉS D'OPTIONS DE DEVISES : 85

2.1. OPTION D'ACHAT (CALL) : 85

2.2. OPTION DE VENTE (PUT) : 86

SECTION 3 : CHANGE À TERME : CONTRATS À TERME 88


SECTION 4 : LA POLICE D'ASSURANCE : 90

SECTION 5 : LE CHOIX D'UNE TECHNIQUE DE COUVERTURE : 93

CONCLUSION : 95

INTRODUCTION GENERALE

Les problèmes monétaires internationaux figurent régulièrement à la une de l'actualité. Si


dans le passé on considérait que de tels problèmes devraient être confiés aux seuls
spécialistes ou experts, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'expérience aidant, des
citoyens de plus en plus nombreux tentent de reconnaître les retombées concrètes en terme
d'activités économiques, d'emploi, des dérèglements monétaires internationaux et donc à
exprimer le besoin d'une information accrue sur de telles questions.

Ce changement de perception est relativement nouveau et tient sans aucun doute à la


profusion de l'histoire monétaire internationale de ces 30 dernières années et au formidable
transformation socio-économique qu'elle a accompagné : l'abandon de la convertibilité or, du
dollar en 1971, l'avènement du flottement généralisé des monnaies en 1973, la
démonétisation de l'or rendue officielle en 1978, la naissance du système européen en 1979
ou à l'éclosion du projet de monnaie unique européenne.

Les différentes économies nationales sont dotées de monnaies différentes. Dès lors
qu'existent entre elles des opérations économiques (commerce international, mouvement de
capitaux) un problème de règlement se pose entre les différents espaces monétaires.

L'activité des entreprises, des banques, des investisseurs institutionnels et des institutions
financières non bancaires est de plus en plus orientée vers l'international.

Pour les uns et pour les autres, les opérations en dehors du territoire national sont une source
de contraintes et d'opportunités des techniques financières plus ou moins complexes sont
progressivement apparues pour réduire les premières et tirer profit des secondes.

La confrontation au marché des changes est la première manifestation de la réalité


internationale. Toute entreprise qui exporte ou qui importe, tout particulier qui se rend à
l'étranger, toute institution financière ou non financière qui prête, place ou emprunte sur les
marchés étrangers ou internationaux se heurte immédiatement à un problème de change.

Observer l'évolution quotidienne des cours des devises pourrait conduire à penser que
l'irrationalité est le seul déterminant des taux de change. La réalité est plus complexe et
nuancée, les taux d'intérêt et leur volatilité, les taux d'inflation, les principaux soldes de la
balance des paiements, les différentiels entre les valeurs de ces variables dans les différents
pays sont les principaux déterminants des taux de change qu'il s'agisse du taux au comptant,
des taux à terme ou du prix des options.

Depuis l'abandon du système des parités fixes, en août 1971, la plupart des entreprises ont dû
faire face aux risques de change entraînés par l'instabilité permanente du cours des monnaies.

Aujourd'hui, avec la libéralisation de l'économie mondiale marquée par une forte


concurrence, du décloisonnement des marchés, de la mondialisation des capitaux et des
technologies, du développement des moyens de communication et de transport qui plus est,
des mouvements importants de personnes à l'échelle planétaire, l'activité des entreprises, des
banques, des investisseurs institutionnels et des institutions financières non bancaires est de
plus en plus orientée vers l'international.

Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, toute
institution financière ou non financière qui prête, place ou emprunte sur les marchés
étrangers ou internationaux se heurtent immédiatement à un problème de change.

Le marché des changes devient ainsi la première manifestation concrète de la réalité


internationale.

Dès lors, la gestion des risques de change se pose avec acuité. Elle consiste à identifier toutes
les sources du risque de change pouvant menacer les objectifs stratégiques de l'entreprise ou
inversement, représenter des opportunités susceptibles de procurer un avantage
concurrentiel. En d'autres termes, il s'agit de détecter la nature du risque, l'environnement
dans lequel l'entreprise évolue en permanence et de proposer des politiques et stratégies de
gestion des risques de change pouvant même accroître les performances de l'entreprise.

PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I  : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Section 1 : Revue critique de la littérature :

Au fil des années, de nombreux spécialistes se sont penchés sur cette branche de la finance
internationale, toujours d'actualité, le marché des changes qui est le lieu de confrontation des
offres et des demandes (achats/ventes) de devises, les moyens de paiement des différents
pays.

C'est ainsi que, dans son livre intitulé « Marché des Changes », paru aux éditions Pearson
Education Universitaire B&E (24 août 2008), Patrice Fontaine, professeur à l'Université de
Grenoble et directeur de l'Institut Européen de données financières, aborde de manière
pédagogique le sujet d'abord. Il présente l'ensemble des produits notamment les produits
dérivés c'est-à-dire dont la vente se fait à terme. Il explique aussi les différentes théories
utilisables pour la prévision des taux de changes avant d'envisager les différentes techniques
pour se couvrir des risques de changes.

Ensuite Yves Simon, dans son livre « Marché des changes et gestion du risque de


change  », paru aux éditions Dalloz (décembre 1997), décrit de manière détaillée, illustrée
d'exemples, l'environnement du marché des changes ainsi que de la gestion des risques de
change.
Enfin, le livre de Pierre-Antoine Dusoulier « Investir et gagner sur le marché des
devises », paru aux éditions Maxima (décembre 2007), s'annonce comme un guide, un
manuel. Un livre qui offre une formation complète sur les rouages du marché des devises. Il
présente et explique les quatre étapes essentielles à connaître :

- Définition complète du Forex et du marché des changes ;

- Comment spéculer sur le marché / fonctionnalités ;

- Savoir analyser et comprendre le marché des changes ;

- Gagner de l'argent en gérant au mieux son portefeuille de devises.

Section 2 : La Problématique :

Le risque de change apparaît dès lors que les nations et les entreprises ont recours à une
devise étrangère pour traiter des opérations commerciales ou financières transfrontalières du
fait de l'appréciation ou a dépréciation de la monnaie nationale ou bien la monnaie de
référence par rapport à celle étrangère c'est-à-dire la devise qui plus est, de la volatilité de la
monnaie de référence par rapport à la devise.

En effet, des variations des cours de changes vont entraîner des fluctuations de valeurs de ces
éléments libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise utilise pour établir des
documents financiers. Dans ce cas, des gains et des pertes de change vont apparaître.

Dès lors, les techniques de gestion du risque de change apparaissent comme une condition
sine qua non pour les entreprises essentiellement de faire face aux risques liés au change et
même d'en tirer profit.

Section 3 : Les Objectifs de l'étude :

Cette étude, nous le souhaitons pourrait être un repère et un recours pour les différents
acteurs du marché des changes, du commerce international, afin de mieux appréhender cet
environnement et essayer d'en tirer profit.

L'évolution des taux de change peut donc influer sur la santé économique et financière des
politiques gouvernementales mais aussi sur l'entreprise.

Le commerce international est régi par des difficultés importantes qui obéissent non
seulement à des législations nationales dont certaines obligations peuvent être contradictoires
mais aussi des difficultés de gestion de risque de change.

Pour développer leurs activités, accroître leur marge bénéficiaire, s'adapter à la concurrence
bref, pour leur performance et leur compétitivité, les entreprises sont confrontées à des
fluctuations de monnaie.

Aussi, les politiques de gestion des risques de change s'avèrent imminentes pour mieux
appréhender l'environnement du marché des changes.

Les idées dégagées dans notre introduction, nous amène à l'importance et, en général, à
l'intérêt d'une politique de gestion des risques de change pour les différents acteurs du
marché des changes et de l'entreprise, en particulier.

Dès lors, le défit majeur lancé aux entreprises modernes est d'établir et de consolider une
politique de couverture des risques de change viable dans un environnement économique et
financier en plein boom et tout ce, dans un environnement de change en constante évolution.

Conscient de l'impact des risques de changes dans les transactions commerciales et


financières des nations et des entreprises, en particulier, ou tout simplement au particulier
voyageur, nous nous sommes intéressés à l'approfondir dans le cadre de cette étude et nous
souhaitons que ce document soit :

ü un outil de travail  pour le gestionnaire ;

ü un guide pour les différents acteurs du marché des changes ;

ü notre contribution à l'étude de la gestion des risques de change que les générations futures
pourront s'approprier et approfondir ;

ü enfin, une consolidation de nos connaissances sur les théories de gestion que renferment
les politiques de gestion de risques de change.

Section 4 : L'Hypothèse de travail :

L'entreprise est une unité de production qui crée qui présente deux aspects : création des
biens et des services destinés à la vente sur le marché (aspect physique), création des valeurs
ajoutées (aspect économique). Ainsi, l'objectif de l'entreprise est la rentabilité. Dès lors,
l'entreprise doit prendre toutes les garanties pour mieux sécuriser ses transactions
transfrontalières.

Les travaux élaborés par les gestionnaires et les ratios pour déterminer la performance de
l'entreprise semblent ignorer ou bien ne semblent pas mettre en évidence l'impact des risques
de changes.

Par conséquent, les performances enregistrées par les entreprises seraient en partie liées à la
pertinence de sa stratégie de recouvrement contre la volatilité de la monnaie de référence par
rapport à une devise qui accroît le rendement de ces entreprises.

CHAPITRE II : LE CADRE METHODOLOGIQUE

Section 1 : Cadre de l'étude :

Du plus modeste exportateur au plus grand groupe mondial, le recouvrement est la clé de
voûte de l'entreprise exportatrice.

Cette situation très préoccupante pour de nombreuses entreprises lorsqu'on pense à


l'évolution galopante du potentiel recouvrement du fait de l'instabilité des monnaies et leur
faculté à s'adapter aux situations.

A l'heure de la globalisation et de la mondialisation, les entreprises ont l'obligation de


s'adapter à un environnement sensible qui est celui de recouvrement des transactions
transfrontalières.

Ainsi, tous les acteurs du commerce international doivent prendre en compte cette donne qui
du reste, est capitale pour toute entreprise qui se veut performante.

Section 2 : Champ de l'étude :

Notre étude s'articule autour du change, des risques de change, des déterminants du taux de
change et des politiques de gestion de ces risques de change.

Section 3 : Techniques d'investigation :

Dans cette étude, nous avons fait recours à différentes techniques d'investigation.

Nos supports de cours nous ont d'abord servi de bréviaire, ensuite nous avons eu recours à
des livres de gestion, des études de mémoires, la presse spécialisée, magazine économique et
financier et, enfin, au moteur de recherche google.

Section 4 : Approche conceptuelle :

Gestion :

Selon le Petit Larousse 2007, est un nom féminin qui vient du latin gestio.

La gestion est l'action de gérer, d'administrer et le temps que dure cette action :

Ø en finance : commission de gestion : commission perçu en rémunération de la gestion de


titres ou de capitaux confiée par un tiers (agency fee en anglais).

Ø en économie : gestion de trésorerie : ensemble des techniques permettant au trésorier d'un


groupe d'entreprises d'obtenir la meilleure gestion possible des flux monétaires et financiers
de celui-ci (cash management en anglais).

Risque :

Selon le Petit Larousse 2007 est un danger, un inconvénient, une perte et un préjudice
éventuel le plus souvent garanti par une assurance.

Change :
Nom masculin qui vient du latin cambiare qui veut échanger selon le Petit Larousse 2007. Il
peut être vu sur plusieurs angles, notamment :

1. Opération qui consiste à vendre ou à acheter la monnaie d'un pays contre celle d'un autre
pays ; taux auquel se fait cette opération.

- Contrôle des changes : interventions de l'Etat qui régularise les opérations de change sur les
devises étrangères.

- Marché des changes : marché où se font les offres et les demandes de devises.

- Lettre de change (traite) : effet de commerce transmissible par lequel un créancier donne
l'ordre à son débiteur de payer à une date déterminée la somme qu'il lui doit, à l'ordre de lui-
même ou à l'ordre d'un tiers.

2. Perdre ou gagner au change : le fait d'être désavantagé ou avantagé par un échange.

DEUXIEME PARTIE : L'ENVIRONNEMENT DU MARCHE DE CHANGE

Les entreprises sont confrontées au risque de change lorsqu'elles effectuent des opérations
commerciales ou financières en devises. Ce risque est lié à la volatilité des devises sur le
marché des changes.

Un aperçu de l'environnement du marché des changes, et plus particulièrement de ses


différentes composantes et des régimes qui coordonnent les fluctuations des monnaies entre
elles, permet de mieux appréhender le sujet.

Ces fluctuations de monnaies peuvent affecter l'entreprise sur deux (2) niveaux :

- les opérations d'exportation et d'importation comportent généralement des délais de


paiement ou de règlement. Pendant ces délais, les fluctuations de change peuvent affecter de
façon sensible le montant des factures converties en monnaie nationale : ce risque est
appelé risque de transaction ;

- une variation des taux de change d'une monnaie par rapport à une monnaie étrangère peut
affecter la compétitivité des produits, les rendant plus ou moins chers pour les acheteurs
étrangers selon que le pays dévalue ou réévalue sa monnaie : ce risque est appelé risque de
compétitivité.

Ainsi, pour comprendre comment l'entreprise s'expose au risque de change, il est important
de se poser quelques interrogations à savoir :

· quels sont les facteurs qui entraînent le risque de change ?

· à partir de quel moment doit-on tenir compte du risque de change ?

· comment mesurer le risque de change ?


CHAPITRE I : LES DIFFERENTES COMPOSANTES DU MARCHE DE CHANGE

Le marché des changes est la première manifestation concrète e la réalité internationale.

Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, tout traiteur
ou emprunteur en devises est immédiatement confronté à un problème de change.

Le marché des changes encore appelé FOREX (pour Foreign Exchange) est le marché le plus
grand du monde.

A la différence des marchés boursiers, qui ont une localisation géographique précise, il
n'existe qu'un seul marché des changes.

Les transactions sur les devises se font de gré à gré, aussi bien à Paris qu'à Londres, New
York ou Tokyo.

Compte tenu du décalage horaire entre les différentes places financières, le marché des
changes fonctionne en continu, 24h/24 du dimanche soir au vendredi soir. Ainsi, à n'importe
qu'elle heure, il est toujours possible pour un opérateur d'acheter de l'euro, du dollar ou
n'importe quelle autre devise.

Le volume journalier moyen des transactions sur le marché des changes représente trois (3)
plus le volume de tous les marchés futures et actions mondiaux combinés. En 2007, c'était
l'équivalent de 3 500 milliards de dollars qui ont ainsi été échangés chaque jour sur le
marché des changes.

Les volumes échangés ont connu une croissance très rapide à la fin des années 1990 avec la
création de l'euro et le développement de l'Internet haut-débit qui a rendu l'accès à ce marché
beaucoup plus simple pour les investisseurs, qu'ils soient institutionnels ou particuliers.

Les supports utilisés sur le marché des changes, sont en dehors des billets de banques, les
lettres de change et surtout les virements interbancaires.

Il s'agit dans ce dernier cas, d'envoyer un ordre de débiter un compte libellé dans une devise
X pour créditer simultanément un autre compte libellé en devises Y.

Il est possible de traiter plus de 170 paires de devises différentes sur le marché des changes
mais les devises les plus traitées sont le dollar américain (USD), le yen japonais (JPY), la
livre sterling (GBP), le franc suisse (CHF), le dollar canadien (CAD), le dollar australien
(AUD) et, plus récemment, l'euro (EUR). Ces devises sont communément appelées les
« majors », par opposition aux « minors » ou « émergentes » et même aux devises
« exotiques », qui représentent l'ensemble des autres devises négociables sur le FOREX.

Le marché des changes comprend plusieurs compartiments :

Sur le marché au comptant, l'échange des devises est effectif, on parle de marché spot. Ce
marché n'est cependant pas le plus utilisé.

C'est sur le marché des changes à terme que l'on compte le plus grand nombre d'opérations.
Sur ce marché, il s'agit alors de négocier aujourd'hui l'échange de deux devises mais pour
une date de livraison ultérieure. Ce marché est très utilisé par tous les agents qui veulent se
couvrir contre le risque de change.

Enfin, il existe aussi un marché des produits dérivés de change sur lequel s'échange
notamment les contrats Futures sur devises et les options sur devises.

Le marché des changes est réservé aux banques centrales, aux banques commerciales et aux
institutions financières qui interviennent pour leur propre compte ou pour celui de leurs
clients. Il est donc indispensable pour un opérateur privé de faire appel à un organisme
financier pour procéder à toute opération de change. Afin de bénéficier d'un meilleur accès à
ce marché, plusieurs grands groupes industriels créent des filiales financières ou bancaires
dont l'objectif principal est de réaliser au meilleur coût de nombreuses opérations de change
des différentes filiales du groupe.

Les banques centrales interviennent également sur le marché des changes. Le but de ces
ordres est d'exécuter des ordres de leur clientèle captive telle que les administrations ou les
organismes internationaux mais également et surtout de contrôler le marché des changes
local et de tenter d'influencer l'évolution du taux de change de la monnaie nationale.

Les principales devises cotées sur le marché des changes au comptant sont le dollar
américain, l'euro, le yen japonais et le deutschemark. La livre sterling, le franc suisse et le
dollar canadien sont également cotés sur l'ensemble des places financières mais de manière
moins continue. Le dollar américain reste la monnaie de référence puisque les cotations
directes sont font contre le dollar et que les cotations des autres devises entre elles se font se
font avec le dollar comme monnaie de référence.

Le marché des changes est un marché à part entière, où l'offre et la demande se confrontent.

Toutefois, le développement des échanges internationaux et les progrès enregistrés dans le


domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont modifié son
fonctionnement. On parle de marché-réseau.

Le marché des changes est caractérisé par :

· le marché au comptant ;

· le marché du dépôt ;

· le marché à terme ;

· un marché planétaire ;

· un marché continu ;

· un marché gigantesque.

Section 1 : Le marché au comptant (Spot)


Le marché au comptant, appelé aussi « marché spot », est le marché sur lequel les devises
sont échangées entre banques. Le marché est qualifié de comptant : les opérations d'achat et
de vente s'effectuent ou jour du cours de la transaction mais les livraisons de devises
s'effectuent dans les deux jours ouvrables (48 h).

Il existe deux types d'opérations sur le marché des changes au comptant : les opérations de
change au comptant et les opérations de crédit en devise. Les opérations de crédit en devises
sont effectuées de gré à gré sur le marché international des capitaux. Il n'existe pas de
marché organisé pour ce type d'opérations alors que le marché des échanges de devises
bénéficie d'un marché organisé.

Le marché des changes assure la confrontation des offres et des demandes de devises et
révèle leur cours en terme de monnaie nationale.

Les devises sont échangées contre la monnaie nationale sur toute les places financières du
monde. De ce fait, le marché des changes n'est pas géographiquement limité. Par exemple, le
compartiment de l'euro comprend non seulement les transactions de la monnaie européenne
contre les autres devises réalisées sur les places financières de l'Europe des 12 mais
également comme le dit Kindlberger « les marchés des changes actuels suivent le trajet du
soleil autour du globe par l'intermédiaire des satellites de télécommunications. C'est pour l'on
dit que le marché des changes est un marché transnational.

Les premières transactions de la journée sont enregistrées à Sydney (Australie), Wellington


(Nouvelle Zélande), s'ouvrent ensuite les marchés d'Asie du Sud-Est avec la place de Tokyo,
Hong Kong, Singapour puis ceux du Moyen Orient. Les marchés de Londres, Paris,
Frankfort, Zurich et de toutes les autres places européennes de moindre importance prenant
le relais après la fermeture des marchés asiatiques.

Les transactions débutent à New York et à Montréal avant la fermeture des marchés
européens.

Elles sont ensuite relayées par celles qui se déroulent à Chicago et Toronto. Quand les
marchés de Los Angeles et de San Francisco s'arrêtent, s'ouvrent alors à Wellington et
Sydney une nouvelle journée de transaction.

On comprend dans ces conditions que le marché est continu et fonctionne 24h/24 sur les
différentes places financières et 5jours/7. Pendant le week-end, les transactions sont ralenties
car seules les tables de change du monde arable sont actives.

Fondamentalement, jusqu'au milieu de la décennie 1990, le marché des changes était un


marché inter-bancaire.

Les transactions étaient décentralisées auprès de nombreuses institutions financières ;


chacune d'elles étant soumise à l'intense concurrence de toutes les autres.

Le marché des changes inter-bancaires était le marché de gré à gré « over the counter
market ».

Il serait faux cependant de croire que le marché se réduisait à des échanges entre banques
pour au moins 2 raisons :

- en premier lieu, les intervenants sur le marché des changes se sont diversifiés et de
nombreux opérateurs particulièrement actifs aujourd'hui sur le marché des changes n'ont pas
un statut bancaire ;

- en deuxième lieu, de nouveaux compartiments se sont développés au début de la décennie


1970. Ces compartiments sont des marchés boursiers (on utilise parfois l'expression (marché
organisé pour les opposer au marché de gré à gré considéré aussi comme organisé). Ils sont
dotés d'une chambre de compensation et c'est en leur sein que sont négociés des contrats à
terme (future contracts) et options sur les contrats à terme (options ou futures).

Depuis 1995, l'introduction de la technologie dans le marché des changes au comptant


(courtiers électroniques, plate-forme de transaction Internet) en a profondément transformé
la physionomie. De gré à gré qu'il était, le marché est devenu un marché quasi boursier.
Décentralisées qu'elles étaient, les transactions électroniques d'une telle qualité que le
marché interbancaire des produits dérivés est à son tour l'objet de la même transformation.

Le marché des euro-devises :

Le marché international des capitaux sur lequel se contracte l'essentiel des crédits en devises
repose sur les ressources en euro-devises des institutions financières. Le marché des devises
constitue l'ensemble des devises que l'on peut emprunter en dehors du pays d'émission de
cette monnaie.

Le marché des euro-dollars porte sur l'ensemble des crédits en dollars qu'il est possible de
contracter hors des Etats-Unis. Ce marché s'est développé à partir des pétrodollars des
monarchies du Golfe qui, au cours des années 1970, ont trouvé une meilleure rémunération
pour leur placement en dollars à Londres qu'aux Etats-Unis, d'où l'appellation d'euro-dollar.
Sur cette base s'est développé un marché d'euro-devises essentiellement localisé à Londres.

Ce marché des euro-devises est un marché interbancaire à court terme sur lequel sont
échangés des emprunts en devises. Les opérations sont cependant standardisées et portent sur
les échéances de 1 jour à 6 mois, avec un taux prêteur et un taux acheteur.

Le cours d'une devise représente le prix d'une devise par rapport à une autre. Cette cotation
résulte de la confrontation des demandes (par les importateurs, les emprunteurs de devises,
les touristes qui se rendent à l'étranger, les investisseurs à l'étranger) et des offres (par les
exportateurs, les prêteurs de devises, les touristes qui viennent dans le pays, les investisseurs
qui rapatrient des fonds).

Le cours d'achat est le prix auquel la banque est prête à acheter des devises. Inversement, le
cours de vente est le prix demandé par la banque pour vendre de la devise.

Néanmoins, ce marché étant totalement délocalisé et non organisé, le risque de contre-partie


existe toujours.

Le marché des changes au comptant est organisé à la fois autour d'un marché interbancaire
délocalisé sur lequel les principales devises sont réalisées en continu et autour d'un marché
organisé où la cotation au fixing des devises donnent lieu à une livraison différée de 48
heures après la transaction. Cependant, pour les transactions entre le dollar canadien et le
dollar américain, les livraisons doivent avoir lieu au plus tard 24 heures après l'opération.

Section 2 : Le marché de dépôt (marché interbancaire) 

C'est le marché sur lequel se traitent les opérations de trésorerie en devises sous forme
d'emprunts et de prêts. Ce marché appelé aussi marché interbancaire est organisé selon des
règles précises quant aux taux, aux durées et aux calculs d'intérêts.

Le marché des changes interbancaire bénéficie d'une grande liquidité grâce à la diversité de
ses intervenants. Selon leurs objectifs, leur aversion au risque et leurs horizons temporels, il
est possible de distinguer six catégories d'agents sur ce marché.

2.1. Les participants au marché des changes interbancaire


Le marché des changes est réservé aux institutions financières. A l'origine, le marché était
strictement interbancaire et les entreprises opéraient toujours par l'intermédiaire des banques.
Par la suite, les investisseurs institutionnels et les entreprises sont devenues de très
importants opérateurs intervenant pour certains d'entre eux directement sur le marché. Tous
ces acteurs agissent pour leur propre compte et pour celui de leur clientèle. Ils peuvent
négocier directement entre eux ou bien passer par l'intermédiaire de courtier.

2.1.1. Les banques commerciales et d'investissement

Les banques commerciales qui sont des acteurs historiques de ce marché avec 50 % des
transactions enregistrées aujourd'hui. Elles sont les plus grands opérateurs sur le marché des
changes. Il s'agit pour la plupart d'entre elles de banques commerciales mais aussi de
banques d'investissement. Elles sont généralement l'interlocuteur final des autres
intervenants du marché et cherchent à réaliser des profits en faisant du « market marking »,
c'est-à-dire en proposant à tout moment des prix acheteur et vendeur à leurs clients, et « en
margeant » plus ou moins certains de leurs clients en exécutant les transactions. « Marger »
signifie prendre un tout petit profit sur le prix auquel le market marker vend ou achète une
devise à son client par rapport au prix auquel il achète ou vend lui-même cette devise sur le
marché.

Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts auprès d'institutions financières
étrangères qui jouent le rôle de correspondant.

Les banques opèrent sur le marché des changes par l'intermédiaire de spécialistes appelés
cambistes. Toutes les banques sont habilitées à traiter des opérations de change mais en
pratique elles sont peu nombreuses à intervenir en permanence sur ce marché. Celles qui le
font sont de très grandes institutions.

2.1.2. Les banques centrales

Les banques centrales n'interviennent pas régulièrement sur le marché des changes, mais
quand elles le font c'est généralement de manière massive.

Elles interviennent en général pour gérer leurs réserves en devises et en papiers d'Etat. Les
transactions des Banques Centrales représentent environ 5 à

10 % du total des volumes réalisés sur le marché des changes.

On opérant sur le marché, une Banque Centrale remplit 2 fonctions :

- elles exécutent les ordres de sa clientèle : administration, banque centrale étrangère,


organismes internationaux ;

- elles cherchent à influencer l'évolution du taux de change pour des raisons de politiques
économiques internes, d'une part, pour faire respecter certains engagements internationaux
formels (le traité de Bretton Woods) ou informels (les accords dits du G7), d'autre part.

En intervenant sur le marché des changes, les Banques Centrales ont également pour objectif
de régulariser l'évolution des cours de devises. Ces interventions ont toutefois, toujours font
l'objet de controverses.

Certaines Banques Centrales ont toujours refusé d'intervenir estimant que ces achats et ces
ventes déstabilisent le marché des changes. Telle a été la position des autorités monétaires
américaines jusqu'en septembre 1985. Elle s'est sensiblement modifiée depuis (par exemple
intervention sur la chute du dollar par le dirigeant de la Fed Alan Greenspan ou la politique
de relance du secrétaire américain au trésor Henry Paulson pour recapitaliser les banques
suite à la crise financière de 2008). Les autres Banques Centrales sont moins hostiles à ces
interventions, elles y recourent quand des turbulences et des incertitudes provoquent les
fluctuations des taux de changes qu'elles estiment dénuées de justifications économiques.

2.1.3. Les institutions financières non bancaires

Depuis le début de la décennie 1990, les institutions financières non-bancaires (filiales de


groupes industriels et investisseurs institutionnels) sont devenus des opérateurs externes et
actifs sur le marché des changes (MC).

Les filiales financières non-bancaires des groupes industriels interviennent pour le compte de
leur maison mère et de ses filiales, mais ces groupes (internationaux pour la plupart)
continuent à travailler avec les banques car leurs filiales financières n'ont pas toujours les
fonds suffisants pour effectuer de très grosses transactions et la technicité requise pour
réaliser certaines opérations.

Les investisseurs institutionnels sont les plus importants participants non-bancaires.

Cet ensemble regroupe les fonds de pension, les caisses de retraite, les sociétés d'assurance,
les fonds gérés par le compte des tiers, les fonds d'investissements (mutual funds américains
et OPCVM pour les français et les Unit trusts pour les anglais, les hedge funds) et les
départements de banques commerciales de banques chargées de la gestion de fortune de leur
clientèle privée (bank trust departments).
Les plus importants d'entre eux opèrent sur le marché des changes mais ils sont encore très
nombreux à recourir aux sources de l'intermédiation bancaire.

Les investisseurs institutionnels interviennent sur le marché des changes pour couvrir des
positions sur leurs portefeuilles d'actions et d'obligations.

Leurs transactions représentent 30 % du total des transactions effectuées sur le marché.


Certains investisseurs institutionnels, en revanche, gèrent uniquement des portefeuilles de
devises. L'objectif est donc uniquement de générer de la performance en prenant des
positions spéculatives sur les devises.

2.1.4. La clientèle privée

La clientèle privée n'intervient pas directement sur le marché des changes, elle achète et
vend des devises en s'adressant aux banques commerciales qui ont une activité importante
sur ce marché. La clientèle privée regroupe 3 catégories d'opérateurs :

- les investisseurs particuliers : avec l'avènement de l'Internet et des plateformes de trading


facilement accessibles partout et à tout moment, et du fait aussi de l'effet de levier qui est
offert par ces plateformes, les volumes de transactions des investisseurs particuliers
représentent aujourd'hui 5 % du volume total des transactions réalisées sur le marché des
changes ;

- les entreprises industrielles et commerciales (corporates) et les institutions financières qui


ne disposent pas de fonds propres requis pour participer directement à ce marché.

Ces opérateurs interviennent sur le marché des changes pour satisfaire des besoins en devises
induit par des opérations commerciales et financières internationales (vente et achat, prêt et
emprunt en devises). Ils interviennent également pour des motifs de spéculation.

2.1.5. Les entreprises multinationales

Elles interviennent en général sur le marché des changes dans le but de payer un fournisseur
étranger ou de rapatrier des profits faits dans d'autres devises.

Elles interviennent aussi fréquemment sur le marché pour gérer le risque de changes auquel
elles sont exposées. Certaines grandes entreprises multinationales disposent de véritables
salles de marché et cherchent également à effectuer des plus-values sur le marché.

2.1.6. Les courtiers

Les courtiers permettent l'accès au marché. Ils informent les opérateurs des cours auxquels se
vendent et s'achètent les différentes monnaies.

Ils servent par ailleurs d'intermédiaires et mettent en contact les acheteurs et les vendeurs de
devises. Il est en conséquence, plus facile pour un cambiste d'utiliser leur source plutôt que
de contacter plusieurs banques susceptibles de lui vendre la devise qu'il cherche ou de lui
acheter celle dont il veut se débarrasser.
Le courtier est particulièrement utile pour la négociation des devises qui ne font pas l'objet
de change très fourni.

Les courtiers ne sont jamais obligés de dévoiler le nom des banques qu'ils mettent en
relation. Cette discrétion est très utile pour les institutions qui ne veulent pas faire apparaître
en un moment donné leur position acheteuse ou vendeuse dans telle ou telle devise.

Une fois la transaction effectuée, le courtier relève à chaque cambiste le nombre de sa


contrepartie pour que chacun puisse enregistrer dans ses comptes l'opération réalisée.

La fonction d'un courtier est de rendre le marché plus efficace et plus fluide en étant un
contact permanent avec ce nombreuses contreparties.

La qualité d'un courtier s'apprécie à la qualité et à la quantité des relations qu'il entretient
avec les institutions financières actives sur le marché des changes.

Les courtiers traditionnels (boys brokers) qui ont dominé l'activité de courtage jusqu'au
milieu des années 1990 ont été soumis à la concurrence des courtiers électroniques.

Le développement du courtage électronique a trois (3) conséquences importantes :

- les cambistes peuvent accéder directement et instantanément à de nombreuses banques ;

- les courtiers électroniques permettent aux cambistes de réaliser des transactions en


rapprochant automatiquement les ordres d'achat et les ordres de vente et en fournissant une
confirmation immédiate de la transaction ;

- toutes les banques clientes d'un système de courtage électronique peuvent accéder quelque
soit leur taille aux meilleurs cours effectués sur les écrans.

Les deux (2) plus importants courtiers électroniques sont : Reuter et EBS (Electronic
Bankerage System).

2.2. Les actifs négociés sur le marché des changes


interbancaire au comptant
Le transfert de dépôt bancaire est le principal actif utilisé dans les transactions sur le marché
des changes. Le numéraire ne constitue qu'un élément accessoire.

2.2.1. Transfert de dépôt bancaire

Le transfert de dépôt bancaire est un ordre de débiter un compte libellé dans une devise A et
de créditer simultanément un autre compte libellé en devise B.

Les comptes débités et crédités pourront appartenir à une même personne ou à deux (2)
opérateurs différents.

Exemple : un exportateur français disposant d'un compte à l'agence BNP Paribas à New
York peut demander à cette de vendre 500 000 $ par transfert de dépôt bancaire et créditer
simultanément son compte à la Société Générale de Paris ou dans n'importe qu'elle autre
banque.

Suite à cette opération, le compte de l'exportateur à Paris sera crédité en euros de 500 000 $
valorisé au tri du marché à la date de l'opération. La rapidité est le principal avantage du
transfert des dépôts bancaires.

2.2.2. Le numéraire

Cet actif es un peu utilisé en comparaison des masses échangées par le transfert de dépôt
bancaire. Le marché des billets est un secteur très marginal du marché des changes, la
demande des touristes oblige cependant les banques en a détenir dans leur caisse.

2.2.3. Les principales devises négociées

Il existe une graduation dans l'importance des différentes devises utilisées sur le marché des
changes.

Le Dollar Américain (USD) constitue la monnaie de référence. En effet, c'est contre la


devise américaine que s'effectue la plus grande partie des transactions sur toutes les places
financières.

L'Euro (EUR) et le Yen (JPY) ont une véritable dimension internationale. Ces devises font
l'objet d'une concurrence contre le Dollar sur pratiquement toutes les places financières
internationales.

La Livre Sterling (GBP), le Franc Suisse (CHF), le Dollar Canadien (CAD), le Dollar
Australien (AUD) et les autres devises de statut comparable sont négociées sur l'ensemble
des places financières internationales mais de façon plus ou moins continue.

Les autres devises convertibles ne sont cotées que lorsque la place financière émettrice est
ouverte.

Les devises convertibles ne font pas l'objet d'un véritable marché et les cours sont déterminés
par la Banque Centrale et les autorités monétaires locales.

2.2.4. Les sigles monétaires internationaux

L'ISO (Organisation Internationale de Standardisation) a normalisé les sigles monétaires


internationaux au moyen d'un code alphabétique constitué de deux caractères servant à
identifier le pays et d'un indicateur de l'unité monétaire.

Voici quelques exemples :

Tableau 1 : Les sigles monétaires internationaux :

Monnaies Sigles
Franc CFA XOF
Euro EUR
Riyal Saoudien SAR
Dollar Australien AUD
Dollar Canadien CAD
Dollar Américain USD
Dollar de Hong Kong HKD
Livre Israélienne ILP
Yen Japonais JPY
Livre Sterling GBP
Couronne Norvégienne NOK
Couronne Suédoise SEK
Franc Suisse CHF

Source : wikipédia

2.2.5. Comment sont cotées les devises ?

Le marché des changes est un marché financier sur lequel s'effectuent des transactions sur les
principales devises (monnaies nationales). Les devises sont identifiées par un code de 3
lettres :

· EUR l'euro,

· USD le dollar des Etats Unis,

· GBP la livre sterling,

· JPY le yen,

· CHF le franc suisse, etc.

Une opération sur le marché des changes consiste en l'achat, ou la vente, d'une devise au
moyen d'une autre devise. Bien sûr, acheter des euros (EUR) contre des dollars (USD)
revient à vendre des dollars contre des euros ; seuls le montant et le prix sont exprimés
différemment.

Le cours de change (appelé aussi taux de change) est le prix d'une unité d'une devise,
exprimé dans une autre devise. Si le cours de l'euro contre dollar, noté EUR/USD, est égal à
0,9100, 1 million d'euros s'échangent contre 910 000 dollars. On peut bien entendu en
déduire que le cours du dollar en euro, USD/EUR, est égal à 1/0,9100 = 1,0989 et que 1
million de dollars s'échangent contre 1 098 900 euros.
En raison de l'importance du dollar dans les échanges internationaux, l'usage veut que l'on
publie en priorité le cours de chaque devise contre le dollar, le sens de cotation n'étant pas
nécessairement le même. Ainsi, on affiche :

· EUR/USD l'euro contre le dollar,

· GBP/USD la livre contre le dollar,

· USD/JPY le dollar contre le yen,

· USD/xxx le dollar contre les autres devises.

Un échange entre 2 devises autres que le dollar s'effectue à un cours, dit croisé, qui se déduit
des 2 cours de ces mêmes devises contre le dollar. La règle des fractions s'applique. Ainsi,
par exemple :

· GBP/EUR = (GBP/USD) / (EUR/USD),

· EUR/JPY = (EUR/USD) * (USD/JPY),

CHF/EUR = 1 / [ (USD/CHF) * (EUR/USD) ].

2.2.6. Les transactions sur le marché des changes

Il existe, en toute généralité, deux grandes catégories de marchés financiers :

· les marchés dirigés par les ordres ;

· les marchés dirigés par les prix.

Dans le premier cas, les intervenants communiquent les ordres d'achat ou de vente, en
précisant la quantité négociée (le montant) et, éventuellement, un prix limite (prix maximum
pour un achat, minimum pour une vente). L'offre et la demande se rencontrent au sein du
carnet d'ordres, le plus souvent, aujourd'hui, géré par un ordinateur central.

Dans un marché dirigé par les prix, et c'est le cas du marché des changes, les ordres d'achat
et de vente ne sont pas transmis immédiatement. Auparavant, l'information sur le niveau du
prix est requise.

Certains intervenants, les market makers (teneurs de marché), ont en effet pour charge
d'informer les autres participants sur le niveau des prix qu'ils pratiquent et d'accepter toute
transaction à ces niveaux de prix, pour des quantités qui doivent toutefois se situer dans un
ordre de grandeur standard (par exemple de 1 à 10 millions de dollars sur le marché des
changes).

Cette information sur les prix peut être transmise soit de manière orale, à la demande d'une
éventuelle contrepartie (souvent par téléphone), soit de manière électronique pour alimenter
un écran de cotation.
Les market makers, à la fois acheteurs et vendeurs potentiels, ne peuvent pratiquer le même
prix dans les deux sens. Il affichent en réalité, pour chaque demande, 2 prix, en fourchette :

· le prix auquel ils sont prêts à acheter, le plus faible (bid) ;

· le prix auquel ils sont prêts à vendre, le plus élevé (ask).

Pour le marché des changes, la cotation en fourchette se communique de la manière


suivante :

EUR/USD : 0,9110 / 30

Cet affichage signifie que le market maker propose :

· d'acheter des euros contre dollar à 0,9110 ;

· de vendre des euros contre dollar à 0,9130.

Son interlocuteur, après avoir reçu cette information, peut, s'il le souhaite, effectuer l'une des
2 transactions, pour un montant standard, mais il sera bien sûr, contrairement au market
maker, du mauvais coté de la fourchette. Il achètera des euros au prix fort de 0,9130 ou les
vendra au prix faible de 0,9110.

Remarque 1 : Une cotation de 0,9190 / 20 correspond à une fourchette de 0,9190 à 0,9220

Remarque 2 : Un market maker peut interroger un autre market maker pour obtenir une
cotation et, éventuellement, déclencher une transaction. (voir ci-dessous le tableau suivant).

Tableau 2 : Taux de change entre monnaies

Source : wikipédia

2.2.7. La variation des cours sur le marché des changes

Il n'existe pas de cours unique, ou de fourchette de cours unique, sur le marché des changes,
puisque chaque market maker peut afficher librement une fourchette de prix différente. Le
mécanisme de la concurrence va cependant réduire les écarts de prix observés.

Deux fourchettes de prix ne peuvent être disjointes :

Si deux market markers 1 et 2, affichent deux fourchettes de prix, [A1,V1] et [A2,V2]


disjointes, avec V1<A2 un intervenant arbitragiste peut s'enrichir (jusqu'à la ruine des market
makers) en achetant au prix V1 et vendant au prix A2.

Figure 1 : Le cours du change

Source : Forex

Une fourchette ne peut être trop large

Le premier market maker, qui affiche la fourchette [A1,V1], n'est jamais appelé.

Figure 2 : Le cours du change

Source : Forex

Un courtier (traditionnel ou électronique) peut extraire le meilleur prix

La meilleur fourchette [A,V] est constituée du prix d'achat du deuxième market maker et du
prix de vente du troisième.

Figure 3 : Exemple de baisse du cours du change

Source : Forex

Supposons que se développe sur le marché, un mouvement de vente généralisé de l'euro


contre le dollar. Les premiers market makers sollicités acceptent les ordres de vente et
achètent au niveau du prix d'origine. N'ayant pas pour vocation de constituer leur richesse en
euros (d'être "long" en euros), ces market makers vont, à leur tour essayer de vendre des
euros à des collègues ce qui propage le mouvement de vente.

Pour arrêter réellement ce mouvement, chaque maket maker, pour ne plus être sollicité à
l'achat, doit baisser sa fourchette (ne plus être compétitif), mais la généralisation de ce
comportement provoque, cette fois, le mouvement de baisse générale de l'euro.

2.3. Le fonctionnement du marché des changes


interbancaire au comptant
Le marché des changes au comptant est un marché totalement délocalisé. Les transactions
entre les participants se font par téléphone ou par réseau électronique. De ce fait,, le marché
est animé par des teneurs de marchés (market makers) qui en assurent la liquidité.

Les banques et les autres acteurs interviennent sur ce marché par l'intermédiaire de
cambistes.

2.3.1. Le Rôle des Cambistes

Ceux qui effectuent des opérations de change à titre professionnel sont appelés cambistes.

Les banques en particulier ont des équipes de cambistes, tant pour réaliser les opérations
propres de ces institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de leurs
clients, par exemple, concernant les entreprises, pour leurs opérations de commerce. Ils
agissent comme market marker, c'est-à-dire qu'ils « font des prix », pour une quantité soit
standard soit spécifiée, et fournissent à la fois celui où ils achètent (bid, en anglais) et celui
auxquels ils vendent (ask, en anglais), par exemple : 1 EUR = 1.2343 / 1.2346 USD.

Les cambistes doivent être en mesure de comprendre, d'analyser, critiquer et d'utiliser la


théorie économique et financière. Ils doivent être dotées de qualités qui permettent la
réussite.

La fonction de cambiste est claire : traiter au meilleur prix, anticiper, pressentir les
fluctuations.

Sa mission en quelques secondes et sans la moindre signature passer des ordres c'est-à-dire
engager quotidiennement sa banque pour plusieurs millions de dollars voire plusieurs
dizaines de millions de dollars. Ce profil correspond à celui de traders ou des teneurs de
marché (market markers) ce qui achètent et vendent des devises pour le compte de la
banque. Toutefois, nous notons plusieurs dérives qui ont coûté cher à certaines banques,
nous prenons le cas de la Société Générale qui a essuyé une perte de plus 2 milliards d'euros
d'où l'urgence pour les autorités monétaires et financières d'assainir ce milieu si l'on sait que
cela peut comporter des conséquences néfastes.

A leur côté, travaillent d'autres opérateurs :

- en premier lieu, on trouve les cambistes clientèles : ils servent d'interface entre les teneurs
de marché et les trésoriers d'entreprise ou d'institutions financières non bancaires. Ces
derniers ne pouvant accéder directement aux traders et aux teneurs de marché ;

- les vendeurs (sales) constituent une troisième catégorie de cambistes. Ce sont des


commerciaux qui essaient de vendre à leur clientèle les différents produits qui pour les plus
complexes d'entre eux auront été élaboré par les ingénieurs financiers.

Parfois, ce sont les cambistes clientèles qui jouent le rôle de vendeur mais dans les salles de
marchés des grandes institutions bancaires, la distinction est de plus en plus faite entre les
vendeurs et les cambistes-clientèles ;

- les ingénieurs financiers : ils créent de nouveaux instruments ou adaptent des produits


traditionnels afin de mieux répondre aux besoins des acheteurs. Ces produits sont vendus par
les sales et les cambistes-clientèle.

- plus éloignés des salles de changes (y compris dans leur implantation au sein des banques)
mais indispensables au fonctionnement d'une table de marché, on trouve les opérateurs
du back office dont le métier est de s'assurer du bon déroulement (sur le plan administratif)
des transactions et ceux du middle office dont le métier de procéder au contrôle des
transactions. Les deux (2) fonctions (back office et middle office) pourront être regroupées.

Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont de véritables bijoux sur le plan de
la communication de l'informatique et des télécommunications.

Chaque poste de travail comporte :

- 1 ou 2 terminaux fournissant une information en temps réel sur les cours de change et les
taux d'intérêt. Les plus utilisés sont ceux de Reuter, Bloomberg, Telerate. Leur présence
permet de relier entre elles toutes les salles de change du monde.

- plusieurs téléphones digitaux ;

- plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre instantanément les filiales étrangères, les
banques, les courtiers et les clients les plus importants ;

- un système d'information donnant en temps réel la position de la banque dans chaque


devise ;

- un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide à la décision permettant des calculs rapides en


vue d'effectuer des opérations d'arbitrage, de placements, de spéculations, de couverture sur
la base de décision de plus en plus souvent suggérées par l'ordinateur.

2.3.2. Unités de cotation

Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux de change portant sur un couple de
devises en points appelés pips. Pip est l'acronyme anglais de "price interest point", ou
« point de swap » en français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci désignait l'unité
de « déport » ou « report » du change à terme mais a fini par être appliqué à l'unité du
marché au comptant. Il désigne la dernière décimale utilisée :

· dans le cas de l'Euro, c'est la quatrième décimale. Une cotation sur trois "pips", qui est la
norme sur le marché interbancaire de l'euro/dollar, sera ainsi dans le premier exemple (1
EUR = 1,2345 USD) du paragraphe 1 ci-dessus : 1 EUR = 1,2343 - 1,2346 USD.

· dans le cas du Yen, ce sera la deuxième décimale, et une cotation sur quatre "pips" sera
alors, toujours pour l'exemple ci-dessus, 1 USD = 110,93 - 110,97 JPY.

Le pip représente donc un pourcentage différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart
dépend :

1. de la devise dans laquelle on choisit par convention d'exprimer le taux de change


(l'« incertain » de la comparaison), l'autre étant prise pour unité de marchandise (le
« certain »).

2. du nombre de décimales de la cotation.

Ces écarts entre les cours « acheteur » et « vendeur » d'une devise contre une autre sont très
inférieurs à ceux qu'un particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une opération de
change dans une officine de change (ou à sa banque) pour un montant modeste.

Dans le premier exemple, la quotité (quantité minimale) d'une opération de change sur le
FOREX étant de 100 000 euros (la transaction standard étant plutôt en dizaines de millions),
on notera qu'un pippour une telle quantité échangée vaut 10 dollars. Dans le deuxième
exemple, la quotité d'une opération de change étant de 100 000 dollars, un pip pour cette
quantité vaut 1 000 yens (soit environ 9 dollars).

2.3.3. Les deux (2) niveaux du marché des changes interbancaires

Les transactions sur le marché des changes s'effectuent à deux niveaux complémentaires :

- sur le premier (de très loin le plus important quant au volume des transactions) se
retrouvent uniquement les très grandes banques internationales traitant entre elles et avec les
banques centrales (lorsqu'elles interviennent sur le marché).

Les banques actives sur ce compartiment sont peu nombreuses. De 50 à 80 au grand


maximum. Ces institutions remplissent une fonction de dealers ou de market markers.
Elles sont en permanence présentes sur le marché par l'intermédiaire de leurs cambistes et
sont en mesure d'offrir à tout instant un cours acheteur et un cours vendeur sur un très grand
nombre de devises.

Les banques les plus actives sur le marché des changes :

§ les banques françaises : Société Générale, BNP Paribas, Crédit agricole Indosuez,


Natexis Banque Populaire ;

§ les banques internationales : Citibank, Bank of America, Deutsch Bank, Crédit Suisse,


Royal Bank of Canada ;

- à côté de ces grandes institutions financiers opèrent des banques de moindre envergure qui
sont très actives sur certaines devises ou certaines places financières mais n'assurant pas
nécessairement un rôle de teneur de marché sur toutes les devises ou toutes les places
financières. Le deuxième niveau est celui du marché des détails. C'est là où se nouent les
transactions entre les banques et leurs clients et plus particulièrement les relations entre les
banques et les corporates qui n'accèdent pas directement au marché ou qui pour y accéder
préfèrent intervenir pour des raisons qui leur sont assurées par les cambistes clientèles.

La distinction autrefois nette entre les deux niveaux a tendance à s'atténuer car certaines
grosses sociétés non financières et de nombreux investisseurs institutionnels accèdent
désormais directement aux teneurs de marché des plus grandes banques sans passer par les
cambistes-clientèles. Cet accès direct est facilité par le fait que les sociétés non financières et
les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux à posséder leur propre table de
change.

Sur le marché au comptant s'effectue des achats et des ventes de devises qui doivent être
livrées au plus tard 2 jours ouvrables après la date de conclusion de la transaction.

Ne font exception à cette règle que les transactions entre le dollar canadien et le dollar
américain devises pour lesquelles la livraison se fait dans un délai de 24h.

Le jour de négociation du prix est appelé « la date de transaction », le jour de livraison des
devises est « la date de valeur de l'opération ».

2.3.4. Cas particulier du taux euro/dollar

Le taux de change dit euro/dollar est le cours de l'euro chiffré en dollar américain, d'où la
barre de fraction (ne pas confondre avec les eurodollars).

C'est l'instrument financier le plus actif et le plus traité du monde. Sa valeur est donc un
indicateur suivi en permanence non seulement par les milieux économiques et financiers,
mais aussi par les médias, tant spécialisés que généralistes, du monde entier.

Cette définition est en fait, la valeur externe de l'euro par rapport au dollar américain.

2.3.5. Les opérations sur le marché des changes

Les opérations de change sont le fait des banques et des institutions financières qui
interviennent directement sur le marché des changes pour leur propre compte. Ces opérations
sont également initiées par les intervenants extérieurs au marché pour le compte desquels ces
institutions et plus particulièrement les banques achètent et vendent des devises. La clientèle
des banques regroupe pour l'essentiel les investisseurs institutionnels et les entreprises
(corporates) qui ne possèdent pas de table de change et les institutions financières qui
n'accèdent pas directement au marché.

Les banques qui interviennent sur le marché des changes exécutent les opérations de
couverture et de spéculation initiées par le client. Elles remplissent, ce faisant, le rôle d'un
intermédiaire. Leur action va cependant bien au delà, elles agissent en effet, pour leur propre
compte en effectuant des opérations de couverture, de spéculation et d'arbitrage.

Les mêmes opérations sont effectuées par tous les autres acteurs qui disposent d'une table de
change et peuvent de ce fait intervenir directement sur le marché.

L'objectif des opérations de couverture est de protéger les créances et les dettes
commerciales et financières contre les risques de baisse ou de hausse de cours des devises
dans lesquelles elles sont libellées.

Les transactions réalisées par les banques sont très souvent la conséquence des opérations de
protection initiées par les exportateurs, les importateurs, les prêteurs et les emprunteurs qui
se couvrent contre les risques de change en le transmettant à une banque.

Les opérations de spéculations ont un objectif opposé à celui des opérations de couverture.
Leur finalité es de tirer profit d'une évolution anticipée du taux de change.

Les opérations d'arbitrage permettent aux opérateurs qui accèdent directement au marché de
tirer profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux de changes (soit 2 taux
relatifs à une même devise, soit 2 taux relatifs à 2 devises) ces opérations sont réservées aux
institutions qui interviennent directement sur le marché, car elles exigent une très grande
rapidité de réaction et d'exécution et ne peuvent être entreprises que par des opérateurs
disposant d'une table de change.

Les opérations de couverture

Considérons un importateur français d'automobile allemande devant payer dans 6 mois en


DEM le fabricant fournisseur qui l'alimente régulièrement. Au moment où la facture de 3
000 000 DEM est établi, les parties du contrat connaissent le taux de change au comptant 1
DEM = 3,3770 FRF. A ce taux la facture de l'importateur français s'élève à 3,3770 x 3 000
000 = 10 131 000 FRF.

Le règlement de cette facture ne poserait aucun problème particulier à l'importateur si ce


dernier était sûr à l'échéance de pouvoir échanger ces francs à ce même taux bilatéral, hors
dans la pratique, ce taux varie et à l'horizon de 6 mois l'importateur est bien démuni pour
anticiper le sens et l'ampleur de ces variations. Cette incertitude véhicule un risque
particulier qui pèse sur lui : il s'agit du risque de change.

Si à l'échéance, le FRF s'est apprécié par rapport au DEM passant par exemple de 1 DEM =
3,3650 FRF, alors la facture ne sera plus que de 3,3650 x 3 000 000 = 10 107 000 FRF.

L'importateur enregistre ainsi une plus-value de change d'une situation qui lui est très
favorable. Mais, si à l'échéance le franc français se dépréciait par rapport au DEM passant
par exemple à 1 DEM = 3,3810 FRF, la facture s'établira à 3,3810 x 3 000 000 = 10 143 000
FRF.

L'importateur doit débourser d'une plus grande quantité de francs à ses engagements libellée
en DEM, il subit une perte de change, une situation qui apparaît quant à elle très défavorable
à l'importateur.

Ces deux situations constituent les termes d'un vrai dilemme :

- soit fort de ses anticipations, l'importateur assume le risque de change et espère empocher
le bénéfice d'une plus-value ;

- soit il refuse ce risque et cherche à se couvrir.

Dans le premier cas, l'importateur spécule (en l'occurrence, il spécule sur la hausse du FRF
vis-à-vis du DEM).

Dans le deuxième cas, l'importateur adopte un comportement de dedging (refuser de prendre


le risque). S'il refuse la spéculation, 2 modalités de couverture lui sont offertes :
· la couverture au comptant ;

· la couverture à terme.

Pour se couvrir au comptant, l'importateur doit acheter immédiatement les DEM dont il aura
besoin dans 6 mois et placer ces devises sur le marché monétaire correspondant.

Pour se couvrir à terme, l'importateur doit se porter sur un règlement particulier du marché à
terme et achète les DEM au terme convenu avec son créancier (soit 6 mois).

L'importateur achète donc aujourd'hui les devises qui lui seront nécessaires dans 6 mois : ce
faisant, le prix de l'acquisition de ces devises contre le FRF es fixé, le risque de change
disparaît.

Sur tous les marchés sur lesquels les prix fluctuent librement sont appelés dedgers, ceux qui
refusent d'assumer les risques inhérents aux fluctuations des cours. Mais pour que ces agents
puissent se couvrir à terme il faut qu'il subit en mesure de trouver sur le marché d'autres
agents prêts à couvrir les risques ou refusent. Ces autres agents sont des spéculateurs.

Les opérations de spéculation

Spéculer sur le marché des changes au comptant est extrêmement simple. Il faut cependant
distinguer 2 cas de figures, celui dans lequel le spéculateur dispose d'avoir dans les devises
sur lesquels il veut opérer et celui dans lequel il en est donné :

1. l'investisseur dispose d'une trésorerie

- l'investisseur qui anticipe une hausse du $ sur € achète la première devise et vend la
seconde en attendant d'être revendu, la devise américaine est placé sur le marché monétaire
américain ou plus simplement celui des euro-dollars ;

- l'investisseur qui anticipe une baisse du $ sur € vend la devise américaine et achète l'euro.
En attendant d'être revendu, celui-ci est placé sur le marché monétaire européen ou sur le
marché international de l'euro.

Au différentiel de taux d'intérêt près (la différence entre les taux des marchés européen et
américain), le profit ou la perte du spéculateur est égal à la différence entre le prix auquel il
achète la devise et celui auquel il revend la devise ;

2. l'investisseur ne dispose pas de trésorerie

- Un spéculateur anticipe la baisse de l'euro sur le dollar à l'horizon d'un mois souhaitant tirer
profit de ses anticipations mais ne disposant pas d'avoirs en euro, il emprunte la devise
européenne, la vend contre du dollar sur le marché au comptant et place la devise américaine
sur le marché monétaire. 1 mois plus tard, le spéculateur vend le dollar contre l'euro sur le
marché de change au comptant et rembourse l'emprunt qu'il avait réalisé un mois plus tôt.

Au différentiel du taux d'intérêt près (la différence entre le taux d'emprunt de l'euro et le taux
de placement du dollar), le résultat du spéculateur est égal à la variation du taux de change
au comptant de l'euro par rapport au dollar que l'on multiplie par le montant de la
transaction. Si ce taux a baissé, il réalise un gain. Si le taux de change a évolué en faveur de
l'euro (contrairement à ces anticipations), il enregistre une perte ;

- s'il anticipe la hausse de l'euro, le spéculateur emprunte le dollar qu'il vend contre l'euro sur
le marché au comptant. Ce dernier étant placé sur le marché monétaire avant d'être revendu 1
mois plus tard contre le dollar sur le marché de change au comptant ce qui lui permet de
rembourser l'emprunt réalisé 1 mois plus tôt et de dégager un profit si ces anticipations sont
vérifiées, il enregistre, en revanche, une perte si elles ne sont pas.

Les opérations d'arbitrage

Les opérations susceptibles d'être mises en oeuvre sont des arbitrages spatiaux ou des
arbitrages triangulaires

1. Arbitrages spatiaux

Le principe de l'arbitrage spatial est simple. Il consiste à acheter un actif en l'occurrence une
devise là où il est peu cher et la revendre là où il est plus cher.

Exemple : le Zloty polonais est coté contre le dollar à Varsovie sur la base USD1 = 4,2429
PLZ . A Londres, au même instant la cotation reçoit à USD1 = 4,2450 PLZ.

Un cambiste percevant la différence des cours vend du dollar à Londres et l'achète


simultanément à Varsovie. Si la transaction porte sur USD 1 000 000, le profit maximum
auquel peut prétendre le cambiste (en négligeant les coûts de transactions) est égal à :
(4,2450 - 4,2429) x 1 000 000 = 2 100 PLZ.

Dès que les cours sont en équilibre, c'est-à-dire identiques sur les 2 places financières,
l'arbitragiste solde son opération en achetant du dollar à Londres et en le vendant à
Varsovie ; 3 possibilités sont envisageables :

- le cours d'équilibre = USD1 = 4,2450 PLZ : dans cette hypothèse le profit est égal à 2 100
PLZ et il est réalisé à Varsovie ;

- le cours d'équilibre = USD 1 = 4,2429 PLZ : dans cette hypothèse le profit est toujours égal
à 2 100 PLZ à Londres ;

- le cours d'équilibre se situe entre :

· USD 1 = 4,2429 PLZ et

· USD 1 = 4,2450 PLZ

- supposons que USD 1 = 4,2429 PLZ : dans cette hypothèse, de loin la plus réaliste des 3, le
cambiste réalise un profit à Londres et à Varsovie :

· A Londres = (4,2450 - 4,2440) x 1 000 000 = 1 000 PLZ


· A Varsovie = (4,2440 - 4,2429) x 1 000 000 = 1 100 PLZ

Le cambiste n'est pas obligé d'attendre que les cours soient identiques à Londres et à
Varsovie pour solder son arbitrage. Dans cette hypothèse le profit qu'il obtient est
nécessairement inférieur à 2 100 PLZ.

2 considérations expliquent la décision de l'arbitragiste :

- la première est que les taux de change sur 2 places financières sont rarement tout à fait
identiques ;

- la deuxième est que l'arbitrage étant réalisé sur le marché au comptant, les achats et les
ventes de devises sur chacune des 2 places financières doivent être réalisées le même jour au
plus tard à la fermeture du marché pour la deuxième transaction à un moment où la
convergence des taux de change n'est pas encore achevé.

Supposons que le cambiste solde son opération d'arbitrage au moment où les cours sont :

- A Londres : USD 1 = 4,2442 PLZ

- A Varsovie : USD 1 = 4,2435 PLZ,

Le profit obtenu à Londres dans ce cas = (4,2450 - 4,2442) x 1 000 000 = 800 PLZ

Le profit obtenu à Varsovie dans ce cas = (4,2435 - 4,2429) x 1 000 000 = 600 PLZ

Au total le bénéfice = 800 PLZ + 600 PLZ = 1 400 PLZ

Les arbitrages ainsi réalisés ont tendance à régulariser les prix en faisant baisser le cours du
Zloty à Varsovie et en l'augmentation à Londres. Les arbitrages cessent quand les cours sont
identiques sur les 2 places financières. A défaut de l'être, la différence entre les cours va être
inférieur ou égal au cours des transactions.

La liquidité du marché des changes est la présence de nombreux cambistes prêts à saisir
toutes opportunités susceptibles de se présenter, ont pour conséquence que les arbitrages
dans l'espace n'existent pratiquement plus sur les grandes devises internationales car les taux
de change ne présentent plus de différence d'être arbitrés. Sur les devises de moindre
importance et les monnaies des pays émergents, la réalité en est une autre, mais la liquidité et
la profondeur du marché ne sont pas toujours suffisantes pour initier les opérations de grande
ampleur.

1. Arbitrages triangulaires

Quand une banque intervient sur le marché des changes pour le compte de sa clientèle, elle
procède en règle générale à des achats et à des ventes directes de devises.

Elle peut également passer par une devise tierce dans la mesure où cet arbitrage triangulaire
lui donne la possibilité d'obtenir au profit supplémentaire.
Exemple : une banque est chargée de vendre 1 000 000 EUR provenant d'exportations
effectuées par une entreprise canadienne, quand la banque reçoit l'ordre de vendre les euros,
les taux sur le marché sont les suivants :

1 CAD = 0,5582 - 0,5637 EUR 1 EUR = 1,7740 - 1,7914 CAD

USD 1 = 1,5274 - 1,5312 CAD

USD 1 = 0,8554 - 0,8609 EUR 1 EUR = USD 1,1616 - 1,1690

- la première possibilité qui s'offre à la banque est de vendre directement 1 000 000 EUR en
supposant qu'il existe un marché direct « cross » entre le le dollar canadien et l'euro on aura :
1 000 000 x 1,7740 = 1 774 000 CAD ;

- la seconde solution est de passer par une devise tierce en l'occurrence le dollar américain :
le cambiste vend dans ces conditions 1 000 000 EUR contre des dollars américains et achète
simultanément des dollars canadiens contre les dollars américains, on aura : 1 000 000 x
1,1616 x 1,5274 = 1 774 227,8 CAD.

Par rapport à la vente directe, le passage par une devise tierce dégage un profit de 227,8
CAD = 1 774 227,8 - 1 774 000.

La réalisation d'un arbitrage triangulaire exige une grande célérité car les taux de change
varient très rapidement et le cambiste risque de se faire coller si en effet pendant la première
partie de l'arbitrage (la vente des euros contre des dollars américains) le taux de change entre
le dollar américain et le dollar canadien passe de 1,5274 à 1,5271 dans ce cas, le résultat
global de l'opération sera de :

1 000 000 x 1,1616 x 1,5271 = 1 773 879,36 CAD, ce qui n'est plus suffisant pour couvrir les
frais de transactions.

Le cambiste ne peut plus déboucher son opération avec profit, il est « collé » avec des dollars
américains, ainsi 2 solutions se présentent à lui :

· soit il achète immédiatement des dollar canadiens quitte à dégager des pertes ;

· soit il attend quelques minutes ou quelques heures en espérant une évolution favorable du
taux du dollar américain par rapport au taux du dollar canadien.

Ce faisant, en prenant le risque d'accroître ses pertes au cas où l'évolution lui serait
défavorable.

Dans l'exemple précédent, la banque était supposé recevoir un ordre de la clientèle, il est
évident que les cambistes n'ont pas besoin d'avoir les ordres de la clientèle. Ils effectuent ces
arbitrages de leur propre initiative et pour le compte de la banque. Dire qu'ils décèlent la
possibilité d'obtenir un gain, les opérations d'arbitrage pour compte propre constituent une
perte significative des transactions du marché de devises. Elles dégagent des profits unitaires
relativement faibles mais non négligeables lorsque les cambistes interviennent pour des
sommes importantes.

Si le cambiste avait travaillé avec 10 000 000 EUR au lieu d'opérer sur 1 000 000 EUR, le
solde serait ressorti à 2 278 $ dont il aurait fallu toujours enlever 27,8 $ pour obtenir un
profit net de 2 250,2 CAD.

Ces arbitrages triangulaires tout comme les arbitrages directs ont tendance à régulariser les
cours de change de sorte qu'il est difficile pour les cambistes de réaliser des gains d'arbitrage.

Quand les cours sont en équilibre, il est possible de calculer le taux du change entre 2
devises à partir des taux de ces 2 devises exprimées dans une monnaie tierce, le taux entre le
dollar américain et le dollar canadien d'une part, entre le dollar américain et l'euro, d'autre
part, étant en équilibre :

USD 1 = 1,5273 CAD

USD 1 = 0,8608 EUR

Il était possible de déterminer le taux du dollar canadien par rapport à l'euro en effectuant le
rapport de ces 2 taux de change :

1 CAD = 0,8608 / 1,5273 = 0,5636 EUR 1 CAD = 0,5636 EUR

1 EUR = 1,5273 / 0,8608 = 1,7743 CAD 1 EUR = 1,7743 CAD

2.3.5. Les opérations de change au sein des pays de la zone CFA

L'avènement de l'Euro le 1er janvier 1999, bien que purement formel, a bouleversé nos
habitudes et doit nous inciter à la plus grande attention lors des opérations de change.

Le franc CFA étant historiquement lié au franc français par une parité fixe, il en résulte que
les règles précédentes s'appliquent ipso facto aux opérations de change pratiquées dans les
pays de la zone CFA sous réserve des adaptations nécessaires, et notamment de la parité
fixe : 1 FRF = 100 XOF qui permet de déterminer la parité euro - CFA : 1 EUR = 655,957
XOF.

Toutes les opérations de conversion doivent s'effectuer en euro. Ainsi, par exemple, pour
convertir du dollar en francs CFA, la somme en dollars doit d'abord être convertie en euros
et ensuite le nombre d'euros obtenu sera converti en francs CFA selon la parité fixe de 1 euro
pour 655,957 XOF.

Les opérations de change : CFA - devises hors Zone Euro

Le cours de ces devises variant quotidiennement, le banquier supporte un risque de change


contre lequel il se prémunit en appliquant aux opérations d'achat un cours inférieur à celui
pratiqué pour la vente.

Exemple : cours du franc suisse (CHF)


Achat : 1 EUR = 1,6373 CHF

Vente : 1 EUR = 1,5451 CHF

A ce différentiel de cours s'ajoute une commission assortie généralement d'un minimum de


perception.

Afin d'expliciter ce différentiel de cours et les techniques de conversion exposées


précédemment, il peut être utile de raisonner sur deux exemples pour lesquels nous
retiendrons les cours « achat » et « vente » supposés ci-dessus et une commission de 3 % (à
laquelle s'ajoute la TPS « Taxe sur Prestation de Service » de 10 %).

- Change de 1 000 CHF en XOF

La banque achète les francs suisses et doit donc retenir le cours « achat »

1 000 CHF = 1 000 / 1,6373 = 610,76162 EUR

610,76162 EUR = 610,76162 x 655,957 = 400 633,360 XOF

Résultat final arrondi au franc le plus proche, soit 400 633 XOF

Commissions HT 400 633 x 3 % = 12 019

TPS : 12 019 x 10 % = 1 202

Net à payer au client : 400 633 - (12 019 + 1 202) = 387 412 XOF

- Change de 400 000 XOF en CHF

La banque va vendre des francs suisses au client et doit donc retenir le cours « vente ».

L'opération s'effectue en deux temps :

- un calcul estimatif pour déterminer la somme exacte en CHF qu'il sera possible de délivrer
au client ;

- un calcul définitif pour déterminer le coût de l'opération.

2.3.6. Le taux de change au comptant

Le taux de change est le prix d'une devise en terme d'une autre monnaie.

Le taux de change peut être coté de deux (2) manières différentes :

- dans la première : le taux de change est le prix d'une unité de devises étrangères (le plus
souvent le dollar américain) en terme de monnaie nationale. Exemple : le 9 mars 2005 : 1 $ =
1,2086 CAD à Montréal et à Zurich USD 1 = 1,1622 CHF.
Cette modalité de cotation est dite « à l'incertain ». Elle est utilisée sur toutes les places
financières du monde à l'exception de celle du Royaume-Uni, Irlande, Australie, Nouvelle
Zélande et de quelques autres pays influencés par la culture et les traditions britanniques ;

- dans la seconde formulation dite cotation « au certain », le taux de change est le prix d'une
unité monétaire nationale en termes de monnaies étrangères. A Londres par exemple, le 2
septembre 2003, la Livre Sterling cotait 1 GBP = USD 1,9214.

Les deux (2) modes de cotation traduisent une même réalité et sont parfaitement identiques.
A un instant donné, le produit de ces 2 cotations pour 2 devises est égal à 1 ; on passe donc
de la première cotation à la seconde (de la seconde à la première) en faisant le rapport 1 / le
cours.

Exemple : le 9 février 1999 coté à l'incertain le CAD valait USD1 = 1,4948 CAD, coté au
certain, il se négociait à : 1 CAD = USD 0,6690.

On peut vérifier que le produit de ces 2 cotations est égal à 1.

Les cotations sur le marché au comptant sont faites sous la forme de 2 prix :

- un cours acheteur et,

- un cours vendeur.

Le cours acheteur est le prix auquel la banque se propose d'acheter les devises,

le cours vendeur est le prix auquel la banque se propose de les vendre.

Exemple : au lieu d'avoir USD 1 = 1,4948 CAD, on a en réalité :

USD 1 = 1,4948 - 1,4956 CAD.

Lorsqu'une banque annonce cette fourchette, cela signifie qu'elle est prête à acheter du dollar
américain sur la base de USD 1 = 1,4948 CAD et à le vendre au prix de USD1 = 1,4956
CAD.

Ce qui est vrai du dollar américain par rapport au dollar canadien l'est également de toutes
les autres couples de devises.

La différence entre le cours vendeur et le cours acheteur représente la marge de la banque


(on parle également de « spread  » ou de fourchette). Cet écart varie légèrement d'un
établissement à l'autre. La plus ou moins grande agressivité de la banque est sa position dans
la devise considérée.

La différence entre les cours offerts et les cours demandés est généralement bien faible et
inférieur à une « figure ». Ce terme est utilisé par les cambistes pour définir le 2e chiffre
après la virgule.

Lorsque le taux de change passe de USD 1 = 0,6550 CAD à USD 1 = 0,6750 CAD, on dit
qu'il a varié de 2 figures. Elle peut cependant s'accroître sensiblement lorsque les marchés
deviennent nerveux, étroits ou illiquides, la fourchette peut alors atteindre plusieurs figures.

Bien que les cours soient exprimés avec une fourchette, il est toujours possible et facile de
passer d'une cotation à l'incertain du dollar canadien à Montréal à une cotation au certain et
réciproquement.

Soit la cotation à l'incertain du dollar canadien à Montréal à partir de la cotation USD1 =


1,4940 - 1,4956 CAD, il est possible d'évaluer le prix du dollar canadien par rapport au
dollar américain (c'est-à-dire obtenir une cotation au certain du dollar canadien).

Le cours acheteur du dollar canadien est obtenu en inversant la valeur du cours vendeur du
dollar américain.

Exemple : cours acheteur CAD = 1 / 1,4956 = 0,6686

cours vendeur CAD = 1 / 1,4940 = 0,6693

Ainsi, au certain on aura : 1CAD = USD 0,6686 - 0,6693.

Ces écarts entre le cours acheteur et le cours vendeur se retrouvent sur le marché des billets
mais les fourchettes appliquées sont très supérieures à celles du marché interbancaire. Elles
sont par ailleurs, différentes d'une banque à l'autre à un même moment du temps.

Taux de change fixe ou flottant

Le taux de change d'une monnaie est :

· soit fixe, autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence (en général le dollar
américain ou l'euro), par décision de l'Etat qui émet cette monnaie. Le taux ne peut alors être
modifié que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet Etat. Un Etat ne peut
cependant pas décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe ce
taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être « attaqué »
sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à faire face (grâce à leur
réserve de change), elles devront modifier leur parité.

· soit flottant et déterminé à chaque transaction par l'équilibre entre offre et demande sur les
marchés des changes. Il s'agit d'un marché mondial interbancaire des monnaies, de moins en
moins centralisé sur des lieux spécifiques de cotation et d'échanges, car reposant sur des
liaisons informatiques entre banques.

Le taux de change est :

· soit un cours « spot », c'est-à-dire « au comptant », pour les achats et ventes immédiats de
devises,

· soit un cours « forward », c'est-à-dire « à terme », pour les opérations de change à échéance
future.
Les analyses de la volatilité des taux de change :

Certains économistes avancent que l'évolution des taux de change répond à certaines
variables fondamentales, alors que d'autres préfèrent expliquer les fluctuations de taux de
change à partir d'autres arguments.

A - Les variables fondamentales déterminant le taux de change :

1. Le solde de la balance des transactions courantes

Une balance des transactions courantes excédentaire devrait se traduire par une appréciation
du taux de change ; inversement dans le cas d'une balance des transactions déficitaires.

2. La parité des pouvoirs d'achat (PPA)

Au cours des années 1920, un économiste suédois Gustav Cassel met en évidence la relation
entre le taux d'inflation entre deux pays et le taux de change de leur monnaie. Ainsi, ce
dernier doit s'établir de telle sorte que le prix national et les prix des produits étrangers soient
identiques.

Ainsi, un pays qui subit une inflation plus forte que celle de ses partenaires commerciaux
devrait voir sa monnaie dépréciée.

Baisse des exportations

Dépréciation du taux de change

Déficit de la balance des transactions courantes

Inflation

Hausse des importations

Ce mécanisme a longtemps fonctionné pour le franc français qui se dépréciait par rapport au
mark notamment pendant les années 1980, le taux d'inflation en France étant supérieur à
celui de l'Allemagne, surtout avant la réunification allemande.

Exemple : si un bien se vend 3 400 FRF en France, 1 000 DM en Allemagne. Selon la


théorie des parités des pouvoirs d'achat, le taux de change d'équilibre doit être de 3 400 / 1
000, soit 1 DM = 3,40 FRF. Si le taux d'inflation est de 5 % en France et de 2 % en
Allemagne, le nouveau taux d'équilibre s'établira à : (3 400 x 1,05) / (1 000 x 1,02), soit 1
DM = 3,50 FRF.

3. L'influence des taux d'intérêt

Un placement doit théoriquement avoir la même rémunération, le même rendement quel que
soit le pays considéré. Un investisseur place ses capitaux à l'étranger car il espère obtenir un
gain soit de change, soit d'intérêt. Donc, la différence entre les taux de change doit
compenser la différence entre les taux d'intérêt pour rendre l'investisseur indifférent entre les
deux pays pour placer ses capitaux.

Si un pays désire augmenter le taux de change de sa monnaie, il peut le faire en attirant les
capitaux, c'est-à-dire en relevant le taux d'intérêt.

La hausse des taux d'intérêt entraîne moins de sortie de capitaux nationaux, une diminution
de l'offre nationale et une hausse du taux de chante.

B - Les autres déterminants du taux de change

1. La théorie du portefeuille

Les titres (étrangers ou nationaux) qui ont le meilleur rendement vont être achetés par les
détenteurs de capitaux, ce qui entraîne l'appréciation de la monnaie du pays où le titre a le
meilleur taux d'intérêt.

2. La théorie de la surréaction des taux de change

Les variations précédentes peuvent expliquer assez convenablement les variations des taux
de change à long terme, mais certainement pas à court terme.

Selon certains économistes, l'instabilité des taux de change provient de ce que les vitesses
d'ajustement sont différentes sur les marchés financiers et les marchés des biens et services.
En fait, les prix (cours) sur les marchés financiers (actions, obligations, devises) s'ajustent
instantanément aux variations de l'offre et de la demande alors les prix des biens et des
services sont beaucoup plus rigides à court terme.

Ainsi, les mouvements des taux de change à court terme sont plus importants par rapport à
ce qu'ils auraient été à long terme.

3. La théorie de la bulle spéculative

L'idée de base est qu'il peut y avoir des écarts durables entre les cours constatés et ceux qui
découleraient des variables fondamentales, sans pour autant que les opérateurs soient
irrationnels.

Dans cette logique, il s'agit d'étudier comment les anticipations et le comportement des
opérateurs agissent sur la détermination des taux de change. Il suffit que la majorité des
opérateurs prévoient un cours, et agissent en fonction de ce pronostic, pour qu'il soit réalisé,
ce qui renforce l'anticipation. Le cours correspond dès lors à sa valeur anticipée ; on dit que
les anticipations sont autoréalisées : la « bulle » se forme.

Mais les « bulles » finissent par éclater car, selon le même principe de mimétisme qui avait
prévalu lors de la formation de la « bulle », les rumeurs annoncent un jour le revirement des
cours et les anticipations se portent alors vers la baisse.

Aujourd'hui, les facteurs financiers ont une plus grande influence sur le taux de change que
les facteurs économiques.
Puisque la devise d'un pays est à la base une créance détenue sur la banque centrale de ce
pays, la détention d'une devise étrangère peut être vue comme la détention d'une créance « à
vue » sur le pays qui l'a émise.

Sur le court terme

Les taux de changes varient fortement au cours d'une même journée, ces variations ne
peuvent pas être expliquées par la théorie de la Parité du Pouvoir d'Achat (PPA). Dans ce
cadre d'analyse de court terme, il est nécessaire de se référer à d'autres explications.

Ces variations quotidiennes reposent sur la notion de rentabilité anticipée des dépôts en
devises. Les agents économiques détermineront leur demande des différentes devises en
fonction de la rentabilité qu'ils anticipent de dépôts dans ces devises.

Imaginons un agent vivant dans la Zone Euro, il se demande s'il est plus rentable de détenir
des dépôts en euros ou des dépôts en dollars.

Ses dépôts en euros lui rapporteront un taux d'intérêt anticipé id (taux d'intérêt sur les dépôts
dans la Zone Euro). Donc la rentabilité anticipée Rd de ces dépôts est en euros
vaut : 

D'un autre côté, s'il compte placer ses dépôts en dollars, ils lui rapporteront un taux d'intérêt
anticipé if (taux d'intérêt sur les dépôts aux Etats-Unis), c'est-à-dire cette fois le taux d'intérêt
américain. La différence est que, comme notre agent est européen, il désirera les retrouver en
euros, d'où la nécessité de les reconvertir dans cette devise. Par conséquent, il doit aussi
prendre en compte la variation du taux de change entre les devises sur la période de son
dépôt. Il aura donc cette fois une rentabilité anticipée :

avec et le taux de change actuel (à l'instant t) de l'euro par rapport au dollars et et + 1 le taux de
change anticipé de l'euro par rapport au dollars lorsqu'il retira son dépôt (à l'instant t + 1).

Ansi  est la variation anticipée mesurée en euros de la valeur des dépôts liée à la
variation du taux de change euro / dollar sur cette période.

Notre agent va donc arbitrer entre ces deux rendements (c'est-à-dire choisir le meilleur). Un
agent américain ferait la même chose mais à l'inverse.

Cet arbitrage, effectué par l'ensemble des agents et dans le cadre d'une circulation parfaite et
libre des capitaux, nous amène à une égalisation de ces deux rentabilités (due aux choix de
détention des différentes devises). Cette égalisation implique l'équation suivante,
nommée condition de parité des taux d'intérêt (PTI) :

C'est-à-dire : Rd = Rf
Ces rentabilités dépendent, comme nous venons de le voir, en premier lieu des taux d'intérêt
anticipés et de la valeur anticipée du taux de change. L'évolution des taux d'intérêt (et donc
des taux de change) dépend des données suivantes :

· l'inflation anticipée relative

· les variations des barrières commerciales relatives

· les variations de demande de biens relatives

· de la croissance anticipée relative

Toutes ces valeurs sont considérées comme relatives car elles sont à considérer à chaque fois
relativement à l'autre économie. Plus clairement, si l'inflation anticipée est de 2 % aux Etats-
Unis et dans la Zone Euro, l'inflation anticipée relative est nulle, donc aucun effet.

Sur le long terme

Figure 1 : Reconstitution du taux de change euro-dollar de janvier 1972 à janvier 1999 à


partir des taux de change du Franc Français ou du Deutschemark.

A long terme, les monnaies doivent théoriquement se rapprocher des parités d'équilibre
obtenues à partir de paramètres structurels. Les déséquilibres et, beaucoup plus rarement, les
équilibres, dans la valorisation des devises, se mesurent à partir des parités de pouvoir
d'achat (PPA). Il s'agit d'un exercice statistique complexe, qui consiste à comparer dans la
durée le pouvoir d'achat d'un consommateur-type dans un pays et une gamme de produits de
consommation donnée avec celui d'un autre consommateur-type dans un pays différent et
pour une gamme de produits de consommation voulue proche, mais correspondant toutefois
à d'autres habitudes locales en matière de mode de vie et de structure des coûts. En pratique,
on utilise généralement le dollar américain comme devise de l'indice commun et on va ainsi
à chaque fois comparer le pouvoir d'achat d'un consommateur-type d'un pays X et celui d'un
consommateur-type américain.

La parité de pouvoir d'achat, si elle est utile pour les comparaisons internationales de niveau
de vie, où des marges d'erreur de quelques pourcents ne sont pas significatives, son
utilisation pour l'analyse du marché des changes doit être effectuée avec la plus grande
prudence.

Rôle économique des taux de change

Les taux de change (et les taux d'intérêts, qui leur sont étroitement liés) agissent bien entendu
sur les prix à l'importation et à l'exportation. Ils ont une influence sur le sens des flux de
capitaux entre zones économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés d'agir sur les taux de change,
sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt tendance à
l'encourager), et dans le but d'améliorer (baisse du taux de change) :

· la compétitivité-prix de leurs biens et services ;

· leur attractivité en matière de flux d'IDE.

Cette baisse du taux de change aura également des effets négatifs (renchérissement des
importations, etc.), elle n'est pas forcément souhaitable.

2.3.7. Les caractéristiques du marché des changes

Le marché des changes se tient tous les jours ouvrables entres les cambistes des
établissements de la place soit directement de banque à banque soit indirectement par
l'intermédiaire des courtiers. Les opérations se font également avec les correspondants
étrangers.

Le marché des changes fonctionnement en continu ce qui veut dire qu'il est toujours possible
pour un opérateur d'acheter ou de vendre des devises pendant les heures d'ouverture du
marché.

Le dollar américain occupe une place centrale car il sert de pivot à l'ensemble des
transactions.

Toutes les devises sont cotées contre le dollar alors qu'elles ne sont pas nécessairement
cotées entre elles de sorte qu'un banquier vendant des yens pour acheter des francs suisses
doit nécessairement passer par le dollar.

Il vend par exemple des Yens contre des dollars et revend ces dollars pour obtenir des Francs
Suisses.

Il est en effet pratiquement impossible de vendre directement du Yen contre le franc suisse
faute de marché direct entre ces 2 devises.

Cette procédure est générale et concerne de très nombreuses devises négociées sur le marché
des changes.

Toutefois, depuis 1987, il faut noter l'apparition de transactions directes entre 2 devises dont
l'une n'est pas le dollar. Ces transactions qualifiées de « cross » dans la terminologie des
opérateurs représentait en 1997 près de 15 % des échanges réalisés sur le marché. Ces
« Cross » étaient pour l'essentiel le fait des monnaies européennes (FRF / DEM ; DEM /
CHF ; Florin / DEM ; le Shilling autrichien / DEM).

Leur importance a fortement décrue en 1998 consécutivement à la réduction de la volatilité


des devises européennes associées à la création de l'Euro.

L'exécution des opérations de la clientèle diffère selon que les ordres sont « au mieux » ou
à « cours limité ».

Les autres sont exécutés immédiatement par le cambiste au meilleur cours pouvant être
obtenu sur le marché de l'achat comme à la vente.

Dans le cas de transactions à cours limité, le donneur d'ordre fixe un seuil au delà ou en deçà
duquel le cambiste ne doit pas aller. Il demande par exemple de vendre 5 millions $ à un
cours supérieur à USD1 = 1,0250 EUR. Les achats peuvent également se faire à un cours
limité.

L'opérateur demande par exemple au cambiste de lui acheter 10 millions $ à un cours


inférieur à USD1 = 1,0440 EUR.

De nombreuses devises ont un rôle marginal dans le financement du commerce international


et ne sont pas cotées sur toutes les places financières. Elles font l'objet de transactions sur le
marché national et sur une ou deux places internationales entretenant des relations
privilégiées avec le pays de la devise en question. Pour acheter ou pour vendre ces monnaies,
les opérateurs s'adressent aux principales banques de la place financière ou aux
établissements internationaux spécialisés dans leur cotation.

Le marché des changes n'ayant aucune localisation géographique, les cambistes peuvent


s'adresser aux différentes places financières.

Ils communiquent grâce à des instruments modernes de transmission (telex, téléphone...), des
réseaux spécialisés (Reuters, Telerate) et des systèmes informatiques qui leur permettent
d'effectuer et d'enregistrer rapidement les opérations.

Le marché des changes est aussi caractérisé par un marché continu c'est-à-dire qui
fonctionne à travers le monde entier 24h/24.

En outre, nous pouvons noter que le marché des changes est un marché
gigantesque du fait du volume de transactions qui peut avoisiner 1 000
milliards de dollars par jour.

Un marché-réseau dominé par quelques places financières

A la différence des marchés boursiers, qui ont une localisation géographique précise, le
marché des changes ne connaît pas de frontières : il y a un seul marché des changes dans le
monde. Les transactions sur devises se font aussi bien et en même temps à Paris, Tokyo,
Londres ou New York.

De par son caractère planétaire, le marché des changes est donc une organisation
économique sans véritable réglementation : elle est auto-organisée par les instances
publiques et privées qui y interviennent.

Le marché des changes est géographiquement très concentré sur les places financières de
quelques pays : Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon, Allemagne, France.

Un marché dominé par quelques monnaies

Les opérations sur les marchés des changes sont concentrées sur un petit nombre de
monnaies, et très majoritairement sur le dollar. L'euro occupe également une part importante
des transactions internationales, viennent ensuite le Yen et la Livre Sterling.

Un marché dominé par les banques

Trois groupes d'agents opèrent sur le marché des changes : le premier groupe est constitué
par les entreprises, les gestionnaires de fonds et les particuliers, le deuxième réunit les
autorités monétaires (banques centrales), le troisième groupe rassemble les banques et les
courtiers qui assurent le fonctionnement quotidien du marché. Les agents du premier groupe
n'agissent pas directement mais transmettent aux banques des ordres dits « de clientèle »
pour l'achat ou la vente de devises. C'est le marché de détail (transactions entre les banques
et leurs clients) les autorités monétaires interviennent sur le marché pour réguler les cours
(achat et vente de devises) et éventuellement réglementer les opérations de changes (contrôle
de change). Les cambistes des banques et les courtiers sont les seuls intervenants privés à
opérer directement sur le marché des changes. Pour cette raison le marché des changes est
d'abord un marché interbancaire de gros où près de 90 % des opérations cambiaires sont
réalisées entre les banques et les autres intermédiaires financiers.

Un marché risqué dominé par les opérations à terme

Le risque de change est le risque de perte en capital lié aux variations futures du taux de
change.

Depuis les années 1970, ce risque s'est fortement accru avec le flottement généralisé des
monnaies et le développement des transactions commerciales et financières internationales.

L'existence de variations de changes entraîne deux types d'attitude différentes de la part des
intervenants sur le marché : certains groupes ne souhaitent pas parier sur ce que seront les
taux de change dans le futur. Ils sont exposés à un risque de change dans le cours de leurs
activités ordinaires et recherchent une couverture à leur position créditrice et débitrice.
D'autres groupes estiment pouvoir prendre une position exposée au risque à un risque de
change pour réaliser un gain. Il y a alors spéculation sur l'évolution future des changes au
moyen d'opérations d'arbitrages. Dans la réalité, les opérations cambiaires mêlent à des
degrés divers couverture et spéculation et les mêmes individus peuvent adopter ces deux
attitudes.

Le contrat de change à terme est le principal moyen de se couvrir ou de spéculer sur le


marché des changes. Ce qui explique pourquoi il domine le contrat de change au comptant :
en 1998, 63 % des opérations des marchés de changes sont des opérations à terme et 37 %
seulement des opérations au comptant. Un contrat de change à terme est un accord pour
échanger une monnaie contre une autre à une date future à un prix fixé aujourd'hui, le taux
de change à terme. Il existe différents contrats de change à terme : les contrats basés sur les
opérations traditionnelles, terme bancaire et « swap » sont les plus répandus ; ceux basés sur
les autres produits dérivés, « futures » et options sur devises restent marginaux.

Section 3 : Le marché à terme 

Le marché des changes à termes est un marché dont les conditions de la transaction (quantité
et cours) sont immédiatement déterminées, mais dont la livraison et le paiement
interviendront à une échéance convenue et prédéterminée.

Ce marché peut être utile pour un exportateur qui va recevoir des devises à une échéance
donnée et qui souhaite dès maintenant figer le cours de change de son exportation afin de
garantir le produit de ses ventes en devises nationales.

On peut bien évidemment appliquer le même raisonnement à un importateur qui veut fixer
d'avance le coût de son approvisionnement.

On retrouve également sur le marché des changes à terme l'existence des contrats de Swaps
(d'échanges) de devises. Ceux-ci constituent un engagement d'acheter (ou de vendre) au
comptant un montant de devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même montant de
devises.

3.1. Les caractéristiques du taux de change à terme

Lorsque le taux de change à terme (généralement exprimé avec 4 chiffres après la virgule)
d'une monnaie est supérieur à son taux de change au comptant, le taux de change à terme est
en report. Dans la situation inverse, il est en déport. Le report (ou le premium) est l'écart
entre le taux de change à terme et le taux de change au comptant. Par exemple si le taux de
change au comptant est de 5 FRF et le taux de change à terme es de 5,0500 FRF le report est
de 0,05. il est aussi possible de rire qu'il y a 500 points de terme ou encore que le taux
implicite du terme es de 4 %. Dans ce cas, le calcul suivant est effectué : [(0,05/5) * (12/3)].
Les cambistes de banque ont aussi l'habitude de coter le taux de change à terme en fonction
du taux de change au comptant. De ce fait, le taux de change au comptant et les points de
terme sont exprimés. Le signe est implicite : il y a report si les points à terme sont plus
faibles pour le cours acheteur que pour le cours vendeur (le cours acheteur est le cours qui
est exprimé en premier) et inversement pour le déport.

La généralisation et la formalisation de la détermination du taux d'intérêt présentée dans


l'exemple précédent permettent d'aboutir à l'expression du taux de change à terme en
fonction du taux de change au comptant.

3.2. Le marché à terme et le risque de change

L'exportateur qui a signé un contrat commercial en devises étrangères redoute une baisse du
cours de sa devise de facturation. S'il veut se couvrir contre le risque de change à l'aide du
marché interbancaire à terme, dès la signature du contrat, il va vendre à terme sa créance.
Ainsi, dès ce jour, il va connaître la somme en FRF qu'il recevra à terme (c'est-à-dire lors du
règlement par son client). De ce fait, il est insensible aux éventuelles fluctuations des cours
de change entre la date de la signature de son contrat et le moment de l'encaissement de sa
créance.
L'importateur qui effectue des achats en devises étrangères et qui bénéficie d'un certain délai
de règlement, lui, craint, une hausse du cours de sa devise de facturation. En effet, cette
hausse se traduirait pour lui par un renchérissement du coût de ses achats. De ce fait, s'il veut
se couvrir contre le risque de change, dès la conclusion de son contrat d'achat, il peut acheter
à terme les devises qui lui seront nécessaires pour régler sa dette.

Ainsi, il connaîtra immédiatement le montant de son achat en FRF en ayant recours au cours
à terme.

Remarques :

· un achat à terme de devises ne nécessite pas de sorties de fonds. Le transfert de fonds


n'intervient qu'à l'échéance, ce qui est un avantage conséquent par rapport à un achat au
comptant de devises ;

· le coût de ce type de couverture apparaît à travers l'expression du taux de change à terme


qui est dépendant du taux de change au comptant. Ainsi, lorsqu'il y a report, le taux de
change à terme étant supérieur au taux de change au comptant, le coût d'achat des devises à
terme est plus élevé que le coût d'achat de devises au comptant (mais dans ce cas, la vente à
terme de devises est plus intéressante que la vente de devises au comptant). En revanche, en
situation de déport le coût d'achat à terme de devises est plus faible que le cours d'achat au
comptant de devises. Par conséquent, le coût d'une couverture sur le marché interbancaire à
terme est dépendant du différentiel de taux entre le cours au comptant et le cours à terme.

3.3. Les contrats à terme


Un contrat à terme correspond à une position ferme sur un marché organisé de prendre
livraison ou de donner livraison à une date donnée d'un produit sous-jacent à un prix
prédéterminé.

Les produits sous-jacents d'un contrat à terme peuvent être des actifs financiers, tels que des
indices boursiers ou des obligations, ou encore des marchandises ou des matières premières
telles que les produits pétroliers, les céréales ou les métaux. Ces contrats standardisés
précisent la quantité et la qualité des actifs qui constituent le sous-jacent du contrat.

L'intérêt des contrats à terme :

Un contrat à terme sur un marché organisé consiste à prendre une position ferme d'achat ou
de vente d'un sous-jacent à un prix fixé à l'avance, à une échéance déterminée et pour une
quantité donnée. A titre d'exemple, on peut citer les contrats à terme qui portent sur les
obligations de première signature ou les contrats à terme de marchandises tels que les
contrats de blé ou de cuivre, d'aluminium et de zinc. Ces contrats permettent de fixer un prix
d'achat ou de vente pour une échéance future. Ils offrent une possibilité de gestion du risque
de prix de marchandises ou du risque du taux d'intérêt.

Ø Le producteur de céréales

Lors d'une décision de production d'un champ de blé ou de maïs, le critère véritablement
sélectif est celui du plan de production. Une fois la production imposée, le producteur est
dans l'obligation de prendre une décision de valorisation. Dans une telle situation, il dispose
de deux stratégies de base :

· ne rien faire et attendre afin de valoriser la production dans le futur. Cette stratégie est
fréquemment utilisée. Elle est fortement spéculative compte tenu de la volatilité des prix sur
le marché des céréales ;

· la valorisation immédiate de la production par une vente à terme. Cette stratégie fixe
définitivement le prix, protège le producteur d'une baisse des cours mais ne lui permet pas de
profiter d'une hausse des cours.

Chaque stratégie peut être préférable à l'autre pour différentes conjonctures et selon
l'anticipation de l'évolution des cours par le producteur. La stratégie optimale consiste donc
en une combinaison des ces trois stratégies au cours du temps.

Ø Le raffineur de produits pétroliers :

Les critères de décision du raffineur reposent sur la quantité de produits à transformer, sur la
date d'achat du brut et sur l'horizon de raffinage. Le plan de raffinage est essentiel afin
d'assurer la marge bénéficiaire. Les produits pétroliers sont en effet des matières premières
difficiles à stocker. Il est alors intéressant pour le raffineur de mettre en place une stratégie
de stockage virtuel sur les marchés à terme. Les coûts de stockage étant souvent supérieurs
aux marges de raffinage, cette méthode permet de réduire la marge de raffinage sans
diminuer pour autant la marge bénéficiaire. En fait, l'ensemble des raffineries fonctionne en
flux tendus et dispose de la stratégie de valorisation suivante :

· l'achat à terme d'une quantité de brut à 3 mois qui correspond à la capacité de raffinage de
l'entreprise ;

· la valorisation immédiate de la production par une vente à terme de contrat de fioul


domestique et/ou d'essence sans plomb compte tenu du plan de raffinage fixé en fonction de
la demande sur le marché.

Ces deux opérations sur le marché à terme des produits pétroliers permettent au raffineur de
fixer à l'avance sa marge bénéficiaire sans avoir à se soucier de son approvisionnement en
brut dans les 3 mois ni de la vente de ces produits raffinés à l'échéance.

A l'échéance des 3 mois, le raffineur sera en mesure de bénéficier de son opération de


couverture. Si le prix du brut a augmenté, le bénéfice qu'il réalisera sur le marché à terme lui
permettra théoriquement de compenser cette hausse des prix. Si le prix du brut sur le marché
au comptant s'est déprécié, alors le gain qu'il réalisera sur l'achat du brut lui permettra de
rembourser la perte enregistrée sur le marché à terme. En cas de rupture des stocks, le
raffineur aura toujours la possibilité de se fournir en brut en prenant livraison sur le marché à
terme. A la fin du processus de raffinage, si le marché ne lui offre pas de meilleurs
débouchés que les contrats de vente à terme, il aura la possibilité de livrer son stock sur le
marché à terme et de conserver ainsi sa marge de raffinage.
3.4. Les contrats d'option
Un contrat d'option offre le droit et non l'obligation d'acheter ou de vendre un actif sous-
jacent à un prix prédéterminé au moment de la transaction. Il existe deux (2) types d'options :
l'option dite européenne ne permet d'exercer ce droit qu'à la maturité du contrat, alors que
l'option dite américaine permet d'exercer le droit d'achat ou de vente tout au long de la durée
de vie de l'option. Les contrats d'option sont en général émis sur des marchés organisés où
les caractéristiques de l'actif sous-jacent sont standardisées.

L'intérêt des contrats d'option :

Dans de nombreux cas, l'arbitrage en couverture d'actif constitue une valorisation. Dans cette
situation, les contrats à terme ont un intérêt limité puisqu'ils aboutissent uniquement à figer,
à un moment donné, la valeur ou le rendement d'un actif. Les contrats d'option permettent la
mise ne oeuvre de stratégies évolutives tout en assurant une meilleure maîtrise du risque.

Les contrats d'option offrent des opportunités d'arbitrage plus adaptées aux activités
économiques qui comportent un grand nombre de clauses conditionnelles. Il est en effet très
courant, en matière commerciale ou financière de donner des avantages aux contreparties ou
à l'inverse d'en obtenir. Ces pratiques peuvent être analysées en termes de positions
conditionnelles. Ainsi, alors que l'instrument privilégié permettant de protéger une position
ferme sera le contrat à terme, une positon conditionnelle obtiendra une meilleure protection
avec l'utilisation de contrats d'option.

Afin d'illustrer une position conditionnelle, nous choisirons le cas d'un distributeur décidant
de répondre à un appel d'offre pour la livraison d'un changement de cacao à une industrie
chocolatière. Dans ce cas particulier, la position du distributeur est une position
conditionnelle qui dépend de la réponse de l'adjudicateur. Lorsque la réponse est positive, la
date de l'appel d'offre et la date de la réponse, des variations du cours de cacao peuvent
survenir et fausser ainsi les données de l'offre. Le distributeur dispose de trois stratégies :

· ne rien faire et attendre l'adjudication de l'offre. Cette stratégie engendre, pour le


distributeur, le risque de ne plus être en conformité avec le marché ;

· la valorisation immédiate de la proposition par un achat à terme. Cette stratégie fixe


définitivement le prix, mais le distributeur prend le risque de se retrouver à découvert sur le
marché à terme si l'adjudication ne lui revient pas ;

· l'achat d'une option d'achat. Cette stratégie offre une protection contre une hausse des
cours, tout en permettant le maintien des caractéristiques originales de l'offre. Son coût doit
toutefois être intégré dans la proposition de prix, ce qui peut nuire à la compétitivité de
l'offre. La prime de l'option (son coût) est définitivement perdue si le distributeur n'obtient
pas l'adjudication.

Le caractère conditionnel se retrouve dans différentes activités marchandes. Le marché des


options constitue un outil indispensable pour la gestion du risque de prix des matières
premières, du risque de taux d'intérêt et du taux de change.
3.5. Le contrat de swap
Le terme de swap signifie « échange » en langue anglaise. Le contrat de swap s'apparente à
l'échange entre deux parties d'un flux variable contre un autre flux fixe. Ce contrat peut
s'appliquer à tout actif financier, qu'il s'agisse de taux d'intérêt, de taux de change, d'actions
ou de matières premières. Le contrat de swap est un instrument hors bilan qui permet aux
gestionnaires de couvrir les différents risques de marché que peuvent contenir leurs
positions. Dans un premier temps, il a permis de contourner les nombreuses réglementations
de change entre les pays. Les premiers swaps ont donc porté sur le marché des devises. Bien
que les devises soient à l'origine du développement plus important car il répond aux besoins
de couverture contre le risque de taux et à la gestion des émissions obligataires auxquels sont
de plus en plus confrontées les entreprises.

3.5.1. Le swap de taux d'intérêt

Le principe du swap de taux

Considérons le cas de deux entreprises A et B qui ont contracté chacun 1 000 000 EUR
remboursable en fin de période de 5 ans. L'entreprise A emprunte au taux de 7 % et
l'entreprise B à un taux variable égal au TAM1(*). Les deux entreprises contractent à swap
TAM contre 7 %, portant sur un nominal de 1 000 000 EUR. A la fin de la première année si
le TAM est à 6 %, l'entreprise A versera à l'entreprise B les intérêts de 1 000 000 EUR sur
une base de 6 % soit 60 000 EUR alors que l'entreprise B versera à l'entreprise A les intérêts
sur la base de 7 % soit 70 000 EUR. L'entreprise A aura donc reçu de B les charges d'intérêts
à taux fixe de 7 % sur son emprunt de 1 000 000 EUR, et aura versé un taux variable à B, ce
qui revient, pour elle, à contracter un emprunt à taux variable. Pour B, c'est la situation
inverse : B reçoit de la part de A de quoi régler ses charges d'intérêts variables et paye des
intérêts fixes en échange. Si, à la fin de la seconde année, le TAM est à 7,5 %, l'entreprise A
payera cette fois 75 000 EUR à B alors que B payera toujours 70 000 EUR à A. En fait, les
deux entreprises s'échangent leur engagement en intérêts.

La figure ci-dessous représente les échanges de flux qui ont lieu entre les deux sociétés.

Entreprise B

Entreprise A

TAM sur 1 MEUR

7 % sur 1 MEUR

Figure 2 : Swap entre A et B

La contrepartie qui paie le taux fixe et reçoit le taux variable est définie comme l'emprunteur
du swap alors que l'autre contrepartie est définie comme le prêteur.

3.5.2. Les utilisateurs de swap de taux d'intérêt


Les contrats de swap d'intérêt sont les plus usités actuellement. Par les différents utilisateurs,
il est possible de citer les banques, les sociétés industrielles ou les gérants de fonds. Leur
recours aux contrats de swap s'expliquent par différentes raisons. Les sociétés industrielles
ont pour objectif de répliquer un emprunt à taux fixe, les banques apportent de la liquidité à
travers ces contrats et les gestionnaires de fonds obligataires sont désireux de réaliser des
profits en anticipant une baisse des taux d'intérêt.

Un grand nombre d'entreprises industrielles trouvent des difficultés à contracter auprès des
banques des emprunts à taux fixe. Cela peut avoir pour cause la faiblesse de leur surface
financière ou un endettement déjà important. Elles contractent donc des emprunts à taux
variable auprès d'une banque A qu'elles couvrent par un swap de taux auprès d'une banque
B. cette opération leur permet de dupliquer un emprunt à taux variable en contrepartie
d'un spread de taux.

La figure ci-dessous détaille le mécanisme de l'opération.

Figure 3 : swap de taux (exemple 1)

ENTREPRISE

BANQUE A

BANQUE B

Swap sur Emprunt de

1 million à 7 % 1 million

contre TAM à TAM

Les grandes entreprises n'ont pas recours aux emprunts auprès des banques mais font appel
au marché par l'émission d'emprunts obligataires à long terme. La majeure partie de ces
émissions es réalisée à taux fixe car la liquidité sur ce type d'obligation est plus grande.
Lorsque les entreprises anticipent une baisse des taux, une des manières d'en tirer profit est
de contracter un swap de taux auprès d'une banque sur le capital restant de leur émission.

INVESTISSEURS

ENTREPRISE

BANQUE

Swap sur Emprunt de

10 millions taux fixe 10 millions

contre taux variable à 7 %


Figure 4 : swap de taux (exemple 2)

Les contrats de swap étant des produits financiers hors bilan, cela leur permet d'améliorer
leur ratio de liquidité à court terme. Les banques transforment les dépôts à court terme en
financement à long terme, ce qui dégrade leur ratio de liquidité à court terme.

3.5.3. Le swap de devises

Le principe du contrat de swap de devises est analogue à celui des swaps de taux, mais les
emprunts contractés par les deux contreparties ne sont libellés dans la même monnaie.

Principe :

Un swap de devises correspond à l'échange entre deux contreparties d'un emprunt dans deux
devises différentes, pour une même contre valeur.

Le contrat de swap de devises donne lieu entre les deux parties à :

- un échange du montant de l'emprunt entre les deux contreparties à l'initiation du contrat ;

- un échange des intérêts portant sur chaque emprunt au moment des échéances ;

- un échange final, à la maturité de l'emprunt de sa valeur de remboursement (cf figure 5).

Figure 5 : swap de devises (exemple 1)

ENTREPRISE B

ENTREPRISE A

100 millions d'EUR à 5,5 % sur 5 ans

110 millions d'USD à 5,1 % sur 5 ans

Il existe trois (3) types de contrats de swap de devises :

· les swaps de devises au taux fixe contre taux fixe : le contractant emprunte à taux fixe dans
une monnaie et échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux fixe dans une autre
monnaie ;

· les swaps de devises à taux fixe contre taux variable : le contractant emprunte à taux fixe
dans une monnaie et échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux variable dans une
autre monnaie ;

· les swaps de devises à taux variable contre taux variable : le contractant emprunte à taux
variable dans une monnaie et échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux variable
dans une autre monnaie.
Les utilisateurs de swap de devises

Les swaps de devises sont devenus des outils de gestion indispensables pour le commerce
international. Ils ont pour fonction principale la gestion du risque de change des entreprises
et le financement des filiales à l'étranger des grands groupes financiers et industriels.

La première utilité du contrat de swap de devises est la gestion du risque de change. Les
entreprises canadiennes en offrent un très bon exemple. Une entreprise domiciliée au Canada
obtiendra les meilleures conditions de financement en CAD alors qu'une grande partie de son
chiffre d'affaires peut être réalisée aux Etats-Unis en USD. Son activité est donc exposée à
un fort risque de change. Plusieurs possibilités s'offrent alors à cette entreprise. Elle peut
recourir au marché à terme, mais elle peut également « swaper » son financement en CAD
contre un prêt en USD qui lui permettra d'éliminer le risque de change engendré par son
activité.

Les banques émettrices d'emprunts à long terme peuvent également recourir aux contrats de
swap pour couvrir leur risque de change. Ce fut le cas en 1995 pour la Banque Centrale de
Tunisie. Dans le cadre de son financement extérieur, la Banque Centrale de Tunisie a obtenu
de meilleures conditions de financement sur le marché des Samouraïs2(*) à Tokyo que sur le
marché des Yankees3(*) à New York. Elle a donc émis sur ce marché un Samouraï sur 10 ans.
Cependant, 50 % de ces recettes extérieures sont libellées en USD.

Afin de ne pas subir de risque de change sur son émission, la Banque Centrale de Tunisie a
« swapé » son émission en JPY contre les USD auprès de plusieurs grandes banques
américaines.

Figure 6 : Swap de devises (exemple 2)

BANQUE US

BANQUE CENTRALE DE TUNISIE

INVESTISSEURS ET MAISONS DE TITRES JAPONAIS

Swap du montant de émission d'un

L' émission de JPY en USD Samouraï

Les filiales à l'étranger des grands groupes industriels sont souvent confrontées à des
difficultés de financement. En effet, ces filiales ne disposent pas, dans le pays où elles sont
installées, de la surface financière de leur société mère. Dans ce contexte, les conditions de
financement sont beaucoup moins favorables que celles que peut obtenir la holding sur son
marché domestique. Le financement de la filiale se fait donc par un emprunt sur le marché
domestique de la maison mère. Cependant, afin de ne pas exposer les activités de la filiale à
un risque de change qui pourrait nuire à sa rentabilité, la société-mère contracte
parallèlement un swap de devises. Le mécanisme est le suivant :

- la société-mère emprunte sur son marché domestique à des conditions préférentielles ;


- la société-mère contracte un swap de devises dans la monnaie du pays de sa filiale afin de
se couvrir contre le risque de change ;

- la société-mère prête le montant en devises à sa filiale aux conditions préférentielles qu'elle


a pu obtenir auprès des banques.

Figure 7 : Swap de financement

INVESTISSEURS US

SOCIÉTÉ-MÈRE

BANQUE B

Swap 11 millions USD Emprunt

10 millions EUR 11 millions USD

Emprunt

10 millions EUR

SOCIÉTÉ FILIALE

Ce type de financement offre un double avantage aux grands groupes industriels.

Outre le fait de bénéficier de conditions de financement plus favorables pour les filiales,
l'ensemble des risques de taux d'intérêt et de taux de change de groupe est centralisé au
niveau de la holding, ce qui permet une gestion plus optimale. Plusieurs grands industriels,
tels que USINOR4(*) ou ELF, disposent d'une salle de marché dont la fonction est de gérer de
façon centralisée le risque de taux et de change de l'ensemble du groupe.

3.5.4. Le swap de matières premières

Un commodity swap ou swap de matières premières correspond à un contrat entre deux


parties : la première s'engage à acheter (ou à vendre) à échéances fixes et durant une période
déterminée une matière première à un prix fixe. La deuxième s'engage quant à elle à acheter
ou à vendre dans les mêmes conditions la même matière première à un prix de marché
variable, qui sera déterminé à chaque échéance.

Les swaps de matières premières sont fréquemment utilisés par les entreprises industrielles
qui se fournissent régulièrement en matières premières. Ces commodity swaps contractés
généralement auprès des banques leurs offres une couverture contre le risque de change de
prix de ces matières premières et leur permet de conserver leur marge bénéficiaire.

Figure 8 : Swap de matières premières

Producteur de cuivre
BANQUE

Groupe industriel

Commodity swap achat régulier de

cuivre

au prix du marché

Sur l'aluminium prix fixe /

prix du marché

Les industries métallurgiques, qui consomment de


grandes quantités de métaux tels que l'aluminium ou le
cuivre, en sont une bonne illustration, mais le marché des
swaps de matières premières le plus actif est celui qui
porte sur les produits pétroliers. La plupart des grandes
banques de taille internationale sont présente sur le
marché des swaps de pétrole qui offrent aux producteurs,
aux raffineurs et aux distributeurs une couverture
essentielle contre le risque de prix.
Le succès des contrats de swaps a permis de développer ce marché et de l'appliquer à
d'autres actifs financiers tel que les equity swaps qui portent sur les indices boursiers.

CHAPITRE II : LES FACTEURS QUI ENTRAINENT LE RISQUE DE CHANGE

Le risque de change peut résulter des transactions commerciales ou financières effectuées


par l'entreprise au plan international. Il peut également, dépendre du développement
international de l'entreprise et des investissements qu'elle a réalisés à l'étranger. Il existe un
risque économique plus général qui peut porter atteinte à la rentabilité et à la bonne santé de
l'entreprise.

On peut ainsi distinguer plusieurs catégories de risques de change à savoir :

v les risques résultant des opérations commerciales ;

v les risques résultant des activités financières ;

v les risques liés aux investissements à l'étranger ;


v les risques économiques appelés parfois risques de compétitivité ou risques induits.

Les risques concernant les opérations commerciales et certaines opérations financières sont
parfois appelés risques de transaction.

Section 1 : Les risques de change liés aux opérations commerciales 

Toute entreprise qui réalise des transactions commerciales libellées en devise est soumise à
un risque de change : le règlement financier de cette transaction peut se réaliser à un cours
différent de celui qui a été retenu au moment de l'engagement de la transaction.

Le risque de change est dû au décalage de temps qui peut exister entre le règlement de la
transaction et de l'engagement de cette transaction.

Toute entreprise exportatrice de biens ou services, payés en devise à une certaine échéance,
est exposée à une baisse éventuelle de la devise de facturation, à l'inverse, l'importateur est
confronté à un risque de change lorsque la devise de facturation croît entre la période de la
commande à celle du règlement du prix d'importation en devise.

Section 2 : Les risques liés aux opérations financières 

Toute entreprise qui prête ou emprunte en devises étrangères, à court, moyen ou long terme,
s'expose à un risque de change.

Une entreprise, en empruntant, craint une appréciation de la devise dans laquelle est libellé
son emprunt, car elle pourrait être amenée à payer un montant plus élevé que celui qu'elle a
contracté.

Egalement, une entreprise qui prête prend le risque de voir se déprécier la devise dans
laquelle elle a libellé son prêt, ce qui aura pour effet de diminuer le capital qui lui sera
remboursé.

Section 3 : Les risques de change liés aux investissements transfrontaliers 

Le développement international d'une entreprise et les investissements réalisés à l'étranger


peuvent engendrer plusieurs types de risques. Ces risques de change peuvent porter soit sur
les flux financiers provenant des filiales par exemple, le paiement des devises ou des
redevances, soit porter sur la valeur des actifs possédés à l'étranger et la conversion de la
valeur de ces actifs en monnaie nationale dans les comptes consolidés.

Notons enfin, qu'il peut exister un risque de change conditionnel résultant, par exemple, des
cautions souscrites en faveur des filiales à l'étranger.

Section 4 : Les risques de change liés aux opérations économiques

Le risque de change économique est lié au futur de l'entreprise. Par définition, il est donc
difficile à apprécier et à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte toutes les
conséquences que pourra avoir une variation du taux de change sur une entreprise (c'est-à-
dire sur ses coûts de production, sur son chiffre d'affaires...). La rentabilité de l'entreprise et
sa compétitivité peuvent être remises en cause du fait de variations de change.

Ce risque de change économique est parfois appelé risque de compétitivité, risque induit ou
encore risque industriel.

Section 5 : L'apparition du risque de change

Le risque de change apparaît dès lors que l'entreprise a recours à une devise étrangère pour
traiter des opérations commerciales ou financières.

En effet, des variations des cours de change vont entraîner des fluctuations de valeur de ces
éléments libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise utilise pour établir ses
documents financiers.

Dans ce cas, des gains ou des pertes de change vont apparaître. De fait, le risque de change
est lié à l'abandon du système de parité fixe en 1971.

Un exemple très simple permet d'illustrer le risque de change : le 1/06/n un importateur


français a passé une commande de marchandises à un fournisseur américain pour une valeur
de USD 100 000, payable à 3 mois. Le 1/06 de l'année n, le cours du dollar est à 6,00 FRF.
Le 1/09 de l'année n, trois (3) cas sont envisageables :

- le cours du dollar a baissé, si par exemple le cours est à 5,50 FRF, l'importateur voit sa
dette diminuer puisqu'elle est désormais de 550 000 FRF (au lieu de 600 000 FRF).
L'importateur a ainsi obtenu un gain de change de 50 000 FRF ;

- le cours du dollar est resté à 6,00 FRF. L'importateur devra régler 600 000 FRF, somme
équivalente à celle prévue lors de la passation de la commande ;

- le cours du dollar a augmenté et il s'établit à cette date à 6,40 FRF. L'importateur va devoir
régler 640 000 FRF, ce qui signifie qu'il a subi une perte de change de 40 000 FRF.

Ce exemple met en évidence les gains et les pertes de change liées à une importation.

Lorsqu'il s'agit d'une exportation, l'entreprise subit une perte de change lorsque la devise
étrangère (c'est-à-dire sa devise de facturation) baisse tandis qu'elle obtient un gain de
change si la devise s'apprécie.

L'étude des différentes catégories de risques de change révèle que le risque de change ne naît
pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une écriture, ce qui correspond à un
risque comptable. Dans de nombreux cas, il naît en amont, c'est-à-dire avant même qu'il soit
reconnu par la comptabilité.

On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du risque de change, ce qui entraîne des
risques de change de nature différente notamment :

* le risque de change aléatoire : il est aléatoire, lorsqu'il n'y a pas d'engagement ferme ou
définitif de la part des deux contractants. C'est par exemple le cas de la préparation d'un
catalogue ou de la préparation d'une soumission à un appel d'offre ;

* le risque de change conditionnel : il est conditionnel, lorsqu'il y a pas un engagement


irréversible de la part d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa
volonté. La réalisation de l'engagement demeure encore incertaine, car soumise à la
condition que l'autre partenaire accepte (risque conditionnel ou optionnel) ;

* le risque de change réel ou certain : il est certain ou réel lorsqu'il résulte de deux
engagements irréversibles et réciproques d'une part de l'exportateur et d'autre part, de
l'importateur. Il devient certain ou réel lors de la signature d'une commande, ou lorsque la
réponse à un appel d'offre est positive.

CHAPITRE III : LES REGIMES DE FLUCTUATION DES MONNAIES

Section 1 : Le risque de transaction

Le risque de change de transaction est le risque de perte lié aux variations de cours de
change. Toutes les entreprises qui réalisent des opérations commerciales ou financières
engagées en devises sont confrontées à ce risque. Une variation de quelques points de la
parité entre la monnaie nationale, généralement monnaie de référence, et la devise étrangère,
peut remettre en question la rentabilité de toute affaire internationale facturée en devise. Ce
risque n'est donc pas à négliger ! Bien au contraire, il implique pour l'entreprise, pour son
trésorier, comptable ou financier, une attention toute particulière qui sera d'autant plus
assidue que le nombre de transactions avec l'étranger est élevé et que ces transactions sont
diversifiées.

Il est indispensable que l'entreprise définisse dans un premier temps sa politique générale de
couverture à l'égard du risque de transaction.

Quel niveau de risque l'entreprise est-elle prête à assumer ? Voudra-t-elle se couvrir en toute
circonstance et en assumer le coût, ou bien adoptera-t-elle une attitude spéculative ?

Une fois les réponses à ces questions déterminées, l'entreprise se tournera vers les actions
suivantes :

- elle mesurera le risque auquel elle est confrontée au travers de la position de change ;

- elle estimera l'évolution probable du cours des devises mises en jeu ;

- elle analysera les techniques de couverture existantes ;

- elle fera un choix quant à la technique de couverture la plus appropriée.

1.1.La genèse du risque de transaction


L'entreprise doit tenir compte de l'entrée en risque de change bien avant la connaissance
exacte de la teneur du contrat. La gestion du risque peut se réaliser dès l'émission de l'offre
ou du catalogue des marchandises proposées dans le cas d'opérations d'exportation, ou de la
commande dans le cadre d'activités d'importation.

ENTRÉE DU RISQUE DE CHANGE

Sortie du risque de change

MISE À DÉPOSITION DES FONDS

PAIEMENT

par le client

FACTURATION

COMMANDE

OFFRE

catalogue

TEMPS

Risque potentiel Risque certain

Source : Exporter (COFACE)

Toutefois, tenir compte du risque de change le plus tôt possible ne signifie passe couvrir
systématiquement, mais gérer activement son risque. Cette gestion conduira le trésorier de
l'entreprise à s'interroger sur la méthodologie de couverture à mettre en oeuvre. En effet, les
techniques de couverture ne doivent pas s'appliquer de manière indifférente et uniforme aux
différentes opérations internationales. Certaines seront plus adaptées que d'autres aux
circonstances particulières, notamment par rapport au type de client que nous aurons face à
nous (son pays, les rapports de force,...). Ces techniques, de plus, ont des coûts variés, qu'il
es également important de prendre en compte dans notre analyse de rentabilité de l'opération
concernée.

Le schéma ci-dessus fait apparaître deux (2) zones :

- avant la commande : si l'entreprise vend en devises, le risque est potentiel, il ne deviendra


certain que si l'offre est retenue ;

- après la commande : l'entreprise connaît la devise retenue, le montant et souvent, les délais
de livraison ; le risque est alors certain.

L'enregistrement comptable ne pourra se réaliser que lorsque les quatre (4) éléments
suivantes sont connus : le montant, la devise, la date « précise » du contrat et la date prévue
du règlement.

Toutefois, il faut tenir compte de l'entrée en risque de change bien avant la connaissance
exacte des quatre données ci-dessus. La gestion du risque peut se réaliser dès l'émission de
l'offre ou du catalogue voire lors des prévisions (entrée en risque économique).

111. La politique de couverture

Dès lors une entreprise entend exercer des activités internationales, elle doit s'inquiéter de la
politique de couverture à mettre en oeuvre pour se protéger contre le risque de transaction lié
aux ventes futures en devises étrangères. Le risque de change n'apparaît pas de manière
instantanée au moment de la facturation. Ce risque doit être pris en compte bien avant, dès
l'émission de l'offre, du catalogue ou de l'appel d'offre qui plus est, il est important que
l'entreprise se fixe des « seuils de tolérance » face à ce risque.

A partir de quel moment se couvrira-t-elle ? Quel niveau de risque est-elle prête à assumer ?

112.La détermination des seuils de tolérance

L'entreprise doit déterminer ses propres seuils de tolérance face au risque de change de
transaction. Trois (3) possibilités s'offrent à elle selon les situations : la non couverture du
risque, la couverture systématique et la couverture sélective.

1.2. La position de change


La position de change de l'entreprise est un inventaire de toutes les opérations comptables en
devises avec l'étranger. Elle est liée aux avoirs et dettes de l'entreprise exprimés en devises.

Elle recouvre les créances sur clients, les dépôts en devises, les achats ou ventes à terme, les
dettes fournisseurs.

Calculée plus ou moins régulièrement selon la fréquence des opérations commerciales et


financières de l'entreprise, elle peut se présenter sous la forme suivante (en supposant que les
avoirs et engagements arrivent à échéance au même moment) :

Tableau : Position de change

Libellés des opérations Montant (en 1 Cours USD/EUR lors Valorisation


000 USD) de l'opération

AVOIRS
Créances détenues sur des tiers 150 0,8652 129,78
Dépôts ou prêts en devises 50 0,9710 48,55
Achats à terme 70 0,9210 64,47
(a) Total avoirs valorisés au cours 270 0,8992 242,80
moyen (1)
ENGAGEMENTS
Dettes clients 5 0,8715 4,36
Emprunts en devises 40 0,8856 35,42
Vente à terme 135 0,8652 116,80
(b) Total engagements valorisés 180 0,8699 156,58
au cours moyen (1)
(a) - (b) Position nette 90 1,0174 86,22

Source :  Exporter (COFACE)

(1) Cours moyen = moyenne des cours pondérés

La position de change ainsi déterminée est dite :

· nulle ou fermée si les engagements sont égaux aux avoirs ;

· ouverte dès qu'il y a une différence. La position est appelée « longue » s'il y a un excédent
de créances en devises (ce qui est le cas dans l'exemple) et « courte » si l'excédent
correspond à des dettes.

Ø Une entreprise en position courte par rapport à une devise, redoute la hausse de cette
devise, car, en cas de hausse, elle devrait rembourser ses dettes à un cours supérieur à celui
auquel elle a emprunté.

Ø Une entreprise en position longue craint une baisse de cours de cette devise car se
créances lui seront remboursées à un cours inférieur à celui auquel elle a prêté.

Une entreprise uniquement exportatrice disposera toujours d'une position de change dite
longue, recouvrant principalement des créances sur clients. Une entreprise uniquement
importatrice, quant à elle, aura une position de change dite courte, matérialisée quasi-
exclusivement par des dettes fournisseurs.

La position de change détermine réellement le risque encouru par l'entreprise. C'est sur
position que l'entreprise court un risque de perte suite à une variation défavorable des cours
de change.

Les cours à prendre en compte pour valoriser les opérations déterminant la position de
change peuvent être les suivants :

· le cours du jour de l'entrée en risque de change (ordre, commande, facture par exemple) ;

· le cours à terme ;

· le cours de prêt ou de l'emprunt en devise.


La position de change doit répondre à trois (3) critères :

- elle doit être fiable : toutes les modifications y sont intégrées dans les plus brefs délais ;

- elle doit être claire : facile à lire et à mettre à jour ;

- elle doit être actualisée : il doit s'agir d'un calcul quotidien.

En effet, la position de change d'une entreprise peut être définie comme un document qui
recense, par échéance et par devises, le montant des devises à recevoir et à livrer des
différents engagements de l'entreprise.

Ces différents engagements peuvent être inscrits au bilan ou hors bilan.

La monnaie de référence est, en principe, celle du pays dans lequel est implantée l'entreprise.
S'il s'agit d'une filiale d'un groupe multinational, on peut retenir la monnaie de la société
mère.

Gérer en position de change consiste à globaliser les différents mouvements relatifs à une
devise pour ne retenir que le solde. C'est ainsi que l'on peut dire que « par position de
change, on entend les soldes en chaque devise à payer ou à recevoir pour lesquels il n'existe
pas de couverture de change et qui par conséquent, restent exposés au risque de change ».

L'objectif de la position de change es d'apprécier en permanence l'exposition au risque de


change de l'entreprise ou du groupe. Elle doit donner une valorisation de ce que résulte aussi
bien de la variation du cours de change que des écarts d'échéances des éléments qui la
compose.

La position de change est construite en deux (2) étapes :

v on collecte d'abord l'information auprès des différents services ;

v la synthèse de l'information permet de calculer les soldes exposés devise par devise.

Les éléments à retenir dépendent de l'activité et de l'organisation de l'entreprise.

A chaque type d'entreprise peut correspondre un modèle spécifique de position de change.

Sans prétendre donner une liste exhaustive, on peut identifier, à titre d'exemple, les éléments
suivants :

q les différents soldes des comptes bancaires en devises ;

q les achats et les ventes en devises déjà comptabilisés qui seront inscrits à leur date de
règlement prévu ;

q les commandes passées ou reçues, et les divers engagements, non encore comptabilisés ;

q les différentes opérations de trésorerie en devises : achats et cessions de devises, emprunt


et prêts en devises ;

q les opérations financières réalisées avec les filiales à l'étranger, prêts et emprunts,
versement de capital ou rapatriement de dividendes.

Nous noterons que ces différents éléments proviennent de sources d'informations dispersées
dans l'entreprise. La construction de la position de change nécessite une bonne circulation
des informations et de nombreuses communications entre les différents services de
l'entreprise.

La position de change est un instrument de gestion du risque de change. Le trésorier doit


retenir et classer les éléments en fonction de l'activité et de l'organisation des entreprises.
Pour un groupe, par exemple, il peut être important de distinguer les éléments groupe et hors
groupe.

La position de change globale peut s'analyser en deux sous ensembles : la position


« opérationnelle » et la position « structurelle » :

v la position de change « opérationnelle », ou « position de change de transaction », regroupe


l'ensemble des opérations commerciales ou financières qui doivent donner lieu dans un
avenir proche et prévisible à un flux de devises contre francs.

Les écarts de conversion correspondant à des gains et à des pertes latents de change, sont, de
façon générale, pris en charges ou en produits dans le résultat de l'exercice ;

v La position de change « structurelle » regroupe l'ensemble des éléments constituant des


investissements à plus ou moins long terme tels que les investissements immobiliers, et qui,
normalement, ne doivent pas donner lieu dans un futur proche et prévisible à un flux de
devises.

Les écarts de conversion constatés sur les éléments structurels sont différés et ne sont pas
pris en compte sur le résultat de l'exercice.

La position de change au comptant regroupe l'ensemble des opérations d'achats et de


ventes au comptant de devises.

La position de change à terme regroupe, d'une part, l'ensemble des opérations d'achat et de


vente à terme de devises et, d'autre part, les prêts et créances, les emprunts et dettes, les
commandes à livrer et à recevoir existant à la date d'établissement de la position.

Cette distinction est fréquemment utilisée pour établir les positions de change des
établissements bancaires ou des entreprises ayant une importante activité financière.

Une fois la position nette au cours du jour évaluée, il est souhaitable d'estimer l'évolution des
taux de change. Cette estimation, en effet, sert de base aux décisions qui seront prises en
matière de gestion du risque.
1.2. L'estimation de l'évolution des taux de change
Estimer l'évolution des devises suppose qu'une structure soit mise en place. Or, dans une
entreprise, une telle solution ne peut s'envisager que si le chiffre d'affaires en devises,
pondéré par le risque de change, atteint un niveau auquel l'espérance de gain équivaut, au
moins, aux coûts de mise en oeuvre de la structure (salaire et charges sociales du trésorier
compris). Cette limite étant explicitée, l'estimation de l'évolution des taux de change peut se
réaliser à partir de deux (2) méthodes : l'analyse économique et l'analyse statistique.

113.L'analyse économique

Elle se fonde sur l'observation des agrégats et des indices économiques pouvant influencer
les cours de change de la devise étudiée. Par ces variables, quatre (4) sont particulièrement
importantes :

· le différentiel de taux d'inflation entre les deux pays partenaires. Le pays ayant le taux
d'inflation le plus élevé verra une pression à la baisse de s'exercer sur sa monnaie afin de
conserver la parité des pouvoirs d'achat ;

· l'écart des taux d'intérêt réel (taux d'intérêt moins taux d'inflation). Les capitaux ont
tendance à se placer dans les monnaies des pays offrant la rémunération la plus avantageuse.
Cet afflux de capitaux a pour conséquence une hausse de la devise ;

· l'appréciation des situations économique, sociale, financière et politique du pays. Ce critère


inclut un facteur psychologique important : l'évolution de la capacité des dirigeants à mettre
en oeuvre des politiques économique et monétaire rigoureuses sans être discrédités aux yeux
de la population ;

· l'excédent de la balance des paiements. Les pays débiteurs, pour apurer leur position,
demandent la monnaie du pays en excédent, ce qui a pour effet d'apprécier cette dernière.

Cette méthode est employée pour des prévisions à moyen terme car les lois économiques
doivent avoir le temps de jouer.

113.L'analyse statistique

C'est une méthode qui a pour objectif de déterminer des points de retournement de tendance.
Plusieurs approches existent :

- mathématique, avec la recherche de variables aléatoires sous-jacentes à une évolution des


cours ;

- analytique, fondée sur la moyenne mobile des cotations durant une période plus ou moins
longue (d'une semaine à un an) ;

- graphique (chartiste), cherchant à reconnaître, dans les courbes des cours, des figures, liées
à des points de retournement de tendance, qui tendent à se répéter.
Les trois (3) analyses ci-dessus partent du principe que le passé dispose de données
suffisantes pour prévoir l'avenir et ceci quel qu'en soit le terme : aussi peuvent elles être
utilisées pour des prévisions à brève échéance.

L'entreprise peut confirmer son évaluation des taux de change, en utilisant les services de sa
banque ainsi que de nombreux organismes spécialisés.

113.L'analyse monétaire

Un pays souffrira d'une crise monétaire lorsque la capacité de rembourser la dette extérieure
(publique et privée) libellée en devise étrangère du pays est fortement mise en doute (crise
de confiance). La sortie de capitaux à court terme fait alors chuter le taux de change de la
monnaie, rendant le remboursement encore plus difficile.

Ainsi, une entreprise qui se trouve placée dans une telle situation souffrira également des
risques de changes liés aux opérations économiques.

Section 2 : Le risque de perte de compétitivité

Une variation des taux de change d'une monnaie par rapport à une monnaie étrangère peut
affecter la compétitivité de nos produits, les rendant plus ou moins chers pour les acheteurs
étrangers selon que le pays dévalue ou réévalue sa monnaie. De même, une variation positive
ou négative des cours de change peut affecter le prix de nos importations de matières
premières, affectant de la sorte le coût de revient de nos produits finaux.

Nous allons étudier le cas de l'exportateur, de l'importateur et les règles générales.

2.1. Cas de l'exportateur


La société européenne Graindor exporte vers l'entreprise américaine Good Morning 30 000
litres d'huile de tournesol. La remise de prix faite par Graindor au mois de juin est de 500
EUR les mille litres d'huile, le taux de change étant de USD1 = 1 EUR. Cette offre était à
l'époque plus avantageuse que celle remise par le principal concurrent de Graindor, une
entreprise sud africaine appelée Foody, qui avait alors fait une remise de 520 EUR les mille
litres, à conditions de vente égales. Voyons comment une dévaluation ou une réévaluation
d'une monnaie par rapport à une autre peut affecter la compétitivité des produits proposés par
l'entreprise européenne.

Dévaluation de 1 000 litres d'huile coûtent maintenant l'équivalent de 910 USD. La


l'EUR par rapport au dévaluation de l'euro par rapport au dollar a affecté positivement la
USD 1 EUR = 0,91 compétitivité de l'entreprise européenne. Les importations d'huile
USD sont devenues moins chères en dollars qu'auparavant pour les
clients de Graindor.
Réévaluation de 1 000 litres d'huile coûtent 1 100 USD. La réévaluation du dollar par
l'EUR par rapport au rapport à l'euro a affecté négativement la compétitivité de l'entreprise
USD européenne. Les importations d'huile sont devenues plus chères
1 EUR = 1,1 USD en dollars qu'auparavant pour les clients de Graindor qui auront
tendance à se tourner vers le fournisseur sud africain.

2.2. Cas de l'importateur


Pour fabriquer son huile de tournesol, imaginons que Graindor doit importer des graines de
tournesol des Etats-Unis. Son fournisseur, l'entreprise Butterfly, lui offre un prix de 1 000
USD la tonne de graines. Les taux de change au moment où l'offre es acceptée est de 1 EUR
= 1 USD. Voyons à nouveau comment Graindor peut être affecté par une dévaluation ou une
réévaluation de l'euro par rapport au dollar.

Dévaluation de 1 tonne de graines coûte maintenant la somme de 1 100 EUR. Le


l'EUR par rapport au prix des importations de matières premières exprimé en euros est
USD plus élevé pour la société européenne Graindor suite à la dévaluation
1 EUR = 0,91 USD de l'euro par rapport au dollar
Réévaluation de 1 tonne de graines coûte maintenant la somme de 910 EUR. Le prix
l'EUR par rapport au des importations de matières premières exprimé en euros est
USD moins élevé pour la société européenne Graindor suite à la
1 EUR = 1,1 USD réévaluation de l'euro par rapport au dollar.

2.3. Les règles générales


2.3.1. A court terme

· si la devise locale s'apprécie, il est vraisemblable que les exportations diminueront, car elles
seront moins compétitives. Ainsi, si une firme fabrique surtout pour l'exportation, une
appréciation de la monnaie locale aura un impact négatif sur les ventes de l'entreprise.

Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de ses matières premières elle verra
le prix de ces imputs diminuer.

L'appréciation de la devise locale entraîne une diminution des recettes d'exploitation et des
dépenses d'exploitation. Il faudra déterminer si l'impact est plus grand sur les recettes que sur
les dépenses ;

· si la devise locale se déprécie, les ventes locales devraient augmenter, car les produits
fabriqués deviennent plus compétitifs. Les prix en devises étrangères, toutes autres choses
restant égales, diminuent.

Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de ses produits, elle verra leur prix
augmenter. La dépréciation de la devise locale entraîne une hausse des recettes d'exploitation
et des dépenses d'exploitation. Il faudra là encore déterminer si l'impact est plus grand sur les
dépenses que sur les recettes.

Le premier effet d'une dévaluation est, par conséquent, d'accroître les exportations et de
diminuer les importations du pays qui décide de dévaluer. A l'inverse, une réévaluation
entraîne une diminution des exportations et une augmentation des importations du pays.
Cette politique est parfaitement apte à résorber un déficit ou un excédent de la balance des
paiements. A moyen et long terme, on ne peut cependant, en rester là et négliger certains
effets secondaires de la dévaluation.

3.3.2. A moyen et long terme

Même si un pays qui dévalue importe moins, cela ne signifie pas qu'il n'importe plus du tout.
Dans ce pays, le coût des produits importés, notamment celui des matières premières,
augmente. Les entreprises réagissent à cette hausse des coûts en augmentant les prix
(inflation des coûts). Cet effet aléatoire est d'autant plus important que le pays en question
est petit et qu'il ne lui est donc pas possible de substituer des produits nationaux aux produits
importés. Il est encore renforcé lorsqu'il existe dans le pays un système d'indexation
automatique des salaires par rapport au niveau général des prix.

Une politique de dévaluation menée par un gouvernement en vue de résorber un déficit de la


balance des paiements risque donc d'être accompagnée d'un phénomène général
d'augmentation des prix (inflation), sauf si, par exemple, le gouvernement applique une
stricte politique de contrôle des prix qui, dans ce cas, nous empêchera de conserver nos
marges bénéficiaires.

Dans le même temps, à l'étranger, le prix des produits intermédiaires importés diminue. Cette
baisse des coûts de production permet aux entreprises importatrices de faire pression sur leur
propre prix en vue de sauvegarder leur part de marché momentanément menacée par les
importations de produits finis concurrents devenus chers en devise étrangère.

A l'inverse, dans le cadre d'une réévaluation, les entrepreneurs étrangers achètent à un prix
plus élevé les produits nationaux. Ils voient donc leur prix augmenter, alors que le pays qui
réévalue enregistre une baisse des coûts de production des fermes et peut, par conséquent,
maintenir des prix stables. Cette stabilité des prix nationaux, comparée à la hausse des prix
étrangers, finit par compenser les avantages que l'on a retirés à court terme de la réévaluation
(diminution des exportations).

Une politique de réévaluation menée par un gouvernement en vue de résorber un excédent de


la balance des paiements risque donc de se voir inutile suite à un phénomène général de
stabilisation des prix nationaux comparée à la hausse des prix étrangers.

TROISIEME PARTIE : LES TECHNIQUES DE COUVERTURE DU RISQUE DE


CHANGE

CHAPITRE I : LES TECHNIQUES INTERNES A L'ENTREPRISE

Les entreprises importatrices et exportatrices voient leur rentabilité très influencée par les
variations de la valeur des devises.

Ces influences amènent les entreprises à prendre en considérations des techniques pour la
gestion de leur risque de change.
Les principales influences sont la mondialisation de l'économie et l'interdépendance des
marchés.

La première ne surprendra personne puisque auparavant, peu d'entreprises avaient


l'opportunité d'ouvrir leurs frontières au reste du monde.

De nos jours beaucoup d'entre elles font des affaires à l'échelle internationale.

En effet, ces entreprises voient leur développement s'accélérer grâce à la vente des biens et
services à l'étranger ou encore à l'importation des matières premières moins coûteuses et de
composants de meilleure qualité.

C'est ainsi que depuis le début des années 1990, ces phénomènes ont poussé les entreprises à
s'intéresser davantage à la négociation des devises internationales.

La deuxième, l'interdépendance des marchés, réside dans le fait que les marchés de change
peuvent générer des réactions en chaîne qui agissent sur la valeur des devises. L'exemple
patent est la hausse des cours du pétrole et des matières premières qui est provoquée par un
accès généralisé d'incertitude et de spéculation.

Au demeurant, les entreprises sont amenées à prendre en charge le risque de change.

Section 1 : Le choix de la monnaie de facturation 

Toute transaction entre un exportateur et un acheteur étranger a pour conséquence de mettre


automatiquement l'une des deux parties en position de change. Celle-ci devra effectuer une
opération de change au moment du règlement.

· la facturation en euros : c'est à l'évidence la solution de facilité pour une entreprise


française. Le risque de change est alors supporté par l'autre partie contractante. Toutefois,
vous devrez être attentif au fait que les conditions de votre compétitivité par rapport à l'offre
d'un concurrent peuvent être modifiées si son offre est présentée dans une devise autre que
l'Euro.

· La facturation en devises : la facturation dans la devise de l'acheteur présente un avantage


commercial essentiel, mais elle nécessite toutefois, pour nous de nous couvrir du risque de
change.

Quel que soit notre choix, il devra s'appuyer sur une bonne connaissance de notre prix en
euro.

En choisissant sa monnaie plutôt qu'une devise, une entreprise peut croire que le risque de
change est inexistant.

C'est le cas en effet pour elle mais en fait ce risque est reporté sur la contrepartie
commerciale.

A moins d'être le leader incontesté dans un domaine, ce transfert de risque peut rendre les
négociations commerciales plus difficiles.
Inversement, en acceptant des transactions en devises, l'entreprise donne une image de
professionnalisme et se retrouve en position de force pour négocier sur d'autres points.

L'entreprise doit par contre, mettre en place une gestion du risque de change.

A noter que dans certains cas, une entreprise ne maîtrise pas le choix de la devise. En effet,
ce choix peut lui être imposé par la législation des changes en vigueur dans le pays en
question, par le fait que la devise en question n'est pas négociable (on ne peut se procurer la
devise) ou encore par habitude (la Livre Sterling est très utilisée par les pays du
Commonwealth).

L'opérateur international doit tenir de divers éléments. Les uns lui sont imposés par
l'environnement, les autres sont internes à son entreprises.

Parmi les critères exogènes pouvant influencer la décision de facturer en devises, trois (3)
sont particulièrement importants :

Ø La législation des changes : il peut arriver que des pays imposent leur monnaie nationale
dans les opérations commerciales avec l'étranger tant à l'achat qu'à la vente ;

Ø La zone géographique : certains pays, soit pour des raisons de proximité, soit par le fait
de relations historiques et/ou financières, ont pour habitude de commercer dans une devise
tierce. Celle-ci est en général, le dollar américain (USD) dans de nombreux pays d'Amérique
Latine, du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est, La Livre Sterling (GBP) dans les pays
Commonwealth et l'Euro dans la zone Euro ;

Ø Le marché des changes du pays acheteur : quelquefois, il n'existe pas dans le pays de


l'acheteur, un marché des changes de la monnaie du vendeur.

Dans ce cas, l'importateur a des difficultés à se procurer la devise du paiement auprès des
banques locales et peut être amené à refuser la transaction commerciale.

Parmi les critères internes que l'entreprise doit prendre en compte lorsqu'elle a le choix de la
devise de facturation, l'entreprise peut opter pour celle qui :

- compense une position de sens contraire pour le devise envisagée, elle annule ainsi son
risque de change ;

- lui permet un financement à faible taux d'intérêt ou bien un cours à terme favorable ;

- augmente ses capacités de négociation auprès de son banquier qui préfère nombre de
transactions avec d'importants volumes unitaires libellés en une ou deux devises.

Dans tous les cas, le trésorier a intérêt à :

· facturer et/ou payer eu une « grande » monnaie transférable et servant aux paiement
internationaux. C'est le cas du Dollar américain, de la Livre Sterling, du Yen et de l'Euro ;

· faciliter la gestion en utilisant peu de devises car suivre leur évolution n'est pas aisé et
nécessite de nombreuses informations et du temps pour les traiter.

La tentation d'utiliser l'Euro est grande puisque, dans ce cas, toutes les difficultés précitées
disparaissent. En fait, celles-ci ne sont pas supprimées mais sont transférées à la société
étrangère qui en tiendra compte en dernier ressort. Ainsi, il n'est pas toujours souhaitable
d'opter pour la politique qui semble, à priori la plus simple à mettre en oeuvre, c'est-à-dire la
facturation systématique en Euro.

Section 2 : Le termaillage :

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des


devises étrangères selon l'évolution anticipée de ces devises. Cette technique vise donc à
faire varier les termes de paiements afin de profiter de l'évolution favorable des cours.

Les situations suivantes peuvent se présenter :

q si l'exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de retarder


l'encaissement de sa créance pour bénéficier d'un cours futur plus avantageux.

A l'inverse, si l'exportateur anticipe une dépréciation de la devise de facturation, il tentera


d'accélérer l'encaissement de sa créance pour bénéficier du cours actuel plus avantageux ;

q si l'importateur se trouve face à une tendance à l'appréciation de la devise du contrat


d'achat, il sera tenté d'anticiper son règlement. Au contraire, si l'importateur se trouve face à
une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d'achat, il tentera de retarder son
règlement de manière à pouvoir bénéficier d'un cours futur plus avantageux.

Le tableau ci-dessous mentionne les principales décisions à prendre, compte tenu de la


tendance de la devise :

Tableau 2 : Décision à prendre face à la tendance de la devise :

Importations Exportations

La devise s'apprécie Accélérer le paiement Retarder le paiement


La devise se déprécie Retarder le paiement Accélérer le paiement

Les techniques visant à mesurer l'évolution des cours de change mobilisent des ressources
importantes. La technique du termaillage, basée principalement sur cette estimation de
l'évolution des cours, n'est applicable que dans la mesure où notre chiffre d'affaires à
l'exportation et les pertes potentielles liées aux variations du cours de change justifient la
mise en place d'une telle structure. De plus, le termaillage présente des limites qui sont liées
au niveau de la trésorerie de l'entreprise et aux contraintes commerciales.

La procédure dite de « termaillage » (leads and lags) consiste à faire varier les termes de


paiement afin de bénéficier de l'évolution favorable des cours de change.
Les leads correspondent aux paiements anticipés, tandis que les lags sont des paiements
différés.

Le termaillage ne s'agit a proprement parler d'une technique de couverture du risque de


change, mais d'une méthode qui consiste à tenter de profiter des variations du cours en
fonction des anticipations de l'opérateur.

Lorsqu'un exportateur s'attend à une appréciation de la devise dans laquelle est libellé son
contrat d'exportation, il cherche à retarder le paiement et l'encaissement de la créance. S'il
anticipe une dépréciation de la devise du contrat, il tente d'accélérer le paiement et
l'encaissement. L'importateur agira quant à lui de la façon inverse.

Le termaillage peut être limité, voire interdit, par la réglementation des changes. Toutefois, il
est fréquemment mis en application dans les paiements intergroupes.

Un exportateur peut limiter son risque de change en accordant un escompte pour paiement
anticipé. Le montant de cet escompte représente le coût de la couverture du risque pour
l'exportateur.

L'escompte pour paiement anticipé présente plusieurs avantages :

- il accroît la trésorerie de l'entreprise ;

- il supprime le risque de crédit.

Section 3 : Les clauses d'indexation dans les contrats :

Les clauses d'indexation rédigées dans les contrats d'achat ou de vente internationale visent à
prévoir contractuellement les modalités de partage du risque de change de transaction entre
l'acheteur et le vendeur, dans l'hypothèse où une variation du cours de change de la devise
choisie par les parties interviendrait.

Fruits de négociations, il n'existe pas de clauses d'indexation que l'on pourrait qualifier de
« type ». De manière non exhaustive, nous citerons quelques exemples de modalités selon
lesquelles celles-ci peuvent être formulées :

o Clause d'adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations des cours de change : dès la
signature du contrat, le vendeur fixe la valeur des marchandises dans sa monnaie. Si le cours
de la monnaie de facturation du contrat augmente, le prix de l'exportation est augmenté pour
l'acheteur sur base du nouveau taux de change. Le risque de change est donc totalement
supporté par ce dernier.

o Clause d'indexation sur une devise ou un panier de devises : les contractants lient le
montant à payer à une tierce devise ou à un panier de devises comme le DTS. Cette clause
répercute le risque de change sur les deux (2) parties au contrat.

o Clause de risque partagé : la clause de risque partagé fait supporter aux deux (2) parties
une part du risque de change. Le contrat prévoit, par exemple, qu'une partie de la variation
de cours intervenant entre la date de facturation et la date de paiement sera partagée
l'exportateur à concurrence de la moitié, l'importateur supportant l'autre moitié.

o Clauses multidevises : les clauses multidevises ou clauses de change multiple permettent


de libeller le montant du contrat en plusieurs devises et c'est seulement à l'échéance que l'une
des parties au contrat (l'acheteur ou le vendeur) choisit la devise de règlement.

o Clause d'option de devises : elle permet à une partie au contrat d'utiliser une autre devise,
déterminée à l'avance, dans l'hypothèse où la devise du contrat serait inférieure ou
(supérieure) à un certain cours. Par exemple, les parties peuvent imaginer un règlement en
USD sur la base USD1 = 0,890 EUR et laisser la possibilité de payer en GBP si le cours du
dollar à terme est inférieur à 0,870 EUR.

Le contenu d'une clause d'indexation est souvent difficile à négocier car ce type de clause
reporte tout ou partie du risque sur l'autre partie du contrat.

Section 4 : Les compensation internes :

La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite son
risque de change en compensant les encaissements et les décaissements dans une même
monnaie.

Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera affecté au paiement d'une dette libellée dans
la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.

Dans cette optique, l'entreprise veille à limiter le nombre de monnaies de facturation, de


manière à pouvoir compenser un maximum de flux d'argent « entrant » ou « sortant ».

L'entreprise doit également agir sur les dates de règlement afin de disposer de suffisamment
d'entrées pour payer les sorties.

La compensation bilatérale peut également être appliquée les firmes dans des cas
exceptionnels. Et, cette compensation est possible lorsque deux entreprises sont en relation
commerciale et qu'elles effectuent des ventes réciproques. C'est le cas quand une société
vend à un client étranger des produits, ce client s'approvisionne dans cette même entreprise.

Section 5 : Le Swap

Le Swap de devises est un accord conclu entre deux parties qui s'échangent un montant
déterminé de devises étrangères et s'engagent mutuellement à effectuer régulièrement des
paiements correspondants aux intérêts ainsi qu'à se rendre le montant échangé à une
échéance déterminée. Dans la plupart des cas, une banque sert d'intermédiaire pour la
transaction.

Il existe différents types de swaps :

§ Les swaps exports : sont consentis par des banques aux exportateurs dans certains pays. Ils
représentent en quelque sorte une avance en devises convertibles dans la Banque Centrale,
avance qui sera remboursée lorsque l'exportateur aura perçu le paiement de ses ventes ;

§ Le prêt parallèle : permet à deux entreprises situées dans des pays différents de se mettre
d'accord pour s'accorder mutuellement un prêt dans les monnaies dont elles ont besoin pour
une période déterminée. Au terme de la période, les deux sociétés remboursent les prêts
qu'elles ont l'une envers l'autre dans leur monnaie respective.

CHAPITRE II : LES TECHNIQUES EXTERNES A L'ENTREPRISE

Lorsque les techniques internes qui ont été étudiées en parviennent pas à éliminer le risque
de change, l'entreprise devra alors utiliser d'autres techniques de couverture, soit en faisant
directement appel au marché, soit en s'adressant à des organismes ou partenaires extérieurs
comme les banques. Ces techniques sont souvent qualifiées de techniques extérieures.

Il existe actuellement un grand nombre de techniques de couverture du risque de change qui


peuvent être regroupées en deux grandes catégories à savoir :

v  les techniques qui ont pour conséquence de fixer définitivement le cours du change au
moment où naît le risque , telles que le change à terme, les avances en devises. Elles
présentent toutefois, l'inconvénient de ne pas permettre de profiter d'une évolution favorable
du cours du change ;

v les techniques qui protègent l'entreprise contre une évolution défavorable du cours du
change tout en lui conservant la possibilité de bénéficier d'une évolution favorable. Il s'agit
essentiellement, des techniques reposant sur l'utilisation des options de change.

Section 1 : La couverture sur le marché monétaire

Le recours au marché monétaire peut se faire via deux (2) voies : les prêts et les emprunts en
devises. Nous allons voir ces deux techniques et quels sont les facteurs décisionnels qui
peuvent amener l'entreprise à les choisir plutôt que d'autres techniques de couverture.

1.1. Les prêts en devises


Le prêt en devises permet à l'importateur qui a une position courte (dettes supérieures aux
créances) en devises, d'acheter des devises au comptant ou grâce à un emprunt et de les
placer jusqu'au jour de l'échéance. Le fait d'acheter des devises le jour de sa commande
annule son risque de change. Si la trésorerie de l'entreprise est insuffisante, l'importateur peut
emprunter des Euros sur le marché et les vendre au comptant contre devises.

L'exportateur peut emprunter les devises correspondant au montant d'une créance recevoir
sur le marché des devises et les vendre aussitôt sur le marché comptant pour obtenir de la
monnaie nationale. Il remboursera ensuite l'emprunt avec les devises reçues de son client.
L'entreprise annule ainsi le risque de change, et reconstitue sa trésorerie en monnaie
nationale.

L'avance en devises sera d'autant plus intéressante que le taux d'intérêt de la devise
concernée est proche du taux de crédit de monnaie nationale.

1.2. Les facteurs décisionnels


La décision de recourir à ces moyens de couverture du risque de change dépend :

· de l'état de la trésorerie de l'entreprise : l'entreprise privilégiera cette technique si sa


trésorerie est en bonne santé. Si celle-ci est déficitaire, il pourra emprunter en monnaie locale
le montant qu'il échangera ensuite en devises qu'il placera. Il multipliera cependant, les
opérations commerciales difficiles à gérer. L'exportateur quant à lui pourra bénéficier par
son emprunt en devises d'une entrée d'argent dans ses caisses, disponible immédiatement. Il
aura donc peut-être intérêt à choisir cette technique dans le cas où sa trésorerie est faible ;

· du différentiel de taux d'intérêt entre les financements en monnaie et ceux dans la devise :
si ce différentiel est trop important, l'opération de vaudra sans doute pas la peine d'être mise
en place, le cours de change réellement supporté par l'entreprise étant trop important. Le
recours à cette technique ne se justifiera que si la trésorerie nécessite d'être renflouée et/ou si
la société exportatrice peut investir les fonds procurés par l'emprunt à l'intérieur de
l'entreprise et obtenir un taux de rendement élevé.

Le recours au marché monétaire (emprunts et prêts en devises) sera réservé aux opérations
de gestion de la trésorerie associées à la couverture des risques de change.

Section 2 : Les marchés d'options de devises

Moyennant le paiement d'une prime, l'option donne le droit, mais non l'obligation, d'acheter
ou de vendre une devise à une date et un cours déterminés. L'option (utilisée à des fins de
couverture et non de spéculation) fonctionne comme une police d'assurance. Si les taux
évoluent de façon défavorable, l'acheteur de l'option est protégé ; dans le cas contraire, il
n'exerce pas l'option et peut réaliser un profit.

2.1. Option d'achat (Call) :


Avec une option d'achat, deux scénarios peuvent se réaliser à l'échéance.

Dans le premier temps, le taux de change à l'échéance de l'option est au dessus du prix
d'exercice alors le détenteur de l'option peut alors exercer son droit et acheter la devise au
taux prédéterminé avantageux.

Dans le second, le taux de change à l'échange de l'option est en dessous du prix d'exercice
alors le détenteur de l'option n'a pas avantage à exercer son droit car il peut acheter la devise
moins chère sur le marché. Il se retrouve donc à perdre uniquement la prime payée pour se
procurer l'option initialement.

2.2. Option de vente (Put) :


Avec une option de vente, il y a également deux scénarios qui peuvent se réaliser à
l'échéance.

Dans le premier, le taux de change à l'échéance de l'option est au-dessus du prix d'exercice
alors le détenteur n'a pas avantage à vendre au prix d'exercice car il peut vendre à un
meilleur prix sur le marché. La prime payée initialement est donc perdue.

Dans le second, le taux de change à l'échéance de l'option est en dessous du prix d'exercice
alors le détenteur a avantage à exercer son option car il peut vendre la devise au prix
d'exercice qui est alors avantageux.

D'autres types d'options existent et sont offertes par les cambistes. En fait, une gamme variée
et adaptée aux besoins de chaque entreprise est disponible. L'avantage des produits de
couverture contre les risques de change se situe dans leur malléabilité. Une stratégie sur
mesure est toujours possible et il n'existe d'autre fin que celle élaborée par notre imagination.

Voici donc quelques exemples d'options disponibles sur le marché :

q Tunnel (Collar) : un tunnel est une combinaison de deux contrats pour obtenir un
diagramme de profit bien particulier. Il y a deux façons de construire un tunnel.

La première est réalisable en achetant une option d'achat et en vendant une option de vente.

La seconde est réalisable en achetant une option de vente et en vendant une option d'achat.

Dans les deux cas, l'entreprise réussit à garantir que son taux d'achat ou son taux de vente de
USD ne sortira pas d'un intervalle compris entre les deux prix d'exercices des options
comprises dans le tunnel. Le prix de cette structure équivaut généralement au montant payé
pour acheter une des options moins le prix reçu pour la vente de la seconde option.

q Tunnel autofinancé (Zéro cost collar) : il s'agit du même principe qu'un tunnel régulier
mais la structure est redessinée de manière à ce que le prix de l'option soit nul. Pour ce faire,
le détenteur doit cependant, sacrifier une partie du potentiel de gain de façon à recevoir une
prime plus importante sur l'option qu'il aura vendue. Conséquence : le détenteur garantit que
son taux de change sera limité à un certain intervalle mais ce dernier représente pour lui un
potentiel de gain moins important.

Exemple de tunnel autofinancé ou collier gratuit :

Une compagnie exporte des médicaments en Europe et désire de protéger d'une dépréciation
de l'Euro, mais ne veut pas débourser du tout. Cette compagnie a donc dans son portefeuille
un montant variable d'Euros. Supposons donc que le cours de l'Euro est actuellement de
1,45 :

· pour répondre à ses demandes spécifiques, l'entreprise décide de se couvrir par le biais d'un
tunnel autofinancé. Elle achète une option de vente à un prix d'exercice de 1,4350 pour une
échéance de 3 mois et elle vend une option d'achat à un prix d'exercice de 1,4650 pour une
échéance de 3 mois ;

· la prime de l'option achetée est de 1 500 $. Par conséquent, la structure ne coût rien à
l'entreprise ;

· la compagnie réussit donc à garantir que son taux de vente de l'Euro ne sortira pas de
l'intervalle (1,4350-1,4650) pour une période de 3 mois. Elle se débarrasse donc d'une source
de risque.

q Options barrières : ces options ont les mêmes caractéristiques que les options standards
mais elles sont aussi munies d'une barrière. La barrière peut soit être au dessus ou en dessous
du cours actuel de la devise et elle peut être activante ou désactivante.

· activante (Knock-in) : l'option est exerçable seulement si la barrière est franchie avant
l'échéance ;

· désactivante (Knock-out) : l'option est exerçable dès l'instauration mais elle disparaît
définitivement si la barrière est franchie.

Dans les deux cas, il s'agit que le cours touche ou franchisse la barrière n'importe quel jour
avant l'échéance pour activer / désactiver l'option.

Il est à noter qu'il existe une option européenne et une option américaine.

Dans le cas d'une option européenne, l'exercice de l'option ne peut se faire qu'à l'échéance,
tandis que dans le cas d'une option américaine, l'option peut être exercée pendant toute la
durée de vie du contrat jusqu'à son échéance. Toutes autres choses restant égales, la prime
d'une option américaine sera plus élevée que la prime d'une option européenne.

L'option de change est un instrument particulièrement adapté à la couverture des risques


certains mais également et surtout aux risques incertains.

Notons cependant, que l'utilisation des options n'a d'intérêt que dans la mesure où l'on a
affaire à des opérations en devises portant sur des montants importants (plusieurs centaines
de milliers d'euros), le gain réalisé devant compenser le montant de la prime versée.

Section 3 : Contrats à terme

Le change à terme est un des instruments de prédilection pour la couverture du risque de


change. En effet, cet instrument offre souplesse et liquidité dans les devises courantes. Les
montants et les dates peuvent être accordés à la transaction commerciale, ce qui permet de ne
laisser aucun risque résiduel. En contrepartie, l'utilisation du change à terme ne permet pas
de profiter d'une évolution favorable des cours d'une devise.

· Le contrat à terme : consiste en une entente portant sur la conversion d'une monnaie en une
autre. Le montant de la transaction, le taux de change utilisé par la conversion et la date
future à laquelle s'effectuera l'échéance sont fixés au moment de la prise du contrat. Certains
contrats permettent des livraisons partielles effectuées durant une période optionnelle qui
peut atteindre 30 jours.

· Le contrat de change à terme avec participation : est un contrat de change à terme avec
lequel l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.

Ce type de contrat fait intervenir deux éléments :

- un cours de change garanti, dont l'exportateur bénéficiera en cas d'évolution défavorable du


cours de la devise en dessous de ce taux garanti ;

- un pourcentage de participation, qui permet de profiter, à concurrence de ce pourcentage,


de l'évolution favorable du cours, c'est-à-dire de la différence (positive) entre le cours garanti
et le cours au comptant.

La différence fondamentale avec l'option de devise est que l'exportateur n'aura pas à payer
une prime, puisque c'est un contrat de change à terme. Il devra néanmoins, revendre les
devises à terme (pas le choix), mais pourra bénéficier partiellement d'une évolution favorable
des cours.

L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change garanti. Dans ce cas, cependant, c'est
la banque, bien évidemment, qui fixera le pourcentage de participation. Généralement, il est
possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans ce cas, c'est la
banque qui fixera le cours garanti.

La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours garanti soit moins intéressant que le
cours à terme. Plus le cours garanti est relativement peu intéressant, plus le pourcentage de
participation est élevé.

En effet, le contrat à terme de devises a pour conséquence de fixer aujourd'hui un cours de


change sûr et donc de garantir, par exemple, le montant en francs correspondant à une
créance ou à une somme libellée en devises.

Le change à terme élimine le risque de change dès sa naissance, en figeant immédiatement le


cours de change, ce qui permet de s'assurer un prix de revient ou une marge commerciale,
sans qu'interviennent d'échanges de devises. C'est pourquoi on le qualifie parfois de change à
terme sec. Le cours du change à terme est, sauf rares exceptions, différent du cours au
comptant. Lorsque la différence est positive, elle s'appelle un report ; lorsqu'elle est négative,
un déport.

Cours à terme = Cours au comptant + Report/ - Déport

Le change à terme doit permettre une entreprise qui doit recevoir où payer des devises à une
échéance à venir, de couvrir auprès d'une banque sa position de change, en fixant à l'avance
le cours auquel se réalisera la vente ou l'achat de devises avec cette banque.

Section 4 : La police d'assurance :

L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent des
organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises
exportatrices d'établir leur prix de vente de passer des contrats en devises sans encourir le
risque de variation des cours de change.
Ces opérations sont multiples :

- elles concernent aussi bien des opérations ponctuelles que des courants d'affaires réguliers ;

- elles peuvent couvrir les variations de change sur un courant d'affaires à l'import ou à
l'export pendant la période de facturation jusqu'au paiement ;

- ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de l'évolution


favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifié pendant la période de
facturation.

En effet, toutes les entreprises réalisant des opérations commerciales ou financières engagées
en devises sont confrontées à un risque lié à la variation de la parité entre les monnaies. Une
variation de quelques points de cours de change peut remettre en question la rentabilité de
l'affaire traitée.

Toute transaction entre un exportateur (ou un importateur) national et un acheteur (ou


vendeur) étranger a pour conséquence de mettre automatiquement l'une des parties en
position de change. Celle-ci devra effectuer une opération de change au moment du
règlement, mais aussi se couvrir contre le risque de change.

Retrouvons dans le tableau 2 ci-après les avantages (ou bénéfices) et les inconvénients (ou
risques) de chacun des instruments de gestion de change

Tableau 2 : Avantages et Inconvénients des techniques de couverture :

Technique de Avantages ou bénéfices Inconvénients ou risques


couverture
Facturation en - utilisation simple · commercialement mauvais car
monnaie nationale tout le risque est transposé sur
- coût nul l'acheteur ou le vendeur
· ne permet pas de bénéficier d'une
- protection complète contre le évolution favorable des cours de
risque de change change
Termaillage - coût quasi nul · utilisation compliquée : basée sur
- méthode spéculative basée l'estimation de l'évolution des cours
l'évolution +/- favorable des de change
cours de change · nécessite une trésorerie saine
Clause d'indexation - utilisation simple · risque souvent partagé entre
- coût faible acheteur et vendeur
· négociation difficile,
commercialement pas toujours
apprécié
Compensation - risque aléatoire (l'entreprise · nécessite une gestion suivie de la
doit réussir à compenser les flux position de change de l'entreprise
entrant et sortant) · demande un nombre limité de
- coût lié à la gestion soutenue monnaie de facturation
de la position de change
Police d'assurance - la couverture dès que la remise · coût élevé
de change de l'offre est possible
· réservé aux courants d'affaires
- possibilité de bénéficier d'un importants
gain de change pour certaines
polices · pas de gain de change dans la
formule de base
- risque nul
Marché des changes - pas de suivi administratif · peu adapté aux risques aléatoires,
à terme le contrat est irrévocable
- coût nul · impossible de profiter de
l'évolution favorable du cours
- cours connu dès la couverture
Avance en devises - trésorerie reconstituée dès · pas de gain de change
l'expédition

- outil de financement de la
trésorerie

- coût lié à l'emprunt (= coût du


financement) mais pas à la
couverture
Option de devises - possibilité d'abandonner · prime perdue si le risque disparaît
l'option et de bénéficier d'un (pas de commande)
gain de change : convient bien · limité à des opérations
aux risques incertains commerciales de montants
importants
Contrats de change - possibilité de bénéficier · risque de vendre à un prix
à terme avec partiellement d'un gain de inférieur au cours d'un contrat
participation change classique de change à terme
· le contrat est irrévocable
- coût nul

- cours garanti connu dès la


couverture
Contrat de change à - cours connu dès la couverture · impossibilité de profiter d'une
terme évolution favorable du cours
- montant élevé 
· garanties peuvent être exigées
- coûts minimes
· Ne peut être annulé à moins d'être
- durée de la couverture de 2 renversé en prenant une position
jours à 1 an (possibilité d'une inverse
durée plus longue)
Swap - permet d'apparier des entrées · impossibilité de profiter d'une
et des déboursés dans une évolution favorable du cours
même devise
· garanties peuvent être exigées
- coûts minimes
· ne peut être annulé à moins d'être
- montant élevé renversé en prenant une position
inverse
Option - police d'assurance : permet de * prime à payer : varie en fonction
se protéger tout en gardant la de plusieurs facteurs, telles la durée
possibilité de profiter d'une de l'option, la volatilité du taux de
évolution favorable des cours change, etc.
- montant élevé
Tunnel ou collier - potentiel de gain élevé · potentiel de gain plafonné
· des garanties peuvent être exigées
- potentiel de perte limité

- prime moins élevée que


lorsque seulement une option
est considérée
Tunnel autofinancé - bon potentiel de gain - potentiel de gain plafonné
ou collier gratuit - des garanties peuvent être exigées
- potentiel de perte limité

- aucune prime à débourser


Options barrières - mêmes avantages q'une option · couverture imparfaite
standard
- prime réduite

Section 5 : Le choix d'une technique de couverture :

Selon les situations, nous devons déterminer si nous avons un besoin de couverture et, si tel
est le cas, décider quel instrument vous convient le mieux. Il nous sera peut-être plus facile
de faire un choix après avoir notamment répondu aux questions suivantes :

- quel est le pourcentage (%) de nos comptes-clients et/ou de mes comptes-fournisseurs en


devises étrangères par rapport à notre chiffre d'affaires ?

- quelle est notre sensibilité à la variation du taux de change, jusqu'où peut aller le taux de
change sans que notre rentabilité en soit menacée ?

- les dates d'échéance de nos comptes-clients et de nos comptes-fournisseurs dans une même
devise, s'il y a lieu, peuvent-elles être appariées ?

- les montants et dates de nos exportations sont-ils 100 % certains ?


- pouvons-nous facturer à notre client, par une hausse de prix, la perte de change encourue ?

- Avons-nous d'importants investissements à faire à court terme (avons-nous besoin de flux


monétaires stables) ou avons-nous des achats d'équipements (ou autres) étrangers à effectuer
à court terme ?

- Avons-nous la possibilité de prendre une entente avec nos clients afin de partager avec eux
notre risque de change, dans la perte comme dans le gain ?

Il est important de savoir qu'une stratégie se doit d'être redessinée. Effectivement, avec le
temps, les données utilisées pour établir notre stratégie changent. Il se peut alors que nos
comptes-clients ne soient plus les mêmes, que nous ayons maintenant une meilleure
couverture naturelle ou encore que nous ayons une attitude différente face au risque. Dans
tous les cas, une stratégie gagnante doit être revisitée le plus souvent possible de façon à ce
qu'elle reste centrée sur nos objectifs de croissance, sur notre gestion de la trésorerie de
même que sur l'actualité.

Dépendant de la situation financière de notre entreprise (capacité de prendre des risques) et


de notre tolérance aux risques, voici quelques exemples de stratégie génériques :

Tableau 3 : Exemples de stratégies :

Objectifs de l'entreprise Stratégies


proposées
Fixer dès aujourd'hui le cours futur de nos devises Le contrat de
change à terme
Optimiser la gestion de notre trésorerie globale multidevises Le swap
Nous assurer un cours minimum/maximum tout en bénéficiant de L'option sur devises
l'évolution favorable de la devise
Nous assurer un prix plafond de même qu'un prix plancher sur la Tunnel
devise, question de gérer efficacement notre trésorerie

CONCLUSION :

Toute opération de marché sur instrument financier à terme comporte des risques, du fait
notamment des variations de taux d'intérêts, des taux de change, des cours ou des prix des
actions ou des obligations, des indices boursiers, des prix des marchandises ou des denrées.

Au regard de ces risques, tout exportateur et importateur doit disposer des connaissances et
de l'expérience pour évaluer les caractéristiques et les risques de chaque opération.

Lorsque l'on débute, surtout si le marché est une période haussière, on perçoit très bien les
possibilités de gain, mais plutôt mal les risques. Avec l'expérience on comprend qu'il faut
s'intéresser au couple rendement/risque plutôt qu'au rendement seul.
Nous sommes alors confrontés à un triple problème : celui de la nature du risque, celui de sa
mesure ou de sa quantification et celui de sa gestion.

* 1 TAM : Taux d'intérêt redéfini annuellement.

* 2 Le Samouraï est l'émission d'un emprunt en JPY sur le marché domestique japonais par une institution
étrangère

* 3 Le Yankee est l'émission d'un emprunt un USD sur le marché domestique américain par une institution
étrangère

* 4 L'organisation de USINOR, entreprise française de métallurgie, est très bon exemple de l'activité importante
qui règne sur le marché des swaps devises. En effet, la holding a mis en place une salle de marché pour la
gestion de risque de change de l'ensemble du groupe avant de centraliser la gestion du risque de prix de
matières premières.

 
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