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Université Mohamed Premier

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales

- Oujda –

Option : MASTER ECONOMIE, FINANCE ET DEVELOPPEMENT


Module : Techniques de couverture contre le risque de change

Cadrage économique,
financier, et déclinaison
comptable, fiscal des opérations
relatives au risque de change

Réalisé par : Encadré par : MR Abdelmajid Kchiri

- Ouachani Anas
- Benkaddour Rabah
- Ismaili Hassan
- Talha Abdeljabbar

Années universitaire 2019/2020


Sommaire
INTRODUCTION
Partie 1 : Aspect économique et financier du risque de change
Chapitre 1 : La position de change
1- Définition et Notion de position courte/longue
2- La position de change transactionnelle
3- La position de change de consolidation
4- La position de change économique
Chapitre 2 : Les techniques de couverture contre le risque de change
Section 1 : Techniques interne de couverture
1- Le choix de la monnaie de facturation
2- L’escompte pour règlement au comptant
3- Le termaillage ou leads and lags
4- La compensation multilatérale ou netting
5- Les centres de refacturation
6- Les crédits croisés et les swaps de devises
Section 2 : Techniques externes de couverture
1- Couverture sur le marché des changes à terme
2- La couverture sur le marché monétaire
3- Les avances en devises
4- Le marché des contrats a termes ou « futures » des devises
5- Les marchés d’option de devises
6- Les warrants sur devises
7- Les Swaps de devises et de taux
Partie 2 Déclinaison comptable, fiscal et étude de cas pratique
Chapitre 1 : Traitement comptable et fiscal des opération soumises au risque de
change
Section 1 : Présentation des normes comptables (IFRS, CGNC)
Section 2 : Aspect comptable et fiscal des écarts de conversion selon IFRS/CGNC
Section 3 : instruments dérivés et comptabilité de couverture
Section 4 : Exemple pratique du traitement comptables des instruments de
couverture (les options de vente à terme de devises en ifrs)
Chapitre 2 : Etude de cas global ; Couverture à terme, achat ou vente à terme de devise
Introduction :
L’exposition au risque de change touche toute entreprise ou tout investisseur bénéficiant de
recettes ou devant effectuer des règlements dans une monnaie étrangère et/ou possédant des
actifs (ou un endettement) en monnaie étrangère. Dès lors qu’un agent économique perçoit (ou
règle) des flux en monnaie étrangère, il est exposé aux conséquences des mouvements de taux
de change sur ses recettes (ou règlements) et sur ses avoirs (son endettement). Il est nécessaire
de bien cerner la nature et l’ampleur du risque de change résultant des positions de change et
des mouvements de taux de change, afin de choisir judicieusement les instruments propres à
couvrir ce risque.

En général, lorsque l’on parle du risque de change, on pense immédiatement à l’impact que les
fluctuations des cours peuvent avoir sur les échanges commerciaux ou financiers d’une
entreprise. Pour autant, cela est assez réducteur, car le risque de change est protéiforme et la
volatilité des devises impacte l’activité et les résultats des entreprises de manière très diverse, en
influant sur la valeur de ses actifs, des engagements et des flux de trésorerie, bien sûr lorsqu’ils
sont libellés dans une devise étrangère, mais pas seulement. L’enjeu de la gestion du risque de
change est par conséquent très important pour les entreprises, et pour optimiser cette gestion,
elles se doivent d’adopter une démarche en plusieurs étapes : après avoir identifier la nature du
risque auquel elles sont exposées, il leur faudra évaluer l’ampleur de cette exposition pour être
en mesure, par la suite, de définir les méthodes de gestion (consistant à atténuer le risque, le
couvrir partiellement ou totalement…) les plus appropriées.

Toutefois L’exposition d’une E/se aux risques de change peut provenir de différente situation
ou activité notamment :

 Risques de changes à caractère économiques :


Toute E/se qui réalise des opérations libellées en devises est soumise aux risques de change.

Ex : → Ventes à l’exportation facturées en devises

→ Achat à l’importation facturés en devises

→ Soumission à une appel d’offre établi en devise

 Risques de changes à caractère financiers :


Une E/se qui emprunte ou prête en une devise étrangère ou investie dans un portefeuille de titre
côté sur des places étrangères est exposée aux risques de changes.

Ex : Un investisseur basé en euros détenteur de titres obligataires en dollars bénéficiera de même


de l’appréciation de cette devise (contre-valeur en euros des coupons et du prix de l’actif détenu).
Il serait en revanche défavorisé pour des raisons inverses encas de dépréciation du dollar.

 Risques de changes liés aux investissements réalisés à l’étrangère :


Les investissements peuvent prendre la forme de filiale, de succursale, de localisation partiale ou
d’établissement implanté à l’étranger. Les risques de changes pour ces investissements sont de 2
sortes et portent sur :
 Les flux financiers provenant de la filiale (paiement des dividendes et des redevances)
 La conversion dans les comptes consolidés las actifs nets de ces entités à la date de clôture
des comptes (dans la mesure où c’est le taux de clôture qui est retenu pour la conversion).

Par ailleurs, Le développement des instruments financiers et des produits dérivés, puis leur
utilisation par les entreprises et les établissements de crédit afin de se prémunir contre le risque
de variation du prix de l’actif sous-jacent, notamment contre le risque d’échange, a engendré
l’apparition de la notion de comptabilité de couverture. Celle-ci se présente comme l’outils
permettant le traitement comptable et spécifique des opérations de couverture établies par les
entreprises, dans le but de retracer un langage commun des activités de ces deniers et rendre aisé
l’assimilation à l’égard du processus du traitement fiscal.

Problématique
De ce fait, de nombreuses questions relatives aux différents aspects du risque de change, se
présentent. Notamment ;

→ Comment identifier l’exposition au risque de change pour chaque devise, aussi bien du fait de
la variation du cours de change, que du fait des écarts d’échéance des éléments qui la composent ?

→ Quelles sont les instruments et outils qui se présentent aux entreprises afin de se protéger et se
couvrir contre les effets du risque de change ?

→ Finalement, comment s’effectue le traitement comptable et fiscal des différentes opérations


relatives au risque de change, que se soit les écarts de conversion ou ceux de la comptabilisation
et l’imposition des instruments destinés au couverture de change ?

Structure du document
Dans le 1er chapitre de la partie 1, nous allons tout d’abord nous attacher à bien éclairer la notion
de position de change qui permet d’évaluer l’ampleur de l’exposition au risque de change.

Cela nous amènera par la suite à nous interroger sur les méthodes permettant de mieux gérer ce
risque, qu’elles soient internes ou externes, seront développées dans le second chapitres. Nous
en présenterons dans ce chapitre les grandes caractéristiques, ce qui permettra d’avoir une vision
globale des moyens dont disposent les entreprises pour se prémunir du risque de change.

La Seconde partie, plus précisément dans son premier chapitre, sera consacrée au traitement
comptable et fiscal spécifique aux opérations de couverture contre le risque de change.

Tandis que le seconde chapitre de la partie 2, fera l’objet d’une étude de cas permettant d’illustrer
la majorité des étapes encourus dans les chapitres précédents.

NB : à chaque notion, phase, ou étape a traité durant notre travail, sera accompagnée d’un
exemple afin de mieux l’élucider à travers des cas pratique et de faciliter la compréhension.
Partie 1 : Aspect économique et financier du risque de change
Le risque de change encouru naît de la différence entre la monnaie utilisée pour la
comptabilisation d’une transaction ou monnaie de facturation. Ce risque dépend également du
délai de paiement c’est-à-dire du laps du temps qui s’écoule entre la date de la signature du
contrat et le règlement de l’opération. Ces éléments déterminent ce qu’on appelle
habituellement la position de change de l’entreprise.

Chapitre 1 : la position de change


1- Notion de position longue / courte sur une devise
Le risque de change apparait dès qu’un agent affiche une position nette en une devise qui n’est
pas sa devise de compte. Pour une devise donnée, la position nette est le solde de l’ensemble des
éléments de passif et des éléments d’actif libellés dans la devise, que ces éléments soient
présents, futurs ou conditionnels. Une position de change en une devise donnée est dite « longue
» lorsque les actifs dans cette devise sont supérieurs aux éléments de passif libellés en cette
même devise. L’agent est alors exposé à la baisse de cette devise. Inversement, la position de
change est dite « courte » lorsque les éléments de passif sont supérieurs aux actifs en cette même
devise. Le risque de l’agent réside dans la hausse de la devise d’exposition. La position est dite «
nulle » ou « soldée » lorsque les éléments de passifs et d’actifs pour une même devise sont égaux.
Cette définition englobe les différents aspects et natures du risque de change tel qu’il est vécu
par les agents économiques (entreprises, investisseurs, etc.) qui y sont soumis.

Ainsi, une entreprise dont les créances en dollars sont plus importantes que les dettes en dollars,
aura une position longue en dollars : elle sera exposée à une dépréciation de la devise. Au
contraire, une entreprise dont l’endettement en francs suisses dépasse les placements en francs
suisses à une position courte en francs suisses : elle est exposée à une appréciation de cette
devise. La détermination d’une position de change implique que soient prises en compte toutes
les opérations en devises, commerciales (clients, fournisseurs), financières (prêts, emprunts),
autres (redevances associées aux brevets, flux d’intérêts ou de dividendes). On distingue
traditionnellement trois types de risque de change.

2- La position de change transactionnelle


Le risque de transaction naît des opérations commerciales réalisées en devises. Il se traduit dans
le bilan de l’entreprise par des créances clients et des dettes fournisseurs, définies et réglées en
devises autres que sa devise de compte. Autrement-dit, dès qu’une entreprise réalise une
opération (transaction commerciale, financement…) qui implique un transfert de devises dans le
futur, il y a risque de change car la contre-valeur de ce flux de devises en monnaie nationale est
inconnue. C’est le risque de change de transaction.

Bien souvent, ce risque apparaît avant la facturation. Il se manifeste également pour les firmes
qui soumissionnent à des appels d’offres internationaux. Le risque de change se matérialise par
des impacts sur la marge et donc la rentabilité de l’entreprise. Nous pouvons résumer la position
de change par une simple équation.
Exemple : d’évaluation d’une position de transaction

L’entreprise Valeo Maroc effectue plusieurs opérations d’import/export, nécessaires à son


activité. Dans le cadre de ces exportations vers l’étranger l’E/S a exportée une marchandise de
produits finis à destination de la France dont l’encaissement (100 000EUR) se fera dans 3 mois. Et
elle a exportés des produits intermédiaires a destination des états unis d’une valeur de 200 000
USD, encaissée dans 2 mois. Et des exportations de produit semi fini d’une valeur de 250 000USD
vers les états unis, l’entreprise recevra son paiement dans 1 mois.

Toutefois, elle avait contracté un emprunt de 300 000USD en dollar américain, auprès d’une
banque, et dont l’échéance prend fin dans 2 mois. Cet emprunt lui as permis entre autres
d’importer des états unis des biens d’équipement, d’une valeur de 250 000USD payable dans un
mois.

→ L’entreprise Valeo Maroc ayant exporté des marchandises à destination de la France, et qui
doit recevoir 100 000 EURO dans 3 mois, est en position longue sur l’EURO. On dit d’une entreprise
qu’elle est en position longue sur une devise, si les créances qu’elle détient dans cette devise sont
supérieures à ses dettes dans cette devise.

→ L’entreprise Valeo Maroc suite à ces opérations commerciales avec les états unis, s’attend à
recevoir dans 2 mois 200 000 USD (encaissement des exportations) et doit rembourser un
emprunt dans le même délai d’un montant de 300 000 USD. L’E/s est en position courte sur le
dollar. 200 000 USD – 300 000USD = - 100 000USD

Une entreprise est en position courte sur une devise, si les créances qu’elle détient dans cette
devise sont inférieur à ces engagements dans la même devise.

→ L’entreprise Valeo Maroc recevra dans un mois le règlement de 250 000USD et doit payer, dans
le même délais les biens d’équipement importés à hauteur de 250 000USD. L’entreprise est donc
en position nulle sur le dollar. Généralement, une entreprise est en position nulle quand le solde
entre ces créances et ces dettes, dans la même devise, est nulle.
3- La position de change de consolidation
Le risque de change de consolidation ou risque de traduction qui apparaît lorsqu’une firme
multinationale doit consolider son bilan et y intégrer les bilans de ces filiales à l’étranger. En effet,
au moment de la consolidation du bilan se pose le problème du cours de traduction à utiliser pour
évaluer les bilans des filiales dans la monnaie domestique de la société mère.

Cette domestique résulte de la nécessité de présenter des états financiers consolidés de toutes
les opérations nationales et étrangères d’une entreprise selon des règles comptables préétablies
(soit par le gouvernement, soit par une association comptable, soit par l’entreprise elle-même).
Cette consolidation implique que les actifs, les passifs, les résultats et les dépenses originalement
mesurées en devises étrangères doivent être converties dans la devise de la société mère.

A titre exemple, lors de la consolidation du bilan, l’actif net exprimé en euros varie en fonction
de l’évaluation de la valeur de la monnaie du pays dans lequel l’investissement a été effectué. Si
le cours utilisé diffère du cours historique, il y aura « une différence de consolidation ». Ainsi, la
perte de consolidation s’obtient de la manière suivante :

Perte de consolidation = (Actifs exposés- passifs exposés) x % de dépréciation

Trois méthodes de comptabilisation sont généralement utilisées pour assurer la


consolidation des états financiers.
 Méthode du taux courant ou actuel :

Selon cette méthode, tous les postes de l’actif et du passif sont convertis au taux de
change en cours à la date d’établissement du bilan, soit le capital action (capitaux propres)
qui est convertis au taux historique.

Exemple : évaluation d’une position de change de consolidation par la méthode du taux courant ou
actuel :

La société française Valeo qui a une filiale implantée au Maroc dont le bilan de l’année
2019 est exprimé en unités monétaires locales (MAD) :

Actif MAD EUR Passif MAD EUR


Immobilisations Capitaux
20 000 2500 11 500 1 437,5
propres
Stocks Dettes long
5 000 625 11 000 1 375
terme
Clients Dettes court
6 500 812,5 10 000 1 250
terme
Disponibilités
1 000 125
Total Total
32 500 4062,5 32 500 4062,5
A la date N le cours historique était taux de change EUR/MAD = 8 ,00 MAD (le taux par lequel sont
traduit les postes du bilan). Supposons, cependant qu’au cours de l’exercice le MAD Marocain a
subi une dépréciation de 30% par rapport à l’EURO, et au moment de la clôture de l’exercice le
cours s’est établi a EUR/MAD = 10 ,40 MAD.

Donc selon la méthode du taux courant ou actuel, à l’exception des fonds propres qui sont
comptabilisés au coût historique, tous les postes sont comptabilisés sur la base des cours de fin
d’exercice.

Pour les immobilisations : 20 000 / 10,40 (cours de clôture) = 1923 EUR. Et puis procédé par la
même méthode pour le calcul des autres comptes :

Actif MAD EUR Passif MAD EUR


Immobilisations 20 000 1923.07 Capitaux
11 500 1 437,5
propres
Stocks 5 000 480,76 Dettes long 11 000 1 057,7
terme
Clients 6 500 625 Dettes court 10 000 961,53
terme
Disponibilités 1 000 96,15

Total 32 500 3 125 Total 32 500 3 456,73

Ainsi, la perte de consolidation est de : 3 456,73 - 3 125 = 331,73

 Méthode monétaire et non monétaire (Méthode temporelle) :


Cette méthode fait la distinction entre les actifs monétaires (titres, effet à recevoir) et
actifs non monétaire. Elle fait également distinction entre le passif monétaire (passif à
court terme et dettes à long terme) et passif non monétaire. Les postes monétaires sont
convertis au taux de change courant, alors que les autres postes de l’actif et du passif sont
convertis au taux historique. En d’autres termes, les postes monétaires tels que les avoirs,
créances et dettes sont traduits au cours de clôture. Les autres postes notamment les
immobilisations, stocks et capitaux propres sont conservés au coût historique.
 Méthode courante et non courante :
Selon cette méthode, les actifs courants (caisse, effet à recevoir et stock) et les passifs
courants (passif à court terme) sont convertis au taux de change courant ; alors que les
autres postes de l’actif et du passif sont convertis au taux historique.
4- La position de change économique
Le risque de change économique résulte de la modification de la compétitivité de l’entreprise
suite à une variation des taux de change. Une entreprise opérant sur le territoire Marocain dont
une grande partie des approvisionnements est réglée en EURO verra par exemple sa position
concurrentielle renforcée si l’on entre dans une phase durable de dépréciation de l’EURO, au
contraire d’une entreprise dont une grande partie des ventes se fait en zone EURO. Le risque de
change économique diffère des deux autres risques en ce qu’il fait sentir ses effets à moyen long
terme. Bien entendu, le type et l’ampleur des risques auxquels est soumise une entreprise dépend
de son activité, de ses zones de chalandise1 ou d’approvisionnement, de la nature de la
concurrence, etc. La réduction de ce risque dépasse le simple horizon de la gestion financière. Sa
gestion s’inscrit dans un cadre stratégique industriel global de rééquilibrage entre les zones de
ventes et de production. Un groupe industriel dont le marché est libellé en dollars aura à cœur de
produire au sein d’une zone dollar en relocalisant une partie de son appareil productif afin de
réduire son risque.

 Si la monnaie de l’entreprise s’apprécie


L’entreprise Valeo Maroc réalise une grande part de ces exportations dans la zone EURO.
L’appréciation de la devise de l’entreprise (MAD) pourrait réduire sa compétivité dans cette zone,
car ces exportations auront tendance à devenir plus chers. De ce fait, son chiffre d’affaire a
l’export pourrait baisser. Inversement, les Importations de Valeo Maroc depuis la zone EURO
deviennent plus abordables et pourront à l’occurrence accroitre. Par contre cette situation peut
générer des tensions concurrentielles, les produits européens dans le marché local seront
compétitifs et moins chers, et pourrait réduire les parts du marché local de l’entreprise Valeo
Maroc. Toutefois, les dettes de l’entreprise contractées en EURO vont s’alléger.

 Si la monnaie de l’entreprise se déprécie


Une dépréciation de la devise de l’entreprise a pour effet d’améliorer sa compétivité sur le
marché extérieur. Une dépréciation du (MAD) Marocain par rapport a l’EURO fait que les
exportations de Valeo Maroc envers la zone EURO seront moins chères. Les exportations
devraient croître car le prix en devises étrangères, toutes choses égales par ailleurs, diminue. Dans
une telle situations les importations auront tendance à diminuer car la dépréciation de la monnaie
locale les a rendus plus onéreux. Néanmoins, si l’entreprise importe une partie importante des
composants de ses produits, les prix augmenteront et le prix de vente final de la production sera
obéré. Les frais financiers augmenteront si l’entreprise a emprunté hors de son pays
d’implantation.

1
La zone de chalandise d’un établissement commercial est sa zone géographique d’influence, d’où
provient la majorité de la clientèle (source : Wikipédia).
Chapitre 2 : Les techniques de couverture contre le risque de change
Généralités :
L'usage montre que les exportateurs marocains sont souvent amenés à établir des propositions
de devis ou à émettre des factures en devises soit pour des motifs commerciaux, soit en raison
des usages ou exigences de leurs partenaires. À l'importation, les mêmes entreprises marocaines
seront souvent facturées en devises et non en MAD marocain. Dans les deux cas, l'entreprise est
en risque de change. Faute de se couvrir grâce à des techniques internes ou externes, l'entreprise
risque de subir des pertes de change en cas d'évolution défavorable de la devise. Dès à présent
on peut poser les principes suivants : l'importateur Marocain craint une appréciation de la devise
de facturation (USD, EUR, JPY...) qui renchérirait le coût de l'importation tandis que l'exportateur
marocain redoute une dépréciation de la devise de facturation qui réduirait ses recettes export
en DH.

L’entreprise peut avoir recours à plusieurs techniques internes et externes de couverture contre
le risque de change. Nous mettons en exergue, dans la première partie, les différents techniques
internes qui ne nécessitent pas le recours à une banques ou à un marché spécialisé. Dans la
seconde partie nous mettons la lumière sur les techniques externes. Ces 2 types de couvertures
seront accompagnées d’exemples pratiques.

Section 1 : LES TECHNIQUES INTERNES DE COUVERTURE DU RISQUE DE CHANGE


I- LE CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION

Une facturation en monnaie nationale permet à l’évidence d’éviter de subir le risque de change
puisque le montant qui sera perçu à l’échéance est parfaitement connu dès la conclusion du
contrat. Elle procure aussi des avantages de simplicité et d’homogénéité de gestion. Le problème
est que les intérêts de l’exportateur et de l’importateur sont divergents : chacun d’entre eux
cherchera à libeller la transaction dans sa propre monnaie. Certes, une facturation en monnaie
locale permet d’éviter une perte de change, mais elle ne permet pas de bénéficier d’une évolution
favorable des cours. En fait, les intérêts des parties ne sont pas nécessairement opposés.
Considérons par le cas de l’entreprise Valeo Maroc (exportatrice) et d’un importateur anglais et
supposons que le (MAD) se déprécie par rapport à la GBP. Dans ces conditions, l’importateur
pourra être satisfait d’une facturation en (MAD) et il en sera de même pour l’exportateur qui ne
se trouve pas exposé au risque de change. Le gain potentiel de change se trouve alors
intégralement transféré à l’importateur.

Généralement, l’importateur est intéressé par une facturation dans une devise faible susceptible
de se déprécier par rapport à sa monnaie nationale entre la date de signature du contrat et la
date de paiement. Ainsi, son importation lui reviendrait moins cher. Inversement, l’exportateur
est intéressé par une facturation dans une devise forte susceptible de s’apprécier par rapport à
sa monnaie nationale de façon à profiter d’un gain de change éventuel. L’entreprise peut
également recourir à une facturation dans une devise tierce dont la relative stabilité par rapport
à la monnaie nationale permet d’atténuer le risque de change.
Une facturation en devises présente surtout des avantages de nature commerciale si la devise
est celle du partenaire, en lui permettant d’éviter de subir le risque de change. De plus, dans le
cas d’une facturation en devise et si celle-ci est en report, un exportateur aura des prix compétitifs
car il peut accorder à sa clientèle des rabais.

II- L’ESCOMPTE POUR REGLEMENT AU COMPTANT

Cette technique ne peut être utilisée que par les entreprises exportatrices. Elle consiste pour ces
dernières à accorder à leurs clients étrangers des escomptes afin de les encourager à effectuer
des règlements au comptant. L’entreprise exportatrice fixe le taux d'escompte en tenant compte,
d’une part, de la possibilité qu’elle a d'injecter immédiatement le produit de ses ventes dans son
cycle d'exploitation et, d’autre part, d’un recours éventuel à une couverture par une vente à
terme. L’escompte pour règlement au comptant présente pour l'exportateur plusieurs avantages.
Il supprime le risque du crédit et le risque de change et il permet d'accroître immédiatement la
trésorerie de l’entreprise exportatrice.

Exemple : La société exportatrice Valeo Maroc, suite à des exportations, a une créance
commerciale de 500.000 GBP à 6 mois. Elle hésite entre une vente à terme et l’octroi d'un
escompte pour règlement au comptant.

Sachant que le cours au comptant est :1 GBP = 11 MAD et le taux interne de rentabilité de
l'entreprise est de 18% l'an. Le taux d’intérêt sur la GBP à 6 mois est de 6% par an et celui sur le
MAD est de 5% par an.
6
(1+5% 𝑥 )
12
FGBP/MAD a 6 mois = 11 x 6 = 10, 9466
(1+6% 𝑥 )
12

Donc, en cas d’une couverture par une vente à terme, la somme encaissée en MAD dans 6 mois
par la société exportatrice Valeo Maroc est égale à : 10,9466 x 500.000 = 5 473 300 MAD.

Le taux d'escompte annuel maximum (t) qui rend l’entreprise indifférente entre ces deux
techniques est déterminé comme suit :
6
Créance – escompte x SGBP/MAD x ( 1 + 18% 𝑥 12) = 5 473 300
6 6
500 000 (1 − 𝑡% 𝑥 12) x 11 x ( 1 + 18% x 12) = 5 473 300, Ainsi on aura t = 17,4%

III- LE TERMAILLAGE OU LEADS AND LAGS

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements en


devises selon l’évolution anticipée du taux de change.

Si les anticipations de la devise sont à la hausse, les entreprises en position longue vont essayer
de retarder l’encaissement de leurs créances et les entreprises en position courte vont essayer
d’accélérer leurs paiements en devises. Ces réactions, si elles sont généralisées au niveau
national, peuvent contribuer à affaiblir la monnaie nationale, toutes choses étant égales par
ailleurs. En effet, de tels comportements entraînent une diminution de l’offre de devises et une
augmentation de la demande de devises sur le marché des changes, ce qui provoque une
appréciation de la devise par rapport à la monnaie nationale. Pour éviter de déséquilibrer le
marché, de nombreux pays réglementent les possibilités de crédit accordées aux acheteurs
étrangers. Cette réglementation se justifie par le fait que le termaillage est de nature à rendre
certain ce qui n'est au départ qu'une simple anticipation.

Si les anticipations de la devise sont à la baisse, les entreprises en position longue vont essayer
d’accélérer l’encaissement de leurs créances et les entreprises en position courte vont essayer de
retarder leurs paiements en devises. Ces réactions, si elles sont généralisées au niveau national,
peuvent contribuer à apprécier la monnaie nationale, toutes choses étant égales par ailleurs. Le
termaillage est plus facile à utiliser à l’intérieur d’un groupe multinational qu’entre des
entreprises indépendantes.

IV- LA COMPENSATION MULTILATERALE OU NETTING

Le système de compensation multilatérale ou netting consiste à réduire les volumes de devises


transférées entre des sociétés ayant des transactions réciproques significatives. Cette technique
est essentiellement utilisée par des groupes multinationaux qui possèdent des filiales à l’étranger
entre lesquelles existent des flux de règlement importants libellés dans différentes devises. En
recourant au netting, les entreprises n'effectuent que le transfert des soldes au lieu de procéder
au transfert de la totalité des flux. Pour que les soldes puissent être déterminés, il faut que la
totalité des flux soit libellée dans une même devise et que tous les transferts s'effectuent à une
même date. Généralement, l'utilisation du netting nécessite alors le choix d'une monnaie de
référence et d'une date de référence à laquelle tous les soldes seront transférés.

Exemple : Soit Valeo Maroc, Valeo Canada, Valeo France et Valeo Suisse les filiales Marocaine,
canadienne, française et suisse d'un groupe multinational implanté en France.

A une date d’échéance donnée, l'état des créances réciproques (en lignes) et des dettes
réciproques (en colonnes) de ces 4 filiales se présente comme suit :

Créance Valeo Maroc Valeo Canada Valeo France Valeo Suisse


de... sur ...
Valeo Maroc 100 000 MAD 250 000 MAD 400 000 MAD

Valeo Canada 150 000 CAD 500 000 CAD

Valeo France 1 000 000 EUR 450 000 EUR

Valeo Suisse 700 000 CHF 150 000 CHF 200 000 CHF

Sachant que la monnaie de référence utilisée est celle de la société mère, soit l’EUR, et que les
cours de change sont : 1 MAD = 0,1 EUR, 1 CAD = 0.761 EUR et 1 CHF = 0.661 EUR.

Pour éviter qu’il y ait 10 transferts de flux libellés dans quatre monnaies différentes, les sociétés
adoptent une compensation multilatérale. Pour cela, elles doivent d’abord convertir tous les flux
en EUR.
Créance Valeo Maroc Valeo Canada Valeo France Valeo Suisse Total
De... sur ... créances
En EUR
Valeo Maroc 10 000 25 000 40 000 75 000

Valeo Canada 114 150 380 500 494 650


Valeo France 1 000 000 450 000 1 450 000
Valeo Suisse 462 700 99 150 132 200 694 050
Total dettes 1 576 850 559 150 157 200 420 500 2 713 700
en EUR

Sans compensation multilatérale, la valeur totale des transferts s’élève à 2 713 700EUR. Le tableau
suivant montre les soldes à transférer entre les différentes filiales après compensation :

Sociétés Créances Dettes Solde

Valeo Maroc 75 000 1 576 850 -1 501 850


Valeo Canada 494 650 559 150 -64 500

Valeo France 1 450 000 157 200 1 292 800


Valeo Suisse 694 050 420 500 273 500

Après compensation multilatérale, il n’y a plus que 4 transferts de flux libellés en une seule
monnaie et le montant de ces transferts n’est plus que de 1 292 800EUR, soit une réduction du
risque de change de plus de 50%. Le schéma des règlements est le suivant :

1 501 850 EUR

64 500 EUR

273 500 EUR

L’utilisation du système de compensation permet aux entreprises de réduire le risque de change,


de limiter les coûts de transaction et d’optimiser la gestion de trésorerie. Cependant, un tel
système se heurte à des limites liées à la difficulté de faire coïncider les dates d’échéance. De plus,
dans certains pays, les réglementations de change interdisent la pratique de la compensation. En
général, un centre de refacturation est créé dans un pays qui autorise cette pratique.

V- LES CENTRES DE REFACTURATION

C'est généralement une unité du groupe multinational dont l'objet est la centralisation du risque
de change. Le centre de refacturation est toujours situé dans un pays où la gestion du risque de
change est facile à mener c'est à dire les pays où il n'y a pas de législation des changes et où les
instruments de couverture sont importants.

Chaque filiale du groupe établit les factures, libellées en monnaie nationale, à l’ordre du centre
de refacturation. Ce dernier assure le paiement de la facture et ensuite se fait payer par le client
de la filiale.

De même, les paiements en devises des fournisseurs étrangers des filiales sont facturés au nom
du centre de refacturation. Celui-ci reçoit l’équivalent en monnaie nationale de la filiale et
effectuera le paiement en devises au fournisseur. Donc toutes les filiales facturent dans leur
propre monnaie, ce qui leur évite toute gestion du risque de change. Généralement le centre de
refacturation perçoit une commission pour couvrir ses frais.

Exemple : en reprenant l'exemple précédent et en supposant que le groupe multinational dispose


d'un centre de refacturation situé à Lyon. Le schéma des flux devient :

633 201 MAD 221 420 CAD

1 032 800 EUR 215 507 CHF

Vl – LES CREDITS CROISES ET LES SWAPS DE DEVISES

Un swap (échange) est un accord conclu entre deux parties qui échangent un montant déterminé
de devises étrangères sous condition de se rendre ce montant à une échéance déterminée. Il
implique deux opérations, l’une au comptant, l’autre à terme.
 Le crédit croisé ou « crédit swap »

Il concerne en général deux banques. Le « swap export » est consenti aux exportateurs dans
certains pays pour aider les exportations. C’est une avance en devises convertibles de la banque
centrale qui sera remboursée lorsque l’exportateur aura été payé.

– Les prêts parallèles (swap back to back) : ils permettent à deux entreprises situées dans deux
pays différents de se mettre d’accord pour accorder mutuellement un prêt dans leur monnaie
nationale pour une période déterminée. Une société américaine X qui a une filiale française A
pourra s’entendre avec une société française Y qui a une filiale américaine B. X accordera un prêt
en dollars à B tandis que Y accordera un prêt en euro à A. Ces prêts se sont développés dans les
pays soumis au contrôle des changes.

Exemple : la filiale Valeo Maroc dont la société mère est en France Valeo France. Et la société
Marocaine AMMARA qui dispose d’une filiale en France, AMMARA France. Chacune des filiales a
besoin de 1 000 000 MAD dans la monnaie locale. Les sociétés mères sont bien notées et peuvent
emprunter à des conditions préférentielles si :

– Rff est le coût du crédit en France, soit 5 %, pour Valeo France ;

– Rfe est le coût du crédit en France pour AMMARA France, soit 7 % ;

– Ref est le coût du crédit pour Valeo Maroc aux États-Unis, soit 3 % ;

– Ree est le coût du crédit pour AMMARA Maroc, soit 2 % ;

– le cours au comptant est Cs = 10 ; – le cours à terme est Cf = 10,05.

AMMARA Maroc emprunte un million de Dirhams au taux de 2 % et donne ce montant à Valeo


Maroc qui remboursera dans un an avec les intérêts, soit MAD 1 002 000.Valeo France emprunte
EUR 100 000 en France au taux de 5 % et donne ce montant à AMMARA France qui remboursera
dans un an EUR 105 000. Les sociétés sont bénéficiaires car AMMARA France aurait dû emprunter
EUR 107 000 et Valeo Maroc MAD 1 003 000.

 Les swaps de devises

→ Intérêt : Ces swaps ont succédé aux prêts parallèles. Ce sont des engagements conclus avec
la contrepartie d ’échanger un certain montant de devises et des paiements d’intérêt à des dates
définies et correspondant à un taux déterminé. L’échange permet à une entreprise qui a besoin
d’une devise de l’obtenir sans risque de change (si la contrepartie ne fait pas défaut) et sans risque
direct sur le capital. Les durées et les montants échangés doivent être identiques. Une banque
sert en général d’intermédiaire. Les swaps peuvent se faire sur la base d’un cours comptant et
d’un cours à terme identiques, ou de paiements d’intérêts à des dates déterminées, ou de
remboursement du capital in fine ou périodique. Ils peuvent également se faire avec inclusion du
différentiel d’intérêts dans le cours à terme. Les swaps de devises permettent aux sociétés de
payer les intérêts aux obligataires et de rembourser en fin de période l’emprunt sans se soucier
des variations de cours des devises. Ils permettent également une économie des coûts. Ils ne
figurent pas au bilan et sont intéressants pour couvrir le risque de change sur des périodes
longues. Une banque joue le plus souvent le rôle d’intermédiaire entre les parties qui sont des
institutions financières, des organisations internationales, des gouvernements ou des entreprises
transnationales. Les swaps se négocient sur les marchés interbancaires de New York et de
Londres. Ils sont en majorité effectués en dollars des États-Unis.

→ Swaps-in, swaps-out de dollars : La partie qui achète un swap-in de dollars reçoit des
dollars en échange de sa monnaie nationale jusqu’au terme du contrat. À l’échéance, elle rend les
dollars en échange de sa monnaie nationale. Cela correspond à deux opérations : achat de dollars
au comptant et revente à terme de ces mêmes dollars, d’où l’expression de swaps spot/forward.
Chaque swap est fait sur mesure en fonction des cours sur le marché des changes. Les dollars sont
achetés au cours comptant et revendus au cours à terme.

Exemple : un investisseur mexicain veut acheter le 1er mars deux millions de dollars en bons du
Trésor des États-Unis pendant six mois et racheter des pesos. Le taux d’intérêt sans risque au
Mexique Rm vaut 20 % celui des États-Unis 5 %. Le cours au comptant TCs est de 11,90 pesos pour
un dollar à l’achat et de 12 pesos pour un dollar à la vente. Les cours à terme respectifs sont de
12,5 à et de 12,70. L’investisseur fait le swap avec une banque mexicaine ou non qui est appelée
le swap dealer. Le 1er mars, l ’investisseur recevra USD 2 000 000 et versera à la banque MP 24
000 000. Il obtiendra dans six mois : 2 000 000 x 1,025 = USD 2 050 000.Il peut convenir avec la
banque qu’elle lui rachètera les dollars au taux de change à terme (cours d’achat), ce qui signifie
qu’il recevra 2 050 000 x 12,50 = MO 2 562 500, soit un gain de 562 500 pesos hors commissions
et taxes. Un swap-out de dollar est l’opération inverse au swap-in. C’est une vente de dollars au
comptant suivie d’une opération d’achat à terme de dollars. On peut l’analyser comme une
contrepartie de la précédente.

→ Swaps forward-forward : C’est une opération qui consiste à acheter une devise étrangère
à terme pour la revendre à un autre terme.

Exemple : Reprenons l ’exemple précédent avec TCf, taux à 30 jours à la vente = 12,70 et TCf taux
de change à terme à l’achat dans 180 jours = 13,10. Le swap consiste en l ’échange dans30 jours
de :2 000 000 x 12,70 = MP 25 400 000 contre USD 2 000 00 et d’un échange en sens inverse dans
180 jours de : 13,10 x 2 000 000 = MP 26 200 000 L’investisseur dispose d’USD 2 000 000 pendant
5 mois et la banque de MP 12,70 millions pendant5 mois. Le coût d’opportunité pour l’investisseur
est égal aux intérêts qu’il aurait reçus s’il avait placé son argent au Mexique en pesos, soit :0,20 x
1,083/12 = 0,083 ou 2 000 000 x 12,70 x 1,083 = MP 27 508 200Le coût d’opportunité est 27 508
200 – (13,10 x 2 000 000) = MP 1 308 200. Il s’agit d’une valeur indicative car l’investisseur peut
réutiliser les dollars dont il dispose. En outre, il peut s’en servir à des fins de prévisions financières.
Le swap est plus avantageux que deux transactions forward que seraient un achat à un mois et
une vente à six mois dans cet exemple. L’avantage retiré dépend des conditions bancaires et du
pouvoir de négociation de l’investisseur.

Section 2 : LES TECHNIQUES EXTERNES DE COUVERTURE DU RISQUE DE CHANGE


Les techniques externes, pour lesquelles l’entreprise utilise les instruments mis à sa disposition
par les marchés ou des organismes extérieurs, peuvent limiter plusieurs risques de change,
certaines d’entre elles s’étant développées plus particulièrement depuis une vingtaine d’années.
Ces techniques, plus souvent utilisées que les techniques internes, ne sont pas équivalentes.
Certaines garantissent un cours déterminé futur, d’autres limitent le risque de hausse ou de baisse
d’une devise en laissant ouverte la possibilité de bénéficier d’une appréciation ou d’une
dépréciation de la devise, d’autres encore garantissent le cours d’une devise à l’intérieur d’une
fourchette de cours.

I- La couverture sur le marché des changes à terme

Le recours au marché à terme (forward, à ne pas confondre avec le marché des contrats futures)
permet à l’entreprise exportatrice (plus généralement un créancier en devises étrangères) de
s’assurer du montant qu’il obtiendra en monnaie locale en contrepartie du règlement à échéance
de sa créance par ses clients (ou débiteurs).De la même manière, une entreprise importatrice
(plus généralement un débiteur en devises) peut s’assurer de la contre-valeur en monnaie
domestique du montant qu’elle doit régler en devises à ses créanciers. Dans un cas comme dans
l’autre, le risque de change a disparu pour les entreprises concernées. Comme nous le verrons
plus bas, le risque n’a été en fait que transféré à la banque qui est contrepartie dans l’opération
du change à terme. Le change à terme est l’instrument de couverture le plus couramment utilisé
par les entreprises pour leur gestion du risque de change.

Exemple : Une entreprise exportatrice sera réglée de 100 000 dollars dans trois mois. Afin de se
couvrir contre une baisse du dollar, elle peut dès aujourd’hui vendre à terme les 100 000 dollars à
sa banque.

Les paramètres de marché au jour de la cotation :

- Le cours spot (comptant) est de 1,25 EUR/USD ;


- Le taux emprunteur du dollar à trois mois : 0,25% ;
- Le taux placeur de l’euro à trois mois : 0,15%.

Pour déterminer le cours à terme (ou «forward») à trois mois, la banque va :

> emprunter immédiatement la valeur actuelle de 100 000 dollars au taux emprunteur du dollar à
trois mois (0,25%), soit 99 937,54 dollars ;

> vendre immédiatement les 99 937,54 dollars au cours du jour de 1,25 pour supprimer tout risque
de baisse du dollar et recevoir 99 937,54/1,25 = 79 950,03 € ;

> les placer au taux placeur de l’euro à trois mois de 0,15% et recevoir 29,98 euros d’intérêts.

Après trois mois, la banque solde son placement en euro, soit : 79 950,03 + 29,98 = 79 980,01 EUR
Elle rembourse son emprunt en dollars, soit 100 000 dollars. À terme la banque reçoit 79 980,01
euros et règle 100 000 dollars. Le cours de vente à terme ainsi formé s’établit donc à : 100 000/79
980,01 = 1,2503 EUR/USD

Dénouement de l’opération pour l’entreprise


L’entreprise livre à la banque 100 000 dollars au cours de 1,2503 et la banque verse la contre-
valeur euro soit 79 980,01 euros. Dans cet exemple, le cours à terme EUR/USD (1,2503) est plus
élevé que le cours spot (1,2500). On dit que l’euro est en report et le dollar en déport.

II- LA COUVERTURE SUR LE MARCHE MONETAIRE

L’entreprise utilise le marché à terme pour se couvrir sur le marché monétaire. La couverture sur
le marché monétaire est simple et peut être employée pour la couverture d’une exportation
comme d’une importation. Ainsi, pour l’exportateur, qui a une position longue en devises et peut
emprunter immédiatement sur le marché le montant de son exportation en devises et les vendre
sur le marché au comptant pour obtenir des euros. Il remboursera ensuite l’emprunt avec les
devises reçues du client. Et pour l’importateur qui a une position courte en devises, dont il aura
besoin pour la date future du paiement. Il peut acheter immédiatement les devises dont il a
besoin sur le marché des changes et les placer pour la durée correspondante. Si sa trésorerie est
insuffisante, il peut emprunter des euros sur le marché et les vendre au comptant contre devises.

Exemple :

La filiale Valeo Maroc veut se couvrir contre le risque de change pour des ventes en dollars aux
États-Unis, payables dans trois mois. Elle peut le faire de quatre façons :

→ emprunter des dollars pour trois mois et les placer ;


→ emprunter le montant des dollars (attendus) en dirham au cours comptant, sur le marché ;
→ placer ces Dirham empruntés pendant trois mois et en retirer un revenu ;
→ rembourser l’emprunt en dollars et les intérêts avec le montant reçu en dollars.
Si le marché des changes est en équilibre, il est indifférent de se couvrir sur le marché à terme ou
sur le marché monétaire. Néanmoins, si la société exportatrice peut investir les fonds procurés
par l’emprunt à l’intérieur de l’entreprise et obtenir un taux de rendement élevé, elle pourra
préférer la couverture sur le marché monétaire.

III- LES AVANCES EN DEVISES

L'avance en devises est un crédit qui permet aux exportateurs de disposer des montants de leurs
créances libellés en la devise de facturation, dans le but d'éliminer le risque de change. Cette
avance peut être consentie dans une devise autre que celle du contrat commercial.
Pour l’entreprise exportatrice Pour l’entreprise importatrice

Les avances en devises à l’importateur ne


L’entreprise cède au comptant les devises que la peuvent pas couvrir le risque de change de
banque lui a avancées (contre rémunération) l’importateur car elles sont consenties à taux et à
être constitue sa trésorerie en monnaie termes fixes. L’avance affectée au règlement du
nationale : elle annule ainsi le risque de change fournisseur étranger permet de régler au
et dispose d’un moyen de financement. L’avance comptant le montant des importations et,
en devise est également intéressante si le taux éventuellement, d’obtenir un escompte du
d’intérêt sur la devise concernée est inférieur au fournisseur. L’entreprise devra à l’échéance
taux de crédit en monnaie nationale. acheter les devises sur le marché des changes au
taux en vigueur, pour rembourser la banque.

IV- LE MARCHE DES CONTRATS A TERMES OU « FUTURES » DE DEVISES

Un contrat de « futures » de devises est un engagement d’achat ou de vente d’une quantité de


devises à une date future et à un prix fixé lors de la signature du contrat. Leurs caractéristiques :

→ le montant est standardisé, ce qui rend la négociation des contrats plus aisée et favorise la
liquidité du marché ainsi que son efficience au sens économique du terme ;

→ la date d’exécution du contrat : le troisième mercredi des mois de mars, de juin, de septembre
et de décembre à Chicago. Le dernier jour de vente du contrat est le lundi qui précède ;

→ les cotations sont faites en nombre de dollars par unité de devises (euros contre dollars, livres
contre dollars, etc.). Le cours des contrats à terme diffère du cours au comptant pour les mêmes
raisons que le cours à terme. Il est proche du cours à terme de la même devise pour la même date
d’échéance. En effet, si le cours à terme et celui des « futures » correspondant à une échéance
identique étaient très différents, il serait possible d’acheter sur le marché à terme, sila devise était
moins chère, et de vendre simultanément pour la même échéance des contrats de « futures » dans
cette devise. Il en découlerait un profit sans risque en supposant qu’il n’y a pas de frais de
transaction ;

→ les fluctuations varient selon les monnaies. La valeur de la variation de cours la plus petite ou
fluctuation minimale (tick en anglais) est de 0,01 cent à Chicago. Si le contrat est de CHF 125 000,
le tick sera de 125 000 x 0,01 cent = USD 12,50 ;

→ un dépôt de garantie doit être déposé pour opérer sur le marché. Il est de l’ordre d’USD 1
000par contrat et est effectué auprès de la chambre de compensation par la société de courtage.
Les « futures » peuvent être des instruments de spéculation, de couverture ou d’arbitrage.

L’entreprise qui souhaite revendre son contrat donne un ordre en ce sens à la société de courtage
qui trouvera un acquéreur. Elle enregistrera un gain ou une perte selon l’évolution du cours des «
futures ». La plupart des contrats (98 %) ne donnent pas lieu à livraison car ils sont dénoués par
une opération de sens inverse. Les acheteurs revendent les contrats et les vendeurs les rachètent.
La chambre de compensation estime qu’un contrat de vente libère le client de son obligation
d’acheter des dollars. L’intermédiaire reçoit sa commission et rend le montant du dépôt de
garantie. Un client ferme sa position s ’il estime que le cours futur évoluera de façon contraire à
ses intérêts. C’est une opération aisée et peu coûteuse, ce qui explique en partie le succès des «
futures ».

Le contrat initial vise à compenser une perte d’opportunité sur le marché au comptant par un
gain à peu près identique sur le marché des « futures ». Il faut, en d’autres termes, prendre sur le
marché des « futures » une position inverse à celle que l’on a sur le marché au comptant. L’achat
de « futures » protège contre une hausse de la devise du contrat : EUR, GBP, JPY, etc., tandis que
la vente de futures protège contre une baisse de la devise du contrat. Les exportateurs américains
qui ont vendu en GBP, en EUR, se couvrent contre le risque de change en vendant un nombre de
contrats de GBP, d’EUR, correspondant au mieux au montant de leurs exportations. Les
importateurs américains qui ont acheté en GBP, en EUR, se couvrent en achetant un nombre de
contrats en GBP, en EUR, correspondant au mieux au montant de leurs importations.

À l’échéance, le cours des « futures » est presque égal au cours comptant. Ils étaient différents
avant l’échéance, ce qui reflète la différence de taux d’intérêt entre les devises pour la durée
restant avant l’échéance du contrat. La différence entre cours des « futures » et cours comptant
est appelée « base ». L’entreprise aurait subi le risque de base si elle avait voulu revendre le contrat
avant l’échéance puisque les cours n’évoluent pas nécessairement de la même manière. Les
variations de base sont moins grandes que les variations de cours. Il faut tenir compte des
commissions et des taxes dans les calculs.

V - Les marchés d’options de devises

Sont successivement examinés le principe, les marchés d’options réglementés et les marchés de
gré à gré, les caractéristiques des options de devises, des exemples d’achat ou de vente d’options,
le prix ou les primes des options, la couverture du risque de change avec les options, les intérêts
et les limites des options. Comme sur les autres marchés, il existe des options d’achat (call) et de
vente (put).

→ L’acheteur d’une option d’achat de devises (call) : L’acheteur d’une option d’achat de devises
acquiert le droit, mais non l’obligation, d’acheter un certain montant de devises à un certain prix
(prix d’exercice) pendant une certaine durée (option « américaine ») ou à une date déterminée
(option « européenne »), moyennant le versement immédiat d’une prime au vendeur de l’option
d’achat. La prime de l’option est exprimée en pourcentage sur les marchés de gré à gré.

→ L’acheteur d’une option de vente de devises (put) : L’acheteur d’une option de vente de devises
acquiert le droit, mais non l’obligation, de vendre un certain montant de devises à un certain prix
(prix d’exercice) pendant une certaine durée ou à une date fixée à l’avance, moyennant le
versement immédiat d’une prime au vendeur de l’option de vente.

→ La vente d’une option d’achat : Le vendeur touche la prime qui constitue son gain maximal
dans le cas où l’option n’est pas exercée. Si le cours du dollar augmente et dépasse le point mort,
la perte pour le vendeur peut être très importante.
→ La vente d’une option de vente : Le vendeur de l’option reçoit la prime qui constituera son gain
maximal si l’option n’est pas exercée. Si le cours du dollar baisse et est inférieur au point mort, la
perte pour le vendeur peut être très importante.

→ Le risque : L’acheteur d’options à un risque qui se limite au montant de la prime dans tous les
cas. Le vendeur de l’option s’engage à vendre ou à acheter un certain montant de devises à – ou
jusqu’à – une certaine date et à un prix défini (prix d’exercice), si l’acheteur exerce son droit
d’option. Il cède le droit d’option et reçoit la prime en échange. Il doit se tenir prêt à acheter le
montant libellé en devises dans le contrat soit à tout moment (option américaine), soit à
l’échéance (option « européenne »). Le risque du vendeur d’option est très important si l’évolution
du cours de la devise lui est défavorable.

 Les caractéristiques des options de devises.

Une option « américaine » est une option qui peut être exercée à tout moment jusqu’à son
échéance. Une option « européenne » est une option qui ne peut être exercée qu’à l’échéance.
Toutes choses égales par ailleurs, la prime d’une option américaine est plus élevée que celle d’une
option européenne.

a- Les éléments constitutifs du prix d’une option : Les éléments constitutifs du prix d’une
option sont au nombre de trois :
Le prix au comptant de l’actif sous-jacent qui, pour les options de devises, est le cours au
comptant de la devise du contrat : TCs ;
Le prix d’exercice X auquel le détenteur du contrat peut acheter ou vendre la devise à
l’échéance
La prime d’achat Co ou de vente Po. C’est le prix de l’option fixé lors de l’établissement du
contrat. À l’échéance, la valeur de l ’option désignée par Ct (achat) ou Pt (vente) vaut :

Ct = Max (0, TCs – X)

Pt = Max (0, X – TCs)

La prime, réglée immédiatement, est irrémédiablement perdue. Aux États-Unis, l’agent qui
souscrit l’option doit effectuer un dépôt de garantie égal à 130 % du montant de la prime auquel
s’ajoutent USD 25 000 par contrat.

b- L’option dans la monnaie : Une option est dans la monnaie (in the money) si son exercice
immédiat permet de dégager un bénéfice : une option d’achat américaine EUR/USD qui aurait un
prix d’exercice de 0,77 alors que le cours comptant est de 0,79 serait dans la monnaie car elle
permet de dégager un bénéfice d’USD 0,02 hors prime versée. Une option d’achat est dans la
monnaie si son prix d’exercice est inférieur au cours de la devise. Une option de vente est dans la
monnaie si son prix d’exercice est supérieur au cours de la devise.

c- L’option hors monnaie : Une option est hors monnaie (out of the money) si l’exercice
immédiat de l’option ne permet pas de dégager un bénéfice.

d- L’option à la monnaie : L’option est à la monnaie (at the money) ou à parité si le cours de
la devise est égal au prix d’exercice.
EXEMPLE 1 : Couverture de change d’une importation par achat d’option de vente

Une entreprise française importe des États-Unis des biens d’équipement pour USD 1 000 000
le1ermars de l’année N payables à trois mois. Elle veut se couvrir contre une hausse du dollar
contre l’euro mais pense que le dollar est à la baisse. Le cours comptant EUR/USD est 1,18.

La banque propose une option de vente de prix d’exercice EUR/USD de 0,79. L’échéance est
le1erjuin et la prime de 3 %.

L’importateur paie la prime lors de l’achat de l’option : 1 000 000 x 0,03 = USD 30 000, soit : 30
000/0,79 = EUR 37 975, c’est-à-dire 0,0254 euro par dollar.

Il s’assure un coût maximal de 1 000 000/1,15 + 37 975 = EUR 1 303 798 soit 1 000 000/1 303 798
= 0,79 par euro.

Il faudra pour l’importateur rajouter la prime payée pour calculer la somme nette versée. À
l’échéance, en juin, trois cas peuvent se présenter :

1/ Le dollar s’est apprécié : EUR/USD = 0,78 : l’importateur exerce son option et le coût de
l’importation est de EUR 1 303 798.

2/ Le dollar s’est déprécié : EUR/USD = 0,80 : l’importateur n’exerce pas son option et achète le
dollar sur le marché comptant. Le coût de l’importation du fait de la prime versée est :1 000
000/0,80 + 37 975 = EUR 1 287 975

3/ Le cours du dollar reste inchangé. Il est indifférent d’exercer ou non l’option, le coût de
l’importation sera de EUR 1 303 798. L’importateur s’est assuré un coût maximal de la devise mais
peut bénéficier d’une baisse éventuelle

EXEMPLE 2 : Couverture de change d’une exportation par achat d’option d’achat


Un exportateur français vend des produits payables à trois mois au Royaume-Uni pour un montant
de GPB 500 000 le 2 janvier de l’année N. Il veut se protéger contre une baisse de la livre mais
pense que le cours de la livre est plutôt à la hausse. Le cours comptant EUR/GPB est 0,6836.

La banque propose une option d’achat pour GBP 500 000 dont le prix d’exercice est EUR/GBP =
0,68, l’échéance est le 1ermars et la prime est de 2,80 %.

L’exportateur paie la prime lors de l’achat de l’option : 500 000 x 0,028 = GBP 14 000, soit14
000/0,6336 = EUR 20 480.

Il s’assure d’un montant minimal de 500 000/0,68 – 20 480 = EUR 735 294 ou 735 294/500 000=
EUR 1,470 par livre. C’est le point mort. On retire le montant de la prime pour calculer la somme
nette payée à l’exportateur.

En mars, trois cas se présentent :

1/ La livre s’est dépréciée EUR/GBP = 0,69 et l’exportateur a intérêt à exercer l’option : il recevra
au total EUR 735 294 ;
2/ La livre s’est appréciée EUR/GBP = 0,67. L’exportateur n’exerce pas l’option, vend ses livres au
comptant et reçoit 500 000/0,67 = EUR 746 269, ce qui, compte-tenu de la prime versée, lui
procure un revenu de 746 269 – 20 480 = EUR 725 789 ;

3/ Le cours de la livre est inchangé : il est indifférent d’exercer ou non l’option. L’exportateur, en
se couvrant par l’option d’achat, s’assure un coût minimal de la devise mais peut bénéficier d’une
hausse du cours.

VI – Les warrants sur devises

Les warrants sur devise (ou de change), sont des options à long terme, émises par les banques,
réparties par tranches selon les prix d ’exercice et négociables en bourse.

Un call warrant donne le droit mais non l’obligation d’acheter une certaine quantité de devises à
un prix d’exercice déterminé pendant une période fixée à l’avance moyennant le paiement d’une
prime (prix du warrant) au vendeur. Tandis qu’un put warrant donne à son acheteur le droit mais
non l’obligation de vendre une quantité de devises à un prix d’exercice déterminé pendant une
période fixée à l’avance moyennant le paiement d’une prime (prix du warrant) au vendeur.

Le montant des warrants est relativement faible, de l’ordre de 10 000 dollars et convient donc
aux PME-PMI et aux investisseurs. La durée du warrant est plus longue que celle d’une option :
elle peut atteindre cinq ans. La valeur temps est conservée plus longtemps. Le warrant est de type
européen ou américain. Son utilisation est souple puisque le warrant est coté en bourse.

VII- Les swaps de devises et de taux

Ils suivent le même déroulement des opérations que les swaps de devises mais le taux d’intérêt
est fixe sur l’une des devises et flottant sur l’autre. Le taux fixe l’est pour toute la durée du swap
alors que le taux flottant est recalculé tous les six mois. On rencontre parfois des swaps de devises
de taux flottants contre taux flottants.

Si un emprunteur veut lever des capitaux à un taux fixe sur le marché américain mais qu’il préfère
obtenir des yens à taux flottants, le marché des swaps le lui permet : il trouvera un emprunteur
bien placé sur le marché japonais qui émettra un emprunt à taux flottant à des conditions
intéressantes tout en préférant disposer de dollars à taux fixe. Les deux emprunteurs pourront
échanger leurs emprunts et retirer un gain de l’opération. Une banque servira d’intermédiaire.

Exemple : Swaps de devises et de taux

Une société américaine veut emprunter EUR 100 000 000 à taux variable pour cinq ans. Elle est
bien placée sur le marché américain où elle emprunte USD 110 000 000 à taux fixe et conclut un
swap avec sa banque. Il y a échange de principal à la conclusion du contrat : la société verse USD
110 millions à la banque et reçoit EUR 100 millions au cours spot de 1,10. La société versera
pendant les cinq ans du taux variable sur l’euro à sa banque qui lui versera du taux fixe sur dollar.
À l’échéance, il y aura nouvel échange du principal au même taux de change.
Partie 2 : Déclinaison comptable, fiscal et étude de cas pratique du
risque de change
Chapitre 1 : Traitement comptable et fiscal des opérations soumises au
risque de change
Le présent chapitre fait référence à la comptabilisation des opérations en devises et au
traitement dans les comptes annuels des avoirs, droits, dettes et engagements en devises et aux
écarts de conversion.

La traduction dans les comptes des opérations en devises et des avoirs et engagements en
devises a fait l'objet dans différents pays, comme sur le plan international, de prises de position
nombreuses. Si celles-ci sont largement convergentes au sujet de la comptabilisation des
opérations en devises ainsi qu'au sujet des différences de change actées lors du dénouement de
ces opérations, elles divergent assez sensiblement sur les principes qui gouvernent la prise en
résultats ou le report des écarts de conversion constatés en fin d'exercice et sur le traitement des
avoirs et engagement à long terme.

Section 1 : Présentation des Normes Comptable


1- IFRS (International Financial Reporting Standards):
1-1 - Principes
Les normes internationales d'information financière, plus connues au sein de la profession
comptable et financière sous leur nom anglais de International Financial Reporting Standards ou
IFRS sont des normes comptables, élaborées par le Bureau des Standards Comptable
internationaux (International Accounting Standards Board ou IASB en anglais) destinées aux
entreprises cotées ou faisant appel à des investisseurs afin d’harmoniser la présentation et la
clarté de leurs états financiers.

De Plus, IAS/IFRS (International Accounting Standards/International Financial Reporting


Standards) est un ensemble de règles internationales uniques auxquelles les entreprises cotées
en bourse, ou filiales de grands groupes internationaux cotés sont tenues de répondre à compter
de 2005 pour présenter leurs comptes consolidés. L’objectif de cette nouvelle réglementation est
d’accéder à une plus grande transparence dans l’analyse d’une situation financière et économique
de l’entreprise vis-à-vis des tiers.

1-2- Le cadre juridique


En 2002, l’Union européenne a décidé qu’à compter du 1er janvier 2005, les normes comptables
internationales et les normes internationales d’information financière s’appliqueraient aux
comptes consolidés des sociétés européennes cotées. Une procédure d’adoption spécifique a été
établie avec les nouvelles organisations consultatives (ARC, EFRAG).

Les normes sont adoptées sous la forme d’un règlement et publiées au Journal officiel de
l’Union européenne. Les règlements sont directement applicables dans tous les États membres.
Règlement (CE) n° 1606/2002 du Parlement européen et du Conseil du 19 juillet 2002 sur
l’application des normes comptables internationales :

 Texte consolidé
 Texte original avec modifications

1-3 Champ d'application


Les normes IFRS sont édictées par l'IASB, une structure implantée à Londres et dont les membres
sont nommés par un conseil d'administration situé aux États-Unis. A priori réservées aux grands
comptes, elles touchent déjà les PME. Dès le début 2005, les normes comptables internationales
IAS/IFRS s'appliqueront d'abord aux seuls groupes cotés en bourse, qui doivent retraiter leurs
données comptables et financières avant le terme du 1er janvier 2005. Suivront les filiales de ces
grands comptes, [environ 50 000 entreprises], puis les PME, sous la pression des échanges avec
les banques ou avec les clients importants qui sont des donneurs d'ordres. Les nouvelles normes
IAS/IFRS sont attendues avant l'été 2004 afin d'accompagner cette évolution, souligne le
président de la commission de droit comptable du Conseil supérieur de l'Ordre des experts-
comptables (CSOEC).

Sur le fond, les normes IAS/IFRS reprennent le corpus des 41 règles déjà existantes, dont elles
adaptent toutefois les modalités d'application. La PME choisira les normes les mieux adaptées à
son activité. De plus, elles seront allégées par exemple en matière de détail des comptes, de
décomposition des amortissements ou de précision dans les rapports d'activité sectorielle. Autre
point important, l'obligation de retraitement des données comptables se limitera à l'exercice
précédent (IFRS 1), contrairement aux grands comptes, qui sont censés retraiter l'ensemble de
leurs bilans.

1-4 Les objectifs des IAS/IFRS :

1. Répondre à la croissance rapide de l’internalisation des échanges.

2. Elaborer dans l’intérêt général un jeu unique de normes comptables de haute qualité.

3. Satisfaire les besoins des marchés financiers et donner à leurs états financiers une meilleure
visibilité internationale et une meilleure crédibilité.

4. Assurer une meilleure comparabilité des états financiers au sein des entreprises cotées en
bourse.

5. Satisfaire les besoins des investisseurs en matière d’information

2- CGNC (Le Code Général de la Normalisation Comptable)

2- 1 Généralités :

La tenue d’une comptabilité exige de l’ordre et une organisation métallique du travail. La


première tâche à comptable lors de la mise en route d’une comptabilité et la détermination des
comptes qui doivent être ouvert. La liste de ses comptes constituant le code général de
normalisation comptable. Le « CGNC » a essentiellement pour objet la normalisation des comptes
c.à.d. L’emploi des mêmes comptes dans l’ensemble des entreprises identiques l’utilisant des
mêmes règles conservant la terminologie, l’évaluant des mouvements l’enregistrement des
opérations la présentation des documents de synthèses. On constate aussi le plan comptable
général des entreprises PCGE qui varie avec la nature et l’importance des opérations et se divise
en deux : normal simplifier. Le CGNC a prévu un ensemble de règles et de modalités permettant
de tenir correctement la comptabilité en correspondant les principes comptables fondamentaux
et les méthodes d’évaluation afin d’obtenir une image fidèle de la situation de l’entreprise.

2-2 Champ d’application

Le champ d’application de la présente norme est général. Il est précisé par les textes législatifs
et réglementaires. La comptabilité telle qu'elle résulte des dispositions de la norme porte le nom
de " comptabilité normalisée Par facilité d'expression, les entités économiques soumises à la
Norme sont désignées par le texte par le terme générique " Entreprise.

Le champ d'application de la Norme Générale Comptable est très vaste puisqu'il concerne a priori
la majorité des agents économiques quelle que soit leur taille (des petites et moyennes aux plus
grandes entreprises, leur secteur (public ou privé), leur objet (agricole, industriel, commercial ...)
et leur forme juridique (Etat, établissement public, entreprise individuelle, société, association ...).

2-3 Caractères fondamentaux de la norme

La Norme générale comptable est conçue de façon à satisfaire les deux objectifs primordiaux de
la normalisation comptable qui sont :

• de servir de base à l’information et la gestion de l’entreprise ;

• de fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise à tous les
utilisateurs des comptes, privés ou publics.

Cette fonction d'information interne et d'information externe vise évidemment une grande
diversité de destinataires : l’entreprise elle-même, ses partenaires directs, tels les fournisseurs,
clients, salariés, banquiers et prêteurs, associés et actionnaires, et les Pouvoirs Publics tant au
niveau fiscal qu'au niveau économique (comptabilité nationale) et financier (contrôle du crédit).

Section 2 : Aspect comptable et fiscal des écarts de conversion


1 – Définition et principe
A la clôture de l'exercice, les créances et les dettes libellées en devises sont converties et
comptabilisées en dirhams sur la base du cours de change afférent au jour de clôture.

Lorsque l'application du taux de conversion, à cette date, a pour effet de modifier les valeurs
historiques des dettes et créances, les différences de conversion sont inscrites à des comptes
transitoires, en attente de régularisations ultérieures (Extournes à passer au début de l'exercice
suivant) :
 À l'actif du bilan lorsque la différence correspond à une perte latente (écarts de
conversion-actif),
 Au passif du bilan lorsque la différence correspond à un gain latent (écarts de conversion-
passif).

En effet, A l'inventaire, cette valeur doit être reconsidérée pour respecter le principe de l'image
fidèle ; les créances et les dettes originelles doivent être à nouveau converties en monnaie
nationale sur la base du dernier cours de change connu à cette date (cours publier par la banque
centrale du Congo au journal officiel). Il apparait fréquemment un écart (positif ou négatif) entre
les montant évalués à la date d'inventaire et le montants initialement comptabilisés (il s'agit en
fait de gain ou de pertes de change latent) lorsque cette différence correspond à une perte latente
donc une créance qui diminuent ou une dette qui augmente cet écart est comptabilisée à l'actif
du bilan. En cas de gains latent (créance qui augmente et la dette diminue elle serait comptabilisée
au passif.

Calcul : Les écarts de conversion sont évalués, pour chaque créance et chaque dette
intéressée, par différence entre le cours à l’enregistrement de la créance ou de la dette
et le cours à l’inventaire.

2- Comparaison du traitement des écarts de conversion entre IFRS/CGNC


Selon les normes IAS/IFRS, les gains et pertes latents, dus aux variations des cours de monnaies
étrangères, sont comptabilisés directement dans le résultat comptable. Ils ont une incidence
directe sur le résultat. Les transactions en monnaie étrangères sont comptabilisées comme suit :

 Evaluation en utilisant le cours de change à la date de transaction


 Evaluation en utilisant le cours de clôture à la date de clôture pour les éléments
monétaires et celui du jour de la transaction pour les éléments non monétaires
 Les écarts de change sont comptabilisés dans le compte de résultat

Au Maroc, les gains et pertes de change latents sont comptabilisés au bilan dans des comptes
d’écart de conversion. Une provision pour risque de change est constatée, en cas de perte latente.
Le gain de change latent N’est pas intégré dans le résultat comptable, mais il est pris en compte
dans la détermination du résultat fiscal.

IAS/IFRS AU MAROC

 Impact sur résultat comptabilisé • Conversion au taux de clôture


 Conversion au taux de clôture
• Impact sur résultat comptabilisé
uniquement pour perte de change latente
3 - Illustration comptable des écarts de conversion selon CNGC

La Stes Valeo Maroc a réalisé, courant 2000, les opérations en devises suivantes :
Le 1/7/2000, un emprunt de 10 000 000 de FF au taux de 10 % l’an sur une durée de 10
ans versé entièrement en banque.
Au 1/7/2000, le cours du FF était de 1,50 DH
1ère hypothèse : au 31/12/2000, cours : 1 FF = 1,80
2ème hypothèse : au 31/12/2000, cours : 1 FF = 1,40

4- Traitement fiscal des écarts de conversion


À l’inventaire, en comptabilité, aucun produit ou charge n’est constaté pour les gains et pertes
latentes. À l’inverse, en fiscalité, pour la détermination du résultat imposable à l’impôt sur les
bénéfices, les gains latents sont imposables et les pertes latentes sont déductibles.

Les écarts de conversion - passif doivent ainsi faire l’objet d’une réintégration extra-comptable
et les écarts de conversion - actif doivent être déduits extra-comptablement. En revanche, les
provisions pour perte de change ne sont pas déductibles. À l’ouverture de l’exercice.

Suivant, les contrepassations de ces écarts nécessitent également des retraitements fiscaux.

Opérations comptables Traitement fiscal

Ecart de conversion passif (clôture) Réintégration extra-comptable

Ecart de conversion actif (clôture) Déduction extra-comptable


Dotation aux provisions pour perte de Réintégration extra-comptable
change
Ecart de conversion passif (contrepassation Déduction extra-comptable
à la réouverture des comptes)
Ecart de conversion actif (contrepassation à Réintégration extra-comptable
la réouverture des comptes)
Pertes de change sur créances et dettes Aucun retraitement fiscal
commerciales
Pertes de change sur créances et dettes Aucun retraitement fiscal
commerciales
Gains de change (sur opérations Aucun retraitement fiscal
financières)
Perte de change (sur opérations Aucun retraitement fiscal
financières)
Reprise sur provision pour perte de change Déduction extra-comtpable

Section 3- Instruments dérivés et comptabilité de couverture


1- Définition et principes
Le principe sur lequel est fondée la comptabilité est simple ; il se déduit directement de la
définition même de la couverture. Au sens comptable, « une opération de couverture consiste en
achats ou ventes d'instruments financiers qui doivent avoir pour effet de réduire le risque de
variation de valeur affectant l'élément couvert » (avis du Conseil national de la comptabilité). Pour
pouvoir être qualifiée de couverture, l'opération doit répondre, par ailleurs, à certains critères
relatifs à : l'identification des éléments de couverture dès leur origine ; l'identification du risque
couvert, en tenant compte des autres actifs, passifs et engagements ; l'existence d'une corrélation
entre les variations de valeur de l'élément couvert et celles de l'instrument de couverture.

Elle doit également identifier le risque couvert en prenant en compte les autres actifs, passifs et
engagements. Enfin, la comptabilité de couverture doit démontrer l’existence d’une corrélation
entre les variations de valeur de l’élément couvert et celles de l’instrument de couverture.

Les règles comptables définies pour les opérations de couverture reposent sur le principe de la
symétrie. Ainsi, les variations de valeur de l'instrument de couverture étant dans le sens inverse
de celles de l'élément couvert, ces variations sont enregistrées de manière simultanée et
parallèle. Ceci permet ainsi de réduire, voire d’annuler le risque.

2- Instruments de couverture
Un instrument de couverture doit être désigné dans sa globalité dans une relation de couverture.
Toutefois, un certain nombre d’exceptions sont autorisées, par exemple la séparation de la valeur
intrinsèque et la valeur temps d’un contrat d’option et la désignation comme instrument de
couverture la variation de valeur intrinsèque d’une option et non la variation de sa valeur temps.

Peuvent être désignés comme des instruments de couverture :


→ les instruments dérivés, à l’exception des options de vente qui ne peuvent pas être désignées
à moins qu’elles permettent de compenser des options d’achat et que la combinaison de ces
options ne représente pas une position nette vendeuse ;
→ les dérivés incorporés dans des instruments financiers passifs ou des contrats non financiers
dès lors qu’ils font l’objet d’une comptabilisation séparée du contrat hôte ;
→ les actifs et les passifs financiers à la juste valeur par résultat sauf dans le cas de passifs
désignés à la juste valeur par résultat pour lesquels les variations de juste valeur attribuables
au risque de crédit propre sont comptabilisées en contrepartie des autres éléments du résultat
global ;
→ la composante risque de change de l’ensemble des instruments financiers non dérivés dans
le cadre d’une couverture contre le risque de change, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un
placement dans un instrument de capitaux propres désigné à la juste valeur en contrepartie
des autres éléments du résultat global ou d’un passif à la juste valeur sur option pour lequel les
variations de juste valeur attribuables au risque de crédit propre sont comptabilisées en
contrepartie des autres éléments du résultat global.

3- Instruments couverts
L’instrument couvert peut revêtir plusieurs formes différentes. Ce peut être un actif ou un passif
comptabilisé, un engagement ferme non comptabilisé, une transaction prévue si la probabilité
qu’elle se réalise est forte, ou l’investissement net dans une opération étrangère.

De même, l’instrument couvert peut consister en un seul instrument, en un groupe d’instruments


ou en un composant d’un tel instrument ou groupe d’instruments.

4- Relation de couverture
Par défaut, en IFRS, tous les instruments dérivés sont évalués à la juste valeur, enregistrés au
bilan et leurs variations de juste valeur influent sur le compte de résultat. Une exception est
toutefois prévue pour les instruments dérivés de couverture.

Il existe trois types de relations de couverture :

 La couverture de flux de trésorerie : une couverture de l’exposition aux variations de


flux de trésorerie qui :
o Est attribuable à un risque particulier associé à un actif ou à un passif comptabilisé (par
exemple à tout ou partie des paiements d’intérêt futurs sur une dette à taux variable)
ou à une transaction prévue hautement probable,
o Pourrait affecter le résultat ;
 La couverture de juste valeur : une couverture de l’exposition aux variations de la juste
valeur d’un actif ou d’un passif comptabilisé ou d’un engagement ferme non comptabilisé,
ou encore d’une partie identités de cet actif, de ce passif ou de cet engagement ferme,
qui est attribuable à un risque particulier et qui peut affecter le résultat ;
 La couverture d’un investissement net dans une activité à l’étranger, tel que définie
dans IAS 21, Effets des variations des cours des monnaies étrangères.
5- Les Conditions d’application de la comptabilité de couverture
La comptabilité de couverture est complexe à mettre en œuvre et à suivre en IAS 39 car elle
nécessite une documentation formalisée et la mise en place de tests d’efficacité de couverture
(80-125 %) réguliers. En effet, une relation de couverture remplit les conditions requises pour
l’application de la comptabilité de couverture si, et seulement si, toutes les conditions suivantes
sont réunies :

 À l’origine de la couverture, il existe une désignation et une documentation formalisées


décrivant la relation de couverture ainsi que l’objectif de l’entité en matière de gestion
des risques et de stratégie de couverture ;
 L’on s’attend à ce que la couverture soit hautement efficace dans la compensation des
variations de juste valeur ou de flux de trésorerie attribuable au risque couvert, en accord
avec la stratégie de gestion des risques décrite à l’origine pour cette relation de
couverture particulière ;
 Pour les couvertures de flux de trésorerie, une transaction prévue qui fait l’objet de la
couverture doit être hautement probable et doit comporter une exposition aux variations
de flux de trésorerie qui pourrait in fine affecter le résultat ;
 L’efficacité de la couverture peut être mesurée de façon fiable, c’est- à- dire que la juste
valeur ou les flux de trésorerie de l’élément couvert attribuables au risque couvert et la
juste valeur de l’instrument de couverture peuvent être mesurés de façon fiable ;
 La couverture est évaluée de façon continue et déterminée comme ayant été
effectivement hautement efficace durant toutes les périodes couvertes par les états
financiers pour lesquels la couverture a été désignée.

Concernant la couverture de juste valeur, le profit ou la perte résultant de la réévaluation de


l’instrument de couverture à la juste valeur (pour un instrument de couverture dérivé) ou la
composante en monnaie étrangère de sa valeur comptable évaluée selon IAS 21 (pour un
instrument de couverture non dérivé) doit être comptabilisé(e) en résultat ; le profit ou la perte
sur l’élément couvert attribuable au risque couvert doit ajuster la valeur comptable de l’élément
couvert et être comptabilisé(e) en résultat.

Concernant la couverture des flux de trésorerie, la partie du profit ou de la perte sur l’instrument
de couverture qui est considérée comme constituant une couverture efficace doit être
comptabilisée directement en capitaux propres, et la partie inefficace du profit ou de la perte sur
l’instrument de couverture doit être comptabilisée en résultat.

Pour la couverture d’un investissement net, la partie du profit ou de la perte sur l’instrument de
couverture qui est considérée comme constituant une couverture efficace doit être comptabilisée
directement en capitaux propres, et la partie inefficace doit être comptabilisée dans le compte de
résultat.
Section 4 : Cas pratiques du traitement comptables des instruments de couverture
Les options de vente à terme de devises en IFRS

Question posée
Une entreprise signe un contrat d’option de vente à terme de dollars consécutive à une
vente de marchandises en dollars. Quel est le traitement comptable en référentiel IFRS ?
Traitement comptable dans le référentiel IFRS

Une couverture du risque de change d’un engagement ferme peut être comptabilisée
comme une couverture de juste valeur ou une couverture de flux de trésorerie.
Couverture de juste valeur : le profit ou la perte résultant de la réévaluation de
l’instrument de couverture à la juste valeur (pour un instrument de couverture dérivé) ou
la composante en monnaie étrangère de sa valeur comptable (pour un instrument de
couverture non dérivé) (ce qui correspond à notre cas) doit être comptabilisé en résultat.
Couverture de flux de trésorerie : la partie du profit ou de la perte sur l’instrument de
couverture qui est considérée constituer une couverture efficace doit être comptabilisée
en autres éléments du résultat global. La partie inefficace du profit ou de la perte sur
l’instrument de couverture doit être comptabilisée en résultat.
Enoncés
Le 10/12/N une entreprise effectue une vente de marchandises pour un montant égal à
1 000 000 $. 100 000 $ sont payés comptant et le solde le sera le 15/1/N+1. Le 14/12/N
elle signe un contrat d’option de vente à terme de 700 000 $ (au cours de 1 $ = 0,685 €).

Cours 10/12/N 14/12/N 31/12/N 15/1/N+1


1$=?€ 0,694 0,691 0,683 0,679
Le prix d’option est égal à 730 €.
Solution
a) Traitement comptable de la vente et du paiement comptant
10/12/N
411 Clients 694 000

707 Vente de marchandise 1000 000 x 0,694 (a) 694 00(a)

512 Banque 69 400


411 Clients 100 000 x 0,694 (b) 69 400(b)
b) Traitement comptable lors de la signature du contrat d’option
L’option de devise à terme est enregistrée comme suit :

14/12/N
52 Instrument de trésorerie - Vente de devises à terme 730
512 Banque 730

c) Situation à la clôture
• Traitement de la partie non couverte
Partie non couverte = 1 000 000 - 100 000 - 700 000 = 200 000 $
31/12/N
666 Perte de change 2 200
41 Client 2 200

(a) (1 000 000 - 100 000 - 700 000) x (0,694 - 0,683)

• Traitement de la partie couverte


Calculons la perte latente sur la partie qui fait l’objet d’une couverture : La perte de change latente
au 31/12/N est égale à 7 700 €.

(700 000 x (0,694 - 0,683) = 7 700 €)

Il convient maintenant de se poser la question suivante : si le taux à l’échéance était égal au taux
clôture, l’option serait-elle intéressante ?
- Encaissement sans option : 700 000 x 0,683 = 478 100 €
- Encaissement avec option : 700 000 x 0,685 = 479 500 €

→ Avec le taux du 31/12/N à l’échéance, l’option serait intéressante. Le risque s’élève donc à 6
300 € (700 000 x (0,694 - 0,685) = 6 300 €) (auquel il faut rajouter le prix d’acquisition de l’option
ce qui donne 6300 + 730 = 7 030 €).

La perte latente compensée par une couverture de change est donc égale à 1 400 € (7 700 - 6
300).

Vérification de l’impact de la couverture : 700 000 x (0,685 - 0,683) = 1 400 €

→ Pour effectuer la comptabilisation au 31/12/N il convient de considérer successivement que


l’option de vente à terme constitue une couverture de flux de trésorerie puis qu’il s’agit d’une
couverture de juste valeur.
1. Comptabilisation dans l’hypothèse de la couverture de flux de trésorerie
La partie du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture qui est considérée constituer une
couverture efficace doit être comptabilisée en autres éléments du résultat global.

L’efficacité existe, dans notre cas, dans la mesure où les variations de juste valeur ou de flux de
trésorerie de l’élément couvert et de l’instrument de couverture se compenseront.

31/12/N

666 Perte de change 7 700 (a)


41 Client 77 00
52 Instrument de trésorerie - Vente de devises à terme 1 400 (b)
10713 Autre élément du résultat global : Ecart 1 400
de réévaluation sur instruments financiers
de couverture de flux trésorerie

(a) (700 000 x (0,694 - 0,683) = 7 700 €) / (b) 700 000 x (0,685 - 0,683) = 1 400 €

Situation à l’échéance
• Partie non couverte
15/1/N+1
666 Perte de change 3 000(a)
512 Banque 135 800(b)
41 Clients 138 800(c)

(a) 200 000 x (0,679 - 0,694) / (b) 200 000 x 0,679 / (c) 200 000 x 0,694

• Partie couverte
Par rapport à la date de clôture, la perte de change (sans option) s’élève à : (700 000 x (0,683 -
0,679) = 2 800 €

Le gain sur l’instrument (option de vente de vente à terme) est comptabilisé séparément.

15/1/N+1
666 Perte de change 2 800 (c)
512 Banque 475 300 (d)
41 Clients 478 100 (e)
c) perte de change par rapport à la date de clôture : 700 000 x (0,683 - 0,679)
(d) encaissement de la créance au taux de l’échéance : 700 000 x 0,679

(e) solde de la créance convertie au taux de clôture : 700 000 x 0,683

Il convient de se demander si l’exercice de l’option est ou non intéressante.

- Encaissement sans option : 700 000 x 0,679 = 475 300 €

- Encaissement avec option : 700 000 x 0,685 = 479 500 €

→ L’option doit être exercée.


La perte réelle est donc égale à 6 300 € (700 000 x (0,694 - 0,685)). Sans cette vente à terme, la
perte atteindrait 10 500 € (700 000 x (0,694 - 0,679).

Le gain pour l’option de vente à terme est égal à (700 000 x (0,685- 0,679) = 4 200 € soit un
montant net de la commission bancaire égal à 3 470 € (4 200 - 730).

La perte de change (sans l’option) est égale à 10 500 € (7 700 + 2 800) (soit 700 000 x (0,694 -
0,679)).

La couverture a été efficace à hauteur de 33 % (3 470/10 500). Au dénouement de l’opération,


l’option est décomptabilisée et le gain est inscrit en résultat. L’écart constaté, à la clôture de
l’exercice N est viré en résultat.

15/1/N+1
512 Banque 4 200 (f)
52 Instruments de trésorerie – vente de devise à terme 2 130(g)

768 Produits financiers 2 07


10713 Autres éléments du résultat global 1 400 (h)

Ecart de réévaluation sur instruments

financiers de couverture de flux de trésorerie

768 Autres produits financiers 1 400

(f) gain sur l’option : 700 000 x (0,685 - 0,679)


(g) 730 (prix d’option) + 1 400 (écart au 31/12/N)
(h) écart comptabilisé au 31/12/N

Remarque : figure bien en résultat financier le produit net de l’option (3 470 € (2 070 + 1
400)).
2. Comptabilisation dans l’hypothèse de la couverture de juste valeur
Le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l’instrument de couverture à la juste valeur
(pour un instrument de couverture dérivé) ou la composante en monnaie étrangère de sa valeur
comptable (pour un instrument de couverture non dérivé) (ce qui correspond à notre cas) doit
être comptabilisé en résultat.
15/1/N+1
666 Perte de change 7 700(a)
41 Client 7 700

52 Instrument de trésorerie - 1 400 (b)

Vente de devises à terme

76 Autres produits financiers 1 400

(a) (700 000 x (0,694 - 0,683) = 7 700 €) / (b) 700 000 x (0,685 - 0,683) = 1 400 €

Situation à l’échéance
• Partie non couverte
15/1/N+1

666 Perte de change 3 000 (a)


512 Banque 135 800 (b)
41 Client 138 800 (c)

(a) 200 000 x (0,679 - 0,694) / (b) 200 000 x 0,679 / (c) 200 000 x 0,694

• Partie couverte

Par rapport à la date de clôture, la perte de change (sans option) s’élève à : (700 000 x (0,683 -
0,679) = 2 800 €

Le gain sur l’instrument (option de vente de vente à terme) est comptabilisé séparément.
15/1/N+1

666 Perte de change 2 800 (c)


512 Banque 475 300 (d)
41 Client 478 100 (e)

(c) perte de change par rapport à la date de clôture : 700 000 x (0,683 - 0,679)

(d) encaissement de la créance au taux de l’échéance : 700 000 x 0,679

(e) solde de la créance convertie au taux de clôture : 700 000 x 0,683

→ L’option doit être exercée (cf. hypothèse de couverture de flux de trésorerie).


La perte réelle est donc égale à 6 300 € (700 000 x (0,694 - 0,685)). Sans cette vente à terme, la
perte atteindrait 10 500 € (700 000 x (0,694 - 0,679).

Le gain pour l’option de vente à terme est égal à : (700 000 x (0,685 - 0,679) = 4 200 € soit un
montant net de la commission bancaire égal à 3 470 € (4 200 - 730).

La perte de change (sans l’option) est égale à 10 500 € (7 700 + 2 800) (soit 700 000 x (0,694 -
0,679).

La couverture a été efficace à hauteur de 33 % (3470/10 500) Au dénouement de l’opération,


l’option est décomptabilisée et le gain est inscrit en résultat. L’écart constaté à la clôture de
l’exercice N est viré en résultat.

15/1/N+1
512 Banques 4 200 (f)
52 Instruments de trésorerie - Vente de devises à terme 2 130 (g)
768 Produits financiers 2 070 (h)

(f) gain sur l’option 700 000 x (0,685 - 0,679)


(g) 730 (prix d’option) + 1 400 (écart au 31/12/N)
(h) écart comptabilisé au 31/12/N

Remarque : figure bien en résultat financier le produit net de l’option (3 470 € (1 400 (au 31/12/N)
+ 2 070 (le 15/1/N+1))

Synthèse
Une couverture du risque de change d’un engagement ferme peut être comptabilisée comme une
couverture de juste valeur ou une couverture de flux de trésorerie.
Couverture de juste valeur : la réévaluation de l’instrument de couverture à la juste valeur doit
être comptabilisée en résultat. Couverture de flux de trésorerie : la partie du profit ou de la perte
sur l’instrument de couverture qui est considérée constituer une couverture efficace doit être
comptabilisée en autres éléments du résultat global ; la partie inefficace doit être enregistrée en
résultat.
Chapitre 2 : Etude de Cas globale
Couverture à terme, achat ou vente à terme de devises
Le cas Groupe Couach

Enoncés du cas
Le Groupe Couach, constructeur de yachts de luxe, situé sur le Bassin d’Arcachonet coté sur le
compartiment C d’Eurolist, produit de grandes unités pour une clientèle haut de gamme. Le prix
de vente d’un bateau de luxe (28 mètres) est fixé dès le début du contrat à 4 M$. Une année est
nécessaire à la réalisation d’un yacht.

La clientèle de l’entreprise est essentiellement américaine et le directeur financier a pris l’habitude


de travailler en US dollars. Après le salon nautique de Chicago qui s’est tenu au mois de septembre
2005, une commande ferme de 15 bateaux a été signée le 1eroctobre 2005 pour une livraison sur
site au 1eroctobre 2006. Un acompte de 20 % est demandé au comptant, le paiement définitif – le
solde – sera réglé le 30 novembre 2006. Le directeur financier souhaite se couvrir contre les
variations du dollar par une couverture ferme, échéance 30 novembre 2006 car il anticipe sur
l’année 2005-2006 des mouvements erratiques sur la parité EUR/USD. Le groupe Couach clôture
ses comptes au 31 décembre.

Vous disposez des renseignements suivants pour les différentes échéances

Dates Cours au comptant Cours a terme Report/déport


1er oct. 2005 1 EUR=1,3056 USD 1 EUR=1,3673 USD (à 14 mois) + 617 pb

31 déc. 2005 1 EUR=1,2456 USD 1 EUR=1,2876 USD (à 11 mois) + 420 pb


TMM euro=2,5 % à 14 et à 11 mois
TMM dollar=6,67 % à 14 mois et 6,265 % à 11 mois
1er oct. 2006 1 EUR=1,1557 USD
30 nov. 2006 1 EUR=1,2122 USD
TMM : taux du marché monétaire. │ pb : points de base

a) Quel est le sens de la couverture ? Présenter les avantages et les inconvénients de ce type
de couverture ? Pouvez-vous expliquer les modalités d’une couverture à terme avec la norme
IAS 39 ?

b) Pouvez-vous reconstituer le cours à terme au 31 décembre 2005, échéance 30 novembre


2006 ?

c) Quels sont les calculs financiers et les enregistrements comptables en IFRS si le groupe
Couach applique la couverture de flux de trésorerie
Correction du cas
a) Pouvez-vous expliquer les modalités de couverture à terme avec la norme IAS 39 ?

Pour couvrir un encaissement futur de devises (US Dollar), le directeur financier va mettre en
place dès réception de la commande une vente à terme de devises, de même montant et de
même échéance.

Commande 15 yachts à 4 M$ = 60 M$

Acompte reçu sur commande en cours : 20 % × 60 M$ = 12 000 000 $

Conversion au comptant de l’acompte : 12 M$ × 1/1,3056 = 9 191 176,47 EUR

Couverture à mettre en place : 60 M$ – 12 M$ = 48 M$

Ce sont ces 48 M$ qui vont faire l’objet d’une couverture. On peut mettre en place :

→ Une approche « classique » par le cours à terme. Dans ce cas, le risque couvert porte sur les
variations de valeur du chiffre d’affaires estimées à partir des variations du cours de change à
terme :

Une approche par la norme IAS 39, notamment le fait de pouvoir rattacher les pertes et
les gains de change aux transactions concernées (intégration directe du change dans les
éléments de l’exploitation).

La norme IAS 39 fait mention explicitement des engagements fermes en devises. Pour ces
derniers, deux traitements sont possibles :

Soit on applique la couverture de flux de trésorerie. Il s’agit d’affecter uniquement les


variations de change de l’instrument de couverture en capitaux propres ;
Soit on utilise la couverture de juste valeur. Il s’agit de rattacher les variations de change
de l’instrument couvert et de l’instrument de couverture au compte de résultat.

Quels sont les premiers éléments à enregistrer ?


Le 1er octobre 2005, une partie de la commande – 20 % – peut être enregistrée au comptant. Le
reste de la commande – 80 % restant – va être enregistré au moment de la livraison. Par
conséquent, la vente à terme va être enregistrée à la date d’engagement pour une juste valeur
nulle.

01/10/05

Trésorerie 9 191 176,47

Acompte reçu – Créditeur 9 191 176,47


Acompte reçu sur commande en cours
Trésorerie pm

Instruments de trésorerie – Ventes fermes pm


Vente à terme des devises – Couverture de 48M$

Quel que soit le mode de comptabilité de couverture choisi, l’enregistrement au1eroctobre 2005
ne concerne que l’acompte et non l’engagement ferme sur la devise.

b) Pouvez-vous reconstituer le cours à terme au 31 décembre 2005, échéance au 30 novembre


2006 ?

Il s’agit d’un exportateur vendant à terme le montant de sa créance, le cours au quel se fera la
transaction sera le cours acheteur de la banque. Le taux d’intérêt étant plus faible sur l’euro que
sur le dollar, la devise américaine est en déport vis-à-vis de l’euro sur le marché des changes à
terme. Au comptant, on a : 1 EUR = 1,2456 USD soit 1 USD = 0,8028 EUR.

Le cours à terme est de : 1 USD = 0,7766 EUR soit 1 EUR = 1,2876 USD.

Cours à terme – cours au comptant : 1,2876 – 1,2456 = 420 points de report de l’euro par rapport
au dollar, ou ce qui revient au même : 0,7766 – 0,8028 = 420 points de déport du dollar par rapport
à l’euro.

c) Quels sont les calculs financiers et les enregistrements comptables en IFRS si le groupe Couach
applique la couverture de flux de trésorerie ?

Dans la mesure où il s’agit d’un contrat à terme sur marché de gré à gré, la juste valeur du contrat
à terme sur les devises au 31 décembre 2005 va être déterminée par l’analyse des flux de
trésorerie actualisés – au taux de 2,5 %.
Il est possible de scinder ce montant de 2 131 222,94 € – perte latente – du contrat à terme de
devises entre :

→ d’une part, la variation de change au comptant : 48 M$ × (1/1,3056 – 1/1,2456) = –1770939,59E


Cette partie correspond à la partie efficace de la couverture.

→ d’autre part, le différentiel d’intérêts : 2 131 222,94 EUR – 770 939,59 EUR = 360 283,35 EUR
Cette partie correspond à la partie inefficace de la couverture.

En effet, la partie efficace, comptabilisée en résultat, va être compensée par le résultat latent sur
l’élément couvert (la commande). La variation de valeur de l’engagement ferme est comptabilisée
au bilan avec une contrepartie dans le compte de résultat.

La partie inefficace est enregistrée dans le compte de résultat.

→ L’instrument couvert (la commande de yachts) n’impose aucun enregistrement.

→ L’instrument de couverture (la vente à terme de devises) impose d’enregistrer :

• la partie efficace de la couverture due au change : en capitaux propres (bilan).

• la partie inefficace de la couverture due au report : en résultat (compte de résulat).

31/12/05

Capitaux propres 1 770 939,59


Instruments de trésorerie 1 770 939,59
Couverture de flux de trésorerie de l’instrument de couverture
– Partie efficace

Charges d’intérêts 360 283,35


Instruments de trésorerie 360 283,35
Couverture de flux de trésorerie de l’instrument de couverture
– Partie inefficace

Le 1er octobre 2006, deux écritures doivent être passées :


→ l’enregistrement de la vente ;
→ l’enregistrement en perte de change de la partie efficace.

01/10/06

Clients 41 533 269,88


Acompte reçu 9 191 176,47
Produits des activités ordinaires 50 724 446,35
Enregistrement des ventes

Perte de change 1 770 939,59


Capitaux propres 1 770939,59
Basculement de la partie efficace en résultat

Le 30 novembre 2006, trois écritures sont nécessaires :

→ l’enregistrement du paiement des clients.

→ l’enregistrement de la vente à terme des dollars.

→ l’enregistrement en résultat de la variation de la juste valeur du contrat à terme non encore


enregistrée en résultat.

30/11/06

Banque USD 39 597 426,17


Pertes de change 1 935 843,71
Clients 41 533 269,88
Enregistrement du paiement des clients
Il faut ensuite enregistrer la vente des dollars au cours à terme d’origine.

30/11/06

Banque EUR 39 597 426,17


Instruments de térsorerie 1 935 843,71
Banque USD 41 533 269,88
Enregistrement des ventes en dollars
Variation de la juste valeur :

Montant de la perte déjà enregistré en résultat : – 1 770 939,59 – 360 283,35 = – 2 131 222,94
EUR
Montant de la perte restant à enregistrer en résultat : –4491743,43 – (–2131222,94) = –
2360520,49 EUR

30/11/06

Perte de change 2 360 520,49


Instruments de trésorerie 2 360 520,49
Élimination des écritures antérieure

Les 2 360 520,49 EUR représentent la variation de la partie efficace de l’instrument de


couverture depuis le début de l’exercice.
Résultat de la couverture

Ce qui correspond au cours à terme fixé dès le départ :48 M€ × 1/1,3673 = 35 105 682,70 €
Conclusion

L’internationalisation des activités de l’entreprise à des incidences diverses sur les flux de
trésorerie liés aux différents cycles d’opération. Une entreprise qui exporte, développe aussi des
activités internationales en investissant à l’étranger ou en faisant appel à des financements
internationaux ; subit un nouveau type de risque, le risque de change, dans la mesure ou les flux
de trésorerie induits par ces opérations sont libellées dans une monnaie étrangère, dont la valeur
exprimée en monnaie nationale fluctue avec le temps. L’évaluation de la rentabilité et des coûts
doit prendre en considération les fluctuations de la monnaie de facturation et le risque de change
qui en découlent. Les entreprises doivent de plus en plus faire face à une forte volatilité qui peut
altérer sensiblement leurs marges bénéficiaires. Une position de change peut engendrer des
pertes de change qui dévorent les marges des entreprises. Dès lors, gérer le risque de change de
manière optimale devient une nécessité et impose aux intervenants de connaître les différentes
techniques de couverture.

Toutefois le recours aux instruments de couverture doit être représenter dans les états financiers
les effets pour l’entité des risques pris par l’utilisation d’instruments financiers destinés à couvrir
des risques particuliers, tel le risque de change, qui pourraient affecter le résultat. Au sens
comptable, « une opération de couverture consiste en achats ou ventes d'instruments financiers
qui doivent avoir pour effet de réduire le risque de variation de valeur affectant l'élément couvert
». Pour pouvoir être qualifiée de couverture, l'opération doit répondre, par ailleurs, à certains
critères relatifs à : l'identification des éléments de couverture dès leur origine ; l'identification du
risque couvert, en tenant compte des autres actifs, passifs et engagements ; l'existence d'une
corrélation entre les variations de valeur de l'élément couvert et celles de l'instrument de
couverture.
BIBLIOGRAPHIE

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stratégies de couverture, AFNOR, 2016.

Barneto, Pascal,Gruson, Pierre, Instruments financiers et IFRS : Evaluation et


comptabilisation en IAS 32, 39 et IFRS 7, Dunod, 2007

Synthèse // Réflexion // Une entreprise/un homme // Références, Par Laurent BAILLY, Diplômé
d’expertise comptable, Consultant en formation au CFPC

Abadie, Laurence,Mercier-Suissa, Catherine, Finance internationale : Marchés des


changes et gestion des risques, Armand Colin, 2011

Charbonnier, Nicolas,Dusoulier, Pierre-Antoine,Léger, Cyril, Le guide pratique du


change pour les entreprises : Gérer ses flux en devises étrangères et maîtriser son risque de
change, Maxima, 2013.

MARCHOUD Nouredine, Risque de Change et Couverture à Terme : Mécanismes


Financiers et Comptables, Revue Économie, Gestion et Société, N°2décembre 2015

Ahmed HRIFA, Zineb BAMOUSSE, ANALYSE DES PRATIQUES DE GESTION DU


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Obert, Robert, Pratique des normes IFRS : Référentiel et guide d'application Ed. 6, dunod,
2017

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