Vous êtes sur la page 1sur 69

Table des matières

Préface

Comment faisait-on quand l’argent n’existait pas ?

Qui a inventé la monnaie ?

À quoi ressemblaient les premières pièces ?

Pourquoi a-t-on inventé les billets ?

Peut-on fabriquer de la fausse monnaie ?

Avec une carte bancaire, peut-on acheter ce qu’on veut ?

À quoi ça sert, une banque ?

Est-ce que chaque pays a sa monnaie ?

Peut-on payer en euros à l’étranger ?

Qui est riche, qui est pauvre ?

D’où vient l’argent, s’il ne tombe pas du ciel ?

Quand quelqu’un meurt, qui hérite de sa fortune ?

Pourquoi dit-on qu’on ne prête qu’aux riches ?

C’est quoi, le SMIC ?

Est-il vrai que certains chefs d’entreprise gagnent des millions ?

Pourquoi les joueurs de foot gagnent autant d’argent ?


Pourquoi paie-t-on des impôts ?

Comment fait-on pour vivre si on ne travaille pas ?

De combien d’argent a-t-on besoin pour vivre ?

L’argent sale, c’est quand on le trouve par terre ?

Faut-il donner aux pauvres dans la rue ?

Les enfants ont-ils le droit de travailler ?

À quel âge j’aurai de l’argent de poche ?

Pourquoi un enfant ne peut pas entrer dans un casino ?

Comment détermine-t-on un prix ?

Pourquoi, pour un même produit, le prix est différent ?

Certaines chaussures valent vraiment le prix d’une maison ?

Est-ce que tout a un prix ?

Pourquoi dit-on que l’argent brûle les doigts ?

Fait-on vraiment des affaires pendant les soldes ?

Mesure-t-on la valeur de quelqu’un à l’argent qu’il gagne ?


L’argent fait-il le bonheur ?

Dans la même collection

Page de copyright
Préface

Comme tu l’imagines, l’argent est au cœur des


préoccupations des adultes. Ils doivent gagner de l’argent
pour faire vivre leur famille et sont souvent tentés d’en
gagner davantage, que ce soit pour améliorer leur confort de vie, se
faire plaisir ou montrer leur importance. Chaque personne a un
rapport particulier à l’argent, lié à sa culture, son éducation, ses
opinions politiques, ses revenus…
Souvent les enfants, ces apprentis consommateurs, ne sont pas les
derniers à s’intéresser à l’argent, qu’il s’agisse de leur argent de
poche ou des salaires des stars. Est-ce que c’est ton cas ?
Le but de ce livre est de répondre aux questions que tu te poses sur
l’argent. Sur les pièces de monnaie et les autres moyens de
paiement, notamment la carte bancaire, qui semble pouvoir tout
acheter ! Sur l’inégale répartition des richesses en France et dans le
monde. Sur les différentes façons de gagner de l’argent – y compris
les plus malhonnêtes ! –, ou de s’en procurer quand on en n’a pas
assez pour vivre ou pour réaliser un projet. Enfin, sur la valeur des
choses, ce qui détermine le prix d’un livre, d’une paire de chaussures
de luxe ou d’une œuvre d’art, ce qui fait que quelque chose de gratuit
ne l’est jamais vraiment…
Il ne me reste plus qu’à espérer que ce livre te plaira et, puisque c’est
le sujet, que tu en auras pour ton argent !
Emmanuel Trédez
Comment faisait-on quand l’argent
n’existait pas ?
On faisait du troc ! Ce mot ne
t’est peut-être pas familier, et
pourtant tu en fais sans doute
sans le savoir. Lorsque tu échanges une
carte Pokémon que tu as en double
contre une autre que tu n’as pas, c’est
du troc. En bref, le troc consiste à
échanger des trucs contre d’autres
trucs !
On peut imaginer que, dès la
préhistoire, lorsque des hommes de tribus différentes sont entrés en
contact, ils ont compris l’intérêt qu’il y aurait à échanger des biens
qu’ils avaient en quantité (de la nourriture, par exemple), contre
d’autres qui leur manquaient (des vêtements, etc.). Mais le troc a ses
limites : pour que l’échange se fasse, il faut trouver quelqu’un qui ait
besoin de ce que tu proposes et, qu’en échange, il te propose ce que
tu veux. Ce n’est pas gagné ! L’invention de la monnaie a grandement
facilité les échanges économiques. Cependant, le troc n’a jamais
complètement disparu. Rappelle-toi les westerns : les cow-boys y
troquaient des fusils contre des fourrures de Peaux-Rouges !

Aujourd’hui, le troc revient à la mode. C’est


INFO +
économique et écologique ! On échange des objets,
mais aussi des services : par exemple, des cours de maths
contre du jardinage.
Qui a inventé la monnaie ?
C’est au riche roi Crésus, qui
a régné sur la Lydie (dans
e
l’actuelle Turquie) au VI siècle
avant J.-C., que l’on attribue l’invention
des pièces et du système de monnaie
tel que nous le connaissons. Mais avant
les pièces, toutes sortes d’objets ont
servi de monnaie, à commencer par
les biens consommables : grains de blé,
fèves de cacao, têtes de bétail... selon
les régions du monde. Les marchandises n’étaient alors plus
échangées entre elles, mais échangées contre une quantité de blé ou
de cacao. Par la suite, on s’est orienté vers des monnaies non
périssables, comme le cauri, un coquillage bien reconnaissable. Si la
monnaie métallique s’est finalement imposée, c’est parce que les
métaux présentent de nombreux avantages : ils ont une valeur qui
leur est propre (surtout l’or et l’argent), ils ne s’abîment pas, sont
divisibles, malléables (en les fondant, on peut facilement les
façonner) et relativement rares.

e siècle av. J.-C., le cauri


À
À
À partir
Àpartir
partir du
partirdu
du XIIIeeesiècle
XIII
duXIII
XIII siècleav.
siècle av.J.-C.,
av. J.-C.,le
J.-C., lecauri
le cauri
cauri
est
est
estl’un
l’un
l’undes
des
desmoyens
moyens
moyensde de
depaiement
paiement
paiementles les
les
plus
plus utilisés
plusutilisés
plus utilisésdu
utilisés du monde
monde!!!!
dumonde
du monde
Le mot « monnaie » vient du latin moneta, nom du
temple de la déesse Junon Moneta, temple où les
Romains fabriquèrent leurs premières pièces vers
300 avant J.-C.
À quoi ressemblaient les premières
pièces ?
Les premières pièces de
monnaie qui apparaissent en
Lydie au viie sciècle avant J.-C.
Elles sont fabriquées à partir de
pépites d’électrum, un alliage naturel
d’or et d’argent que charrie la rivière
Pactole. Elles n’ont pas de valeur fixe,
puisque la quantité d’or et d’argent
varie d’une pièce à l’autre. Un siècle
plus tard, toujours en Lydie, les
métallurgistes parviennent à séparer les métaux. Le roi Crésus (596-
546 avant J.-C.) crée alors une pièce en or et une pièce en argent :
les créséides. Pour faciliter les paiements, il y a plusieurs formats de
pièce, et chacune a sa propre valeur. Contrairement aux premières
pièces, les créséides sont relativement plates et arrondies. Sur l’avers
(côté face), sont représentés en relief le buste d’un lion et celui d’un
taureau se faisant face ; sur le revers (côté pile), les marques de
poinçon.

L’étude
L’étude
L’étude des
L’étudedes
des pièces
despièces de
piècesde
pièces monnaie
demonnaie
de monnaie
monnaie
s’appelle
s’appelle
s’appelle la
s’appellela numismatique.
lanumismatique.
la numismatique.
numismatique.

Aujourd’hui, les pièces sont faites dans des métaux ordinaires : la


pièce de 1 euro, par exemple, est un alliage de cuivre, de zinc et de
nickel.
Le premier visage humain sur une pièce de
INFO +
monnaie est celui du conquérant Alexandre le
Grand, vers 310 avant J.-C.
Pourquoi a-t-on inventé les billets ?
Les monnaies en or ou en
argent ont un gros
inconvénient : la quantité de
métal disponible dans la nature pour
leur fabrication est limitée. Avec celles
fabriquées dans des métaux moins
précieux, comme le cuivre ou le bronze,
l’achat de la moindre marchandise
nécessite beaucoup de pièces. C’est
e
pourquoi, dès le IX siècle, les Chinois
ont recours au « papier-monnaie » :
pour éviter d’avoir sur eux une énorme quantité de pièces, au risque
de se les faire voler, les marchands déposent leur argent auprès
d’une administration qui leur délivre un reçu officiel, échangeable
dans les autres villes du royaume.
Malgré la description de Marco Polo dans son Livre des merveilles, les
premiers billets de banque n’apparaissent en Europe qu’au milieu
du XVIIe siècle. Plus précisément en Suède, où ils remplacent
avantageusement le daler, une monnaie constituée d’une plaque de
cuivre aussi lourde (plus de 20 kilos !) qu’encombrante. En France,
les premiers billets sont émis en 1803. Ils ne seront utilisés
e
couramment qu’au milieu du XIX siècle, et seulement par les plus
riches.

La monnaie fiduciaire désigne les pièces et les billets.


Le mot « fiduciaire » vient du latin fides, qui signifie
« confiance ». Une monnaie doit inspirer confiance !
Peut-on fabriquer de la fausse
monnaie ?
Bien sûr, et depuis que la
monnaie existe, il y a des faux-
monnayeurs !
Fabriquer de l’argent pour s’enrichir, ça
ne paraît pas idiot, mais c’est très
risqué : c’est un crime qui a toujours
été sévèrement puni. En France, selon
les époques, on coupait les mains des
faux-monnayeurs, on leur crevait les yeux, on les ébouillantait, ou on
les envoyait au bagne…
Pourquoi de tels châtiments ? Pour ne pas menacer le privilège que
les souverains s’étaient octroyé : celui de frapper les pièces de
monnaie (c’est-à-dire de les fabriquer). Une bonne façon d’affirmer
leur autorité et de remplir les caisses du royaume, en frappant plus
de pièces ou en mettant un peu moins d’or dans chacune.

En
En
En France,
EnFrance,
France, le
France,le faux
lefaux
le monnayage
fauxmonnayage
faux monnayageest
monnayage est
est
est
puni
puni
puni de
punide
de 30
de30
30 ans
30ans de
ansde
ans prison
deprison
de et
prisonet
prison de
etde
et de
de
450
450
450 000
450000 euros
000euros
000 d’amende.
eurosd’amende.
euros d’amende.
d’amende.

Certains faussaires rognaient la tranche des pièces pour récupérer


l’or, le fondre et fabriquer de nouvelles pièces. Pour lutter contre ces
contrefaçons, on a ajouté des stries ! Les peines encourues et
l’amélioration des techniques de frappe pour les pièces – pièces
bimétalliques (composées de deux métaux) par exemple – ou
d’impression pour les billets – filigranes, inclusion d’hologrammes ou
de fils de sécurité, encres spéciales… – n’ont jamais découragé les
faussaires.
Arrêté en France en 1964, Cesla Bojarski était un
INFO +
faussaire de génie. Son chef-d’œuvre, une
contrefaçon du billet de 100 francs Bonaparte, est d’ailleurs
très recherché par les collectionneurs !

Aujourd’hui, malgré les multiples


protections, les contrefaçons existent
encore. Même si, en théorie, un billet
est difficilement falsifiable, il faut être
un expert pour reconnaître un faux
billet. Il faut déjà en avoir examiné un
de près. Pourrais-tu seulement décrire
un billet de 10 euros ? Alors comment,
dans ces conditions, savoir qu’on t’a
refilé un faux billet !?
Certains commerçants sont
équipés d’un détecteur de faux
billets… À défaut d’en
posséder un, on peut toujours
avoir recours à la méthode
TRI : Toucher le billet pour
sentir les reliefs du papier, le
Regarder pour distinguer par
transparence l’image en
filigrane et le fil de sécurité, et
enfin l’Incliner pour percevoir
l’effet de lumière et les
hologrammes.
Avec une carte bancaire, peut-on
acheter ce qu’on veut ?

Oui, mais seulement si l’on a de l’argent sur son compte !


Aujourd’hui, quand on a de l’argent, on le dépose à la
banque. Celle-ci propose à ses clients plusieurs façons de
payer leurs dépenses : le chèque, le virement ou la carte de
paiement… Ces moyens de paiement représentent l’essentiel des
échanges d’argent. L’argent liquide (pièces, billets) n’a pas disparu,
mais il ne sert plus guère qu’à payer les petits achats, comme une
baguette par exemple.

Chèques, virements et cartes de paiement constituent


la monnaie « scripturale », parce qu’ils reposent sur des
écrits.
La carte bancaire
Son apparition remonte aux années 1970. Elle permet de retirer de
l’argent dans un distributeur, ou de payer ses achats dans une boutique
grâce à un terminal de paiement : il faut simplement se faire reconnaître
grâce à un code confidentiel, et que l’opération soit autorisée par la
banque.

Le chèque
e
Il apparaît au milieu du XIX siècle. C’est un ordre écrit qui permet à la
personne qui le signe de payer la somme inscrite au bénéficiaire indiqué.
Pour que le chèque soit accepté par un commerçant, il faut souvent
pouvoir justifier de son identité.
Un « chèque en bois » est un chèque qui ne vaut rien : on ne peut pas
l’encaisser parce que celui qui l’a signé n’a pas d’argent sur son compte !
L’ordre de virement
Effectué par téléphone ou par Internet, il donne l’autorisation à une
personne ou à un organisme de prélever ou de verser de l’argent sur un
compte bancaire (par exemple, à une entreprise pour verser son salaire à
un employé, ou à un propriétaire pour prélever le loyer dû).

D’autres moyens de paiement ?


Aujourd’hui, pour les petits montants, on peut payer avec une carte
bancaire « sans contact » (sans avoir à saisir le code). Demain, on paiera
de plus en plus avec son téléphone portable : on s’authentifiera peut-
être avec sa voix, ses empreintes digitales, ou même… par selfie !
Pour plus de sécurité
La carte bancaire est protégée
par un hologramme et par un
code connu du seul utilisateur.
Mais cela ne suffit pas à la
protéger. Il est indispensable
de la signer, mais aussi
d’apprendre par cœur le code
et de le taper à l’abri des
regards. Lors d’un achat sur
Internet, il est important de
vérifier que le site est bien
sécurisé. Et, en cas de perte ou
de vol, il faut aussitôt prévenir
sa banque, pour que personne
ne puisse plus l’utiliser.
À quoi ça sert, une banque ?
Quand on reçoit de l’argent, on
ne le garde pas chez soi, on le
dépose à la banque : ça évite
ainsi de se le faire voler ou de le
perdre ! Mais une banque, ce n’est pas
seulement une tirelire géante.
D’ailleurs, il ne faut pas s’attendre à y
trouver d’incroyables stocks de pièces
et de billets : l’argent « liquide »
représente moins de 5 % de l’argent en
circulation. Une banque gère l’argent de
ses clients, elle leur en prête, leur
permet de le placer en Bourse, ou
encore de l’épargner.
Le compte bancaire
La banque ouvre un compte bancaire à chaque client. L’argent qu’il y
dépose est porté au crédit de ce compte, et ses dépenses au débit. Le
solde, c’est-à-dire la différence entre crédits et débits, doit être positif : il
faut toujours qu’il y ait de l’argent sur le compte. Si le solde est négatif, le
client paie des pénalités (des agios). La banque met à sa disposition des
moyens de paiement : un carnet de chèques (en France, c’est souvent
gratuit) et une carte bancaire (en France, c’est payant).

L’épargne
Si, à un moment donné, on a plus d’argent que nécessaire pour les
dépenses de sa vie quotidienne, on peut en épargner une partie, c’est-à-
dire en mettre de côté, comme tu le fais avec ta tirelire. En échange, la
banque va verser des intérêts (c’est-à-dire de l’argent) sur cette somme.
Le prêt
Le rôle d’une banque, c’est surtout de prêter de l’argent. Elle prête aux
emprunteurs l’argent de ceux qui épargnent et, en échange, elle perçoit
un intérêt. Mais la banque fait attention à ne pas trop prêter, car elle doit
pouvoir rendre leur épargne à ceux qui la lui ont confiée. Elle doit aussi
être sûre que les emprunteurs ne sont pas trop endettés et qu’ils auront,
plus tard, les moyens de rembourser leur prêt. Cela peut paraître curieux,
car ce sont les plus pauvres qui ont le plus besoin des banques pour
vivre ! Grâce aux prêts, on n’est pas obligé d’attendre des années pour
s’acheter un appartement ou une voiture. On peut profiter de la vie, à
condition, bien sûr, de n’emprunter que ce que l’on est certain de pouvoir
rembourser.
Peux-tu ouvrir un compte
bancaire ?
Non, pas avant l’âge de 18 ans.
Mais tes parents peuvent le
faire pour toi : il existe
différentes formules en
fonction de ton âge. Ainsi, tu
apprends à gérer et à
économiser (mettre un peu
d’argent de côté) pour plus
tard.
Est-ce que chaque pays a sa
monnaie ?
La monnaie fait partie des
symboles d’un pays, au
même titre que le drapeau ou
la devise. Sur chaque pièce et chaque
billet sont représentés des
personnages, des monuments, ou des
événements symboliques du pays
concerné. Comme George Washington,
le premier président américain, sur le
billet de 1 dollar. Toutes les monnaies ne se valent pas. Les États-
Unis sont une grande puissance économique et leur monnaie, le
dollar, est une monnaie forte, qui inspire confiance. C’est la monnaie
la plus utilisée dans le commerce international.
er
Mis en circulation le 1 janvier 2002, l’euro est la monnaie unique
de l’Union économique et monétaire, qui compte 19 États membres.
Il a remplacé le franc français, le mark allemand, la lire italienne, la
peseta espagnole… Après le dollar, c’est la monnaie la plus utilisée
dans le monde. Face à la crise économique et au chômage, certains
économistes sont favorables à l’abandon de l’euro et au retour aux
monnaies nationales. D’autres pensent que la sortie de l’euro
aggraverait encore la situation.
Peut-on payer en euros à
l’étranger ?
Cela dépend des pays. Quand
un Français voyage à
l’étranger, il doit généralement
échanger ses euros contre de la
monnaie locale : en yuans s’il va en
Chine, en yens s’il va au Japon. Le taux
de change permet de calculer combien
de yuans (ou de yens) il pourra obtenir
contre ses euros. La valeur d’une
monnaie (on parle de cours d’une
devise) varie chaque jour en fonction
er
des résultats économiques de son pays. Par exemple, le 1 janvier
2017, 1 euro valait 1,047 dollar. Un touriste français aux États-Unis fera
donc de plus ou moins bonnes affaires selon le cours du dollar. Si la
devise américaine est basse, son pouvoir d’achat sera plus élevé : il
dépensera donc moins d’euros pour payer son voyage. Et
inversement.
S’il se rend dans l’un des 19 pays de la zone euro (Allemagne,
Belgique, Espagne, Portugal, Italie...), pas besoin de changer son
argent, il utilisera ses euros.

Certains
Certains
Certains pays
Certainspays
pays ont
paysont une
ontune
ont monnaie
unemonnaie
une qui
monnaiequi
monnaie qui
qui
n’est
n’est
n’est pas
n’estpas
pas acceptée
pasacceptée
acceptéepar
acceptée par les
parles
par autres
lesautres
les pays.
autrespays.
autres pays.
pays.
Mieux
Mieux
Mieux vaut
Mieuxvaut
vaut la
vautla changer
lachanger
la avant
changeravant
changer de
avantde
avant de
de
revenir
revenir
reveniren
revenir en France.
enFrance.
en France.
France.
Qui est riche, qui est pauvre ?
Le niveau de richesse ou de
pauvreté dépend beaucoup du
pays dans lequel on vit, car
l’argent est très mal réparti sur la
planète. Plusieurs éléments
permettent de mesurer la richesse d’un
pays. Le produit intérieur brut (PIB) par
habitant est le plus connu : c’est le
total de toutes les richesses
produites par un pays en une année,
divisé par son nombre d’habitants. On
constate que les pays pauvres, ceux
dont le PIB est faible ou moyen, se situent pour la plupart dans
l’hémisphère sud (Afrique, Asie du Sud…) ; les pays riches, ceux dont
le PIB est élevé, sont principalement situés dans l’hémisphère nord
(Amérique du Nord, Europe...).
Le produit intérieur brut
(PIB)
Le produit intérieur brut par
habitant donne une idée du
niveau de vie d’un pays. Ainsi,
en 2015, le Burundi (Afrique),
l’un des pays les plus pauvres
du monde, produisait
l’équivalent de 300 euros de
richesses par an et par
habitant, alors que le
Luxembourg (Europe) en
créait près de 100 000 euros,
environ de 350 fois plus !

Dans un certain nombre de pays d’Afrique ou d’Asie, une partie de la


population ne mange pas à sa faim, n’a pas accès à l’eau potable, est
très mal logée, etc. Cette pauvreté « absolue » n’est pas
comparable à celle que l’on connaît dans les pays riches, même si
cette dernière est tout aussi révoltante. Malgré un net recul de
l’extrême pauvreté dans le monde depuis trente ans, 1 humain sur 9
(soit plus de 800 millions de personnes) vit encore avec moins de
1,80 euro (1,90 dollar) par jour. Cela n’empêche pas qu’il y ait des
gens riches, et même très riches, dans les pays les plus pauvres, et
des pauvres dans les pays les plus riches.
Un chiffre résume bien l’inégalité de richesses sur la planète : 1 %
de la population mondiale possède plus que les 99 % restants.
D’où vient l’argent, s’il ne tombe pas
du ciel ?
Pour avoir de l’argent, il faut
en général travailler. Quand on
occupe un emploi dans une
entreprise, une usine, une boutique, on
perçoit un salaire : un revenu
correspondant au travail effectué dans
le cadre de son contrat de travail. Ce
revenu est plus ou moins élevé selon
les qualifications requises pour le
poste, son niveau d’études
(éventuellement la réputation de son
diplôme) et son expérience
professionnelle. Mais d’autres facteurs
entrent en jeu, comme le secteur
d’activité, la taille de l’entreprise, la région où elle est implantée, ou
encore le sexe du salarié. Comme tu le vois, d’un salarié à l’autre, il
peut y avoir de gros écarts de revenus.

En
En
EnFrance,
France,
France,àààposte
poste
posteégal,
égal,
égal,les
les
lesfemmes
femmes
femmes
sont
sont
sont payées
sontpayées
payéesen
payées en
en moyenne
enmoyenne
moyenne10
moyenne 10
10%
10 %
%de
% de
de
de
moins
moins
moins que
moinsque
queles
que les
les hommes,
leshommes,
hommes,ce
hommes, ce qui
cequi
ce est
quiest
qui est
est
contraire
contraireàà
contraire
contraire la
ààla loi.
laloi.
la loi.
loi.

Les gens qui travaillent ne sont pas tous salariés d’une entreprise.
Les fonctionnaires (enseignants, bibliothécaires, policiers, juges…)
sont payés par l’État et perçoivent un « traitement ». Dans de
nombreuses professions (artisans, commerçants, médecins,
artistes…), les revenus varient beaucoup d’un mois à l’autre, selon le
niveau d’activité.

Les droits d’auteur sont payés en pourcentage des


INFO +
ventes de livres : plus un écrivain vend de livres,
plus il touche de droits d’auteur.

Travailler n’est pas la seule façon de gagner de l’argent. Ainsi, si


l’on est propriétaire de biens immobiliers (appartements, maisons...),
on peut les mettre en location et percevoir un loyer. On peut aussi
prêter de l’argent et en toucher des intérêts. On peut encore placer
son argent en Bourse et acheter des parts dans une entreprise (des
actions) : si les performances de l’entreprise sont bonnes, on
touchera une part sur les bénéfices à la fin de l’année. Et si l’on
décide de revendre les actions et que leur cours (leur valeur) a
monté, on gagnera de l’argent. Parfois même, beaucoup d’argent.
Mais on peut aussi en perdre énormément.
Un nom pour chaque
revenu !
Selon le métier que l’on
exerce, le revenu que l’on
touche porte un nom
différent : un fonctionnaire
perçoit un traitement, un
avocat des honoraires, un
écrivain des droits d’auteur,
un journaliste des piges, un
acteur des cachets, un
commerçant des bénéfices, un
soldat une solde…
Quand quelqu’un meurt, qui hérite
de sa fortune ?

Un héritage, voilà bien le seul cas où l’argent tombe du ciel,


puisqu’on le doit à une personne qui vient de mourir !
Dommage que ce soit dans des circonstances aussi
douloureuses...
En France, si le défunt n’a pas laissé un écrit qui
désigne son héritier, un testament, c’est le conjoint Chaque
Chaque
Chaque année,
Chaqueannée,
année,
année,
survivant et les enfants qui héritent. Sur en
en France,
enFrance,
en France,
France,
l’héritage, l’État prélève un impôt (voir Pourquoi
10
10
10milliards
milliards
milliardsdede
de
paie-t-on des impôts ?) : les « droits de succession ».
droits
droits de
droitsde
droits de
de
Le conjoint du défunt n’en paie pas, et les enfants
n’en doivent qu’à partir d’une certaine somme. En
succession
succession
succession
succession
fait, plus les liens de parenté avec le défunt sont entrent
entrent
entrent dans
entrentdans les
dansles
dans les
les
lointains, plus les droits de succession sont élevés : caisses
caisses
caisses de
caissesde l’État.
del’État.
de l’État.
l’État.
ainsi, un frère en paiera moins qu’un cousin ou un
neveu. De même, plus l’héritage est important, plus
on paie de droits de succession.
On ne peut pas déshériter ses
enfants !
Chaque enfant hérite
obligatoirement d’une part de
l’héritage, sauf s’il a commis
un acte « indigne » envers le
défunt : s’il l’a tué ou a tenté
de le tuer ! Rien n’empêche en
revanche d’avantager l’un de
ses enfants dans son
testament.

Tout le monde n’est pas d’accord sur cette taxation de l’héritage.


Certains considèrent que, quand on a travaillé dur toute sa vie pour
transmettre un patrimoine (appartement, résidence secondaire,
meubles, actions…) à ses enfants, il est injuste de voir son héritage
« amputé » par les taxes. À l’inverse, d’autres considèrent, au nom de
l’égalité des chances, qu’un enfant déjà privilégié, qui n’a rien fait
pour mériter ce traitement de faveur et qui est simplement né dans
la bonne famille, ne doit pas tout avoir.
Plutôt que de transmettre ses biens à sa mort, on a
INFO +
la possibilité d’en donner une partie de son vivant à
ses enfants (ou petits-enfants) par une « donation ». Cela leur
permet d’utiliser cet argent quand ils en ont le plus besoin
(quand ils s’installent, par exemple).
Pourquoi dit-on qu’on ne prête
qu’aux riches ?
Lorsqu’une banque accorde un
prêt à un couple qui a besoin
d’argent pour s’acheter une
maison ou une voiture, elle s’assure
qu’il a les moyens de la rembourser.
Il ne faut pas que ses clients soient déjà
trop endettés ; ils doivent aussi avoir un
emploi stable qui leur garantit des
rentrées d’argent régulières. Quelqu’un
qui a un bon poste inspirera davantage
confiance que quelqu’un qui vit de
petits boulots. La banque veut limiter
les risques. Tel est le sens de cette expression, expression que l’on
peut trouver choquante, car ce sont bien les familles modestes qui
ont le plus besoin d’un prêt pour s’acheter de quoi améliorer leur
ordinaire.

« Crédit » vient du latin credere : croire, faire confiance.


La banque doit avoir confiance pour accorder un crédit.

Dans la réalité, les banques ne prêtent pas qu’aux personnes


riches. En effet, les riches ne sont pas les meilleurs clients : ils ont
tendance à changer de banque plus souvent, ou à avoir des comptes
dans plusieurs banques, et ils ne sont pas, non plus, à l’abri d’un
revers de fortune… Certains organismes consentent facilement des
prêts aux gens, mais à des conditions très élevées. C’est bien de
profiter du crédit pour vivre mieux, mais gare à ne pas avoir les yeux
plus gros que le ventre ! Ces « crédits à la consommation »
donnent l’impression que l’on peut tout acheter ; or il arrive un
moment où l’on n’a plus les moyens de rembourser, parce qu’on est
surendetté.

Le microcrédit
Certaines banques prêtent
aux personnes pauvres, voire
très pauvres. C’est ce qu’on
appelle le microcrédit. Il s’est
beaucoup développé ces
dernières années dans les
pays en développement, mais
aussi dans les pays riches. Il
permet, par exemple, de
donner un coup de pouce à un
jeune n’ayant pas droit à un
crédit classique pour lancer
son activité.
C’est quoi, le SMIC ?
Dans de nombreux pays, on ne
peut pas être payé en dessous
d’un certain salaire. Ce salaire
minimum a été instauré pour
protéger les salariés d’une éventuelle
exploitation par un employeur tenté de
les sous-payer. En théorie, il permet
aux gens qui le perçoivent de se loger
et de se nourrir. En France, on l’appelle
le SMIC, le salaire minimum de
croissance ; 1 salarié sur 10 le perçoit
(1 sur 4 parmi ceux qui travaillent à temps partiel). Le SMIC est l’un
des revenus minimums les plus élevés parmi les pays développés.
C’est une bonne chose pour les salariés concernés, mais ce n’est pas
sans poser quelques problèmes. Certains économistes estiment que
le SMIC découragerait les entreprises à recruter des travailleurs peu
qualifiés, ce qui les conduirait à transférer une partie de la
production à l’étranger, pour avoir une main d’œuvre meilleur
marché. D’autres pensent qu’il inciterait les entreprises à proposer
aux jeunes des stages de longue durée, plutôt que des emplois qui
leur coûtent plus cher. Enfin, il « tirerait les salaires vers le bas » :
comme l’État offre des réductions d’impôts sur les bas et les moyens
salaires, les entreprises auraient tendance à ne pas augmenter ces
salaires pour continuer à bénéficier de ces réductions.
Est-il vrai que certains chefs
d’entreprise gagnent des millions ?
Eh oui, en 2015, les cinq chefs d’entreprise Au
Au début
Audébut
Au débutdu
début du
du
du
français les mieux payés ont touché
e
chacun plus de 10 millions d’euros. Mais XXeeesiècle,
XX
XX siècle,
siècle,le le
le
attention, on ne parle ici que de quelques banquier
banquier
banquier
banquier
patrons et cadres dirigeants : ceux qui sont à la américain
américain
américain
américain
tête des plus grandes entreprises françaises.
J.
J.
J.P.
P.
P.Morgan
Morgan
Morgan
Être le patron d’une très grande entreprise, c’est
recommandait
recommandait
recommandait
recommandait
beaucoup de travail et de responsabilités. Il n’est
un
un
un rapport
unrapport
rapportde
rapport de
de
de
pas donné à tout le monde de pouvoir exercer ce
métier. Cela peut donc paraître normal qu’un chef
salaire
salaire
salairede
salaire de
de1111àà
de 20
àà20
20
20
d’entreprise soit très bien payé. entre
entre
entrele
entre le
le patron
lepatron
patronet
patron et
et
et
Mais qu’est-ce qui peut justifier qu’un patron gagne ses
ses
sesemployés.
employés.
employés.
jusqu’à 500 fois le salaire minimum (SMIC) ? On dit
que ces rémunérations sont le prix à payer pour
avoir les meilleurs, et que si on les payait moins, les chefs
d’entreprise partiraient aux États-Unis ou en Allemagne, où ils sont
encore mieux rémunérés ! On dit aussi que leur salaire ne fait que
refléter les performances de l’entreprise, mais des rapports
montrent que ce n’est pas toujours le cas.
Quand beaucoup de gens ont du mal à gagner de quoi vivre, ces
rémunérations semblent particulièrement choquantes, tout comme
le revenu de certains sportifs, acteurs ou chanteurs. De même qu’il y
a un salaire minimum, devrait-il y avoir un salaire maximum ?
Certains réclament que les rémunérations de ces grands patrons ne
dépassent pas 100 fois le SMIC…
Pourquoi les joueurs de foot gagnent
autant d’argent ?
Bonne question ! Un
footballeur, aussi talentueux
soit-il, mérite-t-il d’être payé
des dizaines de millions d’euros pour
taper dans un ballon ? Et puisqu’on
parle de ballon, mérite-t-il d’être
infiniment mieux payé qu’un rugbyman
ou un handballeur ? Ce qui est sûr, c’est
que les joueurs de foot n’ont rien
demandé ! Ils ont la chance que leur sport soit le plus populaire du
monde.
Les soirs de matchs, les spectateurs se pressent dans les stades et
devant leur télévision. Les chaînes sont prêtes à débourser des
sommes considérables pour retransmettre les grandes rencontres,
car les audiences sont telles qu’elles font payer très cher aux
marques la diffusion des publicités pendant ces matchs. Quant aux
chaînes payantes, elles attirent de très nombreux abonnés grâce au
football.

En
En
En 2015,
En2015,
2015, la
2015,la
la finale
lafinale
finalede
finale de la
dela
de Coupe
laCoupe
la des
Coupedes
Coupe des
des
champions
champions
champions entre
championsentre
entrele
entre le FC
leFC
le Barcelone
FCBarcelone
FC Barceloneet
Barcelone et
et
et
la
la
laJuventus
Juventus
Juventusde de
deTurin
Turin
Turinaaaréuni
réuni
réuni
180
180
180 millions
180millions
millionsde
millions de téléspectateurs
detéléspectateurs
de téléspectateursdans
téléspectateurs dans
dans
dans
le
le monde.
lemonde.
le monde.
monde.

Avec l’argent qu’ils touchent des chaînes de télévision pour la


diffusion des matchs, les clubs de foot peuvent recruter les meilleurs
joueurs. Mais comme les grands clubs européens se battent tous
pour les avoir, les agents des joueurs font monter les prix, et les
clubs doivent les attirer avec des salaires mirobolants. Ce n’est pas
un problème pour eux, car ils savent qu’avec de tels joueurs, ils
remporteront encore plus de matchs, passeront encore plus à la télé,
et gagneront encore plus d’argent !

En plus du salaire versé par le club, les


plus grands joueurs de foot gagnent
beaucoup d’argent sur la vente de
maillots et sur les contrats
publicitaires. Au total, Cristiano
Ronaldo, le joueur de foot le mieux
payé au monde, a touché 88 millions de
dollars en 2016.
En réalité, seuls quelques joueurs gagnent de telles sommes. Le
salaire des joueurs de Ligue 1 est nettement plus raisonnable, même
s’il reste très supérieur au salaire moyen des Français. Il faut aussi
noter que la carrière d’un footballeur est très courte : vers l’âge de
30 ans, il doit trouver un autre métier. Pas toujours facile !

Le
Le
Le Real
LeReal
Real Madrid
RealMadrid
Madrid est
Madridest le
estle
est club
leclub
le qui
quiaa
clubqui
club qui vendu
aavendu
vendu
vendu
le
le
le plus
leplus de
plusde
plus maillots
demaillots
de maillotsen
maillots en 2015
2015::::
en2015
en 2015
2,5
2,5
2,5 millions,
2,5millions, dont
dont1111million
millions,dont
millions, dont million pour
millionpour
million pourle
pour le
le
le
maillot
maillot de
maillotde
maillot Ronaldo
Ronaldo!!!!
deRonaldo
de Ronaldo
Les sportifs les mieux payés
Selon le magazine américain
Forbes, Cristiano Ronaldo et

Lionel Messi étaient les deux


sportifs les mieux payés au
monde en 2015. On trouvait
aussi dans le Top 10 trois
basketteurs, deux tennismen,
deux golfeurs, et un joueur de
football américain.
Pourquoi paie-t-on des impôts ?

Souvent, les gens disent qu’ils paient trop d’impôts. Sans


doute parlent-ils de l’impôt sur le revenu... C’est l’impôt
que l’on paie sur tout ce que l’on a gagné au cours d’une
année : salaires, loyers, intérêts, etc. Cet impôt a pour but de corriger
les inégalités en taxant progressivement les revenus : ceux qui
gagnent beaucoup d’argent paient plus d’impôts que les autres.
Quant aux gens ayant les revenus les plus modestes, ils n’en paient
pas. Cela représente aujourd’hui plus de la moitié des foyers français.
Mais il y a bien d’autres impôts que l’impôt sur le
revenu : l’impôt sur les sociétés payé par les Les
Les
Les impôts
Lesimpôts
impôts
impôts
entreprises, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) alimentent
alimentent
alimententles
alimentent les
les
les
dû par les plus riches, les impôts locaux que chacun
caisses
caisses
caissesdede
del’État.
l’État.
l’État.
paie dans la ville où il habite. Et puis il y a la TVA
En
En
En France,
EnFrance,
France,la
France, la TVA
laTVA
la TVA
TVA
(taxe sur la valeur ajoutée), une taxe que tout le
monde paie sur ses achats.
représente
représenteàà
représente
représente elle
ààelle
elle
elle
C’est vrai qu’en France, si on compte aussi les seule
seule
seulela
seule la moitié
lamoitié
la moitié
moitié
cotisations prélevées sur les salaires (voir Comment de
de cet
decet
de argent
argent!!!!
cetargent
cet argent
fait-on pour vivre si on ne travaille pas ?), on paie
beaucoup d’impôts, en tout cas plus que dans
d’autres pays d’Europe. C’est ce qui conduit un certain nombre de
gens (parmi les plus riches) à quitter la France pour s’installer dans
un pays où ils paieront moins d’impôts.
Mais est-ce trop d’impôts pour autant ? Tout dépend du service que
l’État offre aux citoyens ! Les impôts permettent, entre autres, de
payer les quelque cinq millions de fonctionnaires (enseignants,
policiers, juges, soldats, infirmières…) qui travaillent au service de
l’État. Et si l’école est gratuite, que l’on peut se faire soigner pour pas
cher, que les rues et les routes sont entretenues, que l’armée peut
intervenir dans certaines régions du monde, que la police veille à
notre sécurité, c’est grâce aux impôts que nous payons !

C’est quoi, la TVA ?


C’est une taxe prélevée sur
tous nos achats. Si tu achètes
une paire de baskets ou un
téléphone portable, l’État
prélèvera 20 % sur la somme
payée. L’État ne prendra
cependant que 5,5 % pour les
produits de première
nécessité, comme la
nourriture, ou encore les
livres, cette nourriture de
l’esprit ! On considère souvent
la TVA comme un impôt
injuste, car elle touche de la
même manière gens modestes
et gens aisés.
Comment fait-on pour vivre si on ne
travaille pas ?
Quand on ne travaille pas
(qu’on est au chômage ou
qu’on est malade) ou que l’on
ne travaille plus (quand on est à la
retraite), on n’est pas pour autant à la
rue. Et heureusement ! On perçoit ce
qu’on appelle des « prestations
sociales ». Ces prestations sont payées
grâce aux « cotisations sociales »
prélevées sur les salaires. Elles sont
ensuite redistribuées à ceux qui en
ont besoin : aux retraités (pension de
retraite), aux chômeurs (salaire de
remplacement partiel), aux personnes malades ou invalides
(remboursement des soins…), aux familles (allocations familiales,
aides à la garde d’enfants…), aux personnes qui ont du mal à se loger
(aide au logement), ou encore à ceux qui n’ont aucune ressource.
Ce système repose donc sur la solidarité : certains salariés paient
plus de cotisations qu’ils ne reçoivent de prestations (par exemple,
s’ils ne tombent pas malades ou s’ils ne perdent pas leur emploi), et
inversement.

Salaire net (dans la poche du salarié) = salaire brut –


cotisations sociales.
De combien d’argent a-t-on besoin
pour vivre ?
Cela dépend bien sûr du pays
dans lequel on vit et de ce que
l’on entend par « vivre ».
Prenons l’exemple de la France et
regardons le niveau de revenus qu’il
faudrait avoir pour ne pas être
considéré comme pauvre. En 2015, ce
seuil de pauvreté, qui est calculé par
rapport aux revenus de l’ensemble de
la population, s’élevait à 1 000 euros par
mois.
Mais combien faut-il pour vivre « décemment » ? Dans une étude
récente, l’Observatoire national de la pauvreté a retenu les
critères suivants : manger à sa faim, avoir un toit, acheter des
vêtements et se soigner, disposer d’une chambre pour chaque
enfant de sexe différent, avoir une voiture, ou encore partir deux
semaines par an en vacances. Les résultats montrent qu’une
personne seule aurait besoin de 1 424 euros par mois pour vivre
« décemment », et un couple avec deux enfants de 3 284 euros. Pas
toujours facile, notamment pour les familles où l’un des parents doit
élever seul ses enfants.

En
En
En 2015,
En2015,
2015, en
2015,en
en France,
enFrance, 8,8
France,8,8
France, millions
8,8millions
8,8 de
millionsde
millions de
de
personnes
personnes
personnesvivaient
vivaient
vivaienten
en
endessous
dessous
dessousdudu
du
seuil
seuil
seuil de
seuilde pauvreté.
depauvreté.
de pauvreté.
pauvreté.
Selon la fondation Abbé-Pierre, qui vient en aide
INFO +
aux plus démunis, il y avait en France, en 2016,
3,8 millions de mal-logés, dont plus de 220 000 personnes
sans domicile ou vivant dans des habitations de fortune.
L’argent sale, c’est quand on le
trouve par terre ?
C’est vrai que l’argent, c’est
sale. On y trouve des quantités
de bactéries qui peuvent
transmettre des infections. Et mieux
vaut se laver les mains quand on
manipule des pièces ou des billets !
Mais ce que l’on appelle « argent sale »,
c’est l’argent qui est obtenu de façon
malhonnête par des organisations criminelles. Il provient du trafic
de drogue, de la revente illégale d’armes à feu, du vol ou de
l’escroquerie informatique, du commerce d’espèces animales
protégées, du trafic d’êtres humains (prostitution, mendicité forcée,
trafic d’organes…), de la contrefaçon (fabrication de fausse monnaie,
de faux médicaments, imitations de produits de luxe…), du racket, ou
encore de la corruption.
« Blanchir » de l’argent sale consiste à dissimuler l’origine criminelle
de l’argent pour l’investir dans des activités légales (une fois
« blanchi », cet argent semble propre). Le blanchiment d’argent est
également une infraction punie par la loi.
Faut-il donner aux pauvres dans la
rue ?
Malgré l’action de l’État en
faveur des plus démunis, ou le
travail des associations et de
leurs milliers de bénévoles (Les
Restaurants du Cœur, la fondation
Abbé-Pierre, et bien d’autres), la
pauvreté s’étend dans les rues de
nos villes. Certains considèrent qu’il ne faut pas donner d’argent aux
pauvres, car cela encouragerait la mendicité. Pas sûr cependant que
vivre sur le trottoir soit à ce point enviable ! D’autres avancent, et cet
argument-là semble plus valable, que certains mendiants font la
manche au profit de bandes organisées qui les traitent comme des
esclaves : ne pas leur donner d’argent aiderait à lutter contre ces
trafics humains odieux.

En
En
En France,
EnFrance,
France,les
France, les dons
lesdons
les aux
donsaux
dons associations
auxassociations
aux associations
associations
humanitaires
humanitaires
humanitairessont sont
sontencouragés
encouragés
encouragéspar
par
par
l’État
l’État::::un
l’État
l’État un
un don
undon
donde
don de 100
de100
de euros
100euros
100 donne
eurosdonne
euros donne
donne
droit
droitàà
droit
droit une
ààune réduction
uneréduction
une d’impôt
réductiond’impôt
réduction de
d’impôtde
d’impôt de
de
75
75 euros.
75euros.
75 euros.
euros.

Que l’on ait affaire à de vrais ou à de faux mendiants, il est difficile de


rester insensible à la misère. On se tient face à eux avec notre
mauvaise conscience. C’est à chacun d’écouter son cœur. On peut
leur donner de la nourriture si l’on pense que l’argent risque d’être
mal employé. On peut aussi leur parler, car l’exclusion est tout
aussi dure à vivre que la pauvreté. Et il vaut peut-être mieux se
contenter d’échanger quelques mots avec eux plutôt que de leur
donner une pièce sans un regard, même si c’est plus facile à dire qu’à
faire !
Les enfants ont-ils le droit de
travailler ?
Ça dépend du travail et ça
dépend du pays. En France, il
est interdit de travailler
avant l’âge de 16 ans. Il y a toutefois
des exceptions : si ses parents l’y
autorisent, un enfant à partir de 14 ans
peut travailler pendant ses vacances
scolaires (mais pas plus de la moitié des vacances). À partir de 15 ans,
il peut travailler dans le cadre d’un contrat d’apprentissage. Le
travail des enfants est très encadré par la loi. Tout d’abord, un enfant
ne peut conclure un contrat qu’avec l’autorisation de ses parents ;
ensuite, il ne peut pas travailler plus de 35 heures par semaine, et
pas plus de 7 (pour les moins de 16 ans) ou 8 heures par jour. Enfin le
travail de nuit lui est interdit.

Parfois, vers 13 ou 14 ans, certains font


du baby-sitting ou du « cat-sitting » (ils
nourrissent le chat des voisins pendant
leurs vacances). Ils sont souvent payés
« au noir », c’est-à-dire sans être
déclarés, ce qui est illégal, mais
semble-t-il, toléré. D’autres enfants
travaillent comme mannequins : ils
posent pour des catalogues de jouets
ou de vêtements, pour des publicités... Généralement, les parents ont
d’abord envoyé un « book » de photos de leur enfant à des agences
de mannequins spécialisées. Là aussi, le travail est très
réglementé : par exemple, les tournages et les séances photos
doivent avoir lieu en dehors des heures de cours. Les enfants doivent
être rémunérés, mais cet argent est placé sur un compte, et ils ne
pourront en disposer qu’à 18 ans.

Et dans le monde ?
D’après l’Unicef, en 2016,
168 millions d’enfants dans le
monde (soit 1 enfant sur 10)
sont contraints d’exercer un
travail qui les prive de leur
enfance et peut mettre en

danger leur santé . Au lieu


d’aller à l’école, ces enfants
travaillent dans des
plantations, dans des ateliers
ou dans des mines. Ils sont
aussi domestiques, quand ils
ne sont pas esclaves, ou pire
encore !
À quel âge j’aurai de l’argent de
poche ?
L’argent de poche, c’est une petite somme que
tu reçois régulièrement – chaque mois ou
chaque semaine – de la part de tes parents, et
que tu utilises comme tu veux. Tu te plains peut-être
parce que tu n’en as pas encore, ou pas assez. Mais tes
parents ne sont pas obligés de t’en donner. En France,
environ 60 % des parents donnent de l’argent de
poche à leurs enfants, mais généralement, pas à ceux
qui ne savent pas compter. Le collège peut être un bon
moment pour commencer à en demander à tes parents.
Pour le montant, là aussi, il n’y a pas de règles : il dépend forcément
de ce que gagnent tes parents et de ton âge. À chaque âge ses
besoins… Il est donc normal que ton grand frère ait plus d’argent de
poche que toi : ce n’est pas parce que c’est le chouchou ! Et rien ne
t’empêche, en grandissant, de demander une « augmentation » à tes
parents.
Fais attention à ton argent de poche : ne le perds pas ou ne le
dépense pas n’importe comment. Apprends à faire des choix, car tu
ne peux pas acheter tout ce dont tu as envie. Peut-être seras-tu
amené à faire des économies en vue d’un achat plus important...
Bref, commence à gérer ton « budget », comme les adultes !
Pourquoi un enfant ne peut pas
entrer dans un casino ?
Les mineurs (les enfants et
adolescents jusqu’à 18 ans)
n’ont pas le droit d’entrer dans
un casino, même s’ils sont
accompagnés d’un adulte et même s’ils
ne jouent pas ! De manière générale,
tous les jeux d’argent leur sont
interdits : les jeux de pronostics
(hippiques ou sportifs), les jeux de
hasard (jeux de tirage, comme le loto,
ou de grattage), le poker, et tous les
jeux que l’on trouve dans un casino (les
machines à sous, la roulette, le blackjack…). Cela vaut aussi pour les
jeux sur Internet.
Il ne s’agit pas de punir les enfants mais, au contraire, de les
préserver de la dépendance. Pour certains adultes, les jeux
d’argent sont comme une drogue : ils n’arrivent pas à résister à
l’envie de jouer, encore et toujours, même s’ils perdent. Qu’est-ce
que ce serait alors, pour les enfants qui sont plus fragiles ? Cette
interdiction est également là pour les protéger de l’échec scolaire :
ils pourraient croire que l’argent se gagne facilement – sachant qu’il
se perd tout aussi facilement ! – et ne plus avoir le goût du travail ou
de l’effort.
Heureusement, il reste le Monopoly !
Comment détermine-t-on un prix ?

Prenons l’exemple d’un livre. Pour déterminer son prix de


vente, il faut commencer par estimer toutes les dépenses
que l’on va faire pour le créer (écriture, mise en page,
illustrations…), le fabriquer (impression, reliure), pour le faire
connaître (promotion, publicité), enfin pour le stocker et l’envoyer
dans les différents points de vente. Certaines dépenses sont fixes,
comme la mise en page du livre, qui coûte le même prix quel que
soit le nombre de livres imprimés. D’autres dépenses varient en
fonction de la quantité fabriquée : par exemple, plus on imprime
d’exemplaires, plus on consomme d’encre et de papier. Mais, au final,
plus le tirage du livre est important, plus le coût pour produire
chaque exemplaire diminue…
Il faut ensuite estimer le nombre d’exemplaires que
l’on va vendre (le chiffre d’affaires). En faisant des En
En
Engénéral,
général,
général,un un
un
hypothèses raisonnables, on détermine alors un prix produit
produitàà
produit
produit àà
pour le livre. Ce prix de vente doit non seulement
6,99
6,99
6,99 euros
6,99euros
eurosse
euros se
se
se
permettre à la maison d’édition de couvrir ses
vend
vend
vend mieux
vendmieux
mieuxque
mieux que
que
que
dépenses, mais aussi de gagner de l’argent. En
théorie, on ne publie pas un livre s’il risque d’en
le
le
le même
lemême produit
mêmeproduit
même produit
produit
perdre. Mais on ne sait jamais ce qui va marcher ou ààà777euros
euros
euros!!!C’est
C’est
C’est
non : ça reste un pari ! ce
ce
ce que
ceque l’on
quel’on
que l’on
l’on
Le prix de vente doit aussi tenir compte du appelle
appelle
appellele
appelle le
lele«« prix
««prix
prix
prix
marché, autrement dit de ce que les acheteurs sont
psychologique
psychologique
psychologique». ».
».
prêts à dépenser pour se procurer le livre concerné.
On compare donc son prix à celui des livres équivalents parus dans
d’autres maisons d’édition. Parfois, on a intérêt à proposer le prix le
plus bas possible, car on sait que c’est un critère d’achat
déterminant. Dans d’autres cas, on fixe un prix un peu plus haut, car
on pense que l’acheteur accepterait de mettre plus pour avoir ce
livre-là.

Un prix unique pour le livre


En France, contrairement à la
plupart des produits, le livre
est vendu à un prix unique,
c’est-à-dire au même prix, et
ce quel que soit le magasin
(supermarché, librairie...).
C’est pour défendre les petites
librairies qui, sans cela,
seraient obligées de fermer à
cause de la concurrence avec
les grandes surfaces.
Pourquoi, pour un même produit, le
prix est différent ?
Dans une économie comme la
nôtre, les points de vente
sont libres de fixer le prix
d’un produit comme ils l’entendent, à
partir du prix conseillé par le fabricant :
prix bas pour attirer les clients, prix
haut pour gagner plus. Le
consommateur a donc intérêt à
comparer les prix, car ils peuvent
énormément varier d’un magasin à
l’autre…
Mais il faut comparer ce qui est comparable. Des produits
concurrents doivent avoir des usages iden-tiques et des
caractéristiques voisines : par exemple, pour deux ordinateurs
portables de même format destinés à des joueurs de jeux vidéo.
C’est au consommateur de juger quel est le meilleur rapport entre la
qualité et le prix.

Les
Les
Lesprix
prix
prixsont
sont
sontlibres
libres
libres:::c’est
c’est
c’esttoujours
toujours
toujoursau
au
au
consommateur
consommateur
consommateurde
consommateur de s’informer
des’informer
de pour
s’informerpour
s’informer pour
pour
acheter
acheter
acheter en
acheteren
en connaissance
enconnaissance
connaissancede
connaissance de cause.
decause.
de cause.
cause.

Certains produits, apparemment identiques, présentent des


différences de prix importantes. C’est par exemple le cas des œufs.
Pourquoi ? Parce que le prix dépend des conditions de
production : des œufs « bio », pondus par des poules élevées en
plein air et ayant bénéficié d’une alimentation saine, coûtent plus
cher que des œufs pondus par les poules élevées en cage ou en
volière. À chacun de savoir s’il est prêt à payer plus cher pour avoir
une autre qualité... Même chose pour le
chocolat. Une tablette étiquetée
« équitable » vaut plus cher qu’un
chocolat ordinaire car elle garantit
entre autres que les cultivateurs de
cacao ont été mieux rémunérés et que
les fèves n’ont pas été récoltées par des
enfants, tandis que l’autre ne garantira
rien. À chacun de décider...
Quand on achète un produit, on paie
aussi la marque, notamment parce
qu’elle a une bonne image et qu’elle
inspire confiance. Encore une fois, au consommateur de choisir s’il
veut payer plus cher pour la marque. Lorsque des baskets sortent
des mêmes chaînes de production en Asie, mais ont des prix
différents juste à cause de la marque sous laquelle elles sont
vendues, cette « prime de marque » est-elle justifiée ?
Pas si sûr…
Certaines chaussures valent
vraiment le prix d’une maison ?
C’est incroyable, mais vrai ! Je
ne crois pas que je me
sentirais bien à l’aise si je
devais porter les chaussures à
2 millions de dollars que le rappeur
américain Nick Cannon a commandées
en 2014 au designer Jason Arasheben.
Il faut dire qu’elles sont incrustées de
14 000 diamants !
Le luxe, voilà un secteur à propos
duquel on peut dire que le client est
« roi ». Car il faut la fortune d’un roi, ou
tout du moins d’un roi du rap, pour s’offrir un article à ce prix-là ! Les
objets de luxe sont associés à la beauté, au savoir-faire
exceptionnel des artisans qui les fabriquent, et à la qualité des
matériaux qui les composent. Pour les connaisseurs, le luxe est un
plaisir raffiné, plaisir qu’ils sont prêts à payer très cher. Pour d’autres,
c’est surtout une façon de faire étalage de sa fortune. Objet de luxe
et œuvre d’art ont des points communs : ils sont dus au savoir-faire
et au talent d’un créateur, ils sont exceptionnels (l’œuvre d’art est
même unique) et leur prix peut être exorbitant. Toutefois,
contrairement aux objets de luxe, le prix d’une œuvre d’art n’est pas
lié à ce qu’elle coûte à produire (toile, pinceaux, tubes de peinture…),
mais à ce que les amateurs d’art sont prêts à débourser pour se
l’offrir.
En
En
En 2011,
En2011,
2011, la
2011,la famille
lafamille
la royale
familleroyale
famille royaledu
royale du Qatar
Qataraa
duQatar
du Qatar aa
acheté
acheté
acheté Les
achetéLes
Les Joueurs
LesJoueurs
Joueursde
Joueurs de cartes,
decartes,
de cartes,un
cartes, un
un
un
tableau
tableau
tableaudu
du
dupeintre
peintre
peintrePaul
Paul
PaulCézanne,
Cézanne,
Cézanne,pourpour
pour
plus
plus
plusde
plus de 183
de183
de millions
183millions
183 d’euros
d’euros!!!!
millionsd’euros
millions d’euros
Est-ce que tout a un prix ?
Je serais tenté de répondre
oui. Tu vas me dire qu’on ne
paie pas pour envoyer ses
enfants à l’école, pour se promener
dans un jardin ou pour emprunter un
livre à la bibliothèque. Certes, ces
services publics sont gratuits, mais ce
n’est pas pour autant qu’ils ne coûtent
rien. L’école publique n’est gratuite que
parce que l’État prend en charge le
salaire des professeurs, l’entretien des
locaux, le matériel informatique, l’achat des manuels scolaires… Tous
les Français participent au financement de l’école par les impôts
qu’ils paient.
Parfois, la gratuité nous fait oublier que les choses ont une
valeur. Ainsi, quand on télécharge illégalement des films, de la
musique ou des livres sur Internet, on oublie qu’ils sont le fruit d’un
travail (artistique, éditorial…) et que, si on ne les paie pas, les
producteurs, les éditeurs, mais aussi les auteurs, ne toucheront pas
de droits sur ces œuvres.
Euh, tout bien considéré, l’amour, l’amitié, la liberté, le bonheur ou la
santé, ça n’a pas de prix !
Pourquoi dit-on que l’argent brûle
les doigts ?
C’est une façon de dire que
l’on a tendance à dépenser
tout de suite l’argent que l’on
a entre les mains, un peu comme s’il
brûlait les doigts. On a tous des envies,
et l’argent permet de les assouvir. Mais
il faut faire des choix, car on ne peut
pas tout acheter ! Et acheter ce dont on
a envie ne nous satisfait qu’un temps :
aussitôt, une autre envie surgit, envie
qui doit à son tour être comblée.
C’est d’autant plus vrai dans notre
société de consommation, où tout est
fait pour nous donner envie de
consommer et de dépenser notre
argent. La publicité, omniprésente, nous vend du rêve. Les magasins
nous proposent toujours plus de choix ; de nouveaux produits
(notamment technologiques) surgissent dans les rayons, qui nous
invitent à remplacer plus vite que prévu les anciens, même s’ils
fonctionnent encore. À chaque instant, des promotions nous incitent
à saisir l’occasion d’acheter des produits moins chers. Sans oublier la
pression sociale qui nous pousse, pour nous faire accepter par les
autres (élèves, collègues, amis…), à acheter les dernières baskets ou
le dernier portable à la mode. Quand on est entouré de cigales, pas
facile d’être une fourmi et de mettre de l’argent de côté !
Fait-on vraiment des affaires
pendant les soldes ?
Pendant les soldes, obsédés
par l’idée de faire de bonnes
affaires, on fait souvent plus
attention à la réduction (30 %, 40 %,
50 %) qu’au prix final auquel on achète
le produit. Il faut savoir que, parfois, un
mois avant les soldes, les commerçants
augmentent artificiellement le prix d’un
article qui s’est mal vendu, pour
pouvoir appliquer une belle réduction
au moment des soldes. Si bien que le prix soldé est parfois identique
à celui qui était pratiqué deux mois plus tôt ! Bref, ce n’est pas la
réduction qui compte, mais le prix après réduction. Et cela vaut pour
toutes les promotions.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas profiter des promotions qui se
présentent, mais il est important de bien réfléchir avant
d’acheter. Une promotion ne vaut que pour une durée limitée : elle
est toujours « à saisir », comme la queue du Mickey dans les
manèges. Et, dans l’urgence, on achète parfois un produit dont on n’a
pas vraiment besoin, ou on en achète plus que nécessaire juste parce
qu’il est en promotion. Avant de mettre dans son Caddie un paquet
de 16 pots de yaourts, certes moins cher à l’unité que le paquet de 8,
il faut être sûr qu’on les consommera avant la date de péremption.
Sinon, ils finiront à la poubelle, et on n’aura rien gagné du tout !
Les soldes, c’est le moment de l’année où un
commerçant a le droit de vendre ses produits à perte.
Mesure-t-on la valeur de quelqu’un à
l’argent qu’il gagne ?
En 2009, un célèbre
publicitaire déclarait dans une
émission de télévision : « Si, à
50 ans, on n’a pas une Rolex (montre
de luxe), on a raté sa vie. » Dans notre
société de consommation, « être » est
devenu « avoir ». On ne mesure plus la
valeur d’un individu à ce qu’il est, à
ce qu’il sait ou à ce qu’il sait faire, mais à
ce qu’il gagne ou à ce qu’il possède. Et
on n’hésite pas à étaler divers signes de
richesse – grosse maison, grosse voiture, grosse montre – pour
attester de son gros salaire, pour montrer que l’on appartient au
camp de ceux qui ont « réussi ».
Pourtant, la valeur d’un individu n’a rien à voir avec la valeur de son
compte en banque ; ce qui est important, ce sont ses qualités, ses
connaissances, sa conscience, ses valeurs morales... Comme l’a écrit
l’auteur irlandais Oscar Wilde : « La valeur d’un homme réside, non
dans ce qu’il a, mais dans ce qu’il est. »
L’argent fait-il le bonheur ?
Non, l’argent ne fait pas le
bonheur. « C’est même à se
demander pourquoi les riches
y tiennent tant ! » fait dire le
dramaturge Georges Feydeau à l’un de
ses personnages, sur le ton de la
plaisanterie. L’argent ne fait pas le
bonheur, et tout l’or du monde ne peut
acheter l’amitié, l’amour, ou encore la
santé.
L’argent ne fait pas le bonheur, mais il
y participe certainement. Car peut-on
être heureux si on n’a pas de quoi manger à sa faim, habiter sous un
toit, s’habiller, se faire soigner ? Si, chaque mois, on ne sait pas
comment on va payer son loyer ? S’il faut se priver de sorties, de
vacances, pour nourrir sa famille ?
Mais, à partir d’un certain seuil de revenus, le fait de gagner encore
plus d’argent augmente-t-il le bonheur ? Sans doute rend-il plus
heureux ceux qui trouvent leur bonheur dans l’accumulation de
richesses et dans la puissance que peut procurer l’argent. Mais pour
les autres ? Le bonheur, n’est-ce pas simplement de profiter de ce
que l’on a ?
Dans la même collection
Page de copyright
Textes : Emmanuel Trédez
Illustrations : Aurélien Cantou

Direction : Guillaume Arnaud, Guillaume Pô


Direction éditoriale : Emmanuelle Braine Bonnaire
Édition : Danielle Védrinelle
Direction artistique : Sylvaine Beck
Réalisation numérique : andaollenn, Gwenael Dage

© Fleurus Éditions, Paris, 2017


Site : www.fleuruseditions.com
ISBN numérique : 9782215135142
ISBN papier : 978 2 2151 5155-5
Dépôt légal : avril 2017
Tous droits réservés pour tous pays.
« Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »

Vous aimerez peut-être aussi