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Grandes Fonctions Macroéconomiques

Chapitre 5 : La monnaie
L1 Economie-Gestion

1
Outline

1 Définition et fonctions de la monnaie

2 L’offre de monnaie

3 La demande de monnaie

2
Outline

1 Définition et fonctions de la monnaie

2 L’offre de monnaie

3 La demande de monnaie

3
1. Définition et fonctions de la monnaie

1.1. D’une économie de troc à une économie


monétaire

4
1.1. D’une économie de troc une économe monétaire

L’absence de monnaie ne pose pas de problème si tous les individus sont


autosuffisants.
En revanche, si les individus se spécialisent, l’amélioration de leur utilité
nécessite des échanges
Les échanges peuvent s’effectuer sous forme de troc (couteux) : coûts de
recherche d’un partenaire, coûts de stockage de ses propres biens
On peut minimiser ces coûts en adoptant une économie de foire, i.e.,
centralisation des offres et des demandes
∆ nécessite d’établir (n ≠ 1) prix relatifs pour chaque bien, donc n(n≠1)
2
prix relatifs pour n biens
On peut diminuer le nombre de prix relatifs (n ≠ 1) en utilisant un seul et
unique bien pour servir d’étalon de valeur, on a alors une
monnaie-marchandise

Macroéconomie : chapitre 5 5 / 365


Le troc

Bien A

Agent éco Agent éco


1 2

Bien B

Dans le troc, l’achat d’une marchandise s’effectue contre la vente


d’une autre.
6
L’échange en économie monétaire

Bien B Bien A

Agent éco 1 Agent éco 2


Agent éco 3

Monnaie Monnaie
7
• Pour que ce bien, qui acquiert le statut de monnaie, soit
accepté en paiement de n’importe quel autre bien, il faut
qu’il inspire confiance aux agents économiques.
• Un tel système est une économie monétaire.
• Le bien qui peut être une monnaie-marchandise doit
avoir certaines caractéristiques :
– bien durable
– bien dont on peut stocker une valeur importante dans un petit
volume
– bien divisible pour régler des achats de différentes valeurs.

8
• Les métaux précieux, comme l’or, se sont imposés
comme monnaie-marchandises : stade des monnaies
métalliques.
• Puis la monnaie a pris les formes qu’on lui connaît
aujourd’hui, et perdu tout lien avec une quelconque
marchandise.
• Dans les économies contemporaines, on distingue deux
formes de monnaie :
– monnaie fiduciaire : pièces et billets
– monnaie scripturale : monnaie qui est créée et détruite par de
simples jeux d’écriture, à savoir les dépôts à vue.

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• L’évolution des formes de monnaie est caractérisée par une
dématérialisation progressive et non linéaire.
• Plusieurs formes de monnaie peuvent coexister à un moment
donné.
• Le troc existe dans une économie monétaire, mais il y est très
marginal dès lors que la monnaie remplit ses fonctions de manière
satisfaisante.

10
• La monnaie se définit comme l’ensemble des actifs
immédiatement utilisables pour acquérir des biens et
services ou régler des dettes.
• La monnaie est le seul bien échangeable contre tous les
autres biens.

• Les moyens de paiement sont l’ensemble des


instruments mis à disposition des agents économiques
pour régler leurs dépenses par des transferts de
monnaie.

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• Il existe plusieurs catégories de moyens de paiement,
qui diffèrent tant par leur forme matérielle que par la
technologie utilisée :
– les moyens de paiement fiduciaires (les pièces et les billets)
– les moyens de paiement dits scripturaux car ils supposent des
écritures sur des comptes.
• Les moyens de paiement scripturaux permettent de
mobiliser la monnaie scripturale. Ils prennent des formes
variées :
– Chèque
– Virement
– Prélèvement
– Carte de paiement
– Titre interbancaire de paiement (TIP)
– Effet de commerce (lettre de change, billet à ordre)
– Monnaie électronique.
12
• La monnaie électronique :
– N’est pas considérée comme une forme de monnaie
à part entière
– Mais comme un nouveau moyen de paiement
– Elle correspond aux cartes prépayées, aux
portefeuilles électronique et au paiement sans
contact.
• Les moyens de paiement fiduciaires sont eux-
mêmes de la monnaie.
• En revanche, les moyens de paiement
scripturaux ne sont pas de la monnaie en tant
que tels, mais des moyens de mobiliser les
dépôts à vue.
13
tions en d’euros (soit + 22,6 % par rapport à 2019).
actions
sion de
G2 Usage des moyens de paiement en France depuis 2006
e 1,6 % (en millions d’opérations)
our des
16 000
durant
14 000
nt, des 12 000
10 000
uis les 8 000
nombre 6 000
24,6 % 4 000
iard de 2 000
0
d’euros. 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
moyen Chèque Paiement carte
ns (avec Prélèvement Retrait carte
Effet de commerce Virement (hors SCT instantané) a)
é par la Monnaie électronique
a) SCT instantané (SEPA instant credit transfer) : virement instantané.
elevé et Source : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.

1 % des
rations 14
G3 Montant des transactions hors virements en France depuis 2006
n (– 8 %
2 000

G1 Usage des moyens de paiement scripturaux en France en 2020 (en %) 1 500

a) En volume 1 000

Chèque : 5 500
Virement : 18
0
Prélèvement : 18 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Chèque
Retrait carte : 4 Effet de Prélèvement
commerce : 0,3 Effet de commerce
Monnaie Source : Observatoire de la sécurité des moyens de p
électronique : 0,0010
Paiement carte : 55
G4 Montant des virements en

35 000
b) En montant 30 000
25 000
Chèque : 1,7
20 000
Prélèvement : 4,7
15 000
Effet de commerce : 0,5
10 000
Monnaie électronique : 0,002
5 000
Paiement carte : 1,6
0
Retrait carte : 0,3 2006 2007 2008 2009 2010 201
Virement : 91,1
Total des virements
a) VGM : virements de gros montant, ém
élevé (Target 2, Euro1), correspondant ex
Source : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. Source : Observatoire de la sécurité des moyens de p
15
1.2. Les fonctions de la monnaie

• Selon la conception traditionnelle de la


monnaie, qui remonte à Aristote, celle-ci
doit remplir simultanément trois fonctions :
– unité de compte
– moyen de paiement
– et réserve de valeur.

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2. Fonctions de la monnaie

La monnaie est l’unité de compte (ou étalon de valeur ou numéraire)


dans laquelle sont évaluées les prix de l’ensemble des biens, des services et
des titres de l’économie.
Comme unité de compte, la monnaie permet d’établir un système de prix
monétaires dont les prix relatifs entre les différents biens se déduisent
immédiatement.
elle réduit de ce fait les coûts de transaction et rend plus efficace
l’économie.

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• La monnaie est :
– un instrument de règlement immédiat d'une transaction
– et un instrument immédiat d'extinction d'une dette.
• En tant qu’intermédiaire des échanges, la monnaie :
– réduit les coûts liés aux transactions du fonctionnement d’une
économie décentralisée
– elle évite la double coïncidence des besoins.
• La fonction d’intermédiaire des échanges nécessite que
la monnaie soit manipulable, divisible et largement
acceptée.

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• En tant que réserve de valeur, la monnaie
permet de reporter un pouvoir d'achat dans le
temps, à savoir de différer des consommations.
• Elle sert de réserve de pouvoir d'achat.
• Cependant, elle ne remplit pleinement cette
fonction :
– que si sa valeur réelle ne se déprécie pas trop
– c’est-à-dire à condition que l’inflation ne soit pas trop
forte.

19
• La monnaie n’est pas la seule réserve de valeur.
Par exemple, obligations et biens immobiliers
sont des réserves de valeurs.
• Cependant, la monnaie est :
– un actif sans risque au sens où sa valeur nominale
est connue et constante
– le seul actif parfaitement liquide : en suivant
Keynes, on peut considérer le taux d’intérêt sur les
actifs sans risque comme le prix du renoncement la
liquidité.

20
2. L’offre de monnaie

21
2.1. Les mesures de la quantité de monnaie
• La masse monétaire est la quantité (ou stock) de
monnaie en circulation dans un pays ou une zone
économique.
• Elle correspond à l’ensemble des actifs monétaires :
– émis par les institutions financières monétaires
résidentes (banque centrale et banques
commerciales ou de second rang essentiellement)
– détenus par les agents économiques non monétaires
résidents (ménages, entreprises, etc.)
– et susceptibles d’être facilement convertis en
liquidités (durée ≤ 2 ans) ou pouvant être
instantanément utilisés comme moyens de paiement.

22
• Les actifs monétaires comprennent donc :
– La monnaie au sens strict, qui permet de
régler immédiatement une transaction ou une
dette :
• Billets et pièces
• Dépôts à vue (près de 90 % dans la zone euro)
– Et de proches substituts à la monnaie, ou
quasi-monnaies :
• moins liquides que la monnaie (doivent être
transformés pour servir de moyen de paiement)
• mais rapportant une rémunération (dépôts sur
livrets, dépôts à terme, titres de court terme).

23
Les agrégats • Dans la zone euro, l’agrégat M2
monétaires de la zone représente l’essentiel de M3.
euro

• M1 = pièces + billets +
dépôts à vue
• M2 = M1 + dépôts à
terme d’une durée ≤
2 ans + dépôts sur livrets
• M3 = M2 + instruments
négociables (certificats
de dépôts, titres de
créance d’une durée ≤ 2
ans) sur le marché
monétaire et qui sont
émis par les institutions
financières monétaires.

24
L’offre de monnaie

2.2. La création monétaire

Macroéconomie : chapitre 5 16 / 36 25
Louis BÊ DUC et Cristina JUDE
Direction de l’Économie et de la Coopération internationale
Jean-Charles BRICONGNE
Direction des Enquêtes de conjoncture et des Analyses micr
Croissance des agrégats monétaires en zone euro et aux États-Unis
12
Matthieu
%
BUSSIÈRE, Adrian
(taux de croissance en %, en glissement annuel)
le taux de croissance de la PENALVER et Miklos
masse monétaire
Allemagne Espagne France Direction
en zone deseuro
Études
finmonétaires et financières
2020 a plus que doublé
Italie Zone euro États-Unis (5 % en
Franck 2019), pour
SÉDILLOT retomber
et Yann WICKY à 7 % fin 2021
30 Direction des Statistiques monétaires et financières

25 25 %
le taux de croissance de la masse monétaire
20 aux États-Unis fin 2020 a quintuplé
(5 % en moyenne en 2019), pour retomber
15 à 13 % fin 2021

10
12 %
5 le taux de croissance de la masse monétaire
en zone euro fin 2020 a plus que doublé
0 (5 % en 2019), pour retomber à 7 % fin 2021
Déc. Déc. Déc. Déc. Déc. Déc. Oct.
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Note : Pour les États-Unis, l’agrégat correspond à M2,
car la Fed ne publie plus M3 depuis 2006.
25 %
le taux de croissance de la masse monétaire
Sources : Banque centrale européenne, Réserve fédérale aux États-Unis fin 2020 a quintuplé
des États-Unis (Fed). (5 % en moyenne en 2019), pour retomber
à 13 % fin 2021
Source : L’augmentation de la masse monétaire pendant la crise Covid : analyse et implications,
Bulletin de la Banque de France, 239/2 - JANVIER-FÉVRIER 2022

26
2.2. La création monétaire

• La banque centrale (ou l’Etat) frappe des pièces et émet


des billets.
• Les banques (de second rang) créent de la monnaie en
octroyant des crédits.
• Pour accorder crédit, une banque doit avoir :
– des fonds propres (10,5 % des actifs pondérés avec leurs
risques, Bâle 3)
– des réserves (monnaie centrale scripturale) auprès de la banque
centrale :
• Des réserves obligatoires (1 % des dépôts collectés, dans la zone euro)
• Des réserves excédentaires pour se procurer des billets et effectuer des
règlements avec les autres banques.

27
28
• En Europe, on considère que « les crédits font
les dépôts », c’est-à-dire que l’octroi de crédit
par les banques est à l’origine de la création
monétaire.
• En théorie macroéconomique, c’est pourtant
l’optique opposée (et américaine) qui prévaut.
On suppose en effet :
– que les dépôts sont un prérequis à l’octroi de crédit
– et donc que l’offre de monnaie est exogène et fixée
par la banque centrale
– Selon le principe du multiplicateur de crédit, la masse
monétaire est un multiple de la base monétaire.
29
L’offre de monnaie est la quantité de monnaie mise, un moment donné,
la disposition du public par le système bancaire (Banque Centrale et
banques commerciales).
L’offre de monnaie est statistiquement égale M2.
L’offre nominale de monnaie sera donc considérée comme exogène :
o o Mo M0o
M = M0 et l’offre réelle de monnaie : P = P

Macroéconomie : chapitre 5 20 / 3

30
.3. L’offre de monnaie

L’offre de monnaie n’est pas constante ; elle varie selon la politique


monétaire de la Banque Centrale
Une politique monétaire expansionniste se traduit par une augmentation de
l’offre de monnaie : M o > 0
Une politique monétaire restrictive se traduit par une baisse de l’offre de
monnaie : M o < 0

31
Macroéconomie : chapitre 5 21 / 36
La demande de monnaie

Outline

1 Définition et fonctions de la monnaie

2 L’offre de monnaie

3 La demande de monnaie

32
2. La demande de monnaie

33
3. La demande de monnaie

Définition : La demande de monnaie correspond la quantité de liquidité que


souhaitent détenir les agents.
En tant que unité de compte, la monnaie ne fait l’objet d’aucune demande.
On ne détient de la monnaie que pour ces 2 autres rôles (intermédiaire des
échanges ou réserve de valeur).
Ainsi, les théories de demande de monnaie sont construites sur la base de
la monnaie en tant que intermédiaire des échanges ou réserve de valeur.
Classiques : le désir de détenir de la monnaie ne se justifie que par sa
fonction d’intermédiaire des échanges (motifs de transaction et de
précaution).
Keynes : par fonction d’intermédiaire des échanges on détient de la
monnaie, mais aussi, en tant que réserve de valeur, la monnaie peut être
désirée pour elle (motif de spéculation).

34

Macroéconomie : chapitre 5 24 / 36
La demande de monnaie

3.1. La vision
3.1. classique
La vision de la détention
classique monétaire
de la détention monétaire

Selon les économistes classiques, le désir d’avoir de la monnaie ne se


justifie que par la fonction d’intermédiaire des échanges
Ainsi 2 motifs de détention de monnaie chez les classiques
motif de transaction : le désir d’être en mesure d’effectuer les transactions,
le motif principal de détention de monnaie chez les classiques.
motif de précaution : les agents souhaitent détenir en permanence certaines
quantités de monnaie pour faire face des dépenses imprévues ; le motif de
précaution n’est qu’une variante du motif de transaction en présence
d’incertitude sur les dépenses futures.
Point crucial chez les classiques : la monnaie ne permet que d’échanger
des biens contre d’autres biens : la loi de Say “les produits n’échangent
contre les produits”=> la monnaie n’est qu’un voile.

35
3.1. La vision classique de la détention monétaire

La théorie quantitative de la monnaie (TQM) est la théorie du


comportement de demande de monnaie pour motif de transaction.
Elle a été formalisée par l’équation des échanges de Irving Fisher
(1911) : lien entre la quantité de monnaie en circulation et le volume des
transactions effectuées au cours d’une période donnée dans l’économie
MV = PT

M= la monnaie en circulation
V =vitesse de circulation de la monnaie, i.e., le nombre de fois où, en
moyenne, une unité monétaire est utilisée dans les transactions
T =volume des transactions
P=prix agrégé des transactions
∆ La quantité de monnaie demandée pour le motif de transaction sera donc
d’autant plus importante que le volume des transactions et le niveau général
des prix, NGP, sont élevés.

36
Macroéconomie : chapitre 5 26 / 36
.1. La vision classique de la détention monétaire

La TQM soutient
que V est exogène, car dépend des habitudes et des institutions (fréquence
de paiement des salaires)
que T donné par Y (T = Y ) est exogène, car Y est déterminé par le
niveau de l’offre qui garantit le plein emploi des facteurs de production,
notamment le travail, selon la loi des débouchés de Say “l’offre crée sa
propre demande”.
Dans ces conditions, le niveau de offre de monnaie M détermine le niveau
des prix P : P = MVY
La TQM stipule donc une dichotomie entre sphère réelle et sphère
monétaire : tout accroissement de la masse monétaire se répercute
entièrement sur les prix=> la monnaie est neutre.

37
Macroéconomie : chapitre 5 27 / 36
3.1. La vision classique de la détention monétaire
C’est avec Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou (l’Ecole de Cambridge)
qu’apparaît pour la première fois la notion de demande de monnaie dans la
TQM.
Ces auteurs ont défini une demande de monnaie macroéconomique
proportionnelle au revenu
M D = kPY

M D =demande de monnaie (uniquement pour motifs de transactions)


k=part du revenu que les agents souhaitent détenir sous forme de monnaie
Dans cette formulation, la variation des prix est déterminée par l’effet
d’encaisse réelle
Si les agents ont le sentiment de détenir trop de pouvoir d’achat sous forme
monétaire, ils augmentent leur demande de biens=> les prix augmentent
Par contre, ils ont le sentiment de ne pas détenir assez de pouvoir d’achat
sous forme monétaire, ils réduisent leurs dépenses=> les prix baissent
Cette équation de la TQM est appelée équation de Cambridge, c’est
cette dernière relation qui sera privilégiée dans la suite.

Macroéconomie : chapitre 5 28 / 36 38
3.1. La vision keynésienne de la détention monétaire
3.2. La vision keynésienne de la détention de
monnaie
Selon Keynes, la monnaie présente une utilité pour les agents autre que la
simple capacité régler les transactions.
Ainsi, tout en reconnaissant la pertinence des 2 motifs de détention de
monnaie chez les classiques, Keynes introduit un 3ème motif de détention
de monnaie, le motif de spéculation, en raison de la fonction de la
monnaie en tant réserve de valeur
Soit Y le revenu de l’agent
L’agent détient une quantité de monnaie L1 = L1 (Y ) pour motif de
+
transaction et précaution
L’agent détient aussi une quantité de monnaie L2 = L2 ( i ) pour motif de

spéculation
• Le taux d’intérêt représente chez Keynes le prix de la renonciation à
la liquidité. Il peut aussi s’interpréter comme le coût d’opportunité de
la détention de monnaie plutôt que de titres.

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Macroéconomie : chapitre 5 29 / 36
La vision keynésienne de la détention monétaire

40
2. La vision keynésienne de la détention monétaire

Keynes estime que les agents ont des taux d’intérêt critiques différents
(anticipations différentes) : on peut classer les agents et leurs demandes de
monnaie pour motifs de spéculation par ordre décroissant du taux d’intérêt
r max =taux d’intérêt tel qu’aucun agent n’a un taux d’intérêt critique
supérieur
r min =le min des taux d’intérêt critique
Si r > r max aucun agent ne détient de la monnaie pour motif de
spéculation, et au niveau agrégé L2 = 0
Si r < r min aucun agent ne détient des titres, et au niveau agrégé
L2 = Y ≠ L1
ce cas est une situation de trappe liquidité : i.e, la demande de monnaie
pour motif de spéculation est infinie
Si r min < r < r max , certains agents détiennent de la monnaie pour motif de
spéculation, et d’autres détiennent des titres => au niveau agrégé, on a
une relation décroissante entre le taux d’intérêt la demande de monnaie
pour motif de spéculation

41

Macroéconomie : chapitre 5 31 / 36
3.2. La vision keynésienne de la détention monétaire

Exemple :
Pour simplifier, on suppose que l’individu doit faire l’arbitrage entre 2
types d’actifs :
la monnaie désignant tous les actifs monétaires, liquides et sans rendement
titres financiers iliquides qui rapportent le taux d’intérêt du marché r
=> arbitrage entre la liquidité procurée par la monnaie et le rendement
procuré par les titres financiers
Pour simplifier, on considère comme titre financier des obligations
perpétuelles (de durée de vie infinie), de coupon annuel c.
Quel est le prix d’équilibre PB des obligations ?
Un demandeur sera prêt payer au max la valeur actuelle de la somme qŒ desc
coupons qu’il percevra pendant la durée de vie de l’obligation : t=1 (1+r )t
Le vendeur ne sera prêt vendre l’obligation que si le prix qu’il peut en
retirer sur le marché est q
au moins supérieurqŒcette 1valeur cactuelle
Πc
Donc, l’équilibre PB = t=1 (1+r )t
=c t=1 (1+r )t
= r
=> relation inverse entre le taux d’intérêt et le cours des titres

42
Macroéconomie : chapitre 5 32 / 36
2. La vision keynésienne de la détention monétaire

Si l’agent anticipe un taux d’intérêt futur égal r a , il anticipe un prix


PBa = rca de l’obligation pour la période suivante
il anticipe donc la variation suivante de la valeur de l’actif :
a
PB
= rra ≠ 1
≠PB
g= PB
le rendement total anticipé pour la période suivante est donc : r + g
ra
L’agent ne décide de faire le placement que si r + g > 0=> r > 1+r a
= rc
Si r > r c , l’agent va détenir toute sa richesse (Y ≠ L1 ) sous forme de titres
Si r < r c , l’agent conservera toute sa richesse sous forme monétaire
=> les agents détiennent d’autant de monnaie pour motifs de spéculation
qu’ils anticipent que le prix des titres financiers (le taux d’intérêt) doit
augmenter (baisser).

43
Macroéconomie : chapitre 5 33 / 36
3.2. Equilibre sur le marché de la monnaie
3.3. L’équilibre sur le marché de la monnaie

L’équilibre sur les marchés financiers (ou marché de la monnaie) requiert que
l’offre de monnaie Mo soit égale la demande Md.

Cette condition s’écrit


Mo = M d = P ◊ L(Y , i)

Avec M o = M0o , l’équilibre s’écrit : M0o = P ◊ L( Y , i)


+,≠
On l’appelle relation LM

44
. Equilibre sur le marché de la monnaie

i
Mo/P

i*

L(Y,i)

45
3.2. Equilibre sur le marché de la monnaie

Application :

Exemple 1 : Fonction additive simple


Ld = (LT (Y ), Ls (i)) = LT (Y ) + Ls (i) = 0.6Y ≠ 5000i

Exemple 2 : Fonction multiplicative simple


Ld = (LT (Y ), Ls (i)) = LT (Y ) ◊ Ls (i) = Y ◊ (0.3 ≠ i) = 0.3Y ≠ Y ◊ i

=> Déterminer le taux d’intérêt d’équilibre dans ces 2 cas lorsque Y=1000 et
M o /P = 200

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