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Chapitre 8

Qu’est-ce que la monnaie et comment est-elle


créée ?

1 Quelles sont les formes et les fonctions de la monnaie ?


Objectifs d’apprentissage : Connaître les fonctions de la monnaie et les formes de la
monnaie.
Notions clés : MONNAIE, LIQUIDITÉ, MONNAIE FIDUCIAIRE, MONNAIE SCRIPTURALE

2 Qu’est-ce que la création monétaire ?


2.1 Qui crée la monnaie ?
Objectifs d’apprentissage : Comprendre comment le crédit bancaire contribue à la création
monétaire, à partir du bilan simplifié d’une entreprise et de celui d’une banque.
Notions clés : DÉPÔTS À VUE

2.2 Est-ce un pouvoir illimité ?


Objectifs d’apprentissage : Comprendre le rôle de la banque centrale dans le processus de
création monétaire, en particulier à travers le pilotage du taux d’intérêt à court terme sur
le marché monétaire, et comprendre les effets que ces interventions peuvent produire sur le
niveau des prix et sur l’activité économique.
Notions clés : BANQUE CENTRALE, MONNAIE CENTRALE, TAUX DIRECTEUR, RÉSERVES
OBLIGATOIRES

3 Les effets de la politique monétaire sur l’économie


Objectifs d’apprentissage : Comprendre le rôle de la banque centrale dans le processus de
création monétaire, en particulier à travers le pilotage du taux d’intérêt à court terme sur
le marché monétaire, et comprendre les effets que ces interventions peuvent produire sur le
niveau des prix et sur l’activité économique.
Notions clés : POLITIQUE MONÉTAIRE, POLITIQUES MONÉTAIRES NON CONVENTIONNELLES,
INFLATION

Royaume d'Egypte. Ptolémée II Philadelphe (285-246 av. J-C).


Monnaie au nom d'Arsinoé

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1 Quelles sont les formes et les fonctions de la monnaie ?
Document 1 ... mais pourquoi la monnaie ?
Il était une fois, dans un petit village, vivaient plusieurs familles. Il n’y avait pas encore de
monnaie et chacun s’échangeait des biens et des services : il faisaient du troc.
Un jour, Jacques, éleveur de bœufs, avait besoin de carottes. Deux kilos de viande aurait
suffit pour acheter les carottes, mais il a du tuer un bœuf entier.
Un peu plus tard, il avait besoin d’avoine pour nourrir les bœufs. Mais le producteur d’avoine
ne voulait pas de bœufs car il n’a pas d’étable pour héberger les bœufs.
Enfin pour s’acheter un nouveau bœuf, Jacques a travaillé chez un producteur de courgettes
qui l’a payé en kilos de courgettes. Deux mois de salaire suffisent pour acheter un bœuf,
mais il n’a pas pu conserver ses deux mois de salaire pour s’acheter un bœuf.
Q1. Quelles sont les limites du troc ? Compléter la 1ère colonne du tableau.
Limites du troc Fonctions de la monnaie

Document 2 Les fonctions de la monnaie


La monnaie sert, en premier lieu, à évaluer le prix de tous les biens, c’est une unité de
compte qui permet de mesurer la valeur de biens hétérogènes. […]
La monnaie est ensuite un bien directement échangeable contre tous les autres biens, un
instrument de paiement qui permet d’acquérir n’importe quel bien ou service, y compris le
travail humain. […]
La monnaie, enfin, est une réserve de valeur, elle est une des formes de la richesse […] qui
présente la particularité de pouvoir à la fois être conservée et rester parfaitement liquide,
c’est-à-dire de garder sa valeur et d’être immédiatement utilisable pour l’échange de biens et
services.
Dominique Plihon, La Monnaie et ses mécanismes, La Découverte, 2017.
Q2. Compléter les fonctions de la monnaie au regard des limites du troc, dans le tableau ci-
dessus.
Document 3 Les formes de la monnaie

Q3. Faites une phrase avec les données de 2016.


Q4. En quoi la monnaie est-elle aujourd’hui fortement dématérialisée ?
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Document 4 Je m’auto-évalue
Indiquez si les propositions sont vraies ou fausses et justifiez.
 La monnaie correspond à l’ensemble des pièces et billets en circulation.
 Un chéquier est de la monnaie.
 Des pommes peuvent remplir la fonction de réserve de valeur.
 La monnaie circule principalement sous forme scripturale en France.

2 Qu’est-ce que la création monétaire ?


2.1 Qui crée la monnaie
Document 5 Comprendre le bilan et la création monétaire
Un bilan est un document comptable qui présente pour un exercice (une durée) d’un an
l’état du patrimoine d’une entreprise.
Présenté sous forme d’un tableau en deux colonnes, il intègre
• à l’actif (colonne de gauche) : tout ce que l'entreprise possède : terrains,
immeubles, etc., c’est-à-dire tout ce qui a une valeur économique
• au passif (colonne de droite) l’ensemble des ressources / ce que l’entreprise doit :
capital, réserves, crédits, etc., c’est-à-dire tous les besoins nécessaires au
financement de l’activité
L’origine du mot bilan vient de « balance », elle renseigne sur le fait que, par définition, l’actif
et le passif sont toujours strictement égaux.
Pour une banque,
• à l’actif, on trouvera les créances possédées c’est-à-dire notamment les crédits
accordés et
• au passif figureront, entre autres, les dépôts des clients de la banque.
L'actif de la banque enregistre l'utilisation des ressources. Le passif enregistre l'origine des
ressources.
Q5. Supposons que l’entreprise, Beautiful Cars, ait besoin de 100 000 euros pour un achat
d’ordinateurs. Que se passe-t-il lorsque la banque Crésus accorde ce crédit de
100 000 euros ?

Extrait du bilan de la banque Crésus


Actif Passif

Q6. Compléter le bilan de l’entreprise Beautiful Cars ?

Extrait du bilan Beautiful Cars


Actif Passif

Q7. Comment est apparu l’actif de Beautiful Cars ?


Q8. Pourquoi y a-t-il eu création monétaire ?
Q9. Que se passera-t-il lors du remboursement du crédit ?
Q10. Pourquoi dit-on que les « crédits font les dépôts » ?
Q11. Si cette banque était la seule du pays, que diriez-vous de son pouvoir de création
monétaire ?

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2.2 La création monétaire est-elle illimitée ?
Document 6 Les règlements interbancaires
https://www.youtube.com/watch?v=JH800egS_vI C’est pas sorcier - 17’27 – 20’55
Est-ce à dire que la capacité de création monétaire des banques est infinie et qu'elles
pourraient octroyer autant de crédits jusqu'à mettre en circulation une quantité illimitée de
monnaie ?
La réponse est non, principalement parce que l'argent circule. […] Le crédit est sollicité pour
effectuer une dépense. Dès lors que la dépense est effectuée, la banque (de celui qui
effectue la dépense) se retrouvera débitrice d'une autre banque (celle du bénéficiaire de la
dépense).
Imaginons que le crédit de 100 000 euros obtenu par Monsieur Dupont auprès de sa banque
X lui serve à acheter un appartement. La transaction s'effectuera chez son notaire qui
possède un compte dans la banque Y. Quand Monsieur Dupont demandera à sa banque
d'effectuer un virement de 100 000 euros sur le compte de son notaire à la banque Y, la
banque X devra régler 100 000 euros à la banque Y. La banque X devra dans ce cas soit
disposer de ressources préalables d'un montant équivalent, soit se refinancer auprès
d'autres banques, sur le marché interbancaire ou auprès de la banque des banques, c'est-à-
dire la Banque centrale, pour effectuer ce paiement interbancaire.
Ainsi, les paiements que les banques doivent effectuer auprès d'autres banques, y compris
auprès de la Banque centrale […], sont autant de « fuites » qui limitent le flux de monnaie
additionnelle.
Jézabel Couppey-Soubeyran. « Toutes ces questions que l'on se pose sur la monnaie », Idées
économiques et sociales, vol. 182, n° 4, 2015

Q12. Représentez schématiquement qui doit de l’argent à qui.


Q13. Décrivez en quoi le prêt accordé à Monsieur Dupont par sa banque représente une
« fuite » pour sa banque ?
Q14. Qu’appelle-t-on les règlements interbancaires ?

Document 7 Les réserves obligatoires


Les banques ont l’obligation d’avoir un compte alimenté (en monnaie centrale) auprès de la
banque centrale. La banque centrale exige des banques qu’elles détiennent en réserves sur
leurs comptes auprès d’elle un pourcentage du montant des dépôts qu’elles gèrent.
Ce n’est pas la seule limite au pouvoir de création monétaire des banques. Une autre limite
provient des retraits de la clientèle : Monsieur Dupont a un compte de dépôt auprès de la
banque Monetis et souhaite retirer 150 euros en billets. La banque Monetis devra acheter
150 euros de billets à la banque centrale, qui débitera le compte-courant de Monetis de ce
montant.
Enfin, la limite la plus importante au pouvoir de création monétaire d’une banque prise
isolément, tient tout simplement à la circulation monétaire au sein du secteur bancaire. […] À
tout moment la banque devra gérer sa liquidité, maintenir sur son compte en monnaie
centrale de quoi respecter ses réserves obligatoires, de quoi payer les billets retirés par ses
clients et de quoi assurer ses paiements interbancaires.
Jézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finance, PUF, 2015.

Q15. Que signifie le fait que les banques de second rang doivent avoir des réserves auprès
de la banque centrale ?
Q16. Pourquoi le retrait de billets par les clients limite-t-il les crédits que les banques
peuvent accorder ?

Document 8 Le taux d’intérêt directeur


https://www.francetvinfo.fr/economie/menages/economie-la-bce-baisse-son-principal-taux-directeur-
pour-relancer-la-croissance_1353967.html
Q17. Pourquoi une baisse des taux d’intérêt de la BCE peut-elle conduire à une baisse des
taux d’intérêt pour l’ensemble des crédits ?

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Q18. Quelles conséquences ont ces baisses des taux sur la création de monnaie ?
Q19. Quel impact aura l’augmentation de la quantité de monnaie sur les prix des biens et
services ?

3 Les effets de la politique monétaire sur l’économie

Document 9 Rôle des banques centrales


Conjointement, la BCE et les banques centrales nationales appliquent la politique monétaire
décidée collectivement pour les dix-neuf États membres de la zone euro. Cette organisation
porte le nom de Système européen de banques centrales (SEBC).
[…] L’article 127 du traité de fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), consacre un
objectif prioritaire : le maintien de la stabilité des prix. La BCE se distingue d’autres grandes
banques centrales en hiérarchisant ses objectifs, à la différence, par exemple, de la banque
centrale américaine qui met sur un même plan la stabilité des prix et le soutien à l’activité.
Ce deuxième objectif est également assigné à la BCE, mais seulement s’il ne vient pas
contrarier la stabilité des prix. […]
La BCE a annoncé, dès 1998, fonder sa stratégie sur […] une définition opérationnelle de la
stabilité des prix. Elle a alors décidé de cibler une inflation légèrement inférieure à 2 %.
Jérôme Créel et Fabien Labondance, « La Banque centrale européenne et le carcan budgétaire »,
dans OFCE, L’Économie européenne 2017, La Découverte, 2017.
Q20. Quel est l’objectif principal de la politique monétaire menée par la BCE ? Quelle est la
différence avec la Banque centrale américaine ?
Q21. Quel est le lien entre cet objectif et l’inflation ?

Document 10 Taux directeur et croissance économique


« Une fois que son taux d’inflation commence à se stabiliser, l’Afrique du Sud décide de
réduire son taux directeur pour redynamiser son économie grippée. À la surprise générale, la
South African Reserve Bank (SARB) de la deuxième économie d’Afrique vient d’opérer une
baisse de 25 points de base sur son taux directeur qui se situe dorénavant à 6,75 %.Il s’agit
de la première réduction du taux depuis juillet 2012. Même si la décision est censée
encourager la production des entreprises et la consommation, le gouverneur de la Banque
centrale, Lesetja Kganyago, reste préoccupé par les perspectives de croissance du pays. »
Mehdi Lahdidi, « Afrique du sud : la Banque centrale réduit le taux directeur pour la première fois
depuis 2012 », La Tribune Afrique, 21 juillet 2017.

« Les augmentations sans précédent (25 %) des prix du pétrole dans le pays en juillet 2018
ont eu pour conséquence une flambée des prix dans tous les secteurs, occasionnant la
montée du taux d’inflation. D’après les chiffres communiqués par Statistics South Africa [...],
l’inflation a atteint au mois de juillet dernier 5,1 %, soit son plus haut niveau en dix mois.
Cette situation inquiète les analystes économiques du pays. En effet, un mois plus tôt,
l’inflation a été enregistrée à 4,6 %, un taux déjà assez élevé même si acceptable. Alors que
la Banque centrale a fixé une limite pour le taux d’inflation à 6 %, une limite qui a toujours été
respectée depuis plus d’un an avec un taux oscillant entre 3 % et 6 %, le Comité de politique
monétaire avait fixé de son côté un taux ne dépassant pas les 4,5 % afin de ne pas se
trouver dans l’obligation de resserrer sa politique. »
Sylvain Vidzraku, « Afrique du Sud : l’inflation à son plus haut niveau et le rand sous pression », La
Tribune Afrique, 25 août 2018.
Q22. Pourquoi, en 2017, la Banque centrale sud-africaine a-t-elle baissé son taux directeur ?
(1er doc)
Q23. Pourquoi l’inflation a-t-elle augmenté ? (2ème doc)
Q24. Pourquoi une hausse du taux directeur pourrait-elle contenir la hausse des prix ? (2
docs)

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Document 11 … en schéma

Q25. Compléter le schéma


Q26. Pourquoi une hausse de l’investissement peut-elle accélérer la croissance
économique ?
Q27. Selon vous, quels enchaînements peuvent ne pas être réalisés ? Pourquoi ?

Document 12 Politiques non conventionnelles


https://www.youtube.com/watch?v=BXNlJYwy-p4 Politiques non conventionnelles
https://www.youtube.com/watch?v=8NSCwGxXplQ DME Quantitative Easing
« La Banque centrale européenne (BCE) a injecté 2 500 milliards d’euros dans l’économie
dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif au cours de ces dernières
années [de 2015 à 2018 ndlr]. [...]
Le Quantitative Easing (QE) ou “assouplissement quantitatif” de la monnaie est un terme
compliqué pour un concept simple. C’est une politique d’achats à grande échelle de titres de
dettes détenus par les banques (bons du trésor, obligations d’entreprises, ou autres).
Le but de ces achats consiste à transférer les liquidités ainsi dégagées aux banques pour
qu’elles les injectent dans l’économie réelle sous la forme de prêts aux entreprises et aux
particuliers. L’objectif in fine est donc de faciliter l’octroi de crédit, qui lui-même favorise la
consommation de biens, de services ou d’investissements, afin de déclencher une reprise
économique. »
« La politique monétaire de la BCE n’a eu aucun effet sur l’économie », Dominique Dewitte,
lexpress.fr, 20 février 2019.

Q28. Comment le programme d’assouplissement quantitatif peut-il favoriser le crédit


bancaire ?
Q29. Comment peut-on expliquer que la politique monétaire de la BCE (QE et taux d’intérêt
directeur à 0 %) puisse être favorable à l’emploi ?

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Définitions

1 Quelles sont les formes et les fonctions de la monnaie ?


MONNAIE : Bien qui remplit trois fonctions : celle d’unité de compte, celle d’intermédiaire
des échanges et celle de réserve de valeur.
LIQUIDITÉ : Capacité d’un actif à être immédiatement disponible pour régler une
transaction.
MONNAIE FIDUCIAIRE : Monnaie qui circule sous la forme de pièces et de billets.
MONNAIE SCRIPTURALE : Monnaie qui circule sous la forme d’écritures sur des comptes.
Elle est utilisée pour les paiements par virements, cartes bancaires ou chèques.

2 Qu’est-ce que la création monétaire ?


2.1 Qui crée la monnaie ?
DÉPÔTS A VUE : Dépôts effectués auprès d’une banque et qui peuvent être retirés
immédiatement.

2.2 La création monétaire est-elle illimitée ?


BANQUE CENTRALE : Institution dont la mission est de décider et de mettre en œuvre la
politique monétaire. Elle est à l’origine de l’émission de la monnaie fiduciaire et veille au bon
fonctionnement du système bancaire.
MONNAIE CENTRALE : Monnaie émise par la banque centrale, à destination des banques
« de second rang ».
TAUX DIRECTEUR : Taux d’intérêt fixé par la banque centrale dans un but de gestion de la
liquidité et de politique monétaire.
RÉSERVES OBLIGATOIRES : Réserves en monnaie centrale que les banques de second
rang doivent obligatoirement détenir.

3 Quelles sont les politiques monétaires ?


POLITIQUE MONÉTAIRE : Action des banques centrales sur la quantité de monnaie, de
manière à agir sur l’activité économique et sur les prix, notamment par une action sur les
taux d’intérêt. La politique monétaire peut chercher à agir sur l’activité économique ou sur la
stabilité des prix.
POLITIQUES MONÉTAIRES NON CONVENTIONNELLES : Politiques mises en place
quand les instruments traditionnels de la politique monétaire, tels que les taux d’intérêt, ne
fonctionnent plus.
INFLATION : Situation de hausse cumulée et généralisée des prix dans un pays.
Une diminution des taux d’inflation s’appelle la désinflation alors qu’une baisse des prix est
désignée par le terme déflation. Un rythme constant d’inflation correspond à une stabilité des
prix.

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Synthèse

1 Quelles sont les formes et les fonctions de la monnaie ?


La monnaie est un actif liquide. Elle représente une ressource immédiatement et facilement
disponible. Elle a par ailleurs une valeur dans l’échange.

Avec le temps, les formes de monnaie se sont dématérialisées.


 Le poids de la monnaie fiduciaire (pièces et billets) représente aujourd’hui moins de
10 % de la masse monétaire circulant en France.
 L’autre forme de la monnaie est une monnaie scripturale, inscrite sur les comptes
des banques. Cette monnaie d’écriture circule grâce à des instruments eux-mêmes
en forte transformation : chèques, cartes bleues, virements…

Ce changement de forme n’entraîne pas pour autant une modification de sa nature : la


monnaie résulte d’une convention sociale. La monnaie circule car elle est acceptée par tous
tant comme moyen de paiement que dans les opérations de crédit. Cette confiance est à la
base même de ses 3 fonctions :
• Elle est un intermédiaire des échanges puisque les échanges se font en monnaie.
• Elle remplit aussi une fonction d’unité de compte : la valeur des produits est
comptée en monnaie.
• Elle est aussi une réserve de valeur : elle permet d’acheter tous les biens à tous les
moments, elle peut être gardée pour des échanges futurs.

2 Qu’est-ce que la création monétaire ?


2.1 Qui crée la monnaie
La création monétaire se produit quand les banques de second rang accordent un crédit à
leurs clients, qui conduit à l’écriture de nouvelles sommes d’argent « à partir de rien » (ex
nihilo) sur les comptes.
Créer de la monnaie scripturale passe par l’écriture comptable d’une somme sur le compte
d’un client. En contrepartie, la banque va indiquer le fait de détenir une créance sur son
client. Ces opérations sont toutes identifiées dans un document appelé « bilan » de la
banque.
 Un crédit accordé entraîne une augmentation de la quantité de monnaie en
circulation.
 Un crédit remboursé entraîne la destruction de la créance correspondante et donc
une destruction de monnaie.
Le solde des créations et destructions de monnaie correspond à la variation de la masse
monétaire. Cette création est contrôlée par la banque centrale.

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2.2 La création monétaire est-elle illimitée ?

La banque centrale a en charge de prêter de l’argent aux banques, qui doivent garder de la
monnaie centrale pour faire face aux demandes d’argent liquide de leurs clients et pour
équilibrer leurs relations avec les autres banques, lors des règlements interbancaires.
Cette monnaie centrale peut être obtenue de deux façons :
• par un emprunt auprès de la banque centrale
• ou bien en l’achetant auprès des autres banques (marché interbancaire)
Dans les deux cas, la monnaie centrale est obtenue contre un taux d’intérêt. La banque
centrale a la capacité de déterminer ou d’influer sur ces taux par le moyen de ce que l’on
appelle les taux d’intérêt directeurs.
L’action sur ces taux directeurs est un instrument central de la politique monétaire. En
baissant ces taux, la banque centrale rend plus facile le crédit et donc la création monétaire.
Inversement, en les augmentant, elle rend plus difficile le crédit et réduit donc la création
monétaire.
La banque centrale peut aussi imposer aux banques certaines règles qui limitent la création
monétaire, telles que les réserves obligatoires : les banques sont obligées de détenir en
réserve certaines sommes sous forme d’argent liquide.

3 Quelles sont les politiques monétaires ?


L’action de la banque centrale sur la quantité de monnaie en circulation a des effets sur
l’activité économique et sur les prix. On parle alors de politique monétaire.
• En baissant les taux d’intérêt, la banque centrale fait une politique monétaire
expansionniste, elle peut faciliter le crédit, qui peut, augmenter l’investissement,
diminuer le chômage et accélérer la croissance, mais aussi accélérer l’inflation.
• À l’inverse, en augmentant les taux d’intérêt, la banque centrale mène une politique
monétaire restrictive, elle peut lutter efficacement contre une inflation trop forte,
mais risque de ralentir la croissance économique, de réduire l’investissement et de
creuser le chômage.
Toutes les banques centrales n’ont pas les mêmes objectifs. L’objectif principal de la
politique monétaire dans la zone euro est la stabilité des prix. Quand cette stabilité n’est
pas remise en cause, il est possible de chercher à soutenir l’activité.
Pour sortir de la crise économique, après 2008, des politiques monétaires expansionnistes
de grande ampleur ont été menées. Elles ont rencontré un certain succès, mais ont vite
rencontré leurs limites, ce qui a conduit à la mise en place de politiques monétaires non
conventionnelles.

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