Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
INTRODUCTION
La monnaie en tant que telle n'a aucune
valeur propre, c'est d'autant plus vrai
avec la dématérialisation qu'elle a subi
au cours des dernières années.
Un chiffre inscrit dans un compte en
banque ne sert à rien, un billet non plus,
même un lingot d'or, en tant que tel, n'a
aucune utilité.
Si j'ai soif faim ou froid, et en dehors de
tout échange, aucune forme de monnaie
ne peut me procurer de satisfaction,
n'ayant aucune utilité propre. Cette «
chose » n'a de sens que comme « porte-
parole » d'une richesse réelle.
La monnaie, en effet, n'a de valeur et de
sens qu'en tant que « clé d'accès » à la
richesse réelle.
C'est cette richesse réelle, ce vers quoi la
monnaie nous mène, qui est aussi sa
seule véritable origine. La monnaie n'est
que l'ombre des biens réels. Elle n'existe
que parce qu'ils existent.
7
II- mécanismes de la création monétaire
Le pouvoir de création de monnaie est détenu de façon exclusive par les
institutions financières, principalement les banques. La création de monnaie
s'effectue à partir de trois opérations principales : le financement de
l'économie par le crédit, l'acquisition de devises, les avances à l'État.
8
Théoriquement, une banque ne peut prêter que l'argent qu'elle a en dépôt et
pour la durée du dépôt.
Si elle dépasse ces deux limites (somme et durée), elle ne pourra pas fournir
l'argent à son légitime propriétaire au moment où celui-ci viendra le retirer et
elle fera banqueroute (de l'italien banca rotta : banque cassée).
Mais la banque connaît son métier : elle sait pertinemment que sur un volume
total de dépôts de 100, seulement 20 seront retirés sur une période donnée : un
mois, quinze jours.
Elle peut donc prêter cet argent sur cette période sans trop de risques. Disons-
le tout net : toute somme prêtée sera créée par la banque.
Raisonnons simplement : je dépose 100 à la banque, sur mon compte courant.
J'ai un chéquier et une carte de crédit : je peux dépenser mes 100 à tout
moment.
La banque accorde un crédit de 80 sur la base de mon dépôt à monsieur X.
Monsieur X peut lui aussi à tout moment dépenser ses 80 ; d'ailleurs, s'il a
demandé un crédit, c'est sans doute pour acheter quelque chose.
La masse monétaire qui était de 100 avant le crédit devient une masse
monétaire de 180 à l'instant même où le crédit est accordé.
80%
b - La création de monnaie
13
III- Limites de la création monétaire.
L'autonomie des banques pour créer de la monnaie est limitée par la
demande de monnaie, par le besoin de liquidité de l'économie, par leurs
propres besoins en monnaie et par les interventions de la Banque centrale.
1• Le besoin de liquidités
Les banques ne créent de la monnaie qu'en réponse à une demande. Cette
création dépend surtout des besoins de liquidités des entreprises et des
ménages, dans la mesure où les crédits à l'économie représentent environ 85 %
de la création monétaire. Ces besoins sont élevés durant les périodes de forte
activité et réduits dans les périodes où l'activité se ralentit.
Chaque fois qu'une banque accorde un crédit, une partie de la monnaie créée
sort du circuit de la banque sous la forme de billets demandés par les clients.
Cette fuite résulte des clients qui font circuler une partie de la monnaie créée
par les banques sous forme de billets. Pour faire face à ce besoin de monnaie
fiduciaire, la banque doit se procurer des billets en effectuant des retraits sur
son compte à la Banque centrale. 14
b - Les relations avec la Banque centrale
Une banque peut alimenter son compte à la Banque centrale de trois façons :
→ Par emprunt de monnaie Banque centrale sur le marché monétaire.
→ Par virement d'une partie des dépôts effectués par ses clients.
→ Par virement d'argent à la suite d'une compensation bancaire. Il s'agit d'un
système mis en place pour les règlements des dettes entre banques par
annulation réciproque des dettes d'un même montant et paiement limité au
solde lorsque les dettes sont inégales.
La Banque centrale peut imposer à chaque banque de maintenir sur son compte
Banque centrale une somme non rémunérée qui constitue une réserve
obligatoire. Le montant en réserve, décidé par la Banque centrale, ne peut être
utilisé par les banques pour accorder des crédits.
15
b - La politique monétaire
4• Le multiplicateur de crédit
Lors d'une création de monnaie scripturale, la banque doit disposer d'un
montant minimum de monnaie Banque centrale, sa base monétaire.
Lorsque cette base monétaire augmente, du fait d'une réserve excédentaire de
billets, la banque va utiliser cet excédent pour accorder de nouveaux crédits.
Le multiplicateur de crédit indique le potentiel d'autonomie de création
monétaire des banques. Au-delà d'une certaine limite, chaque banque sera
obligée de se refinancer auprès de la Banque centrale.
On part d'une augmentation de crédit de 1 000 euros accordée par la banque
centrale à un établissement de crédit, une banque par exemple : la banque
centrale crée 1 000 euros, qu'elle prête à la banque privée. L'établissement de
crédit peut ensuite accorder un crédit à un emprunteur A, de 800 euros par
exemple (les 200 euros supplémentaires étant utilisés comme réserves par la
banque).
Cet agent A placera sur son compte bancaire 680 euros et dépensera le reste
auprès de commerçants qui augmenteront leurs dépôts de 20 euros.
Les établissements de crédit pris dans leur ensemble disposent ainsi de 700
euros supplémentaires sur les comptes de leurs clients, dont ils placent une
partie (50 euros par exemple) dans leur réserves obligatoires, et émettent de
nouveaux crédits pour 650 euros.
De ces 650 euros, par le même processus, 422 euros de nouveaux crédits
seront émis, et ainsi de suite.
Au final, c'est 2200 euros de crédits supplémentaires, en sus des 1 000 euros
de départ, qui seront accordés. On a donc dans cet exemple un effet
multiplicateur de 3,2.
17
IV- Composants de la masse monétaire..
La masse monétaire est définie et mesurée par des indicateurs économiques : les
agrégats monétaires. Les créances sur l'extérieur, sur le Trésor et sur l'économie
représentent les « contreparties » de la masse monétaire.
18
b - Les agrégats monétaires
Pour comptabiliser la masse monétaire, la Banque de France a élaboré des
agrégats. Il s'agit d'indicateurs statistiques censés refléter la capacité de
dépenses des agents économiques. Il y a plusieurs niveaux d'agrégats
statistiques dans la masse monétaire, selon le degré de liquidité.
M1 correspond aux billets, pièces et dépôts à vue.
M2 correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans
et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois
mois (comme, par exemple, pour la France, le livret jeune ou le CODEVI, le livret
A et bleus, le compte d'épargne logement, le livret d'épargne populaire...)
M3 correspond à M2 plus les instruments négociables sur le marché
monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui
représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de
perte de capital en cas de liquidation (ex : OPCVM, certificat de dépôt).
M4 correspond à M3 plus les Bons du Trésor, les billets de trésorerie et les
bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.
20
3 • La vitesse de circulation de la monnaie
Traduisant, en moyenne, le nombre de fois où une même unité monétaire
«change de main» entre les différents agents économiques au cours d'une
période donnée, la vitesse de la circulation est calculée à partir des agrégats
monétaires et des indicateurs de l'activité économique (PIB).
21