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TD N°7 : économie monétaire et financière

Professeur Jaouad LHALLOUBI

Document 1. Le processus de création monétaire vu par les bilans


simplifiés
Dans un système de banque unique, Supposons, pour simplifier, que le système bancaire soit
composé d’une seule banque, et qu’il n’existe donc pas de problèmes de conversion d’une
monnaie dans une autre. Cette hypothèse sera levée au paragraphe suivant. Prenons le cas d’une
entreprise qui emprunte auprès de sa banque. Le mécanisme de la création monétaire se réalise
par un accroissement simultané de l’actif et du passif de l’établissement bancaire concerné,
illustré par le schéma ci-après :

La monnaie créée se concrétise par une inscription au compte (DAV, pour dépôts à vue) du
client emprunteur qui figure au passif du bilan bancaire ; la contrepartie est inscrite à l’actif à
un poste créance sur le client. Le remboursement du crédit aboutira, de façon symétrique, à une
destruction de monnaie en diminuant à la fois l’actif et le passif du bilan bancaire. La masse
monétaire — constituée essentiellement par la monnaie scripturale — s’accroît lorsque les flux
de remboursements sont inférieurs aux flux des crédits nouveaux, de la même manière que le
niveau d’une piscine s’élève lorsque le flux d’écoulement est inférieur au flux de remplissage.

Tous les crédits ne donnent pas nécessairement lieu à de la création monétaire : c’est le cas d’un
crédit « interentreprises », pour lequel le financement s’opère par prélèvement sur ressources
existantes. De même en est-il de certains établissements qui ouvrent des comptes à leurs clients
— les services financiers de La Poste par exemple — mais ne peuvent financer ceux-ci qu’en
drainant une épargne préexistante. Les banques commerciales collectent également de
l’épargne ; la part des crédits financés sur épargne ne participe pas, par définition, à la création
de monnaie.

Source : Dominique Plihon, La monnaie et ses mécanismes, Repères, La Découverte, 2017

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Questions :

1) Pourquoi les dépôts à vue (DAV) figurent-ils au passif de la banque ?

2) Pourquoi le terme « crédit » figure-t-il à l’actif du bilan de la banque ?

3) Pourquoi dit-on usuellement que « les crédits font les dépôts » ?

4) Décrivez le bilan de l’entreprise.

5) Que se passe-t-il lorsque le crédit est remboursé ?

Document 2. Les banques de seconde rang

Les banques de second rang créent de la monnaie scripturale. [...] Dès que cette monnaie sort
du circuit propre à chaque banque (par exemple lors d'un retrait de billets au guichet ou à
l'occasion d'un virement au profit d'un client d'une autre banque), la banque doit avoir recours
à la monnaie Banque centrale. Chaque banque de second rang doit faire face chaque jour à des
fuites en monnaie Banque centrale et dans le même temps elle reçoit de la monnaie Banque
centrale. Lorsqu'une banque commerciale est excédentaire en compensation, elle dispose donc
(fût-ce pour un seul jour) d'un excès de monnaie Banque centrale que, dans un souci de bonne
gestion, elle cherche à prêter pour obtenir une rémunération. Réciproquement, lorsqu'une
banque est débitrice en compensation, elle doit se procurer la monnaie Banque centrale et pour
cela emprunter les liquidités qui lui font défaut. On appelle refinancement bancaire l'ensemble
des moyens qui permettent aux banques de second rang de se procurer la monnaie Banque
centrale qui leur est nécessaire.

Actuellement en France, le refinancement s'opère principalement sur le marché interbancaire,


c'est-à-dire sur le marché où se confrontent les offres et les demandes de monnaie Banque
centrale. Le taux de l'argent au jour le jour qui se détermine (entre autres) sur le marché
interbancaire constitue donc le prix de la monnaie Banque centrale. Les autorités monétaires
peuvent par leurs interventions (achat ou vente de titres de créance contre monnaie Banque
centrale) influencer ce taux. Un refinancement plus coûteux doit, toutes choses égales par
ailleurs, inciter les banques à accorder moins de crédit et réciproquement.

A. Beitone, Analyse économique et historique des sociétés contemporaines, Armand Colin, 1995.

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Questions :

1) En quoi consiste l’opération de « financement » ou de « refinancement » pour une banque ?

2) Comment s’appelle le marché sur lequel les banques se refinancent c’est-à-dire se prêtent
leurs liquidités en monnaie centrale chaque jour ?

3) Qu’est-ce que le taux de l’argent au jour le jour ?

Document 3. La monnaie « centrale » et le rôle de la


banque centrale
La banque centrale émet deux types de monnaies : les billets pour lesquels elle a un monopole,
et de la monnaie scripturale qui circule essentiellement entre les intermédiaires financiers. Tous
les établissements de crédit, ainsi que le Trésor public dont la banque centrale gère les
disponibilités, ont obligation de détenir un compte courant à la banque centrale qui leur permet
de régler entre eux leurs dettes. C’est par l’intermédiaire de ce compte que s’effectuent les
opérations de « compensation » entre banques […].

De plus, la banque centrale gère les réserves de change du pays : les banques s’adressent à elle
pour acheter ou vendre des devises étrangères lorsqu’elles ne peuvent équilibrer ces opérations
entre elles sur le marché des changes.

Ce rôle de « banque des banques » donne à sa monnaie — la monnaie centrale — une


importance capitale dans la réalisation de l’unité du système monétaire. La banque centrale a
une fonction de « bouclage » de la liquidité du système monétaire : elle alimente ce dernier en
liquidité et utilise cette fonction pour influencer le processus de création monétaire d’après ses
objectifs de politique monétaire […]. En cas de difficultés, lorsqu’il y a un risque grave
d’insuffisance de liquidité dans le système de paiement — par exemple, à la suite de la
défaillance d’un établissement —, la banque centrale peut intervenir pour éviter une crise : on
qualifie cette fonction de prêteur en dernier ressort.

Au total, les comptes courants banque centrale par lesquels circule la monnaie centrale
permettent :

—le règlement des opérations de compensation des banques ;

—la conversion de la monnaie scripturale bancaire en billets ;

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—enfin, la communication avec l’ensemble des monnaies étrangères grâce aux comptes que les
institutions internationales ou étrangères détiennent à la banque centrale.

La monnaie centrale a ainsi une suprématie sur les autres formes de monnaies auxquelles elle
est hiérarchiquement supérieure, ce qui en fait un instrument de la politique monétaire. En effet,
c’est en agissant sur la quantité de monnaie centrale en circulation, principalement par le canal

des interventions sur le marché monétaire, que les banques centrales cherchent à réguler la
création monétaire et les taux d’intérêt.

Source : Plihon, La monnaie et ses mécanismes, Repères, La Découverte, 2017

Questions :

1) Pourquoi dit-on que la banque centrale est la « banque des banques » ?

2) Pourquoi les comptes que les banques de second rang détiennent à la banque centrale sont-
ils si importants ?

3) Qu’est-ce que la « monnaie banque centrale » ou « monnaie centrale » ?

4) Par quelle institution bancaire la monnaie banque centrale est-elle émise ?

5) Quelle forme peut prendre la « monnaie banque centrale » ?

6) Pourquoi cette monnaie banque centrale est-elle si importante ?

7) Quelle fonction remplit la banque centrale en cas de crise de liquidité ?

8) Pourquoi peut-on dire que le système bancaire est un système à double niveau ?

9) Quelles sont les deux premières limites au « super-pouvoir » de création monétaire des
banques commerciales ?

Exercice :
Soit les acteurs suivants : la banque commerciale Monopoly bank SA, Mecanotron et Robotron.
Monopoly bank SA accorde un crédit de 100 000 dhs à Mecanotron qui s’en sert pour acheter
une machine de 60 000 dhs à Robotron. Sachant que Monopoly bank SA est la banque de
Mecanotron et Robotron.

Travail faire :

Etablir les bilans respectifs pour chaque acteur.

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