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CHAPITRE II

L’OFFRE DE MONNAIE
INTRODUCTION
L’offre de monnaie
Monnaies métalliques et création
monétaire:
Lorsque la monnaie était uniquement
constituée par des pièces d’or et
d’argent, la création monétaire provenait
de la transformation des métaux précieux
en pièces de monnaie (ou du
monnayage).
INTRODUCTION
L’offre de monnaie
Monnaies métalliques et création monétaire:
La création monétaire dépendait, de la volonté
des agents économiques de procéder à la
monétisation de leurs métaux précieux (donc
des besoins des agents économiques // offre
de monnaie endogène), mais aussi et
surtout de la production réalisée dans les
mines d’or et d’argent (donc des
découvertes de gisements d’or et d’argent //
Offre de monnaie exogène…).
INTRODUCTION
L’offre de monnaie
Économies contemporaines et création
monétaire :
Aujourd’hui, dans les économies
contemporaines la monnaie (au sens
strict du terme M1) est constituée de
monnaie fiduciaire et de monnaie
scripturale, avec tout de même une nette
prépondérance de la monnaie scripturale.
Au Maroc, la monnaie scripturale
représente environ 70 % de M1 à fin
septembre 2022.
INTRODUCTION
L’offre de monnaie
Économies contemporaines et création
monétaire :
L’augmentation de la masse monétaire est,
principalement, le fait des banques
(conventionnelles, banques commerciales,
banques de dépôts, banques de second
rang) et de la banque centrale (Bank Al-
Maghrib, institut d’émission, banque des
banques, banque de premier rang).
De nos jours, force est de constater que la
création monétaire est beaucoup plus
complexe, d’où tout l’intérêt de ce chapitre.
INTRODUCTION
L’offre de monnaie

Aussi, dans le but à la fois de simplifier et


de bien saisir les logiques sous-jacentes
aux processus de création monétaire,
est-il nécessaire de répondre de manière
progressive (ou dans l’ordre) aux
questions suivantes :
INTRODUCTION
L’offre de monnaie

Qu’est-ce que la création de monnaie?


Quels sont les acteurs qui créent de la
monnaie ?
Créent-ils tous une monnaie de même
nature ?
Comment et quand la monnaie est-elle
créée ?
INTRODUCTION
L’offre de monnaie
Quelles sont les sources ou les causes de
la création monétaire ? Quelles sont
donc les contreparties de la masse
monétaire ?
Existe-t-il des limites à la création de
monnaie ?
L’offre de monnaie est-elle exogène ou
plutôt endogène (logique du
multiplicateur de crédit / logique du
diviseur de crédit) ?
Section1
Les mécanismes de la création
monétaire

Qu’est-ce que la création de monnaie?


La création de monnaie est le processus
par lequel s’accroît la masse
monétaire. Il y a création monétaire,
lorsqu’il y a une variation positive de la
masse monétaire, c’est-à-dire un
accroissement de la quantité de
monnaie détenue par le secteur
détenteur de la monnaie.
Section1
Les mécanismes de la création
monétaire

Il y a création monétaire, lorsque


l’accroissement (l’augmentation) de la
quantité de monnaie détenue par une
unité institutionnelle appartenant au
secteur détenteur de la monnaie n’a
pas pour contrepartie la baisse de la
quantité de monnaie d’une autre unité
institutionnelle faisant également partie
du secteur détenteur de la monnaie.
Section1
Les mécanismes de la création
monétaire

Il ne faut surtout pas assimiler


modification de la structure de la
masse monétaire à création
monétaire (donner des exemples…).
Section1
Les mécanismes de la création
monétaire

Quelles sont les institutions


financières (ou d’une manière un peu
plus générale les acteurs) qui créent
de la monnaie (au sens strict du
terme)?
Section1
Les mécanismes de la création
monétaire
Au vu de la définition de la monnaie (au
sens strict M1) et du secteur émetteur de
la monnaie, seules trois institutions
financières ont le pouvoir de créer de la
monnaie (institutions créatrices de
monnaie // institutions gestionnaires
d’actifs monétaires), à savoir les banques
(conventionnelles), la banque centrale
(Bank Al-Maghrib) et marginalement (ou
accessoirement) le Trésor.
(// Banques et fenêtre participatives, OPCVM monétaires)
1.1 Les processus de création monétaire

Rappel de la signification des notions


« passif » et « actif » (d’un point de vue
comptable).
Passif : ce que l'on doit, ensemble de
dettes, engagements, ressources, …
Actif : ce que l’on possède ou ce que l’on
nous doit, avoirs, patrimoine, emploi des
ressources, créances détenues sur, …
1.1 Les processus de création monétaire
La monnaie est-elle un élément d’actif ou du
passif pour les agents ou unités
institutionnelles qui la détiennent (// secteur
détenteur de la monnaie) ?
Et pour le secteur émetteur de la monnaie qui
crée ou gère cette monnaie, la monnaie est-
elle un élément d’actif ou du passif ?
La monnaie figure à l’actif de l’unité
institutionnelle qui la possède et au
passif de celle qui l’a émise ou qui la
gère.
1.1 Les processus de création monétaire
BAM SDM (…)
Actif Passif A P
Monnaie fiduciaire Monnaie fiduciaire

Banques, Trésor, BAM SDM (…)


Actif Passif A P
Monnaie scripturale Monnaie scripturale
1.1 Les processus de création monétaire

Le secteur détenteur de la monnaie


(ménages, sociétés non financières,
autres sociétés financières, …) détient de
la monnaie fiduciaire et de la monnaie
scripturale (// M1) donc des créances
sur la banque centrale, les banques
(conventionnelles, …) et le Trésor.
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques


(conventionnelles):
Il y a création monétaire, c’est-à-dire
variation positive de la masse
monétaire, lorsqu’une banque
(conventionnelle) effectue, avec les
unités institutionnelles du secteur
détenteur de la monnaie (ménages,
entreprises non financières, …), une des
opérations suivantes :
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques


(conventionnelles):
- Achat d’un actif réel ou financier
- Achat de devises
- Escompte d’un effet de commerce
(billet à ordre, lettre de change ou
traite)
- Opérations de crédit
Achat d’un actif réel

Une banque achète, à un ménage, un actif


réel (terrain, immeuble,…).
Exemple: le CDM (Crédit Du Maroc // secteur
émetteur de la monnaie, banque
conventionnelle) achète un terrain ayant
une valeur de 600 à un particulier (// secteur
détenteur de la monnaie, ménage) Mr
Bouazza (dont le compte chèque figure au
niveau du CDM).
Achat d’un actif réel

CDM Mr Bouazza
Terrain Cpt Mr Bouazza Terrain - 600
+ 600 + 600 Cpt CDM + 600

« La double inscription simultanée


d’un même montant à l’actif et au
passif du bilan de la banque
constitue donc l’acte par lequel elle
crée de la monnaie ».
Achat d’un actif réel

Il y a bien création monétaire, car


l’accroissement de la quantité de
monnaie détenue par Mr Bouazza
(ménage) n’a pas pour contrepartie la
baisse de la capacité de dépense d’un
autre agent (ou unité institutionnelle)
du secteur détenteur de la monnaie.
Cet exemple fait bien ressortir le
formidable pouvoir de création
monétaire des banques.
Achat d’un actif financier

Une banque achète, au secteur détenteur de la


monnaie, un actif financier (actions,
obligations, …).
Exemple: BOA (BANK OF AFRICA) achète des
obligations (titres de créance, titres de dette,
actifs financiers, valeurs mobilières ou
instruments financiers) émises par la RAM
(Royal Air Maroc).
La RAM émet des obligations pour une valeur de
300 et ayant une durée de 10 ans. Ces
obligations (pour simplifier le compte courant de
la RAM se trouve au niveau de BOA) sont
entièrement souscrites (achetées) par BOA.
Achat d’un actif financier

BOA RAM
Titres Cpt. RAM Cpt. BOA Dettes à LT
d’investissement
+ 300 + 300 + 300 + 300

« Afin de s’acquitter de sa dette, la banque


n’utilise pas la monnaie qu’elle possède
mais elle en crée. Cette capacité à créer la
monnaie nécessaire pour régler une dette
est propre à la banque qui peut transformer
un actif réel ou financier en monnaie : on
parle de monétisation ».
Achat d’un actif financier

Inversement, il y a destruction de
monnaie lorsqu’une banque vend
un actif réel ou financier au secteur
détenteur de la monnaie.
Achat d’un actif financier

Cependant, il faut noter que la création


de monnaie par une banque suite à
l’achat d’actifs réels et d’actions (actifs
financiers) demeure exceptionnelle et
limitée (…), car dans ces cas précis des
restrictions sont faites aux banques
(les acquisitions doivent être faites à
partir de leur ressources non
monétaires). De plus, la vocation
première ou originelle d’une banque
(de dépôt, commerciale) n’est pas
l’achat d’actifs réels ou financiers.
Achat de devises

Exemple: une société marocaine « Y »


exporte des oranges vers l’Allemagne
pour une valeur de 3000 EUROS. La
société « Y » vend (pour simplifier
1 EUR = 11 dirhams) à sa banque la
BMCI (banque marocaine pour le
commerce et l’industrie) les devises
qu’elle a reçu.
Achat de devises

Société « Y » BMCI
Devises Avoirs en devises Cpt. « Y »
- 3000 + 3000 + 33000
Cpt. BMCI
+ 33000

- Il y a bien création monétaire, car


l’accroissement de la quantité de
monnaie détenue par la société « Y » ne
s’est pas traduit par la baisse du pouvoir
d’achat d’un autre agent appartenant au
secteur détenteur de la monnaie.
Achat de devises

- La BMCI monétise les devises


(créances sur les non-résidents), c’est-
à-dire qu’elle les transforme en moyens
de paiement immédiatement utilisables
(au Maroc).
- Inversement, lorsqu’une société
importatrice marocaine achète des
devises à sa banque il y a destruction
de monnaie.
Escompte d’un effet de commerce

Exemple: la Cosumar a livré du sucre à


Marjane pour une valeur de 200. On
suppose également que la Cosumar
accorde un délai de paiement de 1 mois
à Marjane; en contrepartie, Marjane
signe un billet à ordre à la Cosumar par
lequel il s’engage à régler sa dette de
200 dans 1 mois.
Escompte d’un effet de commerce

Cosumar Marjane
Sucre – 200 Sucre + 200 B.O + 200
B.O + 200

Après 10 jours, la Cosumar suite à des


difficultés de trésorerie cède sa créance
(billet à ordre) à sa banque, la BCP (banque
centrale populaire), qui lui escompte le billet
à ordre (pour simplifier l’escompte est
gratuit, c'est-à-dire qu’il n’y a pas d’agios).
Escompte d’un effet de commerce
(suite)

BCP Cosumar

B.O + 200 Cpt.C Cosumar +200 B.O - 200


Cpt.C BCP + 200

La BCP monétise l’effet de commerce et il y a


bien création monétaire car l’accroissement
de la quantité de monnaie détenue par la
société « Cosumar » ne s’est pas traduit par
la baisse du pouvoir d’achat d’un autre
agent du secteur détenteur de la monnaie.
Escompte d’un effet de commerce
(suite)

Au terme d’un mois, c’est-à-dire lorsque le


billet à ordre arrive à échéance, Marjane
(dont le compte courant figure également au
niveau de la BCP) rembourse 200 non pas à
la Cosumar mais à la BCP. À ce moment là,
il y a destruction de monnaie.

BCP Marjane

B.O – 200 Cpt. Marjane -200 Cpt. BCP - 200 B.O - 200
Opérations de crédit

Exemple: Danone demande un crédit


de 600 à sa banque la SGMB
(Société Générale Marocaine de
Banques).
Opérations de crédit

Danone SGMB
Cpt. SGMB Dette +600 Crédit D Cpt. D
+600 +600 +600

- L’octroi de crédit par une banque au


secteur détenteur de la monnaie se
traduit bien par une création de
monnaie (ex nihilo). Dans ce cas, ce
sont bien les crédits qui font les dépôts
(loans make deposits) et non l’inverse.
Opérations de crédit

- À l’inverse, le remboursement d’un


crédit (par un agent du secteur
détenteur de la monnaie) à une banque
se traduit par une destruction de
monnaie.
- Il s’agit de noter, tout de même, que si
une opération de crédit peut être
créatrice de monnaie, en revanche,
toute opération de crédit n’est pas
nécessairement créatrice de monnaie
(…).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:


En somme, il y a création monétaire, c’est à
dire variation positive de la masse
monétaire, lorsqu’une banque
(conventionnelle) achète des actifs
réels, des actifs financiers, des devises,
escompte des effets de commerce et
octroie des crédits au secteur
détenteur de la monnaie.
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:


Abstraction faite de l’achat des actifs réels et
financiers, la création monétaire par les
banques à l’occasion d’escompte d’effets
de commerce ou de distribution de crédit
n’est que provisoire, dans ce cas on parle
de monnaie de crédit ou de monnaie
interne; alors que dans le cas d’achats de
devises la création de monnaie est
définitive, on parle dans ce cas précis de
monnaie externe ou de monnaie libre.
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:


D’une manière plus générale, les banques
créent de la monnaie à chaque fois
qu’elles achètent des devises
(créances sur les non-résidents //
Créances nettes des ID sur les non
résidents) ou qu’elles accordent des
concours à l’économie (crédits –
autres secteurs // Créances sur
l’économie – créances des AID).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:

La création monétaire implique le


passif et l’actif des banques.
Le passif retrace la monnaie
créée tandis que l’actif retrace
les causes de la création de
monnaie.
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:


Les banques (conventionnelles) ne
créent que de la monnaie
scripturale, appelée aussi monnaie
bancaire, monnaie de banque ou
monnaie (monnaie privée par
opposition à la monnaie publique).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.1 La création monétaire des banques:


Toute la monnaie scripturale créée par
les banques fait partie de la masse
monétaire et plus précisément de
l’agrégat de monnaie M1 (à fin
septembre 2022, la part des dépôts à
vue auprès des banques au sein de
la monnaie scripturale représente
environ 91 %).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


La création de monnaie par le Trésor ne sera
pas analysée d’une façon détaillée,
compte tenu de plusieurs raisons (ou
contraintes) :
- Absence de bilan du Trésor (// absence de
compte de patrimoine).
- Statut ambigu et particulier du Trésor (//
secteur neutre …).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


- La monnaie créée (de manière directe
ou directement) par le Trésor ne
constitue pas une part importante dans
la masse monétaire (à fin septembre
2022, les dépôts à vue auprès du
Trésor ne représentent qu’environ
8,5 % de la monnaie scripturale totale).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


Ces précisions étant faites, il faut savoir que
le Trésor gère des actifs monétaires
(dépôts à vue auprès du Trésor // M1 et
dépôts à terme auprès du Trésor // Autres
actifs monétaires ou M3 – M2).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


À ce titre, le Trésor crée directement de la
monnaie scripturale (« à l’image d’une
banque ») lorsqu'il paie ses dettes
envers des unités institutionnelles du
secteur détenteur de la monnaie ayant
leurs dépôts à vue auprès de lui (c’est-
à-dire auprès du Trésor).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


Exemple : versement du salaire d’un
fonctionnaire (ménage, secteur détenteur
de la monnaie) titulaire d’un dépôt à vue
auprès du Trésor (// si le compte chèque du
fonctionnaire figure au niveau d’une banque).
1.1 Les processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


Il y a bien création directe de monnaie
scripturale par le Trésor, car
l’augmentation des dépôts à vue du
fonctionnaire auprès du Trésor n’a pas
pour contrepartie la baisse de la
quantité de monnaie détenue par un
autre agent (ou unité institutionnelle) du
secteur détenteur de la monnaie.
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


D’une manière plus générale, il y a création de
monnaie scripturale directement par le
Trésor à chaque fois que les dépôts à vue
détenus par les unités institutionnelles du
secteur détenteur de la monnaie auprès du
Trésor s’accroissent (augmentent), sans
que cela ne se traduise par une baisse de la
quantité de monnaie détenue par d’autres
(ou les mêmes) unités institutionnelles du
secteur détenteur de la monnaie.
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.2 La création monétaire du Trésor:


Pour financer son déficit budgétaire ou tout
simplement pour faire face aux décalages entre
ses recettes et ses dépenses, le Trésor peut (sur
le plan interne) émettre des bons du trésor
auprès des banques (// secteur émetteur de la
monnaie) et auprès du secteur détenteur de la
monnaie, emprunter sur le marché interbancaire
(depuis février 2010) ou recourir aux concours
financiers à l’Etat (au titre uniquement de la
facilité de caisse) de Bank Al-Maghrib (à nuancer
très fortement // statut de la banque centrale).
1.1.2 La création monétaire du Trésor

- Création de monnaie centrale :

Banque centrale
Concours financiers à l’État Compte courant du Trésor public
- Facilité de caisse
+ 4000 + 4000

- Transfert de monnaie centrale :

Banque centrale

Compte courant du Trésor public + 4000

Dépôts et engagements en dirhams


envers les banques marocaines
- comptes courants - 4000
1.1.2 La création monétaire du Trésor

BANQUES

Dépôts auprès de BAM


- 4000
Bons du Trésor
+ 4000

- Si la monnaie centrale reçue par le Trésor est


utilisée pour effectuer des paiements auprès
des unités institutionnelles du secteur
détenteur de la monnaie (dont les dépôts à
vue ne figurent pas auprès de lui), cela se
traduira par une création de monnaie
scripturale par le Trésor mais d’une manière
indirecte.
1.1.2 La création monétaire du Trésor

- Le Trésor paye la SNF « X » (dont le compte courant figure auprès de


la BMCI) qui a construit un hôpital pour le compte de l’État pour une
valeur de 4000.
Banque centrale

Compte courant du Trésor public - 4000


BMCI-compte courant + 4000

BMCI

Dépôts auprès de BAM Cpt.C SNF « X »


+ 4000 + 4000
1.1.2 La création monétaire du Trésor

Il y a bien création monétaire par le


système bancaire (BMCI), mais c’est le
Trésor qui en a pris l’initiative.
Dans ce cas, il est possible de parler de
création monétaire indirecte par le
Trésor.
1.1.2 La création monétaire du Trésor

À l’image des banques le Trésor crée de la


monnaie scripturale qui fait partie de M1.
Toutefois, la création monétaire du
Trésor d’une manière directe demeure très,
très faible comparativement à celle des
banques.
L’analyse de la création monétaire des
banques et du Trésor est complétée par
celle de la banque centrale.
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.3 La création monétaire de la Banque


Centrale
Quelle est la nature de la monnaie créée
par la banque centrale ?
Comment et à quelles occasions Bank Al-
Maghrib crée-t-elle de la monnaie ?
Quels sont donc les principaux postes (//
création monétaire) du bilan de la banque
centrale ?
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.3 La création monétaire de la Banque


Centrale
Qu’est-ce que le compte de patrimoine de
la banque centrale? Quelles sont les
principales rubriques (// création
monétaire) du compte de patrimoine de
Bank Al-Maghrib ? (// à partir de juin
2010).
1.1 Le processus de création monétaire
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Bref rappel historique concernant la
banque centrale du Maroc
La création de la Banque d’État du Maroc
fut décidée lors de la Conférence
Internationale d’Algésiras en janvier 1906.
Elle fut créée en 1907 et son capital était
détenu par des États étrangers (dont
français, anglais, allemand,…).
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.3 La création monétaire de la Banque


Centrale
Bref rappel historique concernant la
banque centrale du Maroc
La Banque du Maroc a été créée par le
dahir du 30 juin 1959 par substitution à la
Banque d’État du Maroc, dont le capital, à
partir de cette date, est entièrement
détenu par l’État marocain.
1.1 Le processus de création monétaire

1.1.3 La création monétaire de la Banque


Centrale
Bref rappel historique concernant la
banque centrale du Maroc

La Banque du Maroc a pris en 1987 la


dénomination de Bank Al-Maghrib.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Quelle est la nature de la monnaie créée par
la banque centrale?
Bank Al-Maghrib (la banque centrale) émet
de la monnaie de banque centrale. La
monnaie de banque centrale se compose
des billets et pièces de monnaie (Bank Al-Maghrib a,
de par son statut, le monopole d’émission des billets et des pièces de monnaie;
« La Banque exerce le privilège d’émission des billets de banque et des pièces
de monnaie ayant cours légal sur le territoire du Royaume », chapitre II, section

I, article 5 du statut de la banque centrale) en circulation et de


la monnaie centrale.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Quelle est la nature de la monnaie créée par


la banque centrale?

La monnaie centrale est constituée des


avoirs détenus par les titulaires de
comptes sur les livres de l’Institut
d’émission, principalement par les
banques et par le Trésor.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Quelle est la nature de la monnaie créée par


la banque centrale?

On parle également de base monétaire à


propos de la monnaie de banque
centrale et de liquidité bancaire pour
la monnaie centrale détenue
uniquement par les banques auprès de
la banque centrale.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Quelle est la nature de la monnaie créée


par la banque centrale?
Aussi, la banque centrale émet-elle de la
monnaie sous forme fiduciaire et sous
forme de monnaie centrale (dont la forme
est scripturale, à ne pas confondre avec
la monnaie scripturale…).
Cette monnaie de banque centrale figure
au niveau du passif de la banque centrale
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Pourquoi, comment et quand l’institut


d’émission crée-t-il de la monnaie de
banque centrale et plus précisément de
la monnaie centrale?
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Pour comprendre pourquoi, comment et


quand l’institut d’émission crée de la
monnaie centrale, il suffit d’effectuer un
raisonnement similaire à celui qui a été
fait lors de l’analyse de la création
monétaire des banques
(conventionnelles).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

En effet, de la même manière que les


ménages, les sociétés non financières,
…, (// toutes les unités institutionnelles
du secteur détenteur de la monnaie) ont
des dépôts à vue auprès des banques,
du Trésor et de Bank Al-Maghrib, les
banques (dépôts et engagements en dirhams
envers les banques marocaines – comptes
courants) et le Trésor (compte courant du
Trésor public) ont leurs comptes
(courants) auprès de Bank Al-Maghrib.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Il y a donc création monétaire


(création de monnaie centrale),
c’est-à-dire variation positive de la
monnaie centrale lorsque Bank Al-
Maghrib effectue avec les banques
ou le Trésor un certain nombre
d’opérations:
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
- Achats de devises, aux banques (ou au
Trésor), par la banque centrale.
- « Refinancement » des banques
conventionnelles par la banque
centrale (lorsque BAM octroie de la
monnaie centrale aux banques
conventionnelles dans le cadre de la
conduite de la politique monétaire).
- Financement direct de l’État par la banque
centrale (à nuancer très très fortement).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

- Achats de devises par Bank Al-Maghrib aux


banques :
Exemple, la BMCI vend à la banque centrale les
3000 euros qu’elle a acheté à la société
marocaine exportatrice « Y ».
BMCI BMCI BAM
Avoirs en Cpt. Avoirs en Avoirs en BMCI –
devises «Y» devises devises compte
+ 3000 - 3000 courant
+ 33000 + 3000
Dépôts + 33000
auprès de
BAM
+ 33000
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
- Refinancement des banques (conventionnelles)
par Bank Al-Maghrib :
La banque centrale crée de la monnaie centrale
lorsqu’elle effectue un certain nombre d’opérations
avec les banques conventionnelles dans le cadre de
la conduite de la politique monétaire; plus précisément lorsque
la banque centrale octroie des crédits aux banques lors des avances (à 7 jours sur appels
d’offres et à 24 heures), effectue des opérations de Swap de change (lorsque BAM achète des
devises contre du dirham), des opérations de pension livrée (prise en pension), des opérations
de prêts garantis, rachète ses propres titres d’emprunt et achète des titres sur le marché
secondaire.
BAM BANQUES
Avances aux Banques – comptes courants Dépôts auprès de BAM Recours auprès
banques de BAM

+ 500 + 500 + 500 + 500


1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Il y a création de monnaie centrale à


chaque fois que les banques
conventionnelles se « refinancent »
auprès de la banque centrale.
A l’inverse il y a destruction de monnaie
centrale, lorsque les banques
remboursent leurs « crédits (…) » à
l’institut d’émission.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Il y a également création de monnaie centrale,


lorsque la banque de premier rang (à titre
d’exemple) achète aux banques conventionnelles
des bons du trésor sur le marché secondaire
(marché monétaire, compartiment des titres de
créances négociables, marché des bons du trésor
– marché secondaire) dans le cadre de la conduite
de la politique monétaire.
BAM Banques
Bons du trésor-Opérations Comptes courants des banques Dépôts auprès de BAM
d’open market + 700
+ 700 + 700 Bons du trésor
- 700
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
- Financement direct de l’État par Bank Al-Maghrib :
Il y a création de monnaie centrale, lorsque le Trésor recourt à la
banque centrale pour financer (principalement) les décalages
dans le temps entre ses recettes et ses dépenses.
Avant la publication du statut de la banque centrale du
02/03/2006, les concours accordés directement à l’État par
BAM pouvaient prendre deux grandes formes : concours
financiers à l’État et escompte de chèques.
Concours financiers à l’État :
BAM

Concours financiers à l’État + 800 Compte courant du Trésor + 800


1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Les concours financiers se décomposaient à leur tour


en trois catégories :
- Facilité de caisse (avance à l’Etat-Art 35 parag. 2 de
l’ancien statut de BAM) :
La facilité de caisse était accordée gratuitement au
Trésor pour lui permettre essentiellement de faire face
durant toute l’année à l’absence de synchronisation entre
les recettes et les dépenses publiques. Le plafond de la
facilité de caisse était fixé au 1 / 10e des recettes
budgétaires ordinaires (principalement recettes fiscales et
recettes non fiscales) de l’année précédente.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

- Avances conventionnelles (avance à l’Etat-Art 35 parag. 3 de


l’ancien statut de BAM)

- Avances sur traites douanières et obligations cautionnées

Il s’agit de noter que jusqu’au 02/03/2006 la facilité de


caisse et les avances sur traites douanières et
obligations cautionnées (le taux des avances sur traites
douanières et obligations cautionnées a été aligné sur le taux
des avances à 7 jours sur appels d’offres à partir du 7
septembre 1999) constituaient la totalité des concours
financiers à l’État.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Escompte de chèques aux comptables publics :


(Actif du bilan de BAM : opérations de crédit, effets en cours de recouvrement)

La banque centrale prend à l’escompte des chèques émis par


des tiers à l’ordre des comptables publics. Cette facilité de
crédit est offerte gratuitement au Trésor auprès de tous les
sièges de la banque centrale. Ceux-ci se chargeront ensuite
de l’encaissement de ces chèques, réglés au comptant, auprès
des banques.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Depuis la publication du statut de la


banque centrale du 02/03/06 (et de celui
de 2019),
« La Banque ne peut se porter garante
d’engagements contractés par l’Etat,
acquérir directement des titres de
créance ou des Sukuk qu’il émet ou lui
consentir des concours financiers, que
sous forme de facilité de caisse…
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

La facilité de caisse est limitée à cinq pour cent


(5 %) des recettes fiscales réalisées au cours
de l’année budgétaire écoulée. La durée totale
d’utilisation de cette facilité ne peut excéder
120 jours, consécutifs ou non, au cours d’une
année budgétaire. Les montants effectivement
utilisés au titre de cette facilité sont rémunérés
au taux de base de refinancement des
banques auprès de la Banque. La Banque
peut suspendre l’utilisation de cette facilité
lorsqu’elle estime que la situation du
marché monétaire le justifie.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

La banque ne peut consentir des concours


financiers, sous quelque forme que ce soit, à
toute entreprise ou organisme public, ni se
porter garante d’engagements contractés
par eux. Toutefois, ces dispositions ne
s’appliquent pas aux établissements de
crédit publics agrées en qualité de banques,
pour leurs opérations de refinancement
auprès de la Banque » (Titre II, chapitre II,
article 69 du nouveau statut de BAM de
2019).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Quant à la monnaie fiduciaire, l’institut
d’émission en crée (ou en émet) lorsque,
principalement, les banques et/ou le
Trésor en font la demande pour répondre
aux besoins (en monnaie fiduciaire de
leur clientèle) des unités institutionnelles
du secteur détenteur de la monnaie. Dans
ce cas, la quantité de monnaie de banque
centrale reste inchangée juste sa
structure se modifie.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
BAM Banques

Billets et monnaies en Valeurs en caisse


Circulation + 300 + 300
Comptes courants Dépôts auprès de BAM
des banques
- 300 - 300

Banques

Valeurs en caisse Dépôts à vue (ou comptes d’épargne)


- 300 - 300

Il n’y a pas de création de monnaie de banque centrale, puisque sa quantité


n’augmente pas (…). En revanche (dans l’exemple ci-dessus), il y a
accroissement de la monnaie fiduciaire en circulation et diminution de la
monnaie scripturale (ou des comptes d’épargne) dans les mêmes proportions.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
En somme, il y a création de monnaie
centrale, c’est-à-dire variation positive de
la monnaie centrale, lorsque Bank Al-
Maghrib achète des devises aux banques
(ou de manière exceptionnelle au Trésor),
accorde des « concours » aux banques
conventionnelles (dans le cadre de la
conduite de la politique monétaire) et au
Trésor (en théorie mais plus dans la
pratique // depuis 2006 // 2020 ???).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
À l’image des banques, la création de
monnaie centrale par la banque centrale
implique son passif et son actif : le passif
de la banque centrale retrace la monnaie
de banque centrale créée tandis que
l’actif retrace les causes (les sources) de
la création de monnaie centrale.
Il est possible maintenant d’identifier les
principaux postes du bilan de la banque
centrale.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Principaux postes du bilan de BAM


Avoirs et placements en devises Billets et monnaies en circulation

Engagements en devises

Concours financiers à l’État Dépôts et engagements en dirhams


- Compte courant du Trésor public
Créances sur les établissements
de crédit et assimilés marocains - Dépôts et engagements en dirhams
- Avances aux banques envers les banques marocaines
- Comptes courants

Bons du trésor - Opération


d’open market
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Bilan simplifié de BAM

Avoirs et placements en devises Billets et monnaies en circulation


Engagements en devises

Facilité de caisse

Compte courant du Trésor public

Avances aux banques Comptes courants des banques


marocaines
Bons du trésor - Opérations
d’open market
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
COMPTE DE PATRIMOINE DE BAM (aujourd’hui)
Créances sur les non-résidents Billets et monnaies en circulation

Crédits accordés aux résidents Engagements envers les non-résidents


- Banques Engagements envers les résidents
- Administration centrale - Banques
- Autres secteurs - Administration centrale
- Autres secteurs

Actions et autres titres de participation


- Dont: Capital et réserves
Actif immobilisé

Autres actifs Autres passifs


1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

À partir de la diapositive précédente il est


aisé de déduire à quoi correspond le
compte de patrimoine de la banque
centrale (ou de n’importe quelle autre
unité institutionnelle, ou quel autre
secteur institutionnel).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
En effet, il s’agit de l’état de la valeur des
actifs détenus et des engagements
contractés, par BAM (ou d’une manière
générale par une unité institutionnelle ou
par un secteur institutionnel), dressé à un
moment donné à partir de ses documents
comptables; les données sont désagrégées
par résidence, par type d’instrument
financier, par secteur institutionnel (et
éventuellement par unité de monnaie).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Les principales rubriques du compte de
patrimoine de Bank Al-Maghrib:
Actifs détenus (Actif):
- Créances sur les non-résidents: (environ
75 %, fin septembre 2022).
- Crédits accordés aux résidents:
principalement les crédits accordés aux
banques marocaines dans le cadre de la
conduite de la politique monétaire (environ
24 %, fin septembre 2022).
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Les principales rubriques du compte de patrimoine
de Bank Al-Maghrib:
Engagements contractés (Passif):
- Billets et monnaies en circulation (environ 80 %, fin
septembre 2022)
- Engagements envers les non résidents (environ
9 %, fin septembre 2022)
- Engagement envers les résidents (environ 7 % fin
septembre 2022): Banques et administration centrale
(compte courant du Trésor, compte courant du
FHADES, …)
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale
Après avoir analysé le rôle des banques,
du Trésor et de la banque centrale dans
la création monétaire, la nature de la
monnaie créée par chacun de ces
acteurs et les principes de création tant
de la monnaie scripturale (monnaie
bancaire) que de la monnaie centrale
(monnaie de banque centrale ), il
devient dès lors plus aisé d’identifier les
contreparties de la masse monétaire.
1.1.3 La création monétaire de la Banque
Centrale

Quelles sont donc les sources (ou les


causes) de la création monétaire ?
Quelles sont donc les contreparties de
la masse monétaire ?
1.2 Les contreparties de la masse
monétaire
Que représentent les contreparties de la
masse monétaire ?
Où figurent les contreparties de la masse
monétaire ?
Comment détermine-t-on les contreparties
de la masse monétaire ?
Quelles sont donc les différentes grandes
composantes des contreparties de la
masse monétaire ?
1.2 Les contreparties de la masse
monétaire

Quels sont les changements intervenus


à partir de juin 2010 (mai 2020)?
1.2 Les contreparties de la masse
monétaire
Les sources de la création monétaire
indiquent à quelles occasions la monnaie,
au sens large du terme (M3), a été créée.
Ces sources sont appelées les
contreparties de la masse monétaire.
Dit autrement, les contreparties de la masse
monétaire permettent de mettre en évidence
les origines de la croissance de la masse
monétaire et donc de la création de
monnaie.
1.2 Les contreparties de la masse
monétaire
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :
Il a été montré que, la masse monétaire (la
monnaie au sens large du terme c’est-à-dire M3)
constitue une dette de BAM, des banques et du
Trésor à l’égard des agents non financiers (//
secteur détenteur de la monnaie) et de ce fait,
figure au passif du bilan (// compte de
patrimoine) de ces mêmes institutions (BAM,
banques, « Al Barid Bank », « Trésor » et
« CEN ») d’une part et d’autre part les opérations
qui sont à l’origine de la création monétaire sont
comptabilisées au niveau de leur actif.
1.2 Les contreparties de la masse
monétaire
1.2.1 Détermination des contreparties
de la masse monétaire :
Par conséquent, pour identifier les
contreparties de la masse monétaire il
suffit de cumuler puis de consolider les
bilans (avant juin 2010) des deux
principaux acteurs créateurs de la
monnaie (Bank Al-Maghrib et
banques).
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

Toutefois, lors de cette démarche, il est


nécessaire de résoudre trois difficultés :
- L’absence de bilan du Trésor, alors que
certains éléments du « passif » du Trésor
figurent au niveau de l’agrégat monétaire M1
(dépôts à vue auprès du Trésor « et du
service des chèques postaux ») d’une part et
d’autre part aucun élément de « l’actif » du
Trésor ne figure dans les contreparties de la
masse monétaire.
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

- Même chose concernant les placements à


vue sous forme de comptes sur livrets
auprès de la CEN (M2 – M1).
- Toutes les ressources du système
bancaire (banques et Bank Al-Maghrib)
n’ont pas un caractère monétaire, par
conséquent une partie des emplois du
système bancaire est financée à partir
de ressources non monétaires.
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

D’où le recours, pour dépasser les deux


premières difficultés, à un artifice
(astuce) comptable qui permet de
sauvegarder l’égalité entre la masse
monétaire (M3) et ses contreparties.
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

Et pour résoudre la troisième difficulté, il


est nécessaire de soustraire des
contreparties (ou du total des
contreparties) de la masse monétaire
les ressources ayant un caractère non
monétaire.
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :
Bilan simplifié des banques
Valeurs en caisse, … Recours (refinancement) auprès de BAM
Dépôts à vue
Créances sur la clientèle Comptes d’épargne
Bons du Trésor Comptes à terme et bons à échéance fixe
Certificats de dépôt
Immobilisations (…)
Emprunts obligataires en dirhams
et emprunts extérieurs à long terme
Provisions
Fonds propres
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

Bilan simplifié de BAM

Avoirs extérieurs Billets et monnaies en circulation


Facilité de caisse Engagements envers l’extérieur
Avances aux banques Compte courant du Trésor
Bons du trésor acquis sur… Compte courant du Fonds Hassan II

Dépôts et engagements envers les


banques
Emploi du capital et des Capital et réserves
réserves
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :
Bilan cumulé et consolidé de BAM et des banques
Avoirs extérieurs nets Billets et monnaies divisionnaires
détenus (par les ANF)
Créances sur l’État Dépôts à vue de la clientèle auprès des
Banques et de Bank Al-Maghrib

Concours à l’économie Comptes d’épargne auprès des


banques
C.T et B à EF
CD détenus par des ANF
Emprunts contractés par les
banques
Provisions
Fonds propres nets
Solde des éléments divers
1.2.1 Détermination des contreparties de la
masse monétaire :

Il faut rajouter de chaque côté de ce bilan


les dépôts à vue détenus par les agents
non financiers auprès du Trésor, du
service des chèques postaux, ainsi que
les placements à vue (sous forme de
comptes sur livrets) auprès de la CEN
(afin de maintenir l’égalité comptable
entre la masse monétaire au sens large
du terme et ses contreparties).
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

Les contreparties sont définies par rapport à


l’agrégat de monnaie M3.
Les statistiques monétaires marocaines
regroupaient ces contreparties en deux grandes
rubriques (avant juin 2010) :
Celle qui concerne la création monétaire
d’origine externe, avoirs extérieurs nets
(Bank Al-Maghrib et banques).
Celle qui concerne la création monétaire
d’origine interne, crédit intérieur global.
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :
Le crédit intérieur global se décompose à son
tour en trois postes (ou rubriques) :
Créances sur l’État (créances de BAM,
créances des banques et créances des
particuliers et des entreprises non financières
= contrepartie des dépôts à vue auprès du
Trésor et du service des chèques postaux).
Concours à l’économie (concours des
banques et crédits de BAM aux agents non
financiers).
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

Contrepartie des avoirs (sous forme de


comptes sur livret) auprès de la CEN (les
ressources collectées par la CEN étaient
déposées auprès de la CDG ; elles ne
peuvaient faire l’objet d’une répartition entre
les créances sur l’État et les concours à
l’économie).
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

Cependant certaines ressources (ayant


un caractère non monétaire) sont à
retrancher, car elles viennent en
déduction de la création monétaire.
D’où le crédit intérieur à caractère
monétaire = crédit intérieur global –
ressources à caractère non monétaire.
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

Ressources à caractère non monétaire =


emprunts contractés par les banques
(emprunts intérieurs et extérieurs contractés par les banques),
fonds propres nets de Bank Al-
Maghrib et des banques (excédent des fonds
propres - capital et réserves - sur le total des immobilisations et du
portefeuille de titres provisions
de participation) et
constituées par les banques.
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

Total des contreparties = avoirs extérieurs


nets + créances sur l’État + concours à
l’économie + contrepartie des avoirs en
comptes sur livrets auprès de la CEN –
ressources à caractère non monétaire.
Total des contreparties = avoirs extérieurs
nets + crédit intérieur à caractère
monétaire
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire :

M3 = Total des contreparties + solde


des éléments divers
Solde des éléments divers : excédent des autres
éléments du passif du système bancaire sur les
autres éléments de son actif.
1.2.2 Détermination des contreparties de la
masse monétaire à partir de juin 2010

Depuis juin 2010, les contreparties de la


masse monétaire sont déterminées à
partir des comptes de patrimoine de la
banque centrale et des autres
institutions de dépôts.
1.2.2 Détermination des contreparties de la
masse monétaire à partir de juin 2010

Plus précisément, aujourd’hui, il s’agit


de cumuler et de consolider les
comptes de patrimoine des institutions
de dépôts (Bank Al-Maghrib, banques
conventionnelles, banques et fenêtres
participatives et OPCVM monétaires.
1.2.2 Détermination des contreparties de la
masse monétaire à partir de juin 2010
COMPTE DE PATRIMOINE DES AID
Créances sur les non-résidents Engagements envers les non-résidents
Créances sur BAM Engagements envers les résidents
- Avoirs en monnaie nationale - BAM
- Dépôts auprès de BAM - Autres institutions de dépôts
Crédits - Administration centrale
- Autres institutions de dépôts - Autres secteurs
- Administration centrale Comptes chèques et comptes courants
- Autres secteurs Comptes à terme et bons de caisse
Titres autres qu’actions émis par Comptes d’épargne
les résidents Titres OPCVM monétaires
- Autres institutions de dépôts Titres de créances
- Administration centrale
- Autres secteurs Actions et autres titres de participation
Titres OPCVM monétaires - Contributions des propriétaires
Actions et autres titres de participation - Réserves générales et spéciales
Actif immobilisé
Autres actifs Autres passifs
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire à partir de mai
2020 :

Total des contreparties = créances nettes


des institutions de dépôts sur les non
résidents + créances nettes des
institutions de dépôts sur
l’administration centrale + créances sur
l’économie – ressources à caractère
non monétaire + contrepartie des
dépôts auprès du Trésor + autres
postes nets.
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire à partir de mai
2020 :

Autres postes nets: composés des ajustements


de consolidation et de la balance nette des
éléments divers.
1.2.2 Principales rubriques des contreparties
de la masse monétaire:

Finalement, la création monétaire, dans


le sens de monnaie scripturale
(abstraction faite de la monnaie de
banque centrale) est essentiellement
pour ne pas dire uniquement le fait des
banques conventionnelles (création de
monnaie bancaire – scripturale –
principalement à travers l’octroi de
crédits).
Section 2 : Les limites à la création
monétaire
Il paraît maintenant intéressant de répondre
aux questions suivantes :
Le pouvoir de création de monnaie
scripturale des banques (conventionnelles)
est-il limité ou plutôt illimité ?
Existe-t-il des contraintes ou des limites au
pouvoir de création de monnaie scripturale
des banques (conventionnelles) ?
Quelles sont alors ces limites ?
Section 2 : Les limites à la création
monétaire

La démarche adoptée pour répondre à ces


questions consiste à prendre comme
point de départ des hypothèses
extrêmement contraignantes (hautement
restrictives) dans le sens d’irréalistes,
puis petit à petit d’essayer de les lever
une à une de telle sorte à se rapprocher
progressivement de la réalité.
Section 2 : Les limites à la création
monétaire
Dans le cadre de cette démarche, il est
important de toujours faire la distinction
entre les fuites interbancaires (entre
banques, à l’intérieur du circuit bancaire
ou du système bancaire) et les fuites
hors du circuit bancaire (fuites vers le
circuit du Trésor, fuites sous forme de
devises, fuites sous forme de billets et
pièces // monnaie fiduciaire, fuites sous
forme de réserve monétaire).
Section 2 : Les limites à la création
monétaire

De plus, pour répondre aux questions


posées au départ, il est nécessaire de
recourir à de nouveaux concepts
(compensation bilatérale, compensation
multilatérale, facteurs autonomes de la
liquidité bancaire, facteur non autonome
de la liquidité bancaire,…) qui au fur et à
mesure de leur introduction seront
définis et explicités.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Le cas le plus irréaliste (car la réalité est


d’une extrême complexité) et par voie
de conséquence le plus simple est pris
comme point de départ (système avec
une seule banque, non hiérarchisé et
non diversifié).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

- Système avec une seule banque et une seule


monnaie la monnaie bancaire (ou monnaie
scripturale). Toutes les unités institutionnelles du
secteur détenteur de la monnaie ont leurs dépôts
à vue auprès de cette (seule et unique) banque, la
BMCI:
BMCI
Créances sur l’économie Dépôts à vue (de A, B, C,…)
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Tous les règlements entre les unités


institutionnelles du secteur détenteur
de la monnaie s’effectuent par
virements de compte à compte
(débit/crédit) sans que cela ait le
moindre impact sur la quantité de
monnaie ou la masse monétaire (la
monnaie étant constituée uniquement
de la monnaie scripturale).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Dans ce premier cas totalement irréaliste,


le pouvoir de création de monnaie
scripturale de la BMCI est illimité, car la
seule monnaie qui existe est créée par
elle et elle seule d’une part et d’autre
part étant l’unique banque toute la
monnaie qu’elle crée (émet) se
retrouve, chez elle, sous forme de
dépôts à vue au niveau de son passif
(la BMCI ne subit aucune fuite).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

À la rigueur, la seule limitation à la


création monétaire qu’il est possible
d’avancer est celle relative à la
demande de crédits (rentable et
solvable). En effet, la BMCI ne distribue
des crédits, c’est-à-dire ne crée de la
monnaie scripturale, que si les unités
institutionnelles du secteur détenteur
de la monnaie lui en font la demande.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

- Système non hiérarchisé à deux banques (la BMCI


et la BCP) et une seule monnaie, la monnaie
bancaire (ou monnaie scripturale):
Dans cette économie, il y a quatre acteurs du secteur
détenteur de la monnaie A, B, C et D, les deux premiers
(A et B) ont leurs dépôts à vue auprès de la BCP et les
deux autres (C et D) auprès de la BMCI. L’agent
économique A demande un crédit de 300 à sa banque la
BCP et l’agent économique C demande un crédit de 100 à
sa banque la BMCI.
BCP BMCI
Crédits A Cpt A Crédits C Cpt C
300 300 100 100
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

L’agent A utilise son crédit pour payer (par chèque car la


seule monnaie qui existe, c’est la monnaie scripturale)
ses achats auprès de B et de D pour des montants
respectifs de 200 et 100. L’agent C utilise son crédit
pour payer ses achats auprès de B et de D pour des
montants respectifs de 60 et 40.
BCP BMCI

Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0


Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140
(100 + 40)
Créance brute Dette brute envers Créance brute Dette brute envers
sur BMCI 60 BMCI 100 sur BCP 100 BCP 60
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Chacune des deux banques procède à une


compensation interne :
BCP BMCI

Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0


Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140

Dette nette envers Créance nette


BMCI 40 sur BCP 40

Après compensation interne (c’est-à-dire


compensation à l’intérieur de chacune des deux
banques) la BMCI détient une créance nette de 40
sur la BCP ou en d’autres termes la BCP doit 40 à la
BMCI.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

À travers l’exemple précédent, il est aisé


de remarquer que le pouvoir de création
de monnaie de chacune des deux
banques, prise de manière isolée, n’est
pas illimité car chacune des deux
banques subit des fuites envers l’autre,
fuites qui à priori (ou en règle générale)
n’ont aucune raison de se compenser
(complètement et parfaitement).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Quelle condition la BCP et la BMCI


doivent-elles remplir lors de la
distribution de crédits pour que leurs
fuites se compensent parfaitement ?
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

BCP BMCI
Crédits 700 Cpt 700 Crédits 300 Cpt 300

Les parts de marché de la BCP et de la BMCI concernant


les dépôts bancaires sont respectivement de 70 % et de
30 %.
Ainsi, si la BCP octroie 100 de nouveaux crédits à ses
clients, il se produit des fuites de la BCP vers la BMCI,
car les agents bénéficiaires de ces crédits vont les
dépenser auprès de l’ensemble des acteurs du secteur
détenteur de la monnaie (clients de la BCP et de la
BMCI). En effet, les fuites de la BCP vers la BMCI sont
égales à 30 (100 x 30 %).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Quel doit être le montant des nouveaux


crédits que la BMCI doit octroyer à ses
clients pour qu’il y ait croissance
équilibrée du secteur bancaire (fuites
interbancaires, plus précisément entre
la BCP et la BMCI qui se compensent
parfaitement, donc pouvoir de création
monétaire illimité) ?
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Il est nécessaire que les fuites subies par la


BMCI suite à la distribution des nouveaux
crédits soient égales aux fuites de la BCP (30).
F BCP = F BMCI
F BCP = 100 x 30 % = 30
F BMCI = C BMCI x 70 % = 30,
soit C BMCI = 42,85714286.
Pour qu’il y ait croissance équilibrée du secteur
bancaire (c’est-à-dire un pouvoir de création de
monnaie illimitée), il faut que la BMCI octroie
42,85714286 sous forme de nouveaux crédits.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Cas général :
F Ba = C Ba x (1 – D Ba)
F Bb = C Bb x (1 – D Bb)
Avec (D Ba + D Bb) = 1
Condition de croissance équilibrée du système
bancaire:
F Ba = F Bb
C Ba x (1 – D Ba) = C Bb x (1 – D Bb) ;
sachant que (D Ba + D Bb) = 1,
Alors,
C Ba x D Bb = C Bb x D Ba
C Ba / C Bb = D Ba / D Bb
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

(Suite)
Vérification à partir des données précédentes:
100 / 42,85714286 = 0,7 / 0,3 = 2,33333333
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité :

Dans le cadre d’un système non hiérarchisé avec


deux banques, une seule monnaie (la monnaie
bancaire ou monnaie scripturale) et lorsque la
création monétaire individuelle de chacune des
deux banques est proportionnelle à sa part de
marché, le pouvoir de création de monnaie est
illimité, pour la simple raison que les fuites
interbancaires, c’est-à-dire les fuites subies
par chacune d’entres-elles (l’une envers
l’autre), sont égales (ou se compensent
parfaitement).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

- Système hiérarchisé à deux banques :


banque centrale, monnaie scripturale et
monnaie centrale.
BCP BMCI

Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0


Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140

Dette nette envers Créance nette


BMCI 40 sur BCP 40
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

D’une manière générale, principalement


trois cas de figure sont
envisageables :
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

- La BCP dispose d’une quantité suffisante de


monnaie centrale auprès de la banque centrale.
- La BCP emprunte la monnaie centrale dont elle
a besoin auprès de la BMCI (si la BMCI dispose
d’une quantité suffisante de monnaie centrale
auprès de l’institut d’émission) au niveau du
marché interbancaire.
- La BCP emprunte la monnaie centrale dont elle
a besoin auprès de la banque centrale
(Créances sur les établissements de crédit et
assimilés marocains – Avances aux banques //
Crédits accordés aux résidents – Banques).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

- La BCP dispose de monnaie centrale auprès de BAM:


BCP BMCI
Dépôts (..) BAM – 40 Dépôts (…) BAM + 40
Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0
Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140
BAM

BCP – 40
BMCI +40
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

- La BCP emprunte la monnaie centrale auprès de BAM:


BCP BMCI
Dépôts (..) BAM 0 Dépôts (..) BAM 0
Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0
Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140
Dette nette envers Créance nette
BMCI 40 sur BCP 40

BAM
Avances BCP + 40 BCP + 40
BMCI 0
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

(Suite)
BCP BMCI
Dépôts (..) BAM + 40 Dépôts (..) BAM 0
Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0
Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140
Dette nette envers Créance nette
BMCI 40 sur BCP 40
RF + 40
BAM
Avances BCP + 40 BCP + 40
BMCI 0
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

(Suite)
BCP BMCI
Dépôts (..) BAM 0 Dépôts (..) BAM + 40
Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0
Cpt B 260 Cpt D 140
RF + 40

BAM
Avances BCP + 40 BCP 0
BMCI + 40
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

D’une manière générale, lorsque le


raisonnement est effectué au niveau de
chaque banque prise de façon isolée, il est
possible de remarquer que dans son
activité de distribution de crédits donc de
création de monnaie scripturale, chaque
banque subit des fuites sous forme de
dépôts vers les autres banques et il n’y a
aucune raison pour que ces fuites
s’égalisent parfaitement (ou se compensent
complètement).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Il faut savoir qu’un système bancaire ne


comprend pas deux mais plusieurs banques et
que pour régler les différents mouvements
résultant des opérations (chèques tirés les
unes sur les autres, virements, …) de leurs
clients, les banques procèdent à une
compensation multilatérale.
Qu’est-ce qu’une compensation ? Quelle est
la différence entre la compensation
bilatérale et la compensation multilatérale ?
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Compensation multilatérale:
Opération permettant d’éviter de multiples
transferts de monnaie centrale en
contrebalançant les créances par les dettes.
Les clients de différentes banques tirent des
chèques les uns sur les autres. Les banques
honorent les engagements pris par leurs
clients en créditant leurs comptes lorsqu’ils
reçoivent des chèques émis par les clients
d’autres banques (// virement, carte bancaire,
…). Chaque banque se trouve alors débitrice
et créancière vis-à-vis des autres banques.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Compensation multilatérale:
Chaque jour au sein d’une chambre de
compensation au niveau des locaux de
Bank Al-Maghrib (dans chacune des
places bancables), les banques
confrontent leur situation – avant 2003,
c’est-à-dire avant la mise en place du
SIMT).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Compensation multilatérale:
La compensation n’est pas bilatérale elle est
multilatérale, c’est-à-dire qu’une banque est
soit créancière soit débitrice vis-à-vis de
l’ensemble.
// SIMT (système interbancaire marocain de
télécompensation) à partir de 2003 …
// CMI (centre monétique interbancaire) // HPS
Switch (HPSS: Hightech Payment Systems
Switch monétique depuis juillet 2016
À partir de 2018 il faut rajouter HPSS mobile
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Compensation multilatérale:
Les créances sont compensées par les
dettes et seul le solde donne lieu à un
transfert de monnaie centrale au niveau
des comptes courants des banques
auprès de Bank Al-Maghrib.
// SRBM (système des règlements bruts du
Maroc, 2006)
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Exemple :
100
A B
200
90
70
10
50 40 10 5
60

300

D C
250
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

A = (200 + 90 + 40) – (100 + 10 + 50) = + 170


B = (100 + 60 + 10) – (200 + 70 + 5) = - 105
C = (300 + 10 + 5) – (10 + 90 + 250) = - 35
D = (50 + 70 + 250) – (40 + 60 + 300) = - 30
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Il est aisé d’en déduire que pour


l’ensemble du système bancaire les
excédents en monnaie centrale des uns
compensent les besoins des autres. La
liquidité bancaire (c’est-à-dire l’ensemble
des avoirs des banques en monnaie
centrale auprès de l’institut d’émission)
reste inchangée, puisqu’il y a simplement
transferts de comptes à comptes.
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Par conséquent, le pouvoir de création


monétaire du système bancaire pris dans
sa globalité peut sembler (paraitre)
« illimité » (à nuancer très, très
fortement car cela est faux …) car
toutes les fuites qu’il subit se
retrouvent à l’intérieur de son circuit
(circuit bancaire, fuites interbancaires).
2.1 Pouvoir de création monétaire illimité ?

Qu’advient-il dans le cadre d’un


système hiérarchisé, diversifié avec
monnaie bancaire, monnaie Trésor et
monnaie de banque centrale ?
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Maintenant, le raisonnement ne se situe plus


au niveau d’une banque prise
individuellement mais au niveau de
l’ensemble du système bancaire. De ce
fait, l’intérêt ne porte plus sur les fuites
interbancaires mais uniquement sur les
fuites hors du circuit (système) bancaire.
Aussi, l’accent est-il mis seulement sur les
éléments qui ont un impact sur la
liquidité bancaire (dans sa globalité).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Quels sont les facteurs de la liquidité


bancaire ?
Quelles sont donc ces fuites auxquelles
doit faire face le système bancaire ?
Dans quelle monnaie ces fuites
s’effectuent-elles ?
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Dans la réalité, le système bancaire, dans


son activité de distribution de crédits (…) donc de
création de monnaie scripturale, se trouve
limiter par un certain nombre de fuites. La
limitation provient du fait que ces fuites
hors du circuit bancaire sont en monnaie
centrale (ou d’une manière plus globale en monnaie
de banque centrale), monnaie dont
uniquement la banque centrale a le
monopole d’émission.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

En effet, des problèmes de liquidité se posent


au système bancaire lorsque les unités
institutionnelles du secteur détenteur de la
monnaie cherchent à convertir une part de
leurs dépôts à vue et/ou placements à vue
(sous forme de monnaie scripturale et/ou de
comptes d’épargne auprès du système
bancaire) en monnaie fiduciaire (billets et
pièces de monnaie), désirent acheter des
devises (…) ou sont en relation avec le circuit
du Trésor (…).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

À ces trois facteurs, il faut ajouter un


quatrième qui exerce à son tour un effet
restrictif sur la liquidité bancaire : la
réserve monétaire.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Fuites sous forme de monnaie fiduciaire


(essentiellement sous forme de billets; la
part des billets au sein de la monnaie
fiduciaire est égale à plus de 99 %) :
Abstraction faite des fluctuations
saisonnières (…), la monnaie fiduciaire
constitue (d’une année à l’autre) un facteur
permanent (…) de pression sur la liquidité
bancaire, puisqu’à chaque fois que les
banques créent de la monnaie scripturale
une partie est transformée en billets et
pièces (en monnaie fiduciaire).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Notons que les fuites sous forme de


billets et pièces (monnaie fiduciaire)
restent relativement importantes dans
les pays sous développés ou en voie
de développement, tel que le Maroc
(environ 30 % de M1 à la fin du mois de
septembre 2022, contre environ 38,4 %
en 1981; // Zone euro entre 9 % et 11 %
au cours de la période 2004 – 2008).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Besoins en devises:
L’achat de devises de la part de clients
importateurs, auprès des banques, agit
négativement sur la liquidité bancaire.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Plus précisément, à chaque fois que les


banques se procurent des devises
auprès de l’institut d’émission, dans le
but de répondre aux besoins en devises
de leurs clientèles (ou pour leur propre
compte), il se produit une diminution de
leurs avoirs en monnaie centrale.
(Entrées nettes // sorties nettes de
devises)
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Fuites vers le circuit du Trésor :


Une partie (faible) de la monnaie
scripturale créée par le système
bancaire se retrouve sous forme de
dépôts à vue auprès du Trésor et ce
(en moyenne) à hauteur de sa part de
marché.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

D’une manière plus générale (et abstraction


faite des concours financiers à l’État
octroyés par Bank Al-Maghrib et la vente
de devises du Trésor à BAM), toute
amélioration du solde du compte
courant du Trésor public (suite à titre
d’exemple, aux recouvrements des
impôts, ou aux émissions des bons du
trésor, …) se traduit par une
détérioration de la liquidité bancaire.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Il s’agit de rappeler que l’accent a été mis


sur l’aspect restrictif de ces facteurs sur
la liquidité bancaire car l’objectif premier
étant bien sûr de montrer les fuites
auxquelles doit faire face le système
bancaire.
Sinon, il faut raisonner avec la monnaie
fiduciaire en circulation, le solde des
opérations avec le Trésor et le solde des
opérations avec l’extérieur.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Ces trois premiers facteurs (monnaie


fiduciaire en circulation, solde des
opérations avec le Trésor et solde des
opérations avec l’extérieur) sont
qualifiés de facteurs autonomes de la
liquidité bancaire, car ils échappent au
contrôle de la banque centrale.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Fuites sous forme de réserve monétaire


(ou réserve obligatoire) :
La banque centrale (Bank Al-Maghrib)
impose aux banques commerciales de
détenir auprès d’elle sous forme de
réserve obligatoire, un certain
pourcentage (0 % depuis le 18 juin 2020)
de leurs exigibilités libellées en dirhams
(comptes chèques, comptes courants
créditeurs, certificats de dépôts émis,…).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :
Fuites sous forme de réserve monétaire (ou réserve
obligatoire) :
10 % non rémunérés jusqu’au 26 décembre 2002; 14%
rémunérés à 0,5 % jusqu’au jeudi 4 septembre 2003;
16,5% rémunérés à 0,75 % jusqu’au 1e janvier 2008; 15 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 1e janvier 2009; 12 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 1e juillet 2009; 10 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 1e octobre 2009; 8 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 1e avril 2010; 6 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 25 septembre 2012; 4 %
rémunérés à 0,75 % jusqu’au 18 décembre 2013; 4 % non
rémunérés jusqu’au 24 mars 2014, 2 % non rémunérés
jusqu’au 22 juin 2016; 4 % qui peuvent être rémunérés
jusqu’au 25 septembre 2019, 2 % depuis le 26 septembre
2019 et 0 % depuis le 18 juin 2020 (…).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

À travers cette fuite artificielle, la banque


centrale exerce une pression
supplémentaire sur la liquidité
bancaire. Ratio ou règle prudentielle à
l’origine (…), la réserve monétaire
constitue aujourd’hui un des
instruments de la politique monétaire.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

La réserve monétaire est qualifiée de


facteur non autonome de la liquidité
bancaire, car cette réserve monétaire
dépend de la banque centrale (de
manière plus précise, le taux de la
réserve monétaire ainsi que son
assiette sont déterminés par Bank Al-
Maghrib).
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Finalement, les banques sont


contraintes (limitées) dans leur pouvoir
de création monétaire (monnaie
scripturale) car elles font face à un
ensemble de fuites en monnaie
centrale (ou en monnaie de banque
centrale), monnaie que seule la banque
centrale émet.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Généralement, les facteurs restrictifs


de la liquidité bancaire l’emportent
sur les facteurs expansifs, d’où un
besoin de refinancement quasi-
permanent des banques auprès de la
banque centrale.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

Tout au long de cette section nous avons


montré d’une manière directe ou
indirecte qu’il existe un lien ou une
relation entre la masse monétaire
(monnaie scripturale) et la base
monétaire (monnaie de banque centrale).
Il s’agit maintenant de savoir qui a
l’initiative de la création monétaire, les
banques ou la banque centrale.
2.2 Facteurs de la liquidité bancaire :

En d’autres termes, cela revient à


répondre aux questions suivantes:
L’expansion monétaire (ou la création
monétaire) résulte t-elle de la logique
du multiplicateur ou de celle du
diviseur de crédit ?
L’offre de monnaie est-elle exogène ou
endogène ?
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?

La question du caractère endogène ou


exogène de l’offre de monnaie n’est
pas récente, elle remonte au début du
19è siècle. En effet, cette opposition
entre exogénéité et endogénéité de la
création monétaire trouve son origine
dans le débat qui avait opposé l’école
de la circulation à l’école de la banque.
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?
Pour les auteurs qui se sont inscrits
dans la lignée de l’école de la
circulation, l’offre de monnaie est
exogène dans le sens qu’elle ne
dépend pas de la demande de crédits,
tandis que pour les auteurs qui se
sont inscrits dans la lignée de l’école
de la banque, l’offre de monnaie est au
contraire endogène et dépend donc de
la demande de crédits.
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?
La controverse concernant l’aspect
exogène ou endogène de l’offre de
monnaie s’est poursuivie au 20e siècle
et a donné naissance à l’opposition
entre deux approches : une approche
qu’il est possible de qualifier de
traditionnelle celle du multiplicateur de
crédit et une nouvelle approche celle
du diviseur de crédit.
(// Eternelle question de l’œuf et de la poule)
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?

Il existe ainsi deux façons


d’analyser le mécanisme de
l’expansion monétaire :
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?

- Celle du multiplicateur de crédit :


l’octroi de crédits donc la création de
monnaie (scripturale), par les
banques commerciales, est tributaire
de l’existence préalable de réserves
excédentaires (monnaie centrale
excédentaire).
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?

- Celle du diviseur de crédit : les


banques commerciales prennent
l’initiative de l’octroi de crédits
donc de la création monétaire et ce
sans possession (ou sans se soucier
de l’existence préalable) de réserves
excédentaires.
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur de
crédit ?

Qu’est-ce que le multiplicateur de crédit ?

Qu’est-ce que le diviseur de crédit ?


Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?
3.1 Multiplicateur de crédit ou multiplicateur
de base monétaire
Partant des liens qui existent entre la masse
monétaire et la monnaie de banque centrale
(ou base monétaire), certains théoriciens
ont articulé le principe général de la
création de monnaie et les fuites hors du
circuit bancaire (seulement les fuites sous
forme de billets – monnaie fiduciaire – et
sous forme de réserve monétaire).
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?
3.1 Multiplicateur de crédit ou multiplicateur
de base monétaire

Ces auteurs ont formalisé la relation


entre base monétaire et masse
monétaire dans le cadre de la théorie
du multiplicateur de crédit (ou
multiplicateur de base monétaire).
Section 3 : Multiplicateur ou diviseur
de crédit ?
3.1 Multiplicateur de crédit ou multiplicateur
de base monétaire
Selon la théorie du multiplicateur de crédit, à
chaque fois que le système bancaire
dispose de réserves excédentaires (réserves
supérieures à la réserve monétaire …), il les
(car la détention de réserves excédentaires
ne lui rapporte rien) distribue sous forme de
crédits (jusqu’à épuisement total des
réserves excédentaires).
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


Présentation en terme de stock = multiplicateur
de base monétaire
Soit M la masse monétaire au sens étroit du
terme (M1). La masse monétaire (M) est
composée des billets (B) émis par la banque
centrale et des dépôts à vue bancaires (D).
Soit H (ou BM) la monnaie de banque centrale
(H : high powered money = monnaie supérieure,
monnaie d’un haut pouvoir) composée des
billets (B) et des réserves des banques (R).
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


Présentation en terme de stock = multiplicateur
de base monétaire
Soit b = B/M et r = R/D, où b désigne la part
de la masse monétaire (M1) détenue par
les unités institutionnelles du secteur
détenteur de la monnaie sous forme de
billets et r le taux de la réserve obligatoire
sur les dépôts à vue bancaires.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :

Il est possible de poser les équations


comptables de la masse monétaire et
de la base monétaire de la manière
suivante :
M=B+D
H=B+R
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


B = bM (les billets constituent une portion
stable de M1 du moins sur un horizon court)
D = M – B = M – bM = (1 – b) M
R = rD = r (1 – b) M
Le montant des réserves des banques auprès
de la banque centrale dépend du taux – et
de l’assiette – de la réserve monétaire r.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


À partir de H = B + R et de l’équation
précédente, il est possible de tirer :
H = bM + r (1 – b) M = (b + r (1 – b)) M
Soit M = 1 / (b + r – rb) x H ou encore M = k H
avec k = 1 / (b + r – rb)
k (ou parfois m) est ce que l’on appelle le
multiplicateur de base monétaire (ou
multiplicateur de crédit)
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


Les coefficients b et r étant positifs et largement
inférieurs à 1, l’expression (b + r – rb) est
positive et strictement inférieure à 1, donc:
k = 1 / (b + r – rb) est donc strictement
supérieur à 1.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :


Par conséquent, au niveau macro-
économique, la masse monétaire est
un multiple k de la monnaie de
banque centrale (ou de la base
monétaire). La monnaie de banque
centrale est ainsi à l’origine, à la
base, de la création monétaire d’où
l’appellation de base monétaire.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Présentation du multiplicateur de base monétaire :

La relation précédente demeure toujours


vraie en terme de variation :
∆M = 1 / (b + r – rb) x ∆H
En d’autres termes, ∆M = k x ∆H
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Fonctionnement du multiplicateur de crédit :


Présentation en terme de flux =
multiplicateur de crédit
Pour une raison pour le moment
quelconque, le système bancaire
dispose de réserves excédentaires
d’un montant égal à E.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Fonctionnement du multiplicateur de crédit :


Le système bancaire a tout intérêt à
utiliser totalement et complètement
(jusqu’à épuisement) cette monnaie
centrale excédentaire, qui ne rapporte
rien (absence de rémunération), sous
forme de crédits qui eux en revanche
sont très rémunérateurs (c’est-à-dire
très rentables).
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :
Vagues Réserves Crédits Demande de Retour de Réserve Total des fuites
de excédentaires nouveaux = billets dépôts monétaire (6) = (3) + (5)
crédits monnaie (4) = (1-b) x (2) (5) = r x (4)
(1) scripturale (3) = b x (2)
créée
(2) = (1)

1è E E bE (1-b)E r (1-b)E bE + r(1-b)E

2è E – (bE + r(1-b)E) E (1-b)(1-r) b E (1-b)(1-r) (1-b) E (1-b)(1-r) r (1-b) E (1-b)(1-r) b E (1-b)(1-r) +


= E (1-b)(1-r) r (1-b)E (1-b)(1-r)

3è E (1-b)(1-r) – (...) ... ... ... ... ...


=
E((1-b)(1-r))2

... ... ... ... ... ... ...

Nième 0 0 0 0 0 0

Total S … … … …
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :
Lors de la première étape (ou de la première
vague), le système bancaire distribue un
montant égal à E sous forme de nouveaux
crédits, suite à quoi il se trouve confronter
à une demande de billets supplémentaire
d’un montant égal à bE.
Ces nouveaux crédits engendrent des dépôts
supplémentaires égaux à (1 – b)E, sur
lesquels le système bancaire doit
constituer des réserves obligatoires égales
à r (1 – b)E.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :
Au terme de cette première phase, le
système bancaire ne dispose plus que de
E – (b + r (1 – b))E = E (1 – b)(1 – r) de
réserves excédentaires, qui à leur tour
vont alimenter une deuxième vague de
crédits et ainsi de suite, ce processus est
répété jusqu’à épuisement total des
réserves excédentaires (c’est-à-dire
jusqu’à absorption totale de la monnaie
centrale excédentaire par les fuites sous
forme de billets et de réserve monétaire).
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

À la fin du processus, le montant E de


départ de réserves excédentaires aura
généré des crédits nouveaux, c’est-à-dire
un accroissement de la masse monétaire
pour une somme totale,
S = E ((1-b)(1-r))0 + E ((1-b)(1-r))1 + E ((1-b)(1-r))2
+ … + E ((1-b)(1-r))n-1
Posons q = (1-b)(1-r),
S = Eq0 + Eq1 + Eq2 + … + Eqn-1
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :
Il s’agit bien d’une suite géométrique dont le
premier terme est égal à E et la raison est
égale à q.
La somme de cette suite géométrique est
égale à:
S = E x (1 – qn) / (1 – q), de plus lorsque 0 < q < 1,
qn tend vers 0 si n tend vers l’infini alors,
S = E x (1 / 1 – q) = E x (1 / (1 – ((1- b)(1- r)))
= E x (1 / (1 – (1 – r – b + rb))
Donc, S = E x (1 / (b + r – rb)) = E x k
Démonstration
S = E ((1- b)(1- r))0 + E ((1- b)(1- r))1 + E ((1- b)(1- r))2 + …
+ E ((1- b)(1- r))n-1
Posons q = (1- b)(1- r),
S = Eq0 + Eq1 + Eq2 + …+ Eqn-2 + Eqn-1
Il s’agit bien d’une suite géométrique dont le premier
terme est égal à E (Eq0 = E) et la raison égale à q. Alors,
la somme de cette suite géométrique est égale à:
S = E x (1 – qn) / (1 – q) de plus lorsque 0 < q < 1,
qn tend vers 0 si n tend vers l’infini alors,
S = E x (1 / 1 – q)
Démonstration
S = Eq0 + Eq1 + Eq2 + …+ Eqn-2 + Eqn-1
S = U0 + U1 + U2 + … + Un-2 + Un-1
U1 = q U0
U2 = q U1
. .
. .
. .
Un-2 = q Un-3
Un-1 = q Un-2

S – U0 = q (S – Un-1) avec Un-1 = qn-1 U0


= q (S – qn-1 U0)
Démonstration

S – U0 = q S – qn U0

S (1 – q) = U0 (1 – qn)

S = U0 x (1 – qn) / (1 – q) lorsque 0< q <1 ,


limite de qn, lorsque n tend vers l’infini, est égale 0

Soit, S = U0 x (1 / 1 – q)

S = E x (1 / b + r – rb) cqfd
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Le total des crédits distribués (S) et donc


le total de la monnaie scripturale
(masse monétaire) créée est un
multiple des réserves excédentaires
initiales (E).
Il y a bien un accroissement de la
masse monétaire par l’intermédiaire
de la multiplication des crédits, d’où
le nom donné à cette théorie, théorie
du multiplicateur de crédit.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Le multiplicateur de crédit
k = (1 / (b + r – rb)) est le montant
des crédits supplémentaires que le
système bancaire peut distribuer
pour chaque dirham de réserve
excédentaire.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Ainsi, à partir d’une relation


mathématique, les partisans de la
théorie du multiplicateur de crédit
établissent une relation causale
allant de la base monétaire vers la
masse monétaire.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Pour ces auteurs, le système bancaire


ne peut octroyer des crédits (donc
créer de la monnaie scripturale) que
s’il possède au préalable des
réserves excédentaires (c’est-à-dire
de la monnaie centrale excédentaire).
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

La création monétaire au niveau d’une


économie dépend donc, en premier
lieu, du montant de monnaie
centrale crée à l’origine (en premier)
par la banque centrale.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

Cette approche suppose que l’offre de


monnaie est exogène car la création de
monnaie ne dépend pas de la demande de
crédits émanant des unités institutionnelles
du secteur détenteur de la monnaie, c’est-à-
dire du niveau de l’activité économique, elle
est plutôt tributaire de la trésorerie
excédentaire des banques, c’est-à-dire de la
quantité de monnaie centrale créée, au
préalable, par l’institut d’émission.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :
Afin de contrôler la quantité de monnaie en
circulation dans l’économie, il suffit que
la banque centrale contrôle sa propre
création de monnaie.
Dans l’optique du multiplicateur de crédit,
la banque centrale est maître de la
création monétaire des banques,
puisqu’il lui suffit, à titre d’exemple, de
moduler le taux (et/ou l’assiette) de la
réserve monétaire.
3.1.1 Présentation et fonctionnement du
multiplicateur de crédit :

De nombreux auteurs (post-keynésiens),


critiquent cette approche selon
laquelle les banques sont passives et
se contenteraient de distribuer des
crédits à partir de réserves
excédentaires.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur de
crédit :

L’existence préalable, au niveau du


système bancaire, de réserves
excédentaires n’est pas une
condition suffisante (n’est pas une
condition tout court // Diviseur de
crédit) de distribution de crédit et
donc d’expansion de la masse
monétaire.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur de
crédit :

En effet :
- Les banques n’octroient des crédits, c’est-
à-dire ne créent de la monnaie scripturale,
que si les unités institutionnelles du
secteur détenteur de la monnaie expriment
un besoin de financement bancaire (il
s’agit là d’une condition nécessaire mais
non suffisante). Pour qu’il y ait distribution
de crédits et donc création de monnaie, il
faut que la demande de crédits présente en
plus, pour le secteur bancaire, des
conditions de solvabilité et de rentabilité.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :

En l’absence de ces deux dernières


conditions (et malgré qu’il y ait à la fois
des réserves excédentaires et un
besoin de financement bancaire), il n’y
aurait ni octroi de crédits, ni création
de monnaie scripturale.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :

Rappelons et à juste titre, que la théorie du


multiplicateur de crédit indique
uniquement le maximum (théorique) de
monnaie scripturale qui peut être créé par
les banques, si la demande de crédits
(bancaires) solvable et rentable est
suffisamment importante (forte) pour que
le processus aille jusqu’à son terme (c’est-
à-dire jusqu’à épuisement total des
réserves excédentaires).
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :
Toutefois, tout besoin de financement
exprimé de la part des entreprises n’est pas
forcément synonyme d’octroi de crédits et
donc de création monétaire, car ces
dernières peuvent le satisfaire, à titre
d’exemple, par émission de titres de
créances (billets de trésorerie, obligations)
ou autres (actions, …) auprès d’autres
acteurs du secteur détenteur de la monnaie.
Aussi, peut-il y avoir à la fois des réserves
excédentaires et un besoin de financement
(solvable et rentable) sans que cela ne se
traduise par une création monétaire.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :

- Un excédent de monnaie centrale peut-


être utilisé par les banques, à titre
d’exemple, pour se désendetter auprès
de l’institut d’émission (ou acquérir
des bons du trésor auprès du Trésor,
…). Par conséquent, tout excédent de
liquidité bancaire (de monnaie centrale)
n’est pas forcément à l’origine d’octroi
de crédits et donc d’expansion
monétaire.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :

- Tant le multiplicateur de crédit que le


diviseur de crédit ne tiennent pas
compte des autres fuites (…) en
monnaie centrale ou des autres
facteurs de la liquidité bancaire.
3.1.2 Principales limites du multiplicateur
de crédit :
Par conséquent, le sens de la causalité de
la base monétaire vers la masse
monétaire, suggéré par la théorie du
multiplicateur de crédit paraît des plus
contestables d’autant plus que l’inverse
est souvent plus conforme à la réalité.
Dans de nombreux cas, c’est la monnaie
créée par les banques qui déclenche le
recours à la monnaie centrale et non
l’inverse. Telle est l’hypothèse à l’origine
du principe du diviseur de crédit.
3.2 Diviseur de crédit

L’approche de l’expansion monétaire,


à partir du principe du diviseur de
crédit, a été développée par Louis et
Vivien Lévy-Garboua en 1972.
3.2 Diviseur de crédit

Le mécanisme du diviseur de crédit est


similaire à celui du multiplicateur de
crédit, la seule différence consiste
(réside) dans le début du processus et
par conséquent dans le sens de la
causalité. En effet, le processus
commence lorsque les unités
institutionnelles du secteur détenteur
de la monnaie demandent des crédits
au système bancaire.
3.2 Diviseur de crédits

Après vérification des conditions de


solvabilité et de rentabilité de la
demande de crédits, le système
bancaire accorde les crédits donc crée
de la monnaie scripturale sans se
préoccuper (sans se soucier)
auparavant de l’existence de réserves
excédentaires.
3.2 Diviseur de crédits

Ce n’est que par la suite, que les


banques cherchent à se procurer (à se
refinancer), auprès de la banque
centrale, la monnaie centrale dont
elles ont besoin pour faire face aux
fuites qu’elles subissent sous forme
de billets et de réserve monétaire.
3.2 Diviseur de crédits

Dans ce cas, la relation est inversée


elle va de la masse monétaire vers
la base monétaire, c’est à dire que
la masse monétaire correspond à la
variable explicative et la base
monétaire à la variable expliquée.
3.2 Diviseur de crédit

On sait que S = E x k,
Donc, E = (1 / k) S
E = (1 / (1 / b + r – rb)) S
E = (b + r – rb) S
Le besoin de refinancement des
banques est une fraction 1/k des
crédits qu’elles ont distribué au
préalable.
3.2 Diviseur de crédit

Dit autrement, l’émission de monnaie


centrale (total des fuites, besoin de
refinancement des banques) est une
fraction 1/k, (car 0 < b + r – rb < 1) de
la monnaie scripturale (masse
monétaire) préalablement créée par le
système bancaire à travers son
activité d’octroi de crédits, d’où le
nom de diviseur de crédit.
3.2 Diviseur de crédit

Le diviseur de crédit 1/k


= 1 / ((1 / b + r – rb))
= b + r – rb,
mesure le besoin global en monnaie
centrale des banques suite à l’octroi
de un dirham de crédit supplémentaire.
3.2 Diviseur de crédits

Ainsi, selon l’optique du diviseur de


crédit, c’est la demande de crédit
formulée par les unités
institutionnelles du secteur détenteur
de la monnaie qui détermine l’offre de
crédit des banques, donc la masse
monétaire. Les banques se tournent
ensuite vers la banque centrale pour
se refinancer, ce qui engendre une
création de monnaie centrale.
3.2 Diviseur de crédits

Selon la logique du diviseur de crédit


l’offre de monnaie est endogène, car
elle dépend du niveau de l’activité
économique (et non de la banque
centrale).
Ce sont les banques qui ont l’initiative
de la création monétaire et non plus la
banque centrale; dans cette logique
les banques sont actives.
Conclusion

Au-delà de la relation mécanique (mathématique –


théorique) qui existe entre masse monétaire et
base monétaire, il s’agit tout de même de retenir
que les banques peuvent, détenir des réserves
excédentaires (optique du multiplicateur : le
multiplicateur de crédit permet de calculer la
limite maximale théorique de création monétaire
étant donnée un certain niveau de réserves
excédentaires) sans que cela ne se traduise
systématiquement par une distribution de crédits
d’une part et d’autre part avoir l’assurance d’être
refinancées sans être amenées à utiliser
entièrement cette faculté (optique du diviseur).
Conclusion

D’une manière très globale (et


surtout très simplificatrice), la
logique du multiplicateur de crédit
s’applique plutôt aux économies
de marché telles que l’économie
américaine (…), tandis que le
diviseur de crédit caractérise les
économies d’endettement telles
que l’économie marocaine (…).
Conclusion

Il s’agit de noter à ce niveau, que


selon que l’offre de monnaie soit
considérée comme exogène ou
endogène, cela peut avoir des
implications différentes en matière
de politique monétaire.
Conclusion

Après avoir analysé l’ensemble des


aspects de l’offre de monnaie, il
convient à présent d’analyser la
demande de monnaie et ses
déterminants.

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