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Chapitre 1.

L’intermédiation
financière

ISE II – Economie monétaire

Pr. C. T. NDIAYE
Chapitre 1. L’intermédiation financière

PLAN

 1 – L’activité bancaire

 2 – Le système financier hors banques


1- Introduction

 On peut schématiquement distinguer trois types


d’opérations élémentaires :

✓ L’intermédiation financière titre/titre : : l’intermédiation de


représentation ;

✓ L’intermédiation monétaire : dépôts/titres : l’intermédiation


de transformation ;

✓ La création monétaire : crédits/dépôts.


1- Introduction

 L’intermédiation financière titre/titre : : l’intermédiation


de représentation ;
1- Introduction
 L’intermédiation financière titre/titre : : l’intermédiation
de représentation ;

Cette intermédiation peut être justifiée par deux raisons principales :

- la durée des titres émis et acquis n’est pas nécessairement la même ;


l’intermédiaire fait ce qu’on appelle de la « transformation » ;

- pour le prêteur, le risque qu’elle soit défaillante est plus faible que
celui de l’emprunteur.

La rémunération de la banque est la marge entre les intérêts reçus sur les
titres acquis et les intérêts versés sur les titres émis, si la durée des titres
acquis est égale à la durée des titres émis.
1- Introduction

 L’intermédiation monétaire : dépôts/titres :


l’intermédiation de transformation ;
1- Introduction
 L’intermédiation monétaire : dépôts/titres :
l’intermédiation de transformation ;

On parle alors d’une intermédiation de transformation. Là


encore, la « causalité » va de la collecte de ressources au
crédit, et la rémunération est égale à la marge entre les
intérêts perçus sur les crédits accordés et les intérêts versés
sur les dépôts.

La plupart du temps la durée des crédits est supérieure à la


durée des dépôts et les crédits sont à taux fixe ; la banque
court donc un risque, le risque de transformation.
1- Introduction
 La création monétaire : crédits/dépôts ;

Un agent non financier (A) demande un crédit à son IF pour


un montant de 100 F. En ignorant l’intérêt que devra payer
l’agent A, cette opération se traduit par une double écriture
comptable :
1- Introduction
 La création monétaire : crédits/dépôts ;

Cette fois la causalité est inverse : c’est en développant son


actif que l’intermédiaire financier développe son passif.

Ainsi, lorsque l’IF accorde un crédit de 100 F à l’agent A, ce


dernier peut effectivement dépenser ces 100 F comme s’il
les avait réellement déposés au préalable.

Il y a eu création de monnaie.
1- Introduction
 La création monétaire : crédits/dépôts ;
Ces distinctions micro-économiques permettent de procéder à
une première classification des intermédiaires financiers :

- les banques effectuent les trois opérations, mais leur fonction


essentielle (la création monétaire) se traduit par l’opération
n° 3 ;

- les autres organismes de dépôts (essentiellement les Caisses


d’épargne) effectuent les opérations n° 1 et n° 2 ;

- les autres IF ne réalisent que l’opération n° 1.


1- Introduction
 La création monétaire : crédits/dépôts ;

Ces trois opérations micro-économiques ne sont pas


séparables dans le bilan d’une banque :

- une banque peut acheter des titres avec des dépôts ;

- une banque peut créer des dépôts en achetant des titres.

En réalité, le bilan d’une banque est géré globalement.


1- Introduction
 Les fonctions de l’intermédiation financière

Pourquoi une économie a-t-elle besoin d’intermédiaires


financiers ? Pourquoi les agents non financiers ne se prêtent-
ils pas mutuellement directement ?

Deux réponses générales peuvent être apportées à cette


question :

✓ Dans une perspective où l’on considère la banque comme


une firme qui produit un service, la réponse est : les
intermédiaires financiers permettent de faire des économies
de coûts de transaction.
1- Introduction
 Les fonctions de l’intermédiation financière

✓ Dans une perspective où l’on considère le portefeuille, la


réponse est : les intermédiaires financiers rendent cohérents
les risques individuels acceptables par les prêteurs avec les
risques individuels des emprunteurs.

Ces réponses opposées nous permettront de mieux saisir les


différences entre les banques et les non banques, différences
qu’il convient cependant de relativiser.
1- Introduction
 Les fonctions des intermédiaires financiers

✓ L’approche par les coûts de transaction constitue une


application aux intermédiaires financiers des thèses de R.
COASE sur la firme : la firme (qu’elle soit bancaire ou non
bancaire) naît des imperfections des marchés dont elle
permet de réduire les coûts de transaction ;

✓ L’approche par les risques a été développée


systématiquement par GURLEY et SHAW qui ont montré
comment l’intermédiation financière est une activité qui
produit de la sécurité et de la liquidité.
1- Introduction
 Les fonctions des intermédiaires financiers

Les intermédiaires prennent à leur charge quatre risques, non


plus individuels, mais globaux.

Ces risques issus de la transformation sont essentiellement :


- le risque de défaut ;

- un risque d’illiquidité ;

- un risque de gestion ;

- un risque de taux d’intérêt.


1- L’activité bancaire

 Les fonctions de la monnaie :

✓ Unité de compte : permet de mesurer la valeur de biens


hétérogènes ;

✓ Instrument de paiement : bien directement échangeable


contre tous les autres biens : économies sont dites «
monétaires » (≠ éco. de troc) ;

✓ Réserve de valeur : une des formes de la richesse (actif de


patrimoine).
1- L’activité bancaire
Les différentes formes de la monnaie peuvent être regroupées
en deux composantes :

 Les moyens de paiement se présentent sous deux formes


matérielles différentes : la monnaie manuelle qui elle-
même se divise en pièces métalliques et en billets de banque,
et la monnaie scripturale.

 Les actifs liquides sont des actifs financiers transformables


facilement en moyens de paiement mais non directement
utilisables dans les paiements, rémunérés mais peu risqués.
Il faut distinguer les actifs non négociables et les actifs
négociables.
1-L’activité bancaire
 Les formes de la monnaie :
✓ Monnaie métallique (19ème siècle): toute monnaie qui tire sa valeur du
métal qu’elle contient (valeur intrinsèque = valeur faciale)

– métaux précieux (or, argent) – bimétallisme vs monométallisme

– pièces contemporaines ≠ monnaie métallique : frappées dans un métal


de faible valeur – l’autorité monétaire leur donne une valeur légale qui
les conduit à être acceptées dans les paiements.

✓ Monnaie de papier: billets de banque (valeur intrinsèque ≠ valeur


faciale)

Monnaie fiduciaire = pièces + billets


1-L’activité bancaire
✓ Monnaie scripturale :

– constituée par le jeu d’écriture des banques ;

– comprend l’ensemble des dépôts à vue auprès des


intermédiaires financiers ;

– créance sur le système bancaire (≈80% masse monétaire) ;

– instruments de circulation de la monnaie scripturale: chèque,


titre interbancaire de paiement, avis de prélèvement,
virement bancaire, carte de crédit.
1-L’activité bancaire
✓ Les actifs liquides ou moyens d’épargne :

– Les actifs non négociables sont constitués de l’ensemble des


placements à vue auprès des intermédiaires financiers, c’est-
à-dire des créances émises par les établissements de crédit et
le Trésor remboursables à leur guichet à leur valeur faciale.
Il s’agit des comptes sur livret ordinaires, des comptes sur
livret privilégiés et des placements à court terme contractuel.

– Les actifs liquides négociables sont les titres des organismes


de placement collectif en valeur mobilière (OPCVM), les
titres de créances négociables (TCN) et les avoirs en devises
étrangères.
1- L’activité bancaire

 La mesure de la quantité de monnaie :

✓ Masse monétaire: quantité totale de monnaie en circulation dans


l’économie

– secteur émetteur de monnaie: institutions financières monétaires (IFM)


– Secteur détenteur de monnaie: ensemble des non IFM résidentes

✓ Masse monétaire: concept aujourd’hui difficile à appréhender du fait


des innovations financières (placements financiers facilement
liquidables ) agrégats monétaires.
1- L’activité bancaire
✓ Agrégats monétaires : indicateurs statistiques qui regroupent dans des
ensembles homogènes les moyens de paiement détenus par les agents
sur le territoire national.
✓ Distingue 3 agrégats monétaires en fonction du degré de liquidité (+ au
−):
– M1: billets, pièces et dépôts à vue ;

– M2: M1 + dépôts à terme d’1 durée ≤ 2 ans + dépôts assortis d’1


préavis de remboursement ≤ 3 mois (ex: livret A, livret jeune, compte
d’épargne logement [CEL],…).

livrets = «quasi-monnaie»: ne peuvent pas être directement utilisés


pour un paiement mais sont immédiatement convertibles en moyens de
paiement sans risque de perte en capital;
– M3: M2 + instruments négociables sur le marché monétaire émis par
le secteur des IFM.
1- L’activité bancaire
 Le processus de création monétaire :
✓ Système bancaire : 3 niveaux hiérarchiques: 1er rang: Banque centrale;
2ème rang: banques commerciales; 3ème rang: agents non financiers.
✓ Création monétaire: transformation de créances sur les agents non
bancaires en moyens de paiement immédiatement utilisables pour
effectuer des règlements (ex nihilo).

Les crédits font les dépôts (et non l’inverse!): l’opération de crédit
aboutit à la création du dépôt correspondant au montant du prêt ;
Le remboursement des crédits est une destruction de monnaie.

✓ masse monétaire lorsque montant des crédits distribués aux agents


non IFM > montant des remboursements.

✓ autre canal de création : conversion de devises.


1- L’activité bancaire

• La circulation de la monnaie dans l’économie :


1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Les mécanismes de la création de monnaie :
Dans les économies monétaires modernes, les principaux
responsables de la création monétaire sont les établissements
de crédit.
La monnaie, en effet, prend principalement la forme de dépôts
bancaires et ceux-ci répondent au fameux adage selon lequel
« les crédits font les dépôts ».
BANQUE ENTREPRISE
Actif Passif Actif Passif
Crédits Dépôts de la
Avoirs à vue Dette bancaire
clientèle
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Les contreparties de la masse monétaire :

Qu’elle émane de la Banque Centrale ou des banques


commerciales, toute création monétaire se traduit par l’achat
ou la naissance d’une créance.

Celle-ci figure à l’actif de l’établissement concerné, et


constitue la contrepartie de la monnaie ainsi créée.

Ce sont les suivantes : les acquisitions de créance sur


l’extérieur, les crédits à l’économie et les concours à l’Etat.
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Les facteurs de la liquidité bancaire :

- Un premier facteur tient à l’existence de billets ;

- Un deuxième facteur résulte d’éventuelles réserves


obligatoires ;

- Un troisième facteur tient à l’existence du Trésor public ;

- Un quatrième facteur de la liquidité bancaire est associé aux


relations économiques avec le reste du monde.
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Les facteurs de la liquidité bancaire :

- un premier facteur tient à l’existence de billets ;

- un deuxième facteur résulte d’éventuelles réserves


obligatoires ;

- un troisième facteur tient à l’existence du Trésor public ;

- un quatrième facteur de la liquidité bancaire est associé aux


relations économiques avec le reste du monde.
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Refinancement et exogénéité de la base monétaire :

En règle générale, le jeu des facteurs de la liquidité bancaire


conduit les établissements de crédit à exprimer une demande
nette positive de monnaie centrale.

La Banque Centrale la leur fournit par différentes procédures


dites de refinancement.

Par delà ses modalités exactes cependant, la question clef


s’agissant du refinancement est celle de son exogénéité.
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Multiplicateur de base monétaire et diviseur de crédit :
BANQUE CENTRALE BANQUES COMMERCIALES
Base Monétaire Billets (B) Crédits (C) Dépôts (D)
(BM) Réserves (R) Réserves (R) Refinancement (RF)

La masse monétaire regroupe les billets et les dépôts bancaires, si bien


que : M = B + D et BM = B + R
Comme B = bM, on a : D = M – B = (1 – b)M.

On en déduit : BM = [b + r(1 – b)]M


Il s’avère donc que le rapport entre M et BM est une constante m, telle
que m = 1/b + r(1 – b)
m est le multiplicateur de base monétaire
1- L’activité bancaire
 L’offre de monnaie
Multiplicateur de base monétaire et diviseur de crédit :
BANQUE CENTRALE BANQUES COMMERCIALES
Base Monétaire Billets (B) Crédits (C) Dépôts (D)
(BM) Réserves (R) Réserves (R) Refinancement (RF)

La relation entre la masse monétaire et base monétaire peut être réécrite


sous la forme :
BM = (1/m).M
Indique alors le besoin en monnaie centrale, qui résulte de la création
monétaire préalablement réalisée par les banques commerciales.

L’offre de monnaie est, en amont, déterminée par les financements


octroyés aux agents non financiers.
Le coefficient 1/m s’analyse comme un diviseur de crédit.
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
L’équation de FISCHER
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
L’équation de Cambridge

Chaque transaction est un échange d’un bien contre de la


monnaie
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
Les grands principes ; les grandes oppositions théoriques :
✓ L’analyse classique : « la monnaie est un voile »

Dans l’analyse classique, la monnaie, instrument d’échange,


n’est pas demandée pour elle-même, mais seulement pour ce
qu’elle permet d’acquérir.

La monnaie n’est qu’un bien parmi les autres, celui qui est
choisi comme étalon de référence pour fixer la valeur des
autres biens.
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
Les grands principes ; les grandes oppositions théoriques :
✓ L’analyse keynésienne et néo-keynésienne

KEYNES prend en compte les deux fonctions d’«


intermédiaire des échanges » et de « réserve de valeur » de
la monnaie, il les juxtapose en distinguant deux motifs de
détention de la monnaie :

✓ Le motif de transaction (encaisse de transaction et de


précaution) ;

✓ Le motif de spéculation ;
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
Les grands principes ; les grandes oppositions théoriques :
✓ L’analyse monétariste

Les monétaristes et notamment Milton FRIEDMAN ont élargi


l’analyse classique en faisant de la demande de monnaie la
recherche de la part optimale de la monnaie au sein du
patrimoine, au sens large, des agents économiques.

Schématiquement, le patrimoine, ou la richesse, d’un individu


se compose de cinq éléments :
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
Les grands principes ; les grandes oppositions théoriques :
✓ L’analyse monétariste

Schématiquement, le patrimoine, ou la richesse, d’un individu


se compose de cinq éléments :

a) la monnaie : elle se distingue des autres formes de richesse


par le fait qu’elle est le seul élément dont la valeur
nominale est fixe ;

b) les obligations : actifs financiers non monétaires dont le «


prix » varie ;
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
Les grands principes ; les grandes oppositions théoriques :
✓ L’analyse monétariste

Schématiquement, le patrimoine, ou la richesse, d’un individu


se compose de cinq éléments :

c) les actions : actifs financiers non monétaires dont le « prix »


varie aussi, mais différemment des obligations ;

d) le capital physique : biens meubles et immobiliers ;

e) le capital humain : l’individu lui-même.


1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
L’approche par la vitesse de circulation :
Cette approche a donné lieu à deux formalisations distinctes :
l’équation de FISCHER et l’équation de Cambridge.

- L’équation de FISCHER s’écrit : MV = PT


M : la quantité de monnaie en circulation dans l’économie
V : la vitesse de transaction ;
P : le niveau général des prix ;
T : le volume des transactions
Cette équation des échanges traduit une encaisse nécessaire
pour effectuer les transactions.
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
L’approche par la vitesse de circulation :
L’équation de Cambridge :

L’équation de FISCHER s’écrit : MV = PT est reformulée


sous la forme : M = kPY
P : le niveau général des prix ;
Y : le revenu national réel ;
M : l’offre (exogène) de monnaie ;
kPY : la demande d’encaisses monétaires dans laquelle k
traduit un véritable désir d’encaisses.
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
La demande de monnaie comme composante d’un
portefeuille :

Keynes représente la fonction globale de demande de monnaie


sous la forme :

Md = L1(Y) + L2(r)

L1 : la monnaie détenue pour satisfaire les motifs de


transaction et de précaution, qui ne dépend que du revenu Y ;
L2 : le montant détenu pour le motif de spéculation, fonction
décroissante du taux d’intérêt r ;
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
La demande de monnaie comme composante d’un
portefeuille : la théorie friedmanienne
Pour Friedman, la monnaie est un actif patrimonial comme un
autre.

L’individu doit répartir sa richesse entre différents actifs,


monétaires et non monétaires : monnaie, obligations,
actions, biens physiques, capital humain.
1- L’activité bancaire
 La demande de monnaie
La demande de monnaie comme composante d’un
portefeuille : la théorie friedmanienne
Comme dans la théorie du choix du consommateur, la
demande de monnaie (ou de tout autre actif) va dépendre de
la richesse totale des agents (contrainte de budget), des
rendements de la monnaie et des placements alternatifs, ainsi
que des goûts et préférences des agents.

La fonction de demande de monnaie dépendra ainsi de la


richesse, du rendement des obligations, du rendement des
actions, du taux d’inflation et du niveau général des prix
ainsi que des préférences des consommateurs.
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

Certains économistes opposent, au sein de l’ensemble des


intermédiaires financiers, ceux qui peuvent distribuer du
crédit sans ressources de collecte auprès de la clientèle
préalable (opération n° 3 ci-dessus mentionnée) à ceux qui
ne le peuvent pas (ceux qui se limitent aux opérations n° 1 et
n° 2 ci-dessus).

Les premiers seraient les banques (IB), les seconds les


intermédiaires non bancaires (INB).
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe
Cette distinction a-t-elle un sens ?
Sa portée doit être relativisée car les deux types
d’intermédiaires ont de nombreux traits communs :

✓ ils doivent collecter des ressources d’épargne.


L’ensemble des intermédiaires ont besoin de collecter des
ressources d’épargne. Dans le cas des INB, cette collecte
constitue un préalable à l’octroi de crédits (opérations n° 1 et
n° 2), elle intervient ex ante, alors que pour les IB dont les «
crédits font les dépôts », les fuites (transformation des
dépôts en dépôts auprès d’une autre banque, billets, devises,
etc.) les obligent au refinancement ex post ;
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

✓ ils distribuent le même type de crédit ;

✓ ils ont aussi de nombreux liens réciproques.


Les INB participent tout autant que les IB à la multiplication
des crédits. En effet, si les crédits des IB sont à l’origine de
dépôts dans ces mêmes organismes, ces dépôts peuvent être
transférés vers des INB et être à leur tour sources de crédits
et les crédits accordés par les INB peuvent, après transferts,
être sources de dépôts auprès des IB ;
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

✓ ils équilibrent leur trésorerie sur le marché monétaire.

Au niveau micro-économique, il est vrai (C. OTTAVJ), on


serait tenté de dire qu’il n’y a pas grande différence entre un
IB qui, ayant accordé 100 F de crédits et ne récupérant que
60 F de dépôts (à la suite des fuites), doit emprunter 40 F sur
le marché interbancaire, et un INB qui, possédant 60 F et
souhaitant prêter 100 F, doit emprunter les mêmes 40 F sur
le marché interbancaire.
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

De ce point de vue, il serait plus important de savoir si les


intermédiaires sont, le cas échéant, « structurellement prêteurs
» ou « structurellement emprunteurs » sur le marché
interbancaire, plutôt que de savoir s’ils sont bancaires ou non
bancaires.

Les statistiques monétaires actuelles sont d’ailleurs fondées


sur cette vision unitaire de l’intermédiation.
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

En réalité, la différence est plutôt macro-économique.

Une banque pourrait être définie comme un intermédiaire


financier :

✓ ayant accès direct au refinancement de la Banque centrale ;

✓ ayant un passif socialement reconnu comme moyen de


paiement.
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

La monnaie a trois types de contreparties, c’est-à-dire de


sources (le crédit qui la fait naître à l’origine) : le crédit à
l’économie, le concours au Trésor, les créances sur
l’extérieur (or et devises).

La monnaie ayant à son origine le crédit aux agents non


financiers, est endogène à l’économie, on l’appelle monnaie
interne. Corrélativement est appelée monnaie externe la
monnaie ayant à son origine l’acquisition par le système
bancaire de créances sur l’État ou sur l’extérieur (devises).
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

Il ne s’agit pas seulement d’une question de terminologie.


Cette distinction a des conséquences sur les effets de
richesse et sur le contrôle de la masse monétaire par la
Banque centrale et notamment la « stérilisation » des entrées
de devises.

Par exemple, selon la théorie néo-classique, seule la monnaie


externe est en mesure d’influencer les comportements des
agents intérieurs privés : toute création de monnaie externe
exercerait un effet de richesse sur les agents puisqu’elle
n’aurait pas pour contrepartie un endettement de ces mêmes
agents.
2 - Le système financier hors banques
 Le financement externe

Les établissements hors loi bancaire :

✓ La Caisse des dépôts et consignations ;

✓ Le trésor public ;

✓ L’extérieur ;
2 - Le système financier hors banques
 La Finance informelle
Le secteur financier informel englobe donc l’ensemble des
transactions financières qui s’effectuent en dehors des
réglementations imposées à l’activité du secteur financier
formel en matière :

- de taux d’intérêt et d’allocation, du crédit, de réserves


obligatoires et d’autres mesures analogues.

Les transactions financières informelles échappent au système


d’imposition.
2 - Le système financier hors banques
 La Finance informelle
Le secteur informel est caractérisé par la souplesse des
opérations et des conditions de prêt, ce qui lui confère un
certain nombre d’avantages comparatifs économiques sur le
secteur financier formel.

Les caractéristiques sont, entre autres :

- absence de conditions préétablies ;


- absence de frais de gestion ;
- absence de cadre fixe ;
- absence de contrôle
Fin du chapitre 1.

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