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La création monétaire:

Le multiplicateur
des crédits
I. Définition de la création monétaire (CM)
 La création monétaire (CM) peut se définir comme un
accroissement de la quantité de monnaie en circulation et
donc augmentation de la masse monétaire.
 Généralement il y a création monétaire chaque fois qu’une
institution financière habilitée à gérer des comptes à vue,
crédite ces comptes suite à une opération de crédit ou d’achat
de devises.
 Dans le cas contraire, on parle de destruction monétaire (DM).
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 128
I. Définition de la création monétaire (CM)
opérations CM DM Neutre
Virement de salaire de M. Ali par la société MALAK :
12 000 DHS

Paiement du fournisseur par son client


Octroi d’un crédit de 10 000 DHS par une banque à
son client
Remboursement d’un crédit bancaire
Avance de 1 milliard de DHS de BAM au trésor
Achat de 1000 $ par une banque d’un touriste
Une banque vend 1000€ pour un importateur
marocain
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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Monnaie divisionnaire : la monnaie divisionnaire, on la frappe
‫; سك النقود‬
 Billets de banque : la monnaie papier ou les billets de banque
on les imprime;
 Monnaie scripturale : la monnaie scripturale on la crée (une
création au sens comptable du terme)

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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire
 M. W va déposer 10 000 dhs dans une banque, un 2e client
M. X, qui dispose d’un compte chez la même banque, viendra
juste après pour demander une somme d'argent de 10 000dhs.
 Au niveau de la comptabilité : le compte de M. X sera débité,
on va lui enlever 10 000 dhs en monnaie scripturale et lui
donner 10 000 dhs de billets
 Q° : Peut-on parler d’une création monétaire ?
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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire
 Bien sûr non, il ne s’agit pas de création monétaire, c'est une
opération qui consiste en la transformation d'une forme de
monnaie en d'autres formes de monnaie,
 Supposons que M. W se présente à la banque pour retirer son
argent, donc on va lui enlever les 10 000 dhs de monnaie
scripturale et lui donner à la place 10 000 monnaie fiduciaire,
 Q° : Peut-on parler d’une création monétaire ?
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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire
 Non bien sûr, le stock de monnaie est toujours le même mais c’est
sa forme qui change;
 la 1ère idée à retenir c'est que les opérations de dépôts et de
retrait n'affectent pas la quantité de monnaie en circulation, elles
touchent uniquement la composition de la masse monétaire.

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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire

 Maintenant, on va supposer qu’un client M.Y qui 3e

va se présenter à sa banque pour demander un


crédit de 10 000 dhs;
 Au niveau de la comptabilité: le compte du client
sera crédité Ici c'est une opération de création
monétaire, création de la monnaie scripturale.
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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire

 Supposons que la banque ne possède dans sa caisse


que les 10 000 dhs déposé par M. X et que les deux
clients se présentent dés le lendemain pour
demander la transformation de monnaie scripturale
en billets.
 QS : comment la banque pourrait-elle procéder?
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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire
 Deux solutions sont envisageables:
 La banque peut utiliser les dépôts des autres clients,
 Ou la banque va utiliser la garantie que M.Y lui a donné pour
s'endetter auprès de la banque centrale.
 On dit que la banque centrale est la banque de dernier ressort :
c'est la dernière institution qui intervient pour alimenter les
banque en liquidité,

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I. Définition de la création monétaire (CM)
 Mécanisme de création monétaire
 Cette création monétaire n'est pas définitive elle est temporaire,
provisoire, car lorsque la banque accorde à son client un crédit,
ce dernier doit le rembourser (Principal+ Intérêts)
 Donc, lorsqu'on accorde un crédit c'est la création monétaire et
lorsque le client rembourse c'est la destruction monétaire.
NB : D’autres opérations pourront donner naissance à une création
monétaire (change, exportation, IDE…).
Voir III. LE PROCESSUS DE LA CM
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II. Caractéristiques de la CM
 Lorsqu’on parle de CM, on fait référence à la monnaie scripturale,
la monnaie fiduciaire étant contrôlée par BAM et créée selon un
processus industriel,
 La CM signifie la mise en circulation d’une nouvelle quantité de
monnaie et non la substitution d’une forme de monnaie par une
autre.
 Exp: nouveau dépôt sur un compte à vue dans une banque se traduit
par une simple conversion de MF (qui disparait) en MS (qui apparait).
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II. Caractéristiques de la CM
 L’initiative de la CM incombe simultanément aux institutions
financières (offre) et aux agents non financiers (demande),
 Exp: Le fait de demander un crédit à une banque qui accepte
d’accorder le prêt.
 Seules les opérations mettant en jeu un organisme financier
créateur de monnaie et un agent non financier donnent lieu à la
création monétaire.

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II. Caractéristiques de la CM
 Les institutions financières qui peuvent créer de la
monnaie sont celles qui:
 Collectent de l’épargne auprès du public (à vue) ;
 Peuvent mettre à la disposition des clients des moyens
de paiement ;
 Accordent des crédits et font des opérations de changes.

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II. Caractéristiques de la CM
 Les opérations qui sont à l’origine de la création de la
monnaie qu’on appelle les sources de la création de la
monnaie, ou les contreparties de la monnaie, sont de
trois types :
 Les opérations avec l’extérieur ;
 Les crédits à l’État ;
 Les crédits à l’économie.
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II. Caractéristiques de la CM
 Trois institutions financières assurent la création de la
monnaie :
 La banque centrale crée de la monnaie fiduciaire ;
 Les banques commerciales et ;
 Le trésor public.
NB : L’essentiel de la monnaie est créé par les banques
commerciales.
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II. Caractéristiques de la CM

 La banque centrale émet ce qu’on appelle la


monnaie centrale (ou monnaie de base ou
monnaie à haute puissance).
 Cette monnaie prend deux formes :

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II. Caractéristiques de la CM
 La monnaie centrale au sens étroit : comprend les billets
et les pièces métalliques en plus des réserves ou avoirs
des banques commerciales auprès de la banque centrale.
 La monnaie centrale au sens large : comprend en plus
des éléments cités (monnaie centrale au sens étroit) les
dépôts des A.E.N.F. (agents économiques non-financiers).

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II. Caractéristiques de la CM
 Remarques :
 La banque centrale crée donc peu de monnaie, du fait
qu’elle n’accorde qu’exceptionnellement des crédits aux
AENF et opère quelques opérations de change,
 La place de la BAM dans le processus de la CM est donc
très faible cependant, elle est déterminante au niveau de
la création et la gestion de la monnaie centrale.
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III. Le processus de la CM
3.1 L’émission de la monnaie par la BC ou BAM :

 Le principe de création de la monnaie centrale réside


dans la remonétisation des titres de créances par la
banque centrale. Il s’agit :
 Des créances sur l’extérieur,
 Des créances sur le trésor,
 Des créances sur l’économie (refinancement).
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III. Le processus de la CM
a. La création de la monnaie centrale en cas de créances sur l’extérieur:
 Exemple : (…suite des exemples précédents)
 Un client M. Z est à la banque, non pas pour effectuer un
4e

dépôt ni pour demander un crédit, il est là avec des devise


1000 € et supposons que le taux de change 1 € = 12 dhs, il
va donc remettre 1000 € à sa banque, cette dernière va se
charger de mettre les 1000€ en dirhams dans son compte
bancaire, donc il va créditer le compte du client non pas par
1000€ mais par 12000dhs,
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III. Le processus de la CM
a. La création de la monnaie centrale en cas de créances sur l’extérieur:
 Exemple : (…suite des exemples précédents)
 Au Maroc la BAM est tenu de récupérer une bonne partie de
devises collectées par les banque par les banques et ces
devise seront transférées par vers leurs économie d'origine,
 Donc, pour le dernier exemple, il s'agit d'une création
monétaire parce que M. Z n'avait pas 12 000 dhs avant,
QS : quelle est la différence entre la création monétaire de M. Y
(Exemple 2) et celle de M. Z
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III. Le processus de la CM
a. La création de la monnaie centrale en cas de créances sur l’extérieur:
 Exemple : (…suite des exemples précédents)

 Cette opération se traduit par une véritable création


monétaire, elle entraîne un accroissement de la monnaie
en circulation.

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III. Le processus de la CM
a. La création de la monnaie centrale en cas de créances sur l’extérieur:
 Remarque:
 Les réserves de devises proviennent en général de :
 L’excédent de la balance commerciale ;
 Le tourisme ;
 Les investissements directs étrangers (IDE) ;
 Les emprunts extérieurs ;
 Les transferts des MRE.
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III. Le processus de la CM
b. La création de la monnaie centrale à l’occasion de créances sur le
trésor :

 Le trésor est la personnification financière de l’État


(comptable de l’État), qui peut ressentir des
difficultés financières conjoncturelles ou
structurelles (déficit budgétaire).
 À ce niveau, la banque centrale aide le trésor à
résoudre ses difficultés de deux manières :
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III. Le processus de la CM
b. La création de la monnaie centrale à l’occasion de créances sur le
trésor :
 En lui accordant des avances directes ou indirectes
destinées à surmonter ses problèmes de trésorerie
(ces avances ne peuvent pas dépasser 5% des
recettes fiscales de l’année écoulée).
 En achetant bons de trésor que celui-ci émet pour
combler son déficit (prêts), en contrepartie de
l’acquisition de créance sur l’État.
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III. Le processus de la CM
Actif Bilan de la banque Passif Création de monnaie
centrale par la banque centrale
 Or et devises Billets et monnaie en circulation
(réserves de change) Dépôts et autres engagements Banque Centrale
 Opérations de crédits Comptes courants du trésor
 Divers Banques : Comptes opérations
Banques : Comptes réserves Titres de
créances
Autres comptes

Banque Commerciales

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III. Le processus de la CM
3.2. La création de la monnaie par le trésor:
 Le trésor public gère des dépôts monétaires et des
moyens de paiements.
 À cet égard, il est considéré comme un véritable
créateur de monnaie au même titre que les banques
commerciales.
 La création monétaire de la monnaie scripturale se fait
de deux manières (directe et indirecte) :
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III. Le processus de la CM
3.2. La création de la monnaie par le trésor:
a- Création directe de la monnaie par le trésor :

 le trésor a deux fonctions complémentaires et


indissociables : une fonction de trésorier de
l’État (chargé d’encaisser les recettes et régler
les dépenses publiques prévues dans le budget
de l’année) et une fonction monétaire.
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III. Le processus de la CM
3.2. La création de la monnaie par le trésor:
a- Création directe de la monnaie par le trésor :
 Ainsi, le trésor crée directement la monnaie
scripturale à chaque fois que:

 l’État paie ses dettes envers des agents non


financiers détenteurs des comptes à vue auprès
des CCP (Al Barid Bank actuellement) ou du trésor,

 Lors des opérations d’achat de devises,


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III. Le processus de la CM
3.2. La création de la monnaie par le trésor:
b- Création indirecte de la monnaie par le trésor:

 Cas de concours (avances) de la banque centrale


au trésor,
 Cas de l’emprunt auprès des banques
commerciales (bons de trésor).
Voir 3.1. b)

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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur

 Privées du droit d’émission de la monnaie


fiduciaire, les banques commerciales se
contentent de créer de la monnaie
scripturale (simple jeu d’écriture).

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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur
 Il y a création monétaire car les banques mettent
en circulation de nouveaux moyens de paiement
qui n’existent pas avant leur intervention :
 On parle de création ex-nihilo (à partir de rien) de
monnaie.

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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur
 Les mécanismes de multiplicateur et de
diviseur de crédit portent sur la relation qui
existe entre création monétaire par les
banques de second rang et la création
monétaire de la banque centrale.
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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur
 Si la monnaie banque centrale constitue un préalable
à la création de monnaie scripturale on dit que l’offre
de monnaie est exogène, contrôlée par les autorités
monétaires,
 Si les banques font des crédits et qu’elles cherchent
après à se refinancer, alors l’offre de monnaie est dite
endogène, induite par les banques commerciales.
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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur
 Le principe du multiplicateur des crédits repose sur un
nombre d’hypothèses:
 L’existence d’une monnaie de base (B) ou monnaie de
la banque centrale,
 Crédits accordés sous forme de monnaie fiduciaire,
 La structure de M1 reste stable,
 Les crédits accordés font l’objet de dépôts.
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III. Le processus de la CM
3.3. La création de la monnaie scripturale par les banques :
Le mécanisme du multiplicateur
ILLUSTRATION
Partons d’un exemple simple, celui d’un agent
économique X qui dépose 1000 Dhs dans sa banque.
À partir de ce dépôt initial la banque peut créer une
grande quantité de monnaie scripturale. Le processus
de création de la MS est le suivant l’hypothèse d’une
seule banque : système bancaire simplifié
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III. Le processus de la CM
 1ère Étape : Un dépôt initial de 1000 Dhs entraîne
l’ouverture d’un compte courant par chèque (compte
appelé aussi CCH*) au nom de l’agent X.
Bilan de la banque CCH X
Actif Passif D C
Monnaie scripturale
Billets de banque 1000
1000
Créance sur
1000 (Compte courant X :
la banque
dette)
*Compte Courant Chéquable
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III. Le processus de la CM
 2ème Étape : Le banquier constate qu’une grande partie
des transactions se fait par chèque, supposons 800 DHS, et
que seule une faible part 200 DHS fait l’objet de transaction
sous forme de billets de banque :
 soit 1/5 ou 20% (200 Dhs) qui doit constituer la réserve
indispensable : permettant à la banque d’honorer ses
engagements,
 les 4/5 ou 80% restants (800 Dhs) peuvent être utilisés
librement par la banque, notamment sous forme de crédit à
une entreprise. Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 166
III. Le processus de la CM
 Le nouveau bilan de la banque et le bilan de
l’entreprise (E) peuvent être présentés ainsi :
Bilan de la banque
ACTIF PASSIF
Billets de banque : 1 000 Monnaie scripturale : 1 000
Créance sur (E) : 800 Compte de (E) : 800
TOTAL : 1 800 TOTAL : 1 800
Bilan de l’entreprise E
ACTIF PASSIF
Compte à la banque : 800 Dette à l’égard de la banque : 800
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III. Le processus de la CM
 On constate un accroissement de la quantité de la
monnaie en circulation en contrepartie de l’octroi
du crédit par la banque à l’entreprise E à partir
d’un dépôt initial de 1000, nous avons 1800 de
monnaie scripturale.
 La création de la monnaie pourra se poursuivre
selon le circuit suivant :
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III. Le processus de la CM

Dépôts Crédits

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III. Le processus de la CM
3ème Étape :
 L’entreprise E paie par chèque 800 un fournisseur Z, qui
par la suite, dépose son chèque auprès de la banque.
 Celle-ci retient 1/5 (soit 160) pour faire face aux retraits et
prête le reste au client W soit 640 ( = 800 x 4/5).
 Après cette opération la banque a mis en circulation une
nouvelle quantité de monnaie scripturale.
 Ainsi le total de monnaie scripturale créée jusqu’ici est :
1000 + (1000 x 4/5) + [(1000 x 4/5) x 4/5)]
= Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE= 2440.
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III. Le processus de la CM
 4ème Étape :
 En adoptant le même raisonnement, les 640 seront
déposés en banque, le 1/5 sera retenu comme réserve, les
4/5 seront attribués comme crédit. La nouvelle quantité de
monnaie scripturale créée est de 640 x 4/5.
 Le montant total en monnaie scripturale émis au terme de
la 4ème étape est de :
1000 + (1000 x 4/5) + [(1000 x 4/5) x 4/5)] + [(1000 x 4/5 x4/5) x 4/5)]
=
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III. Le processus de la CM
 5ème Étape :
 Ce raisonnement est poursuivi en principe jusqu’à
l’épuisement des billets de banque, c-à-d, jusqu’à l’octroi
du dernier crédit « x ».
 Le montant total de la monnaie scripturale créée à l’étape
« n » sera de : MS = 1000 + (4/5)x1000 + (4/5)²x1000 +
(4/5)3x1000 + …(4/5)nx1000
= 1000 [1+4/5+(4/5)²+(4/5)3
+………..+ n
(4/5) ]
 Il s’agit d’une suite géométrique, soit :
MS = 1000 x ( 1/(1- 4/5) ) =
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III. Le processus de la CM
 Avec (1 / (1 - 4/5)) qui est le multiplicateur des crédits « k »,
 1 - 4/5 = 1/5 est la préférence pour les billets «b» pour faire face aux
retraits.
 Ainsi le multiplicateur peut s’écrire k = 1/b .
 D’une manière générale, la masse monétaire totale créée par les
banques est : MS = k x B (B : la monnaie de base ou le dépôt initial).
 Interprétation:
 À partir d’un dépôt initial de 1000 dhs

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III. Le processus de la CM
 En plus des préférences pour les billets (b), les banques
doivent conserver ou geler auprès de la banque centrale
une proportion déterminée de la monnaie fiduciaire
qu’elles reçoivent de leur clientèle (il s’agit de dépôts nom
rémunérés):
 C’est la réserve monétaire obligatoire noté ( r )
 Dans ce cas, on aura : MS’ = k’ x B
MS’ : Monnaie scripturale créée après avoir instauré la RO
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III. Le processus de la CM
 Supposons que r = 10% , b = 20% ( la part de MF ou le taux de
préférence pour les billets ), calculez le nouveau montant et
faites une conclusion.
MS’ = B x k’ MS’ = B x [ 1 / (r+b) – (rb)]
MS’ =

MS’ = 3571
Conclusion: Le fait d'instaurer une réserve monétaire de 10 %,
s’est traduit par la baisse de monnaie scripturale créée : de
5000 à 3751 soit une baisse de 24,98%.
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III. Le processus de la CM
 Supposons que le taux de préférence pour les
billets est de 100% c’est à dire si un client demande
un crédit de 1000 Dhs, il retire 1000 Dhs en billets.
 Si on remplace 100% dans la formule générale, on
aura : M = 1000 ( 1 / r +1 – r) = 1/1 = 1000
 Et c’est normal pour la banque par ce qu’elle va
accorder les 1000 Dhs au client et c’est fini, dans ce
cas là, les banques seront vraiment coincées
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 176
III. Le processus de la CM
 Supposons maintenant, qu’il n’y a pas de réserve
obligatoire, on aura donc r = 0, ainsi:
M= = 1000/b
 Supposons maintenant que les agents économiques
utilisent uniquement la monnaie scripturale donc: b = 0
 alors : M = 1000 x (1/0) tend vers ∞

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III. Le processus de la CM
 La quantité de monnaie scripturale créée est un
multiple de celle de la monnaie de base (dépôts) : plus
le taux de réserve « r » est faible, plus le montant de la
monnaie scripturale créée sera élevé:
Si r →0, le multiplicateur k ↗ cela veut dire que la
banque aurait un pouvoir illimité de création de la
monnaie scripturale.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 178
III. Le processus de la CM
 Le multiplicateur k indique seulement le maximum
potentiel de création de monnaie qui n’est pas
nécessairement atteint si :
 la demande de monnaie stagne ,
 les banques préfèrent utiliser l’argent à d’autres fins
que l’octroi de crédits. (placement dans des banques
étrangères ou achat des actions…)
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III. Le processus de la CM
Exercice :
Considérons une économie opérant dans un
système bancaire simplifié.
Le dépôt initial détenu est de 100 U M, le taux de
préférence pour les billets (noté : b) est de 30% et
le taux de réserve obligatoire (noté : r) est de 20%.

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III. Le processus de la CM
Questions :
1- Déterminer le montant des crédits que la
banque octroie lors de la ère
1 , de la ème
2 , de la 3ème

et de la 4ème vague de crédits.


2- Déterminer la somme des crédits que la banque
aura donnée au terme de la n ème vague de crédit.

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Explication :
 Le taux de préférence pour les billets est de 30% dans
cette économie, cela signifie qu’en moyenne chaque
fois qu’ un agent économique demande un crédit de
100 Dhs, il retire 30 Dhs et il garde le reste en banque.
 Donc, dans cette économie les agents économiques
utilisent 30% des billets et 70% de monnaie
scripturale.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 182
Réserve Crédits nouveaux r=0.2 b=0.3
excédentaire M = monnaie Réserve préférence
Vague de crédits
(réserve initiale crée obligatoire pour les billets
100 u m : B)
èr
1 100 1 100
2

2ème 30

3
ème
3

ème
4 17,57 17,57

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Explication du tableau : (regarder les flèches numérotées):
 La banque possède 100 u m, un client va se présenter
pour demander les 100 u m de crédit. Ce client son
compte sera crédité de 100 u m. Qu’est ce qu’il va faire ?
 Il va d’abord retirer 30 u m, il lui reste 70 u m. Ces 70 u m,
il va l’utiliser pour payer par chèque M. Y, ce dernier est
lui-même client de la même banque (car on a supposé une
seule banque). Que va faire M. Y? Il va présenter à la
banque ce chèque pour encaissement.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 184
Explication du tableau : (regarder les flèches numérotées):
 Or, lorsque le chèque est reçu par la banque, il est
considéré comme un dépôt et chaque fois que la
banque reçoit un dépôt, elle constitue une réserve
obligatoire ici au taux de 20% , 20% de 70 u m nous
donne 14.

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 185


 Si on continue le calcul on aura donc :
 56 x 0,30 =
 L’essentiel ici c’est de calculer la somme de la colonne des crédits
nouveaux qui représentent la monnaie crée,
 Si on fait
 Au niveau de la 4ème vague, la monnaie scripturale créée est: 204,93,
 C'est-à-dire, à partir de 100 u m et à partir de deux autres contraintes
(taux de préférence des billets 30% et le taux de réserve obligatoire
20%) une banque marocaine au pire des cas ne peut se permettre de
créer au maximum que 227,2.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 186
 Formule générale : M = H . [ 1 / (r+b) – (rb)] Avec:
- H: la monnaie centrale ou base monétaire, composée de billets (B) et
réserves de banques (R),
- La masse monétaire au sens étroit du terme (M), est composée des
billets émis par la BC (B) (y compris les pièces de monnaie) et des
dépôts à vue bancaire (D) M = B+D
- Les billets représentent une proportion b de M B = b.M,
- Le montant des réserves des banques à la BC R = r.D,
- r taux de réserve obligatoires sur les dépôts à vue
- Le montant des réserves des banques à la BC est une proportion r des
dépôts reçus : R = r.D = r.(1-b)M
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 187
- Dans notre exemple le montant des crédits octroyés à la nième
vague serait de:
M = 100 x [1/ (0,20+ 0,30) – (0,30 x 0,20)]
M = 100 / 1/ (0,5 – 0,06) = 100 x 1 /0,44
 D’où : M=
 Explication:
 C-à-d, à partir de 100 u m et à partir de deux autres contraintes :
taux de préférence des billets 30% et le taux de réserve
obligatoire 20% une banque marocaine au pire des cas ne peut se
permettre de créer au maximum que 227,2.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 188
 La quantité de monnaie scripturale créée est un multiple de
celle de la monnaie de base (dépôts) : plus le taux de réserve
« r » est faible, plus le montant de la monnaie scripturale
créée sera élevé.
 Si r→0, le multiplicateur k ↗ cela veut dire que la banque
aurait un pouvoir illimité de création de la monnaie
scripturale.
 Le multiplicateur k indique seulement le maximum potentiel
de création de monnaie qui n’est pas nécessairement atteint
si la demande de monnaie stagne ou si les banques préfèrent
utiliser l’argent à d’autres fins que l’octroi de crédits.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 191
Actuellement et dans la pratique, les banques créent en
général de la monnaie scripturale sans dépôts préalables,
c’est le principe du Diviseur de crédit ;
 Le sens de causalité est donc inversé : d’abord distribuer
des crédits ensuite se procurer les liquidités nécessaires
(principalement en monnaie centrale);
 La création monétaire est donc endogène,
 L’approche du diviseur du crédit reflète mieux la réalité du
fonctionnement actuel des banques.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 192
Question :
Comment ce mécanisme est-il possible ?
Grâce aux possibilités dont disposent les
banques de se procurer à postériori la
monnaie centrale souhaitée à travers la vente
d’actifs financiers (bons de trésor et autres)

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 193


 on parle d’un nouveau mécanisme de création de la
monnaie : C’est le diviseur de crédit;
 Ce sont les crédits qui font les dépôts;
 Le diviseur du crédit est l’inverse du multiplicateur du
crédit; Il s'agit du passage de la masse monétaire à la
base monétaire :
B = M . d = M . [(r+b)- (rb)]
Avec :
 B : besoin de refinancement (base monétaire),
 [(r+b)- (rb)] : diviseur des crédits.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 194
 b : taux de préférence des agents non bancaire pour les
billets et M : la masse monétaire au sens strict,
 b = B ⁄ M est une variable exogène (déterminée par le
comportement des agents non bancaires) que la banque
ne peut pas contrôler,
 Le diviseur de crédits mesure le besoin global de
monnaie centrale suite à l’octroi d’un crédit.
 Exemple : si d = 0,1, les banques ont besoin de
chercher un refinancement égal à 10% de la valeur de
chaque crédit supplémentaire.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 195
3.4. Les facteurs qui influencent la création de la monnaie scripturale :
 Deux types de facteurs interviennent : les facteurs relevant des
relations avec la clientèle et la réglementation relative aux
réserves obligatoires.
a) Les facteurs relevant des relations avec la clientèle: facteurs autonomes

 À l’exception des virements entre titulaires des comptes à


l’intérieur d’une même banque, tous les règlements et les
versements effectués par la clientèle influent directement ou
indirectement sur la liquidité des banques.

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 196


Opérations augmentant ou diminuant la liquidité bancaire

* Versements supérieurs aux retraits * Retraits supérieurs aux versements

* Entrée nette de devises * Sortie nette de devises

Liquidité
* Le Trésor s’acquitte de * Achat des bons du trésor
sa dette vis-à-vis de la banque Bancaire par la banque
(Remboursement)

* du pouvoir * du pouvoir
de création monétaire de création monétaire
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 197
III. Le processus de la CM

3.4. Les facteurs qui influencent la création de la monnaie scripturale :

b) La réglementation des réserves obligatoires :

Les réserves obligatoires constituent un facteur


institutionnel qui affecte la liquidité des banques.

Voir 3.3

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 198


IV. Les limites de la création monétaire des banques
 La création monétaire des banques est limitée par trois
facteurs:
a) La contrainte de la demande de crédit :
 La demande de crédit est élevée pendant les périodes de
forte activité, mais réduite pendant les périodes de
ralentissement de l’activité.
b) Les besoins des banques en billets:
 Les besoins de liquidité des banques peuvent être
financés par :
 Emprunt dans le marché interbancaire
 Recours à la banque centrale (refinancement):
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 199
IV. Les limites de la création monétaire des banques
 Plus la fuite des billets du circuit de la banque (fuites
naturelles) est élevée, plus sa capacité à créer de la
monnaie est faible:
 Au niveau de la formule du multiplicateur du crédit,
plus le coefficient b est élevé, plus faible est la
valeur du multiplicateur et par conséquent, plus
faible serait .
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 200
IV. Les limites de la création monétaire des banques
 Exemple : un client X a utilisé le chèque de 10 000 Dhs
pour payer un autre client Y qui dispose d’un compte
auprès d’une autre banque. Dans ce cas là, ce dernier va
présenter le chèque à sa banque qui va demander à la
banque de M. X d’effectuer le transfert de 10 000 Dhs (fuite)
 Si la banque n’est pas assurée de disposer de la monnaie
centrale en cas de besoin, elle ne pourra créer davantage
de monnaie.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 201
IV. Les limites de la création monétaire des banques
c) Le contrôle de la banque centrale : fuites artificielles
 La banque centrale peut limiter la création monétaire des
banques de différentes manières:
 En réduisant les montants de refinancement des banques
sur le marché monétaire (réduire les montants à injecter
sur ce marché),
 En augmentant le taux directeur,
 En augmentant le taux de .

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 202


V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
Bilan Simplifié de la BC
 Monnaie en circulation
 Refinancement des banques
 Réserves des banques
 Réserves de change
RO+RE
Les engagements:
 Les billets et monnaie en circulation: détenu par le public,
 Les réserves des banques: Constituées des sommes
détenues par les établissements bancaires sur leurs comptes
ouverts sur les livres de la BC et par les billets conservés
dans leurs encaisses divisés en deux catégories:
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 203
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
 Les réserves obligatoires : Voir 3.3,
 Les réserves excédentaires: Constituées du reste des réserves(Billets
conservés dans les caisses des banques).
NB: Cette composante ne fait pas partie de la masse monétaire.
 Les avoirs:
 Refinancement des banques auprès de la BC (Avances à 24h et à
7Jours),
 Réserves de change: Avoirs et placements auprès des banques
étrangères, bons de trésor étrangers et assimilés, autres avoirs en devises.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 204
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
 On distingue les contreparties de la masse monétaire
(origines de la création monétaire) suivantes :

Principalement faites par les RIN = Entrées de devises Créances sur l’État (de BAM,
banques commerciales et la (exportations et autres) des banques, des entreprises
banque centrale. On parle – Sorties de devises non financières et des
du crédit intérieur global. (importations et autres) particuliers)

Les sources de création monétaire apparaissent à l’actif bilan


du système bancaire consolidé
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 205
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
Principales rubriques des contreparties de la MM :

 Les contreparties de la masse monétaires


sont définies par rapport à l’agrégat M3.
 Les statistiques monétaires marocaines
regroupent ces deux contreparties en 2
rubriques :
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 206
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
1.Celle qui concerne la création monétaire d’origine externe :
les avoirs extérieurs nets (créance sur l’extérieur)
 Cette contrepartie mesure l’incidence sur les avoirs
monétaires des résidents :
 du solde de transactions courantes de la balance des
paiements et;
 du solde des mouvements des capitaux à court et à long
terme des agents non financiers.
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 207
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
 Un déficit du compte des transactions courantes se traduit
par la diminution des réserves et par
 Inversement, un excédent des transactions courantes
engendre un accroissement des réserves et une expansion
monétaire.
 La contrepartie extérieure suit également les effets des
mouvements de capitaux à court et à long terme. Elle
s’accroit ou se contracte selon que les capitaux entrent ou
sortent du pays.

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 208


V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
2. Celle qui concerne la création monétaire d’origine
interne : le crédit intérieur global
 Ce crédit global se compose de 3 postes :

 créances sur l’État (créances sur le trésor) ;

 concours à l’économie (créances sur l’économie) ;

 contrepartie des avoirs sous forme de compte sur


livret auprès de la caisse d’épargne nationale (CEN).
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 209
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM

 Les contreparties de la MM sont constituées par les créances


que le système bancaire monétise,
 Elles représentent les sources de création monétaire,
 Elles figurent en actif des institutions bancaires,
 Elles sont composées de la façon suivante:
Total des contreparties = Réserves Internationales Nettes +
Créances nettes sur l'Administration Centrale + Créances sur
l’économie - Ressources à caractère non monétaire + Autres
contreparties de M3

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 210


V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
a) Les réserves internationales nettes de BAM (RIN) :

Les RIN représentent les Avoirs Officiels de Réserve diminués des


engagements en devises de la Banque Centrale à court terme
Les réserves internationales nettes de BAM (RIN)
=
Avoirs Officiels de Réserve (AOR)
-
Engagements extérieurs en devises de la BAM à court terme

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 211


V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
b) Créances nettes sur l’Administration Centrale :
Elles sont composées des créances des institutions de
dépôts sur l’AC ainsi que celles des entreprises non
financières et des ménages qui représentent la
contrepartie de leurs dépôts auprès du Trésor.
Créances nettes sur l’AC
=
Créances de la BAM et des autres institutions de dépôts sur l’AC
-
Leurs Engagements envers elle
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 212
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
c) Créances des Institutions de Dépôts sur l’économie :
 Les créances sur l’économie englobent toutes les
créances des institutions de dépôts sur les secteurs
intérieurs autres que l’Administration Centrale, y compris
les actions et les autres titres de participation.
Créances des ID sur l’économie
=
créances de BAM sur l’économie
+
créances des AID sur l’économie
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 213
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
d) Ressources à caractère non monétaire des ID (à déduire) :
 Elles recouvrent :
 le capital et les réserves des ID; et
 les engagements non monétaires des ID, notamment les
dépôts réglementés et de garantie, les emprunts subordonnés,
les obligations ainsi que les certificats de dépôts émis et ayant
une durée résiduelle supérieure à 2 ans.
Ressources à caractère non monétaire des ID (RCNM)
=
Capital et réserves des ID
+
les engagements non monétaires des ID
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 214
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
e) Autres contreparties de M3 (ACM3):
 Ils sont constitués de :

 Contrepartie des dépôts auprès du Trésor ;

 Autres postes nets (à déduire) ;

 Créances nettes des AID sur les non-résidents ;

 Allocations de DTS et autres engagements extérieurs ;

 Autres actifs extérieurs de BAM.(AAE)


ACM3 = Contrepartie des dépôts au Trésor –APN + Créances nettes des AID
sur les non résidents + Allocations de DTS et AEE + AAE de BAM
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 215
V. Les contreparties de la MM: les sources de la CM
 A retenir :
 La masse monétaire doit être équivalente à ses contrepartie.

 D’où, la formule suivante :

M3 = Total des contreparties de la masse monétaire


=
Réserves Internationales Nettes (RIN) + Créances nettes sur l'AC
+ Créances sur l’économie - Ressources à caractère non monétaire (RCNM)
+ Autres contreparties de M3

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 216


CONCLUSION
 La monnaie est un instrument qui permet de répondre à des
besoins économiques et sociaux,
 Elle a évolué dans l’histoire vers une abstraction de en plus
grande sans aucune substance matérielle quelconque,
 C’est un instrument qui sert à compter la valeur économique,
 « La monnaie est donc l’opérateur qui confère une valeur aux
objets par l’échange»*,

* M.Agelietta et A.Orléan, « La monnaie entre Violence et Confiance ».


Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 217
CONCLUSION

 En tant que moyen de paiement, elle offre des instruments

de plus en plus vastes suivant ainsi son évolution

permanente vers l’abstraction,

 Les banques centrales interviennent pour contrôler ces

moyens de paiement, garantir les règlements et empêcher

les défaillances sur le marché monétaire.


Economie monétaire et financière –I-- Prof. Driss MAFAMANE 218
Testez vos connaissances
1- Répondez par vrai ou faux en justifiant votre réponse :
 Dans une économie donnée, la monnaie marchandise choisie peut être n’importe
quelle marchandise.
 La monnaie métallique est une forme de monnaie fiduciaire.
 La confiance en la monnaie est seulement basée sur la stabilité de son pouvoir
d’achat.
 Le chèque est de la monnaie scripturale.
 Dans une économie, la monnaie sert systématiquement d’unité de compte.
 La monnaie que je détiens peut perdre de la valeur, mais pas en gagner.
 La monnaie que je détiens est une partie de mon patrimoine
 Il n’existe aucun actif aussi liquide que la monnaie.
 Le « porte-monnaie électronique » est une nouvelle forme de monnaie.
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Testez vos connaissances
2- Choisissez la bonne réponse:
Je peux régler mes achats avec carte bancaire. C’est donc une monnaie. Cette affirmation est
 Vraie
 Vraie partiellement
 Fausse
 Fausse partiellement
Les Dépôts à terme sont inclus dans :
 L’agrégat Ml
 L’agrégat M2
 L’agrégat M3
 L’agrégat PL3

Les bons de trésor sont des actifs monétaires


 Vrai
 Faux
Afin d'élaborer les statistiques monétaires, la BAM classe les actifs monétaires selon leurs :
 liquidité
 rentabilité
 vitesse de circulation

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Testez vos connaissances
2- Choisissez la bonne réponse:
Les plans d'épargne font partie de:
 M1 et M2
 M2 et M3
 M3 et PL3

Les pièces métalliques figurent sur :


 Le passif des banques commerciales
 L'actif des banques commerciales
 Le passif de la banque centrale
 L'actif de la banque centrale

L'inconvertibilité est assurée par:


 cours forcé et légal
 cours forcé
 cours légale
 cours de change
Les titres émis par les OPCVM actions/obligations font partie :
 Des agrégats monétaires
 Des placements liquides
 Des liquidités bancaires
 De la monnaie scripturale
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Bon courage pour votre examen

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