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Chapitre 4 :

L’équilibre Keynésien et les


multiplicateurs de demande
▪ Equilibre macroéconomique et multiplicateur d’investissement
▪ Equilibre macroéconomique et multiplicateurs budgétaires.
▪ Equilibre macroéconomique sur le marché des B&S et la courbe IS
▪ En macroéconomie, l’une des grandes questions est savoir comment se réalise
l’équilibre macroéconomique.
▪ L’un des principaux modèle qui permettent de répondre à cette question est le
modèle Revenu-dépense.
▪ En effet, le modèle Revenu-dépense ( ou le modèle Keynésien élémentaire)
est une modélisation de la théorie Keynésienne. Ce modèle permet de :
➢Comprendre comment se réalise l’équilibre macroéconomique sur la marché des
B&S (ou l’équilibre global)
➢Expliquer les fluctuations du revenu national à court terme.
➢Comprendre la nécessité de l’intervention de l’État pour corriger le déséquilibre
macroéconomique.
➢Différencier l’équilibre macroéconomique de l’équilibre comptable.
▪ Dans ce cadre, ce chapitre a pour objectif de présenter le modèle revenu-dépense et
de mettre en évidence la notion de multiplicateur de politique économique
I. Equilibre macroéconomique et multiplicateur d’investissement
1. Définition de l’équilibre macroéconomique en économie fermée à 2 agents
▪ Dans cette économie la demande globale (ou la dépense globale) est composée des
dépenses de consommation des ménages (C) et les dépenses d’investissement des
entreprises (I).
D=C+I (1)
▪ En outre, l’offre globale (la production réalisée) donne lieu à la distribution du revenu
global (Y). Celui-ci est partagé entre la consommation (C) et l’épargne (S) :
Y=C+S (2)
▪ L’équilibre sur le marché de B&S (ou l’équilibre macroéconomique keynésien) se
réalise lorsque l’offre globale (Y) est égale à la demande globale (D) de B & S (ou
lorsque le revenu égalise à dépense).
Y=D ⇔ C+S = C+I ou S = I
▪ Dès lors, l’équilibre macroéconomique correspond aux deux égalités suivantes :
➢L’offre globale (ou le revenu Y) est égale à la demande globale (D ou dépense).
➢L’investissement (I) = l’épargne (S)

▪ Ces deux égalités permettent de déterminer le revenu macroéconomique


d’équilibre Y*
2. Détermination graphique du revenu d’équilibre
▪ Samuelson (1948) propose une représentation graphique de l’équilibre
macroéconomique Keynésien. Cette représentation graphique est connue sous le
nom de diagramme à 45 degrés. Il permet, sur un seul et même graphique, une
représentation de l’offre globale et de la demande globale.
▪ Le diagramme 45° est composé :
• d’un axe des abscisses sur lequel figure le revenu national (Y) qui est, par définition, égal
à la production des entreprises ou l’offre globale ;
• d’un axe des ordonnées sur lequel figurent la fonction de consommation (C) et la
fonction d’investissement (I). Ces deux fonctions reflètent les dépenses en biens,
respectivement, de consommation et d’investissement et constituent la demande globale
(D).
▪ Conformément à la théorie Keynésienne les déterminants de la demande dans une
économie à deux agents se présentent comme suit :
• La fonction de consommation : C=C0 + cY (pourquoi Y et non Yd !!!)
• La fonction d’investissement exogène (ou autonome) I= I0

• La droite à 45 degrés (la bissectrice des axes) représente l’offre globale en fonction
du revenu. La fonction d’offre exprime l’identité (produit= revenu).
Représentation graphique du revenu d’équilibre (digramme à 45 degrés)

C, I (D) Y=OG

E
D = C+I

C= C0 + cY

D0
E’
S= +sY- C0
I0
I=I0
C0

45°
0
Y* Y (revenu ou produit)

-C0
▪ Le point E correspond à l’intersection entre la droite de l’offre globale (ou le
revenu), et celle de la demande globale, et le point E’ correspond à l’égalité S=
I.
▪ En dehors de ces deux points deux situations se présentent :
▪ A droite, l’investissement est inférieur à l’épargne I < S et donc D < Y :
dans ce cas une partie de la production n’est pas vendue (constitution de
stock), et les entreprises diminuent leurs production et les revenu distribués
jusqu’au revenu d’équilibre.
▪ A gauche l’investissement est supérieur à l’épargne I > S et la D >Y. Les
entreprises vont réagir en réduisant leurs stocks, ce qui permet un
accroissement de la production et des revenus distribués jusqu’à ce que l’offre
globale et la demande globale et l’épargne avec l’investissement.
3. Détermination analytique du revenu d’équilibre
1ère méthode
▪ Pour déterminer analytiquement le revenu d’équilibre, repartons de l’équation qui
assure l’équilibre entre offre et demande globales :
Y=C+I
▪ En remplaçant les fonctions de consommation (C) et d’investissement (I) par leurs
expressions respectives, on obtient :
Y = cY + C0 + I0
▪ Dès lors, le revenu d’équilibre, noté Y*, s’écrit :

1
𝑌 = 𝐶 + 𝐼0
1−𝑐 0
2ème méthode
▪ Conformément à l’approche graphique, on peut également déterminer le revenu
d’équilibre à partir de l’égalité entre l’épargne et l’investissement.
▪ En effet, compte tenu des équations des fonctions :
o d’épargne : S = (1 − c)Y − C0 ;
o d’investissement : I = I0
▪ A partir de l’égalité S=I, on peut déterminer le revenu d’équilibre de la façon
suivante :
(1 −c)Y − C0 = I0
1
𝑌∗ = 𝐶 + 𝐼0
1−𝑐 0
Exercice 1
Pour une économie donnée on dispose des informations suivantes :
I0 = 50 , C0 = 150 , c=0,5
TAF : Calculer le revenu d’équilibre Y ?
Solution
1) A l’équilibre OG = DG ⇒ Y = DG ⇒ Y = C+I0 ⇒ Y = (C0 +
cY)+ I0
⇒ Y = (150 + 0,5Y)+ 50
⇒ Y -0,5Y = (150)+ 50
⇒ 0,5Y = 200
⇒ Y = 200/0,5
⇒ Y=400 (le revenu d’équilibre)
4. Variation de l’équilibre sous l’effet du multiplicateur d’investissement
▪ A l’équilibre lorsque OG=DG, le revenu d’équilibre (consommation et
investissement) sont stables. Toute variation du revenu à court terme ne peut
résulter que d’une cause externe (exemple : un emprunt externe, un don).
▪ En d’autres termes, la modification du revenu d’équilibre proviendra ainsi
d’une variation autonome de la demande globale ou ses composantes C et I0.
La variation de celles-ci exerce un effet multiplicateur sur le revenu national
d’équilibre.
▪ Dans ce cadre, pour modifier le revenu d’équilibre (ou augmenter le revenu) suite à
une insuffisance de la demande globale (OG>DG), Keynes propose le mécanisme
du multiplicateur.
▪ Ainsi, le mécanisme du multiplicateur montre qu’une dépense additionnelle
d’investissement (↑I0 ) engendre une augmentation supérieure du revenu national ;
il s’agit du multiplicateur d’investissement examiné dans le 3ème chapitre.
▪ Le multiplicateur d’investissement est donné comme suit :
∆𝑌 𝟏
𝑀𝐼 = ⇔ ∆𝑌 = 𝑀𝐼 × ∆𝐼 ⇔ ∆𝑌 = × ∆𝐼
∆𝐼 𝟏−𝒄
Avec c ; est la propension marginale à consommer
Démonstration
-On part d’une situation initiale
𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 (1)
Ainsi, l’équilibre initial dans ce cas est donné par
𝑌 = 𝐶 + 𝐼 (2)
-Une variation du revenu se présente comme suit :
∆𝑌 = ∆𝐶 + ∆𝐼 (3)
On sait que la consommation est égale à 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 ,
Et la variation de la consommation est donnée comme suit :
∆𝐶 = ∆𝐶0 + ∆𝑐𝑌 = 0(∆𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒) + 𝑐∆𝑌
∆𝐶 = 𝑐∆𝑌
-On remplace ∆𝐶 dans l’équation (3) :
∆𝑌 = 𝑐∆𝑌 + ∆𝐼
⇒∆𝑌 − 𝑐∆𝑌 = +∆𝐼
⇒ 1 − c ∆𝑌 = +∆𝐼
1
⇒∆𝑌 = 1−𝑐 ∆𝐼
⇒∆𝑌 = 𝑀𝐼 × ∆𝐼
Représentation graphique du revenu d’équilibre (digramme à 45 degrés)

C, I (D) OG

E2 D2= C + I0 +∆I0

D1=C + I0

E1
∆I

45° ∆Y
0
𝑌1∗ 𝑌2∗ Y (revenu ou produit)
Exemple
▪ Supposons que c=0,5 et la variation de l’investissement ∆I = 100. La variation de
l’investissement engendre une augmentation du revenu comme suit :
∆𝑌 = M𝑖 × ∆𝐼 ⇒ ∆𝑌=(1/1-c) ∆𝐼
⇔ ∆𝑌 = (1/1-0,5) x 100 = (1/0,5) x 100
⇔ ∆𝑌 = 2 x 100 = 200
Le multiplicateur d’investissement est égal à 2
▪ L’augmentation des dépenses d’investissement de+100 engendre une augmentation
du revenu global de +200 et donc une distribution d’un revenu de 200.
▪ Il est à signaler que plus la propension marginale à consommer est grande, plus la
part de la dépense additionnelle consacrée à la consommation sera grande, et plus
l’effet d’une augmentation de l’investissement sur le revenu sera important (effet
multiplicateur).
c (Pmc) M𝑖 =(1/1-c)

0 1
0,2 1,25
0,4 1,66666667
0,6 2,5
0,8 5
0,9 10
Exercice 2
▪ Pour une économie donnée on dispose des informations suivantes :
I0 = 50 , C0 = 150 , c=0,5
1/ Calculez le niveau d’équilibre Y ?
2/ Si ∆I0 = 100, calculer le nouveau équilibre
Solution
1) A l’équilibre OG = DG1 ⇒ Y = DG1 ⇒ Y = C+I0 ⇒ Y = (C0 + cY)+ I0
⇒ Y = (150 + 0,5Y)+ 50
⇒ Y -0,5Y = (150)+ 50
⇒ 0,5Y = 200
⇒ Y = 200/0,5 ⇒ Y=400 (le revenu d’équilibre)

2) L’augmentation de l’investissement de +100 engendre un changement de l’équilibre :


OG = DG2 ⇒ Y = DG2 ⇒ Y = C+ (I0 + ∆I0 )
⇒ Y = (C0 + cY) + (I0 + ∆I0 )
⇒ Y -0,5 Y = 150 +(50 + 100 )
⇒ Y -0,5 Y = 150 +(50 + 100 )= 300
⇒ 0,5 Y = 300 ⇒ Y = 300/0,5 = 600
Solution (suite)
Une autre manière de trouver le nouveau équilibre :
▪ Le revenu d’équilibre initial est égal à 400
▪ L’augmentation de l’investissement est de 100. l’effet sur le revenu est donné par le
multiplicateur d’investissement comme suit :
∆Y = (1/1-c) ∆I0
⇒ ∆Y = (1/0,5) x 100 = 2 x100 = 200
⇒ ∆Y = +200
▪ Le revenu d’équilibre après l’augmentation de l’investissement est égal au Revenu
d’équilibre initial + ∆Y = 400 +200 = 600 (Nouveau revenu d’équilibre)
5. Revenu d’équilibre et revenu de plein emploi
▪ Le revenu national d’équilibre (𝑌 ∗ ) réalisé sur le marché des B&S correspond à un niveau
d’emploi réalisé sur le marché de travail. Ce niveau peut être, soit un niveau de plein
emploi (zéro chômage) soit un niveau de sous-emploi.

D D2= C2+I2
𝐸𝑝𝑒

D1= C1+I1
𝐸

∆𝐷

45°

O
𝑌 ∗ = 400 𝑌𝑝𝑒 = 600 Y (Produit, revenu)

▪ Selon la figure ci-dessus le revenu d’équilibre 𝑌 est inférieur au revenu national de plein
emploi 𝑌𝑝𝑒 : Il s’agit d’un équilibre de sous emploi où le revenu d’équilibre sur le
marché des B&S ne permet pas d’assurer l’emploi sur le marché du travail.
5. Revenu d’équilibre et revenu de plein emploi
▪ L’écart entre D1 et D2 (ou ∆D) mesure de combien il faut augmenter la
consommation ou l’investissement, pour obtenir grâce à l’effet
multiplicateur, le revenu de plein emploi 𝐘𝐩𝐞 (revenu qui résulte de l’utilisation
du potentiel total de la main d’œuvre).
▪ Selon le modèle Keynésien élémentaire, le revenu national d’équilibre déterminé
sur le marché des B&S est un équilibre de sous emploi, qui est dû à une
insuffisance de la demande globale.
▪ Dès lors, l’équilibre de sous-emploi est qualifié de chômage dit Keynésien. En
revanche, les classiques montrent que l’équilibre sur le marché de B&S correspond
toujours au plein emploi sur le marché de travail
II. Détermination de l’équilibre macroéconomique et les multiplicateurs
budgétaires
1. Définition de l’équilibre macroéconomique avec l’État
▪ Afin de démontrer l’influence des politique économique notamment la politique
budgétaire sur l’activité économique, il faut introduire l’Etat dans le raisonnement et
dans la modélisation. En effet, L’État intervient dans l’économie à travers deux
instruments :
o Les dépenses publiques notées G : consommation intermédiaire, FBCF, salaires
des fonctionnaires , subventions.....
o Les impôts (ou taxes) notés T : impôts sur le revenu (IR), taxe sur la valeur
ajoutée (TVA), impôt sur les sociétés (IS).
▪ En présence de l’État, la demande globale (ou la dépense globale) est désormais
composée de la dépense privée (C et I ) et la dépense publique (G).
D = C + I+ G
▪ En outre, l’offre globale donne lieu à la distribution du revenu global (Y). Celui-ci
est partagé entre la consommation (C), l’épargne (S) et le paiement des taxes (T) :
Y = C + S+T
▪ L’équilibre macroéconomique sur le marché des B&S se réalise lorsque l’offre
globale (Y) égalise a demande globale (D) :
𝑌=𝐷 ⇔ 𝐶+𝑆+𝑇 = 𝐶+𝐼+𝐺 ⇔𝑆 + 𝑇 = 𝐼 + 𝐺
▪ En outre, l’équilibre macroéconomique est vérifié aussi lorsque la somme des fuites
S + T (épargne et impôts) égalise la somme des injections I et G (investissement et
dépenses publiques).
▪ A partir des conditions de l’équilibre sur le marché de biens et services on peut
déterminer le revenu d’équilibre 𝑌 ∗ .
▪ La détermination du revenu national d’équilibre (et des multiplicateurs budgétaires)
diffère selon les deux situations suivantes :
i. Situation 1 : lorsque l’imposition est exogène (𝑇 = 𝑇0 )
ii. Situation 2 : lorsque l’imposition est endogène ( 𝑇 = 𝑇0 + 𝑡𝑌)
2. Détermination du revenu d’équilibre et des multiplicateurs avec
imposition exogène
2.1. Le revenu d’équilibre
▪ Par définition, le revenu d’équilibre est celui qui qui égalise l’offre globale et la
demande globale sur le marché de B&S :
Y=C+I+G
Avec 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌𝑑 , 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇 , T = T0 , G= G0 , et I= I0
▪ Dans ce modèle, il existe deux types de grandeurs :
-Les grandeurs exogènes ou autonomes du revenu (Y) qui sont définies à l’extérieur du modèle,
en l’occurrence , C0 (la consommation incompressible), T0 (taxes forfaitaires), G0 (dépenses
publiques), I0 (investissement autonome).
-Les grandeurs endogènes (dépendantes du revenu) déterminées à l’intérieur du modèle. Il s’agit
du revenu national (Y), du revenu disponible 𝑌𝑑 et de la consommation des ménages (C).
▪ À partir des informations ci-dessus, le revenu d’équilibre est déterminé comme suit :
OG = DG ⇔ Y = C + I + G ⇔ 𝑌 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0
⇔ 𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0
⇔ 𝑌 − 𝑐𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0
⇔ 1 − c 𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0
𝟏
⇔ 𝑌 ∗= 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0
𝟏−𝒄
2.2. Les multiplicateurs budgétaires
a. Le multiplicateur de dépense
▪ Le multiplicateur de dépenses publiques noté 𝑀𝐺 mesure la variation du revenu
global ou national (∆Y) suite une variation des dépenses publiques (∆G0).
▪ Le multiplicateur de dépense permet de calculer l’effet d’une politique budgétaire
expansionniste (hausse des dépenses publiques).
▪ Toutes choses égales par ailleurs, le multiplicateur de dépense est déduit de
l’expression du revenu comme suit :
𝟏
∆𝑌 = ∆𝐶0 − 𝑐∆𝑇0 + ∆𝐼0 + ∆𝐺0 ⇔
𝟏−𝒄
1
∆𝑌 = ∆𝐺0
1−𝑐
1
Si on pose MG =
1−c
∆𝑌 1
∆𝑌 = 𝑀𝐺 × ∆𝐺0 ⇔ 𝑀𝐺 = =
∆𝐺0 1−c
▪ Le multiplicateur de dépense 𝑀𝐺 est strictement positif et dépasse un (𝑀𝐺 > 𝟏).
b. Le multiplicateur fiscal
▪ Le multiplicateur fiscal permet de calculer l’effet d’une politique budgétaire
expansionniste (cette fois ci- par la baisse des taxes).
▪ Le multiplicateur (multiplicateur fiscal) noté 𝑀𝑇 mesure la variation du revenu
national provoquée par une variation des impôts. Toutes choses égales par ailleurs, il
est déduit de l’expression du revenu global ci-dessus :
𝟏
∆𝑌 = ∆𝐶0 − 𝑐∆𝑇0 + ∆𝐼0 + ∆𝐺0
𝟏−𝒄
1
⇔ ∆𝑌 = ∆(−𝑐𝑇0 )
1−𝑐
−𝑐
Si on pose MT =
1−c
∆𝑌 −𝑐
∆𝑌 = MT × ∆(𝑇0 ) ⇔ 𝑀𝑇 = ∆𝑇 = 1−c
0

▪ Le multiplicateur de dépense 𝐾𝑇0 est strictement négatif 𝑀𝑇 < 0 .

▪ Lorsque la demande globale est faible (ralentissement de l’activité économique),


l’État peut relancer l’économie en augmentant le revenu national (et donc
l’emploi). Pour ce faire, l’Etat peut :
➢Soit augmenter les dépenses publiques (G).
➢Soit diminuer les recettes (T).
c. Multiplicateur de dépense ou multiplicateur de recette
Lequel des deux multiplicateurs provoque l’effet le plus élevé ?
▪ Pour réponse à cette question, il faut comparer entre le multiplicateur de dépense et
le multiplicateur de recettes.
▪ Etant donnée la différence de signe, il faut comparer leurs valeurs absolues des deux
multiplicateurs :
−𝒄 𝒄
➢ 𝑲𝑻𝟎 = ⇔⃓𝑲𝑻𝟎 ⃓ =
𝟏−𝒄 𝟏−𝒄
1
➢ 𝑲𝑮𝟎 =
1−𝑐

▪ Puisque les deux multiplicateurs ont le même dénominateur, pour les comparer il
faut comparer c (propension marginale à consommer ) et 1.
▪ Selon la loi psychologique de Keynes 0 < 𝒄 < 𝟏 et par conséquent :
⃓𝑲𝑻𝟎 ⃓ < ⃓𝑲𝑮𝟎 ⃓
▪ Ceci dit, que selon Keynes, une augmentation, de dépense publique augmente
plus le revenu en comparaison avec une baisse de même niveau (1 unité
monétaire) des impôts.
3. Détermination du revenu d’équilibre avec imposition endogène
3.1. Détermination du revenu d’équilibre
▪ En présence, d’une fonction d’imposition endogène la détermination du revenu
d’équilibre diffère légèrement.
▪ En effet, les recettes publiques ne sont plus introduites dans le modèle comme une
variable exogène T0 (indépendante du revenu ), elles sont introduites selon une
fonction de type linéaire comme suit :
𝑇 = 𝑇0 + 𝑡𝑌
avec
𝑇0 : la partie exogène qui ne dépend pas du revenu de l’économie ;
𝑡𝑌 : la partie endogène qui résulte de l’application d’un taux marginal d’imposition ;
t = dT/dY par hypothèse 0 < t < 1 ;
▪ Dès lors, la modélisation de cette économie se présente comme suit :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺
Avec C = 𝐶0 + 𝑐𝑌𝑑 et 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇 ⇒ C = 𝐶0 + 𝑐(𝑌 − 𝑇)
⇒ 𝑇 = 𝑇0 + 𝑡𝑌 ⇒ C = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇0 − 𝑐𝑡𝑌
▪ Dans ce modèle, on suppose aussi que G= G0 et I = I0
▪ Dans ce modèle aussi, il existe deux types de variables :
➢Les grandeurs exogènes, sont au nombre de quatre : C0 , T0 , G0 , I0
➢Les grandeurs endogènes, sont au nombre de trois variables à savoir : T, Y, Yd
et C
▪ Dès lors, le revenu d’équilibre est déterminé comme suit :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺
▪ Prenons la fonction de consommation C = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇 , et la fonction d’impôts
𝑇 = 𝑇0 + 𝑡𝑌, et combinant les deux fonctions comme suit :
=C = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇0 − 𝑡𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇0 − 𝑐𝑡𝑌
▪ Or, à l’équilibre, l’offre globale est égale à la demande globale :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺
⇔ 𝑌 = (𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇0 − 𝑐𝑡𝑌 ) + 𝐼0 + 𝐺0
⇔ 𝑌 − 𝑐𝑌 + 𝑐𝑡𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0 ⇔ 1 − c + ct 𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0

𝟏
𝒀 = 𝑪𝟎 − 𝒄𝑻𝟎 + 𝑰𝟎 + 𝑮𝟎
𝟏 − 𝒄 + 𝒄𝒕
Avec Y est le revenu d’équilibre
3.2. Les multiplicateurs budgétaires
a. Multiplicateur de dépense
▪ En présence d’une fonction d’impôts les multiplicateurs budgétaires sont donnés
comme suit :
1 ∆𝒀 𝟏
∆𝑌 = ∆𝐺0 ⇔ 𝑴𝑮𝟎 = ∆𝑮 =
1−𝑐+ 𝑐𝑡 𝟎 𝟏−𝒄+𝒄𝒕
b. Multiplicateur fiscal
1 −𝑐 ∆𝒀 −𝒄
∆𝑌 = ∆(−𝑐𝑇0 ) ⇔ ∆𝑌 = ∆(𝑇0 ) ⇔ 𝑴𝑻𝟎 = =
1−𝑐+𝑐𝑡 1−𝑐+𝑐𝑡 ∆𝑻𝟎 𝟏−𝒄+𝒄𝒕
NB :
-Le multiplicateur de dépense et strictement positif et celui des impôts est strictement négatif ; puisque c
(propension marginale à consommer et comprise entre 0 et 1 et le taux marginal d’imposition t est
compris entre 0 et 1.
- ⃓𝑲𝑻𝟎 ⃓ < ⃓𝑲𝑮𝟎 ⃓
III. L’équilibre sur le marché des B&S : la courbe IS
1. Détermination analytique
▪ Pour obtenir la courbe IS sous sa forme algébrique, il faut utiliser les fonctions de
comportement étudiées auparavant, à savoir :
➢ La fonction de consommation s’écrit : 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇 avec 𝐶0 > 0 , et 0 < 𝑐 < 1
➢ Les dépenses publiques sont exogènes 𝐺 = 𝐺0
➢ Les impôts sont exogènes 𝑇 = 𝑇0
▪ Il est à noter que dans le modèle revenu-dépense, l’investissement était considéré
comme exogène (I = I0): il s’agit d’une hypothèse peu réaliste. Dans le cadre de la
courbe IS cette hypothèse est relâchée, la fonction d’investissement se présente
comme suit :
𝐼 = 𝐼0 − 𝑎𝑖 avec 𝑎 > 0 et 𝐼0 > 0
▪ A partir des différentes fonctions de comportement, on peut réécrire le revenu
national comme suit :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺
𝑌 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇0 + 𝐼0 − 𝑎𝑖 + 𝐺0
▪ En réarrangeant cette équation on obtient l’équation de la courbe IS :
𝟏
𝒀= −𝒄𝑻𝟎 + 𝑪𝟎 + 𝑰𝟎 − 𝒂𝒊 + 𝑮𝟎
𝟏−𝒄
Chapitre 4

▪ Ou de manière équivalente :
𝟏
𝒀= 𝑨 − 𝒂𝒊
𝟏−𝒄
Avec 𝐴 = −𝑐𝑇0 + 𝐶0 + 𝐼0 + 𝐺0 : la composante autonome de la demande (c-à-d les
déterminants de la demande qui ne dépendent ni du revenu ni du taux d’intérêt).
▪ Dès lors, on voit que la relation IS décrit une relation négative sur le marché
des biens et services entre le revenu et le taux d’intérêt.
2. Détermination graphique

(IS)

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