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Exercice 1

Une économie est caractérisée par les paramètres suivants : Se = 0 pmc = 0.8 C0 = 100 I = 200 T = 0.25 Y

Où Se est l’autofinancement des entreprises, pmc la propension marginale à consommer des ménages, C0 la demande de
consommation incompressible, I la demande d’investissement, T les recettes fiscales de l’Etat.

Pour ce qui est de la dépense publique (G), on suppose que l’Etat doit respecter la contrainte d’équilibre budgétaire (G = T)

A/ Calculez le revenu d’équilibre sous la contrainte d’équilibre budgétaire en utilisant les deux formes alternatives de la relation
d’équilibre, celle qui porte sur la relation entre offre globale et demande globale, et celle qui porte sur la relation entre les
programmes d’épargne et d’investissement (en vous rappelant que nous sommes dans une économie fermée avec intervention
de l’Etat)

B/ Tracez le circuit économique qui relie entreprises, ménages et Etat

C/ Comparez le produit d’équilibre qu’on obtient en présence de G = T = 0.25 Y au produit qu’on aurait obtenu en l’absence
d’intervention étatique. Pourquoi les deux produits diffèrent ?
Corrigé exercice 1 Se = 0 pmc = 0.8 C0 = 100 I = 200 T = 0.25 Y G=T

A/ Calculez le revenu d’équilibre sous la contrainte d’équilibre budgétaire en utilisant les deux formes alternatives de la relation d’équilibre, celle qui porte
sur la relation entre offre globale et demande globale, et celle qui porte sur la relation entre les programmes d’épargne et d’investissement (en vous
rappelant que nous sommes dans une économie fermée avec intervention de l’Etat)

La relation d’équilibre sur le marché des biens est OG = DG. Dans une économie de ce type, OG = Y , DG = C + I + G

La relation d’équilibre entre les programmes d’épargne et d’investissement est, dans une économie fermée avec Etat, S = I + (G – T)

Pour procéder, il nous faut calculer la fonction de consommation et la fonction d’épargne:

R = Y - Se R=Y ; RD = R – T RD = Y – 0,25 Y RD = 0,75 Y ; C = pmc RD + C0 C = 0,8 x 0,75 Y + 100 C = 0,6 Y + 100

Sm = RD – C Sm = 0,75 Y – (0,6 Y + 100) Sm = 0,15 Y – 100 ; S = S e + Sm S = 0,15 Y – 100

Calcul du Pib d’équilibre à partir de OG = DG.

Nous ne connaissons pas le niveau de la demande publique, mais nous savons qu’elle doit être au même niveau des recettes fiscales (G = T). Les recettes
fiscales varient en fonction du Pib (T=0,25 Y). Pour être certains que l’équilibre budgétaire soit respecté, nous devons donc supposer G = 0,25 Y. On a alors:

OG = DG Y=C+I+G Y = 0,6 Y + 100 + 200 + 0,25 Y 0,15 Y = 300 Yeq = 2000

Calcul du Pib d’équilibre à partir de S = I + (G – T).

En équilibre budgétaire, (G – T) = 0. On a alors:

S = I + (G – T) S=I 0,15 Y – 100 = 200 0,15 Y = 300 Yeq = 2000


B/ Tracez le circuit économique qui relie entreprises, ménages et Etat

On sait que Y = 2000. Comme il n’y a pas d’autofinancement de la part des entreprises (Se=0), tout le Pib devient un revenu pour les ménages: R = 2000.

Les ménages doivent payer des impôts pour T = 0,25 Y = 500. Le revenu disponible des ménages sera alors RD = 1500.

La fonction de consommation (on peut utiliser soit C = 0,8 RD + 100, soit C = 0,6 Y + 100) et la fonction d’épargne (Sm = 0,15 Y – 100) nous permettent de
savoir comment les ménages vont vouloir utiliser le revenu disponible: C = 1300, Sm = 200. Nous savons aussi que Sm = S.

L’Etat, qui a un budget en équilibre, dépense G = 500. La demande d’investissement est I = 200. Nous pouvons donc tracer le circuit économique.

T = 500
C/ Comparez le produit d’équilibre qu’on obtient en présence de G = T = 0.25 Y au produit qu’on aurait obtenu en l’absence d’intervention étatique. Pourquoi
les deux produits diffèrent ?

Si l’Etat n’intervient pas, G = 0, T = 0. S’il n’y a pas d’impôt à payer, RD = R. Nous savons aussi que, comme il n’y a pas d’autofinancement de la part des
entreprises, R = Y. La demande de consommation C = pmc RD + C0 devient alors: C = 0,8 Y + 100

Sur le marché des biens, l’offre globale sera OG = Y ; du coté de la demande globale, il n’y a plus de demande publique: DG = C + I. Pour être à l’équilibre:

OG = DG Y=C+I Y = 0,8 Y + 100 + 200 0,2 Y = 300 Yeq = 1500

On a donc qu’avec G = T = 0 le Pib d’équilibre est Yeq = 1500 , plus faible qu’en présence de G = T = 500 (Yeq = 2000). Pour quelles raisons ?

Ce résultat n’est pas intuitif. On pourrait en effet penser qu’en prélevant 500 et en dépensant 500, l’Etat ne modifie pas le niveau d’activité.

Pour comprendre, revenons à la situation initiale: G = 500, T = 500, et supposons d’avoir le Pib au niveau d’équilibre, Y = 2000.

Ensuite, l’Etat se retire de l’économie: il arrête d’adresser une demande de 500 aux entreprises, et fait augmenter de 500 le revenu disponible des ménages.

Nous savons comment les ménages vont utiliser les 500 um supplémentaires: la propension marginale à consommer (pmc=0,8) nous dit qu’ils vont destiner à
la consommation 400 um, et donc à l’épargne 100 um.

Les entreprises ont donc perdu un client (l’Etat) qui dépensait 500, et ils ont un autre client (les ménages) qui augmente ses dépenses de 400.
Au total, la demande qui s’adresse aux entreprises sera ainsi plus faible. Au Pib qui correspondait à l’équilibre, Y = 2000, il y aura maintenant excès d’offre
(OG = 2000, DG = 1900). On retrouve le déséquilibre aussi si on compare l’épargne programmée (qui augmente de 100, donc S = 300) à la demande
d’investissement, qui n’a pas changé (I = 200). Après le retrait de l’Etat, nous sommes dans une économie fermée sans Etat: S > I correspond à OG > DG.

Nous savons aussi pourquoi le Pib doit baisser de 500 pour retrouver l’équilibre. La demande globale, suite au retrait de l’Etat, a baissé de 100. En économie
fermée sans Etat, le multiplicateur est k = 1/(1-pmc) = 1/(1-0.8) = 1/0.2 = 5. Pour retrouver l’équilibre, il faudra alors une baisse du Pib cinq fois plus
importante de la baisse initiale de la demande: le produit d’équilibre passe alors de 2000 à 1500.
Exercice 2

Considérez une économie ouverte, dans laquelle il n’y a pas d’intervention étatique. L’épargne nationale coïncide avec l’épargne des
ménages. La propension marginale à consommer des ménages est égale à 0.8, les importations sont M=0.6Y.

A/ Comment varient le produit d’équilibre et le solde de la balance commerciale si la demande d’investissement augmente de 100 ?

B/ Comment varient le produit d’équilibre et le solde de la balance commerciale si la demande extérieure augmente de 100 ?

C/ Supposez maintenant que la demande d’investissement soit de 250 , la demande de consommation incompressible de 50 et la
demande extérieure égale à 500. Quel est le produit d’équilibre ? A l’équilibre, quel est le solde de la balance commerciale ?

D/ Quel sera l’effet sur le solde de la balance commerciale d’une intervention de l’Etat qui introduit un impôt proportionnel au
revenu ?

E/ Quel taux d’imposition ramènerait le solde de la balance commerciale à l’équilibre ?


Corrigé exercice 2 .Considérez une économie ouverte, dans laquelle il n’y a pas d’intervention étatique. L’épargne nationale coïncide avec l’épargne des ménages.
La propension marginale à consommer des ménages est égale à 0.8, les importations sont M=0.6Y.

A/ Comment varient le produit d’équilibre et le solde de la balance commerciale si la demande d’investissement augmente de 100 ?

Les hypothèses données jusqu’ici ne permettent pas de calculer le produit d’équilibre. Mais nous savons que la demande d’investissement est une composante
de la demande autonome. Donc, si la demande d’investissement varie, on aura DYeq = k DI. Et nous sommes en mesure de calculer le multiplicateur (k).
1 1 1 1
La formule du multiplicateur est k = . Si l’Etat n’intervient pas (t = 0), k = k= k= k = 1.25
[1 – pmc (1−t) + m] (1 – pmc + m) (1 – 0.8 + 0.6) (0.8)

La variation du produit d’équilibre sera: DYeq = k DI = 1.25 x 100 = +125

Nous pouvons calculer aussi la variation du solde de la balance commerciale. L’évolution de ce solde dépend de la variation des exportations et de celle des
importations: D(X – M) = DX – DM. Nous savons que X est une variable exogène (sa valeur ne dépend pas des autres variables du modèle), alors que M = mY.

On aura donc DX = 0 et DM = m DY = 0.6x125 = +75. La hausse de l’activité fait augmenter le niveau des importations. Le solde de la balance commerciale va
alors se dégrader: D(X – M) = DX – DM = 0 – 75 = - 75

B/ Comment varient le produit d’équilibre et le solde de la balance commerciale si la demande extérieure augmente de 100 ?

La demande extérieure est une composante de la demande autonome. La variation du produit d’équilibre sera alors DYeq = k DX = 1.25 x 100 = +125

Comme au point précédent, la hausse de l’activité impliquera une hausse des importations DM = +75 . Mais les exportations augmentent aussi: DX = + 100.
Le solde de la balance commerciale va dans ce cas s’améliorer: D(X – M) = DX – DM = +100 – 75 = + 25

Commentaire. Du point de vue de l’activité, une hausse de la demande d’investissement ou de la demande extérieure ont le même effet: la hausse du Pib sera
multiplicateur fois plus importante (on aurait le même résultat si c’était la demande publique qui augmentait). Par contre, une croissance tirée par une
composante interne de la demande (ici, la demande d’investissement) dégrade le solde de la balance commerciale, alors qu’une croissance tirée par la demande
extérieure l’améliore. C’est la raison pour laquelle les pays qui sont endettés avec le reste du monde vont plutôt privilégier la deuxième stratégie.
L’épargne nationale coïncide avec l’épargne des ménages. La propension marginale à consommer des ménages est égale à 0.8, les importations sont M=0.6Y.

C/ Supposez maintenant que la demande d’investissement soit de 250 , la demande de consommation incompressible de 50 et la demande extérieure égale à
500. Quel est le produit d’équilibre ? A l’équilibre, quel est le solde de la balance commerciale ?

Nous avons maintenant tous les éléments pour calculer le produit d’équilibre. Dans une économie de ce type: OG = Y + M OG = Y + 0,6Y OG = 1,6 Y

Du coté de la demande: DG = C + I + X. Nous savons que Se = 0, donc R = Y. Comme il n’y a pas d’impôts à payer, RD = R. Donc RD = Y. Alors:

C = pmc RD + C0 C = 0,8 Y + 50. Nous savons que: I = 250 ; X = 500 DG = 0,8 Y + 50 + 250 + 500 DG = 0,8 Y + 800

Pour être à l’équilibre, OG = DG 1,6 Y = 0,8 Y + 800 0,8 Y = 800 Yeq = 1000

Comme on est à l’équilibre, tous les programmes se traduiront dans la réalité. La valeur des exportations correspondra à la demande extérieure: X = 500. Pour
les importations, on aura: M = 0,6 x 1000 = 600. La balance commerciale sera donc en déficit: (X – M) = 500 – 600 = - 100

D/ Quel sera l’effet sur le solde de la balance commerciale d’une intervention de l’Etat qui introduit un impôt proportionnel au revenu ?

Ces deux variables (impôt sur le revenu, solde de la balance commerciale) peuvent sembler déconnectées: ce n’est pas le cas. Si l’Etat introduit un impôt sur le
revenu, le revenu disponible des ménages baisse; la demande de consommation va alors baisser, et alors la demande globale baissera à son tour. Si la demande
globale baisse, le niveau d’activité baissera; ce qui va entraîner une baisse des importations, et donc une amélioration de la balance commerciale.

t T RD C DG Y M (X-M)

L’idée est assez simple: comme les importations dépendent du Pib (et du revenu national), on peut améliorer la situation de la balance commerciale en freinant
l’activité.
L’épargne nationale coïncide avec l’épargne des ménages. La propension marginale à consommer des ménages est égale à 0.8, les importations sont M=0.6Y. La
demande d’investissement est 250 , la demande de consommation incompressible 50 et la demande extérieure égale 500.

E/ Quel taux d’imposition ramènerait le solde de la balance commerciale à l’équilibre ? Il s’agit d’une problème de politique économique: nous avons un objectif
[(X–M) = 0] et un instrument [ t ]. Pour arriver à répondre à la question, il s’agit d’abord d’écrire la variable objectif comme une fonction de la variable instrument:
(X–M) = f (t). Cela nous permettra de savoir comment varie le solde de la balance commerciale si on fait varier le taux d’imposition du revenu. Après quoi, il suffira
d’imposer (X–M) = 0 pour identifier la bonne valeur du taux d’imposition t. Pour arriver à exprimer le solde de la balance commerciale en fonction du taux
d’imposition du revenu, il suffit de suivre le schéma de la diapo précédente:

Rappelons d’abord que, comme il n’y a pas d’autofinancement des entreprises, R = Y.

1/ Commençons à écrire T (recettes fiscales) en fonction de t: T = t Y. 2/ Nous savons (deuxième pas) que RD = R – T . Et donc RD = Y – t Y = (1 – t) Y.

3/ Nous savons que C = 0.8 RD + 50. Et donc C = 0.8 (1 – t) Y + 50. 4/ Nous savons que DG = C + I + X. Et donc DG = 0.8 (1 – t) Y + 800

5/ A ce stade, nous pouvons écrire le Pib d’équilibre comme fonction du taux t. En effet, OG = Y + M = 1.6 Y. Pour être à l’équilibre:

1000
OG = DG 1.6 Y = 0.8 (1 – t) Y + 800 1.6 Y = 0.8 Y – 0.8 t Y + 800 0.8 Y + 0.8 t Y = 800 0.8 (1 + t) Y = 800 Yeq =
(1+t)

Deux remarques. A/ Pour chaque variable, on peut vérifier si, en augmentant t, elle varie comme indiqué par les schéma. B/ Pour le produit d’équilibre, on retrouve
qu’en l’absence d’impôts (t=0), il est égal à 1000: c’est le résultat obtenu à la question C de l’exercice.

600 𝟔𝟎𝟎
Continuons à suivre le schéma: 6/ M = 0.6 Y = ; 7/ (X-M) = 500 – Nous avons donc (X-M) en fonction de t.
(1+t) (𝟏+𝐭)

600 600
Il suffit maintenant d’imposer (X-M) = 0 500 – =0 500 = (1 + t) = 6/5 t = 1/5 t = 0,2 = 20%
(1+t) (1+t)
Exercice 3

Supposez que les pays partenaires commerciaux de la France traversent une période de récession (baisse du Pib).
Quels seront les effets sur l’activité en France ? Expliquez.
Corrigé exercice 3 Une récession, c’est une baisse de l’activité. Supposons que le niveau de l’activité baisse en Allemagne, qui est un partenaire commercial
important de la France. Nous savons (M=mY) que cela impliquera une baisse des importations en Allemagne. Mais, du point de vue de la France, cela
correspondra a une baisse de la demande extérieure, qui va se répercuter sur la demande globale et le Pib français, avec un effet multiplicateur qui passe par
la demande de consommation.
Par le biais du commerce extérieur, la récession allemande peut donc se transmettre à la France. Mais ce n’est pas tout: si la France entre à son tour en
récession, exactement par le même biais du commerce extérieur, la récession allemande peut s’aggraver. La seule façon de sortir d’un tel cercle vicieux, serait
de soutenir la demande globale (par la demande publique, ou par une baisse des impôts qui se traduirait dans une hausse de la demande de consommation,
ou par le soutien de la demande d’investissement) soit en France, soit en Allemagne, soit dans les deux pays.

NB: On aurait un mécanisme de contagion du même type en cas de forte croissance en Allemagne: la croissance aurait tendance à se transmettre à la France,
et la croissance française renforcerait la croissance allemande. Les pays qui échangent beaucoup de biens et services ont donc tendance à avoir des cycles
économiques (croissance, ralentissement, récession) du même type.

Baisse CF

Baisse MA Baisse XF Baisse DGF

Baisse YA Baisse YF

Baisse DGA Baisse XA Baisse MF

Baisse CA

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