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Correction Exam Macro du 11/03/2011

Sumudu Kankanamge : sumudu.kankanamge@univ-tlse1.fr

1 Remarque
Un mot sur la correction : il s’agit d’un devoir de Macroéconomie et il est important
de mettre en avant les explications économiques plus que les résultats mathématiques.
Donc une copie qui donne une équation comme réponse ou un chiffre sans aucune
explication ne devrait pas avoir la totalité des points. Le barème est basique : 2 points
par question pour l’exercice et 2 points par question pour les questions de cours.

2 Exercice
Nous considérons une économie fermée caractérisée par la situation suivante :

Y = 450
C = cYd + C0
I = αr + I0
T = 100 et G = 145
On note Y la production totale de l’économie, C la consommation, Yd est le revenu
disponible après taxes, I l’investissement, r le taux d’intérêt, T le niveau des taxes for-
faitaires et G le niveau des dépenses publiques. Un économiste mesure que c = 0.8,
C0 = 15, α = −20 et I0 = 11.

1. Commentez les équations définissant le comportement de consommation et


d’investissement. (2 points)
Fonction de consommation : la forme de la fonction de consommation ci-dessous
est celle de court terme. On le reconnait grâce au terme C0 . On remarque que cette
fonction est celle d’une droite. La fonction peut se décomposer en 2 parties : une
partie de la consommation dépend positivement du revenu disponible Yd . La
seconde partie (C0 ) ne dépend pas du revenu disponible, il s’agit de la consom-
mation autonome ou incompressible. On remarque que c est la propension mar-
ginale à consommer, qu’elle est bien comprise entre [0; 1], conformément à la Loi
Psychologique Fondamentale (énoncée par Keynes c’est le fait que quand le re-
venu augmente, la consommation augmente mais plus le revenu est élevé et plus
l’augmentation de la consommation est faible).

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Fonction d’investissement : La fonction d’investissement est également composée
de deux parties. Une première partie qui dépend du taux d’intérêt et une seconde
qui n’en dépend pas. On remarque que l’investissement dépend négativement
du taux d’intérêt. Ceci peut être expliqué par le fait que le taux d’intérêt est le
coût de l’investissement (interprétation classique) ou parce que les entreprises
font un arbitrage entre le rendement d’un placement sur un marché financier
et le rendement de l’investissement productif (interprétation keynésienne). α est
l’élasticité de l’investissement au taux d’intérêt.
2. On note Y S l’offre de biens et Y D la demande de biens. Ecrivez ce à quoi est
égal l’offre dans cette économie puis la demande. Donnez ensuite la condition
d’équilibre sur le marché des biens et services.
L’offre est égale à la production de l’économie et sous les hypothèses actuelles :
Y S = Y = 450.
La demande est égale à la somme des différentes composantes de la demande de
l’économie : consommation, investissement, dépense publique :
Y D = C + I + G.
La condition d’équilibre sur le marché des biens et service est la suivante : l’offre
de biens doit être égale à la demande de biens donc à l’équilibre on doit avoir :

YS = Y D ⇔ Y = C + I + G

3. Montrez l’équivalence entre l’équilibre sur le marché des biens et services et


l’équilibre sur le marché des fonds prêtables (aussi appelé marché financier).
On part de la condition d’équilibre sur le marché des biens et services :

YS = Y D ⇔ Y = C + I + G

Ensuite on a :

| − {z
Y C − G} = I
|{z}
S:Epargne Macroéconomique Investissement
⇔S=I

S = I est la condition d’équilibre sur le marché des fonds prêtables, l’offre de


fonds prêtables (S) doit être égale à la demande de fonds prêtables (I).

4. Quelle est la particularité du taux d’intérêt r dans ce modèle ?


En écrivant la condition d’équilibre sur le marché des biens et services (raison-
nement identique avec le marché des fonds prêtables), on a :

YS = Y D ⇔ Y = C + I + G
Y = c(Y − T ) + C0 + αr + I0 + G

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Sur l’équation précédente on remarque deux choses : (1) il n’y a aucune raison
que l’équation précédente soit vérifiée en tout temps et immédiatement, (2) à
l’exception du taux d’intérêt r, l’ensemble des autre variables sont soit des pa-
ramètres constants, soit des variables exogènes fixées. Ces deux remarques nous
conduisent à conclure que pour respecter la condition d’équilibre sur le marché
des biens et services, le taux d’intérêt doit s’ajuster. Le taux d’intérêt est la seule
variable (endogène) d’ajustement de ce modèle. A l’équilibre du modèle, on
déterminera le taux d’intérêt r ∗ tel que la condition d’équilibre soit vérifiée.

5. Déterminez en expliquant votre démarche le taux d’intérêt d’équilibre de cette


économie.
On peut raisonner sur le marché des biens et services ou sur le marché des fonds
prêtables, les deux sont corrects évidemment. Par exemple sur le marché des
biens et services, on repart de la condition d’équilibre et on essaye d’exprimer le
taux d’intérêt en fonction des autres variables :

YS = Y D ⇔ Y = C + I + G
Y = c(Y − T ) + C0 + αr + I0 + G
 
αr = (1 − c)Y + cT − C0 − I0 − G
1
r∗ =

(1 − c)Y + cT − C0 − I0 − G
α
1
r ∗ = − [0.2 ∗ 450 + 0.8 ∗ 100 − 15 − 11 − 145] = 0.05
20
Le taux d’intérêt d’équilibre r ∗ est donc de 5%.

6. Suite à une élection le gouvernement de cette économie change. Le nouveau


gouvernement se fixe comme objectif de respecter strictement l’équilibre du
budget de l’état et d’atteindre un taux d’intérêt de 3% (r ∗ = 0.03). Quelles sont
les nouvelles valeurs des taxes et des dépenses publiques ?
Si le gouvernement se fixe un objectif d’équilibre budgétaire, on doit forcément
avoir G = T. Par ailleurs on sait que le taux d’intérêt d’équilibre est r ∗ = 0.03.
On reprend l’expression qui part de la condition d’équilibre qu’on a trouvé dans
la question précédente pour maintenant r ∗ donné :

αr ∗ = (1 − c)Y + cT − C0 − I0 − G
On utilise G = T :
αr ∗ = (1 − c)Y + cG − C0 − I0 − G
1
G= [(1 − c)Y − C0 − I0 − αr ∗ ]
(1 − c )
1
G= [0.2 ∗ 450 + 15 − 11 + 20 ∗ 0.03] = 323
0.2
Donc G = T = 323.

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7. Un économiste détermine que la fonction de production de cette économie est
de la forme :
Y = F (K, L) = K γ L β
Il trouve également que les rendements d’échelle de l’économie sont constants.
Enfin il arrive à mesurer que γ = 0.25 et que l’économie utilise une quantité de
capital K avec K = 16. Déterminez la quantité de travail utilisée pour produire
Y. (2 points)
On a :
Y = F (K, L) = K γ L β
On sait aussi que Y = 450, γ = 0.25 et K = 16.
L’économiste trouve que les rendements d’échelle sont constants donc si on veut
faire long cela signifie que la fonction de production est homogène de degré 1. On
applique donc la définition à l’envers :

F (λK, λL) = λF (K, L) ↔ (λK )γ (λL) β = λγ+ β K γ L β


Donc on doit avoir γ + β = 1. Si γ = 0.25 alors on doit avoir β = 0.75, donc :

Y = F (K, L) = K1/4 L3/4


Donc

450 = 161/4 L3/4 = 2L3/4


et donc :
450 4/3
L=( ) = (225)4/3
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On peut se contenter de cette réponse. Si on fait le calcul, on trouve :

L = 1368, 49

3 Questions de cours
1. Expliquez la notion d’équilibre général.
L’équilibre général est l’équilibre simultané de l’ensemble des marchés dans le
modèle. Dans un système à n marchés il faut donc que les n marchés soient si-
multanément équilibrés. On peut utiliser la Loi de Walras et montrer que si n − 1
marchés sont équilibrés alors le nième l’est également.

2. Enoncez puis expliquez le théorème d’Euler.


Le théorème d’Euler nous dit que si chaque facteur est rémunéré à sa produc-
tivité marginale, et que la fonction de production est à rendements d’échelle
constants alors la somme des rémunérations des facteurs est égale à la produc-
tion totale. Le profit économique est donc nul. Mathématiquement on doit donc
avoir :

4
Y = PmL × L + PmK × K
avec Pm la productivité marginale du facteur.
Ce théorème vient d’abord du fait qu’une firme va rémunérer ses facteurs de pro-
duction à leur productivité marginale (cette condition vient de la maximisation
du profit qui égalise les prix réels des facteurs à leur productivité marginale).
Ensuite tout résidu constitue le profit économique de sorte que :

Profit économique : Y - rémunération du facteur travail - rémunération du facteur capital

Enfin si la fonction de production est à rendements d’échelle constants, on peut


démontrer que le profit économique est forcément nul.

3. Quelles sont les trois fonctions de la monnaie ?


Les trois fonctions de la monnaie sont les suivantes :
• Réserve de valeur : la monnaie permet de transférer du pouvoir d’achat du
présent vers l’avenir.
• Unité de compte : la monnaie permet d’exprimer la valeur des biens dans une
même unité. L’ensemble des prix, les dettes et créances, sont alors exprimés en
monnaie.
• Intermédiaire des échanges : la monnaie permet de réaliser des achats et de
solder des dettes. Les biens s’échangent contre de la monnaie et il est inutile
d’avoir la double coı̈ncidence des besoins nécessaire dans une économie de
troc où l’on échange des biens contre des biens.

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