CC2-correction 2

Vous aimerez peut-être aussi

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 6

Macroéconomie et politiques économiques

Contrôle Continu n°2 - Mercredi 6 Avril 2022

Université Paris-Est Créteil — Faculté de Sciences Économiques et de Gestion

Sujet A

Consignes : L’épreuve dure 1 heure, de 18h à 19h. Tous les documents et calculatrice sont interdits. Toute réponse
non justifiée ne sera pas prise en compte.

Précisions : Le barème est donné à titre indicatif.

Questions de cours : Vrai ou Faux ? Justifiez vos réponses (sur 4 points)


1. La courbe de Phillips originelle supposait implicitement que le taux d’inflation anticipée était nul (2 points)
Réponse : Vraie La courbe de Phillips traduit une relation décroissante entre le taux d’inflation πt et le
taux de chômage ut pour un niveau donné des anticipations de prix (πte ). La courbe de Phillips dans le cas
général s’écrit

πt = πte + µ + z − αut

Avec µ le taux de marge, z le salaire de réserve.


Contrairement à la courbe de Phillips augmentée (pour laquelle πte = πt−1
e ), la courbe de Phillips originelle
e
supposait que : πt = 0. C’est à dire qu’elle s’écrit :

πt = µ + z − αut

— Plus la marge µ est forte ou plus le salaire de réserve z est élevé , plus l’inflation est élevée.
— Plus le taux de chômage est fort, plus l’inflation est faible, toutes choses égales par ailleurs.
La courbe de Phillips originelle a été très performante dans l’établissement de la relation entre taux de
chômage et taux d’inflation jusqu’aux années 60. Mais dans les années 70, cette relation s’est brisée : Pour
les USA et la plupart des pays de l’OCDE, il y avait à la fois taux de chômage élevé + taux d’inflation élevé.
Contradictoire avec la courbe de Phillipps originelle. En réalité, à cause des chocs pétroliers, les entreprises
ont été contraintes d’augmenter leur prix à salaires donnés (µ %−→ π %), ce qui a généré une inflation
positive persistante. Les partenaires sociaux ont changé leurs anticipations face à cela et l’inflation anticipée
est devenue positive.

2. Le NAIRU est le taux de chômage nécéssaire pour maintenir l’inflation au dessous du niveau d’inflation
anticipée (2 points)
Réponse : Faux

1
Le NAIRU (Non Accelerating-Inflation Rate of Unemployment) représente le taux de chômage qui ni n’ac-
célère, ni ne décélère l’inflation, c’est à dire le taux de chômage qui maintient constant le taux d’inflation.
C’est donc le taux de chômage pour lequel le niveau réalisé des prix est égal au niveau anticipé des prix
πt = πte . Il est aussi appelé taux de chômage structurel, ou naturel et est communément dénoté un . Il se
calcule à partir de la courbe de Phillips augmentée de la manière suivante :

πt − πte = 0 = µ + z − αun
µ+z
Ce qui donne : un = α

Exercice (sur 18 points)


Enoncé : On considère une économie caractérisée par les courbes de demande et d’offre globales
suivantes :
y = (m̄ − p) + 2ḡ − 1.5t¯ La demande globale - DG
p = ay − a(1 − z̄ − µ̄) + pe L’offre globale - OG
Où y, m̄, p, ḡ, et t¯ sont respectivement le revenu, la masse monétaire exogène, le niveau général des
prix, les dépenses publiques et les impôts exogènes . z̄ et µ̄ sont des variables exogènes et dénotent
respectivement le salaire de réserve et le taux de marge des entreprises. Le coefficient a est un réel
positif. On suppose que les variations des anticipations de prix pe n’ont pas d’effet sur le taux d’intérêt
réel (r = i) : 1.
1. Définissez le salaire de réserve. De quoi est-il principalement constitué ? Pourquoi influence-
t-il positivement le niveau de prix ? (2 points)
Réponse : Le salaire de réserve est le salaire pour lequel le travailleur est indifférent entre tra-
vailler et ne pas travailler. Il est constitué des revenus que l’agent percevrait s’il ne travaillait pas :
c’est à dire principalement des allocations chômage, ainsi que des revenus autres ( patrimoine,
allocations diverses etc..). Il influence positivement le niveau des prix, car lorsque le salaire de
réserve augmente, les salariés sont en mesure de négocier un salaire plus élevé auprès de leur em-
ployeur. Ceci pousse les salaires nominaux à la hausse. Pour conserver leur marge, les entreprises
vont en contrepartie augmenter leur prix.
2. Pourquoi la demande globale est généralement une fonction décroissante du niveau des prix ?
(1,5 points)
Réponse : Une baisse du niveau général des prix, parce qu’elle accroît la valeur réelle des en-
caisses monétaires détenues par les agents, crée un excès d’offre sur le marché de la monnaie. Le
taux d’intérêt s’ajuste à la baisse de manière à rétablir l’équilibre sur le marché de la monnaie. La
baisse du taux d’intérêt, parce qu’elle réduit le coût du capital, conduit les entreprises à augmenter
leurs dépenses en biens d’investissement, la demande globale de biens augmente. La demande
globale de biens est donc décroissante du niveau général des prix.
3. Pourquoi l’offre globale est généralement une fonction croissante du niveau des prix à anti-
cipations de prix données ? (1,5 points)
Réponse : Pour un niveau donné de prix anticipé, un hausse de la production et donc de l’emploi
réduit le chômage. La baisse du chômage renforce le pouvoir de négociation des salariés sur
le marché du travail et le salaire négocié augmente. Les entreprises, pour maintenir leur marge
augmentent leur prix. La courbe d’offre globale est donc croissante du niveau général des prix.

2
4. Montrez que le revenu d’équilibre global à prix anticipés donnés (court-terme) peut s’écrire
de la manière suivante. Justifiez votre démarche (2 points)
m̄ + a(1 − µ̄ − z̄) − pe + 2ḡ − 1.5t¯
y∗ =
1+a

Réponse : Il faut résoudre le système de deux équations linéaires à deux inconnues (y et p) sui-
vant :

y = (m̄ − p) + 2ḡ − 1.5t¯ (DG)


p =ay − a(1 − z̄ − µ̄) + pe (OG)

On remplace dans l’équation DG, p par l’équation OG. On trouve :

y = m̄ − p + 2ḡ − 1.5t¯
y = m̄ − (ay − a(1 − z̄ − µ̄) + pe ) + 2ḡ − 1.5t¯
y = m̄ − ay + a(1 − z̄ − µ̄) − pe + 2ḡ − 1.5t¯
y(1 + a) = m̄ + a(1 − z̄ − µ̄) − pe + 2ḡ − 1.5t¯
m̄ + a(1 − z̄ − µ̄) − pe + 2ḡ − 1.5t¯
y=
1+a

On suppose qu’initialement l’économie se situe à son niveau de production/de revenu naturel :


y0 = yn .

5. Définissez le niveau de production naturelle yn et montrez qu’il peut s’écrire comme suivant
(2 points) :
yn = (1 − µ̄ − z̄)

Réponse : Le niveau de production naturelle yn est le niveau de production pour lequel les prix
anticipés pe sont égaux aux prix courants p. C’est donc le niveau de production à moyen terme. Il
se calcule à partir de l’équation OG comme suivant :

p = ay − a(1 − z̄ − µ̄) + pe
⇐⇒ p − pe = ay − a(1 − z̄ − µ̄)
=⇒ p − pe = 0 = ayn − a(1 − z̄ − µ̄)
⇐⇒ ayn = a(1 − z̄ − µ̄)
⇐⇒ yn = (1 − z̄ − µ̄)

On suppose que le gouvernement décide de renforcer la concurrence sur le marché des biens. Sa
politique est efficace et conduit à une réduction du taux de marge ∆µ̄ = −0.25 = − 14 . Dans le
plan (Y,P), cela se traduit à court-terme par un décalage de la courbe d’offre de court-terme vers
le bas, comme ci-après sur le graphique.

3
6. Donnez les mécanismes économiques qui permettent d’expliquer le passage du point A à B ?
(2 points)
Réponse : Passage du point A au point B : Le renforcement de la concurrence fait baisser le
taux de marge des entreprises toutes choses égales par ailleurs, par conséquent les prix baissent
(P = (1 + µ)W ) et la courbe OG se translate directement vers le bas (à niveau de production
inchangé les prix ont baissé). Une baisse du niveau général des prix, parce qu’elle accroît la valeur
réelle des encaisses monétaires ( m̄p ) détenues par les agents, crée un excès d’offre sur le marché
de la monnaie. Le taux d’intérêt s’ajuste à la baisse (i &) de manière à rétablir l’équilibre sur le
marché de la monnaie. La baisse du taux d’intérêt, parce qu’elle réduit le coût du capital, conduit
les entreprises à augmenter leurs dépenses en biens d’investissement (I %), la demande globale
de biens augmente (Z %). Comme la production s’adapte à la demande, la production augmente
elle aussi (y %).
µ &⇒ p & m̄p %⇒ exces d’offre de monnaie ⇒ i &⇒ I % Z %⇒ Y %

7. Calculez la variation de production ∆y = y1 − y0 à court-terme suite à l’impact d’une dimi-


nution du taux de marge ∆µ̄ = −0.25 = − 41 . (1 point)
Réponse : La production à l’équilibre est donnée par l’équation suivante :

m̄ + a(1 − z̄ − µ̄) − pe + 2ḡ − 1.5t¯


y=
1+a

4
En utilisant la formule des dérivées partielles on obtient :
∂y
∆y = ∆µ̄
∂ µ̄
−aµ̄
∆y = ∆µ̄
1+a
−aµ̄ −1
∆y = ∗
1+a 4
1 aµ̄
∆y = >0
4 1+a

8. Pourquoi le point B ne peut pas être un équilibre macroéconomique de moyen terme ? (1


point)
Réponse : Au point B, les prix effectifs sont égaux au prix P1 , pour autant, les anticipations des
prix n’ont pas encore été modifiées et l’on a toujours Pe = P0 . Or par définition, à moyen terme les
anticipations s’ajustent de telles sortes qu’in fine P = Pe . Le point B n’est donc pas sur la courbe
OG’-MT.

9. Calculez l’impact d’une diminution du taux de marge (∆µ̄ = −0.25 = − 14 ), sur le revenu
d’équilibre macroéconomique de moyen-terme. (1 point)
Réponse : La production naturelle à l’équilibre est donnée par l’équation suivante :

yn = (1 − z̄ − µ̄)
En utilisant la formule des dérivées partielles on obtient :
∂ yn
∆yn = = ∆µ̄
∂ µ̄
∆yn = −∆µ̄
−1
∆yn = − ∗
4
1
∆yn = > 0
4

10. Tracez sur le graphique OG-DG, la nouvelle courbe OG de moyen-terme (OG-MT’) suite à
la baisse de µ̄. En déduire le point C (y2 , p2 ), le nouvel équilibre macroéconomique de moyen
terme. (2 points)

5
11. Quels sont les mécanismes économiques qui permettent le passage de l’ équilibre de court-
terme (point B) à l’équilibre de moyen-terme (point C) ? (2 points)
Réponse : Au point B, le niveau des prix effectif est inférieur au niveau des prix anticipé P1 < P0 .
Les agents vont donc réviser leurs anticipations de prix à la baisse et le niveau des salaires négociés
diminuent. Les firmes réagissent en diminuant leur prix (OG’-CT−→ OG”-CT). On observe alors
p & m̄p %⇒ exces d’offre de monnaie ⇒ i &⇒ I % Z %⇒ Y % et ce jusqu’à ce que pe = p2
L’équilibre de moyen terme, se rétablit donc pour un niveau de produit naturel plus élevé à y2 , et
un niveau de prix plus faible p2 . Graphiquement la courbe OG-MT s’est déplacée vers la droite
jusqu’à y0n = y2 qui dépend négativement de (µ̄ 0 ).

Vous aimerez peut-être aussi