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Macroéconomie III K.

Schubert
Corrigés des exercices 2001-2002

TD 1

Exercice 1 : La sensibilité des écarts de revenu aux différences de taux de


croissance

Tableau 1. Evolution du revenu par tête (en dollars constants, base 1985)

1820 1989 multiple


France 1 052 13 837 × 13,2
Allemagne 937 13 989 × 14,9
Royaume-Uni 1 405 13 468 × 9,6
Etats-Unis 1 048 18 317 × 17,5
Japon 588 15 101 × 25,7
Italie 960 12 955 × 13,5

1) Les taux de croissance annuels moyens des différents pays apparaissant dans le
tableau 1 sont définis par :
1
y1989 169
g= −1
y1820
et l’on obtient, en pourcentage :

France Allemagne Royaume-Uni Etats-Unis Japon Italie


1,54 1,61 1,35 1,71 1,94 1,55

2) Sur la base de son taux de croissance annuel moyen g, il faut à un pays, pour doubler
sa production par tête, un nombre d’années T tel que yT = 2 × y0 , soit (1 + g)T = 2, soit
encore :
ln 2
T =
ln(1 + g)
Ceci donne, pour les pays du tableau 1 :

France Allemagne Royaume-Uni Etats-Unis Japon Italie


45,4 43,4 51,7 40,9 36,1 54,1

3) Si le taux de croissance annuel moyen des Etats-Unis avait été inférieur de 1 point
au taux effectif, soit 0,71% par an au lieu de 1,71%, le PIB par tête en 1989 aurait été :

y1989 = (1 + 0, 0071)169 × y1820 y1820 × 3, 31 3464$

1
au lieu de 13 837$.
4) Le taux de croissance annuel moyen entre 1820 et 1989 qui aurait permis à la France
d’atteindre le niveau de revenu par tête des Etats-Unis en 1989 est g tel que :
1
169 18317 169
18317 = (1 + g) × 1052 ⇔ g = − 1 = 1, 70% par an
1052

Exercice 2 : Illustration de la méthode de calcul de l’IDH

Principaux Indicateurs en 1999

Espérance Taux Alphabétisation Taux de scolarisation PIB réel


de vie des adultes (tous niveaux) par tête (PPA)
Allemagne 77,2 99 % 88,1 % 21260
Chine 69,8 82,9 % 68,9 % 3130

1) Indicateur d’espérance de vie :

espérance de vie à la naissance − 25


I1 =
85 − 25
25 ans et 85 ans étant considérés comme les valeurs minimale et maximale.
2) Indicateur de niveau d’éducation :
1
I2 = (2 × taux d’alphabétisation des adultes + 1 × taux de scolarisation tous niveaux)
3
3) Indicateur de PIB réel par tête corrigé :

ln PIB réel par tête − ln 100


I3 =
ln 40000 − ln 100
100 et 40000 étant les valeurs minimale et maximale.
4) Indicateur du développement humain :
1
IDH = (I1 + I2 + I3 )
3
Les résultats des calculs sont dans le tableau suivant :

I1 I2 I3 IDH
Allemagne 0,870 0,954 0,895 0,906
Chine 0,747 0,782 0,575 0,701

2
TD 2

Exercice : Résidu de Solow en concurrence imparfaite et rendements croissants


Quand la fonction de production est de la forme Yt = At F (Kt , Ht ), le résidu de
croissance est défini par :
dAt dYt 1 ∂Yt ∂Yt
RC = = − dKt + dHt
At Yt Yt ∂Kt ∂Ht
dYt ∂Yt Kt dKt ∂Yt Ht dHt
= − −
Yt ∂Kt Yt Kt ∂Ht Yt Ht
∂Yt Kt ∂Yt Ht
= gY − gK − gH
∂Kt Yt ∂Ht Yt
Avec la fonction de production Cobb—Douglas proposée, on a alors :

RC = gY − αgK − βgH

mais α et β ne sont pas directement observables.


On définit les parts de la rémunération du capital et de la rémunération du travail
dans le produit en valeur :
Zt Kt Wt Ht
ρK = et ρH =
Pt Yt Pt Yt
La part du travail ρH est observable. Il s’agit d’écrire l’expression du résidu de croissance
en fonction de cette part (que l’on suppose constante) sous différentes configurations.
1) Concurrence parfaite et rendements constants
Quand la concurrence est parfaite, les facteurs sont rémunérés à leur productivité
marginale :
∂Yt Zt ∂Yt Wt
= et =
∂Kt Pt ∂Ht Pt
d’où l’expression des parts des rémunérations du capital et du travail :
∂Yt Kt ∂Yt Ht
ρK = et ρH =
∂Kt Yt ∂Ht Yt
Les élasticités de la production par rapport aux deux facteurs sont donc simplement
mesurées par les parts des rémunérations des facteurs dans le produit.
Le résidu de croissance s’écrit :

RC = gY − ρK gK − ρH gH

Quand de plus la fonction de production à rendements constants, le théorème d’Euler


permet d’écrire ρK + ρH = 1, d’où l’expression du résidu de croissance, que l’on nomme
dans ce cas particulier résidu de Solow :

RS = gY − (1 − ρH )gK − ρH gH

3
2) Concurrence monopolistique et rendements constants
Quand la concurrence est monopolistique, chaque entreprise agit comme un monopole
et fixe conjointement la quantité produite et le prix de vente du produit. Le programme
que résout chaque entreprise à chaque période est le suivant :

maxK,H P (Y )Y − W H − ZK
Y = AF (K, H)

Les conditions du premier ordre sont :



∂P (Y ) ∂Y ∂Y  P ∂Y ∂P (Y ) Y
∂Y ∂K
Y + P (Y ) ∂K =Z ∂K ∂Y P
+1 =Z
∂P (Y ) ∂Y ∂Y ⇔  P ∂Y ∂P (Y ) Y
∂Y ∂H
Y + P (Y ) ∂H =W ∂H ∂Y P
+1 =W

On note ∂P∂Y(Y ) YP = 1−ε


ε
avec ε > 1. Cette quantité 1−ε
ε
est l’élasticité du prix du produit à
la quantité produite, et il est naturel qu’on la suppose négative. On a alors ∂P∂Y(Y ) YP +1 = 1ε ,
et les conditions du premier ordre deviennent :
1 ∂Y
ε ∂K
= PZ
1 ∂Y
ε ∂H
=WP

La rémunération des facteurs est donc plus faible que leur productivité marginale.
On en déduit l’expression des parts des rémunérations du capital et du travail :
1 ∂Yt Kt 1 ∂Yt Ht
ρK = et ρH =
ε ∂Kt Yt ε ∂Ht Yt
Les élasticités de la production par rapport aux deux facteurs ne peuvent donc plus être
mesurées uniquement par la part des rémunérations des facteurs dans le produit ; elles
sont égales à cette part multipliée par la marge ε. Si l’on estime que les taux de marge
sont de l’ordre de 30% c’est-à-dire que ε = 1, 3, les élasticités de la production sont plus
élevées de 30% que les part des rémunérations des facteurs.
Le résidu de croissance est alors égal à :
∂Yt Kt ∂Yt Ht
RC = gY − gK − gH
∂Kt Yt ∂Ht Yt
= gY − ερK gK − ερH gH

Quand de plus les rendements d’échelle sont constants, le théorème d’Euler permet
d’écrire à chaque date :
∂Y ∂Y
Y = K+ H ⇔ 1 = ε (ρK + ρH ) ⇔ ερK = 1 − ερH
∂K ∂H
d’où le résidu de croissance :

RC = gY − (1 − ερH ) gK − ερH gH
= gY − (1 − ρH ) gK − ρH gH + (1 − ε)ρH (gH − gK )

4
ie.
RC = RS − (ε − 1)ρH (gH − gK )
Le résidu de croissance n’est donc plus égal au résidu de Solow. En particulier, il
n’est plus indépendant de la croissance des facteurs, cette dernière réagissant aux chocs
de demande. Hall (1986) parle de “résidu contaminé par la demande”. Il ne représente
donc plus seulement l’effet du progrès technologique.
On peut écrire, dans l’autre sens,

RS = RC + (ε − 1)ρH (gH − gK )

Le résidu de Solow surestime l’influence du progrès technologique si le taux de crois-


sance du travail est supérieur à celui du capital (gH − gK ), et la sous-estime dans le cas
inverse. Dans les deux cas, l’effet est proportionnel au taux de marge ε − 1, qui traduit
l’imperfection de la concurrence.
3) Concurrence monopolistique et rendements croissants
Avec la fonction Cobb-Douglas à rendements croissants, on a :
1 ∂Yt Kt α 1 ∂Yt Ht β
ρK = = et ρH = = avec α + β = 1 + γ
ε ∂Kt Yt ε ε ∂Ht Yt ε
d’où
α + β = 1 + γ ⇔ ε(ρK + ρH ) = 1 + γ
Le résidu de croissance est alors égal à :

RC = gY − ερK gK − ερH gH
= gY − (1 + γ − ερH )gK − ερH gH
= gY − (1 − ρH ) gK − ρH gH + (−ρH − γ + ερH ) gK + (1 − ε)ρH gH

ie.
RC = RS − (ε − 1)ρH (gH − gK ) − γgK
On peut écrire, dans l’autre sens,

RS = RC + (ε − 1)ρH (gH − gK ) + γgK

Il est donc d’autant plus probable que le résidu de Solow surestime l’influence du progrès
technologique que les rendements d’échelle sont croissants, c’est-à-dire que γ est élevé.

5
TD 3

Exercice 1 : convergences
1) La différence fondamentale entre les deux facteurs de production tient à ce que le
capital est accumulable alors que le travail ne l’est pas.
2) L’investissement net est celui qui entraîne un accroissement net du stock de capital,
soit K̇t . L’investissement brut est égal à l’investissement net augmenté de l’investissement
de remplacement δKt .
3) D’après l’expression de la fonction de production, on a Ẏ /Y = (1 − α)K̇/K + αL̇/L =
(1 − α)K̇/K puisque la population est constante. Puisqu’une croissance régulière à taux
constant implique une égalité des taux de croissance du produit et du capital, on en déduit
que le taux de croissance de long terme de l’économie est nul. Une économie à la Solow
ne connaît pas de croissance, en l’absence de croissance démographique et de croissance
du progrès technique.
4) L’équation d’accumulation du capital s’écrit K̇t = sYt − δKt . On en déduit le taux de
croissance du stock de capital :

K̇t α
= sKt−α N − δ
Kt
On a montré qu’à long terme ce taux de croissance est nul. D’où les valeurs d’état
stationnaire du capital et de la production :
1 1−α
∗s α
∗ ∗ 1−α α s α
K = N et Y = K N = N
δ δ
Un taux d’épargne plus élevé augmente les valeurs d’état stationnaire du capital et
de la production. Il augmente également le taux de croissance du capital au cours de la
phase de convergence vers l’état stationnaire. En revanche, il n’a pas d’effet sur le taux
de croissance de long terme, toujours nul.
5) Supposons que l’économie ait initialement un stock de capital K0 faible. Alors, le taux
de croissance initial est élevé (il dépend de K0 −α ). Le stock de capital augmente, ce qui
entraîne une baisse de son taux de croissance. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que le
stock de capital ait atteint sa valeur stationnaire. Son taux de croissance est alors nul.
Fondamentalement, c’est la décroissance de la productivité marginale (et donc moyenne)
du capital qui cause la convergence.
6) Ce modèle possède la propriété de convergence conditionnelle. Voir le cours.
7) Avec une fonction de production Yt = AKt Lt , on a Ẏ /Y = K̇/K et l’équation d’ac-
cumulation du capital s’écrit K̇t = sYt − δKt = (sAN − δ)Kt . Le taux de croissance de
l’économie et donc constant et égal à sAN − δ. Il est d’autant plus élevé que le taux
d’épargne est élevé. Il croît également avec la taille de la population (effet d’échelle).
8) De façon évidente, la propriété de convergence conditionnelle n’est pas respectée dans
ce modèle.

6
9) La différence avec le modèle précédent qui permet d’expliquer ce résultat est la con-
stance de la productivité marginale du capital dans le second cas, opposée à sa décroissance
dans le premier cas.

Exercice 2 : le modèle de Solow avec progrès technique


K
1) K̇ = sF (K, AL) − δK = sALf(k) − δK avec k = AL
. Donc K̇/K = sf(k)/k − δ.

k
= K̇
K
− Ȧ
A
− LL̇ = s f (k)
k
− (γ + n + δ) d’où :

k̇ = sf (k) − (γ + n + δ)k = sk α − (γ + n + δ)k


1

2) k est tel que s f (k)


k
s
= γ + n + δ, c’est-à-dire k = γ+n+δ 1−α
.
Sur le sentier de croissance régulière, Y , K et C croissent au taux γ + n.
La productivité moyenne du travail, Y /L, croît donc au taux γ, la productivité
moyenne du capital, Y /K, est constante, le salaire réel, w = (1 − α)K α A1−α L−α =
(1 − α) YL , croît au taux γ et le taux d’intérêt réel, r = αK α−1 (AL)1−α = α KY
, est con-
stant.
En définitive, sur le sentier de croissance régulière, on a
L K
1=w +r
Y Y
où w croît au taux γ, L/Y décroît au taux γ, r et K/Y sont constants.

K K k
3) Le coefficient de capital est v = Y
= ALf (k)
= f (k)
= k 1−α .

On a donc v
= (1 − α) k̇k d’où

v̇ = (1 − α) sk α−1 − (γ + n + δ) v = (1 − α) s − (γ + n + δ)k 1−α

soit finalement :
v̇ = (1 − α)s − (1 − α)(γ + n + δ)v
La solution stationnaire de cette équation différentielle linéaire du premier ordre en v est
s
v = γ+n+δ . La solution générale est alors :

vt = v + (v0 − v) e−(1−α)(γ+n+δ)t

β = (1 − α)(γ + n + δ) est la vitesse de convergence vers l’état stationnaire.


α
4) La production par tête est y = YL = Af (k) = Ak α = Av 1−α .
On a donc yy = Ȧ
A
α v̇
+ 1−α v
α v̇
= γ + 1−α v
.
1
Le capital par tête est K/L = Ak = Av 1−α . Si l’économie part d’un bas niveau de
capital par tête, elle part donc d’un v faible ; alors, v va croître vers sa valeur de long
terme v : v̇v > 0. On aura donc yy > γ : la production par tête va initialement croître à
un taux supérieur à γ, le taux de croissance du progrès technique.

7
On a
α α
ln yt = ln A + ln vt = ln A0 + γt + ln vt
1−α 1−α
α
En t = 0, ln y0 = ln A0 + 1−α ln v0 . On a représenté sur la figure 1 le cas où v0 = v c’est-à-
dire le cas où v est directement à sa valeur de long terme, le cas où v0 = v01 < v (capital par
tête initial trop faible) et les trajectoires de ln yt correspondantes. La deuxième trajectoire
converge vers la première. On a également représenté le cas où v0 = v02 < v01 (capital par
tête initial encore plus faible) : l’écart entre les deux dernières trajectoires tend vers zéro.
Une économie en retard (c’est-à-dire ayant initialement moins de capital) rattrape l’autre.
ln yt






α 
ln A0 + 1−α
ln v 

α
ln A0 + 1−α
ln v01
α
ln A0 + 1−α
ln v02
!
t
figure 1
s
5) Si s varie, v = γ+n+δ varie. On a représenté sur la figure 2 le cas où s augmente (au
taux d’épargne s1 correspond le coefficient de capital stationnaire v1 et au taux d’épargne
s2 > s1 le coefficient v2 ). Une hausse du taux d’épargne augmente initialement le taux de
croissance de l’économie mais n’a pas d’effet durable sur celui-ci, qui revient à long terme
au taux naturel.
ln yt






 
ln A0 + α
ln v 2  

1−α


α 
ln A0 + 1−α
ln v 1
α
ln A0 + 1−α
ln v0
!
t
figure 2

6) On a, par définition de c et avec la condition de stationnarité sur k :


α α α
c = (1 − s) f(k) = k − sk = k − (γ + n + δ)k

8
On constate donc que c est une fonction concave de k, qui est maximale lorsque :
1/(1−α)
∂c ∗ α
=0⇔k=k =
∂k γ +n+δ

En outre, on a en ce point :

∂f (k) α−1 ∂f (k)


= αk =γ+n+δ ⇔ −δ =γ+n
∂k ∂k
Le rendement marginal net (de la dépréciation) du capital en unités de travail efficace est
égal au taux de croissance de l’économie. C’est la règle d’or d’accumulation du capital.
7) k est une fonction strictement croissante de s. Il existe donc un unique taux d’épargne
s∗ assurant que le stock de capital en unités de travail efficace de long terme est optimal,

et vaut k . Ce taux d’épargne maximise évidemment la consommation en unités de travail
efficace (et donc la consommation par tête) de long terme.
On a vu qu’un effort d’épargne supplémentaire augmentait toujours le revenu par tête
de long terme. Cependant, trop d’épargne nuit à la consommation par tête, qui est une
meilleure mesure du bien-être que le revenu par tête. Ainsi, un effort d’épargne supérieur
à s∗ conduit à une suraccumulation inefficace, et réduit la consommation par tête de long
terme.

Exercice 3 : éducation et croissance


1) On a k = K/hL et Y /hL = f(k) = k α d’où :


k̇ = − nk = sf (k) − nk = sk α − nk
hL
On retrouve la même équation que dans le modèle de Solow sans progrès technique. A
long terme, k ∗ est solution de

sf(k)/k = n ⇐⇒ sk α−1 = n

et on a donc
k ∗ = (s/n)1/(1−α) , y ∗ = hf (k ∗ ) = h(s/n)α/(1−α)
Le niveau de revenu par tête atteint à long terme est une fonction croissante du
taux d’épargne puisqu’un effort d’épargne accru permet d’atteindre un niveau plus élevé
de capital par tête et donc une productivité du travail plus élevée. Il est une fonction
décroissante du taux de croissance de la population car une société à croissance démo-
graphique rapide devra faire un gros effort d’investissement pour simplement équiper ses
nouveaux travailleurs et elle aura donc un capital par tête plus faible. Il est enfin une
fonction croissante du niveau d’éducation car celle-ci augmente la productivité du travail.
Nous sommes ici dans un cadre de croissance exogène où le taux de croissance de long
terme est celui de la population. L’éducation n’a pas d’effet sur ce taux de croissance.
Elle a en revanche des effets de niveau.

9
.
2) On a g =y /y avec y = hk α . D’où g = αk̇/k = α(sk α−1 − n). Or k = (y/h)1/α et donc
1−α
h α
g = αs − αn
y

Le taux de croissance instantané du revenu par tête est une fonction croissante du
niveau de capital humain car il augmente la productivité et donc l’épargne, à capital
physique donné. Il est également une fonction décroissante du revenu par tête, ce qui
traduit la tendance à la convergence. Comme Barro l’a remarqué, cette tendance peut
être masquée par l’influence positive qu’exerce le niveau d’éducation sur la croissance : un
pays peut avoir à la fois un bas niveau de revenu par tête et un faible taux de croissance,
tout simplement parce qu’il a un faible niveau d’éducation.
3) Sur le sentier de croissance de long terme, la constance de K/H implique K̇/K = Ḣ/H
c’est-à-dire sK Y /K = sH Y /H et donc x = sK /sH . On en déduit le taux de croissance de
long terme :
K̇/K = sK Y /K = sK xα−1 = sαK s1−α
H

On se trouve maintenant dans un cadre de croissance endogène où les taux d’épargne


ont un effet sur le taux croissance de long terme, et non plus seulement un effet de niveau
sur le revenu par tête comme dans le modèle de croissance exogène.
On a ẋ/x = K̇/K − Ḣ/H = sK xα−1 − sH xα et donc

ẋ = sK xα − sH xα+1

Le point stationnaire est défini de manière unique comme intersection d’une courbe con-
vexe et d’une courbe concave. On vérifie géométriquement la stabilité du point station-
naire puisque k̇ est positif lorsque k est inférieur à sa valeur de long terme.

!
x

Exercice 4 : modèle de Solow avec consommation incompressible


1) L’épargne par tête est :

0, 2yt − c0 pour kt > 0


et = yt − ct =
yt pour kt = 0

10
L’équation d’accumulation du capital par tête s’écrit alors k̇t + nkt = et , soit :
k̇t = 0, 2f(kt ) − nkt − c0 = 0, 2kt0,5 − (nkt + c0 )
La figure ci-dessous présente, pour un niveau de consommation incompressible c0
donné, trois configurations possibles en fonction de la valeur du taux de croissance dé-
mographique (supposé non nul). On voit bien que si ce taux est élevé il n’existe aucun
état stationnaire, que s’il est faible il en existe deux, et que ce n’est que pour une valeur
particulière de ce taux qu’il existe un état stationnaire unique. Dans le cas où il existe
deux états stationnaires, on vérifie aisément que c’est l’état stationnaire le plus élevé (noté
k2∗ sur la figure) qui est stable. Si le capital par tête initial est supérieur à k1∗ , l’économie
converge au cours du temps vers k2∗ . En revanche, si le capital initial est inférieur à k1∗ ,
le capital par tête décroît jusqu’à tendre vers zéro. Dans ce dernier cas, l’existence d’une
consommation incompressible non seulement empêche l’économie d’accumuler mais encore
la conduit à désaccumuler du capital pour consommer.

 a
a
a
a
a
a
a 
a 
a 

a 
a 

a 
a 

a  
a  
a  
 
a 
a 

a

a
c0 


!
kt
2) On va caractériser plus précisément les états stationnaires en question. Ils vérifient
l’équation 0, 2k 0,5 − (nk + c0 ) = 0. On fait le changement de variable x = k 0,5 . L’équation
précédente s’écrit alors :
nx2 − 0, 2x + c0 = 0
C’est une équation du second degré en x, dont le discriminant est ∆ = 0, 04 − 4nc0 . On
a donc le résultat suivant : il existe 2 états stationnaires si ∆ > 0 soit n < 0, 01/c0 , 1
état stationnaire si ∆ = 0 soit n = 0, 01/c0 , et aucun état stationnaire si ∆ < 0 soit
n > 0, 01/c0 .
3) Avec c0 = 0, 3, la condition d’existence d’un unique état
√ stationnaire est n = 0, 01/0, 3 =
∗ 0,2 1 ∗
1/30 = 10/3%. On a alors x = 2n = 10n = 3 et k = 3.
Pour n = 5%, il n’existe aucun état stationnaire.
√ √
Pour n = 2, 5%, on a ∆ = 0, 01 et x∗2 = 0,2+ 2n

= 6 et x ∗
1 = 0,2− ∆
2n
= 2.

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