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Schubert
Corrigés des exercices 2001-2002
TD 1
Tableau 1. Evolution du revenu par tête (en dollars constants, base 1985)
1) Les taux de croissance annuels moyens des différents pays apparaissant dans le
tableau 1 sont définis par :
1
y1989 169
g= −1
y1820
et l’on obtient, en pourcentage :
2) Sur la base de son taux de croissance annuel moyen g, il faut à un pays, pour doubler
sa production par tête, un nombre d’années T tel que yT = 2 × y0 , soit (1 + g)T = 2, soit
encore :
ln 2
T =
ln(1 + g)
Ceci donne, pour les pays du tableau 1 :
3) Si le taux de croissance annuel moyen des Etats-Unis avait été inférieur de 1 point
au taux effectif, soit 0,71% par an au lieu de 1,71%, le PIB par tête en 1989 aurait été :
1
au lieu de 13 837$.
4) Le taux de croissance annuel moyen entre 1820 et 1989 qui aurait permis à la France
d’atteindre le niveau de revenu par tête des Etats-Unis en 1989 est g tel que :
1
169 18317 169
18317 = (1 + g) × 1052 ⇔ g = − 1 = 1, 70% par an
1052
I1 I2 I3 IDH
Allemagne 0,870 0,954 0,895 0,906
Chine 0,747 0,782 0,575 0,701
2
TD 2
RC = gY − αgK − βgH
RC = gY − ρK gK − ρH gH
RS = gY − (1 − ρH )gK − ρH gH
3
2) Concurrence monopolistique et rendements constants
Quand la concurrence est monopolistique, chaque entreprise agit comme un monopole
et fixe conjointement la quantité produite et le prix de vente du produit. Le programme
que résout chaque entreprise à chaque période est le suivant :
maxK,H P (Y )Y − W H − ZK
Y = AF (K, H)
La rémunération des facteurs est donc plus faible que leur productivité marginale.
On en déduit l’expression des parts des rémunérations du capital et du travail :
1 ∂Yt Kt 1 ∂Yt Ht
ρK = et ρH =
ε ∂Kt Yt ε ∂Ht Yt
Les élasticités de la production par rapport aux deux facteurs ne peuvent donc plus être
mesurées uniquement par la part des rémunérations des facteurs dans le produit ; elles
sont égales à cette part multipliée par la marge ε. Si l’on estime que les taux de marge
sont de l’ordre de 30% c’est-à-dire que ε = 1, 3, les élasticités de la production sont plus
élevées de 30% que les part des rémunérations des facteurs.
Le résidu de croissance est alors égal à :
∂Yt Kt ∂Yt Ht
RC = gY − gK − gH
∂Kt Yt ∂Ht Yt
= gY − ερK gK − ερH gH
Quand de plus les rendements d’échelle sont constants, le théorème d’Euler permet
d’écrire à chaque date :
∂Y ∂Y
Y = K+ H ⇔ 1 = ε (ρK + ρH ) ⇔ ερK = 1 − ερH
∂K ∂H
d’où le résidu de croissance :
RC = gY − (1 − ερH ) gK − ερH gH
= gY − (1 − ρH ) gK − ρH gH + (1 − ε)ρH (gH − gK )
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ie.
RC = RS − (ε − 1)ρH (gH − gK )
Le résidu de croissance n’est donc plus égal au résidu de Solow. En particulier, il
n’est plus indépendant de la croissance des facteurs, cette dernière réagissant aux chocs
de demande. Hall (1986) parle de “résidu contaminé par la demande”. Il ne représente
donc plus seulement l’effet du progrès technologique.
On peut écrire, dans l’autre sens,
RS = RC + (ε − 1)ρH (gH − gK )
RC = gY − ερK gK − ερH gH
= gY − (1 + γ − ερH )gK − ερH gH
= gY − (1 − ρH ) gK − ρH gH + (−ρH − γ + ερH ) gK + (1 − ε)ρH gH
ie.
RC = RS − (ε − 1)ρH (gH − gK ) − γgK
On peut écrire, dans l’autre sens,
Il est donc d’autant plus probable que le résidu de Solow surestime l’influence du progrès
technologique que les rendements d’échelle sont croissants, c’est-à-dire que γ est élevé.
5
TD 3
Exercice 1 : convergences
1) La différence fondamentale entre les deux facteurs de production tient à ce que le
capital est accumulable alors que le travail ne l’est pas.
2) L’investissement net est celui qui entraîne un accroissement net du stock de capital,
soit K̇t . L’investissement brut est égal à l’investissement net augmenté de l’investissement
de remplacement δKt .
3) D’après l’expression de la fonction de production, on a Ẏ /Y = (1 − α)K̇/K + αL̇/L =
(1 − α)K̇/K puisque la population est constante. Puisqu’une croissance régulière à taux
constant implique une égalité des taux de croissance du produit et du capital, on en déduit
que le taux de croissance de long terme de l’économie est nul. Une économie à la Solow
ne connaît pas de croissance, en l’absence de croissance démographique et de croissance
du progrès technique.
4) L’équation d’accumulation du capital s’écrit K̇t = sYt − δKt . On en déduit le taux de
croissance du stock de capital :
K̇t α
= sKt−α N − δ
Kt
On a montré qu’à long terme ce taux de croissance est nul. D’où les valeurs d’état
stationnaire du capital et de la production :
1 1−α
∗s α
∗ ∗ 1−α α s α
K = N et Y = K N = N
δ δ
Un taux d’épargne plus élevé augmente les valeurs d’état stationnaire du capital et
de la production. Il augmente également le taux de croissance du capital au cours de la
phase de convergence vers l’état stationnaire. En revanche, il n’a pas d’effet sur le taux
de croissance de long terme, toujours nul.
5) Supposons que l’économie ait initialement un stock de capital K0 faible. Alors, le taux
de croissance initial est élevé (il dépend de K0 −α ). Le stock de capital augmente, ce qui
entraîne une baisse de son taux de croissance. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que le
stock de capital ait atteint sa valeur stationnaire. Son taux de croissance est alors nul.
Fondamentalement, c’est la décroissance de la productivité marginale (et donc moyenne)
du capital qui cause la convergence.
6) Ce modèle possède la propriété de convergence conditionnelle. Voir le cours.
7) Avec une fonction de production Yt = AKt Lt , on a Ẏ /Y = K̇/K et l’équation d’ac-
cumulation du capital s’écrit K̇t = sYt − δKt = (sAN − δ)Kt . Le taux de croissance de
l’économie et donc constant et égal à sAN − δ. Il est d’autant plus élevé que le taux
d’épargne est élevé. Il croît également avec la taille de la population (effet d’échelle).
8) De façon évidente, la propriété de convergence conditionnelle n’est pas respectée dans
ce modèle.
6
9) La différence avec le modèle précédent qui permet d’expliquer ce résultat est la con-
stance de la productivité marginale du capital dans le second cas, opposée à sa décroissance
dans le premier cas.
K K k
3) Le coefficient de capital est v = Y
= ALf (k)
= f (k)
= k 1−α .
v̇
On a donc v
= (1 − α) k̇k d’où
soit finalement :
v̇ = (1 − α)s − (1 − α)(γ + n + δ)v
La solution stationnaire de cette équation différentielle linéaire du premier ordre en v est
s
v = γ+n+δ . La solution générale est alors :
vt = v + (v0 − v) e−(1−α)(γ+n+δ)t
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On a
α α
ln yt = ln A + ln vt = ln A0 + γt + ln vt
1−α 1−α
α
En t = 0, ln y0 = ln A0 + 1−α ln v0 . On a représenté sur la figure 1 le cas où v0 = v c’est-à-
dire le cas où v est directement à sa valeur de long terme, le cas où v0 = v01 < v (capital par
tête initial trop faible) et les trajectoires de ln yt correspondantes. La deuxième trajectoire
converge vers la première. On a également représenté le cas où v0 = v02 < v01 (capital par
tête initial encore plus faible) : l’écart entre les deux dernières trajectoires tend vers zéro.
Une économie en retard (c’est-à-dire ayant initialement moins de capital) rattrape l’autre.
ln yt
α
ln A0 + 1−α
ln v
α
ln A0 + 1−α
ln v01
α
ln A0 + 1−α
ln v02
!
t
figure 1
s
5) Si s varie, v = γ+n+δ varie. On a représenté sur la figure 2 le cas où s augmente (au
taux d’épargne s1 correspond le coefficient de capital stationnaire v1 et au taux d’épargne
s2 > s1 le coefficient v2 ). Une hausse du taux d’épargne augmente initialement le taux de
croissance de l’économie mais n’a pas d’effet durable sur celui-ci, qui revient à long terme
au taux naturel.
ln yt
ln A0 + α
ln v 2
1−α
α
ln A0 + 1−α
ln v 1
α
ln A0 + 1−α
ln v0
!
t
figure 2
8
On constate donc que c est une fonction concave de k, qui est maximale lorsque :
1/(1−α)
∂c ∗ α
=0⇔k=k =
∂k γ +n+δ
En outre, on a en ce point :
K̇
k̇ = − nk = sf (k) − nk = sk α − nk
hL
On retrouve la même équation que dans le modèle de Solow sans progrès technique. A
long terme, k ∗ est solution de
sf(k)/k = n ⇐⇒ sk α−1 = n
et on a donc
k ∗ = (s/n)1/(1−α) , y ∗ = hf (k ∗ ) = h(s/n)α/(1−α)
Le niveau de revenu par tête atteint à long terme est une fonction croissante du
taux d’épargne puisqu’un effort d’épargne accru permet d’atteindre un niveau plus élevé
de capital par tête et donc une productivité du travail plus élevée. Il est une fonction
décroissante du taux de croissance de la population car une société à croissance démo-
graphique rapide devra faire un gros effort d’investissement pour simplement équiper ses
nouveaux travailleurs et elle aura donc un capital par tête plus faible. Il est enfin une
fonction croissante du niveau d’éducation car celle-ci augmente la productivité du travail.
Nous sommes ici dans un cadre de croissance exogène où le taux de croissance de long
terme est celui de la population. L’éducation n’a pas d’effet sur ce taux de croissance.
Elle a en revanche des effets de niveau.
9
.
2) On a g =y /y avec y = hk α . D’où g = αk̇/k = α(sk α−1 − n). Or k = (y/h)1/α et donc
1−α
h α
g = αs − αn
y
Le taux de croissance instantané du revenu par tête est une fonction croissante du
niveau de capital humain car il augmente la productivité et donc l’épargne, à capital
physique donné. Il est également une fonction décroissante du revenu par tête, ce qui
traduit la tendance à la convergence. Comme Barro l’a remarqué, cette tendance peut
être masquée par l’influence positive qu’exerce le niveau d’éducation sur la croissance : un
pays peut avoir à la fois un bas niveau de revenu par tête et un faible taux de croissance,
tout simplement parce qu’il a un faible niveau d’éducation.
3) Sur le sentier de croissance de long terme, la constance de K/H implique K̇/K = Ḣ/H
c’est-à-dire sK Y /K = sH Y /H et donc x = sK /sH . On en déduit le taux de croissance de
long terme :
K̇/K = sK Y /K = sK xα−1 = sαK s1−α
H
ẋ = sK xα − sH xα+1
Le point stationnaire est défini de manière unique comme intersection d’une courbe con-
vexe et d’une courbe concave. On vérifie géométriquement la stabilité du point station-
naire puisque k̇ est positif lorsque k est inférieur à sa valeur de long terme.
!
x
10
L’équation d’accumulation du capital par tête s’écrit alors k̇t + nkt = et , soit :
k̇t = 0, 2f(kt ) − nkt − c0 = 0, 2kt0,5 − (nkt + c0 )
La figure ci-dessous présente, pour un niveau de consommation incompressible c0
donné, trois configurations possibles en fonction de la valeur du taux de croissance dé-
mographique (supposé non nul). On voit bien que si ce taux est élevé il n’existe aucun
état stationnaire, que s’il est faible il en existe deux, et que ce n’est que pour une valeur
particulière de ce taux qu’il existe un état stationnaire unique. Dans le cas où il existe
deux états stationnaires, on vérifie aisément que c’est l’état stationnaire le plus élevé (noté
k2∗ sur la figure) qui est stable. Si le capital par tête initial est supérieur à k1∗ , l’économie
converge au cours du temps vers k2∗ . En revanche, si le capital initial est inférieur à k1∗ ,
le capital par tête décroît jusqu’à tendre vers zéro. Dans ce dernier cas, l’existence d’une
consommation incompressible non seulement empêche l’économie d’accumuler mais encore
la conduit à désaccumuler du capital pour consommer.
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
a
c0
!
kt
2) On va caractériser plus précisément les états stationnaires en question. Ils vérifient
l’équation 0, 2k 0,5 − (nk + c0 ) = 0. On fait le changement de variable x = k 0,5 . L’équation
précédente s’écrit alors :
nx2 − 0, 2x + c0 = 0
C’est une équation du second degré en x, dont le discriminant est ∆ = 0, 04 − 4nc0 . On
a donc le résultat suivant : il existe 2 états stationnaires si ∆ > 0 soit n < 0, 01/c0 , 1
état stationnaire si ∆ = 0 soit n = 0, 01/c0 , et aucun état stationnaire si ∆ < 0 soit
n > 0, 01/c0 .
3) Avec c0 = 0, 3, la condition d’existence d’un unique état
√ stationnaire est n = 0, 01/0, 3 =
∗ 0,2 1 ∗
1/30 = 10/3%. On a alors x = 2n = 10n = 3 et k = 3.
Pour n = 5%, il n’existe aucun état stationnaire.
√ √
Pour n = 2, 5%, on a ∆ = 0, 01 et x∗2 = 0,2+ 2n
∆
= 6 et x ∗
1 = 0,2− ∆
2n
= 2.
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